Tag Archives: Liberté

France Réveille-toi!

Avec le tsunami Trump, la France a perdu ses repères. Une bonne nouvelle pour ranger les idéologies au grenier selon le philosophe Yves Roucaute qui publie « Aujourd’hui, le bonheur » aux éditions du Cerf.

France est triste, la France a peur et sa jeunesse ne croit plus en rien, sinon aux lendemains qui pleurent. Prise entre le tsunami protectionniste américain et la subtile offensive chinoise, elle sort de l’histoire. Son mal ? Profond, plus profond que sa dette : un mal spirituel.

Avec elle, toute l’Europe paie l’incommensurable erreur des élites européennes d’avoir refusé la référence à ses racines judéo-chrétiennes dans les traités. La nature humaine ayant horreur du vide, les prophètes de malheur se sont engouffrés dans la faille : anticapitalisme, écologisme, wokisme, transgenrisme, laxisme face à l’islamisme et à l’antisémitisme, décroissance et rejet des innovations… 

Résultat : au lieu de participer à la révolution des temps contemporains, dont mon livre Aujourd’hui le bonheur donne les clés à travers les carnets de voyage d’un vagabond qui suit pas à pas l’histoire de l’humanité depuis la préhistoire, l’Europe regarde passer le train. Elle est incapable de saisir que la libération de la créativité, via l’innovation, est le chemin qui conjugue puissance et richesse des nations avec le bonheur individuel.

Que l’innovation soit le chemin de la puissance des nations, Donald Trump et Elon Musk, tout à leur désir d’hégémonie, l’ont compris. D’où leur volonté de s’attaquer à la bureaucratie, de baisser taxes et impôts, de ne plus dilapider l’argent public via bonus écologistes et financements verts, de soutenir les industries extractives et transformatrices, d’extirper les idéologies obscurantistes. Mais, aveuglé par les idolâtries de la puissance et du marché, ce protectionnisme offensif a des effets pervers : inflation, du fait du renchérissement des importations, menace de rétorsion aux mesures douanières et, surtout, désarroi des alliés, antiaméricanisme exacerbé de leurs ennemis et frein à la mondialisation des savoirs qui nourrissait la puissance américaine et l’humanité aussi. Donald Trump n’est pas Ronald Reagan qui associait puissance et valeurs universelles.

RÉVOLUTION SPIRITUELLE

L’Europe peut-elle se réveiller ? Loin derrière les États-Unis, avec 18 500 milliards de dollars de PIB contre près de 30 000 milliards, une Allemagne en récession, une France première mais en prélèvements et dettes… peut-on y croire quand sa plus belle avancée en matière d’intelligence artificielle est d’avoir produit cinq régulations pour la limiter ? L’urgence est de ranger au grenier idéologies et idolâtries. Une seule solution : la révolution… spirituelle qui conduit à ne pas laisser une seule idéologie en place.

Ainsi, dès la première station rencontrée par le vagabond, « L’état de nature », il coupe au scalpel l’écologisme. Il y apprend notamment par Mary, le prénom n’est pas anodin, que 21 des 22 espèces du genre Homo ont été exterminées par la douce Gaïa en 2,8 millions d’années via glaciations, réchauffements, séismes, volcans, bactéries létales… Il comprend pourquoi, il y a 11 700 ans, nos ancêtres survivants, 500 000 seulement, ont dit « courage, fuyons ! » au lieu de « sauvons la planète ! » Il constate qu’en se sédentarisant pour dominer la nature, comme le veut le Dieu de la Bible, ils ont lancé la course à la croissance dont il admire les bienfaits : 8milliards d’humains, espérance de vie de 74 ans, PIB mondial passé de 45 milliards de dollars en 1400 à 100 000 milliards en 2024.

Arrivé par l’Orient-Express à la station suivante, Sumer, contre le wokisme, il découvre que toutes les civilisations, sans exception, ont été colonialistes, esclavagistes, impérialistes. Mais l’Occident chrétien l’éblouit car seul il a proclamé l’interdiction universelle de l’esclavage et les droits de l’homme, au nom du Dieu créateur.

Du relativisme moral à la peur de l’IA, il faut répondre scientifiquement à toutes les angoisses et découvrir les quatre clés, ces quatre colonnes de notre temple intérieur, ces quatre antidotes au malheur dû à la nature, à autrui comme les guerres, à nous-même avec ce mépris du corps et du « moi », à la croyance que notre nature serait coupable.

Mais libérer la créativité ne vise pas seulement la puissance. Face à la désespérance, il faut offrir à nos concitoyens la formule du bonheur. Puisque la créativité est notre nature propre, à l’image du Dieu créateur : une créativité envers la nature, envers autrui, envers son corps, alors le bonheur se trouve dans la réalisation de notre nature. Du bricoleur à l’entrepreneur, du sportif au journaliste qui écrit son article, le bonheur est à nos pieds, distinct du plaisir, de la joie, de la contemplation, de la béatitude. Sa formule tient en un mot : « Créez ! »

Et les Français, comme le fait mon vagabond, donneront un sens à leur vie. Ils pourront atteindre la vallée de miel qui est en eux, ce qui leur permettra d’aimer leur prochain, au lieu de vouloir le dominer, et de communier avec l’énergie créatrice du monde. Oui, France, retrouve tes racines, réveille-toi, crois en ta puissance, crois au bonheur !

Yves Roucaute : « L’ésotérisme, cet autre chemin vers le bonheur »

ITW Dans Atlantico. 9 mars 2025.

Le philosophe chrétien Yves Roucaute vient de publier Aujourd’hui le bonheur. Il nous livre les secrets et clés de lecture de son livre sur le sens de la vie.

Atlantico : Dans votre livre il y a plein de secrets, des énigmes à résoudre et plusieurs chemins de lecture sont possibles, en particulier une lecture ésotérique. En existe-t-il une à privilégier ?

Yves Roucaute : Oui, j’ai voulu qu’il y ait plusieurs lectures possibles et c’est une des raisons qui explique pourquoi j’ai dû mettre plus de trois ans à l’écrire, souvent jour et nuit, brûlant mes vacances, vivant un peu comme un moine (rires). La lecture la plus simple est celle du vagabond qui va de gare en gare en suivant l’histoire de la quête du bonheur par l’humanité et qui trouve les 4 clefs pour affronter les 4 types de malheur qui nous assaillent, dus à la nature, à autrui, à nous-même et à la croyance que nous aurions une nature coupable et damnée. J’aime cette route car elle est celle de la raison et qu’elle peut trouver l’assentiment de tout être raisonnable. Ce que je cherche fondamentalement. 

Il y a aussi la route de la philosophie morale et politique évoquée lors du dernier entretien, celle de la philosophie des sciences qui commence avec les outils et les habitats et qui se termine avec la robotique, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, celle de la philosophie esthétique qui commence par l’indistinction des arts et métiers au paléolithique, et qui aboutit au-dessus des cascades avec Peggy Guggenheim qui donne le sens de l’art contemporain, celle de la métaphysique, qui va de l’animisme de nos ancêtres nomades à la découverte du « je » transcendantal, qui existe par le moi dans le monde, avec la preuve, par la créativité, de l’immortalité de l’âme et de l’existence de l’énergie créatrice du monde. 

Et puis, il y a une route cachée, ésotérique, celle des énigmes dont vous parlez, énigmes que je me suis amusé à mettre partout, cette route où toutes les routes se rejoignent, le chemin des chemins, celui qui ouvre à partir de la découverte de la formule du bonheur vers l’au-delà du bonheur.  

Car si, par ce livre, le lecteur pourra clairement distinguer par sa raison le bonheur du plaisir, de la joie, de la béatitude, de la contemplation, du salut, cela ne signifie pas qu’il y ait une coupure. Le livre prouve clairement que le plaisir et la joie sont plus qu’estimables et qu’ils ne sont condamnables que lorsqu’ils sont associés la destruction, comme ce plaisir et cette joie éprouvés par les assassins SS du camp de Buchenwald, que le lecteur découvre quand mon vagabond visite ce camp. 

Mais si mon livre contient tant d’énigmes et de secrets, c’est qu’une lecture ésotérique conduit à ouvrir la voie vers l’au-delà du bonheur, en conduisant le lecteur à prendre place, entre l’alpha et l’oméga de la vie, la première et la dernière lettre du Christ, ce qui est l’un des sens de cette formule de la fin du livre qui appelle l’humanité à aimer son humanité créatrice et à la réaliser, ce « viens, crée et reviens. » 

Mais ce chemin initiatique vers le dieu d’amour aurait été inaudible pour le lecteur comme l’est pour moi, au commencement du livre, le sens du bruit de l’eau de la fontaine de Bethesda à Central Park. C’est pourquoi il y a sur ce chemin tant d’énigmes qu’il aurait fallu que j’écrive un autre livre, un mode d’emploi, pour les expliquer, si telle avait été mon intention. (rires) 

Atlantico. Pouvez-vous révéler quelques secrets, par exemple celui de l’eau qui apparaît sous des formes différentes ?

Oui, l’eau prend des formes différentes selon l’évolution du parcours initiatique. Dès les premières lignes, je suis près de la fontaine Bethesda. Or, ce que ne dit pas le livre c’est que c’est une sculpture représentant un ange, l’Ange des eaux. Il tient un lys, symbole de pureté, et, sous lui, quatre chérubins représentent les quatre vertus cardinales avec quelques nuances mais laissons cela. Or, cette fontaine coule sans cesse, généreusement, référence à la grâce donnée à tous. Mais si, assis sur un banc de pierre, j’entends son chant c’est sans vraiment le comprendre. Et il n’est pas anodin que cette fontaine soit en opposition, quelques lignes après, avec le souvenir nostalgique de l’eau de la source que je buvais avec mon père, du timbre des cascades que j’entendais et du miel que nous partagions, venu du Pont-de-Montvert, près du mont Lozère. D’un côté, extérieur à moi, l’eau de l’Ange et son chant spirituel, de l’autre, en moi, puisque c’est un souvenir, l’eau de la source et le bruit des cascades. Et le fait que je sois assis et non en marche, alors que le vagabond lui, va arriver debout, n’est pas anodin non plus. Pas anodin non plus que ce soit sur une pierre, car qu’est ce qui est plus solide qu’une pierre… et n’est-ce pas à partir de cette pierre que je vais bâtir non une église mais ce livre ? (rires)

J’écris ensuite que, pris par mes souvenirs j’abandonne les Essais de Voltaire. J’ai donc déjà commencé le parcours initiatique, et c’est pourquoi je laisse Voltaire qui imaginait Dieu comme un grand horloger. Le sens caché c’est que je suis appelé par l’ange de la fontaine mais je ne peux encore entendre le sens de cet appel, de ce « viens » qui m’est adressé.  Car il y a en moi beaucoup de bruits. Voilà le sens caché des cascades, ce sont mes peurs, ma culpabilité, ma tristesse, ma détresse même d’avoir perdu par la mort ceux que j’avais tant aimé et qui m’avaient aimé. Oui, la peur de la mort, de ma mort même. Bref, cette eau de la fontaine de l’Ange, je l’entends sans vraiment la reconnaître un peu comme le dit l’Évangile de Jean. 

Arrive alors le vagabond, qui s’assoit près de moi, donc près de cette fontaine aussi. Lui a accompli son voyage spirituel, ce qui signifie qu’il a entendu le « viens » de la fontaine, et il revient. Et puisqu’il est allé au bout, à l’oméga, il est devenu un passeur de l’aimer. C’est pourquoi il me donne ses carnets en précisant que je peux les garder car ils ne lui manqueront pas, car on ne perd rien en donnant de l’amour. Et c’est aussi pourquoi, répondant d’ailleurs à Nietzsche très présent dans ce livre, alors qu’il s’en va, je vois au loin son ombre s’effacer au soleil de midi. L’ombre symbolise la vie d’un « je » qui ne peut se réaliser dans l’existence. En me donnant ces carnets, le chemin vers l’amour, non seulement donc le vagabond n’a rien perdu mais il a rempli son existence en communiant avec le soleil de midi, symbole de l’énergie créatrice qui tient le monde.

Mais ce vagabond, c’est vous ?

Bien entendu mais c’est aussi tous ceux qui voudront aller à la recherche du bonheur en s’amusant sur ce sentier ésotérique. L’eau intervient encore par la suite mais je ne peux tout développer. Je me permets de vous indiquer seulement que l’épisode du déluge sur lequel réfléchi le vagabond après avoir pris l’Orient Express n’est pas anodin. Au-delà de l’interprétation de l’arche qu’il fait, en relation avec l’histoire réelle de l’humanité qui dut affronter le déluge à la fin de la dernière glaciation, phénomène rapporté par toutes les civilisations, et qui a pu se sédentariser grâce à l’expérience, aux techniques et aux savoirs accumulés durant l’époque nomade, ce déluge c’est le bouleversement en lui. Son monde spirituel qui s’écroule. À l’état de nature, il pouvait se laisser aller dans la confusion des valeurs, consacrer sa vie à jouir des objets, à aliéner son être dans la course aux biens. Et là, voilà qu’il fait retour sur soi et quel est le sens de sa vie dans ce tourbillon de pulsions qui l’habite ? 

Je saute bien des énigmes d’eau jusqu’à son arrivée dans la Vallée de Miel, référence à l’espérance de Moïse, d’où le fait que le premier élément liquide rencontré est la mer, celle que traverse le peuple hébreu pour fuir les vallées de larmes, celle au bord de laquelle jouent les enfants en créant, qui des châteaux de sable, qui en mettant leurs marques de pas sur la plage.

Tout cela est symbolique, évidemment. 

Et en allant vers les sources, le vagabond longe un lac qui est totalement calme, sans onde, symbole de nos pulsions domptées, ce qui est dit de façon imagée par ces eaux tumultueuses venues de la montagne qui s’y jettent et s’y perdent. Ainsi, cette fois les cascades ne sont plus en lui, elles ne sont plus un souvenir qui l’assaille, elles sont extérieures. 

Et quand le vagabond grimpe vers la source, toujours appuyé sur sa canne sur laquelle il s’appuie depuis le début, et sans laquelle il ne pourrait continuer à avancer, il longe les cascades. Cette montée signifie que son « je » parvient difficilement à atteindra la plénitude. Mais aidé par sa canne, il les dépasse et atteint le haut plateau, et il peut alors regarder plus bas couler les cascades et la Vallée de Miel. Ce qui signifie qu’il n’y a plus en lui les peurs et la culpabilité. Et, de ce point haut, il ne voit plus sa vie comme une vallée de larmes mais comme une Vallée de Miel, c’est-à-dire un monde où souffle le Saint Esprit. Et ce point haut lui permet de voir d’une vue d’aiglon (rires) ce que Jean, dont le symbole est l’aigle, avait vu dans l’Évangile. Mais d’aiglon seulement. ( rires )

C’est pourquoi arrivé à la source, à la place du timbre des cascades de mon enfance, le vagabond entend l’air des clochettes. Le sens caché est l’air des clochettes de l’opéra Lakmé de Léo Delibes qui raconte l’histoire d’une jeune fille indoue. Éclairée par l’amour, elle sauve de la mort un voyageur qui se révèle être un avatar du dieu Vishnou, celui de la trinité hindoue. L’opéra désigne par erreur ce dieu comme le fils de Brahma, le dieu créateur, alors que dans la vraie religion hindouiste, Brahma, Shiva et Vishnou sont en quelque sorte des frères, trois avatars avatar du dieu unique Brahman. Mais j’adore cette confusion et il suffit de se reporter au chapitre consacré à l’hindouisme et à ma critique ironique de la vision de son salut par cuisson dans la marmite cosmique pour saisir pourquoi j’ai choisi cet air avec cette confusion. Car ce chant signifie le souffle du Saint Esprit, celui du Dieu créateur qui est aussi le dieu d’amour. 

Et cette eau de la source n’est plus l’eau matérielle de mon enfance, elle n’est pas non plus celle de la fontaine de Berthesda que je ne pouvais boire. Elle est bue, c’est-à-dire reçue, intégrée et en la buvant la vision du monde change. Car cette eau est bien celle de la source, symbole de Dieu. 

Elle est celle du baptême. Elle est cette eau de vie donnée au nom du Christ qui nous pénètre et nous transforme. Elle est ce « viens » qui prépare la trilogie du « viens, crée et reviens », la réception de la trinité divine et des trois vertus théologales. 

Car lorsque le vagabond boit, lorsqu’il est baptisé, il dépasse alors les quatre vertus cardinales qui lui étaient annoncées près de la fontaine Bethesda et qu’il a récoltées tout au long du voyage, dont les 4 clefs sont l’écho comme les 4 colonnes de son temple intérieur, sans évoquer les 4 évangélistes. Si vous lisez attentivement, il trouve à ce moment les trois vertus théologales, la foi, l’Espérance et l’amour de son prochain.  Ainsi éclairé, il a la foi dans le « viens », il devient un passeur de l’aimer par sa créativité et il a l’espérance de l’immortalité qui conservera les moments heureux. Ce qui renvoie à la fin du premier chapitre où, au soleil de midi, de Dieu, je vois son ombre disparaître, mon ombre, pour vivre selon la lumière. 

Peut-être pourriez-vous dire quelques mots sur le secret de la canne ?

Au début, dans le premier chapitre, lors du récit de ma rencontre à Central Park, en voyant arrivé le vagabond, je l’appelle un « bâton » car je n’ai pas encore senti la grâce. Un bâton c’est une chose, un amas moléculaire extérieur à nous, qui a différents usages ou aucun. Une canne c’est un outil pour soi, destiné à soi, un appui pour ne pas tomber et avancer debout. C’est le vagabond qui en me racontant succinctement son voyage dit qu’il s’agit d’une canne lorsqu’il raconte qu’il a gravi « le chemin des cascades appuyé sur ma canne ». Lui-même n’a découvert le sens de cette canne qu’à la fin du voyage. 

Du point de vue de la philosophie morale, la canne c’est la vertu, c’est le courage qui permet d’avancer droit dans la vie, c’est la conscience de l’ego transcendantal qui permet d’affronter le mal.  

Mais du point de vue ésotérique, c’est au début une référence cachée au bâton utilisé par Moïse, qui aurait été peut-être créé avant l’humanité et qui lui permit de fendre la mer des Roseaux et de faire sortir l’eau du rocher, symbolisant la puissance de Dieu. Mais, dès la rencontre avec saint Augustin, le sens caché de cette canne, c’est qu’elle n’est pas un appui matériel extérieur à nous mais une puissance divine en nous. C’est le Christ qui précisément donne ce courage et éclaire le chemin. 

C’est avec cette canne, avec le Christ que sont dépassées les cascades, donc les pulsions morbides, ce que certains appellent le péché. Et c’est par lui qu’arrive le pardon car vous remarquerez que bien que dépassées, les cascades, il les a connues, vécues. Et cette canne notez qu’il ne la laisse pas une fois sur le haut plateau, car les cascades sont bien toujours là, prêtes à faire du bruit, et le Christ d’amour aide à le tenir à distance, à les voir de ce que Pascal appelait dans son Traité de géométrie sur les cônes, le « point haut », celui de la grâce, Et c’est encore par cette canne qu’il parvient à la source, au dieu créateur. Même si, refusant d’entrer dans un débat théologique qui m’indiffère comme philosophe, cette quête du père passe aussi par l’air des clochettes, par le Saint-Esprit. 

Peut-être pourriez-vous en dire un peu plus sur ce prénom de Mary qui apparaît à chaque partie dans des moments cruciaux…

(rires). Oui, mais je me méfie des pièges théologiques, je rappelle dans ce livre que je ne suis pas théologien seulement un philosophe qui cherche la vérité, ce sont parmi mes limites, les plus grandes sur ce chemin initiatique.

Il est vrai que le premier personnage rencontré par le vagabond qui arrive dans l’état de nature, au début du second chapitre, s’appelle Mary. Certes, c’est réellement Mary Leakey mais c’est aussi, selon le récit initiatique, Marie, la mère de Jésus. Elle donne au vagabond de l’eau, du pain et du miel. 

