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Fascisme

Fascisme et nazisme, ces idéologies dites d’extrême-droite alors qu’elles sont nées de l’extrême-gauche révolutionnaire

Depuis 1945, le fascisme serait d’extrême droite et très éloigné de la gauche et de l’extrême gauche.

Curieusement, depuis 1945, il paraît que le fascisme serait d’extrême-droite. Autant dire, à des lieues de la gauche, à l’opposé de l’extrême-gauche et, finalement, pas loin de la droite. Certes, le lapin « fasciste » sorti du chapeau de la gauche n’est pas toujours le même, du « fasciste » Charles de Gaulle au « fasciste » Ronald Reagan, mais la gauche, c’est certain, trône sur le mont Vertu quand il s’agit de faire obstacle au « fascisme ». Oui, avec elle, « le fascisme ne passera pas ! », et elle le prouve ! Elle est enfin unie avec l’extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon qui légitime avec tant d’ardeur antifasciste le viol du droit et les violences physiques contre les agriculteurs, les industriels, les gendarmes…qui insulte et diffame ses adversaires… qui menace le pays de désobéissance civique si le résultat des élections ne lui convient pas… qui célèbre la haine sociale, antilibérale, anticapitaliste, antidémocratique et antisémite. Formidable spectacle où les socialistes qui ont « effacé » les Léon Blum et Michel Rocard, sont rejoints dans la lutte « antifasciste » par les Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui ont, par un savant calcul technocratique astral, découvert la vertu de soutenir des « antifascistes » qui jugent que violer, éventrer des femmes enceintes, découper des bébés étaient des « détails », puisqu’ils ne sont que juifs. Ah ! la vertu…

Mais, au fait, le fascisme, c’est quoi exactement ? Et, pendant que j’y suis, qu’est donc cette extrême-gauche de l’ex-trotskiste Jean-Luc Mélenchon ?

.Fascisme ? Une idéologie de l’extrême-gauche socialiste

Hélas ! pour le mythe, avant la seconde guerre mondiale, nul n’ignorait que ni le mot « fascisme », ni l’idéologie, ni le mouvement ne sont d’extrême-droite mais bel et bien des produits de l’extrême-gauche socialiste. Oui, une invention du leader de l’extrême-gauche du Parti Socialiste Italien, Benito Mussolini qui fit rapidement des émules.

Ainsi, prenez la France. Le parti hitlérien, Parti Populaire Français, est créé le 28 juin 1936 par un… communiste. Pas n’importe lequel : le N°2 du Parti communiste, le plus populaire de tous : Jacques Doriot, député-maire de saint Denis. 400 000 membres. Il est d’ailleurs concurrencé par le Rassemblement National Populaire, créé par Marcel Déat, député… socialiste « S.F.I.O. », puis du « Parti socialiste de France-union Jean Jaurès » puis dirigeant de l’ « Union Socialiste républicaine », jusqu’en 1940, qui est aussi ministre de l’air du gouvernement radical socialiste Sarrault, et, après avoir été battu aux législatives, il soutient la chambre du Front Populaire qui votera les pleins pouvoirs au maréchal Pétain… tandis qu’un homme de droite, proche de la droite monarchiste, un certain Charles de Gaulle, leader des antifascistes, appelle à la résistance.

Partout, la même origine : des groupuscules fascistes aux États-Unis, au Parti des Croix fléchées hongrois qui prit le virage fasciste, en 1937, pour « libérer les travailleurs hongrois des griffes du capitalisme féodal et de la juiverie », jusqu’en Angleterre où le parti fasciste, l’Independent Labour Party, est construit par sir Oswald Mosley, leader de l’extrême-gauche du parti travailliste.

Je sais qu’il est de bon ton d’« oublier » qu’Adolf Hitler est le coleader du Parti ouvrier allemand d’extrême-gauche avec Anton Drexler, parti qui se réclame ouvertement du « bolchévisme », le courant du communiste russe Lénine. Et, attention au mécréant qui se souviendrait qu’il a fondé ensuite le Parti allemand des travailleurs nationaux et socialistes » dont la philosophie est résumée par Goebbels, dans Revolution der Deutschen : « Quel est le but du socialisme allemand ? Il veut que dans l’avenir de l’Allemagne il n’y ait plus un seul prolétaire. Quel est le but du nationalisme allemand ? Il vaut que dans l’avenir, l’Allemagne ne soit plus le prolétaire de l’univers. Le national-socialisme n’est pas autre chose que la synthèse des deux ».Un parti dont le drapeau est rouge avec le svastika, pour dire la radicalité d’une révolution qui veut construire l’homme nouveau de l’Ordre socialiste nouveau… D’ailleurs, il faut dire « nazi » pas « national-socialiste » quand on a bien appris sa leçon.

Ainsi, pas un n’est né à l’extrême-droite, qui existe aussi pourtant dans tous ces pays. Puissante d’ailleurs, comme en France, depuis la révolution française. Mais, après-guerre, elle est « effacée » de la mémoire politiquement correcte cette extrême-droite monarchiste, conservatrice, partisane du retour à l’ancien régime, contre-révolutionnaire. Adieu l’extrême-droite réelle, bonjour l’extrême-droite fasciste fantasmée.

Ce qui permet l’autre déni du réel : né à l’extrême-gauche, le fascisme y est resté. Un cousinage dont, après-guerre, incapable de nettoyer devant sa porte, la gauche socialiste française a cru pouvoir se débarrasser en trafiquant l’histoire… non sans retour du refoulé comme on le voit de nos jours…

2. Benito Mussolini : l’origine des tensions socialistes entre fascistes, sociaux-démocrates et communistes…

Au commencement donc… est l’inventeur du fascisme, Benito Mussolini. Qu’il soit d’extrême-droite aurait d’ailleurs fait rire aux larmes l’agent Emery, qui l’arrête, en août 1902, à Lausanne, et qui, en le fouillant, trouve sur lui une médaille à l’effigie de… Karl Marx. Jeune, après ses premières violences révolutionnaires, il avait dû fuir l’Italie pour la Suisse où il découvre celle qui sera sa conseillère, Angelica Balabanova, amie de Lénine ; Lénine la cite d’ailleurs le 15 juillet 1912 comme celle qui conduit la révolution en Italie.Son accord avec les léninistes est alors complet.

Dans la grande tradition des révolutionnaires, il écrit un pamphlet athée, Christ et Citoyen, et il collabore aux journaux révolutionnaires Il Proletario et Il Lavoratoro. Amnistié en 1904, il revient en Italie, fait son service militaire et devient enseignant. Mais, il est licencié pour ses appels à la violence révolutionnaire contre les « exploiteurs » et lui-même est emprisonné à deux reprises pour avoir frappé à coups de gourdin, son arme favorite, des « bourgeois ». Devenu populaire par la véhémence de ses discours et sa justification de la violence révolutionnaire, il est nommé rédacteur en chef du journal socialiste, l’Avvenire dei Lavoratori où il théorise l’idée que l’Italie est une « nation prolétaire » opposée aux nations « ploutocratiques ». Toujours conseillé par Angelica Balabanova, il obtient un immense succès au congrès de 1912 du Parti socialiste où il parvient à faire exclure le chef des réformistes, Leonida Bissolati. Devenu directeur du journal officiel du parti socialiste, L’Avanti, devant un congrès socialiste enthousiaste, en 1914, Gaetano Salvemini l’appelle « notre guide », notre « Duce ».

La grande famille des socialistes est encore réunie, à l’exception des réformistes, disciples d’Eduart Bernstein, qui ont rejeté l’idée de révolution et qui aiment la démocratie libérale et l’humanisme. Oui, ils sont là, tous les autres, tous révolutionnaires, tous marxistes : les sociaux-démocrates, disciples de Karl Kautsky, les futurs communistes, disciples de Lénine et Trotski, les futurs fascistes qui ont mis la question nationale au cœur de la révolution.

Mais, avec la guerre de 14-18, patatras ! la gauche révolutionnaire explose. Les socialistes qui étaient pacifistes tournent majoritairement casaque. Seule une minorité refuse, les « communistes », avec Lénine, Trotski et Staline. Tout va alors très vite. Après avoir dénoncé la guerre, Mussolini suit finalement le mouvement général en octobre 1914. Le parti socialiste italien, resté pacifiste, le licencie. En réaction, il fonde Populo d’Italia, qui, vu sa popularité, a immédiatement trois fois plus de lecteurs. Il est exclu. Il répond : « En m’excluant, vous ne m’interdirez pas la foi socialiste, ni le combat pour la révolution. Je suis et resterai socialiste ».

Le déchirement de la famille va s’accentuer après la victoire des bolchéviks en Russie, lors de révolution d’octobre 1917. Ils signent, en effet, une paix unilatérale avec l’Allemagne en pleine guerre mondiale et ils exigent que tous les révolutionnaires rompent avec les partis réformistes et sociaux-démocrates, jugés traîtres à la révolution puisqu’ils participent aux gouvernements d’« union sacrée » avec la droite, et qu’ils créent des partis inféodés à l’Internationale communiste, donc à Moscou.

Benito Mussolini prend alors son indépendance. Contre les socialistes, il maintient l’idée de révolution violente, contre les communistes, il refuse l’inféodation à Moscou. Et il crée, le 23 mars 1919, les Faisceaux italiens de combat, ce qui va donner le nom « fascisme ». Son programme ? La révolution socialiste, avec la lutte de libération nationale contre le capitalisme international, la terre aux paysans, la dissolution des sociétés anonymes, l’impôt sur le capital, le contrôle du monde de la finance, la nationalisation des industries de guerre, la journée de 8 heures… en attendant la révolution totale par l’État fasciste. Et il lance de grands mouvements sociaux insurrectionnels contre les grands propriétaires agricoles, liés à l’extrême-droite, et dans les usines de Turin. Résultat : le parti fasciste a bientôt 310 000 adhérents. Il a agrégé la majorité des cadres socialistes et syndicalistes ouvriers et agricoles. 

3.Le fascisme face aux cousins staliniens et à la stratégie trotskiste dont a hérité Jean-Luc Mélenchon…

Sous l’influence de Lénine et de Trotski, l’ancêtre et le maître en stratégie de Jean-Luc Mélenchon, les communistes, à la sortie de la guerre, lancent l’offensive insurrectionnelle dans toute l’Europe. Car, partisan de la révolution mondiale et permanente, la stratégie de Trotski est simple : entrer dans les partis socialistes, puis, en prendre le contrôle, puis, lancer une campagne idéologique de déstabilisation et des mouvements violents qui contraignent l’État « bourgeois » à réprimer. Ce qui ruine les fondements idéologiques des démocraties bourgeoises et permet d’engager une « dialectique » action-répression qui nourrit le chaos social et politique dont il est persuadé, comme L.F.I. aujourd’hui qu’elle va permettre la prise de pouvoir.

Ensuite, par cette violence, le parti pourrait alors organiser sa dictature au nom du prolétariat pour détruire l’État bourgeois, éliminer physiquement la droite conservatrice, les libéraux et les cousins niais sociaux-démocrates et « nettoyer » les cerveaux des valeurs bourgeoises et chrétiennes. Il est, en effet, le véritable inventeur de la terrible armée rouge qui ratissait dans les villes et son train était appelé, non sans raisons, le « train de la mort » dans les villages. D’où, cette propagande haineuse suivie des mouvements insurrectionnels sanglants pour prendre le pouvoir à Berlin, Vienne, Budapest… Jean-Luc Mélenchon connaît ses classiques…

L’opposition du fascisme est immédiate : Benito Mussolini a interprété ces insurrections comme les actes d’une minorité d’intellectuels de gauche inféodée à Moscou et coupée des classes populaires. Comme les sociaux-démocrates, il se range alors du côté de la répression anti-communiste.

Et le changement de cap dans le monde communiste va lui permettre, paradoxalement, de réussir, lui, la révolution. En effet, après la mort de Lénine, vu l’échec des insurrections européennes, Staline abandonne l’idée de révolution mondiale et il chasse Léon Trotski du gouvernement communiste, avant de le faire assassiner. Il proclame que le premier souci des « vrais » révolutionnaires est de défendre la Russie, patrie de la révolution socialiste. Les sociaux-démocrates seraient des traîtres, les fascistes des agents de la bourgeoisie, des contre-révolutionnaires d’« extrême-droite » qui voudraient le retour de l’ancien régime.

Oui, une aubaine pour Mussolini. Il renvoie l’accusation de trahison avec bien plus de succès : les communistes seraient prêts à sacrifier la révolution et la classe ouvrière italienne à l’intérêt de Moscou.La révolution communiste cacherait le nationalisme-socialiste grand-russe auquel les Italiens n’ont aucune raison de se plier.

Ainsi, ce qui sépare les fascistes des communistes n’est pas l’objectif révolutionnaire, ni les moyens violents utilisés, mais l’inféodation à Moscou.

À cet égard, l’« oubli » par nos « intellectuels de gauche » de ce qui s’est passé le 16 mai 1925, à Rome, est assez amusant. Voilà pourtant une rencontre historique dans ce Parlement où cohabitent les seuls députés communistes et fascistes. Car les communistes, qui avaient d’abord quitté le Parlement avec le groupe des députés réunis sur l’Aventin pour protester contre l’assassinat du socialiste réformiste Giacomo Matteotti, décident finalement, à la demande de Staline, de revenir siéger avec les cousins fascistes ; assassiné un socialiste n’est pas si grave pour un communiste comme le montre l’histoire des pays communistes… D’où ce débat ravissant entre le leader communiste Antonio Gramsci et le leader fasciste Benito Mussolini.

Gramsci commence par reprocher aux fascistes de n’être plus de vrais révolutionnaires. Mussolini lui répond : nous faisons la « substitution d’une classe à une autre, comme cela s’est produit en Russie, comme cela se produit normalement dans toutes les révolutions, et c’est ce que nous ferons encore méthodiquement… » Le leader communiste réplique « n’est une révolution que celle qui s’appuie sur une classe nouvelle. Le fascisme ne s’appuie sur aucune classe qui n’ait déjà été au pouvoir... » Une allusion à la bourgeoisie qui soutiendrait le fascisme tandis que les communistes seraient le parti de la classe ouvrière, ce qui fait rire Mussolini : « la plus grande partie des capitalistes sont contre nous, si je vous cite des grands capitalistes qui sont contre nous, qui sont dans l’opposition, les Motta, les Conti…(…) La grande banque n’est pas fasciste, vous le savez !  ». Gramsci demande pourquoi alors « depuis plusieurs mois les carabiniers arrêtent nos camarades… ». Mussolini ironise : « Nous faisons ce que vous faites en Russie… » où les communistes massacrent non seulement la droite et les libéraux mais les sociaux-démocrates comme Giacomo Matteotti.

4. L’extrême-gauche mussolinienne au pouvoir…

Tandis que les communistes attaquent physiquement les militaires et les industriels, s’emparent des bourses du travail, arrachent les crucifix, agressent les curés jusque dans leur domicile… et agressent les sociaux-démocrates et les réformistes, en août 1921, le parti socialiste italien, conduit par Ivanoe Bonomi, signe un « pacte de paix » avec les cousins fascistes, pacte adoubé par le Président du conseil, le socialiste Giovanni Giolitti.

Mais l’union de la gauche socialiste et fasciste ne dure pas. Fort de sa nouvelle respectabilité, Mussolini rompt le pacte en décembre 1921. Et, en 1922, après une marche sur Rome, il est nommé Président du Conseil. Les sociaux-démocrates, avec leur leader, Gabriello Carnezzza, entrent dans son gouvernement.

Et les fascistes engagent leurs premières mesures socialistes. Sur le modèle soviétique, l’Union des syndicats fascistes, dont la direction est donnée au syndicaliste révolutionnaire Edmondo Rossoni, devient le syndicat unique, seul habilité à embaucher et à fixer les conditions du travail, tandis que, par la Charte du Travail, le patronat est encadré par le parti. Un ministère des corporations contrôle toute la vie économique et le chef de chaque corporation est désigné par le ministre. La surveillance complète des territoires est organisée par des préfets et des Conseils communaux qui ne sont plus élus mais nommés par le gouvernement. Entre la surtaxe des « riches », les allocations familiales à la charge de l’employeur, la semaine de 40h, l’assurance contre les maladies, les premières colonies de vacances, les autoroutes, l’assèchement des marais… la popularité des fascistes grandit. Et le 6 avril 1924, malgré les mises en garde du Pape, ils ont 4,5 millions de voix, soit 65% des suffrages. Ce qui ne peut s’expliquer par les seules violences comme le note Matteotti avant son assassinat.

« Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État » : voilà alors la ligne politique de Benito Mussolini. Avec le parti unique, le contrôle de la société civile et de la famille, le culte du chef, l’ouvriérisme, la destruction de l’appareil administratif et policier, et, peu à peu la mise en cause du libre-échange, du protectionnisme, la mainmise sur les trois quarts de l’économie…et, finalement, l’antisémitisme, cerise rouge sur le gâteau révolutionnaire du totalitarisme.

Et où est l’extrême-droite monarchiste italienne ? Liquidée, sommée de se terrer ou entrée en résistance comme les Brigades de la flamme verte et le Fronte militare clandestino. Une résistance où elle retrouve les libéraux, les démocrates-chrétiens, les réformistes et, en 1941, les communistes, après la rupture du Pacte germano-soviétique passé en 1939 entre le fasciste Hitler et le communiste Staline, qui avait pour objectif de permettre l’accroissement de leur influence respective et de leurs territoires contre les démocraties libérales honnies.

