Entretien en clair publié dans Le Figaro : « Sauver la planète de l’humanité est une galéjade »

4 juin 2022. Réalisé par Marie-Laetitia Bonavita

LE FIGARO. – Sauver la planète, dites-vous, est une ineptie. Pourquoi ? 

Yves ROUCAUTE. – Dans ce livre, j’oppose à l’obscurantisme de l’écologie punitive l’histoire de la planète et la condition humaine et parmi toutes les inepties que j’analyse celle-ci est la plus absurde. Depuis la formation de la Terre, il y a 4,55 milliards d’années, Gaïa la douce a exterminé 99,99% du vivant et, depuis 7 millions d’années, date d’apparition de nos ancêtres hominines, elle a continué, éliminant 21 des 22 espèces du genre Homo. Réchauffements, glaciations, séismes, volcans, tsunamis, cyclones, inondations sont ses câlineries habituelles. L’idolâtrie de la Terre cache le désir totalitaire de quadriller nos vies. En son nom, le maire de Lyon s’oppose à la coupe du monde de rugby, celui de Poitiers aux aéroclubs, d’autres au sapin de Noël, au foie gras, tous à la voiture. Leur ennemi, comme le montre encore le maire de Grenoble avec le burkini, c’est la liberté. L’urgence est de sauver l’humanité. 

L’humanité serait-elle coupable du réchauffement climatique ?

Voilà une autre galéjade. L’humanité a un rôle dérisoire. Avant elle, sauf glaciations, les températures étaient beaucoup plus élevées que les 15°C d’aujourd’hui. Les dinosaures broutaient au Groenland par une température de 29°C. Depuis 2,8 millions d’années, les humains ont subi 17 glaciations, entrecoupées de période plus chaudes qu’aujourd’hui. Avant la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise. Le seul réchauffement d’il y a 4200 ans détruisit nombre de civilisations, celui de 950 permit aux Vikings de créer deux colonies au Groenland. Les variations climatiques sont la règle, l’humanité tente de survivre. 

Quel est le lien entre les activités humaines et l’effet de serre ? 

Dérisoire. Le taux de CO2 est aujourd’hui 8 à 17 fois inférieur à celui des dernières 545 millions d’années. Il n’est pas la principale source du gaz à effet de serre, qui, pour plus de 60%, est la vapeur d’eau, et qui arrête les rayons gamma et X du soleil, créant la couverture chauffante qui permet la vie. Grâce aux sciences, il est devenu source d’énergie et d’oxygène par les feuilles artificielles, les micro-organismes, les puits bleus.

Vous mettez en doute les études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ?

Déjà, le rapport Meadows de 1972 prévoyait la famine pour cause d’agriculture intensive. Il y avait 3,7 milliards d’habitants, il y en a 7,8 milliards. 36% de la population mondiale était en insécurité alimentaire, 8% aujourd’hui. Depuis 1988, le Giec s’est mis sur le marché de l’Apocalypse now. Son directeur Hoesung Lee, après des études littéraires, a commis une thèse en économie sur le réchauffement où ses prévisions se sont révélées fausses. Son frère, premier ministre sud-coréen, l’a donc fait nommer directeur. Depuis, c’est la course aux subventions. La véritable écologie combat toutes les pollutions, dont les pollutions intellectuelles.

La guerre en Ukraine ne plaide-t-elle pas en faveur des énergies renouvelables ?

Elle plaide en faveur d’un rejet des pyromanes qui ont mis les plus crédules en situation de dépendance envers la Russie après les avoir convaincus d’abandonner charbon et nucléaire. Ils ânonnent sur les mérites des éoliennes. 30 000 rouillent aux USA. D’une vie de vingt ans, l eur excavation n’est jamais complète, polluant les sols, sans même évoquer ses déchets et les oiseaux tués. À l’inverse, un réacteur nucléaire de 1500 MW produit l’énergie de 10 000 éoliennes et il dure soixante ans. 

Que pensez-vous de la planification écologique d’Emmanuel Macron ?

Planifier le climat, les soviétiques n’y avaient pas pensé. La Première ministre va donc contrôler les causes du réchauffement, le soleil, ses radiations, ses éruptions nucléaires, l’angle de l’orbite et l’axe de rotation de la Terre, la lune, les météorites, les forces souterraines qui produisent séismes, éruptions volcaniques, tsunamis. Magique.

Quel regard posez-vous sur l’accord entre Jean-Luc Mélenchon, les Verts (EELV) et le PS sur l’écologie ? 

Ils sont d’accord pour culpabiliser l’Occident et rejeter le capitalisme avec le P.S. qui a passé par-dessus bord Jaurès pour un plat de lentilles électorales et qui a oublié que la croissance permet d’améliorer la vie et d’assurer la puissance de la nation.

Comment réagissez-vous aux jeunes diplômés d’AgroParisTech qui ont appelé à « déserter » l’agro-industrie ?  

Ces jeunes, victimes de l’obscurantisme vert, ne croient plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Ils démontrent que si science sans conscience est ruine de l’âme, une conscience sans science peut être perdue.

Vous défendez la véritable écologie, qu’entendez-vous par là ? 

Le mot « écologie » est composé de « éco » qui vient du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et non « planète ». Une maison est un habitat construit en arrachant des éléments à la planète pour se protéger d’elle, du froid, du chaud, des pluies, du vent. La vraie écologie communie avec la nature humaine, qui n’est pas un sous-système de la planète mais une énergie créatrice, un « homo creator » qui humanise la planète. 

A l’obscurantisme écologique, vous opposez une vision spirituelle, pourquoi ?  

Imaginer une église verte idolâtre est une aberration. La Bible et les Lumières portent le même message d’humanisation du monde. Contrairement à ce que pensait Nietzche, être du côté de la libre créativité n’est pas s’opposer à l’humanisme, au contraire. L’humanisme de la philosophie de la créativité que je défends libère la créativité de tous les humains. Remettre l’homme au centre de l’univers et favoriser sa domination de la nature, voilà le chemin de la vraie moralité.  Pourchasser ce qui nuit à sa joie de vivre, à sa liberté, à sa puissance, voilà le chemin de la véritable écologie. Si un peu de science nous éloigne de la spiritualité, beaucoup de science nous y ramène.