Rien d’anodin que ce retour de l’eau dont nous avons déjà donné le sens. Ce pain est une référence cachée à ce pain que chacun peut partager en mémoire du Christ, donc au corps du christ. Mais rappelons qu’à cet instant le vagabond n’a pas encore eu le baptême, il n’a pas encore saisi la grâce qui lui était donnée par nature. Quant à ce miel de Mary, il recèle un secret formidable.  

Car ce premier miel ingurgité par le vagabond, Mary dit que c’est un miel de jujubier. Or, c’est une référence cachée à l’arbre décrit dans la torah, dans le Livre de Job, arbre sous lequel va se prélasser l’hippopotame, symbole de la force vertueuse, du courage ; un animal fait en même temps que toi dit Dieu à Job…je ne commente pas ici.  Et je précise qu’il ne s’agit pas de « lotus » comme certains traducteurs le disent, mais de jujubier. Il s’agit aussi de l’arbre que l’on retrouve dans le Nouveau Testament, dont est issu la couronne d’épines du Christ, incarnation de Dieu, qui souffre et se sacrifie par amour de l’humanité. On trouve encore ce même miel dans le Coran. Ainsi, Marie, qui se tient au carrefour des spiritualités monothéistes, ne donne pas seulement la nourriture spirituelle qui symbolise la force morale, première vertu cardinale, elle permet au vagabond sa première rencontre avec le Christ qui connaît les souffrances du vagabond et qui lui donne l’espérance, valeur théologale, pour qu’il continue son voyage intérieur au lieu de rebrousser chemin. Cette nourriture fait signe par la couronne d’aubépines vers la grâce, le pardon et l’amour que tout le monde reçoit mais qu’il n’est pas facile de comprendre. Elle est la marque du Saint Esprit en nous.

C’est encore Mary qui lui donne le miel alors qu’il va prendre l’Orient Express qui l’amène de Sumer à Jérusalem. Un miel blanc d’Éthiopie, dont le secret est qu’il est produit à 2000 mètres d’altitude à partir de fleurs jaunes qui ressemblent à des marguerites lui dit-elle. Or, c’est un miel des hauteurs divines qui symbolise le changement, le renouveau et l’espérance, donné lors du nouvel an éthiopien, Enkutatash en éthiopien, le 11 septembre.  Or, c’est bien l’espérance, en plus du courage, dont le vagabond va avoir besoin pour affronter le déluge et saisir la sortie de l’état de nomadisme avec l’Arche, avant de rencontrer la révolution des sédentarisations à Sumer. Cette force donnée par l’Esprit Saint, il va en avoir besoin avec les premières sédentarisations quand va devoir affronter les Prêtres-rois et les Maîtres de vérité, la naissance des crimes des guerres, de l’impérialisme, de l’esclavagisme, du totalitarisme.

Ce prénom de Marie on le retrouve avec l’Occident Express à Paris quand le vagabond prend la rue Ave Maria, tout un symbole, pour rejoindre Rabelais qui va lui dire de s’aimer soi-même et de cueillir le jour, avec ce corps animé, comme Dieu l’a créé et comme le Christ nous a aimé. Et Montaigne lui offre du miel de la cathédrale Notre-Dame pour qu’il puisse continuer son voyage avec le Mondial Express et affronter les pulsions de mort. C’est encore le Saint Esprit. 

Par ce train, on retrouve Marie à Berlin avec l’Église Sainte-Marie et la fresque de « La danse macabre » qui rappelle la lutte de la vie contre la peste… évidemment la peste dont il s’agit est la peste des pulsions de mort, celles qui fut poussée au paroxysme par des nazis et les communistes comme peut le faire deviner le contexte.

Et, arrivée dans la Vallée de Miel, c’est une Marie ordinaire, qui l’amène au Café Richard Feynman et lui offre du miel de myrtilles. Or ces bleuets ont la couleur de la robe de Marie et ils renvoient à une des couleurs de la transcendance divine dans la Torah, comme dans Ézéchiel ou dans la construction des rideaux du tabernacle. Il s’agit évidemment d’une nouvelle apparition du Saint Esprit. Et c’est cette Marie qui lui apprend le sens de la révolution des Temps contemporains, celle qui annonce le crépuscule des idoles et de la pensée magico-religieuse et qui célèbre la créativité universelle, en particulier celle des femmes. Et c’est encore elle qui ouvre, contre Kant, la compréhension véritable du sublime qui conduira le vagabond à reconnaître aux sources la connexion de son « je » avec l’énergie créatrice du monde et la trinité.

Si les clefs sont pour tous les mêmes et la formule du bonheur aussi, chacun aurait ensuite son propre parcours initiatique ?

Bien entendu. Il n’est pas étonnant que le conducteur aux gants blancs, une couleur que l’on retrouve chez le cavalier blanc de l’apocalypse, mais c’est un autre secret (rires) rassure le vagabond qui s’inquiète de n’avoir pas acheté de ticket. Il lui explique que chacun par le simple fait d’exister à un titre de transport gratuit et personnel vers la Vallée de Miel. Et il n’y a donc pas de contrôleur dans ce train. Ce conducteur est un ange gardien. C’est pourquoi, il n’y a qu’un seul conducteur et qu’un seul wagon dans chaque train. Le vagabond n’est jamais sorti de sa conscience. Toutes les rencontres sont ses propres interrogations et ses insatisfactions. Et c’est pourquoi toutes ses épreuves, car se sont des épreuves,  ne sont surmontées affectivement et dans la joie que grâce au miel qui est ce Saint Esprit qui lui permet de continuer à user de sa raison sans crainte et lui donne l’espérance d’aller au bout. 

L’itinéraire qu’il suit est donc évidemment le sien, donc le mien (rires), celui de ma vie spirituelle qui est passée par là. Et cette Vallée de Miel est celle dont parlait Moïse, non pas une infinie nourriture terrestre selon l’idéal du « pourceau » dénoncé par Einstein, non pas une accumulation de toutes les nourritures spirituelles selon un éclectisme à la Cicéron, mais celle d’un savoir organisé et orienté qui révèle le sens de la vie. Et c’est arrivé à la source, quand il connaît la formule du bonheur, qu’il comprend en regardant la Vallée de Miel qu’elle existe en lui. Il est alors rempli d’un bonheur total car il sait que ces bonheurs ne disparaîtront jamais : l’immortalité du « je », lui permettra d’emporter avec lui toutes les durées heureuses. 

Mais, n’oubliez pas que ce n’est là qu’une voie de lecture dont nous n’avons aperçu que quelques secrets. Je serai satisfait si le lecteur s’amuse à en trouver d’autres. Mais, persuadé que la foi ne peut s’opposer à la raison, j’ai confiance en la raison. Et  si le lecteur s’en tient à la trinité découverte, celle du « je suis, j’existe, je crée », je serai satisfait, quand bien même il ne verrait pas qu’elle est un écho de trois autres trinités plus secrètes, dont ce « viens, crée et reviens » montre la direction.. Je souhaite simplement qu’il célèbre, à sa manière, la créativité de toutes les femmes et de tous les hommes et qu’il soit, à son tour, un passeur de l’aimer. C’est à cela peut-être plus qu’aux rites que Dieu reconnaitra les siens.

ITW. Yves Roucaute : “Que ce soit face à Trump, au wokisme, à l’IA ou à l’écologisme, nous avons besoin d’une révolution spirituelle”

ITW du 8 mars 2026. Présentation Atlantico

 Donald Trump, Ukraine, écologisme, wokisme, islamisme, antisémitisme, antichristianisme, intelligence artificielle, mal-être de la jeunesse… avec son livre « Aujourd’hui le bonheur », le philosophe Yves Roucaute apporte des réponses à toutes ces questions, et à bien d’autres. Présenté habilement comme les carnets de voyage d’un vagabond qui parcourt l’histoire de l’humanité en quête de miel et de bonheur, ce récit expose une vision du monde révolutionnaire.

Apparemment son vagabond va de gare en gare depuis l’état de nature, par l’Orient Express, l’Occident Express, le Mondial Express puis un petit tortillard jusqu’à son but, la Vallée de Miel. Mais, en vérité, en chemin il détruit en les disséquant, les idéologies obscurantistes, écologisme, wokisme, communisme, islamisme… il coupe au scalpel toutes les idolâtries, Planète, État, Marché, Pouvoir, Science… Et les 4 clefs du bonheur qu’il découvre sont quatre armes pour libérer la Cité de ceux qui vendent peurs et culpabilité, en profitant des 4 malheurs qui nous assaillent, ceux dus à la nature, aux autres humains, à soi-même et à l’illusion que l’humanité serait coupable par nature. À la fin, le philosophe prouve que toute l’histoire de l’humanité a été la lutte de la nature libre et créatrice humaine proclamée par la Bible contre la pensée magico-religieuses qui l’enferme. Et les quatre clefs sont un appel à la révolution spirituelle pour construire une Cité qui permet l’exercice de la formule du bonheur pour tous, « Créez ! ». Une philosophie de la révolution qui est aussi, c’est le paradoxe, une philosophie de la restauration, celle de la spiritualité. Avec plein de secrets, que nous tenterons de percer avec le dernier entretien.

Atlantico : Êtes-vous un partisan de Donald Trump qui associe libération de l’innovation et puissance cynique comme on le voit par son attitude envers l’Ukraine et sa politique douanière ?

Yves Roucaute : En écrivant ce livre, je ne me suis à aucun moment demandé si cela allait plaire à la droite, à la gauche ou au centre, au gouvernement américain, chinois ou zimbabwéen. Face au défi trumpiste et contre ceux qui sabotent les fondements spirituels de l’Europe au nom de la planète, du wokisme ou de l’intelligence artificielle, mon livre appelle à une révolution pour assurer innovation, puissance et recherche du bonheur individuel. L’urgence pour les Européens n’est pas climatique mais de lire mon livre (rires)car ce qui devrait d’abord les inquiéter, c’est de constater que l’Union européenne est incapable de répondre au protectionnisme offensif américain et à l’offensive plus subtile des Chinois. Au lieu de participer à la révolution des Temps contemporains que mon livre célèbre et dont il donne les clefs, elle sort de l’histoire. Car ce livre prouve que toute l’histoire de l’humanité a été la lutte de la nature libre et créatrice humaine, révélée par la Bible et prouvée par la raison, contre la pensée magico-religieuses qui l’enferme. Aujourd’hui, après 2,8 millions d’années de pensée magico-religieuse, cette période s’achève. Or, au lieu de suivre l’histoire et de libérer la créativité, l’Europe de Bruxelles est emportée dans la décadence et la haine de soi par des élites qui ont refusé la référence aux racines judéo-chrétiennes de l’Europe mais qui ont intégré dans leurs logiciels les idéologies, comme le wokisme ou l’anticapitalisme, et les idolâtries comme celle de la planète ou de l’État que je coupe au scalpel. Croyez-vous que ce soit un hasard si l’Union européenne est passée en troisième position en termes de PIB, très loin derrière les États -Unis, avec 18500 milliards de dollars environ contre près de 30 000 milliards ? Si l’Allemagne est en récession pour la deuxième année et si la France piétine, disparue des dix premières places en intelligence artificielle, robotique, nanotechnologies, biotechnologies… mais première en taxes, règlementations et dettes écologistes ?

Faudrait-il critiquer Elon Musk et Donald Trump qui cherchent la puissance et pour cela qui veulent libérer la créativité, source de l’innovation ? Au lieu de persévérer sur le chemin de la décadence, l’union européenne ne devrait-elle pas songer à s’attaquer à son tour aux bureaucraties et au maquis des normes et des taxes, à cesser de dilapider l’argent public via bonus écologistes et financement d’associations obscurantistes, à soutenir les industries extractives et transformatrices, à libérer la recherche de ses carcans idéologiques et réglementaires et finalement, à suivre la voie tracée par mon vagabond ?

Maos comment croire que cette Europe gouvernée par des idéologues et des bureaucrates va retrouver le chemin de l’histoire alors que sa plus belle avancée en matière d’intelligence artificielle est d’avoir produit cinq grandes régulations pour la limiter ? (rires)…Et pourtant, il le faudrait, car la politique de Donald Trump a hélas ! un autre versant.

Atlantico : Quel est-il ?

Il faut saisir que le parti républicain américain est divisé et que Donald Trump n’est pas un hériter de Ronald Reagan qui associait les valeurs universelles judéo-chrétiennes à la puissance américaine. Donald Trump l’a d’ailleurs critiqué. Lui est l’héritier du président américain Andrew Jackson, qui lança la conquête de l’Ouest, qui supprima la banque centrale, qui réduisit le poids de Washington et qui fut à l’origine du slogan « America first ».Il veut la puissance et l’hégémonie des États-Unis sans se préoccuper des régimes, à l’exception notable de la défense d’Israël.

Ainsi, il voit que l’innovation est la source de la puissance mais, en renouant avec les idolâtries de la Puissance et du Marché, il est pris dans une contradiction flagrante : il freine la créativité et il va ainsi contre le sens de l’histoire. Cela par trois effets pervers : une inflation dans certains secteurs qui va diminuer les ressources disponibles pour l’innovation, une moindre profitabilité des entreprises innovantes par les mesures de rétorsion des partenaires économiques aux mesures douanières et surtout, le plus grave du point de vue de l’histoire, un frein mis à la vraie mondialisation, celle des savoirs et des innovations.

Car c’est par cette mondialisation que s’engage une dynamique qui conduit chacun à aimer son prochain. Or, à la place, s’ouvre la voie du ressentiment, de la méfiance voire des pulsions de haine. Cela au lieu d’éclairer l’humanité par ce flambeau de la statue de la liberté et de nourrir la petite lumière qui est à nos pieds.

Atlantico : Et qu’en est-il de la paix en Ukraine ?

Le livre donne clairement la solution à cette guerre et à toutes les autres. Le vagabond découvre par l’Orient Express quand arrive à la station Sumer la naissance de la guerre mais aussi du colonialisme, de l’esclavagisme, de l’impérialisme et du totalitarisme. Et il constate que ce phénomène est universel dès les âges des Métaux. Il comprend la falsification del’histoire faite par les wokistes et les néo-marxistes qui attribuent tout cela au capitalisme et à l’Occident chrétien qui n’existent pas encore. Plus tard, il découvre que la particularité de l’Occident n’est pas d’avoir pratiqué l’esclavage mais d’avoir proclamé et imposé son abolition.

Mais si le nombre de guerres a considérablement diminué, elles persistent dans quelques zones. C’est à la station Jérusalem que le vagabond découvre l’antidote à la guerre et c’est lorsqu’il rencontre, place de la Sorbonne Thomas d’Aquin qu’il saisit pourquoi cet antidote a tant de mal à être accepté.

Thomas d’Aquin critique en effet les « paix mauvaises » fondées sur les rapports de forces et les relations d’intérêts car ce qu’un rapport de forces ou un intérêt fait, il peut le défaire. C’est de cela qu’ont peur les Ukrainiens, et je les comprends. Car dans cette Europe des charniers, aucun traité n’y fut jamais respecté quand il put ne pas l’être.

Armer l’Ukraine, je saisis donc l’urgence et si le parapluie américain ne s’y étend pas. Et tant mieux si l’Europe parvient à construire une défense digne de ce nom. Mais la paix restera éphémère. Depuis 11000 ans, l’histoire montre que celui qui prépare la guerre ne l’évite pas. Celui qui veut la paix prépare la vraie paix.

Il existe deux conditions indispensables à la vraie paix. D’abord le droit des nations à disposer d’elles-mêmes comme l’avait dit le Pape Jean-Paul II et Ronald Reagan. Ainsi le vagabond distingue droit des États et droit des nations car s’il fallait respecter le Droit international qui est l’expression de la force des États, alors l’Inde serait encore anglaise, le Sénégal français et l’URSS dont rêve Vladimir Poutine encore debout. Le droit international ne mérite d’être respecté que s’il respecte celui des nations. Et s’il ne le respecte pas, alors ne vous étonnez pas si les nations opprimées entrent en guerre ou si ceux qui ont des velléités hégémoniques profitent de l’oppression pour tenter d’agrandir leur empire. Cela vaut aussi pour Kiev.

La seconde condition est le respect des droits individuels qui convergent vers le droit de rechercher son bonheur, ce que le vagabond découvre à au Café des libéraux de Londres. Cela vaut encore pour Kiev.

Et je vous laisse découvrir dans le livre la seconde clef du bonheur, celle qui est l’antidote àtous les malheurs dus aux humains.

Atlantico : À l’inverse, avec la première clef qui dit de dominer la nature, vous rejoignez Trump et vous vous opposez aux partisans du « Pacte Vert », pourquoi ?

Je n’ai pas attendu l’élection de Donald Trump pour défendre une vraie écologie contre l’écologisme des idolâtres de la planète, ennemi du capitalisme et des démocraties libérales. Je l’avais fait dans L’Obscurantisme Vert mais il est vrai que n’étant pas américain certains ont passé leur tour (rires).

Dès la première station appelée « état de nature » le vagabond découvre la clef pour affronter les malheurs dus à la nature et ceux qui en vivent. Il y rencontre Mary Leakey, qui, avec son mari, à découvert et étudié le site d’Odulvaï, en Tanzanie, où se trouvent les restes de nos ancêtres australopithèques d’il y a 1,8 millions d’années. Mary démontre que pour survivre nos ancêtres, en plus d’être charognards et un tantinet cannibales, devaient piller, pêcher, chasser, créer des outils et des habitats bien artificiels. Certes, ils croyaient aussi aux esprits de la nature, et ils exigeaient des sacrifices pour se faire pardonner de devoir ainsi survivre en pillant la nature, mais à la différence de nos écologistes punitifs, plus primitfs qu’on ne le croit, poussés par l’instinct de survie, ils continuaient à tenter de dominer leur environnement avec leur faibles moyens et à fuir évidemment les lieux précaires investis en raison des variations climatiques, des danger et de l’appauvrissement de leur environnement.

Le vagabond découvre alors que la clef de leur survie, s’énonce simplement : dominez la nature et assujettissez ce qui s’y trouve. Et quand il arrivera plus tard à la station Jérusalem par l’Orient Express, il apprendra que c’est aussi ce que dit Dieu aux humains dans la Bible.

Et il découvre que « Courage fuyons ! » et non pas « sauvons la planète ! » fut le mot d’ordre de nos ancêtres à la fin de la dernière glaciation, il y a 11700 ans. Après 2,8 millions d’années de vie nomade du genre Homo, et 300 000 ans pour notre espèce, on les comprend : entre glaciations et réchauffements, tsunamis et séismes, éruptions volcaniques et cyclones, virus et attaques animales, quand arrivent ce moment des premières sédentarisations, 21des 22 espèces du genre Homo avaient été exterminées et il ne restait que 500 000 survivants avec une espérance de vie de 18 ans environ.

Et je prouve dans le livre que la course à la domination de la nature, qui est aussi celle de la croissance, cela marche : les humains sont 8 milliards, l’espérance de vie augmente, 73,3ans en 2024, le P.I.B. mondial aussi, de 45 milliards de dollars en 1400, à 100 000 milliards en2024 tandis que le niveau de vie s’élève et que la famine a quasiment disparu hors zones de guerre.

Atlantico : Niez-vous que cette domination produise des problèmes environnementaux ?

Dans ce livre je traque toutes les idolâtries, y compris celle de la Science. Dès qu’il fait le bilan de ce qu’il a appris à la sortie de l’état de nature, le vagabond saisit que cette clef ne suffit pas au bonheur, car l’augmentation des richesses avec les sédentarisations conduit à la jalousie, aux guerres, à l’impérialisme, à l’esclavagisme, à des destructions massives bref, à agir selon les pulsions les plus morbides.

D’autre part, en raison des tâtonnements de l’humanité qui n’a évidemment pas d’omniscience, il voit bien que ces avancées de l’humanité ne vont pas sans erreurs et dérapages, que la science se trompe. Mais aussi que la force de l’humanité est d’avancer dans la connaissance par essais et erreurs. Ce qui le rassure car il constate alors qu’il n’est donc pas condamné à revenir en arrière, aux peurs et terreurs d’hier.