5. Adolf Hitler : un révolutionnaire socialiste face aux cousins sociaux-démocrates, communistes et trotskistes

Adolf Hitler ? Il poussa la révolution socialiste au bout. Orphelin à 14 ans, il quitte le lycée sans le baccalauréat et tente, en vain, d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne où, un jour maçon, un autre dessinateur ambulant, il entre en contact avec les révolutionnaires socialistes qui pullulent dans les brasseries. Il y acquiert la détestation du capitalisme et de l’extrême-droite, liée aux Habsbourg. À la déclaration de guerre, en 1914, bien qu’il suive le virage belliciste des sociaux-démocrates allemands, il est réformé pour des problèmes pulmonaires. Parvenu néanmoins à devenir agent de liaison, il défend dans l’armée l’idée qu’il faut « anéantir » les « politiques », les « journalistes », les « bavards », les Habsbourg. Croix de fer, après avoir été blessé puis avoir survécu au gaz moutarde, il apprend à l’hôpital de Pasewalk que l’armistice a été signé : une trahison des politiques de l’extrême-droite qui gouverne autour de Guillaume II, avec le dernier chancelier allemand, Max de Bade.

L’occasion de devenir un leader socialiste lui est donnée par la république de Weimar, née à la chute de Guillaume II et dirigée par le social-démocrate Friedrich Ebert. Car, en janvier 1919, les communistes sont lancés depuis Moscou par Lénine et Trotski pour attaquer cette démocratie libérale « bourgeoise » et y imposer leur ordre. Hitler soutient Ebert et il devient responsable de la propagande du gouvernement bavarois. Comme l’écrira Goebbels dans Die Zweite Revolution : « Nous ne combattons pas le marxisme parce qu’il est un mouvement ouvrier, mais parce qu’il en est la défiguration », ajoutant : « Les seuls vrais socialistes de l’Allemagne, de toute l’Europe même, c’est nous ! ». Après la victoire de la république, en 1920, il devient coleader du Parti Ouvrier Allemand du socialiste Anton Drexler, parti qu’il dote ce parti d’un programme en 25 points, avec un versant nationaliste, dont le refus du Traité de Versailles, et un versant socialiste : un État intégral et égalisateur, par « l’étatisation de toutes les entreprises déjà groupées en trusts », « l’expropriation du sol sans indemnités » des grands propriétaires terriens, « l’expropriation des grands magasins », le refus des intérêts des placements financiers, la confiscation de tous les bénéfices de guerre, le nettoyage de l’armée… Puis, jugeant qu’il faut uen organisation plus centralisée sur le modèle communiste hérité d’Auguste Blanqui, il crée, sous sa seule direction le « Parti Allemand des Travailleurs nationaux et socialistes », le NSDAP. Il décide que le drapeau de ce parti sera rouge et qu’un svastika remplacera la faucille et le marteau, symbole d’une révolution socialiste qui ira jusqu’au bout pour construire l’Ordre Nouveau de l’Homme nouveau.

Admirateur de Mussolini, il soutient les grèves sociales et les émeutes. Il organise la « résistance passive » ouvrière à l’occupation de la Ruhr par les troupes belges et françaises. En 1923, il croit possible de prendre d’assaut la république de Weimar sur le modèle de la révolution bolchévique de 1917. Mais l’extrême-droite qui est derrière le gouverneur de Bavière, Gustav von Kahr, le met en échec, avec l’appui du centre chrétien et des sociaux-démocrates.

Arrêté et emprisonné, sa popularité monte. En mai 1924, son parti obtient près de 2 millions de voix et son livre, Mein Kampf est un succès de librairie. Reprenant les thèses des révolutionnaires français, il y défend l’inégalité des races contre l’égalité des droits, l’antisémitisme révolutionnaire contre les juifs responsables du capitalisme, l’État socialiste protecteur du peuple contre ses ennemis bourgeois.

Le programme du parti ? Nationaliste, évidemment, mais socialiste tout autant : nationalisation des grands domaines, expropriation sans indemnités des anciennes familles nobles, nationalisation des grands moyens de production et d’échange, en particulier de l’industrie lourde, contrôle de la propriété privée par la « synchronisation » des intérêts privés et publics décidée par l’État. Actions ? Il soutient la grève des métallurgistes en 1930, il déclenche la grève dans les transports en 1932… Résultats : son parti s’accroît, avec 400 000 membres et, aux présidentielles de 1932, il obtient 11,3 millions de voix, dépassé par le maréchal von Hindenburg, tandis que l’extrême-droite, avec son candidat, Theodor Duesterberg, qui sera plus tard interné dans le camp d’extermination de Dachau, obtient 6,8% des suffrages. En novembre 1932, il a 33% des voix et, le 28 janvier 1933, il est élu chancelier par la majorité du Parlement. Après l’incendie du Reichstag, le 27 février, et une dissolution, il obtient 43,9% des voix et est réélu chancelier par 441 voix contre 92.

Ferait-il alors une politique d’extrême-droite, néolibérale même ? Quand ça ? Si, à l’image des Thyssen et des Krupp, liés à l’industrie d’armement, certains espèrent des commandes, les entrepreneurs, y compris cela, préfèrent les partis d’extrême-droite et du centre. Ainsi, dès 1934, autour du vice-chancelier von Papen, ces milieux organisent la déstabilisation. En réaction, Hitler tue la plupart des collaborateurs de von Papen et du général von Schleicher, homme des industriels de la chimie, et les généraux liés à l’extrême-droite. Et, en septembre 1935, au congrès de Nuremberg, il dénonce « les éléments d’une stupide bourgeoisie réactionnaire qui n’apprendra jamais rien ».

Pour mâter l’ennemi bourgeois, les descentes du parti dans les entreprises se multiplient, des mouvements sociaux « spontanés » sont organisés contre les chefs d’entreprise, les « bourgeois » et leurs enfants sont attaqués jusque dans leurs domiciles. Les nationalisations se multiplient et la planification, sur le modèle communiste soviétique est décidée : c’est le « Plan de 4 ans » de Goering. À partir de 1935, toutes les entreprises sont placées sous la surveillance d’une section locale du Parti national-socialiste. Les livres de compte doivent être ouverts de façon permanente pour permettre le contrôle. Les entrepreneurs doivent fournir les preuves de leur action en faveur du Plan. Les S.S. sont, de droit, membres des conseils d’administration et ils peuvent les contrôler. Ils contraignent les ouvriers et les chefs d’entreprise à s’asseoir à la même table, c’est la « stratégie cantine ». L’héritage lui-même est sous contrôle par le droit de préemption de l’État. Libéral, vraiment ?

En digne héritier des socialistes révolutionnaires français, Adolf Hitler pousse l’antisémitisme révolutionnaire jusqu’au bout. Car la Shoah n’est pas un accident, ni même un acte irrationnel comme le prétendront les « intellectuels de gauche » d’après-guerre, pressés de cacher leur responsabilité dans l’abjection. Elle est la conséquence du socialisme révolutionnaire qui a lié le monde capitaliste au judaïsme, et qui a prétendu qu’il fallait détruire l’un et l’autre pour construire l’Homme Nouveau de l’Ordre Nouveau socialiste. Porteurs d’une culture plusieurs fois millénaire et d’un Livre qui dit de s’aimer les uns les autres, les juifs doivent disparaître. Et l’intellectuel révolutionnaire juif, à l’image de Marx ou de Trotski, qui, en vérité, était d’origine juive et s’appelait Bronstein, doivent vivre dans la haine de soi. 

6.Les vrais antifascistes et la falsification d’après-guerre 

Camp antifasciste, camp de gauche et d’extrême-gauche ? Diantre, mais quel est le chef incontesté de la lutte antifasciste dans le monde ? Un libéral, un partisan du capitalisme, un chrétien protestant, un opposant résolu aux socialistes : Winston Churchill. Avec lui, Franklin Roosevelt, un libéral social, un démocrate, un protestant, qui détestait les socialistes et défendait le capitalisme. Avec lui encore, un Charles de Gaulle, un conservateur de droite, un partisan du capitalisme, un catholique, un opposant au socialisme. Ce sont eux qui donnent les clefs de la victoire, y compris à Staline en lui offrant des armes quand celui-ci rompit son pacte avec ses cousins révolutionnaires nazis. Oui, même face à Hitler, je vois dans la résistance l’extrême-droite du général Beck et du comte von Stauffenberg, qui ont payé de leur vie leur tentative de liquider Hitler, je vois les catholiques, comme ceux de la « Rose blanche », je vois des protestants, comme ceux qui suivent Dietrich Bonhoeffer, je vois les libéraux et les chrétiens démocrates, des socialistes réformistes fidèles à leur humanisme. Mais, avant 1941, aucun dirigeant d’extrême-gauche, tous collaborateurs ou exterminateurs.

Loin de moi de nier le courage des communistes entrés dans la résistance après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne en 1941, mais le rôle de l’URSS de Staline dans la victoire ne peut conduire à oublier ni son copinage avec le national-socialisme, célébré par le pacte entre Staline et Hitler du 23 août 1939, ni son cousinage avec le fascisme, ni son antisémitisme. Ni à oublier l’envoi d’un message de félicitations du parti communiste, écrit par Maurice Thorez depuis Moscou à Hitler, quand ses troupes défilèrent sur les Champs Élysées, ni cette demande du communiste Jacques Duclos d’autoriser la publication de l’Humanité…Antifascistes, certes, parfois, mais potes à l’occasion.

Et où était cette extrême-gauche trotskiste dont Mélenchon est l’héritier, ? La plupart, comme ceux du Parti communiste internationaliste, appellent alors « terrorisme » les actes de résistance, suivant la dénomination des nazis et, à part une poignée qui s’engagera en décembre 1943, ces donneurs de leçons n’entrent pas dans la résistance. Et, aujourd’hui, pas un mot pour Ilan Halimi, pas un mot sur la jeune juive violée à Courbevoie, pas de mots pour dénoncer le massacre par le Hamas. Et, comme hier les fascistes diffusaient en France les images des bombardements alliés sur Hambourg ou Tokyo pour culpabiliser le camp de la liberté, eux, au nom de la population souffrante de Gaza, indéniablement meurtrie, ils prétendent qu’il faut arrêter la traque des tortionnaires islamistes, pourtant déterminés à continuer à violer, égorger, découper, à détruire les juifs et le monde. 

Non au fascisme, disent-ils ? Oui, j’y souscris. Donc, non, à l’extrême-gauche révolutionnaire. Dans ce marécage du « Front populaire », faudrait-il sauver les grenouilles socialistes ? Mais qui peut raisonnablement espérer qu’ils résisteront demain à une violente tempête alors qu’ils ont plié l’échine dans la brise très légère soufflée par un trotskiste qui a pu mesurer leur courage, sinon l’honneur qui les habite ? Curieux calcul.

Oui, pas une voix pour la gauche révolutionnaire, qu’elle s’habille de rouge ou de vert ce qui donne un curieux brun, ni pour ceux qui ne voit dans l’antisémitisme affiché jusqu’à l’abject qu’un « détail » dont il serait possible de s’accommoder. Et que m’importe les cris d’orfraie des « intellectuels de gauche » qui ont toujours préféré les sinistres Trotski, Castro ou Jean-Paul Sartre, aux amis de Winston Churchill, Ronald Reagan ou Raymond Aron, dont je suis. Que m’importe ces pétitions d’artistes qui hier chantaient pour Pétain ou jouaient des pièces antisémites : à Guitry et Arletty, je préfère Gabin et Romain Gary. Que m’importe ces sportifs qui dénoncent le racisme à condition qu’il soit exclusivement celui des blancs et qui prétendent défendre la France en fermant les yeux sur l’antisémitisme et en piétinant les valeurs de cette belle nation civique qui fut le navire amiral de cette Europe chrétienne qui a imposé l’abolition universelle de l’esclavage pratiqué par toutes les civilisations du monde, y compris les empires africains et le monde arabo-musulman où il ne reste aucun descendant des 7 millions d’esclaves.

Oui, Comme hier, alors que s’avance une période de chaos, toutes les composantes du camp de la liberté, des libéraux aux gaullistes en passant par les démocrates-chrétiens, peuvent diverger en leur âme et conscience sur ceux qu’il faut soutenir, mais non sur l’ennemi principal : les gauches révolutionnaires et leurs alliés daltoniens. Résister, il le faut et on le doit. Ce n’est pas seulement une question de bon sens mais de moralité, sinon de survie.

Par Yves Roucaute

Auteur de L’obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine.

Fascisme et antisémitisme d’extrême-gauche

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Le temps est venu d’en finir avec la falsification de l’histoire orchestrée après-guerre notamment par la figure de l’« intellectuel de gauche » qui imagine des fascistes partout, faute de voir la poutre dans son œil.

Par Yves Roucaute

Publié dans Atlantico, le 29 juin 2024  

« Non au Fascisme » ? J’acquiesce, mais en souriant un tantinet, car le fascisme n’est, à l’évidence, pas là où on le dit. Face à l’organisation de la violence, à l’antisémitisme, à cette volonté révolutionnaire de détruire l’ordre développée par La France Insoumise et de ses alliés Verts, face à leur silence quand des enfants juifs sont égorgés, des femmes enceintes éventrées, des bébés cuits, des jeunes filles violées par le Hamas…et quand on voit les socialistes en peau de lapin, réformistes et sociaux-démocrates courir le guilledou avec eux, il est difficile, ne pas songer au Tartuffe de Molière : « Couvrez ce fascisme et cet antisémitisme que je ne saurais voir, par un pareil objet, les belles âmes socialistes sont blessées ». Drôle de spectacle au demeurant, car, avant-guerre, aucun démocrate n’ignorait que le fascisme et le national-socialisme sont nés de la gauche révolutionnaire socialiste, et non de l’extrême-droite monarchiste et conservatrice. Et qu’ils sont associés à un antisémitisme de type nouveau, révolutionnaire et destructeur, infiniment plus radical que celui de l’extrême-droite conservatrice. Mais peut-être le spectacle offert signale-t-il que le temps est venu d’en finir avec la falsification de l’histoire orchestrée après-guerre jusqu’à cette duperie de l’ « affaire Dreyfus » par laquelle fut imposée la figure de l’« intellectuel de gauche », donneur de leçons morales, qui imagine des fascistes partout, faute de voir la poutre dans son œil.

Notez, avant d’entrer dans le vif de ce sujet osé, que je ne voudrais pas que les « intellectuels de gauche », si puissants dans les universités et les médias, même s’ils ne représentent plus rien dans le pays, puissent prendre ombrage de ce qui suit. Oui, je les assure que j’ai toujours trouvé admirable le sketch autour du dernier grand modèle d’ « intellectuel de gauche », celui de Jean-Paul Sartre. Résident à Berlin, de l’été 1933 à l’été 1934, à 29 ans, le fameux Jean-Paul buvait sa bière dans les cafés de cette ville sans jamais avoir eu un mot sur les tortures, les assassinats, la suppression des libertés civiles, la création de la gestapo, les autodafés, la traque des opposants, la destitution de centaines d’universitaires, les violences contre les juifs qui se déroulaient sous ses yeux. Cela prouve sa grandeur d’âme de gauche, j’en suis certain. D’ailleurs, à sa décharge, ayant, en 1943, obtenu la possibilité de faire jouer « Les Mouches », par une gestapo qui avait bien compris que les « mouches » à chasser de la ville étaient les juifs, il n’avait pas beaucoup de temps pour s’intéresser à ces « détails ». Et, après la guerre, non plus : avec les « intellectuels de gauche », il devait se consacrer à donner des leçons de morale contre le capitalisme, la bourgeoisie et les démocraties libérales en soutenant hardiment Staline et son goulag, Mao Zedong et de ses gardes rouges, les terroristes palestiniens et le système totalitaire castriste où tant d’autres belles âmes de gauche surent profiter de la samba qui couvrait agréablement les cris des milliers de suppliciés, prêtres et intellectuels, et ceux des dizaines de milliers d’enfants, de femmes, de vieillards « contre-révolutionnaires », noyés dans la mer, les barques soigneusement coulées par les « camarades » qui ne voulaient pas les voir fuir leur paradis socialiste. Bref, je souhaite dire toute l’admiration que j’ai pour les « intellectuels de gauche » qu’il faudrait inventer s’ils n’existaient pas.

Mais, par crainte de déplaire, je m’égare… Commençons par le commencement : l’antisémitisme révolutionnaire.

  1. L’antisémitisme Révolutionnaire

Il est curieux de voir la cécité de tant de commentateurs sur l’antisémitisme de l’extrême-gauche et leur confusion avec l’antisémitisme d’extrême-droite qui attribuait aux juifs le « meurtre » de Jésus Christ. Il faut peut-être leur signaler que de Jésus Christ, dès le XIXème siècle, les révolutionnaires socialistes, pour la plupart athées et violemment antichrétiens, ne veulent pas entendre parler. Leur antisémitisme est d’un type nouveau : il associe le capitalisme, qu’ils veulent détruire, et la culture juive, responsable et coupable du système honni. D’où les conséquences logiques.

1. Détruire le capitalisme et le judaïsme 

Toute la gauche révolutionnaire française est effet persuadée par cette idée clairement énoncée par Karl Marxdans la Question juive, qu’« en s’émancipant du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l’époque actuelle s’émanciperait d’elle-même ». Qu’il y ait eu une « question juive », jusqu’à Sartre, montre que l’éradication du « judaïsme réel » paraît une nécessité de la révolution. En janvier 1882, le gendre de Karl Marx, Paul Lafargue, dans L’ultimatum de Rothschildpeut écrire : « ce sont les descendants du pouilleux marchand de vieux habits de Francfort qui ont créé le crédit et la prospérité de la France, parce que, eux, si modestes encore en 1816, ont prélevé des centaines de millions sur la fortune sociale de la France (…) ». Tandis que le socialiste Alphonse Toussenel, disciple de Fourier, écrit dans Les Juifs, rois de l’époque : « J’appelle, comme le peuple, de ce nom méprisé de juif, tout trafiquant d’espèces, tout parasite improductif, vivant de la substance et du travail d’autrui. Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonymes. » Ce qui est aussi la position du socialiste Pierre Leroux pour lequel le juif est « odieux par son esprit de lucre et de spoliation ». Tous s’accordent avec le socialiste d’extrême-gauche, le blanquiste Auguste Chirac, qui publie Les rois de la république : histoire des juiveries, pour dire que l’antisémitisme est « un élément clef de la lutte des classes et de celle des Lumières contre l’obscurantisme chrétien. » Ce qui condit logiquement Humbert Alphonse, député socialiste, à défendre les auteurs des pogroms en Algérie : « des Français très modernes, libres penseurs pour la plupart » dit-il car un socialiste athée qui massacre des Juifs ne peut être un méchant homme…

2.L’invention de la race aryenne

Et c’est dans cette extrême-gauche française que le nazisme ira chercher sa nourriture. Car l’idée d’une race aryenne n’est pas d’extrême-droite mais d’extrême-gauche. On la doit au socialiste Auguste Blanqui, inventeur des théories racistes-socialistes, de la révolution violente par un parti militarisé et de la thèse de la dictature du prolétariat. Les juifs sont pour lui une race à détruire. Son disciple, le communard Albert Regnard, ne cesse de rappeler à sa suite l’ « excellence de la race aryenne », « seule capable d’accomplir la révolution sociale ». Proudhon n’est pas loin, voyant ui aussi, dans la population juive une « race », « cette race qui envenime tout en se fourrant partout ». Et c’est avec fierté que le blanquiste Ernest Granger, « nous aussi, après Blanqui et Tridon, nous sommes, philosophiquement, des antisémites. Nous pensons que le sémitisme a été funeste au génie aryen et nous déplorons que le sombre, persécuteur, impitoyable monothéisme juif ait triomphé des libres et naturalistes religions gréco-romaines. A cet égard, nous sommes même beaucoup plus antisémites que Drumont et Morès, car nous, nous n’oublions pas que le christianisme est une religion sémitique, fille du judaïsme, et nous avons une égale horreur du juif Jésus et du juif Moïse« . 

La légende rapportée après-guerre par les historiens socialistes sur Georges Vacher de Lapouge1 (854-1936), auteur préféré de Joseph Goebbels ne tient pas la route. Il serait d’extrême-droite ? Diantre : mais où et quand ? Car le bonhomme est un militant athée, socialiste affiché jusqu’à la fin de sa vie, candidat socialiste malheureux en 1888, fondateur de la section socialiste de Montpellier du Parti Ouvrier de Jules Guesde. Son engagement militant le porte à défendre le socialisme « arryaniste » et antisémite traditionnel des blanquistes, en particulier des théoriciens de la revue « Candide ». Lors de l’affaire Dreyfus, il publie l’Aryen, son rôle social (1899). Défenseur du progrès et des Lumières, la lutte des classes est pour lui une réalité sociale, comme la lutte des races et l’évolution naturelle qui révèlerait l’infériorité des métis et la supériorité naturelle de l’ « homo europeus ». L’État socialiste permettrait la sélection des meilleurs et l’élimination des parasites avec la victoire aryenne contre le capitalisme, les juifs et les chrétiens. Sous son influence, un autre socialiste, Ludwig Woltmann, ajoute au marxisme un matérialisme biologique darwinien qui le conduit, en 1898, à proposer une morale « matérialiste » qui célèbre les forces de la vie contre les juifs. Il écrit Marxisme et théorie de la race (1905) et Les Germains en France (1907) qui influenceront la politique raciale nazie et explique pourquoi Goebbels se réclame du marxisme jusqu’à la fin des années vingt.

Me pardonnera-t-on, de réfuter cette autre légende d’un Edouard Drumont, lui aussi maître penseur du nazisme, qui serait d’extrême-droite ? Les manuels socialistes le disent même « catholique » prétextant une conversion en 1880… Ils oublient de signaler qu’il quitte avec fracas le catholicisme, cette « église enjuivée », en 1886, pour rejoindre… les socialistes. Il est élu et réélu député, sur une liste de gauche socialiste en Algérie et il collabore à la Revue socialiste. Quand il dénonce Dreyfus dans la République, il est bel et bien socialiste. Dés 1886, dans son ouvrage majeur, La France juive, livre à partir duquel va se créer la « Ligue Antisémite » de Jules Guérin, il reprend les thèses d’Auguste Blanqui et de Marx : il faut éliminer l’esprit juif qui a influencé l’esprit chrétien et qui a permis le développement de la bourgeoisie via l’industrie et la banque. « En réalité, il n’y a pas deux partis politiques, il y a un régime général, il y a un système, le système capitaliste et juif auquel sont également affiliés les représentants des partis qui se disputent le pouvoir » écrit-il. En 1890, il perd les élections à Paris, battu par un candidat … d’extrême-droite, le baron René Reille. Mais il est élu député socialiste radical en Algérie en 1898, grâce au maire d’Alger, Max Regis qui n’avait pas accepté le décret Crémieux faisant des juifs des citoyens français à part entière, et qui appelle à arroser « l’arbre de la liberté de sang juif », cet arbre étant une référence aux jacobins qui avaient appelé à en planter partout. Lui-même souhaite un massacre de la Saint-Barthélemy contre les juifs. Applaudi encore par toute la gauche le 14 novembre 1898, il abandonne le camp socialiste en 1902 après avoir été battu par un libéral, parce qu’il lui reproche sa modération envers les juifs et de trahir la révolution.Jusqu’à la fin de sa vie, il célèbre Robespierre et les Lumières contre l’église « enjuivée ».

3.Les intellectuels de gauche jusqu’à Jaurès…

Les positons de la célèbre « Revue socialiste », qui crée le mythe de l’ « intellectuel de gauche », montre que le majeure partie des « intellectuels de gauche » sont entrainés par l’extrême-gauche dans l’antisémitisme. Dans cette revue socialiste officielle, le directeur Gustave Rouanet félicite Edouard Drumont parce que « sa guerre au capitalisme juif témoigne, sans doute, d’une préoccupation louable ».Benoît Malon qui avait présidé le congrès socialiste de Saint Etienne, en 1882, admirateur du même Edouard Drumont, écrit, en juin 1886 : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah. Jusqu’en 1893, un débat courtois oppose dans la revue ceux qui dénoncent la « juiverie » et ses « souillures », suivant en cela Regnaud, de ceux qui voudraient plus de modération, comme Robert Bernier qui admet néanmoins « je n’aime pas la juiverie », et ceux qui suivent le blanquiste Victor Jaclard qui dénonce l’erreur d’attribuer tout le mal capitaliste aux Juifs car, par exemple, dans l’affaire de Panama « le microbe juif n’a pas opéré seul ».

Même un Jean-Jaurès qui ne déteste pas la démagogie pour chercher les voix, n’est pas exempt de cette contagion antisémite révolutionnaire. Il est même expulsé de l’Assemblée nationale pour antisémitisme, en décembre 1884, après avoir dénoncé « la bande cosmopolite » à propos de l’affaire du scandale de Panama tandis que son journal, La petite république, appelait Joseph Reinach, journaliste parent de celui qui organisa le scandale de Panama, « youssouf » et qu’il évoque « les juifs rapaces comme cette bande de Rothschild ». En 1895, encore, à propos de La France juive de Drumont, il écrit, dans la Dépêche de Toulouse : « sous la forme un peu étroite de l’antisémitisme se propage en Algérie un véritable esprit révolutionnaire ».

4.L’affaire Dreyfus : l’acharnement des socialistes révolutionnaires 

Qu’en est-il de cette « affaire Dreyfus » ? Dans Souvenirs sur l’affaire, le socialiste réformiste Léon Blum, qui refusa toute compromission avec l’extrême-gauche, l’a constaté : l’acharnement antidreyfusard, vint d’abord de la presse de gauche. Ainsi, le directeur de « La libre parole », pôle antidreyfusard, est le socialiste Edouard Drumont déjà évoqué, son gérant, est le communard Millot, et son intellectuel le plus fameux est Hugues Clovis, député socialiste, qui adhère à la « Ligue des patriotes » de Déroulède, et qui collabore aussi à « La délivrance du peuple », tout autant antisémite. Autres médias en pointe, ceux d’Henri Rochefort, député d’extrême-gauche très populaire, qui fonde la Lanterne dans lequel il n’hésite pas à dénoncer « le triomphe de la juiverie » en 1869. Il poursuivra sur cette ligne en fondant ensuite La Marseillaise, et deLe journal du peuple. Quant au fameux journal « L’antisémitique », dont le premier numéro titrait, « Le Juif, voilà l’ennemi !», il deviendra Le péril social en 1884, associant juifs et capitalisme, et il était orienté par le proudhonien Auguste Chirac et le fouriériste Georges Duchêne qui, dans La spéculation devant les Tribunaux, avait dénoncé en 1867, « le capitalisme, le parasitisme, la juiverie, l’agiotage ».

Ces socialistes parlent, certes, mais ils agissent aussi. Au début de l’affaire, les manifestations d’étudiants et d’ouvriers antidreyfusards sont organisées par la gauche dans tout le pays contre les « gros », les « Juifs » et la « république panamiste » dont Alfred Dreyfus serait le symbole. La Dépêche du midi, journal radical socialiste, voit dans ce combat un bon moyen de donner aux candidats socialistes un fort soutien populaire. C’est pourquoi Ernest Roche, Président du Parti Républicain socialiste français, entraine ses « camarades » à rejoindre le mouvement antidreyfusard. 

La « Ligue antisémite de France » ? Elle n’a rien d’extrême-droite : elle a été créée par Jules Guérin. Or, Guérin est un ancien communard. Il affiche un antisémitisme violent en 1892, lors d’une manifestation du syndicat de la boucherie contre « ces grands capitalistes cosmopolites qui veulent détruire une industrie traditionnelle et corporative ». Car tout problème social est l’occasion pour nourrir la haine anti juive.

Mais alors qui est dans le camp de la défense d’Alfred Dreyfus dès le départ ? Comme le rappelle Léon Blum, c’est la droite humaniste, chrétienne et libérale. 

Qui a été le premier défenseur d’Alfred Dreyfus ? Son geôlier, le commandant Ferdinand Forzinetti, catholique pratiquant, qui lui redonna du courage par son affection, alors qu’abattu par tant de haine, il voulait mettre fin à ses jours. Il « sut allier les devoirs stricts du soldat aux sentiments les plus élevés de l’humanité » dira de lui, ému, Alfred Dreyfus. Et qui s’empare du cas Dreyfus pour dénoncer l’ignominie ? Auguste Scheurer-Kestner auquel Zola rendre un hommage solennel car il lui a révélé l’injustice : or, c’est un protestant alsacien, profondément croyant et farouche opposant des socialistes. Ils arrivent à convaincre Émile Zola. Et c’est dans l’Aurore où ne se trouvent aucun révolutionnaire « où toutes les opinions libérales, progressistes, humanitaires » peuvent s’exprimer dit son fondateur, que Zola peut écrire en janvier 1898 son « J’accuse »

Et le républicain libéral protestant Ludovic Trarieux, qui rouvre le procès en dénonçant ce qu’il appelle « la monstruosité » est un garde des sceaux antisocialiste, qui avait même refusé l’amnistie pour les communards, mais qui a créé la Ligue française pour la défense des droits de l’homme avec le catholique Paul Viollet et le protestant Joseph Reinach pour rassembler tous les républicains, de la gauche réformiste à la droite. Et ils entrainent Raymond Poincaré, Jean casimir-Perrier, Pierre Waldeck-Rousseau, Lucien Herr et bien d’autres dans le camp dreyfusard. 

Et, alors qu’il arrive rarement pour un Pape d’intervenir à l’occasion d’un « fait divers », Léon XIII dénonce, dans Le Figaro du 15 mars 1899, ceux qui tentent de renverser l’ordre social en utilisant Dreyfus comme prétexte. Il assimile même la condamnation de Dreyfus à celle du Christ. Et alors, des plus hauts dignitaires de l’église à l’impératrice Eugénie, des princes aux prêtres, c’est un formidable mouvement de soutien à Dreyfus qui naît. Le seul journal catholique à rester antidreyfusard est La Croix qui est alors sous la coupe des socialistes : son directeur, le père Bailly, influencé par eux, croit ainsi défendre les « pauvres » contre les juifs. Il est débarqué par Léon XIII. 

Et qui répond au manifeste antisémite des socialistes, La France juive de Drumont ? Pas un seul socialiste. Mais l’écrivain catholique Léon Bloy, avec Le salut par les juifs, en 1892, et, l’année suivante, Anatole Leroy-Beaulieu, avec son admirable Les juifs et l’antisémitisme, suivi de L’antisémitisme. Et qui a transporté cette bataille sur le champ politique ? Non pas les socialistes mais Georges Clémenceau, aidé par le journaliste Bernard Lazare, un juif libertaire-libéral qui exécrait l’étatisme des révolutionnaires socialises.

Oui, il en fallait du courage pour être dreyfusard face aux « intellectuels de gauche » révolutionnaires.

5.Quand le vent tourne… les socialistes tournent aussi

Et c’est seulement quand le vent commença à souffler dans le bon sens, que l’on vit rappliquer les socialistes en nombre dans ce camp dreyfusard. Hélas ! la suite le montra : si les réformistes jurèrent qu’on ne les y reprendrait plus, les révolutionnaires ne voulurent, pas plus qu’hier, combattre l’antisémitisme, mais seulement profiter de l’occasion pour dénoncer l’État bourgeois, l’armée et les églises avec le même objectif de destruction de la démocratie libérale et du capitalisme. 

Ce qui eut pour conséquence paradoxale de ranimer l’antisémitisme d’extrême-droite qui n’avait évidemment pas disparu et qui prétendit ainsi défendre l’armée et la France contre les révolutionnaires. Et ainsi est née cette falsification de l’histoire qui passa aux oubliettes le jeu de l’extrême-gauche révolutionnaire et qui fabriqua l’« intellectuel de gauche » donneur de leçons. 

Qu’un ex-trotskiste, Mélenchon se satisfasse de cet antisémitisme et des violences de ses partisans et de ses alliés verts, comment alors s’en étonner ? Oui, il est resté révolutionnaire et il n’a rien oublié de ses classes marxistes. Il veut la destruction de cette démocratie libérale et du capitalisme auquel il associe le mode de vie juif. Le chaos le ravit, il en attend beaucoup. Il a déjà pu mesurer à quel point les socialistes d’aujourd’hui sont faibles et lâches, courbant l’échine au premier grognement, le regard tourné vers les suffrages plutôt que vers la potence qui les attend s’il parvenait à l’emporter. Il leur faudrait un Jules Guesde, un Jean Moulin, un Léon Blum, un Michel Rocard ? Non : une conscience suffirait.

Par chance pour la France, face à ce danger principal et immédiat, face à ce cortège de haines antisémites porté par ce Nouveau Front Populaire, l’arc républicain peut renvoyer cette alliance immorale avec les rouges et les verts dans les marécages d’où elle n’aurait jamais dû sortir.

Halte ! me disent les « intellectuels de gauche » du pseudo Front Populaire, le jabot gonflé, vous évoquez une alliance contre nous des libéraux, des chrétiens démocrates, des gaullistes, des radicaux, des réformistes antirévolutionnaires avec les fascistes même de l’extrême-droite, du Rassemblement National ?

Le fascisme à l’extrême-droite ? Je crains le quiproquo…D’où ce qui suit…

Par Yves Roucaute

Auteur de L’obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine.

La seconde partie de cet article sera publiée ce dimanche 30 juin 2024 sur le site d’Atlantico 

Israel/Gaza: The truce? No. Peace? Yes…It’s just a question of knowing the keys 

By Pr Dr Yves ROUCAUTE

Article published on Atlanlico news webside, November 2, 2023

Peace? Yes. The solution could be easy: Hamas should surrender and release the hostages. But this is obviously not the case. So is the road to peace impossible? I don’t think so. It can and it will. But it cannot be achieved without first making the right diagnosis: this war is neither a war between civilizations, nor a war of conquest between two states, but a war of civilization against the abject. A war that should bring together all civilized beings, whatever their culture, from Paris to Moscow, from Ryad to Berlin, Muslims, Christians, Buddhists, Shinto, atheists… all the colors of civilization.

Step 1: Diagnosis

Yes, abjection is here, and it is the enemy to be destroyed. Babies with their heads cut off, dismembered human bodies, Jews tied up and burned alive, pregnant women stale alive with their fetuses ripped out before their very eyes, children chased into their bedrooms to be shot, loving couples slaughtered in their beds, corpses of old men beaten, young girls raped and then killed… Tormentors exulting with their hands soaked in human blood, and their families congratulating them on the phone, live – the magic of live – on exterminating Jewish humans, drunk with the death drive, drunk with hatred, drunk with evil… And to win peace, we must begin by showing the images of horror, as we showed those of Mauthausen, Auschwitz and Dachau to the Germans and Austrians yesterday, as General Patton did on April 15, 1945, when he demanded that the mayor of Weimar show the inhabitants of his town around Buchenwald. As did Eisenhower, who demanded that every unit not at the front visit a camp. « We’re told that the American soldier doesn’t know what he’s fighting for. Now, at least, he’ll know what he’s fighting against. This is what we’re fighting against. This is the message that the souls of the dead send, so that we don’t confuse justice with vengeance, and bury the horror in a modesty that censors images, or in an unseasonable pride that believes it can conceal Israel’s fragility or the incompetence of an incapable Israeli government.

Yes, peace begins with facts. And the fact that Hamas is not a Palestinian resistance group, but a savage horde that propels abjection, organizing a ruthless totalitarianism against the Palestinians of Gaza. So much for the fantasies of Mélenchon’s Unsubmissive Abjection Party and the despicable Agence France-Presse who refuses to call Hamas a terrorist organization. Hamas is a totalitarian organization that forbids women access to schools and enforces the full veil, that prohibits freedom of the press and the right to demonstrate, that tortures and murders opponents, just as it murdered all the members of the PLO, that plunges its civilian population into misery, seizing international aid for its own benefit, and that engages them in the desolation of war. No, they do not represent the Arab world, nor the 1.4 million inhabitants of Gaza, out of 9.3 million. Supported by only around 29% of Gaza’s population, these butchers are a minority.