D’un côté, il va donc aller à la recherche de cette dynamique du savoir, de cette création incessante des moyens de dominer la nature, de mieux en mieux avec le souci de l’humanité. D’un autre côté, il va chercher une seconde clef pour affronter le malheur dû à autrui, des crimes aux guerres, ce qu’il trouvera à Jérusalem, à la fin de son voyage par l’Occident Express et ce dont nous avons un peu parlé.

Atlantico : Contre Marx, vous vous annoncez l’abolition du travail, n’est-ce pas aussi unerupture avec le libéralisme et faites-vous l’éloge de la paresse ?

Non. Mais pas l’éloge du travail non plus. Je développe une nouvelle vision du monde qui se nourrit du libéralisme classique pour aller au-delà. Le vagabond rencontre le libéralisme quand il arrive au Café des Libéraux à Londres. Ce café à trois étages. Au premier, rencontrant John Locke, il découvre les droits individuels inaliénables, dont celui de rechercher son bonheur. Au second, avec Clementine, fictivement l’épouse de Churchill, il découvre la démocratie libérale avec son État variable chargé de protéger ces droits, comme cette liberté de vivre en sécurité avec son corps. Au troisième, avec Adam Smith, il découvre le libéralisme économique, avec sa croyance que le travail est source de la richesse, cause de bienfaits mais aussi incapacité à assurer le bonheur des Cosette et Gavroche par le seul jeu des libertés.

Il rencontre plus tard Marx, dans le train vers Berlin, et il comprend l’errance de ce philosophe qui, comme tous les théoriciens socialistes est certes sensible à la souffrance ouvrière mais qui ne comprend rien à l’origine de la production de la richesse. Car il croit que c’est le travail qui la produit et il se persuade, prophétisant la crise générale du capitalisme, que c’est l’exploitation de la force de travail ouvrière qui serait la cause des richesses. D’où sa théorie de l’appauvrissement des ouvriers, de la révolution violente et de la dictature d’un parti qui s’autodésigne comme parti de la classe ouvrière.

Mais, à la différence du capitalisme, son échafaudage s’effondre : non seulement l’ouvrier peut être remplacé par la robotique et l’intelligence artificielle mais plus il l’est, plus il y a de valeur ajoutée et de profits. C’est l’innovation, comme le pensait Schumpeter, qui est la source des richesses, pas le travail.

Et je démontre, notamment avec la robotique associée à l’intelligence artificielle que l’un des plus importants signes de la révolution des Temps contemporains, de sa radicalité inouïe, est l’abolition du travail. Une excellente nouvelle. Adieu les prophètes de malheur qui, depuis des millénaires, prétendaient l’humanité condamnée au travail. 

La croyance que sans le travail nous serions condamnés à la paresse et les sociétés à stagner, vient de la confusion entre les deux mots « activité » et « travail ». C’est lors de la rencontre avec Aristote que le vagabond voit la différence. Et pour cause : celui-ci, en aristocrate, célébrait l’activité humaine libre mais non le travail. Premier théoricien de l’économie, il avait découvert que machines, animaux ou outils sont interchangeables dans le processus de production et que l’usage de l’humain conduit à l’aliénation de l’intellect. Il avait imaginé des robots qui libèreraient des activités serviles pour permettre à chacun de se réaliser comme être actif. C’est d’ailleurs cela l’origine du mot « robot », inventé en 1920, par le romancier Karel Čapek, à partir du mot « robota » signifiant « travail » en tchèque : le robot est cet outil sur lequel on transfère l’ex-travail humain. Un transfert qui libère l’activité proprement humaine de l’activité servile.

Il ne faut donc pas craindre la paresse qui intervient comme l’ennui, lorsque l’on ne se sent pas concerné par une activité. Du bricoleur du dimanche au sportif qui veut gagner une compétition, du savant au journaliste qui veut terminer son article, de l’élève qui peut se réaliser à l’école au lieu d’en être dégouté à l’artiste, force est de constater que lorsque l’être humain peut réaliser sa créativité, il n’est pas paresseux mais joyeux et actif. Et je démontre dans ce livre que la libération du travail servile est la condition pour exercer la formule du bonheur pour toute l’humanité, pour créer sa vie comme une œuvre d’art.

Atlantico : Ne faut-il pas craindre l’intelligence artificielle qui ouvre les portes du savoiraux crimes et au terrorisme ?

Comment ne pas s’amuser, comme le fait mon personnage, devant ces prophètes de malheur qui dénoncent cette intelligence artificielle et qui permettrait, nous dit-on, de créer des armes, y compris nucléaires. Diantre ! Mais puisque le massacre de 800 000 Tutsis au Rwanda en quelques semaines, d’avril à juillet 1994, a été produit à coups de machettes, faudrait-il interdire les machettes ? Et les terroristes produisant des armes chimiques, faudrait-il interdire l’enseignement de la chimie ?

À cet égard, je n’évoquerai pas certains experts qui, sans bien entendu me citer, n’ont pas hésité à piller mon livre de 2018, Le Bel Avenir de l’Humanité, réponse de fond à Yuval Noah Harari sur cette question, ce qui avait conduit les éditions Calmann-Lévy à relancer la collection L’esprit libre de Raymond Aron. Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir (rires).

États-Unis et Chine se sont lancés dans cette course. Ils ont raison, car ce n’est de ne pas libérer l’intelligence artificielle dont nous souffrons mais de ne pas la libérer assez. Nous en avons besoin pour exercer au mieux les quatre clefs face aux quatre malheurs qui nous assaillent : face la nature pour mieux la dominer, face à autrui pour créer une dynamique de paix entre les civilisations, face à soi-même pour s’aimer mieux comme être créatif, face à l’illusion d’une nature coupable pour développer une dynamique de créativité qui conduira l’humanité vers l’amour d’elle-même et de l’énergie créatrice du monde. 

Atlantico : Ne faut-il pas craindre qu’une super intelligence artificielle finisse par dépasser voire remplacer l’humanité ?

Que de fantasmes développés par les prophètes de malheur et les transhumanistes. Certes, la plus simple des machines à calculer calcule mieux et plus vite que nous, comme le montre l’application «calculette » de notre smartphone. Mais elle ne nous est pas supérieure, pas plus que le marteau par lequel j’enfonce le clou n’est supérieur à la main qui le tient, ni ne menace de me remplacer. (rires)

C’est en rencontrant Albert Einstein dans la Vallée de Miel, le vagabond découvre les mots « intelligence » et « mémoire » n’ont pas le même sens pour les ordinateurs et l’humanité. Pour aller vite, la mémoire humaine est dynamique, liée à un inconscient, invisible et irrationnel, qui oublie et interprète. Or, aucune machine logique ne peut reproduire par des bits ou des qubits l’inconscient, ni ce qui ne peut être illogique et arbitraire. Et le mot «intelligence » est un autre abus de langage. Concernant la machine, ce mot désigne, au mieux, cinq activités mathématisables du cerveau, et toutes limitées par le cerveau du programmateur. Les activités du cerveau humain sont incommensurablement plus nombreuses. Par exemple, nous utilisons l’intuition, nos sens, nos émotions, nos sentiments… Nous pouvons mentir, simuler, dissimuler, ruser, être de mauvaise foi, être incohérent et même débrancher le circuit électrique. Surtout, nous pouvons être créatif tandis qu’une machine logique développe un programme créé par un être créatif, l’humain…

Et laissons l’histoire de Mère-Grand revisitée par nos prophètes qui irait bouffer le Petit Chaperon rouge humain. Fantasme popularisé par Ray Kurzweil, qui n’hésitait pas, en 2012, à prédire la Super Intelligence dans les quinze ans, et par Nick Bostrom persuadé que l’on parviendrait à scanner les morceaux de tissu d’un cerveau d’invertébré et à reconstruire en trois dimensions un réseau neuronal.

Pour qu’une telle Super Intelligence existe, il faudrait imaginer qu’elle puisse connaître les milliards d’évènements de l’univers, du bruissement d’aile de papillon aux milliards de neurones de chaque individu. Or, quel que soit son niveau de connaissance, une telle machine devrait passer 10-43 seconde au moins pour passer en revue le réel, mesure de l’unité de temps la plus courte possible. Durant ce court laps de temps, des milliards d’évènements se seront produits. La machine devrait donc recommencer ses calculs avant d’agir et ainsi de suite tous les 10-43 secondes. Elle serait incapable d’action.

Et je prouve contre les matérialistes que les idées ne sont pas produites par les axones, ces parties longues des neurones qu’ils imaginent comme de minuscules parties de matière que l’on pourrait reproduire par des microprocesseurs. Ils ignorent tout de la physique des particules, de ce qu’est l’énergie, de l’interaction électromagnétique, l’interaction faible et l’interaction forte. Bref, je prouve qu’un ordinateur ni ne peut agir, ni penser par lui-même. Il est agi et son prétendu « apprentissage profond » a la profondeur du programmateur.

À l’inverse, quelle supériorité de l’être humain ! Si, pour agir, notre « je » devait passer en revue toutes les données de sa mémoire, et tous les dangers possibles, de la voiture qui pourrait l’écraser à la tuile qui pourrait tomber, il ne pourrait pas sortir de chez lui. Mais le «je » délibère, choisit, agit, délaissant la part de ses souvenirs inutiles, décidant parfois même l’improbable, l’illogique, parce que cela l’amuse, parce qu’il y voit le chemin de sa propre créativité ou parce qu’impossible n’est pas français comme dit l’adage populaire. (rires)

Atlantico : Dernière question sur votre philosophie morale quel est le critère de lamoralité ?

Pour aller vite, il est donné par la formule du bonheur : créez ! Le vagabond découvre ainsi à Buchenwald que la joie et le plaisir peuvent être éprouvés par les tortionnaires et que l’énergie n’est pas nécessairement créatrice contrairement à ce que pensait Nietzsche. Il découvre aussi dans le train contre Kant, un aigri de la vie (rires), que la morale n’est pas dans le respect d’une loi abstraite ou d’un commandement, mais dans l’action qui vise l’amour de l’humanité, ce qui autorise le mensonge, comme le firent ceux qui, telle ma grand-mère, mentirent aux soldats allemands pour préserver la vie des enfants juifs et des résistants. Car l’amour de l’humanité est la vraie loi, celle qui se passe de loi. Or, puisque les êtres humains ont une nature créatrice, agir pour détruire des humains, voilà le mal en soi. Et même dans les guerres justes, que je théorise dans ce livre suivant d’ailleurs grandement Thomas d’Aquin, ce ne sont pas les êtres humains qui sont affrontés mais leurs pulsions destructrices, leurs pulsions morbides, et tout est fait pour les sauver, leur tendre la main, pardonner, donner. La mort parfois portée par nécessité pour survivre, avec en vue l’humanité, conduisant à une extrême tristesse. À l’inverse, et je ne développe pas plus, chacun pourra en voir le développement dans mon livre, créer revient toujours, au fond, à un acte de grande moralité, à se tourner de l’amour de soi vers l’amour d’autrui, à ouvrir le chemin du bonheur qui nous met en harmonie avec l’énergie créatrice du monde. Cela est vrai même dans les actes apparemment les plus humbles, comme celui de Jean Valjean qui a rencontré un prêtre qui lui a pardonné et qui a créé par son acte d’amour un jean Valjean nouveau, un être qui à son tour devient un passeur de l’aimer et qui crée alors en aidant Cosette à porter son seau, un autre être qui hier misérable va devenir un être tourné vers l’amour. Voilà le bien, voilà la dynamique divine de bonheur qui révèle celle de l’amour, voilà la Vallée de Miel.

(Entretien suivant et dernier entretien, sur les secrets du livre qui renvoient à une lecture métaphysique et ésotérique chrétienne).

ITW Yves Roucaute, le Figaro: « La France doit ranger les prophètes de malheur au grenier »

Le Figaro, 17 février 2025

Le philosophe explore la plus vitale des quêtes de l’humanité, celle du bonheur. Il invite à se libérer des wokistes et autres compères de l’écologie punitive qui jouissent de jouer les pères fouettards.

Par Marie-Laetitia Bonavita

L’ouvrage Aujourd’hui le bonheur. À la découverte du sens de la vie (Éditons du Cerf) a nécessité plus de trois ans de maturation. Il est vrai que le sujet est audacieux Agrégé de philosophie et de science politique, docteur d’État et professeur des universités, Yves Roucaute livre là une promenade très érudite qui conduit à la Vallée de Miel. Passant en revue les grands penseurs qui ont jalonné le temps, l’auteur, qui avait publié L’Obscurantisme Vert, en mai 2022, souligne que l’accès à la vie heureuse réside dans la créativité.

« La France doit ranger les prophètes de malheur au grenier »

LE FIGARO. -Les livres sur le bonheur ne manquent pas. Pourquoi écrire à nouveau sur ce thème ? 

YVES ROUCAUTE. Il fallait une nouvelle vision du monde pour éclairer la révolution des temps contemporains. Malgré des écrits estimables, nul n’avait trouvé le bonheur, ici et maintenant, pour tous. Cc qui faisait dire à Voltaire : « Nous cherchons tous le bonheur, mais sans savoir où, comme des ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusément qu’ils en ont une. » Mais, sans l’ivresse (rires), j’ai trouvé la maison et la formule du bonheur qui tient en un mot : créer ! Condition aussi pour la puissance des nations. 

Pour dissiper les brumes, ce livre se présente comme un carnet de voyage facile à lire, offert près d’une fontaine de Central Park, à New York, par un vagabond qui nous ressemble, appuyé sur sa canne, gourmand de miel, trop gourmand même, chercheur de bonheur comme d’autres sont chercheurs d’or. 

Il enquête de gare en gare, suivant l’histoire réelle de l’humanité, rencontrant sages, théologiens, philosophes et savants. Depuis la station « état de nature » de nos ancêtres nomades par l’Orient Express, il s’arrête aux stations Sumer, Hindouisme, Bouddhisme, Confucius… Jérusalem. Puis il poursuit sa quête par l’Occident Express, le Mondial Express et enfin, après Buchenwald un petit tortillard le conduit à la Vallée de Miel. En chemin, que d’illusions défaites, comme celles du triste et incohérent Épicure ou du dogmatique Kant. Mais il découvre les quatre clefs du bonheur, ces antidotes face aux malheurs dus à la nature, aux autres humains, à soi-même et à la croyance diffusée par les prophètes de malheur que la nature humaine serait coupable et damnée, et aux sources de la Vallée, la formule du bonheur. Une quête philosophique, un conte initiatique.  

Quelle est la définition du bonheur ? 

Elle découle de la nature humaine. Car ce n’est pas l’intelligence qui distingue l’humain de l’animal, nombre de ceux-ci la possédnt, mais la créativité. Une triple créativité qui transforme la nature pour la dominer, qui crée des civilisations, qui améliore le corps. Or, le bonheur arrive quand notre nature créatrice se réalise par notre existence dans le monde. Du bonheur de la mère qui enfante à celui de l’enfant qui construit son château de sable et voit ses parents applaudir sa jeune créativité, du chef d’entreprise qui avance son projet au savant qui participe à un brevet, du journaliste qui termine son article au cuisinier qui crée son plat… Il est autant de manières d’être heureux que d’exister, expressions d’une nature humaine exceptionnelle, celle que condamnent les prophètes de malheur. 

En quoi ce bonheur différencie-t-il du plaisir, de la joie, de la félicité, de la béatitude… 

À Buchenwald, le vagabond saisit que le plaisir et la joie peuvent être éprouvés par les tortionnaires, et, contre Nietzsche et Bergson, que l’énergie n’est pas nécessairement créatrice et que l’élan vital peut se retourner contre la vie. Car le moi est aussi habité par des pulsions destructrices. Or, la destruction est le contraire de la création, donc opposée à la nature humaine. Il ne retient donc que le plaisir et la joie qui sont comme des cerises sur le gâteau de la créativité. Et si la contemplation, la félicité ou la béatitude sont des recherches plus qu’estimables, tournées vers Dieu et la vie éternelle elles ne concernent pas le bonheur aujourd’hui.

Votre voyage dans la Vallée de Miel vous a permis de découvrir les quatre clefs du bonheur. Quelles sont-elles ?

D’abord dominer la nature pour affronter ses malheurs et, en même temps, se réaliser soi-même en libérant toute l’humanité de l’activité du travail servile, notamment par la robotique et l’intelligence artificielle, en allant vers toujours plus de croissance. Ensuite, développer l’amour d’autrui qui permet d’affronter les conflits et de développer sa propre créativité, appuyée sur la vraie mondialisation, pas celle du cache-sexe de la puissance, mais celle de la créativité en proclamant « créateurs de tous les pays, unissez-vous !». Puis, développer l’amour de soi contre la haine de soi et la culpabilisation et transformer l’école, souvent rejetée par les enfants des vallées de larmes, par des formations de la créativité avec des maîtres qui savent. Enfin, contre les prophètes qui disent notre nature condamnée au malheur, faire de sa vie une œuvre d’art et, ainsi, trouver le bonheur jusque dans l’adversité. 

5. Le bonheur exige de s’aimer d’abord soi-même ? 

Comment aimer les autres comme soi-même si on ne s’aime pas soi-même ? Mais il ne s’agit pas d’aimer les pulsions morbides du moi. Ce soi-même, c’est la nature humaine en soi, sa créativité, son « je » transcendantal qui se réalise dans l’existence. C’est le vrai sens de cet appel à cueillir le jour, le carpe diem des humanistes. Et plus on s’aime ainsi, plus on aime la créativité en autrui dont on profite pour mieux vivre, mieux créer et donc être heureux. D’où ce mot de « progrès » inventé par Rabelais.

6 Les Français sont-ils aptes au bonheur ? 

Ne sont-ils pas humains ? (rires). Les Français sont de moins en moins joyeux car leur créativité est freinée, arrêtée, réglementée, surveillée par les wokistes et leurs médiocres compères de l’écologie punitive qui jouissent de jouer les pères fouettards. Il n’est pas un seul pan des plaisirs et de la créativité qu’ils ne traquent, de l’industrie automobile à l’intelligence artificielle. Mon livre réveillera peut-être le bon sens de cette nation civique qui a oublié qu’elle est fondée sur l’assimilation des valeurs et qui, depuis la cathédrale Notre-Dame jusqu’aux Lumières, avait conduit le monde vers toujours plus de liberté créatrice. 

7 Le wokisme est loin de vous convaincre.

Le wokisme est une production d’origine française que le voyageur de mon livre rencontre quand il prend le tortillard qui l’amène à la Vallée de Miel, car les disciples de Foucault, Derrida et Deleuze font des barricades pour barrer sa route. Résurgences des Maîtres de Vérité, ils veulent détruire le « je » et le « moi », effacer l’identité, y compris sexuelle, détruire la biologie, la physique et l’histoire et ils accusent la recherche du bonheur d’être un produit de la société bourgeoise qu’il faudrait déconstruire. Je les déconstruis (rires), tandis que la police de la Vallée de Miel les dégage de la voie. 

8 Comment les démocraties libérales, tournées vers l’individu, peuvent-elles tendre vers le bien commun ? 

Appeler « bien commun » ce qui irait à l’encontre des individus qui composent la société signale une idéologie liberticide. Le vagabond, à Londres, découvre au premier étage du Café des Libéraux que chaque individu possède de droits individuels naturels, dont celui de chercher son bonheur. Au second, avec le libéralisme politique, que la démocratie libérale a l’objectif de protéger ces droits. Au troisième, que le libéralisme économique, fondé sur les deux premiers, assure la croissance sans idolâtrie du marché. Mais le bonheur des Gavroche n’est pas assuré. Il découvre finalement que si Gavroche est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau, et que la démocratie libérale des Temps contemporains doit activer les quatre clefs du bonheur afin de permettre à Gavroche non seulement d’être libre, mais créateur, ce qui assure aussi la croissance du bien commun. Le souci de l’individu, non l’individualisme.