And Hamas are not « the » Muslims. There’s nothing Muslim about them. Show me the suras in the Koran that say babies’ heads should be cut off and women raped, rather than « Peace be upon Noah in all the universe », « Peace be upon Abraham », « Peace be upon Moses and Aaron », « Peace be upon Elijah and his followers », peace be upon Christians too? Where would this God of hatred be, rather than this « merciful and loving » God? Of course, it’s always possible to detach the suras from their context, especially the statements attributed to Mohammed when he was at war. Certainly, as a Christian, I find that certain suras are sometimes difficult to reconcile with my vision of God, women and secularism, but none of them justifies the pleasure of killing. From Cairo to Riyadh, everyone in their soul feels that the Hamas militant is not a « barbarian », which meant only « foreigner » to the Greeks, but a savage beast that has lost all humanity, a beast to be eradicated.

Step 2. Just war

The second stage of peace follows on from this. After this observation: the war against abjection is imperative. And since it is a war of civilization, the objective is not the victory of a state but that of civilization, not to win the war but to win the peace, what I have elsewhere called the « peace of humanity ».

Don’t you want to eradicate Hamas the way we eradicated National Socialism in Germany? Then you’ll have war tomorrow, and an even more ruthless war at that. Because what the members of this organization and the Iran that arms them want, they’ll want again tomorrow. Even more deadly, because the means made available to these despicable forces will be even more destructive. Stop pretending to believe in the « evil peace » once denounced by Thomas Aquinas, a peace that lasts only as long as the balance of power. Yes, you can sign the Munich Treaties galore, and send aid in the belief that you’re buying peace: you’re only buying yourself a good soul at a bad price. You don’t make peace with crime, you fight it; you don’t compromise with terrorism, you terrorize it; you don’t negotiate with abjection, you eradicate it. When abjection has invaded the mind to the point of extinguishing all light, to the point of enjoying the act of death, the only solution is to put to death the savage body that carries this desire for death. With sadness, but with determination.

Are you afraid the world will go up in flames if you continue to intervene? First of all, fear your own destruction if, in the face of such infamy, mankind were to show an insignificant weakness, worthy of those illnesses from which decadent nations suffer and which no longer even find in themselves the virtue to defend themselves. If Israel stopped fighting, imagine the cries of victory from the world’s partisans of abjection, imagine the lawless districts of France and Belgium, imagine the insecurity of our liberal democracies, imagine the hope in Yemen of putting an end to Ryad and the Pakistani Islamists of putting an end to the American alliance.

Should we create two states now? Who are we kidding? Would France allow a state to be built on its doorstep, with the aim of exterminating its citizens? Should we also help it, as we did yesterday by allowing the Hamas regime to buy and manufacture weapons, to spread hatred all the way to elementary school, where textbooks present the extermination of the Jews and the destruction of the West as a divine demand, and let it play, for the undistracted part, the protector of the population, with its social aid networks?

You want a truce because you fear for the lives of thousands of civilians in Gaza? I understand your compassion. That’s why, by the way, playing on your honorable sensibilities, Hamas is replaying the propaganda trick of the German Nazis, Japanese fascists and Petainists who showed images of the dead during the bombings of Saint Nazaire, Hamburg and Tokyo. These bastards turn those who made the horror and those who suffered it into opposites, just as yesterday they turned those who put Europe in irons, made the extermination camps, organized the Nanking massacres and those who tried to liberate humanity from ignominy into opposites. But fear the worst if you follow France, which has just voted in favor of the UN motion put forward by Jordan, which killed 10,000 Palestinians in 1971. A motion which even refuses to associate this truce with a condemnation of Hamas. Would France accept that, after 10 Bataclan, murderers reigning on its borders are swooning with ease, ready to reconstitute their forces in the truce, ready to start the massacre again tomorrow, sending their missiles day and night over Paris and Marseille? Like yesterday, when French deputies, having lost all dignity, all sense of honor, all duty to uphold France’s universal values, voted for full powers for Pétain and accepted a truce with abjection? For a few votes, the road to shame. And Germany abstained? Wonderful too: supported by those obscurantist reds and greens who idolize nature and want to save the planet with decrees, rather than save humanity, they reproduce without shame the ideology which holds that a Jew is worth less than an acre of their sacred forest. Yes, I can only see Austria, Croatia, the Czech Republic and Croatia on the road to honor, and I fear this Europe of cowards ready to let go of the morbid impulses that threaten to destroy it.

You want a humanitarian corridor? Good for you. But let’s cut the bullshit: a corridor under control. Under the strict control of the Red Crescent or the Red Cross, because no one is fooled by Hamas’s claim: it’s for its troops that it wants this aid, not for the population it has been plundering and terrorizing for ages. A humanitarian corridor, yes, not a dehumanization corridor.

Finally, do you fear for the lives of the hostages? I do too. These despicable people know the humanity in us. They enjoy our suffering and intend to take advantage of it to drive the camp for the liberation of Gaza from the reign of morbid impulses, to give in. This will allow them to continue tomorrow with other massacres, other kidnappings, other blackmail that will lead them to a new pleasure and us to eternal impotence. The truth is, they didn’t take 239 Israelis hostage, they took humanity with Israel. Only weak nations can give in. Strong nations are forced to set themselves the goal of destroying the savage horde, with as few innocent deaths as possible, and, on the way, to do everything in their power to free the hostages. And those who bet on the weakness of true humanists should remember the likes of Charles de Gaulle, Winston Churchill and Ronald Reagan, who demonstrated that the strength of arms lies in the strength of the soul, and prayed for a loving God to forgive their mistakes and the unwitting destruction of innocent lives.

Step 3: Human peace and reconstruction: the Arab key

After war, peace. And what kind of peace? Because wars can never be won, only peace. And whoever wins without worrying about the aftermath, as the Allies did in 1918 with the iniquitous Treaty of Versailles, humiliating the vanquished without being forgiven for the death they gave, or forgetting the necessary self-recognition that every nation desires, is preparing for the next war. In this way, the pride of victory gives hatred the pretext it needs to feed itself again and again, as we saw in Germany in 1933, where the National Socialists used this pretext to justify their abjection, where the cowards found the excuse for their alliance. And so it is today, too, with this tartuffery that transforms « pretext » into « cause », as if the Treaty of Versailles were the cause of the concentration camp abjection and justified it, as if the misfortune of many Palestinians in Gaza were the « cause » of the horror and justified it.

Yes, two states, that’s the horizon. But this is only possible if the Palestinian state is itself a pacified, demilitarized state, rediscovering in its schools the distinction between the abject and the civilized, preferring cooperation to death. And, in exchange, reconstruction aid will be possible, as it was for post-war Germany. Rebirth instead of humiliation, recognition of Palestinian identity instead of denial. This is what I was hoping for back in January 1993, in Tunis, with the Crises magazine group I had founded, when we took part in meetings between Yasser Arafat and Yael Dayan, who revealed to us – alas! that we were wrong, that the PLO didn’t really want peace, preferring to receive aid subsidies for confrontation.

But this possible state cannot be achieved without the help of our Muslim brothers in humanity. In this war of civilization against abjection, they are the key, hence the importance of sharing the diagnosis with them. I see no other solution. I don’t know what the regime of this Palestinian state would be, because it’s up to the Palestinians to choose, but logic says the objective and its means. Instead of offering hatred, ignorance of the other and submission, the aim is to bring reconstruction, recognition of the Palestinians and freedom.

Yet such a state is only possible, in the first phase, if it is controlled, sponsored, under protectorate – I dare use that word – by countries that also want peace with Israel, such as Egypt, Saudi Arabia, whose dreams of cooperation have been sabotaged by Iran, and other countries that would be donors to the reconstruction, perhaps the pluralist Indonesian republic, home to the world’s largest Muslim population, or the constitutional monarchy of Morocco. Do we believe that the mass of Gaza’s population aspires to anything other than a good life for itself and its children? Do we think that they would still hate Israel if it became the building force of a cooperative state, proud of its culture and respectful of its own diversity? Yes, a sort of international Marshall Plan for the rebirth of Palestinian civilization against abjection. A declared objective of Israel’s moral army, setting the “peace of humanity” as the ultimate goal of this war. A clear signal to the world’s death drives that they can never prevail. Humanity, yes, humanity, first and foremost through a lasting peace, a “peace of humanity”.

Pr. Dr Yves Roucaute, Philosopher, University Professor, PhD in Political Science, PhD in Philosophy, “agrégé” of Philosophy and “agrégé” of Political Science, author of numerous books, including « L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine » (« Green Obscurantism, the true story of the human condition »), éditions du Cerf.

Israël / Gaza : Les clés de la paix existent. Encore faut-il savoir les reconnaître

Par Yves ROUCAUTE, philosophe, Professeur des universités, agrégé de philosophie et de science politique, PhD philosophie, PhD Science politique auteur de « L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Publié, le 2 novembre 2023, dans (cliquer sur le lien): Atlantico.

La paix ? Oui. La solution pourrait être aisée : que le Hamas se rende et libère les otages. Il n’en est rien, évidemment. Alors la voie de la paix est-elle impossible ? Je n’en crois rien. Elle se peut et s’imposera. Mais elle ne se peut sans que soit posé d’abord le bon diagnostic : cette guerre n’est ni une guerre entre civilisations, ni une guerre de conquête entre deux États, mais une guerre de la civilisation contre l’abject. Une guerre qui devrait rassembler tous les êtres civilisés, quelle que soit leur culture, de Paris à Moscou, de Ryad à Berlin, musulmans, chrétiens, bouddhistes, shintoïstes, athées…toutes les couleurs de la civilisation.

Oui, l’abjection est là et elle est bien l’ennemi à abattre. Bébés aux têtes coupées, corps d’humains démembrés, juifs attachés et brûlés vifs, femme enceinte éventrée vivante au fœtus arraché sous ses yeux, enfants pourchassés jusque dans leurs chambres pour y être abattus, couples d’amoureux éxécutés dans leur lit, cadavres de vieillards battus, jeunes filles violées puis tuées…Tortionnaires qui exultent les mains trempées dans le sang humain et ces familles qui les félicitent au téléphone, en direct, la magie du direct, d’exterminer de l’humain juif, ivres de pulsions de mort, ivres de haine, ivres de mal…Et pour gagner la paix, il faut commencer par montrer les images de l’horreur, comme hier on montra celles de Mauthausen, d’Auschwitz, de Dachau aux Allemands et aux Autrichiens, comme le fit, le 15 avril 1945, le général Patton, qui exigea du maire de Weimar qu’il fasse visiter Buchenwald aux habitants de sa ville. Comme le fit Eisenhower qui exigea de chaque unité qui n’était pas en sur le front de visiter un camp. « On nous dit que le soldat américain ne sait pas pourquoi il combat. Maintenant, au moins, il saura contre quoi il se bat ». Voilà ce contre quoi on se bat. Voilà le message que les âmes des morts envoient pour que nous ne confondions pas justice et vengeance, et que nous n’ensevelissions pas l’horreur dans une pudeur qui censure les images ou dans un orgueil hors de saison qui croit pouvoir dissimuler la fragilité d’Israël ou l’incompétence d’un gouvernement israélien incapable.

Oui, la paix commence par les faits. Et ce constat que le Hamas ce n’est pas un groupe de résistance palestinienne mais une horde sauvage qui propulse l’abjection, organisateur d’un totalitarisme sans pitié des Palestiniens de Gaza. Tant pis pour les fantasmes du parti de l’abjection Insoumise de Mélenchon et de l’ignoble Agence France-Presse. Le Hamas est une organisation totalitaire qui interdit aux femmes l’accès aux écoles et contraint le voile intégral, qui interdit la liberté de la presse et le droit de manifester, qui torture et assassine les opposants, comme il a assassiné tous les membres de l’OLP, qui plonge sa population civile dans la misère, s’emparant à son profit des aides internationales, et qui l’engage dans la désolation de la guerre. Non, ils ne représentent pas le monde arabe, ni les 1,4 millions d’habitants de Gaza, sur 9,3 millions. Soutenus seulement par environ 29% de la population de Gaza, ces bouchers sont minoritaires.

Et le Hamas ne sont pas « les » musulmans. Ils n’ont même rien de musulman. Que l’on me montre dans les sourates du Coran, celles où l’on dit qu’il faut couper la tête des bébés et violer les femmes, plutôt que « Paix sur Noé dans tout l’univers ! », « Paix sur Abraham ! », « Paix sur Moïse et Aaron ! », « Paix sur Elie et ses adeptes », paix aux chrétiens aussi ? Que l’on me montre où serait ce Dieu de haine plutôt que ce Dieu « miséricordieux et plein d’amour » ? Certes, il est toujours possible de détacher les sourates de leur contexte, en particulier les propos prêtés à Mahomet quand il est en guerre. Certes, en chrétien, je constate que certaines sourates sont parfois difficilement compatibles avec ma vision de Dieu, de la femme et de la laïcité, mais, aucune ne justifie la jouissance de donner la mort. Que m’importe au demeurant les interprétations, du Caire à Ryad, chacun sent bien dans son âme, que le militant du Hamas n’est pas « barbare », ce qui signifiait seulement l’« étranger » chez les Grecs, mais une bête sauvage qui a perdu toute humanité, une bête à éradiquer.

2ème temps. La guerre juste

Le second temps de la paix en découle. Après ce constat : la guerre à l’abjection s’impose. Et puisque c’est une guerre de la civilisation, l’objectif n’est pas la victoire d’un État mais celle de la civilisation, il n’est pas de gagner la guerre mais de gagner la paix, ce que j’ai appelé ailleurs la « paix d’humanité ».

Vous ne voulez pas éradiquer le Hamas comme on éradiqua le national-socialisme en Allemagne ? Alors, vous aurez demain la guerre, et une guerre plus impitoyable encore. Car ce que veulent les membres de cette organisation et l’Iran qui les arme, ils le voudront encore demain. Plus meurtriers même car les moyens mis à la disposition de ces forces abjectes seront plus destructeurs encore. Cessez de feindre de croire aux « paix mauvaises », dénoncées jadis par Thomas d’Aquin, celles qui ne durent le temps d’un rapport de forces. Oui, vous pouvez signer les Traités de Munich à gogo, envoyer de l’aide en croyant acheter la paix : vous vous achetez seulement une belle âme à mauvais compte. On ne pactise pas avec le crime, on le combat, on ne transige pas avec le terrorisme, on le terrorise, on ne négocie pas avec l’abjection, on l’éradique. Quand l’abjection a envahi l’esprit au point d’y éteindre toute lumière, au point de jouir d’effectuer la mort, la seule solution est de mettre à mort le corps sauvage qui porte ce désir de mort. Avec tristesse mais avec détermination.

Vous craignez l’embrasement du monde en cas de poursuite de l’intervention ? Craignez d’abord votre destruction si, face à pareille infamie, l’humanité montrait une faiblesse insigne, digne de ces maladies dont souffrent ces nations décadentes qui ne trouvent même plus en elle la vertu de se défendre. Qu’Israël cesse les combats alors imaginez les cris de victoire des partisans de l’abjection dans le monde, imaginez les quartiers de non-droit français ou belges, imaginez l’insécurité de nos démocraties libérales, imaginez l’espoir au Yémen d’en finir avec Ryad et des islamistes pakistanais d’en finir avec l’alliance américaine.

Faudrait-il créer deux États maintenant ? De qui se moque-ton ? La France accepterait-elle de laisser se construire à ses portes un État dont l’objectif serait l’extermination de ses citoyens ? Faudrait-il l’aider en plus, comme on le fit hier en permettant au régime du Hamas d’acheter des armes et en fabriquer, pour diffuser la haine jusqu’aux écoles primaires où les manuels présentent l’extermination des juifs et la destruction de l’Occident comme une exigence divine, et le laisser jouer, pour la part non détournée, au protecteur de la population, avec ses réseaux d’aide sociale ?

Vous voulez la trêve car vous craignez pour la vie de milliers de civils à Gaza ? Je comprends votre compassion. Voilà pourquoi, d’ailleurs, jouant sur votre honorable sensibilité, le Hamas rejoue le coup de la propagande des nazis allemands, des fascistes japonais et des pétainistes qui montraient les images des morts lors des bombardements de Saint Nazaire, d’Hambourg et de Tokyo. Ces salauds renvoient dos à dos ceux qui ont fait l’horreur et ceux qui l’ont subie, comme, hier, ils renvoyaient dos à dos ceux qui avaient mis l’Europe dans les fers, fait les camps d’extermination, organisé les massacres de Nankin et ceux qui tentaient de libérer l’humanité de l’ignominie. Mais craignez alors le pire si vous suivez la France qui vient de voter la motion de l’O.N.U. présentée par la Jordanie qui, en 1971, a tué 10 000 Palestiniens. Une motion qui refuse même d’associer cette trêve à une condamnation du Hamas. La France accepterait-elle que des assassins régnant à ses frontières, après 10 Bataclan, se pâment d’aise, prêts à reconstituer leurs forces dans la trêve, prêts à recommencer demain le massacre, à envoyer ses missiles jour et nuit sur Paris et Marseille ? Comme hier quand lesdéputés français ayant perdu toute dignité, tout sens de l’honneur, tout devoir de porter haut les valeurs universelles de la France, votaient les pleins pouvoirs à Pétain et acceptaient la trêve avec l’abjection ? Pour quelques voix, le chemin de la honte. Et l’Allemagne s’est abstenue ? Formidable aussi : portée par ces obscurantistes rouges et verts qui idolâtrent la nature et veulent sauver la planète à coups de décrets, plutôt que sauver l’humanité, ils reproduisent sans fards l’idéologie qui veut qu’un juif vaille moins qu’un arpent de leur forêt sacrée. Oui, je ne vois sur le chemin de l’honneur que l’Autriche, la Croatie, la Tchéquie et la Croatie et je crains cette Europe de lâches prêt à lâcher la bride aux pulsions morbides qui menacent de la détruire.

Vous voulez un couloir humanitaire ? Bravo.. Mais cessons les tartufferies : un couloir sous contrôle. Sous contrôle strict du Croissant rouge ou de la Croix rouge car nul n’est dupe de cette revendication du Hamas : c’est pour ses troupes qu’il veut cette aide, pas pour la population qu’il pille et terrorise depuis des lustres. Un couloir humanitaire, oui, pas un couloir de déshumanisation.

Enfin, vous craignez pour la vie des otages ? Je le crains aussi. Ces abjects savent l’humanité en nous. Ils jouissent de notre souffrance et comptent en profiter pour conduire le camp de la libération de Gaza du règne des pulsions morbides, à céder. Cela pour leur permettre de poursuivre demain d’autres massacres, d’autres enlèvements, d’autres chantages qui les conduiraient à une nouvelle jouissance et nous, à une éternelle impuissance. En vérité, ils n’ont pas pris 239 israéliens en otages mais l’humanité avec Israël. Seules des nations faibles peuvent cèder. Les nations fortes sont contraintes de se fixer l’objectif de détruire la horde sauvage, avec le moins de morts innocentes possibles et, en chemin, de tout faire pour libérer les otages. Et ceux qui parient sur la faiblesse des vrais humanistes devraient se souvenir des Charles de Gaulle, Winston Churchill et Ronald Reagan qui ont démontré que la force des armes se trouve dans la force de l’âme, et qi ont prié pour qu’un Dieu d’amour pardonne leurs erreurs et la destruction involontaire de vies innocentes.

3ème temps : la paix d’humanité et la reconstruction : la clef arabe

Après la guerre, la paix. Et quelle paix ? Car on ne gagne jamais les guerres, on peut seulement gagner la paix. Et qui emporte la victoire sans se soucier des lendemains, comme le firent les alliés en 1918, avec l’inique Traité de Versailles, en humiliant le vaincu, sans se faire pardonner la mort donnée, ou oubliant la nécessaire reconnaissance de soi que désire toute nation, prépare la prochaine guerre. Ainsi, donne-t-on par son orgueil de vainqueur à la haine le prétexte dont elle se nourrit pour toujours renaître, comme on le vit dans l’Allemagne de 1933, où les nationaux-socialistes ont utilisé ce prétexte pour justifier leur abjection, où les lâches ont trouvé l’excuse de leur alliance. Ainsi aujourd’hui aussi, on voit cette tartufferie qui transforme le « prétexte » en « cause », comme si le Traité de Versailles était la cause de l’abjection concentrationnaire et la justifiait, comme si le malheur de nombre de Palestiniens de Gaza était la « cause » de l’horreur et la justifiait.

Oui, deux États, voilà l’horizon. Mais ce n’est possible que si l’État palestinien est un État lui- même pacifié, démilitarisé, retrouvant jusque dans ses écoles la distinction entre l’abject et le civilisationnel, préférant la coopération à la mort. Et, en échange, seront possibles les aides à la reconstruction, comme on le fit pour l’Allemagne de l’après-guerre. La renaissance au lieu de l’humiliation, la reconnaissance de l’identité palestinienne ou lieu de sa négation. Ce que je souhaitais déjà en janvier 1993, à Tunis, avec le groupe de la revue Crises que j’avais fondée, quand nous avions participé aux rencontres entre Yasser Arafat et Yaël Dayan qui nous avaient révélés, hélas ! que nous nous trompions, que l’OLP ne voulait pas vraiment la paix préférant toucher les subsides des aides à l’affrontement.

Mais cet État possible ne se peut sans l’aide de nos frères en humanité musulmans. Dans cette guerre de la civilisation contre l’abjection, ils sont la clef, d’où l’importance de leur faire partager le diagnostic. Je ne vois aucune autre solution. Je ne sais quel serait le régime de cet État palestinien ainsi conçu, car c’est aux Palestiniens de le choisir, mais la logique dit l’objectif et son moyen. Au lieu d’offrir la haine, l’ignorance de l’autre et la soumission, il s’agit d’apporter la reconstruction, la reconnaissance des Palestiniens et la liberté.

Or un tel État ne se peut, dans une première phase, que s’il est contrôlé, parrainé, sous protectorat, j’ose ce mot, par des pays qui veulent eux aussi la paix avec Israël, comme l’Égypte, l’Arabie Saoudite dont les rêves de coopération ont été sabotés par l’Iran, et d’autres pays qui seraient donateurs de la reconstruction, la république indonésienne pluraliste peut-être, où se trouve la première population musulmane du monde, ou la monarchie constitutionnelle marocaine. Croit-on que la masse de la population de Gaza aspire à autre chose qu’au bien- vivre de ses enfants et d’elle-même ? Croit-on qu’elle serait encore dans la haine d’Israël si celle-ci devenait la force constructrice d’un État vivant de la coopération, fier de sa culture, respectueuses de sa propre diversité ? Oui, une sorte de plan Marshall international pour la renaissance de la civilisation palestinienne contre l’abjection. Un objectif affiché par l’armée morale israélienne qui fixerait la paix d’humanité comme le but ultime de cette guerre. Un signal clair donné aux pulsions de mort dans le monde qu’elles ne pourront jamais l’emporter. L’humanité d’accord, l’humanité, d’abord par une paix durable, une paix d’humanité.

Par Yves ROUCAUTE, philosophe, Professeur des universités, agrégé de philosophie et de science politique, auteur de « L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Inquisition à Wikipedia! Censure et vandalisme de la page « Yves Roucaute » avec interdiction d’intervention pour me punir d’avoir écrit L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine

L’inquisition…pour avoir écrit L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine

Surprise en decouvrant la page qui m’est consacree sur Wikipedia, à la suite de l’appel d’un ami. Il est vrai que je ne l’ai pas regardee depuis quelques mois et que je m’en preoccupe peu. 

Je constate que 90% du texte precedent a été enlevé. Tout ce qui concerne mon itineraire scientifique et universitaire? Effacé. Licences, Masters…? Effacés, Trop scientifique au gre de la petite bande d’inquisiteurs. Meme l’agregation de science politique: le mot « science »

sans doute peu adapté pour la manipulation. Les references à mes activités actuelles, comme les conferences sur les biotechs, les nanotechs, l’intelligence artificielle… ? Effacé. Mes activités « politiques » ? Reduites à ce qui interesse les inquisiteurs. Effacés mes combats pour les droits de l’homme, mon emprisonnement à Cuba, le soutien à Massoud avec les tirs talibans et le fait d’avoir été le seul intellectuel au monde invite pour feter la victoire contre les Talibans le 25/11/2001, la condamnation par le Vietnam pour avoir defebdu des bonzes, le soutien à l’Afrique… Cela ne convient pas à la diabolisation opérée par les zozos inquisiteurs de Wikipedia. Et j en passe de ces elements effacés, de mes travaux sur l’evolution des sciences à ceux qui portent sur la France, de ceux qui portent sur Adam Smith à ceux qui portent sur Max Planck. 

A la place? « Yves Roucaute est un philosophe, universitaire et écrivain français, né le 19 février 1953 à Paris. Auteur de nombreux ouvrages, il est agrégé de philosophie, docteur d’État en science politique, docteur en philosophie. Il nie l’origine anthropique du réchauffement climatique, en opposition au consensus scientifique. » 

Ayant peu de temps à consacrer à ce media, je me contente d’effacer (à mon tour) la derniere phrase et de preciser, en une phrase, le contenu de mon dernier livre, L’Obscurantisme vert, où le rechauffement n est pas au centre et où accessoirement je ne nie en aucune façon l’influence humaine, minime néanmoins. Je reçois dans les minutes qui suivent une menace d’un « administrateur » indiquant que je suis en train de « vandaliser » la page et qu’il a retabli son texte de dénigrement initial. Oups! C’est moi le vandale? 

Je réinterviens et fais deux phrases cette fois pour expliquer le contenu du livre qui defend une écologie positive fondée sur les sciences et les technologies comme le font la plupart des scientifiques(j’aurais pu ajouter le conseiller d Obama même mais je ne l’ai pas fait par crainte qu’ils ne sache pas qui est Obama et les centaines de scientifiques qui ont petotiinne contre le GIEC). Et alors là, stupeur: j’apprends que je suis interdit de toute intervention sur Wikipedia jusqu’en septembre pour cause de « vandalisme ». Et puisque je proteste de ma bonne foi, disabt que dans ce pays il y a des lois, alors le petit groupe decide de faire de l ecoterrorisme jusqu au bout: interdiction à vie.

Ainsi, voilà un media qui refuse meme le droit de reponse, qui dénigre, tronque, manipule, pour salir un philosophe dont les idees ne plaisent pas. Si cette petite bande pouvait me brûler en place publique ou m’envoyer en camp, ils le feraient mais ne disposant que de la censure,  ces grenouilles vertes qui se cachent derriere des pseudo, « jules », « Jonhnewton8 ». « Durifon », « Kirham » comme les casseurs derriere des cagoules, avec ce courage qui sied aux couards, utilisent leur mediocre pouvoir pour tenter de dissuader et terroriser la pensee libre.  

Ils ne se contentent pas ainsi de violer les pretendues règles de “neutralité” de Wikipedia, ni, ce qui helas ne choque plus dans ce pays, l’honnêteté intellectuelle qui devrait presider aux debats d’idees, mais ils sabotent les fondements même de la démocratie en tentant de transformer nos societes “ouvertes” comme les appelait Karl Popper, en societes “fermées”, totalitaires dont ces cancres auraient les clefs. 

Mais, qu’ils le veuillent ou non, “pourtant elle tourne” comme disait Galilee à ses inquisiteurs, elle n’est pas un ecosysteme mais un élement du systeme solaire, et la liberté avance aussi, armée par les sciences et orientee par la moralité pour abattre les citadelles de l’obscurantisme et bouter hors de nos frontières spirituelles ces casseurs d‘humanité.

Article dans Suisse Auto-Mag sur mon livre. « Le climat n’a pas besoin de l’homme pour changer »

Entretien dans Suisse Auto-Mag : ici

12/10/2022

Par Gil Egger.

La théorie admise comme une évidence est: l’homme a une activité nuisible à la planète, le climat va changer et cela va nous affecter gravement.

Eh bien non ! Yves Roucaute, philosophe, professeur, dit le contraire dans son livre « L’obscurantisme vert – La véritable histoire de la condition humaine ».

Allons bon, voici un autre regard sur notre monde. Sur la planète, sur l’humanité. À l’heure où tout le monde ne cherche qu’à réduire les émissions de CO2, Yves Roucaute démontre que le problème n’est pas là. L’effet de serre provient, selon les périodes, à raison de 60 à 85% de la vapeur d’eau. Le dioxyde de carbone est certes présent dans notre atmosphère dans une proportion de 0,0415%, donc 415 ppm (part pour un million). Avoir une courte vue nous expose à des conclusions bien trop hâtives. Regardons loin: en 541 millions d’années, ce taux a été 8 à 17 fois plus élevé qu’aujourd’hui. «Il y eut même des taux plus élevés lors de certaines glaciations. Les dinosaures connaissaient des taux de CO2 de 2000 à 4000 ppm. Et nos ancêtres ont globalement connu des taux plus importants et aussi parfois des taux plus faibles lors de réchauffements plus importants qu’aujourd’hui, comme il y a 4200 ans. Et sous 5000 ppm, il n’y en a aucun danger pour l’humanité,» nous dit Yves Roucaute. Qui rappelle que grâce aux nanotechnologies et aux biotechnologies, il est même possible de transformer ce CO2, en oxygène et en énergie.

Réchauffement ou pas?

Mais alors, le réchauffement est-il un leurre? L’auteur ne nie pas qu’il est une réalité à court terme. Depuis 1850, les enregistrements des températures montrent une hausse, qui suit une baisse sensible durant 50 ans au XIXe siècle. Actuellement, nous avons globalement 15°, et c’est inespéré! L’histoire des alternances entre périodes chaudes et glaciations ne se mesure pas sur quelques dizaines d’années. Le genre Homo a 2,8 millions d’années et notre espèce 300’000 ans. La planète 4,5 milliards d’années. La période des dinosaures enregistrait 30°C, soit le double! Yves Roucaute nous précise: «Il y a 120 000 ans, les hippopotames se baignaient dans la Tamise. Il y a 4200 ans, la sécheresse a rasé la civilisation d’Akkad, héritière de Sumer qui a inventé l’écriture. De 950 à la Renaissance, les Vikings installèrent deux colonies au Groenland et, dans le Nord européen, on cultivait des vignes.»

Contre ceux qui veulent «défendre la planète», l’auteur argumente qu’au contraire, nous devons agir pour sauver l’humanité. Notre astre n’est pas avare en catastrophes, dues à ses mouvements tectoniques, aux éruptions, tsunamis et autres joyeusetés qui ont détruit 99% du vivant et toutes les espèces du genre Homo à l’exception de la nôtre. Et notre étoile, le soleil, peut se montrer capricieuse, ainsi que l’axe de rotation et l’angle de l’orbite de la Terre, capables de déclencher des modifications incroyables de nos conditions de vie. Cela sans parler des météorites qui pourraient nous heurter et provoquer un effacement de ce qui vit sur terre comme il y a 66 millions d’années. Tous ces événements hors de notre contrôle peuvent affecter le vivant. Notre tâche principale devrait être de profiter de nos connaissances, de notre habileté, pour augmenter nos chances de survie.

Yves Roucaute

Les énergies

Les pages parlant d’énergie sont très édifiantes. Le pétrole? Les réserves étaient, en 2010, de 1025 milliards de barils. 1730 en 2020, on récupère des ressources simplement en forant plus profondément. Et on en découvre sans arrêt. D’autre part, les hydrocarbures sont des molécules et l’homme sait les produire. Comme le dit Yves Roucaute «L’idée d’un épuisement de l’énergie est une galéjade». Il décrit les biotechnologies dites blanches, la biologie synthétique avec laquelle on peut produire des alcanes, du butane, du nonane et de l’hydrogène. Le nucléaire n’a pas dit son dernier mot. Le Danemark vient d’inaugurer son réacteur EPR, une dernière génération produisant 1600 MW (mégawatts), avec moins de nuisance que les plus anciens. Il faudrait 12’000 éoliennes pour le remplacer, éoliennes qui ne sont ni renouvelables ni recyclables, fabriquées avec 550 m3 de béton, sachant que 1 m3 de béton produit 350 kg de CO2, et qu’on laisse 2/3 du béton dans le sol après excavation.

Concernant l’automobile, Yes Roucaute en parle dans la dernière partie, où il évoque le manque de spiritualité dont souffre l’humanité. La voiture individuelle est une avancée incroyable pour l’humanité, en ce sens qu’elle nous permet de nous libérer de l’espace, d’accélérer notre propre durée et de nous découvrir indépendants. Les velléités de la contrôler, de la limiter sont un signe: «Il est temps de s’apercevoir que les rouge-verts, à travers les automobiles, visent la liberté individuelle. L’individu est leur véritable ennemi.» Par idéologie, on affaiblit l’industrie européenne et on laisse progresser la concurrence, celle d’Asie notamment. Il serait nettement plus positif d’arrêter de tout réguler, de laisser agir la créativité industrielle qui a déjà prouvé ses capacités. On le voit dans l’évolution des batteries, de tous les moteurs et même dans l’arrivée des véhicules volants, autonomes, prêts dans un an ou deux à nous ravir.

https://www.suisseautomag.ch/category/invites/

TEMPÉRATURES JAMAIS VUES ? CONTRE LA CANICULE IDÉOLOGIQUE, COMBATTRE L’IVRESSE DES GRENOUILLES VERTES

Article paru sur le site ATlantico, le 14 août 2022.

Presentation Atlantico:
Avec la hausse des températures et suite à la multiplication des incendies cet été, on assiste à une cacophonie sans précédent de mensonges, de dissimulations, de falsifications de la part de militants ou de responsables politiques issus de la Nupes et d’EELV pour vendre l’apocalypse et la nécessité d’en finir avec le capitalisme et la course à la croissance des démocraties libérales qui tueraient la planète, selon eux. Article de Yves Roucaute, auteur de « L’obscurantisme vert. La véritable histoire de la condition humaine ». (Ed du Cerf) cliquer Il

ARTICLE

CONTRE LA CANICULE IDÉOLOGIQQE, COMBATTRE L’IVRESSE DES GRENOUILLES VERTES

Canicule « jamais vue », sécheresse « jamais vue », températures « jamais vues », réchauffement climatique « jamais vu » et incendies « jamais vus » ? Jamais, avant cet été, les coassements des vertes grenouilles myopes n’avaient produit un tel tintamarre. Un spectacle formidable de sons sans lumières qui aurait pu s’appeler « bsobriété écologique, ivresse idéologique » si l’on ne craignait de peiner quelques batraciens gouvernementaux terrorisés qui ont cru salutaire d’ajouter leur cri guttural pour amplifier un tel vacarme. Utilisant la technique dite du « jet des données dans les marécages », on assiste à une cacophonie sans précédent, j’ose dire « jamais vue » d’ignorances, de mensonges, dissimulations, falsifications dans ce concert conduit par les grenouilles venues des marais de la Nupes et d’EELV, chacun jouant à qui coassera le plus fort pour vendre apocalypse, culpabilité humaine et nécessité d’en finir avec le productivisme, le capitalisme et la course à la croissance des démocraties libérales qui tueraient la planète. Vite, l’urgence climatique serait là, les marécages menacent d’être asséchés, la planète-Cosette brûle, Greta est en larmes, rien ne va plus.
La canicule prouve au cerveau de tout amphibien que la « transition écologique », ersatz de la « transition socialiste » de naguère, n’exige plus seulement traque des voitures, du foie gras, des sapins de Noël, de la coupe du monde de rugby, du nucléaire, des industries extractives et de transformation, taxes et règlements punitifs mais il faut passer la vitesse supérieure, celle des dénonciations publiques des individus « nuisibles » comme le voulait déjà le Président Mao, le contrôle des entreprises tueuses et la violence pour interrompre le Tour de France, crever les pneus des voitures comme ceux des SUV, terroriser les agriculteurs et les chasseurs, menacer les commerçants qui osent mettre la climatisation ou les voyageurs qui prennent l’avion. Ainsi nos grenouilles enflent jusqu’à se prendre pour des boeufs, ce qui explique sans doute pourquoi elles veulent même interdire les corridas et leurs toros dans notre magnifique ville de Nîmes. Ce qui augure, peut-être, de leur destinée, si l’on se souvient de la Fable de Jean de la Fontaine. Car le fameux “jet de données enfouies dans le marécage” risque fort de finir par faire déborder le marais et de découvrir le tour de passe-passe idéologique en faisant exploser la bedaine grenouillère.