Mon livre réveillera peut-être le bon sens de cette nation civique qui a oublié qu’elle est fondée sur l’assimilation des valeurs et qui, depuis la cathédrale Notre-Dame jusqu’aux Lumières avait conduit le monde vers toujours plus de liberté créatrice.

9 Revenons à l’intelligence artificielle. Ne comporte-t-elle pas des risques pour l’homme ? 

Méfions-nous de ceux qui vivent de nos peurs. Faudrait-il interdire la machette au nom des 800 000 morts tutsis de 1994 ou restreindre les cours de chimie sous prétexte de terrorisme ? Alors que États-Unis lancent un programme de 500 milliards, France et Europe doivent libérer la recherche et ranger les prophètes de malheur au grenier avec la machine à tisser. Reproduisant seulement cinq activités du cerveau, dénuée de notre nature créatrice elle est une aide formidable à cette créativité.

10 Peut-on dire que la créativité est de source divine ? 

À partir de la créativité, je crois avoir prouvé l’immortalité mais aussi l’existence de l’énergie créatrice divine qui a créé le monde et l’humain à son image, créateur, comme le découvre le vagabond à la station Jérusalem avant que sa vie ne fasse sens lorsqu’il boit l’eau de la source. Mais on peut lire ce livre en restant au « je suis, j’existe, je crée ».

Le Mode de Vie à la Française, 2024, est publié

Le Mode de vie à la Française est publié en couleurs, disponible en français et en anglais sur Amazon et Contemporary Bookstore. Pour le e-pub, 21 €, cliquer ici : Le Mode de Vie à la Française, version numérique.

La « French Way of Life » existe, le philosophe Yves Roucaute l’a rencontrée et il s’en amuse. Une enquête à la Sherlock Holmes pleine d’humour et de saveurs, pleine d’ironie aussi. Une enquête qui commence par raconter la journée type du Français par le sens caché du petit déjeuner sucré, de ce croissant croustillant, qui célèbre innocemment la victoire contre les Turcs, de la madeleine et saint Jean de Compostelle, de la tartine beurrée et de la confiture… avant de poursuivre pour expliquer le sens des déjeuners, de l’apéritif, des dîners, des soupers… une quotidienneté marquée par l’influence d’une culture judéo-chrétienne et laïque venue du Moyen-Âge et de la Renaissance.

Il nous promène ensuite vers les arts français de la table : comment mettre la table, pourquoi le couteau à droite tourné vers l’assiette, pourquoi la fourchette, dans quel ordre poser les verres, pourquoi le vin et le pain, pourquoi la nappe, quels vins choisir ? Il ne se contente pas de décrire mais il donne le sens de tout ce qui paraît anodin et qui est pourtant chargé d’histoire. Il met à nu le style français qui étonne souvent, ainsi ces chapitres sur les règles de politesse françaises quand on est invité, sur le langage secret des fleurs… Nous pénétrons dans l’univers de la mode, depuis l’invention de la mode depuis le jeans et le t-shirt jusqu’à la haute couture et nous continuons par le statut de la femme, avec l’invention de la galanterie et l’influence jusqu’à nos jours de l’amour courtois, la sexualité française et l’amour, qui différencie érotisme et pornographie et révèle le sens de  » faire l’amour ».

Le philosophe nous conduit ensuite à la découverte de cet empire de 11 millions de km2 qui diffuse ce mode de vie, présent sur les 5 continents, de Tahiti aux îles Kerguelen, de la Corse à la Guyane, né de la concurrence sur les mers avec les Espagnols, les Portugais, les Anglais les Néerlandais.  Il nous raconte en chemin la véritable motivation de ces conquérants des mers, le panache et la curiosité plus que l’appât du gain. Puis, il nous prend par la main pour nous révéler l’influence sur la construction exceptionnelle de la nation française, l’histoire de France, depuis les Gaulois jusqu’à Clovis et Charlemagne qui l’ont constituée comme première nation civique du monde, fondée sur l’assimilation des valeurs. Une balade qui se poursuit entre Marianne et son coq, terrible et vaniteux, entre les incessantes querelles de clocher et le goût de la justice sociale et de l’égalité, jusqu’à la Terreur et Bonaparte, mais aussi jusqu’aux soldats de la liberté et Charles de Gaulle. Une histoire qui démêle la passion des droits de l’Homme et de la liberté aux tentations colonialistes et à l’esclavagisme et qui révèle la faiblesse de la France d’aujourd’hui, qui, comme toute nation fondée sur son modèle, sur l’assimilation des valeurs, est menacée de mort quand le communautarisme et les forces antirépublicaines dissolvent les liens éthiques sans que Marianne n’use de son glaive pour els protéger.

Une formidable promenade où, après avoir pisté la séduction culturelle de ce pays malgré ses crises et ses ambiguïtés, nous est révélé le secret de la potion magique française.

Jean de Jalcreste.

Épisode 8: Célébrer en écologiste le mode de vie à la françaiseÉpisode 8:

29 février 2024, sur : atlantico

Conclusion : Célébrer en écologiste le mode de vie à la française

Et je ne connais pas de mode de vie plus écologiste que celui du mode de vie à la française sur lequel j’ai écrit naguère un livre. Un mode de vie qui est lié à une révolution éthique sans commune mesure dans le monde : la création d’une nation civique.

Oui, je ne connais aucune nation dans le monde qui n’offre à ses enfants venus de tant de coins du monde, le sein de Marianne avec tant de générosité. Une nation qui a hélas ! oublié son corollaire : la défense sans faiblir de ses valeurs, car Marianne doit être armée de son glaive.

Oui, je sais pourquoi les wokistes et les Karim Benzema refusent de chanter la Marseillaise.

Car la France a fait une autre révolution inouïe.

Depuis Clovis, qui a interdit le mariage entre Francs, la nation française est construite autour de valeurs et non du sang. C’est une nation civique et non ethnique.

Cette assimilation des valeurs, c’est sa force, quand la nation partage les mêmes valeurs.

 C’est sa faiblesse, comme actuellement en période de décadence, quand le lien du citoyen avec les valeurs est aboli. Car alors plus rien ne tient lieu de ciment social.

On évoque le droit du sol, et on a raison. Mais les mots ont un sens : c’est du droit, donc des règles. Qu’une armée, une troupe, une bande, une cohorte de clandestins passe illégalement et clandestinement sur le sol et dise, puisque nous sommes là, on y reste ? Ce n’est pas du droit, seulement l’absence de droit, seulement la force qui veut s’imposer comme droit contre le droit.

Le droit du sol s’exprime par des règles, et, parmi ces règles, il y a en effet la possibilité d’être Français si l’on n’est pas né de parents français. Mais avec des conditions juridiques que la France généreuse doit rappeler sous peine de n’être plus la France. Et qui se résume à cette phrase : en France, vit en Français.

Donc partage et assimile ses valeurs, accepte ses mœurs et adapte les tiennes qui sont acceptables, d’où que tu viennes, si elles ne violent pas ces valeurs. Et Dieu sait combien la France est tolérante. Sinon va vivre ailleurs si d’autres valeurs te plaisent.

Oui, les Karim Benzema et ses congénères non intégrés dans la nation française mais ayant cyniquement profité de ses bienfaits, détestent cette idée de nation civique, cette idée « qu’un sang impur abreuve les sillons », quand la patrie est menacée

 Oui, formidable strophe de la Marseillaise que la jeunesse devrait chanter à tue-tête dans les écoles si celles-ci étaient à la hauteur des attentes civiques.

Car ce « sang impur » est celui des Français, celui qu’ils proclament fièrement avoir dans leurs veines contre ces forces tyranniques qui prétendent depuis 1789 avoir, elles, un sang pur, noble, aristocratique et qui reprochaient aux républicains, d’être une armée de gueux, de Cosette et de Gavroche, de sang impur.

La Marseillaise c’est la réponse républicaine et patriotique de la nation civique qui proclame depuis la bataille de Valmy que cela vaut la peine de vivre et de mourir pour la France de sang impur, la France des valeurs universelles et du mode de vie à la française. La réponse patriotique qui proclame que la pureté se trouve dans les valeurs et non dans le sang. Et qui combat ceux qui croient qu’ils sont d’une communauté pure parce qu’ils sont islamistes ou nationalistes.

Certes, depuis la révolution française, ces valeurs et ces mœurs ont évolué. Sous l’influence du christianisme et des Lumières, elles sont devenues celles de la liberté avec ses droits individuels, celle de l’égalité des droits, de la femme et de l’homme, et de la fraternité, comme idéal qui conduit à accepter le socle de mœurs communes et à propager le progrès et en faire profiter les plus démunis pour soulager la souffrance.

Alors oui, quelle force quand ces valeurs sont assimilées. Quand cette nation n’accorde un droit à la différence que dans le respect des lois et des mœurs du pays.

Oui, contre le wokisme et l’obscurantisme vert, le mode de vie à la française existe du matin au soir, du petit déjeuner sucré au partage du pain et du vin, des fêtes de Noël à celle de la Toussaint, du respect de la femme libre à à la laïcité, née de la séparation de ce qui dépend de César et de ce qui dépend de Dieu… le vin, le foie gras, le cochon, les banquets, la chasse, l’individualisme contestataire, la façon de s’aimer et de s’habiller, la libre pensée jusqu’aux caricatures des politiques et des religieux, de mille manières ce pays est français. De mille manières il chante la joie de vivre.

Oui, la France est une terre formidable, de tolérance envers toutes les formes de vie à une condition toutefois : qu’elles ne violent pas son socle de valeurs. Bienvenu à table, tu peux ou non boire du vin et refuser le sandwich au jambon, mais tu ne mets pas les pieds sur la table et tu n’enfermes pas les femmes derrière le carcan du niqab et du sitar.

C’est cela la crise française : celle des valeurs. Celle de Marianne qui donne son sein mais qui a oublié son glaive pour défendre les siens. Celle de son coq querelleur mais qui a oublié d’être courageux et de mener la guerre idéologique pour défendre son monde de vie.

C’est cette crise morale que j’ai pu constater quand j’ai écrit, en 2012, le discours de mon ami Claude Guéant selon lequel toutes les civilisations ne se valent pas et que sont supérieures celles qui, comme la France, défendent les droits individuels, l’égalité des droits et l’égale des femmes et des hommes, oui, supérieures à celles qui les violent, à celle qui pratiquent la mutilation génitale des femmes, leur enfermement.

Et, au lieu de voir le pays rassembler, j’ai vu la gauche démagogique protester, avec, en tête, un député socialiste de la Guadeloupe prétextant sa couleur de peau pour affirmer que tout se vaut, qu’enfermer les femmes lui convient et que s’y opposer est une preuve de racisme en France. Et j’ai vu une droite apeurée, à l’exception de quelques braves, reculer, pour ne pas avoir à affronter une gauche pourtant en pleine déconfiture morale. Et cela, alors que tout un pays était avec elle.

Oui, c’est cela être écologiste : redonner à la maison de France, à son « oïkos », les règles de sa vie, le goût de sa puissance et la fierté de son passé. Et reformer non pas une Garde impériale mais une garde républicaine autour de Marianne.

Ainsi seule la véritable écologie peut montrer le chemin du bel avenir de la France dans le cadre du bel avenir de l’humanité, avec toujours plus de consommation et de meilleure qualité pour les plus déshérités, des technologies qui repoussent certains malheurs et améliorent la vie en libérant les mille et un feux de la créativité, les trains à sustentation magnétique, les voitures volantes de niveau 5, les nanorobots tueurs de cellules cancéreuses, les ciseaux génétiques de ce CRISPR Cas 9 reconstructeur contre les maladies génétiques, la lutte contre le vieillissement, la course à l’intelligence artificielle et à l’espace…

Oui, un avenir formidable qui recadre les actions publiques et libère les énergies des individus et des entreprises, pour faire revenir la France dans le concert des grandes nations, dans l’héritage du général de Gaulle, en faisant rimer croissance de la France et puissance.

Une façon de redonner à la jeunesse ce dont elle a le plus besoin le goût de la vraie spiritualité contre l’idolâtrie archaïque de la planète. 

D’abord, une mission. Le patriotisme de la liberté contre la Vème colonne rouge-verte, comme leurs ancêtres l’avaient épousé contre les forces obscurantistes qui voulaient détruire la puissance de la république française en 1789 et en 1940.

Ensuite, une spiritualité, celle qui termine mon livre. Spiritualité vraie dont elle a besoin sous peine d’être de laisser les idolâtres la nourrir. Celle qui oppose à la haine de soi, l’amour de soi, à la haine de son histoire, l’amour de sa patrie, à la désespérance, l’espérance. En rappelant, comme le révèle la Bible, le sens de la vie. Celle qui met au centre de soi et de la Cité, non pas cet amas de terre planétaire, condamné à au prochain refroidissement et, un jour, à disparaître mais l’humanité elle-même et l’amour qu’on lui doit. Cet alpha et oméga de la vie.

Épisode 1. Écologie positive: les enjeux pour la France.

J’ai intitulé cette conférence : « Écologie positive : une stratégie de progrès, de croissance et de puissance pour le retour de la France ».

Comme vous le savez, la France subit de plein fouet une vague idéologique sans précédent depuis la chute du mur de Berlin, sous le prétexte d’une crise climatique et énergétique. Une vague qui emporte la France dans les 3 D, la défaite de la pensée, la dépression morale, la décadence nationale.

Il faut imaginer notre république comme une ville attaquée de toutes parts, un peu comme si la ville de Paris était assiégée par des troupes campant à ses portes. Et pas seulement assiégée car, comme dit la chanson, les loups sont entrés dans Paris. La vie à la française est menacée. Foie gras, sapin de Noël, barbecue, viande, piscines, chasse, agriculture, voiture, avions, climatisation, chaudières à gaz, 5 G, industries extractives, industries productrices… jusqu’à interdire une épreuve de la coupe du monde de Rugby à Lyon, jusqu’à s’attaquer au Tour de France, jusqu’à vouloir le burkini à Grenoble.

Et la violence monte, jusqu’à dénoncer et menacer de procès nos industriels comme le Président du groupe Total, à dégonfler les pneus des SUV, à briser les carrières administratives de ceux qui ne chantent pas l’hymne de la nature, à attaquer les agriculteurs, leurs champs, leur dur travail pour nous nourrir et leurs bassines, jusqu’à justifier les agressions physiques contre les gendarmes, jusqu’à insulter les intellectuels dissidents et à les censurer partout où ils le peuvent, au nom d’une science climatologique comme il y avait à l’époque stalinienne une science prolétarienne.

Oui, il y aurait une science climatologique et un consensus scientifique, ce qui permet d’interdire à John Clauser, prix Nobel de physique en 2022, de s’exprimer au FMI, où il était invité sous prétexte qu’il s’oppose à l’idéologie verte totalitaire.

Tant pis pour les 1200 scientifiques et universitaires de réputation internationale, signataires de la pétition organisée par le prix Nobel de physique de 1973, Ivar Giaver, publiée le 27 juin 2022, intitulée « There is no climate emergency » ne seraient pas des scientifiques !

Tant pis pour les 48 professeurs d’université, emmenés par Antonino Zichini, découvreur de l’antimatière nucléaire, qui dénoncent les prévisions des 34 membres du G.I.E.C., désignés par des chefs d’État et de gouvernement.

Et, tant pis pour moi, désolé de parler de mon cas, alors que mon dernier livre, L’Obscurantisme vert, a eu les meilleures ventes d’essais sur Amazon durant 8 mois, les idéologues ont fait pression sur les médias me décrétant « climatosceptique », ils ont fait annuler ma conférence à Polytechnique et ils ont refusé même qu’un débat ait lieu. Au nom de la déontologie journalistique, ils ont même cherché à faire condamner, auprès du comité d’éthique, Le Figaro qui a fait un entretien avec moi sur ce livre, prétendant qu’au nom d’un consensus scientifique, je dois être censuré. 4 conseillers sur 15 n’ont pas jugé indigne de proclamer qu’ils ont voté pour des sanctions contre le quotidien jugeant que la déontologie journalistique serait d’interdire le débat ! Et 8 sur 15 seulement ont jugé que Le Figaro était en droit de faire son travail de journaliste.

Mais seraient scientifiques ceux qui me censurent et ont même vandalisé la page Wikipedia qui porte mon nom, jusqu’à effacer mes travaux, notamment en épistémologie,  y compris sur Max Planck, mes conférences sur les nanotechnologies les biotechs, la robotique, l’intelligence artificielle, mes deux agrégations et mes deux doctorats, mes combats pour la liberté contre le communisme et l’islamisme, de Cuba à l’Afghanistan et au Vietnam, cela afin de réduire mon itinéraire à deux lignes qui disent que je m’oppose aux sciences puisque je m’oppose à leur idéologie.  Professeur des universités à l’âge de 33 ans, ces inquisiteurs aux petits pieds, voudraient me voir sur le bûcher

Au pays de Voltaire et de Beaumarchais, le libre débat n’est plus même un droit, l’éloge de l’ignorance s’impose sans la liberté de la blâmer.

L’erreur serait d’envisager ces attaques séparément et, en conséquence de les traiter isolément.

L’erreur serait de ne pas voir que si ces troupes paraissent disparates, et elles le sont, elles sont unies par une même idéologie liberticide anti-productiviste, anticonsumériste, anticapitaliste et antifrançaise.

L’erreur serait de croire que cette cinquième colonne ne peut gagner la guerre alors que le camp de la liberté, du progrès et de la croissance, le camp de la France est en train de la perdre faute de la mener.

Oui, cette attaque est globale.

Le climat ? Il n’est qu’un cache-sexe de cette idéologie. Prétextant une planète qui brûle, une planète-Cosette dont on pillerait le peu d’énergie,  et inventant qu’elle serait un écosystème dont nous serions des membres, les inquisiteurs rouges et verts s’autorisent un droit d’intervention sur toutes les activités humaines. L’humanité serait coupable, pour cause de course capitaliste à la croissance. Elle produirait des gaz à effet de serre, en particulier du CO2, qui auraient réchauffé Gaïa avec des températures jamais vues.

Pour sauver la planète, ils proclament que « la décroissance fait partie de notre grille de lecture du monde », comme le dit Marine Tondelier. Mais, finalement, le terme « sobriété » lui convient. Comme il convient au gouvernement en pleine débandade idéologique. Comme il convient à tous les partisans du recyclage idéologique des marxistes de naguère. Et on a fait fermer la centrale nucléaire de Fessenheim et mis en arrêt quelques autres au nom d’une « écologie de responsabilité », un regard tendre vers la sobre Allemagne, sa fermeture du nucléaire et ses éoliennes, dont chacun aura pu admirer les inconséquences : la réouverture de 27 mines de charbon, se dépendance énergétique envers la Russie et, plus terrible encore, le recul de la croissance.

Un modèle, oui, mais d’irresponsabilité. Que rien scientifiquement ne justifie. Je dis bien « rien » comme nous allons le voir dans cette conférence.

Cette défaite de la pensée a alimenté la défaite morale. Les attaques des troupes wokistes ont porté leurs fruits. Ils ont réussi à vendre aux consciences que la course à la croissance et son réchauffement climatique qui peineraient Gaïa, auraient commencé avec la révolution industrielle et seraient dus au capitalisme, responsable de l’esclavagisme et de la colonisation, de l’impérialisme et des guerres, de la domination patriarcale et j’en passe. Jusqu’à diffuser l’idée que la France serait coupable, serait responsable de la misère du monde et de l’immigration clandestine, tandis que le djihadisme et d’autres formes de refus de l’État de droit et de nos mœurs serait l’expression légitime d’un droit à la différence de ces opprimés.

Ainsi, s’est développé, formatée par l’effacement de l’histoire, une culpabilisation générale et la détestation de soi et de son héritage.

D’où la dépression.

Ce qui conduit une partie de la jeunesse déprimée à ne plus croire en rien sinon en l’apocalypse qui vient et à vouloir sauver la planète tandis qu’un conflit artificiel de génération a commencé, alimenté par les rouges-verts, soutenu par la peur et, plus encore, par l’angoisse de l’ennemi de al nature qui se niche partout, jusque dans nos assiettes et notre désir de bien-être.