En effet, puisque les temperatures sont en moyenne de 15°Celsius aujourd’hui, où est le « réchauffement jamais vu »? Que dire des temperatures supérieures à 55°Celsius de 4,5 milliards d’années à 2,5 milliards d’années et de celles sensiblement supérieures à aujourd’hui, hors glaciations, de 2,5 milliards d’années à 7 millions d’années, date d’apparition de nos ancêtres, les premiers hominines? La planete a-t-elle disparu quand les dinosaures vivaient avec 30° C. en moyenne?
“4,5 milliards d’années sont une peccadille puisque l’humanité coupable n’était pas née, coassent nos amphibiens ». Et hop! Jetées et enfouies hors de vue dans les marécages 4,5 milliards d’années d’histoire de la Terre.
Admirable. Mais que répondre aux scientifiques qui révèlent les temperatures plus chaudes qu’aujourd’hui, hors glaciations, depuis l’apparition de l’humanité ? Comme celle d’il y a pres de 5,9 millions d’années, avec 30° Celsius comme à l’époque des dinosaures? De ces réchauffements plus importants qu’aujourd’hui et de ces glaciations qui exterminèrent 21 des 22 espèces du genre Homo de 2,8 millions d’années aux premieres sédentarisations, il y a 12000 ans? De cette sécheresse qui effaça une grande partie de l’humanité, dont la civilisation d’Akkad, il y a 4200 ans, de ce réchauffement du moyen-âge qui conduisit les Vikings à faire des cultures et de l’élevage au Groenland? Et pourquoi les temperatures ont-elles baissé au lieu d’augmenter et les glaciers augmenté au lieu de fondre en pleine exploitation du charbon dans la premiere moitié du XIX eme siècle ?

Aucun interêt scientifique coassent les grenouilles vertes, puisque nous n’étions pas nées”. Et Hop! les 7 derniers millions d’années mises hors de vue, jetées et enfouies dans les marécages.

Imparable. Mais alors que Greta Thunberg elle-même était née, pourquoi, au lieu d’un réchauffement, a-t-on vu souvent des vagues de froid plus intenses qu’aujourd’hui durant l’hiver? Pourquoi une vague de froid inconnue depuis 50 ans a touché l’hemisphere nord, en particulier la Sibérie où, en 2020, fin décembre, les températures sont descendues de 10° sous les “moyennes saisonnières”, partout avec -50° et à Ojmakon, -55°. Du vrai “jamais vu” de mémoire de Sibérien qui n’a pas besoin de lunettes. Quelques minutes à l’air, et vous voilà mort gelé ou handicapé comme des centaines d’humains le furent. Plus encore, en mars 2021, au lieu du début du printemps avec pâquerettes, papillons et grenouilles batifolant dans leurs mares glauques habituelles, il fit -44° à Moscou, -15°C. À Oslo, et jusqu’à moins 38,9 en Norvège? Et ce refroidissement a continué avec un été frais : il faisait en juillet 2021, 3.7°C de moins qu’en juillet 2006, 2.60° de moins qu’en juillet 2018… et cet été fut suivi d’un nouvel hiver glacé.
« Sot que vous êtes coasse la grenouille experte en climatologie, n’évoquez jamais les hivers ni les printemps ni les étés frais qui rendent les grenouilles inaptes à proliférer et à bien coasser. Seul compte les étés quand il y a une canicule qui permet de bien nous exprimer » Et hop! voilà les hivers, les printemps les été frais jetés et enfouis dans le marécage.

L’argument est audible mais pourquoi, cet été 2022, qui fait tant coasser, serait-il d’une chaleur “jamais vue” avec près de 40°C en juillet alors qu’en juillet 1947 (le 27, par exemple), il y avait 40° à Angoulême, Toulouse, Bourges, Angers, Tours, Château-Chinon, Orléans, Chartres, Paris.. 41° à Poitiers…et même avant, le 29 juin 1947, 40° à Auxerre ? Et pourquoi, au lieu de la fréquence “jamais vue ” par l’experte cohorte des amphibiens, les scientifiques ont-ils constaté 2 ans apres, le 3 juillet 1949, 42° à Bergerac, 41° à Agen, 40° à Cognac… ? » Trop loin peut-être? Alors pourquoi du 3 au 13 août 2003, les températures dépassèrent 35° sur les trois-quarts du pays, avec la mort de plus de 15 000 personnes, dont 44,1°C à Conqueyrac. Et le 28 juin 2019, oui, en juin, 46,0°C à Vérargues et 45,9°C à Gallargues-le-Montrieux? « Mais ces scientifiques ont-ils la carte du parti, certainement pas pour s’intéresser de tels details rappellent les héroïques amphibiens. Quand l’on sait, de source secrète mais sûre, qu’il en va du salut de la planète, le seul été qui compte est le dernier. D’ailleurs avez-vous vu les médias informés par nos soins, nous contredire ? » Et hop! jetés dans le marécage, les étés d’avant 2022 qui prouve, oui prouve, quand on ne se préoccupe pas du reste, qu’il n’a jamais fait aussi chaud qu’aujourd’hui, qu’il fait de plus en plus chaud et que la planète brûle comme les incendies le démontrent aussi, puisqu’ils n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui, à l’exception de toutes les années où ils furent plus nombreux, foi de grenouille experte en écologie punitive.

Elles n’ont pas tort, ami lecteur, car la prosternation de certains medias devant les grenouilles rouges-vertes est digne des écoles de journalisme, je veux dire des plus efficaces, celles de la belle époque stalinienne où vérifier les données était inutile quand elles venaient du parti.
Prendre avec une pieuse révérence le graphique coloré distribué par les prêtres du GIEC est ainsi devenu un rituel pour certains médias bien rééduqués, au lieu d’enquêter sur le CO2 et les graphiques accusateurs si bien colorés. Les inspecteurs Dupont et Dupond au lieu du polisson Tintin, quel gain de temps ! D’ailleurs le GIEC, comme d autres officines surgies des marécages, fournissent, contre des subventions, des évaluations « fondées sur des publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue » comme ses militants l’ont écrit sur Wikipedia.
Dira-t-on que toutes leurs projections, sans exception, se sont révélées fausses depuis 1988 et que l’heure prochaine de l’apocalypse annoncée n’est jamais arrivée ? Mais qui va prendre la peine de les lire quand annoncer l’apocalypse permet de trouver du client? Eclairer les citoyens pour permettre de chercher le bien public? Vous divaguez: dans quel monde vivez-vous? Que leurs rapports soient truffés d’inepties, comme celui de 2007, qui « prouvait » qu’en Afrique, d’ici 2020, 75 à 250 millions de personnes devraient souffrir de soif, que dans de nombreux pays l’agriculture fluviale devrait chuter de 50%, que l’humanité subirait de lourdes conséquences en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition, prévoyant même pour l’Asie, une hausse rapide de la morbidité et de la mortalité? Le contraire s’est produit, grâce à la croissance et au mode de production capitaliste honni? Qu’importe, sinon, il faudrait tous les mettre au panier.
Et faudrait-il rappeler que ce GIEC est un organisme au recrutement politique et non scientifique, qu’il a un President qui a fait de médiocres études de lettres avant de se recycler en écologie produisant un petit memoire militant dont toutes les projections se sont révélées tout aussi farfelues que les rapports d’aujourd’hui, nommé par grenouillage, via son frérot, Premier ministre sud-coréen? Mais quel type de journalisme a le temps de s’en préoccuper et cela alors que ces rapports sont certifiés par des centaines d’articles militants venus de revues militantes qui se citent en boucle pour aboutir au même constat: le réchauffement « jamais vu » dont le dernier été prouve non seulement la véracité absolue mais en révèle la cause indubitable grâce à une donnée ultra-secrète: la folle course à la croissance des humains qui ont produit un taux « jamais vu » de CO2, bien qu’il soit de 8 à 17 fois inférieur à ce qu’il a été depuis 541 millions d’années jusqu’a -12 000 an, hors glaciations, si l’on perdait son temps à aller chercher des données avant juillet 2022.

Il faut l’orgueil démesuré et un tantinet paranoïaque habite de ces obscurantistes verts pour pister la culpabilité humaine dans toutes ses activités, la croire coupable de faire brûler la terre et s’imaginer par quelques décrets et oukases bien ciblés la faire refroidir de auekques degrés.
Le temps viendra où il apparaîtra à tous que le débat “climatique” est indigne de pays développes, hors le recyclage de l’extrême-gauche et la pleutrerie de partis démagogiques en quête de suffrages. Et que si les humains jouent un rôle, celui-ci est infime car ce que prouvent les réchauffements du passé plus importants qu’aujourd’hui, c’est que temperatures varient depuis 4,5 milliards d’années en raison du soleil, de ses rayons et de ses vents, de la lune, des variations de l’axe et l’angle de l orbite terrestre, du noyau de la Terre, de son manteau et de sa croûte avec ses seismes, volcans, tsunamis… Et, comme je l’ai démontré dans “L’obscurantisme vert” qui raconte la véritable histoire de la Terre et celle de la condition humaine, depuis que l’humanité existe, pour survivre entre glaciations et réchauffements, tsunamis, cyclones, séismes, inondations… nos ancêtres ont courageusement dû se battre par toujours plus de savoirs issus de l’expérience et des sciences, par toujours plus de croissance, par toujours plus de domination de la planète et d assujettissement de ce qui s’y trouve. Et, plus encore peut-être par toujours plus de lumière et d’humanisme contre les forces obscurantistes issues des marécages.
Et il n’est pas anodin de constater que l’écologie punitive est en Europe de l’Ouest, la course à la croissance en Orient, le rêve de notre modele de développement, en Afrique. Que la Chine ait rompu l’accord sur le « changement climatique » a fait pousser des croassements d’orfraie aux ideologues qui feignent d’oublier qu’elle n’y a jamais cru. Elle sait que la route du bien-être est aussi celle de sa puissanc. Que les USA aient semblé parfois prier prés des obscurs marécages ne veut pas dire qu’ils aient jeté aux oubliettes pragmatisme et bon sens: gaz de schiste, charbon, pétrole, nucléaire, nouvelles technologies… ils croient en la croissance et donc en l’écologie positive, la vraie, fondée sur les sciences et la liberté. Et cela, fondamentalement parce au’ils croient en eux-mêmes, en leur avenir.
C’est cela qui manque aux démocraties européennes, en France surtout. La défaite de la pensée face à la guerre idéologique totale menée par la cinquième colonne rouge-verte sabote sa puissance, saborde son avenir. Et quand des démagogues apeurés par l’armada obscurantiste, après avoir fermé Fessenheim, inventé des taxes punitives, contribué à développer une ambiance de délations, continuent à favoriser le crime moral contre la République, jusqu’à financer des moulins à vent qui ne sont des “alternatives” à rien, au lieu de favoriser nucléaire et nouvelles technologies qui permettraient d’assurer la souveraineté énergétique, il est temps de dénoncer la « sobriété écologique » dernier symptôme d’une « ivresse idéologique » qui n’aura de cesse tant que le camp de la liberté qui est aussi celui de la puissance de la France, ne l’aura pas vaincue.

Entretien sur « L’Obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Paru aux éditions du cerf

L’idéologie verte est un obscurantisme qui fissure les démocraties jusque dans leur sous-sol culturel

Entretien paru sur le site Atlantico, le 8 mai 2022. Cliquer ici

Atlantico : Quand d’autres veulent sauver la planète, vous affirmez dans votre ouvrage « L’Obscurantisme vert – La véritable histoire de la condition humaine » aux éditions du Cerf, que l’urgence est de sauver l’humanité. Dans ce qui est déjà une sorte de Bible des partisans de la croissance, de la puissance et des sciences, par des chapitres courts et incisifs, vous rappelez l’histoire de la Terre depuis 4,45 milliards d’années et celle, terrifiante, de l’humanité jusqu’à nos jours et vous dressez un réquisitoire implacable, méticuleux et plein d’humour contre nombre d’écologistes dont vous dites qu’ils ne comprennent rien à la condition humaine, aux conditions de sa survie et de son développement. Pourquoi cet écrit maintenant ?

Yves Roucaute : À l’obscurantisme vert, j’oppose, en effet, la vérité de la condition humaine. Il le fallait pour offrir non pas un pamphlet mais une réponse globale, fondée sur la raison, au procès fait à l’humanité par une idéologie totalitaire qui submerge le monde occidental au nom d’une écologie punitive.

Ce livre est l’affirmation joyeuse du bel avenir de l’humanité et le refus des trois D : Défaite de la pensée, Débâcle politique, Dépression morale. Car au nom d’une planète qui brûle, une armada de bonimenteurs vend, hélas ! avec succès, de l’apocalypse à tout va et proclame l’humanité coupable. Coupable d’un « modèle occidental » de développement fondé sur la croissance, responsable de prétendus crimes contre la planète. Coupable de tous les maux de la terre, des inondations aux cyclones, des variations climatiques aux séismes, de l’esclavagisme naguère à la misère aujourd’hui. Coupable des maladies même, des cancers au Covid-19, punitions de Gaïa. Cette idolâtrie de la planète envahit tous les partis, de gauche, du centre, de droite, les médias, les églises même. Et ces petits bonhommes verts qui ont eu, avec l’histoire et les sciences, le plaisir de ne jamais se rencontrer, prétendent qu’en suivant leur panache vert jusque dans les urnes, on retrouverait l’harmonie perdue avec la Terre-Mère bienveillante qui a exterminé à plusieurs reprises 99% d’espèces animales avant l’arrivée des humains, tandis que toutes les espèces d’hominines comme, depuis le paléolithique,21 des 22 espèces du genre Homo ont, elles aussi, été exterminées dans les charniers de cet amas appelé Terre, tantôt serre, tantôt glaciaire.

Or, les causes de l’extermination de l’humanité hier, restent les menaces d’aujourd’hui. Séismes, inondations, éruptions volcaniques, tsunamis, maladies génétiques, virales, bactériologiques, parasitaires, cancers, et tant d’autres qui, hier, ont décimé l’humanité, sont toujours là. Les glaciations même dont les petits bonhommes verts ignorent tout, alors que nous sommes dans une période interglaciaire, appelée l’holocène, sont notre horizon le plus certain. Or, au lieu de tout faire pour y répondre, de développer la croissance pour financer les sciences et la protection humaine, j’entends les foules séduites par les sermons des inquisiteurs, chanter, à la façon de la nigaude Greta Grunberg « Make the Planet great again ! » et réclamer le bûcher pour ceux, qui ne croient pas en leurs sornettes.

Localement, partout où ils prennent le pouvoir, comme le montrent les villes où ils ont été élus, ces inquisiteurs verts tentent le quadrillage de nos vies au nom de la planète qui exigerait de traquer les activités productrices de CO2 et de supprimer même sapins de Noël, foie gras et Tour de France. Nationalement, ils veulent être élus au Parlement et devenir ministres, pour réorienter les investissements vers une productivité archaïque, freiner ou attaquer la croissance, pourtant condition de la puissance des démocraties et voie du financement du gai savoir. Ils ordonnent des potions magiques dignes du Malade imaginaire de Molière, comme ces éoliennes qui sont beaucoup de vent pour rien et ils attaquent les centrales nucléaires comme Don Quichotte attaquait les moulins. Ils sont divers mais, finalement, n’est pas un pan de l’activité humaine qui ne trouve leur opposition.

Oui, les démocraties vacillent sous leurs coups. Première victime : la jeunesse. Hier encore, elle entonnait le refrain des lendemains qui chantent, aujourd’hui, elle balbutie le cantique d’une planète qui sombre. Elle ne croit plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Avec elle, sans repères, l’humanité désespère.

Alors, oui, il fallait donner à la vérité une possibilité de s’imposer.

D’abord, en racontant l’histoire de la Terre, depuis 4,45 milliards d’années et celle de l’humanité depuis les premiers hominines, il y a 7 millions d’années jusqu’à nos jours. Il fallait montrer comment quelques embryons d’humanité ont survécu et pourquoi nous devons impérativement dominer la nature, assujettir tout ce qui s’y trouve et continuer à nous multiplier.

Ensuite, en racontant les rapports de l’humanité à son environnement, dans cette caverne d’Ali Baba de la nature où l’énergie existe à gogo, où le CO2, indispensable à la vie, est devenu source d’énergie grâce aux biotechnologies et aux nanotechnologies, où les prétendues énergies alternatives ne sont des alternatives à rien, inutiles et nuisibles, comme les éoliennes, soient condamnées à devenir des sous-ensembles des nanotechnologies ou biotechnologies jaunes ou bleues, où l’imagination créatrice ne cesse de produire à partir de l’infiniment petit des richesses potentiellement infinies.

Il fallait après raconter scrupuleusement les rapports au corps, pour montrer que l’humanité est innocente de la plupart des maux qui l’assaillent contrairement aux affabulations vertes, que la croissance est indispensable à notre vie, qu’elle supprime famine et malnutrition, que par les OGM, elle a sauvé l’humanité, qu’elle est la clef du succès contre les handicaps, cancers, maladies génétiques, bactériologiques, virales et parasitaires.