D’où la décadence nationale qui est la dissolution du lien vivant entre l’individu et la Cité. Voilà que s’impose dans les consciences cette idée qu’il faudrait une « transition écologique », en rupture avec le modèle de croissance qui aurait fait tant de mal à la planète.

Pour cela, il faudrait une « planification écologique », une idée qui nous vient de Jean-Luc Mélenchon, copie des planifications socialistes de naguère pour la transition socialiste. Une planification pour faire baisser la météo et contrôler l’axe de rotation de la Terre, Staline n’y avait pas songé.

Et l’avenir s’annonce plus vert-sombre encore avec cette politique de « « sobriété » d’alcoolique prête à ingurgiter des milliards issus des taxes et des impôts dans des activités sans avenir, ce qui n’étanchera pas la soif des idéologues, malgré la dette publique et un PIB moribond. Mais ce qui détruira plus encore la compétitivité au grand soulagement de certains pays d’Asie et même d’Amérique qui ont bien vu que la transition écologique française, c’est la transition socialiste de naguère, la cirrhose en plus.

Ainsi, la France qui est descendue au 7ème rang économique mondial en termes de PIB, va investir massivement dans de prétendues énergies alternatives alors qu’elle est au 12ème rang en termes d’investissement dans les biotechnologies, moins encore dans les nanotechnologies, et est quasi inexistante dans l’intelligence artificielle. 

Oui, disons le crûment, faute d’avoir mené alors la guerre idéologique, nous avons ouvert la porte aux loups. Après la chute du mur de Berlin, nous avons cru en la victoire définitive du camp du progrès et de la liberté, mais c’était une illusion. Une illusion qui coûte cher aujourd’hui.

Face à ces trois D. il n’est qu’une solution, une réponse globale et une réponse point à point.

Une réponse point à point, du CO2 à l’histoire de France, car il le faut pour arrêter les troupes idéologiques à chacune des portes.

Et une réponse globale car il le faut pour nourrir le besoin de spiritualité qui est en chacun et dont le manque est la vraie cause du succès de cette idéologie totalitaire, en particulier dans la jeunesse.

Oui, il y a des problèmes, et certains viennent des humains, des innovations même. Mais, aucun de ces problèmes réels ne nécessite d’adhérer à l’idéologie écologique totalitaire, pas plus qu’hier les problèmes sociaux réels, comme la misère ouvrière, ne nécessitait de vouloir le socialisme, ses inquisiteurs et ses camps.

Nous allons dire oui à l’écologie, mais à la vraie. Celle qui est conforme à l’étymologie et non à son simulacre vert.

Le mot écologie est composé de « éco », qui vient du grec « oïkos », qui signifie « maison » et non « planète », et de « logie » qui vient du grec « logos » qui signifie discours rationnel.

Or, qu’est-ce qu’une maison ? C’est une création artificielle, oui artificielle, pour se protéger contre les agressions de la nature, contre le froid, le chaud, les intempéries, les attaques animales. Elle est la condition de survie et de prospérité de ceux qui l’habitent et transforment la nature tout autour d’elle, d’où ce mot d’ « économie » qui vient lui aussi d’oïkos, la maison, l’artifice.

L’écologie véritable a un seul but : protéger l’humanité et la faire prospérer. Elle dit l’humanité d’accord, l’humanité d’abord. Et, s’agissant de la France, notre maison, l’écologie a pour but de la protéger et de la faire prospérer, en lui redonnant la mémoire d’un passé dont elle peut être fière, la joie de vivre à la française ici et maintenant, et le retour à une vision de l’avenir orientée vers le progrès des sciences qui se conjugue avec la croissance et rime avec sa puissance.

Oui, le temps est venu de passer à l’offensive contre les fossoyeurs de la France.

Entretien sur la vraie écologie et l’idéologie écologiste

Entretien 3 octobre. Droite de demain.

Yves Roucaute est philosophe, agrégé de philosophie et de science politique, épistémologue, logicien et Professeur des Universités, il est l’auteur de L’Obscurantisme Vert. La véritable histoire de la condition humaine, aux éditions du Cerf.

Peut-on dire que votre ouvrage est plutôt une ode à la croissance qu’un réquisitoire contre l’écologie politique ?

Oui, contre cette prétendue écologie, cache-sexe d’une idéologie totalitaire anti-productiviste, anticonsumériste et anticapitaliste qui veut quadriller nos vies et abattre les démocraties libérales, je défends en véritable écologiste le camp de la liberté et du progrès. Une défense fondée sur les sciences, il y a plusieurs centaines de références scientifiques, et le bon sens, fondée sur l’histoire de la planète et celle de la condition humaine. C’est non seulement une défense de la croissance, condition de la puissance des nations, mais plus encore de ce qui en est la source, la libre créativité humaine. Je remets ainsi par ce livre l’humanité au centre au lieu de la planète et je défends la nature, mais la nature humaine. Car si l’intelligence est aussi une caractéristique des animaux, je montre que la créativité qui nous permet de transformer notre environnement, nous-même et nos relations aux autres humains, ce qu’on appelle les civilisations, est l’apanage de la seule humanité. L’humanité est homo creator.

Je démontre ainsi que c’est cette créativité qui a permis à notre espèce de survivre aux glaciations et réchauffements, aux défis des prétendus dérèglements climatiques qui sont la règle, aux menaces naturelles, séismes, éruptions volcaniques, tsunamis, inondations, virus, bactéries, champignons pathogènes, et j’en passe de ces douceurs de Gaïa-la-Planète idolâtrée par les amis de Greta Thunberg, Europe Ecologie les Verts, ses alliés de la Nupes et quelques Candide. Alors que 99,99% des espèces animales ont été détruites depuis 541 millions d’années, alors que toutes les espèces d’hominines ont été exterminées depuis 7 millions d’années, alors que 21 des 22 espèces du genre Homo apparues il y a environ 2,8 millions d’année ont, elles aussi, été exterminées sur cette douce Gaïa-la-Planète, je démontre que c’est cette créativité, et un peu de chance aussi, qui a permis à l’humanité de survivre lorsqu’elle était nomade. Et c’est cette créativité qui lui a permis, il y a 12 000 ans, de se sédentariser, engageant ainsi une fantastique course à la croissance par la domination de la nature et à un assujettissement de ce qui s’y trouve. Ainsi a commencé une dynamique du progrès qui enchante l’esprit.

Je suis donc pour l’écologie, mais la vraie. L’écologie politique des verts et rouges est le cache sexe du combat des forces obscurantistes contre le capitalisme et les sociétés libres. Le mot écologie est composé de « éco », qui vient du grec « oïkos », qui signifie « maison » et non « planète » et de « logie » qui vient du grec « logos » qui signifie discours rationnel. Or, la maison est une protection contre les agressions de la nature, contre le froid, le chaud, les intempéries, les attaques animales. Donc l’écologie véritable n’idolâtre pas la planète, elle a un seul but : protéger l’humanité et la faire prospérer. Et donc défendre la libre créativité.

Car c’est la créativité qui permet de répondre aux défis, des pollutions à la misère sociale, dont vivent les démagogues rouges et verts. Grâce à la libération de la créativité, jamais l’espérance de vie n’a été aussi élevée, passant de 18 ans au paléolithique, à 21 au néolithique, puis grâce aux merveilleuses révolutions industrielles décriées par les obscurantistes verts, de 22 ans au XVIIème siècle à 54 ans en 1960 et 84 ans aujourd’hui. Et les pays les plus pauvres, où l’espérance de vie est moins de 55 ans, 52 en Centrafrique, sont ceux qui ne sont pas engagés dans la fabuleuse course à la croissance. La sous-alimentation qui frappait encore 36% de la population en 1981 est passée sous les 9% aujourd’hui. Il y avait 42,7% d’humains vivant avec moins de 1,9 dollar en 1981, il y en a 8% aujourd’hui. Oui, le modèle de croissance, productiviste et consumériste né en Occident, décrié par les obscurantistes qui devraient sortir de leurs quartiers huppés et de leurs parcs aseptisés n’est pas plus occidental que les mathématiques nées en Orient ne sont orientales, il est universel et il marche.

La vraie écologie est productiviste, consumériste, favorable à un capitalisme qui est régulé par le souci de l’humanité, gourmande de toujours plus de croissance et fervente des démocraties libérales seules aptes à libérer la créativité humaine de tous, femmes et hommes.

Les verts sont-ils les ennemis de la croissance et par conséquent les disciples de la décroissance ?

Les petits bonhommes verts, comme Marine Tondelier, n’hésitent pas à dire que « la décroissance fait partie de notre grille de lecture du monde ». Elle indique aussi qu’elle est d’accord pour changer ce terme de décroissance par un terme synonyme, celui de « sobriété », devenu aussi le mot de ce gouvernement qui croit qu’en jouant la démagogie il sauvera son pouvoir. Au lieu de libérer la créativité, les obscurantistes verts ne sont pas tous décroissants mais, à des degrés divers, ils prétendent soit corseter la croissance, soit l’endiguer, soit l’interdire. Ce sont des ennemis de la libération des énergies créatrices alors que la concurrence mondiale frappe de plein fouet. Ils affaiblissent donc les démocraties occidentales et sapent leur développement comme le démontre leur refus du nucléaire et la destruction de l’industrie automobile européenne. Ils sont une cinquième colonne comme l’étaient leurs devanciers staliniens qui prétextaient la souffrance ouvrière, réelle, pour vendre leur vision totalitaire, tandis qu’eux prétextent des problèmes environnementaux, parfois réels, parfois imaginaires, pour saper la puissance des démocraties libérales.

On s’amuse en les voyant prétexter qu’il faut arrêter le méchant carboné au nom des dangereux gaz à effet de serre. Car tous le savent que les gaz à effet de serre sont une bénédiction car sans eux nous ne survivrions ni au froid, ni aux rayons gamma et X du soleil, que le taux de CO2, 0,0415% actuellement n’a rien de dangereux et enfin qu’il est de 8 à 17 fois moins élevé que depuis 541 millions d’années, sauf périodes de glaciation. Il se trouve même des taux plus élevés lors de certaines glaciations et des taux inférieurs lors de réchauffements plus importants. En vérité, ils cherchent le pouvoir.

Il arrive certes que leurs propositions rejoignent le point de vue des sciences, donc de la croissance mais toujours pour de mauvaises raisons. Ainsi, prenons l’hydrogène qu’ils défendent au nom de la lutte contre les gaz à effet de serre. D’abord, les recherches sur l’utilisation de l’hydrogène, découvert en 1766, ne leur doivent rien, et l’exploitation de cette ressource a précédé leurs ânonnements sur la chasse du méchant carboné. Et l’exploitation de l’hydrogène produit de la vapeur, donc des gaz à effet de serre à gogo. Et notons, pour nous amuser, qu’elle produit aussi déjà 900 millions de tonnes de CO2 par an.

Et quand les sciences découvrent des moyens pour transformer le CO2 en énergie, cela prouve que les solutions de tous les problèmes, parfois imaginaires, sont bien dans la croissance, seule apte à financer les sciences. Ainsi, les feuilles vertes à partir de particules d’oxyde de cuivre ou les microorganismes qui permettent une nouvelle voie de photosynthèse sont parmi les cent nouveaux procédés pour produire aujourd’hui de l’oxygène et énergie à partir du CO2.

À l’inverse, leurs éoliennes couteuses, puisqu’il faut les subventionner à perte au lieu de financer de nouvelles technologies sont typiques de leur vision idéologique : non renouvelables puisqu’elles durent moins de 20 ans, polluantes car il faut ensuite les enlever sous peine de rouiller, tueuses d’oiseaux par centaines de milliers, et j’en passe de tous ses effets inouïs, dont cette consommation de terres rares et cette production de CO2 qu’ils cachent. Songez qu’il faut 550 M3 de béton pour produire un socle et que 1M3 de béton produit 350 kg de CO2. À l’inverse, un réacteur nucléaire de 1450 MW équivaut à 10 000 éoliennes mais ils n’en veulent pas.  

Les obscurantistes verts sont les fossoyeurs des nations libres d’Europe car, hélas !  Ils ne sévissent que là. Nul en Asie ne les suit dans leur délire idéologique et les États-Unis eux-mêmes se gardent bien d’abandonner gaz de schiste, pétrole, charbon et nucléaire. Et quand l’heure des conflits arrive, comme le montre la guerre en Ukraine et les sanctions russes, voilà l’Europe fort marrie d’avoir écouté ces petits bonhommes verts.

Doit-on s’inquiéter de la place médiatique et de l’influence importante de l’idéologie écologiste en France ?

Heureusement, il existe des médias qui résistent à cette vague et des journalistes qui font leur travail. Cette armada d’obscurantistes mène une guerre idéologique sans précédent contre le camp de la liberté et du progrès et, au lieu de défendre ce camp, de lui permettre même de s’exprimer, nombreux sont néanmoins les médias, pourtant favorables au camp de la liberté, qui craignant de déplaire à leur lectorat ou d’affronter le terrorisme intellectuel des obscurantistes rouges et verts, diffusent cette idéologie sans vérifier les informations.

C’est le coup des affabulations du GIEC vendu comme un organisme scientifique alors que ni son recrutement des 36 membres, ni son fonctionnement, ni sa façon de publier avec ses autoréférences d’associations militantes ou de laboratoires subventionnés, en général des labos de sciences humaines, ne sont questionnés. Est-il donc impossible d’aller voir comment a été désigné son directeur actuel, nommé par son frère, le 1er ministre coréen, alors qu’il a fait des études d’art et a commis un vague mémoire d’économie écologique avec des projections si fantaisistes qu’elles font rire ceux qui les regardent aujourd’hui ? Est-il dont si difficile d’avoir un accès internet pour aller lire leur rapport de 2007 qui annonçait, d’ici 2020, que 75 à 250 millions d’Africains souffriraient d’une soif dévastatrice, que l’agriculture fluviale dans le monde allait chuter de 50%, que la malnutrition alimentaire augmenterait sur la planète et qu’une hausse rapide de la mortalité surviendrait en Asie ? Et j’en passe.

Le coup de la météo du jour pour vendre qu’il faut sauver la planète est encore plus étonnant. Regardez le comportement de certains journaux lors des chaleurs de l’été. Ils diffusaient des « chaleurs jamais vues » alors qu’avec 15°C en moyenne sur le globe, force est de constater qu’il a toujours fait plus chaud depuis 4,5 milliards d’années, hors glaciation, et que l’humanité elle-même a connu depuis son apparition des périodes autrement plus chaudes, jusqu’à 30°C en moyenne, qu’elle a connu des exterminations massives et brutales à cause de la chaleur comme celle de l’empire d’Akkad il y a 4200 ans ou du royaume de Liangzhou, qu’elle a connu un réchauffement autrement plus sérieux durant le Moyen-Âge…  On pourrait évidemment se demander pourquoi quelques jours autour de 40°C  en juillet 2022 seraient-ils jamais vus alors qu’en juillet 1947,il y avait 40° à Angoulême, Toulouse, Bourges, Angers, Tours, Château-Chinon, Orléans, Chartres, Paris.. 41° à Poitiers…et, même en juin 40° à Auxerre ? Et la fréquence “jamais vue ” aurait dû sourire puisqu’en 2021, la moyenne en juillet a été de 20,7°C et que le mois d’août a été le plus frais depuis 2014. Et on constate que 2 ans après 1947, en juillet 1949 nous avons 42° à Bergerac, 41° à Agen, 40° à Cognac… ? Que du 3 au 13 août 2003, les températures dépassèrent 35° sur les trois-quarts du pays, dont 44,1°C près de Nîmes, avec la mort de plus de 15 000 personnes. Et fin juin 2019, ce n’est pas si loin, il faisait 46,0°C près de Montpellier.

Et que dire de ces graphes grotesques vendus par une certaine presse militante ou apeurée sur une augmentation constante des températures depuis la révolution industrielle du XVIIIème siècle, mettant en cause le capitalisme et la diabolique molécule de CO2 alors que la vérité c’est un réchauffement au XVIIIème siècle mais suivi d’un très fort refroidissement dans la première moitié du XIXème siècle avec une montée impressionnante des glaciers ? Et si, depuis 1850, un léger réchauffement a, en effet, eu lieu, il n’a rien d’exceptionnel. La planète ce sont des variations climatiques incessantes qui ont commencé avant l’humanité et qui vont se poursuivre.

Ce léger réchauffement, qui en suit d’autres, ne prouve donc pas la culpabilité humaine et celle de la course à la croissance. Et, quand bien même l’humanité en aurait une part infime, car c’est parfaitement possible, pourquoi certains médias continuent-ils à suivre les idéologues rouges-verts dans leur volonté de quadriller la vie au lieu, au contraire, d’appeler à libérer les énergies créatrices pour répondre, quand ils existent, aux problèmes ?

Est-ce devenu politiquement incorrect voire condamnable de refuser d’être disciple de cette idéologie ? Quel est votre regard sur la notion de “négationnisme écologique” très connotée historiquement ?

Le négationnisme écologique révèle le gauchisme sous-jacent de l’idéologie verte qui copule allègrement avec l’antisémitisme. Un antisémitisme classique de la gauche révolutionnaire depuis le XIXème siècle. Car le mot « négationnisme » a un seul sens, celui de nier la Shoah. Et nier le sens de ce mot n’est pas anodin, surtout quand on voit certaines des forces de La France Insoumise et d’EELV, diffuser leur antisémitisme sous couvert d’une critique violente d’Israël, au nom des Palestiniens de Gaza, gouvernés par le Hamas terroriste qui soutient les groupes qui tuent jusqu’en France.

Quant au climato-scepticisme, il est la marque de ceux qui nient 4,5 milliards d’années de climat pour vendre l’apocalypse dont ils nous sauveraient, ce qui fait quand même beaucoup.

Cette croissance que vous défendez n’est-elle pas aussi responsable de l’accélération du réchauffement climatique ? Il y a des consensus scientifiques sur la question…

On peut toujours trouver des savants d’un domaine pour justifier la pire idéologie et intervenir sur des domaines qui ne sont pas les leurs. Les savants allemands qui soutinrent le nazisme et ses théories génétiques morbides furent légion. Les savants qui soutinrent le stalinisme aussi. C’est le syndrome Frédéric Joliot-Curie, ce grand physicien, pourtant Président de la société française de physique, qui a reçu le prix Staline, dirigeait la « Fédération mondiale des travailleurs scientifiques » et soutenait l’idée d’une science prolétarienne, rêvant d’un monde communiste et de son goulag pour les opposants.

Il n’y a aucun consensus scientifique, au contraire, sur les thèses d’une accélération du réchauffement sur le long terme, puisque c’est faux pour tous ceux qui connaissent l’histoire de la planète, et faux aussi sur le moyen terme, depuis la révolution industrielle du XVIIIème siècle comme nous l’avons vu. Car si A (humanité et croissance), impliquait B (réchauffement), comment expliquer qu’il a fait toujours plus chaud avant l’apparition de l’humanité, durant 541 millions d’années ? Et, comment expliquer, depuis l’apparition de l’humanité, avant l’industrialisation, les longues périodes de sécheresse qui ont duré parfois des milliers d’années ? Et comment expliquer que le réchauffement soit discontinu ?

J’ai indiqué, dans mon livre, les causes réelles de ces variations climatiques prouvées par les vrais scientifiques depuis 4,5 milliards d’années : rayonnements et vents du soleil, mouvement de la lune, variations de l’axe et de l’orbite terrestre, champ magnétique, noyau, manteau croûte terrestres avec ses conséquences sur les séismes, éruptions volcaniques, tsunami etc…

Il faut cesser de faire de la météo du matin un argument politique. Nous sommes, avec les obscurantistes verts, arrivés au degré zéro de la pensée.

La France connaît une forme de crise énergétique en raison de choix approximatifs en matière de politique énergétique avec la fermeture annoncée de réacteurs nucléaires, est-ce une conséquence de l’imprégnation de l’idéologie verte dans la société et dans le politique ? 

Oui, indéniablement. L’idéologie obscurantiste verte sabote la puissance des démocraties libérales. Elle a conduit, en France, à culpabiliser les politiques et à empêcher les scientifiques d’œuvrer pour assurer la puissance. Fermeture de Fessenheim en 2020, 26 réacteurs nucléaires à l’arrêt et la France menacée de crise énergétique aujourd’hui alors qu’elle était en pointe dans ce domaine. Voilà aussi l’effet de la lâcheté, qui refuse d’affronter l’idéologie totalitaire verte, et de la démagogie, qui croit pouvoir s’en accommoder. Quelle différence avec la Chine ou les Etats-Unis !

On a vu des installations hydrauliques vandalisées par des militants écologistes alors que la France a été touchée par des feux et par la sécheresse, des politiques verts défenseur de la désobéissance civile, sont-ils dangereux pour notre société ?

Oui, peu à peu, l’obscurantisme vert dévoile son vrai visage, celui de la haine contre la liberté et de la violence contre ceux qui ne partagent pas leur idéologie. Julien Bayou, secrétaire général d’Europe Écologie en appelle lui-même, comme Mussolini et les chefs factieux de jadis, à la « désobéissance civile » contre la loi de la République et il justifie ainsi avec ses amis, les nervis qui dégonflent ou crèvent les pneus des voitures, démontent les pompes des réservoirs d’eau qui servent à irriguer les terres en période de sécheresse, arrêtent le tour de France, interdisent la demi-finale de coupe du monde de rugby comme à Lyon, menacent les chasseurs et les commerçants qui utilisent la climatisation, dénoncent les propriétaires de jet, de piscine, ceux qui jouent au golf ou font des barbecues. Ils insultent sur twitter les dissidents et les diffament jusque dans leur vie privée sous couvert d’anonymat. La terreur idéologique est là. On a vu même un dirigeant de club de football contraint de s’excuser publiquement pour avoir transporté par avion des joueurs.

C’est une alliance de la haine contre les fondements des démocraties libérales. Du wokisme, qui traque la mémoire de nos démocraties au nom de l’esclavage, alors que, comme je le démontre, il fut universel depuis le néolithique et que seul l’Occident en a proclamé l’abolition, aux ex-marxistes recyclés verts qui sont dans la nostalgie de leur combat perdu après l’effondrement du mur de Berlin. Peu à peu, ils quadrillent le pays et organisent la peur, prétextant la planète et la sobriété énergétique. Il est temps pour le camp du progrès et de la liberté d’affronter ces obscurantistes car s’ils gagnent des batailles, c’est faute pour nous de les mener. Plus nous tarderons à affronter cette guerre totale, plus les dégâts seront importants. Mais j’ai une certitude, comme hier, le camp des vraies lumières l’emportera.

Entretien dans Causeur : « La transition écologique d’aujourd’hui est le recyclage de la transition socialiste d’hier »

Dans votre ouvrage vous dénoncez les dogmes de la « nouvelle religion écologiste », mais on vous a accusé de développer des thèses climatosceptiques : que répondez-vous à cela ?

Entretien paru le 28 juin 2002 : cliquer ici

Dans votre ouvrage vous dénoncez les dogmes de la « nouvelle religion écologiste », mais on vous a accusé de développer des thèses climatosceptiques : que répondez-vous à cela ?

C’est un phénomène typique de projection qui consiste à attribuer aux autres ses propres turpitudes. Car oui, le « climato-scepticisme » existe mais il est la marque exclusive de ces inquisiteurs de l’écologie punitive qui nient 4,5 milliards d’années d’histoire de la planète pour vendre l’idolâtrie d’une Terre-Mère bienveillante dont ils seraient les prêtres et qu’il faudrait sauver de l’humanité coupable de tous les maux, du réchauffement aux intempéries, de l’injustice sociale aux guerres. Il faut bien saisir les enjeux. Leur terrorisme intellectuel est le cache-sexe d’une guerre idéologique tous azimuts, menée contre les démocraties libérales. Car s’ils divergent sur bien des points, ils convergent pour combattre le « modèle occidental » de développement, c’est-à-dire capitaliste, fondé sur la course à la croissance et le productivisme, le consumérisme et l’individualisme. Leur idéologie totalitaire veut quadriller nos vies, des industries au foie gras, du sapin de Noël à la demi-finale de la coupe du monde de rugby interdite à Lyon pour cause de publicité pour la voiture individuelle. Ainsi, par cette planète transformée en un être, et mise au centre de la Cité, surgissent les trois D, la défaite de la pensée, la débâcle politique, la dépression morale. Déjà ils ont créé un conflit des générations avec une jeunesse qui ne croit plus en rien, sinon en l’apocalypse qui vient, qui a perdu le goût de la liberté et qui vote à 42% pour la NUPES. 

Oui, étudier le climat est fondamental. Non pour sauver la planète mais pour sauver l’humanité. Car, sur cette planète formée il y a 4,5 milliards d’années, les variations climatiques furent déjà la première cause de l’extermination de 99,99% du vivant. Entre 4,5 et 2,5 milliards d’années, la température moyenne était supérieure à 83°C, puis elle alterna périodes systématiquement plus chaudes qu’aujourd’hui et glaciations. Ainsi, durant les dernières 541 millions d’années, il y eut au moins 7 extinctions massives, comme celle d’il y a 250 millions d’années qui tua 96% du vivant avec des températures de 60° ou comme celle d’il y a 66 millions d’années qui tua 76% des vivants avec les dinosaures qui avaient vécu jusque-là tranquillement à 30°C au sol en moyenne. Aujourd’hui la moyenne est seulement de 15°Celsius.

Avec l’arrivée de l’humanité, il y a 7 millions d’années, Gaïa au doux climat a exterminé les hominines comme les Australopithèques et 21 des 22 espèces du genre Homo. Il faut dire que durant les dernières 2,8 millions d’années, elle offrit 17 glaciations et des réchauffements plus élevés qu’aujourd’hui. Songez qu’il y a 130 000 ans, les hippopotames se baignaient dans la Tamise et le Rhin. Songez qu’il il y a 4200 ans, la chaleur a exterminé la civilisation d’Akkad, de Liangzhu, ou de la 6ème dynastie égyptienne ou qu’en 950, on cultivait des vignes dans le nord européen tandis que les Vikings installaient deux colonies au Groenland, avant de devoir se retirer à la Renaissance à la suite d’un violent refroidissement. 

Quant à la progression continue des températures depuis la révolution industrielle et capitaliste du XVIIIème siècle, c’est une nouvelle affabulation. Car il y a eu un refroidissement lors de la première moitié du XIXème siècle, avec une avancée considérable des glaciers décrite par Emmanuel Le Roy Ladurie et les instituts de climatologie. Depuis, le petit réchauffement est réel mais non exceptionnel avec 15°C seulement. Il augmenterait encore, que la Terre ne disparaitrait pas pour autant, ni les vivants, sinon elle aurait disparu depuis belle lurette. Et, pour information, cette courte période interglaciaire dans laquelle nous vivons depuis 12 000 ans, l’« holocène »ne durera pas, quoi que fassent ceux qui se prennent pour Hulk, le géant vert des bandes dessinées. 

Oui, il faut étudier le climat, cela pour sauver l’humanité, pas les mottes de terre. Et donc étudier les forces monstrueuses à l’œuvre que seul un orgueil démesuré croit pouvoir contrer par des décrets ou une planification ubuesque. Car, la Terre n’est pas un écosystème mais un élément du système solaire, d’où l’influence du soleil, ses rayonnements, des vents, ses champs, de la lune, de l’axe de rotation et l’angle de l’orbite terrestre, des météorites, mais aussi du noyau, du manteau et de la croûte terrestre, cause  des séismes, comme celui de Tangshaw, en 1976, qui fit 240 000 morts, des éruptions volcaniques comme celles qui ont été responsables du petit âge glaciaire de la Renaissance, ou celle du Krakatoa, en 1883, équivalent à 13 000 bombes d’Hiroshima, des tsunamis, comme celui de 2004 qui supprima 250000 humains, des cyclones, pas plus nombreux aujourd’hui. 

Oui, l’humanité a une influence mais minime. Les fameux gaz à effet de serre n’ont d’ailleurs rien d’exceptionnel. Jusqu’à l’apparition de l’humanité, depuis 541 millions d’années, ils ont été 8 à 17 fois supérieur à aujourd’hui, hors glaciations et, parfois durant. Indispensables à la vie, ils arrêtent les rayons destructeurs gamma et X du soleil et créent une couverture chauffante. Et ces gaz sont pour 60 à 80% composés de vapeur d’eau et non de CO2 dont le taux ne présente aucun danger pour l’humanité sous 0,7% dans l’air or il est actuellement de 0,0412%. 

La vraie écologie, prend le climat au sérieux.  C’est pourquoi elle affronte la religion animiste qui transforme la planète en un être et elle répond à leur guerre idéologique globale en répondant point par point à toutes les attaques et en leur opposant une vision globale, celle de la véritable histoire de la planète et de la vérité de la condition humaine.

Vous qualifiez les experts du GIEC de « prétendus spécialistes », pourquoi ?

Les communistes naguère s’appuyaient déjà sur des milliers de savants ou prétendus tels, pour terroriser les démocraties libres et imposer leur science de l’histoire et de la nature. On peut, hélas ! adhérer à une idéologie et être un savant dans un domaine. À cet égard, il y a parfois plus de bon sens chez l’agriculteur que chez l’astronaute. Ainsi, le rapport Meadows, en 1972, soutenu par des milliers de savants, et renouvelé en 2017, avec plus de 15 000 soutiens, prétendait démontrer que capitalisme, société de consommation, démographie et agriculture intensive allaient conduire à la famine et à la guerre. En 2007, le GIEC, rivalisa dans la vente de l’apocalypse en proclamant qu’en Afrique, d’ici 2020, 75 à 250 millions de personnes devraient souffrir de soif, que dans certains pays l’agriculture fluviale devrait chuter de 50%, que l’humanité subirait de lourdes conséquences en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition, prévoyant même pour l’Asie, une hausse rapide de la morbidité et de la mortalité. Pour tous ces groupes, les changements climatiques seraient sans précèdent, depuis des millénaires. 

Que certains prennent encore ces rapports grotesques au sérieux sous prétexte qu’il y a des graphes colorés et plein de chiffres en vrac est assez drôle. Toutes leurs projections se sont avérées fausses. L’espérance de vie avant la révolution industrielle et capitaliste était de 25 ans, elle n’a pas cessé d’augmenter, elle est de 85 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes aujourd’hui dans les pays de forte croissance contre 62 ans en Afrique subsaharienne. En 1981, il y avait 36% de la population sous-alimentée contre 8,9% aujourd’hui, 42,7% vivaient avec moins de 1,9$ par jour contre 8% aujourd’hui. Pour sortir de la misère, la Chine a jeté ces rapports aux oubliettes, et adopté le modèle économique fondé sur l’innovation, le productivisme et le consumérisme, hélas ! sans la liberté, qui n’est pas plus occidental sous prétexte qu’il est né en occident, que ne l’est la théorie des quantas sous prétexte que Max Planck, qui l’inventa, est né à Kiel, en Allemagne. C’est un modèle universel qui marche et qui permet d’augmenter le bien-être et la puissance des nations qui l’adoptent. 

3) Vous êtes à contre-courant du discours dominant sur l’écologie : vous défendez le nucléaire, la société de consommation, le productivisme, et la croissance, et vous définissez la transition écologique comme un « attrape gogo » et une « chimère ». Selon vous, pourquoi les médias préfèrent-ils écouter les discours des experts du GIEC plutôt que vous ?

Le camp du progrès et de la liberté a perdu la bataille des idées en occident faute de la mener après le soulagement de la chute du mur de Berlin. Il a laissé proliférer ces démagogues qui détestent la démocratie libérale, dont certains néomarxistes recyclés, et qui ont profité du vide spirituel et des problèmes environnementaux et sociaux réels, pour asseoir leur hégémonie culturelle au nom de la planète et vendre les potions magiques de leur écologie punitive. 

Je suis pour l’écologie, mais la vraie, du grec « oïkos » qui signifie « maison » et non « planète » et de « logos » qui signifie discours rationnel et non idolâtrie. La maison est un habitat construit artificiellement par l’humanité qui extirpe de la planète des feuilles, des arbres, des métaux, pour se protéger des méfaits naturels du chaud, du froid, de la pluie, du vent, des attaques animales. C’est une humanisation de l’environnement pour survivre et mieux vivre. C’est d’ailleurs pourquoi la science qui s’occupe de la production de richesses, inventée par Aristote, d’appelle « économie », du même mot « oïkos ». La maison c’est l’environnement humanisé.

 Si des maisons peuvent être construites, si la nature peut être dominée, c’est que, comme le dit la Bible, les Lumières et les sciences, l’humanité n’est pas un élément dans une chaîne de la biodiversité mais une espèce exceptionnelle dont la nature est de transformer la nature. L’humanité n’est pas seulement intelligente comme nombre de vivants, elle est créatrice. Triplement. Elle transforme son environnement, son corps et ses relations humaines. Elle est Homo creator. C’est pourquoi, en écologiste, je défends la nature, mais la nature humaine. 

Cette créativité naturelle explique que la course à la croissance ait été la solution pour survivre et se prospérer. Et elle le reste car l’univers est une caverne d’Ali Baba inépuisable, avec son énergie infinie, celle des quarks et les leptons, que l’on commence seulement à utiliser par exemple dans l’énergie nucléaire ou par les nanotechnologies et les biotechnologies qui produisent sans déchets à partir de l’infiniment petit. Avec son hydrogène disponible à gogo, avec ses bactéries cultivées en laboratoire qui produisent des hydrocarbures, avec ce CO2, transformé en oxygène et en énergie. Et j’en passe.

Certes, nous souffrons de quelques effets pervers de nos innovations car l’humanité avance en tâtonnant, en faisant des erreurs. Mais, elle trouve toujours des solutions, comme ces bactéries créées pour ingérer le plastique ou les hydrocarbures qui souillent les mers. Tandis que les obscurantistes freinent l’innovation et regardent en arrière, par exemple avec les moulins à vent, appelés éoliennes, non durables, non renouvelables, qui rouillent comme 30 000 d’entre elles aux Etats-Unis, qui nécessitent 550M3 de béton, sachant que chaque M3 produit 350kg de CO2, dont une partie reste dans le sol après démontage, ce qui ne me paraît pas un excellent engrais naturel. Quelle différence avec le nucléaire dont un réacteur de 1450 MW équivaut à 10 000 éoliennes. Et quelle différence quand on recherche la puissance comme le prouve la guerre en Ukraine qui a montré la faiblesse de l’Allemagne, victime des pyromanes verts, qui a dû relancer le charbon.

La société de consommation est l’horizon inatteignable de cette croissance. Car le désir humain est toujours insatisfait et donc la créativité toujours à l’affut. Nous manquons de presque tout, mais nous ne le savons pas. Ainsi, l’ampoule électrique ou internet, à peine inventées deviennent des nécessités qui appellent de nouvelles innovations car nous voulons toujours plus avec raison, découvrons chaque jour les moyens que nous n’imaginions pas hier pour sauver et améliorer les vies humaines.

La « transition écologique » est le recyclage de la « transition socialiste » d’hier. Elle veut enfermer dans carcan étatique la libre créativité pour l’orienter vers des objectifs fixés par des idéologues idolâtres de la planète, assoiffés de pouvoir, opposés aux démocraties libérales. Contre elle, l’écologie veut l’accélération de la dynamique de créativité, Si l’administration a un rôle, c’est de libérer la créativité pour tous, pour les femmes en particulier, dès le plus jeune âge car il suffit de regarder des enfants jouer dans les bacs à sable pour voir que la créativité est bien de naissance puis trop souvent arrêtée ensuite. Libérer la créativité, c’est donc poursuivre en mieux le chemin engagé par la révolution industrielle et assurer une transition continuée, de tous les jours, car chaque innovation est une transition vers une autre innovation, comme la voiture thermique, appelle la voiture électrique, celle-ci le véhicule autonome avec des batteries solides qui volera demain comme ces taxis prévus en 2030. Et la condition de l’épanouissement de chacun et la clef de la puissance des démocraties libérales aujourd’hui affaiblie par la cinquième colonne obscurantiste. Contre la transition écologique je suis pour la continuité créatrice.

4) Que pensez-vous des personnalités comme Aymeric Caron, Aurélien Barrau ou Jean-Marc Jancovici qui s’expriment régulièrement dans les médias sur l’écologie ? A l’inverse vous semblez idéologiquement proche de François Gervais que l’on entend peu ?

Les trois premiers sont des accusateurs violents de l’humanité et du camp du progrès. Passons sur Aymeric Caron et sa défense de ce qu’il appelle « antispécisme » qui considère que l’humain n’est pas supérieur au cochon ou aux autres animaux, je suis persuadé que son auteur vaut mieux que sa théorie. Et sur Jean-Marc Jancovivi qui défend avec ardeur la guerre contre les industries carbonées qui menaceraient de mort la Terre puisqu’il vit, par sa société, de la vente de conseils sur la taxe carbone. Symptôme de cette vaste tartufferie où vendre les potions magiques autour d’un malade imaginaire, comme s’en amuserait Molière, conduit à ramasser prébendes, financements et subventions, puis à recruter et produire de nouvelles études, dans une dynamique qui continuera tant qu’il y aura des gogos ou de gens apeurés par leur terrorisme intellectuel, pour les financer, comme  cela existait naguère avec les officines marxistes et néomarxistes, appuyées par des centres recherches et des associations, types syndicats.  

L’astrophysicien Aurélien Barrau est plus intéressant. Il est l’exemple typique de ces savants idéologisés devenus les ennemis de l’esprit scientifique, plus souvent d’ailleurs issus des sciences humaines, comme pouvaient l’être les milliers de savants idéologisés qui défendaient le stalinisme au nom du marxisme, naguère décrété science de la nature et de la société. Comme le crut le physicien Frédéric Joliot-Curie ou Paul Langevin qui était pourtant épistémologue comme je le suis et qui aurait donc dû savoir que l’une des plus graves erreurs en science est le ski hors-piste, surtout quand on ne sait pas skier car peu de savants ont la culture du physicien et philosophe des sciences Raymond Poincaré qui mettait en garde contre ceux qui utilisent des concepts d’une science pour les imposer sur une autre, voire, pire encore, et marque d’une pensée totalitaire, pour prétendre avoir une expertise politique et sociale. C’est ce que fait Aurélien Barrau qui prétend que nous sommes dans un effondrement généralisé de la vie sur terre, et, pour cela nie les disciplines comme la géologie, l’archéologie préhistorique, l’anthropologie et sa branche la paléoanthropologie, l’histoire ancienne et moderne, la sociologie, et bien d’autres, à partir de son expertise dans une autre matrice disciplinaire, l’astrophysique, ce qui l’autoriserait à vendre une idéologie totalitaire et à défendre les thèses  du philosophe Jacques Derrida, théoricien incohérent de la déconstruction, devenue une arme du wokisme et de la détestation des démocraties libérales. Je l’inviterais bien dans mes conférences sur les biotechnologies bleues, jaunes, vertes, blanches et rouges, sur les nanotechnologies avec ses applications sur le biomédical, le textile, l’énergie, l’environnement, l’électronique, l’industrie, la santé et l’agriculture, sur l’intelligence artificielle voire sur la spiritualité de Max Planck même, mais allez faire boire un idéologue qui n’a pas soif et qui jouit du désir de quadriller nos vies. Au fond, son point de vue, n’a pas plus de pertinence que celui des centaines de scientifiques qui ont célébré naguère le sinistre agronome Lyssenko, idéologue de Staline qui refusa la génétique au nom de la science prolétarienne, ce qui envoya les vrais biologistes au Goulag, ou que l’avis d’un joueur de football qui se persuaderait  que puisqu’il frappe avec adresse de sa tête dans un ballon, il est devenu un grand penseur autorisé à corseter ce que Karl Popper appelait « les sociétés ouvertes ». Heureusement, il y a plus de sagesse chez la plupart des footballeurs.