Il fallait encore raconter les bienfaits de la course à la croissance dans l’amélioration générale du bien-être humain sur cette Terre, car jamais l’humanité ne s’est mieux portée, et le développement des démocraties, car jamais il n’y en a eu autant. Oui, le prétendu modèle de développement occidental décrié par les petits bonhommes verts est en vérité universel et il marche. Et loin d’être responsable de l’esclavagisme qui existaient depuis 12 000 ans sur tous les continents, c’est bien lui qui a permis son abolition contre l’idolâtrie de la terre des ancêtres de Greta Thunberg, comme il a permis de mettre en cause le colonialisme, de développer le sentiment de commune humanité.

Il fallait enfin montrer aux consciences, contre le dénigrement de soi, que remettre l’humanité au centre de l’univers au lieu d’en faire un sous-système d’un amas de terre planétaire, est la voie exaltante de la plus haute moralité. Voie espérée jadis par Aristote et Churchill, prônée par les grandes spiritualités d’origine judéo-chrétiennes qui s’opposent radicalement à tout projet idolâtre d’« Église verte », propulsée par une dynamique de créativité exponentielle sous l’égide de la raison. Un chemin certes semé d’embûches, avec ses erreurs et ses errances, mais qui révèle la nature libre et créatrice humaine qui n’est pas un maillon d’une biosphère mais une espèce exceptionnelle et supérieure qualitativement à tous les autres vivants. Oui, il fallait dire à la jeunesse, que le bel avenir de l’humanité est devant nous. Course à la croissance, productivisme, société de consommation, ce n’est qu’un début, le combat pour l’humanité continue ! (rires)

Atlantico: Votre livre est intitulé « L’Obscurantisme Vert », sous titré véritable histoire de la condition humaine »« La vet vous y dénoncez allègrement en 65 chapitres courts, les contre-vérités et vraies fausses bonnes idées sur l’état de la planète. Quels sont de ce point de vue les exemples les plus frappants ?

Oui, à l’idéologie globale des idolâtres de la planète qui attaquent par toutes les voies l’humanité pour vendre leur idolâtrie, je réponds par une vision globale. Comment faire autrement ? Ce sont donc 65 chapitres organisés autour du rapport à l’environnement, au corps et aux relations humaines, qui exposent la condition humaine et s’attaquent, en même temps, à toutes les affabulations soulevées par les différents courants écologistes idolâtres de la planète. Je ne peux donner ici toutes les réponses qui sont apportées en même temps aux inquisiteurs de l’humanité.

Atlantico: Peut-être pourriez-vous nous parler du réchauffement climatique ?

Ah, ! le fameux réchauffement qui n’aurait jamais été aussi monstrueux qu’aujourd’hui. (rires) Bon, je prends des risques. Pour la planète verte, je ne sais pas, mais en ce qui concerne la nôtre, la planète bleue, non elle ne brûle pas. Quant à vouloir limiter le « réchauffement » à 1,5°, car 2° serait une condamnation à mort, à moins de croire possible de mourir de rire.

Concrètement, la Terre a 4,55 milliards d’années. Son premier âge, terminé il y a 3,85 milliards d’années, s’appelle « Hadéen », du nom du dieu des enfers, Hadès. Température, environ 350°C dans l’atmosphère. Durant la période qui suit, dite « Archéen », qui nous amène il y a 2,5 milliards d’années, températures de 55°C à 85°C. Puis voilà le Protérozoïque, qui se termine il y a 541 millions d’années avec le développement des vies multicellulaires. Température des océans, hors glaciations, car il y a 3 épisodes de terre complètement gelée, faute de gaz à effet de serre : de 15 à 30° C supérieurs à aujourd’hui. Et de 541 millions d’années à 252 ? Encore plus chaud qu’aujourd’hui, hors glaciation. Dans la période qui suit, de -252 millions à 66 ? Chaleurs encore plus importantes. La vie se développe pourtant avec les reptiles. Et quand apparaissent les dinosaures, de -145 à -66 millions d’années, les océans sont de 30 à 35° C supérieurs à aujourd’hui, les pôles sont sans glaces, avec 16°C en moyenne et les dinosaures s’y installent. Après la disparition des dinosaures ? Il y a 56 millions d’années, la température moyenne était de 32 °C. Les dinosaures ont donc bien fait de ne pas inventer la taxe carbone.

Avec l’arrivée des hominines, en Afrique de l’Est, il y a environ 7 millions d’années ? Les températures sont plus chaudes qu’aujourd’hui, hors glaciation. À partir de -5,96 millions d’années, en méditerranée, elles sont de 27°C, la mer chute jusqu’à 1500 mètres. Quand apparaît notre ancêtre direct, le genre « Homo », de -3,4 millions à -3,2 millions, les températures sont supérieures de 3 à 15°C en Arctique… Depuis 2,8 millions, c’est l’ère des glaciations : 4 formidables, 13 autres importantes. Et entre ces glaciations, des périodes de réchauffement avec des montées brutales des eaux, comme il y a 12 000 ans à la fin de la dernière glaciation. Songez que durant la période chaude qui précède la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise et le Rhin.

Et depuis les premières sédentarisations, il y a 12 000 ans ? Hors périodes glaciaires, de -9000 à -5000 ans, les températures sont supérieures à aujourd’hui : de 2 à 3°C supérieures en Alaska, Sahara vert, désert de Gobi forestier, peu de glaces dans l’Arctique… allons vite, et il y a 2200 ans ? Terrible vague de chaleur avec pour conséquences la fin de l’empire d’Akkad aux plaines devenues incultivables, de l’ancienne Égypte, de la civilisation de Liangzhu. Inconnu aussi par les petits bonhommes verts, le réchauffement commencé en 950 ? Avec le Groenland qui devient en partie vert, d’où son nom, et l’installation de deux colonies vikings ? Avec disparition des vignobles en Europe du Nord, inondations et famines en Afrique équatoriale et au Japon ?

Il fait plus chaud, la faute aux humains, il fait moins chaud, les experts du GIEC effacent les données. Ainsi Madagascar n’aurait jamais connu de chaleurs aussi intenses qu’en 2021… tant pis pour celles, bien plus caniculaires de 1928, 1931, 1941-1944, 1956, 1980, 1982, 1986. Et tant pis si des records de froid de cent ans ont été enregistrés à New-York en 2014 tandis que les températures descendaient à -37° dans le Minnesota. Tant pis pour les froids polaires de -48° C sur les grands lacs, jusqu’à -48 C, en 2019. Tant pis pour l’hiver 2020-2021 en Sibérie, -10° C sous les normales saisonnières et -44°C en mars.

Dès qu’il fait un peu plus chaud qu’hier, hop ! Voilà la preuve du réchauffement climatique pour nos idolâtres qui connaissent de l’histoire que ce qui s’est passé depuis leur date de naissance et qui s’arrangent avec ce qui s’est passé depuis.

La cause de cette inconstante dramatique de la Terre avant l’humanité et après ? De ces réchauffements et glaciations plus mortelles encore : l’environnement planétaire. Mais le vrai : activité solaire, météorites lune, noyau, manteau et croûte terrestre avec ses phénomènes électriques, magnétiques et physiques et son influence sur volcans, séismes, cyclones, tsunamis. Et, les variations de l’axe de rotation terrestre et de son angle.

La part de l’humain ? Accessoire. Laissons aux bandes dessinées, la croyance en un superhéros, nommé Hulk, le titan vert pour redresser l’axe de rotation de la Terre. Et parions sur les sciences et les technologies, pour affronter les dérèglements incessants, et souvent mortels, de la planète.

Atlantico: Et le CO2 ?

S’agissant du CO2 je serai plus court.

Non, le CO2 n’est pas le principal gaz à effet de serre. Le principal est la vapeur d’eau, de 60% à 80% si l’on étudie l’effet des nuages.

Et non, les gaz à effet de serre ne sont pas maléfiques. Ils permettent la vie. Sans eux, plus de « couverture chauffante », et la glaciation emporte la vie. Et cela arriva dans les périodes glaciaires, notamment de terre gelée.

Et non, les gaz à effet de serre ne produisent pas seulement, ni même majoritairement des effets nocifs. Car ils arrêtent les rayons naturels radioactifs gamma et les Rayons X du soleil en laissant passer les infrarouges qui donnent la chaleur. Sans eux ? La mort.

Et non, le CO2 n’a pas atteint le plus élevé des taux, jamais connu. Au contraire. Aujourd’hui, il y aurait environ 415 ppm de CO2 dans l’air, soit 0,0415%. Or, la moyenne de CO2 depuis 541 millions d’années, jusqu’à l’apparition de l’humanité est, hors glaciations, de 3 000 à 7 000 ppm, soit près de 8 à 18 fois plus qu’aujourd’hui. Ainsi à partir de -460 millions d’années, durant 20 millions d’années, on a pu mesurer le taux de CO2 à 6 300 ppm, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. On retrouve des taux de 2 000 à 4 000 ppm de -252 millions d’années à -66 millions.

Non, le CO2 n’est pas toujours en relation avec le réchauffement. Il peut y avoir un réchauffement avec un abaissement des taux de CO2, comme cela se constate de -419 millions d’années à -359, où le taux baisse de 6300 ppm à 2100. Ou, de -2,5 milliards d’années à -541 millions d’années, lorsque les périodes chaudes, appelées « hothouses » sont plus chaudes qu’aujourd’hui.Un phénomène que les humains retrouvent il y a 3,4 millions d’années, avec des températures supérieures de 8°C en moyenne et un taux de CO2 entre 300 et 400 ppm… soit plus faible qu’aujourd’hui. Il y a même des taux de CO2 plus élevés qu’aujourd’hui au début de certaines glaciations, comme on le voit à plusieurs reprises

Non, le taux de CO2 ne porte pas aujourd’hui atteinte à la vie ou à la santé. Le danger ? Sous 5000 ppm, soit 0,5%, soit dix fois plus qu’aujourd’hui, il n’y en a aucun, comme l’indique l’’American Conference of Governmental Industrial Hygienists. Vers 7 000 ppm, on observe des effets mineurs après une exposition de plusieurs semaines dans un sous-marin. Il faut atteindre 15000 ppm environ pour un effet métabolique. Au-dessus de 3%, soit 30 000 ppm, il devient narcotique et au-dessus de 4% toxique après 30 minutes d’exposition.

L’humanité y ajoute-t-elle sa part ? Oui, mais sur ces 0,0412%, laquelle ? Seuls les petits bonhommes verts possèdent les boules de cristal qui permettent leurs inquisitions.

Et j’ajoute que loin d’être diabolique, il s’agit d’une molécule composée d’un atome de carbone et de deux atomes d’oxygène. Le carbone n’est pas une résurgence de Satan, mais un élément décisif de la vie, il compose même 14% du corps humain. Alors l’humanité éclairée s’est posée la bonne question : non pas comment arrêter la croissance, mais comment utiliser cette molécule. Ainsi, les nanotechnologies l’utilisent pour produire de l’oxygène et de l’éthanol, à partir de feuilles artificielles composées notamment de particules d’oxyde de cuivre. L’Institut Max Planck de son côté a modifié des micro-organismes pour inventer une nouvelle voie de photosynthèse qui fixe le carbone. Ici on utilise des catalyseurs fonctionnant à l’électricité, là des nano-aiguilles de graphène et du cuivre. Bref, l’humanité a déjà mis en route les solutions que nos devins verts ignorent. Et cela grâce à la croissance qui finance les nanotechnologies et les biotechnologies.

Atlantico : Que pensez-vous de la transition énergétique ?

L’énergie est inépuisable. Seule l’ignorance de cette caverne d’Ali Baba qu’est la nature fait croire le contraire.

D’abord, pour justifier la dramatisation apocalyptique, et vendre leur prétendue transition énergétique qui est, au XXIème siècle, ce qu’était la « transition socialiste » du XXème, les démagogues ont inventé une distinction digne des farces du Moyen-Âge. Il y aurait d’un côté les « réserves » de pétrole, de lignite, de charbon… de l’autre, les « ressources » de ces mêmes énergies fossiles. « Réserves » ? Ce qui est exploitable. « Ressources », toutes les énergies fossiles qui existent. Et, par un tour de passe-passe dont les petits bonhommes verts ont le secret, ils affirment que seules les fameuses « réserves » devraient être comptées. Puisque les autres sont virtuelles et ne sont pas exploitées, elles ne comptent pas !

Ainsi, on nous assène que d’ici 54 ans, adieu le pétrole épuisé. D’ici 63 ans, adieu le gaz épuisé. D’ici 112 ans, adieu le charbon épuisé. Et, d’ailleurs, cela serait bien, car cela ferait moins de CO2 maudit, donc moins de réchauffement, et ainsi tourne manège des idolâtres de la Terre. Or, toute l’histoire de l’humanité est d’aller à l’assaut des formidables « ressources » de la planète pour qu’elles deviennent demain utilisables, donc des « réserves ».

Par exemple, le pétrole existe à gogo. Qu’il ne soit pas aujourd’hui exploitable ne signifie pas qu’il soit épuisé, ni qu’il ne soit pas exploitable demain. En 1990, les « réserves » de pétrole étaient de 1025 milliards de barils, en 2020, de 1730 milliards. Rien de miraculeux, mais seulement la découverte de nouveaux moyens pour exploiter des ressources qui ne pouvaient pas l’être hier. Ainsi, avant 1960, forer au-delà de 60 mètres était impossible, on est descendu à 4400 mètres. Et du pétrole, il s’en découvre tous les ans. Entre 120 à 135 milliards de tonnes sont présentes dans le off-shore, en eau non profonde, et de 50 à 100 milliards, sous 200 mètres. Sans même évoquer la formidable découverte de l’utilisation du gaz de schiste qui a donné aux Etats-Unis leur souveraineté énergétique.

Et par quel maléfice vert serait-il interdit de produire des hydrocarbures comme le fait la nature, et même mieux encore ?Ainsi, les bactéries appelées parfois « algues bleues », mais ce ne sont pas des algues, en produisent tous les jours. Elles produisent des centaines de millions de tonnes de méthane, de pentadécane, d’heptadécane… Créer des hydrocarbures à la demande, selon les besoins humains, voilà l’un des exploits des biotechnologies, dites « blanches ». C’est aussi un exploit que réalisent, à leur manière, les nanotechnologies.

Ensuite et enfin, force est de constater que les petits bonhommes verts ne viennent pas d’une planète plus avancée que la nôtre. Car ils ignorent que tout autour de nous est énergie. Au-delà de l’attomère, soit 1 trillionième de mètre, nous découvrons non pas l’âme de Gaïa mais la caverne d’Ali Baba, celle des 12 particules élémentaires de la matière, 6 leptons et 6 quarks. Tout est formé de ces 12 particules qui s’agrègent entre elles grâce à des vecteurs de force, appelés bosons, en formant atomes, molécules, composés moléculaires. Oui, tout ce qui nous entoure, la terre, les astres. Ces 12 particules, disait mon lointain maître Max Planck, sont de l’énergie.

Oui, l’énergie est partout, dans notre environnement mais aussi dans nos corps, ces formidables usines énergétiques. Une énergie que nous exploitons au repos ou en mouvement. Une énergie potentiellement exploitable comme en médecine, face aux handicaps, ou dans le textile, avec les nanofils dans les vêtements qui permettent d’extraire l’énergie issue des déplacements et de la chaleur du corps.

Oui, la nature est la Grande Chimiste avec ses 12 particules élémentaires qui composent le monde. Et puisque les atomes sont partout, qu’ils sont de l’énergie, alors l’énergie est infinie. À moins d’imaginer que les quarks et les leptons viendraient à manquer ce qui dénote certes un manque, mais seulement un manque de connaissances.

Dès lors, le problème de l’humanité n’est pas celui de la pénurie de l’énergie et la gestion de sa pénurie par de petits bonhommes verts avides de pouvoir, mais comment développer les moyens de l’extirper pour piller la caverne d’Ali Baba. Et, si vous le voulez bien, nous arrêterons les exemples, car des éoliennes à la pomme de Newton, des Verts de Rome au prétendu « écocide », de la prétendue « église verte » au « bio » chimique par nature, jusqu’à la découverte de la véritable moralité qui met l’humanité au centre de l’univers, le lecteur va se lasser. Et moi aussi. (rire)

Atlantico: Seriez-vous climato-sceptique ?

Je ne sais pas ce que cela veut dire. Voilà un composé confus qui tient plus de l’invective que de la catégorisation.

« Sceptique » ? Assurément, au sens familier du terme, je ne le suis pas. Envers les idolâtres verts, je suis résolument opposé à leur vision archaïque et punitive de l’écologie. Je n’ai aucun doute à ce sujet.

Quant au climat, je ne nie pas son rôle. Au contraire. Car ma philosophie le pose comme un élément de l’environnement à connaître non pour faire des offrandes à Gaïa et nous excuser de la piller, mais pour toujours mieux dominer la nature et assujettir ce qui s’y trouve, pour libérer la créativité humaine et accroître sa puissance. Je suis un élève d’Aristote, de Bergson et de Max Planck, pas des chamanes animistes du néolithique.

Atlantico: Malgré ce réquisitoire cinglant contre ceux qui militent pour la planète et ces autres gourous de l’apocalypse climatique, vous n’êtes pas opposé à l’écologie. Quelle est votre vision de l’écologie, ce que vous appelez dans votre livre « la vraie écologie » ?

Le mot « écologie » dit parfaitement la chose. Il est composé du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et de « logos » qui signifie « discours rationnel, » voire science. Or, la « maison «n’a jamais été la planète ou un élément naturel du type terrier. Au contraire. C’est, depuis les premiers habitats humains du paléolithique jusqu’à nos jours, une construction artificielle, faite à partir d’éléments arrachés à la planète, comme les branches et les feuilles de arbres, les os, les peaux, les métaux, et cela dans un but bien précis : pour se protéger de la planète, de ses agressions que sont le froid, le chaud, la pluie, le vent, les attaques animales, bref, c’est un artifice de part en part, produit par les humains.Cet artifice varie selon les climats et les milieux mais il reste toujours construit dans l’objectif de protéger l’humanité contre la nature. Ce qui a d’ailleurs permis à notre espèce de survivre à tant de glaciations et de réchauffements, d’échapper aux inondations et aux zones volcaniques, bref, de répondre à toutes ces menaces que je décris dans le livre.