S’agissant de François Gervais, il a eu le courage d’affronter les obscurantistes sur le terrain de leurs affabulations concernant le réchauffement et le rôle du CO2. Il a subi en conséquence de sa position scientifique les foudres du terrorisme intellectuel des inquisiteurs qui veillent sur les grains des subventions et les gains électoraux. Je subis moi-même ces attaques, insultes, diffamations, menaces. Sur le site de l’AFP, une journaliste n’a pas craint, le 7 juin, de déformer tout ce que je dis dans mon dernier livre, tronquant les citations, en inventant d’autres, mentant avec aisance, diffamant avec prestance, dans un article intitulé « pas de liens entre les émissions de CO2 dans l’atmosphère et le réchauffementC’est faux !», ce qui se présente comme une réponse à ma position. Cette inquisitrice aux petits pieds, qui n’a pas daigné m’appeler avant de me diffamer, pousse le grotesque d’indiquer comme titre de mon livre « Paradoxes de l’écologie punitive et de l’obscurantisme vert ». Je ne sais dans quelle poubelle elle a ramassé ce tissu d’âneries, celle peut-être où l’on recycle le verre (rires). Non seulement elle n’a pas lu mon livre qu’elle critique longuement, mais elle n’a pas même trouvé le temps de lire son titre, puisqu’il s’appelle « L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine » et qu’elle lui donne ce curieux titre : « Paradoxes de l’écologie punitive et de l’obscurantisme vert ». Il paraît, à la différence d’un journaliste du Point qui a, lui aussi, violé la déontologie, et qui a été sanctionné logiquement, qu’elle ne va pas démissionner de l’AFP, ni le directeur de cet organisme.  Leur déontologie, ils l’ont trouvée au parti. 

Néanmoins, peut-être François Gervais n’a-t-il pas vu l’ampleur et le caractère global de l’attaque portée contre le camp du progrès et de la liberté. Pour reprendre une image du philosophe Leibnitz, l’imaginaire des démocraties libérales est comme une ville assiégée de tous côtés. Quand bien même on parviendrait à convaincre que le CO2 n’est pas une molécule diabolique, on n’éviterait pas l’attaque du maire Vert de Grenoble qui veut autoriser le burkini au nom du refus d’un esclavagisme et d’un colonialisme qui seraient l’effet de la révolution industrielle et de son productivisme. Mais, quand bien même vous démontreriez, comme je le fais dans mon livre ,que  toutes les civilisations  les pratiquèrent depuis le néolithique, des empires africains aux empires chinois, et que ce qui caractérise l’Occident judéo-chrétien et des Lumières, c’est d’avoir décrété l’abolition universelle de l’esclavage, vous n’éviteriez pas une attaque sur le nucléaire. Et ainsi de suite. 

Dans cette guerre idéologique tous azimuts, il faut tout à la fois répondre à toutes les attaques des obscurantistes, et apporter une perspective globale, scientifique, environnementale, sociale et spirituelle, qui redonne du sens à la vie, de la joie à la jeunesse en même temps que des armes au camp de la liberté et du vrai progrès. Ce que j’ai essayé de faire. 

Entretien en clair publié dans Le Figaro : « Sauver la planète de l’humanité est une galéjade »

4 juin 2022. Réalisé par Marie-Laetitia Bonavita

LE FIGARO. – Sauver la planète, dites-vous, est une ineptie. Pourquoi ? 

Yves ROUCAUTE. – Dans ce livre, j’oppose à l’obscurantisme de l’écologie punitive l’histoire de la planète et la condition humaine et parmi toutes les inepties que j’analyse celle-ci est la plus absurde. Depuis la formation de la Terre, il y a 4,55 milliards d’années, Gaïa la douce a exterminé 99,99% du vivant et, depuis 7 millions d’années, date d’apparition de nos ancêtres hominines, elle a continué, éliminant 21 des 22 espèces du genre Homo. Réchauffements, glaciations, séismes, volcans, tsunamis, cyclones, inondations sont ses câlineries habituelles. L’idolâtrie de la Terre cache le désir totalitaire de quadriller nos vies. En son nom, le maire de Lyon s’oppose à la coupe du monde de rugby, celui de Poitiers aux aéroclubs, d’autres au sapin de Noël, au foie gras, tous à la voiture. Leur ennemi, comme le montre encore le maire de Grenoble avec le burkini, c’est la liberté. L’urgence est de sauver l’humanité. 

L’humanité serait-elle coupable du réchauffement climatique ?

Voilà une autre galéjade. L’humanité a un rôle dérisoire. Avant elle, sauf glaciations, les températures étaient beaucoup plus élevées que les 15°C d’aujourd’hui. Les dinosaures broutaient au Groenland par une température de 29°C. Depuis 2,8 millions d’années, les humains ont subi 17 glaciations, entrecoupées de période plus chaudes qu’aujourd’hui. Avant la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise. Le seul réchauffement d’il y a 4200 ans détruisit nombre de civilisations, celui de 950 permit aux Vikings de créer deux colonies au Groenland. Les variations climatiques sont la règle, l’humanité tente de survivre. 

Quel est le lien entre les activités humaines et l’effet de serre ? 

Dérisoire. Le taux de CO2 est aujourd’hui 8 à 17 fois inférieur à celui des dernières 545 millions d’années. Il n’est pas la principale source du gaz à effet de serre, qui, pour plus de 60%, est la vapeur d’eau, et qui arrête les rayons gamma et X du soleil, créant la couverture chauffante qui permet la vie. Grâce aux sciences, il est devenu source d’énergie et d’oxygène par les feuilles artificielles, les micro-organismes, les puits bleus.

Vous mettez en doute les études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ?

Déjà, le rapport Meadows de 1972 prévoyait la famine pour cause d’agriculture intensive. Il y avait 3,7 milliards d’habitants, il y en a 7,8 milliards. 36% de la population mondiale était en insécurité alimentaire, 8% aujourd’hui. Depuis 1988, le Giec s’est mis sur le marché de l’Apocalypse now. Son directeur Hoesung Lee, après des études littéraires, a commis une thèse en économie sur le réchauffement où ses prévisions se sont révélées fausses. Son frère, premier ministre sud-coréen, l’a donc fait nommer directeur. Depuis, c’est la course aux subventions. La véritable écologie combat toutes les pollutions, dont les pollutions intellectuelles.

La guerre en Ukraine ne plaide-t-elle pas en faveur des énergies renouvelables ?

Elle plaide en faveur d’un rejet des pyromanes qui ont mis les plus crédules en situation de dépendance envers la Russie après les avoir convaincus d’abandonner charbon et nucléaire. Ils ânonnent sur les mérites des éoliennes. 30 000 rouillent aux USA. D’une vie de vingt ans, l eur excavation n’est jamais complète, polluant les sols, sans même évoquer ses déchets et les oiseaux tués. À l’inverse, un réacteur nucléaire de 1500 MW produit l’énergie de 10 000 éoliennes et il dure soixante ans. 

Que pensez-vous de la planification écologique d’Emmanuel Macron ?

Planifier le climat, les soviétiques n’y avaient pas pensé. La Première ministre va donc contrôler les causes du réchauffement, le soleil, ses radiations, ses éruptions nucléaires, l’angle de l’orbite et l’axe de rotation de la Terre, la lune, les météorites, les forces souterraines qui produisent séismes, éruptions volcaniques, tsunamis. Magique.

Quel regard posez-vous sur l’accord entre Jean-Luc Mélenchon, les Verts (EELV) et le PS sur l’écologie ? 

Ils sont d’accord pour culpabiliser l’Occident et rejeter le capitalisme avec le P.S. qui a passé par-dessus bord Jaurès pour un plat de lentilles électorales et qui a oublié que la croissance permet d’améliorer la vie et d’assurer la puissance de la nation.

Comment réagissez-vous aux jeunes diplômés d’AgroParisTech qui ont appelé à « déserter » l’agro-industrie ?  

Ces jeunes, victimes de l’obscurantisme vert, ne croient plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Ils démontrent que si science sans conscience est ruine de l’âme, une conscience sans science peut être perdue.

Vous défendez la véritable écologie, qu’entendez-vous par là ? 

Le mot « écologie » est composé de « éco » qui vient du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et non « planète ». Une maison est un habitat construit en arrachant des éléments à la planète pour se protéger d’elle, du froid, du chaud, des pluies, du vent. La vraie écologie communie avec la nature humaine, qui n’est pas un sous-système de la planète mais une énergie créatrice, un « homo creator » qui humanise la planète. 

A l’obscurantisme écologique, vous opposez une vision spirituelle, pourquoi ?  

Imaginer une église verte idolâtre est une aberration. La Bible et les Lumières portent le même message d’humanisation du monde. Contrairement à ce que pensait Nietzche, être du côté de la libre créativité n’est pas s’opposer à l’humanisme, au contraire. L’humanisme de la philosophie de la créativité que je défends libère la créativité de tous les humains. Remettre l’homme au centre de l’univers et favoriser sa domination de la nature, voilà le chemin de la vraie moralité.  Pourchasser ce qui nuit à sa joie de vivre, à sa liberté, à sa puissance, voilà le chemin de la véritable écologie. Si un peu de science nous éloigne de la spiritualité, beaucoup de science nous y ramène.

Entretien sur « L’Obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Paru aux éditions du cerf

L’idéologie verte est un obscurantisme qui fissure les démocraties jusque dans leur sous-sol culturel

Entretien paru sur le site Atlantico, le 8 mai 2022. Cliquer ici

Atlantico : Quand d’autres veulent sauver la planète, vous affirmez dans votre ouvrage « L’Obscurantisme vert – La véritable histoire de la condition humaine » aux éditions du Cerf, que l’urgence est de sauver l’humanité. Dans ce qui est déjà une sorte de Bible des partisans de la croissance, de la puissance et des sciences, par des chapitres courts et incisifs, vous rappelez l’histoire de la Terre depuis 4,45 milliards d’années et celle, terrifiante, de l’humanité jusqu’à nos jours et vous dressez un réquisitoire implacable, méticuleux et plein d’humour contre nombre d’écologistes dont vous dites qu’ils ne comprennent rien à la condition humaine, aux conditions de sa survie et de son développement. Pourquoi cet écrit maintenant ?

Yves Roucaute : À l’obscurantisme vert, j’oppose, en effet, la vérité de la condition humaine. Il le fallait pour offrir non pas un pamphlet mais une réponse globale, fondée sur la raison, au procès fait à l’humanité par une idéologie totalitaire qui submerge le monde occidental au nom d’une écologie punitive.

Ce livre est l’affirmation joyeuse du bel avenir de l’humanité et le refus des trois D : Défaite de la pensée, Débâcle politique, Dépression morale. Car au nom d’une planète qui brûle, une armada de bonimenteurs vend, hélas ! avec succès, de l’apocalypse à tout va et proclame l’humanité coupable. Coupable d’un « modèle occidental » de développement fondé sur la croissance, responsable de prétendus crimes contre la planète. Coupable de tous les maux de la terre, des inondations aux cyclones, des variations climatiques aux séismes, de l’esclavagisme naguère à la misère aujourd’hui. Coupable des maladies même, des cancers au Covid-19, punitions de Gaïa. Cette idolâtrie de la planète envahit tous les partis, de gauche, du centre, de droite, les médias, les églises même. Et ces petits bonhommes verts qui ont eu, avec l’histoire et les sciences, le plaisir de ne jamais se rencontrer, prétendent qu’en suivant leur panache vert jusque dans les urnes, on retrouverait l’harmonie perdue avec la Terre-Mère bienveillante qui a exterminé à plusieurs reprises 99% d’espèces animales avant l’arrivée des humains, tandis que toutes les espèces d’hominines comme, depuis le paléolithique,21 des 22 espèces du genre Homo ont, elles aussi, été exterminées dans les charniers de cet amas appelé Terre, tantôt serre, tantôt glaciaire.

Or, les causes de l’extermination de l’humanité hier, restent les menaces d’aujourd’hui. Séismes, inondations, éruptions volcaniques, tsunamis, maladies génétiques, virales, bactériologiques, parasitaires, cancers, et tant d’autres qui, hier, ont décimé l’humanité, sont toujours là. Les glaciations même dont les petits bonhommes verts ignorent tout, alors que nous sommes dans une période interglaciaire, appelée l’holocène, sont notre horizon le plus certain. Or, au lieu de tout faire pour y répondre, de développer la croissance pour financer les sciences et la protection humaine, j’entends les foules séduites par les sermons des inquisiteurs, chanter, à la façon de la nigaude Greta Grunberg « Make the Planet great again ! » et réclamer le bûcher pour ceux, qui ne croient pas en leurs sornettes.

Localement, partout où ils prennent le pouvoir, comme le montrent les villes où ils ont été élus, ces inquisiteurs verts tentent le quadrillage de nos vies au nom de la planète qui exigerait de traquer les activités productrices de CO2 et de supprimer même sapins de Noël, foie gras et Tour de France. Nationalement, ils veulent être élus au Parlement et devenir ministres, pour réorienter les investissements vers une productivité archaïque, freiner ou attaquer la croissance, pourtant condition de la puissance des démocraties et voie du financement du gai savoir. Ils ordonnent des potions magiques dignes du Malade imaginaire de Molière, comme ces éoliennes qui sont beaucoup de vent pour rien et ils attaquent les centrales nucléaires comme Don Quichotte attaquait les moulins. Ils sont divers mais, finalement, n’est pas un pan de l’activité humaine qui ne trouve leur opposition.

Oui, les démocraties vacillent sous leurs coups. Première victime : la jeunesse. Hier encore, elle entonnait le refrain des lendemains qui chantent, aujourd’hui, elle balbutie le cantique d’une planète qui sombre. Elle ne croit plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Avec elle, sans repères, l’humanité désespère.

Alors, oui, il fallait donner à la vérité une possibilité de s’imposer.

D’abord, en racontant l’histoire de la Terre, depuis 4,45 milliards d’années et celle de l’humanité depuis les premiers hominines, il y a 7 millions d’années jusqu’à nos jours. Il fallait montrer comment quelques embryons d’humanité ont survécu et pourquoi nous devons impérativement dominer la nature, assujettir tout ce qui s’y trouve et continuer à nous multiplier.

Ensuite, en racontant les rapports de l’humanité à son environnement, dans cette caverne d’Ali Baba de la nature où l’énergie existe à gogo, où le CO2, indispensable à la vie, est devenu source d’énergie grâce aux biotechnologies et aux nanotechnologies, où les prétendues énergies alternatives ne sont des alternatives à rien, inutiles et nuisibles, comme les éoliennes, soient condamnées à devenir des sous-ensembles des nanotechnologies ou biotechnologies jaunes ou bleues, où l’imagination créatrice ne cesse de produire à partir de l’infiniment petit des richesses potentiellement infinies.

Il fallait après raconter scrupuleusement les rapports au corps, pour montrer que l’humanité est innocente de la plupart des maux qui l’assaillent contrairement aux affabulations vertes, que la croissance est indispensable à notre vie, qu’elle supprime famine et malnutrition, que par les OGM, elle a sauvé l’humanité, qu’elle est la clef du succès contre les handicaps, cancers, maladies génétiques, bactériologiques, virales et parasitaires.

Il fallait encore raconter les bienfaits de la course à la croissance dans l’amélioration générale du bien-être humain sur cette Terre, car jamais l’humanité ne s’est mieux portée, et le développement des démocraties, car jamais il n’y en a eu autant. Oui, le prétendu modèle de développement occidental décrié par les petits bonhommes verts est en vérité universel et il marche. Et loin d’être responsable de l’esclavagisme qui existaient depuis 12 000 ans sur tous les continents, c’est bien lui qui a permis son abolition contre l’idolâtrie de la terre des ancêtres de Greta Thunberg, comme il a permis de mettre en cause le colonialisme, de développer le sentiment de commune humanité.

Il fallait enfin montrer aux consciences, contre le dénigrement de soi, que remettre l’humanité au centre de l’univers au lieu d’en faire un sous-système d’un amas de terre planétaire, est la voie exaltante de la plus haute moralité. Voie espérée jadis par Aristote et Churchill, prônée par les grandes spiritualités d’origine judéo-chrétiennes qui s’opposent radicalement à tout projet idolâtre d’« Église verte », propulsée par une dynamique de créativité exponentielle sous l’égide de la raison. Un chemin certes semé d’embûches, avec ses erreurs et ses errances, mais qui révèle la nature libre et créatrice humaine qui n’est pas un maillon d’une biosphère mais une espèce exceptionnelle et supérieure qualitativement à tous les autres vivants. Oui, il fallait dire à la jeunesse, que le bel avenir de l’humanité est devant nous. Course à la croissance, productivisme, société de consommation, ce n’est qu’un début, le combat pour l’humanité continue ! (rires)

Atlantico: Votre livre est intitulé « L’Obscurantisme Vert », sous titré véritable histoire de la condition humaine »« La vet vous y dénoncez allègrement en 65 chapitres courts, les contre-vérités et vraies fausses bonnes idées sur l’état de la planète. Quels sont de ce point de vue les exemples les plus frappants ?

Oui, à l’idéologie globale des idolâtres de la planète qui attaquent par toutes les voies l’humanité pour vendre leur idolâtrie, je réponds par une vision globale. Comment faire autrement ? Ce sont donc 65 chapitres organisés autour du rapport à l’environnement, au corps et aux relations humaines, qui exposent la condition humaine et s’attaquent, en même temps, à toutes les affabulations soulevées par les différents courants écologistes idolâtres de la planète. Je ne peux donner ici toutes les réponses qui sont apportées en même temps aux inquisiteurs de l’humanité.

Atlantico: Peut-être pourriez-vous nous parler du réchauffement climatique ?

Ah, ! le fameux réchauffement qui n’aurait jamais été aussi monstrueux qu’aujourd’hui. (rires) Bon, je prends des risques. Pour la planète verte, je ne sais pas, mais en ce qui concerne la nôtre, la planète bleue, non elle ne brûle pas. Quant à vouloir limiter le « réchauffement » à 1,5°, car 2° serait une condamnation à mort, à moins de croire possible de mourir de rire.

Concrètement, la Terre a 4,55 milliards d’années. Son premier âge, terminé il y a 3,85 milliards d’années, s’appelle « Hadéen », du nom du dieu des enfers, Hadès. Température, environ 350°C dans l’atmosphère. Durant la période qui suit, dite « Archéen », qui nous amène il y a 2,5 milliards d’années, températures de 55°C à 85°C. Puis voilà le Protérozoïque, qui se termine il y a 541 millions d’années avec le développement des vies multicellulaires. Température des océans, hors glaciations, car il y a 3 épisodes de terre complètement gelée, faute de gaz à effet de serre : de 15 à 30° C supérieurs à aujourd’hui. Et de 541 millions d’années à 252 ? Encore plus chaud qu’aujourd’hui, hors glaciation. Dans la période qui suit, de -252 millions à 66 ? Chaleurs encore plus importantes. La vie se développe pourtant avec les reptiles. Et quand apparaissent les dinosaures, de -145 à -66 millions d’années, les océans sont de 30 à 35° C supérieurs à aujourd’hui, les pôles sont sans glaces, avec 16°C en moyenne et les dinosaures s’y installent. Après la disparition des dinosaures ? Il y a 56 millions d’années, la température moyenne était de 32 °C. Les dinosaures ont donc bien fait de ne pas inventer la taxe carbone.

Avec l’arrivée des hominines, en Afrique de l’Est, il y a environ 7 millions d’années ? Les températures sont plus chaudes qu’aujourd’hui, hors glaciation. À partir de -5,96 millions d’années, en méditerranée, elles sont de 27°C, la mer chute jusqu’à 1500 mètres. Quand apparaît notre ancêtre direct, le genre « Homo », de -3,4 millions à -3,2 millions, les températures sont supérieures de 3 à 15°C en Arctique… Depuis 2,8 millions, c’est l’ère des glaciations : 4 formidables, 13 autres importantes. Et entre ces glaciations, des périodes de réchauffement avec des montées brutales des eaux, comme il y a 12 000 ans à la fin de la dernière glaciation. Songez que durant la période chaude qui précède la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise et le Rhin.

Et depuis les premières sédentarisations, il y a 12 000 ans ? Hors périodes glaciaires, de -9000 à -5000 ans, les températures sont supérieures à aujourd’hui : de 2 à 3°C supérieures en Alaska, Sahara vert, désert de Gobi forestier, peu de glaces dans l’Arctique… allons vite, et il y a 2200 ans ? Terrible vague de chaleur avec pour conséquences la fin de l’empire d’Akkad aux plaines devenues incultivables, de l’ancienne Égypte, de la civilisation de Liangzhu. Inconnu aussi par les petits bonhommes verts, le réchauffement commencé en 950 ? Avec le Groenland qui devient en partie vert, d’où son nom, et l’installation de deux colonies vikings ? Avec disparition des vignobles en Europe du Nord, inondations et famines en Afrique équatoriale et au Japon ?

Il fait plus chaud, la faute aux humains, il fait moins chaud, les experts du GIEC effacent les données. Ainsi Madagascar n’aurait jamais connu de chaleurs aussi intenses qu’en 2021… tant pis pour celles, bien plus caniculaires de 1928, 1931, 1941-1944, 1956, 1980, 1982, 1986. Et tant pis si des records de froid de cent ans ont été enregistrés à New-York en 2014 tandis que les températures descendaient à -37° dans le Minnesota. Tant pis pour les froids polaires de -48° C sur les grands lacs, jusqu’à -48 C, en 2019. Tant pis pour l’hiver 2020-2021 en Sibérie, -10° C sous les normales saisonnières et -44°C en mars.

Dès qu’il fait un peu plus chaud qu’hier, hop ! Voilà la preuve du réchauffement climatique pour nos idolâtres qui connaissent de l’histoire que ce qui s’est passé depuis leur date de naissance et qui s’arrangent avec ce qui s’est passé depuis.

La cause de cette inconstante dramatique de la Terre avant l’humanité et après ? De ces réchauffements et glaciations plus mortelles encore : l’environnement planétaire. Mais le vrai : activité solaire, météorites lune, noyau, manteau et croûte terrestre avec ses phénomènes électriques, magnétiques et physiques et son influence sur volcans, séismes, cyclones, tsunamis. Et, les variations de l’axe de rotation terrestre et de son angle.

La part de l’humain ? Accessoire. Laissons aux bandes dessinées, la croyance en un superhéros, nommé Hulk, le titan vert pour redresser l’axe de rotation de la Terre. Et parions sur les sciences et les technologies, pour affronter les dérèglements incessants, et souvent mortels, de la planète.

Atlantico: Et le CO2 ?

S’agissant du CO2 je serai plus court.

Non, le CO2 n’est pas le principal gaz à effet de serre. Le principal est la vapeur d’eau, de 60% à 80% si l’on étudie l’effet des nuages.

Et non, les gaz à effet de serre ne sont pas maléfiques. Ils permettent la vie. Sans eux, plus de « couverture chauffante », et la glaciation emporte la vie. Et cela arriva dans les périodes glaciaires, notamment de terre gelée.

Et non, les gaz à effet de serre ne produisent pas seulement, ni même majoritairement des effets nocifs. Car ils arrêtent les rayons naturels radioactifs gamma et les Rayons X du soleil en laissant passer les infrarouges qui donnent la chaleur. Sans eux ? La mort.

Et non, le CO2 n’a pas atteint le plus élevé des taux, jamais connu. Au contraire. Aujourd’hui, il y aurait environ 415 ppm de CO2 dans l’air, soit 0,0415%. Or, la moyenne de CO2 depuis 541 millions d’années, jusqu’à l’apparition de l’humanité est, hors glaciations, de 3 000 à 7 000 ppm, soit près de 8 à 18 fois plus qu’aujourd’hui. Ainsi à partir de -460 millions d’années, durant 20 millions d’années, on a pu mesurer le taux de CO2 à 6 300 ppm, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. On retrouve des taux de 2 000 à 4 000 ppm de -252 millions d’années à -66 millions.

Non, le CO2 n’est pas toujours en relation avec le réchauffement. Il peut y avoir un réchauffement avec un abaissement des taux de CO2, comme cela se constate de -419 millions d’années à -359, où le taux baisse de 6300 ppm à 2100. Ou, de -2,5 milliards d’années à -541 millions d’années, lorsque les périodes chaudes, appelées « hothouses » sont plus chaudes qu’aujourd’hui.Un phénomène que les humains retrouvent il y a 3,4 millions d’années, avec des températures supérieures de 8°C en moyenne et un taux de CO2 entre 300 et 400 ppm… soit plus faible qu’aujourd’hui. Il y a même des taux de CO2 plus élevés qu’aujourd’hui au début de certaines glaciations, comme on le voit à plusieurs reprises

Non, le taux de CO2 ne porte pas aujourd’hui atteinte à la vie ou à la santé. Le danger ? Sous 5000 ppm, soit 0,5%, soit dix fois plus qu’aujourd’hui, il n’y en a aucun, comme l’indique l’’American Conference of Governmental Industrial Hygienists. Vers 7 000 ppm, on observe des effets mineurs après une exposition de plusieurs semaines dans un sous-marin. Il faut atteindre 15000 ppm environ pour un effet métabolique. Au-dessus de 3%, soit 30 000 ppm, il devient narcotique et au-dessus de 4% toxique après 30 minutes d’exposition.

L’humanité y ajoute-t-elle sa part ? Oui, mais sur ces 0,0412%, laquelle ? Seuls les petits bonhommes verts possèdent les boules de cristal qui permettent leurs inquisitions.

Et j’ajoute que loin d’être diabolique, il s’agit d’une molécule composée d’un atome de carbone et de deux atomes d’oxygène. Le carbone n’est pas une résurgence de Satan, mais un élément décisif de la vie, il compose même 14% du corps humain. Alors l’humanité éclairée s’est posée la bonne question : non pas comment arrêter la croissance, mais comment utiliser cette molécule. Ainsi, les nanotechnologies l’utilisent pour produire de l’oxygène et de l’éthanol, à partir de feuilles artificielles composées notamment de particules d’oxyde de cuivre. L’Institut Max Planck de son côté a modifié des micro-organismes pour inventer une nouvelle voie de photosynthèse qui fixe le carbone. Ici on utilise des catalyseurs fonctionnant à l’électricité, là des nano-aiguilles de graphène et du cuivre. Bref, l’humanité a déjà mis en route les solutions que nos devins verts ignorent. Et cela grâce à la croissance qui finance les nanotechnologies et les biotechnologies.

Atlantico : Que pensez-vous de la transition énergétique ?

L’énergie est inépuisable. Seule l’ignorance de cette caverne d’Ali Baba qu’est la nature fait croire le contraire.

D’abord, pour justifier la dramatisation apocalyptique, et vendre leur prétendue transition énergétique qui est, au XXIème siècle, ce qu’était la « transition socialiste » du XXème, les démagogues ont inventé une distinction digne des farces du Moyen-Âge. Il y aurait d’un côté les « réserves » de pétrole, de lignite, de charbon… de l’autre, les « ressources » de ces mêmes énergies fossiles. « Réserves » ? Ce qui est exploitable. « Ressources », toutes les énergies fossiles qui existent. Et, par un tour de passe-passe dont les petits bonhommes verts ont le secret, ils affirment que seules les fameuses « réserves » devraient être comptées. Puisque les autres sont virtuelles et ne sont pas exploitées, elles ne comptent pas !

Ainsi, on nous assène que d’ici 54 ans, adieu le pétrole épuisé. D’ici 63 ans, adieu le gaz épuisé. D’ici 112 ans, adieu le charbon épuisé. Et, d’ailleurs, cela serait bien, car cela ferait moins de CO2 maudit, donc moins de réchauffement, et ainsi tourne manège des idolâtres de la Terre. Or, toute l’histoire de l’humanité est d’aller à l’assaut des formidables « ressources » de la planète pour qu’elles deviennent demain utilisables, donc des « réserves ».

Par exemple, le pétrole existe à gogo. Qu’il ne soit pas aujourd’hui exploitable ne signifie pas qu’il soit épuisé, ni qu’il ne soit pas exploitable demain. En 1990, les « réserves » de pétrole étaient de 1025 milliards de barils, en 2020, de 1730 milliards. Rien de miraculeux, mais seulement la découverte de nouveaux moyens pour exploiter des ressources qui ne pouvaient pas l’être hier. Ainsi, avant 1960, forer au-delà de 60 mètres était impossible, on est descendu à 4400 mètres. Et du pétrole, il s’en découvre tous les ans. Entre 120 à 135 milliards de tonnes sont présentes dans le off-shore, en eau non profonde, et de 50 à 100 milliards, sous 200 mètres. Sans même évoquer la formidable découverte de l’utilisation du gaz de schiste qui a donné aux Etats-Unis leur souveraineté énergétique.

Et par quel maléfice vert serait-il interdit de produire des hydrocarbures comme le fait la nature, et même mieux encore ?Ainsi, les bactéries appelées parfois « algues bleues », mais ce ne sont pas des algues, en produisent tous les jours. Elles produisent des centaines de millions de tonnes de méthane, de pentadécane, d’heptadécane… Créer des hydrocarbures à la demande, selon les besoins humains, voilà l’un des exploits des biotechnologies, dites « blanches ». C’est aussi un exploit que réalisent, à leur manière, les nanotechnologies.

Ensuite et enfin, force est de constater que les petits bonhommes verts ne viennent pas d’une planète plus avancée que la nôtre. Car ils ignorent que tout autour de nous est énergie. Au-delà de l’attomère, soit 1 trillionième de mètre, nous découvrons non pas l’âme de Gaïa mais la caverne d’Ali Baba, celle des 12 particules élémentaires de la matière, 6 leptons et 6 quarks. Tout est formé de ces 12 particules qui s’agrègent entre elles grâce à des vecteurs de force, appelés bosons, en formant atomes, molécules, composés moléculaires. Oui, tout ce qui nous entoure, la terre, les astres. Ces 12 particules, disait mon lointain maître Max Planck, sont de l’énergie.

Oui, l’énergie est partout, dans notre environnement mais aussi dans nos corps, ces formidables usines énergétiques. Une énergie que nous exploitons au repos ou en mouvement. Une énergie potentiellement exploitable comme en médecine, face aux handicaps, ou dans le textile, avec les nanofils dans les vêtements qui permettent d’extraire l’énergie issue des déplacements et de la chaleur du corps.

Oui, la nature est la Grande Chimiste avec ses 12 particules élémentaires qui composent le monde. Et puisque les atomes sont partout, qu’ils sont de l’énergie, alors l’énergie est infinie. À moins d’imaginer que les quarks et les leptons viendraient à manquer ce qui dénote certes un manque, mais seulement un manque de connaissances.

Dès lors, le problème de l’humanité n’est pas celui de la pénurie de l’énergie et la gestion de sa pénurie par de petits bonhommes verts avides de pouvoir, mais comment développer les moyens de l’extirper pour piller la caverne d’Ali Baba. Et, si vous le voulez bien, nous arrêterons les exemples, car des éoliennes à la pomme de Newton, des Verts de Rome au prétendu « écocide », de la prétendue « église verte » au « bio » chimique par nature, jusqu’à la découverte de la véritable moralité qui met l’humanité au centre de l’univers, le lecteur va se lasser. Et moi aussi. (rire)

Atlantico: Seriez-vous climato-sceptique ?

Je ne sais pas ce que cela veut dire. Voilà un composé confus qui tient plus de l’invective que de la catégorisation.

« Sceptique » ? Assurément, au sens familier du terme, je ne le suis pas. Envers les idolâtres verts, je suis résolument opposé à leur vision archaïque et punitive de l’écologie. Je n’ai aucun doute à ce sujet.

Quant au climat, je ne nie pas son rôle. Au contraire. Car ma philosophie le pose comme un élément de l’environnement à connaître non pour faire des offrandes à Gaïa et nous excuser de la piller, mais pour toujours mieux dominer la nature et assujettir ce qui s’y trouve, pour libérer la créativité humaine et accroître sa puissance. Je suis un élève d’Aristote, de Bergson et de Max Planck, pas des chamanes animistes du néolithique.

Atlantico: Malgré ce réquisitoire cinglant contre ceux qui militent pour la planète et ces autres gourous de l’apocalypse climatique, vous n’êtes pas opposé à l’écologie. Quelle est votre vision de l’écologie, ce que vous appelez dans votre livre « la vraie écologie » ?

Le mot « écologie » dit parfaitement la chose. Il est composé du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et de « logos » qui signifie « discours rationnel, » voire science. Or, la « maison «n’a jamais été la planète ou un élément naturel du type terrier. Au contraire. C’est, depuis les premiers habitats humains du paléolithique jusqu’à nos jours, une construction artificielle, faite à partir d’éléments arrachés à la planète, comme les branches et les feuilles de arbres, les os, les peaux, les métaux, et cela dans un but bien précis : pour se protéger de la planète, de ses agressions que sont le froid, le chaud, la pluie, le vent, les attaques animales, bref, c’est un artifice de part en part, produit par les humains.Cet artifice varie selon les climats et les milieux mais il reste toujours construit dans l’objectif de protéger l’humanité contre la nature. Ce qui a d’ailleurs permis à notre espèce de survivre à tant de glaciations et de réchauffements, d’échapper aux inondations et aux zones volcaniques, bref, de répondre à toutes ces menaces que je décris dans le livre.

Je raconte dans le livre l’anecdote de ces écologistes que j’avais rencontrés en Amazonie, lorsque j’étudiais les Yanomani, sur les bords de l’Orénoque, ils n’ont pas déguerpi sans raison trois jours après être arrivés. Tous leurs boniments sur la préservation de la douce nature amazonienne se sont effondrés quand ils ont dû affronter la réalité d’une nature qui, sans être humanisée, conduit sans pitié à la peur, aux maladies et à la mort de l’humanité.

Mais la maison c’est plus que cela encore. C’est le camp de base pour aller à la conquête de la Terre et de l’espace. Pour humaniser le monde. C’est autour d’elle, à partir d’elle, que l’humanité peut croître et prospérer, étendre ses terres réelles et virtuelles.

Alors oui, je suis un vrai écologiste car je suis pour l’humanisation de la Terre et de l’espace. La maison de l’humanité peut être partout dans le monde, et elle s’étend chaque jour, jusque dans les stations spatiales. Nous ne sommes pas des écosystèmes de la Terre mais des créateurs capables de transformer la plupart des espaces de la Terre en sous-système humanisés et de la quitter pour humaniser demain d’autres espaces et d’autres planètes. La maison n’est pas seulement l’habitat, mais l’ensemble de l’espace humanisé, réel ou virtuel, jusque dans le Metaverse. (rire)

Alors, oui, je suis un vrai écologiste, donc pour la course à la croissance, les sciences, les technologies, la domination de la nature. Je souhaite, comme tout écologiste digne de ce nom, que la croissance conduise toute l’humanité, en particulier ceux qui sont démunis de tant de biens, vers la société de consommation. Et je pose comme idéal écologique, l’objectif moral qui met les humains et leur créativité, celles de toutes les femmes et de tous les hommes, au centre de l’univers au lieu des mottes de terre..

Atlantico: Que vous inspire l’année 2022 et son double cycle électoral. Certains ont regretté que l’environnement ait été largement absent de nos débats politiques. Serait-ce parce qu’on l’a réduit au cache-sexe d’une idéologie qui en réalité est, avant-toute autre chose, anticapitaliste ?

Les obscurantistes verts sont en Occident, non en Orient.Cette idéologie fissure les démocraties occidentales dans leur sous-sol culturel. Elle est bien plus puissante qu’il n’y paraît. Il s’agit même de l’idéologie dominante aujourd’hui.

Par l’environnement, les idéologues verts peuvent accuser tout ce qui se fait dans nos démocraties libérales, de leur mode de fonctionnement à leur mode de développement. C’est en quelque sorte, un couteau suisse idéologique. Au cœur de ce couteau suisse, il y a son usage contre la liberté individuelle. J’ai d’ailleurs écrit un chapitre drôle, du moins je l’espère (rire), pour expliquer pourquoi ces idéologues traquent la voiture individuelle, quand bien même elle ne polluerait pas, et pourquoi ils préfèrent les transports en commun. Au fond, la voiture n’est pas leur problème mais la liberté individuelle. Leur écologie est un prétexte pour quadriller la liberté et la créativité naturelle dans tous les espaces de la société civile. La libre entreprise est un des éléments qu’ils rejettent. Mais ne nous trompons pas, leur entreprise de déstabilisation est globale.Ils veulent une révolution totale comme les communistes naguère. D’ailleurs, leur fameuse « transition écologique » n’est qu’un recyclage écologique de la « transition socialiste » des révolutionnaires d’hier.

C’est d’ailleurs aussi pourquoi ma réponse est globale et touche aussi bien les rapports des humains à la nature, qu’entre eux et à leur corps.

Et si l’environnement n’a pas été au centre de la campagne électorale, il faut se garder d’en être satisfait. Le silence n’a été qu’apparent. Car l’idéologie obscurantiste a œuvré dans la plupart des projets. Et, des manifestations pour le climat dans la rue à l’occupation de la Sorbonne, des cris de ralliements de l’extrême-gauche aux accords de la gauche, tout montre qu’elle est bel et bien présente. Que les enfants de Jaurès et de Blum s’allient d’ailleurs avec les Verts, le Parti communiste et La France Insoumise, démontre son influence souterraine jusque dans cette gauche réformiste naguère adepte des sciences et du productivisme.

Et la force de cette idéologie se voit aussi à droite et au centre. Que signifie nommer un Premier ministre du climat ? Va-t-il être chargé de redresser l’axe de rotation de la Terre ? Espérons qu’il ne s’agit là que d’une démagogie passagère. Mais elle alimente inconsciemment le marasme idéologique du pays et le désarroi de la jeunesse. Et je vois au centre et à droite nombre d’élus penser qu’en flattant cette idéologie, ils pourraient éviter d’être battus. Mais quel est le coût culturel, à moyen terme, d’avoir abandonné le combat pour la raison, la liberté et l’humanisme qui devrait être celui des libéraux, des chrétiens démocrates, des radicaux, des gaullistes et de quelques autres? Ce qui arrive dans les villes passées aux mains des petits bonhommes verts, ne les alerte-t-il pas ?Vont-ils se mettre à financer des éoliennes, qui polluent et coûtent cher comme j’en fais une démonstration sans appel dans mon livre ? Vont-ils freiner la croissance et moins financer le nucléaire, les technologies, les entreprises innovantes pour des énergies alternatives qui ne sont des alternatives à rien ? Hélas ! La dépendance politique commence toujourspar une dépendance idéologique.

Atlantico: Face au grand marasme idéologique qui caractérise la vie politique française, y a-t-il des motifs d’espoir ? Comment sortir concrètement de l’obscurantisme que vous dénoncez ?

L’espoir réside dans le combat pour les idées. D’où ce livre. Il s’agit d’une vraie bataille idéologique. En tant que philosophe dont le cœur de la pensée est la défense de la libre créativité, qui est la clef de la nature humaine, je ne doute pas une seconde que le camp des vraies lumières contre les ténèbres ne l’emporte. Sur ces terres ravagées par l’obscurantisme, il reste heureusement de nombreux partisans du bon sens, de la science, des spiritualités humanistes et, aussi, des réalistes qui savent que croissance rime avec puissance de la nation. L’Histoire, le savoir et le bon sens sont de notre côté. Quand bien même nous avons perdu quelques batailles, comme disait le Général de Gaulle, nous gagnerons la guerre (rire).

L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine est disponible sur le site des éditions du cerf ainsi que chez tous les libraires.