Je raconte dans le livre l’anecdote de ces écologistes que j’avais rencontrés en Amazonie, lorsque j’étudiais les Yanomani, sur les bords de l’Orénoque, ils n’ont pas déguerpi sans raison trois jours après être arrivés. Tous leurs boniments sur la préservation de la douce nature amazonienne se sont effondrés quand ils ont dû affronter la réalité d’une nature qui, sans être humanisée, conduit sans pitié à la peur, aux maladies et à la mort de l’humanité.

Mais la maison c’est plus que cela encore. C’est le camp de base pour aller à la conquête de la Terre et de l’espace. Pour humaniser le monde. C’est autour d’elle, à partir d’elle, que l’humanité peut croître et prospérer, étendre ses terres réelles et virtuelles.

Alors oui, je suis un vrai écologiste car je suis pour l’humanisation de la Terre et de l’espace. La maison de l’humanité peut être partout dans le monde, et elle s’étend chaque jour, jusque dans les stations spatiales. Nous ne sommes pas des écosystèmes de la Terre mais des créateurs capables de transformer la plupart des espaces de la Terre en sous-système humanisés et de la quitter pour humaniser demain d’autres espaces et d’autres planètes. La maison n’est pas seulement l’habitat, mais l’ensemble de l’espace humanisé, réel ou virtuel, jusque dans le Metaverse. (rire)

Alors, oui, je suis un vrai écologiste, donc pour la course à la croissance, les sciences, les technologies, la domination de la nature. Je souhaite, comme tout écologiste digne de ce nom, que la croissance conduise toute l’humanité, en particulier ceux qui sont démunis de tant de biens, vers la société de consommation. Et je pose comme idéal écologique, l’objectif moral qui met les humains et leur créativité, celles de toutes les femmes et de tous les hommes, au centre de l’univers au lieu des mottes de terre..

Atlantico: Que vous inspire l’année 2022 et son double cycle électoral. Certains ont regretté que l’environnement ait été largement absent de nos débats politiques. Serait-ce parce qu’on l’a réduit au cache-sexe d’une idéologie qui en réalité est, avant-toute autre chose, anticapitaliste ?

Les obscurantistes verts sont en Occident, non en Orient.Cette idéologie fissure les démocraties occidentales dans leur sous-sol culturel. Elle est bien plus puissante qu’il n’y paraît. Il s’agit même de l’idéologie dominante aujourd’hui.

Par l’environnement, les idéologues verts peuvent accuser tout ce qui se fait dans nos démocraties libérales, de leur mode de fonctionnement à leur mode de développement. C’est en quelque sorte, un couteau suisse idéologique. Au cœur de ce couteau suisse, il y a son usage contre la liberté individuelle. J’ai d’ailleurs écrit un chapitre drôle, du moins je l’espère (rire), pour expliquer pourquoi ces idéologues traquent la voiture individuelle, quand bien même elle ne polluerait pas, et pourquoi ils préfèrent les transports en commun. Au fond, la voiture n’est pas leur problème mais la liberté individuelle. Leur écologie est un prétexte pour quadriller la liberté et la créativité naturelle dans tous les espaces de la société civile. La libre entreprise est un des éléments qu’ils rejettent. Mais ne nous trompons pas, leur entreprise de déstabilisation est globale.Ils veulent une révolution totale comme les communistes naguère. D’ailleurs, leur fameuse « transition écologique » n’est qu’un recyclage écologique de la « transition socialiste » des révolutionnaires d’hier.

C’est d’ailleurs aussi pourquoi ma réponse est globale et touche aussi bien les rapports des humains à la nature, qu’entre eux et à leur corps.

Et si l’environnement n’a pas été au centre de la campagne électorale, il faut se garder d’en être satisfait. Le silence n’a été qu’apparent. Car l’idéologie obscurantiste a œuvré dans la plupart des projets. Et, des manifestations pour le climat dans la rue à l’occupation de la Sorbonne, des cris de ralliements de l’extrême-gauche aux accords de la gauche, tout montre qu’elle est bel et bien présente. Que les enfants de Jaurès et de Blum s’allient d’ailleurs avec les Verts, le Parti communiste et La France Insoumise, démontre son influence souterraine jusque dans cette gauche réformiste naguère adepte des sciences et du productivisme.

Et la force de cette idéologie se voit aussi à droite et au centre. Que signifie nommer un Premier ministre du climat ? Va-t-il être chargé de redresser l’axe de rotation de la Terre ? Espérons qu’il ne s’agit là que d’une démagogie passagère. Mais elle alimente inconsciemment le marasme idéologique du pays et le désarroi de la jeunesse. Et je vois au centre et à droite nombre d’élus penser qu’en flattant cette idéologie, ils pourraient éviter d’être battus. Mais quel est le coût culturel, à moyen terme, d’avoir abandonné le combat pour la raison, la liberté et l’humanisme qui devrait être celui des libéraux, des chrétiens démocrates, des radicaux, des gaullistes et de quelques autres? Ce qui arrive dans les villes passées aux mains des petits bonhommes verts, ne les alerte-t-il pas ?Vont-ils se mettre à financer des éoliennes, qui polluent et coûtent cher comme j’en fais une démonstration sans appel dans mon livre ? Vont-ils freiner la croissance et moins financer le nucléaire, les technologies, les entreprises innovantes pour des énergies alternatives qui ne sont des alternatives à rien ? Hélas ! La dépendance politique commence toujourspar une dépendance idéologique.

Atlantico: Face au grand marasme idéologique qui caractérise la vie politique française, y a-t-il des motifs d’espoir ? Comment sortir concrètement de l’obscurantisme que vous dénoncez ?

L’espoir réside dans le combat pour les idées. D’où ce livre. Il s’agit d’une vraie bataille idéologique. En tant que philosophe dont le cœur de la pensée est la défense de la libre créativité, qui est la clef de la nature humaine, je ne doute pas une seconde que le camp des vraies lumières contre les ténèbres ne l’emporte. Sur ces terres ravagées par l’obscurantisme, il reste heureusement de nombreux partisans du bon sens, de la science, des spiritualités humanistes et, aussi, des réalistes qui savent que croissance rime avec puissance de la nation. L’Histoire, le savoir et le bon sens sont de notre côté. Quand bien même nous avons perdu quelques batailles, comme disait le Général de Gaulle, nous gagnerons la guerre (rire).

L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine est disponible sur le site des éditions du cerf ainsi que chez tous les libraires.

Afghanistan : cet accord « secret » avec les Talibans que les Occidentaux risquent de payer très très cher

Les talibans ont promis d’être plus tolérants qu’avant, en particulier envers les femmes et leurs opposants, de ne pas servir de refuge aux djihadistes, de préférer la coopération à la subversion. Des promesses qui dureront le temps de leurs intérêts.

Atlantico, 19 août 2021: cliquer ici

Atlantico :  Professeur Yves Roucaute, vous avez été le seul intellectuel au monde invité pour fêter la victoire contre les talibans, à Kaboul, en novembre 2001, et vous aviez noué des relations d’amitié avec Ahmed Chah Massoud dans les combats en Afghanistan, quel regard portez-vous, en philosophe et en spécialiste des questions internationales, sur la situation actuelle ? 

Novembre 2001: Yves Roucaute, seul intellectuel au monde invité en Afghanistan pour fêter la victoire contre les TalibansRoucaute Yves dans l’hélicoptère de Massoud

Yves Roucaute : 20 ans après avoir célébré la victoire contre les talibans, je ne sais si j’aurais un jour l’occasion de retourner de mon vivant à Saricha pour me recueillir et prier sur la tombe de celui qui reste vivant dans mon cœur, le commandant Massoud. En raison de l’accord passé, et en partie secret, entre les équipes de Joe Biden et les talibans, je crains hélas ! que le pire ne soit devant nous. Le pire non seulement pour les Afghans mais aussi pour ceux qui ont cru pouvoir sceller la paix au prix d’un sacrifice de cette partie de la population qui croit aux droits individuels et au pluralisme démocratique et qui va subir les foudres d’un État totalitaire.Ces Daladier et Chamberlain qui pullulent dans les démocraties, et qui se félicitent de pouvoir sauver la paix, comme hier à Munich, sont la honte des démocraties ! 

Avant d’en venir aux conséquences pour les Afghans et pour nous de cette défaite, j’entends bien certains tenter de justifier leur poltronnerie en évoquant la corruption des gouvernements successif, leur incapacité, leurs divisions, leurs double-jeux, leurs complicités avec les talibans … Cela est vrai. Mais que penser de la façon dont les gouvernements occidentaux ont largement contribué à tout cela, ignorant même la base : la particularité de la vie afghane, ces maillages locaux, ces groupes de solidarité (« qawm ») locaux et régionaux propres aux tribus, clans, réseaux de villes des vallées, groupes religieux… Une ignorance des nécessités d’analyse concrète dans laquelle les États-Unis excellent ici, comme en Irak ou au Liban. Allant jusqu’à légitimer les talibans, jusqu’à négocier avec eux, comme s’ils étaient une composante de la société afghane semblable à toute autre, brisant le ciment idéologique fragile qui tenait les composantes anti-talibanes, poussant aux pactisations et préparant les défections.  

Les Américains ignoraient même le nationalisme pachtoune parce qu’ils en ignoraient l’histoire pachtoune, la principe ethnie afghane. Ainsi, qu’est-ce que l’empire Durrani des Pachtounes pour les « experts » américains ? Rien. Alors qu’il fut le plus grand empire musulman durant le XVIIIème siècle, allant du Cachemire au nord-est de l’Iran, dominant le Pakistan et une grande partie des pays du Caucase. Alors qu’il est l’une des clefs du nationalisme sur lequel s’appuie les totalitaires talibans, alors qu’il est l’une des clefs des solidarités nouées avec eux par les trois États du Pakistan qui bordent l’Afghanistan et qui élisent, oui élisent, des talibans. Ils ignoraient même l’histoire plus proche, qui est faite d’instabilités dues aux difficultés de trouver de subtils équilibres entre les groupes de solidarité, tribaux, claniques, religieux, locaux… sinon entre la moralité, la démocratie et la culture du pavot…

Ils ignoraient aussi les différences entre talibans, notamment la puissance des courants les plus extrémistes, qui ont même, pour certains, refusé les accords acceptés par les talibans « modérés ». Ainsi, ont été présents aux médias, les talibans les plus présentables qui ne sont pas nécessairement les plus influents, pour vendre la résignation à l’opinion.

Quelles sont les conséquences pour les Afghans ? 

Il n’est pas un seul moment et acte de la vie sur lesquels les talibans n’aient, prétendument au nom du Coran, un avis, avec interdits et obligations. Et je ne vois aucune raison pour qu’ils abandonnent leur vision totalitaire du monde même s’ils ont abandonné la perception djihadiste du mollah Mohammad Omar qui avait accepté Al-Qaida. 

Ils ont promis qu’il n’y aurait pas d’exactions. Il y en a moins, c’est vrai, que lors de leur précédente prise de pouvoir, mais qui a la naïveté de les croire ? Je me souviens qu’arrivé à Kaboul 26 novembre 2001, je vis les immenses poternes dressées où les talibans pendaient sans discontinuer les infidèles et les opposants, catégories indifférenciées… j’ai survolé les puits empoisonnés par les Talibans pour tuer les habitants du Panchir, les toits des maisons soufflés, les charniers, les survivants des tortures et des viols… 

Demain, ils iront massacrer ceux qui leur résistent, jusque dans le Pandshir, avec des armes autrement plus redoutables que celles qu’ils possédaient en 2001. Déjà, tous ceux qui ont eu des relations avec la coalition sont aujourd’hui répertoriés. Enfants inclus. Doit-on supposer que c’est pour une distribution de jouets ? Dans les zones occupées, ils présentent deux visages. D’une part, comme dans l’Ouest, un visage modéré, laissant partir certains hauts fonctionnaires. D’autre part, dans les régions du Sud-Ouest et de l’Est, où ils sont traditionnellement plus influents, coups de fouets mutilants, membres coupés, pendaisons, lapidations sont de retour. 

Chacun songe à la situation des femmes dont quelques-unes ont, avec un courage inouï, manifesté ce 16 août à Kaboul pour réclamer leur droit d’étudier, de travailler, de voter, d’être élues. Lors des conférences de Moscou (mars 2021) et de Doha de juillet, selon le porte-parole des talibans, Suhail Shareen, les femmes auraient « seulement » l’obligation de porter un hijab (voile) pour couvrir, corps, tête et épaules « impudiques ». Obligation, sous peine de flagellation publique et de mise sous tutelle. Faut-il le croire ? Oui, le hijab est obligatoire mais déjà la burqa est « conseillée » dans toutes les régions occupées par les talibans et elle est évidemment portée, les sanctions tombent ne sont pas loin. Le même porte-parole a indiqué que les talibans n’interdiraient plus aux jeunes filles d’aller à l’école. Faut-il le croire ? Je me souviens lors de la libération de Kaboul de cette école de jeunes filles, par ailleurs financée par la France, puante et remplie de produits chimiques, transformée en dortoir pour talibans. Aujourd’hui, déjà, il est conseillé aux femmes de rester chez elles, de sortir avec l’agrément d’un parrain (mahram) et de préparer leurs filles à une vie de future mère, soumise à son mari. Ce qui sera enseigné dans les écoles autorisées à ouvrir à celles qui seront autorisées à y aller ? Ce que les talibans décideront. Pour faire risette aux Tartuffe d’Occident, une filière universitaire en éducation morale sera-t-elle créée ?

Que sait-on de l’accord entre talibans et occidentaux ? Dans quelle mesure a-t-il eu un impact décisif sur la prise de Kaboul et le départ des occidentaux via l’aéroport de la ville ?

our aller vite, disons que d’un côté, les talibans ont promis d’être plus tolérants qu’avant, en particulier envers les femmes et leurs opposants, de ne pas servir de refuge aux djihadistes, de préférer la coopération à la subversion et de laisser partir les ressortissants étrangers et ceux qui travaillaient pour eux. En contrepartie, ils exigent coopération économique, reconnaissance internationale et armements.

Les armements sont la clef. Ils sont aussi la marque du cynisme répugnant accepté par l’administration de Joe Biden. Ce qui fut au centre des accords cachés, c’est en particulier la fourniture des avions sophistiqués donnés au gouvernement précédent par les Américains.  

Car l’administration Biden sait que ces avions vont permettre d’exterminer l’opposition militaire, en particulier celle des Hazara et des Tadjiks restés fidèles à l’esprit de Massoud et conduits notamment par son fils, le courageux Ahmad Massoud. 

Comment résister à une telle puissance de traque et de feu ? Ahmed Massoud, son père, n’avait en face de lui que des armements archaïques qui n’avaient rien à voir avec ceux-ci. Son fils appelle à l’aide. Il la faut. Mais le défi est phénoménal. Et il le sait. 

On a vendu nos amis pour un plat de lentilles car avec une présence militaire plus intense, qui peut sérieusement penser que l’on ne serait pas venu à bout de 60 000 talibans ? Ou, si l’on voulait seulement fuir, que l’on n’aurait pu organiser cette fuite avec une intervention militaire tranchante comme la liberté ? 

Paradoxalement, je sais qu’il a actuellement mauvaise presse, mais la vérité consiste aussi à dire que la France fut, de toutes les démocraties, celle qui a le moins à se reprocher.  Ce qui ne signifie pas qu’elle soit au-dessus de tout reproche. Emmanuel Macron a eu le courage d’envoyer deux avions militaires pour sauver, dans cette débâcle, non seulement des Français mais aussi ces fidèles Afghans qui ont si bien servi la France. Oui, la France fut le seul pays démocratique à le faire avec les États-Unis. Il a évité la honte de la guerre d’Algérie, où furent livrés à la haine et à la mort les harkis, à l’exception de 45 000 d’entre eux. 

Qu’en Europe, nul autre ne l’ait suivi, est symptomatique de la débandade idéologique de l’occident. Le pompon revenant au Canada, donneur de leçons toutes catégories, qui n’a pas même envoyé un seul avion mais, qui a généreusement proposé un millier de visas aux Afghans, sous condition : qu’ils soient d’abord réservés au LGBT, en insistant sur les transgenres. On imagine le tollé si un gouvernement avait exigé la priorité pour les hétérosexuels ! Je me suis toujours battu pour le droit des homosexuels mais au nom d’un droit égal pour tous, de la non-discrimination, de l’universalisme des valeurs, de tout ce qui faisait la puissance de séduction des démocraties et qui est jeté à l’eau. 

Ce que je trouve d’ailleurs insensé, c’est le refus de la proposition russe d’envoyer des dizaines d’avions, de construire un pont aérien pour sauver ceux qui veulent fuir ce totalitarisme. Et cela alors que les talibans, peut-être intéressé au départ de leurs opposants, étaient d’accord ! Pour ma part, que m’importe la couleur du chat pourvu qu’il sauve des vies et préserve la liberté contre les rats. 

L’alliance entre Joe Biden et Kamala Harris, sa vice-présidente, peut-il permettre d’expliquer en partie la position tenue par le président des Etats-Unis ?

Oui, bien entendu, c’est la clef de la politique internationale américaine. Kamala Harris, comme nos écologistes et l’extrême-gauche est l’héritière du courant wilsonien pacifiste. Elle se dit féministe et parle des minorités opprimées, idées qu’elle a trouvé au supermarché de la démagogie américaine, mais elle préfère voir les femmes dans les fers, les minorités tadjik, ouzbeks, harrara…exterminées et plutôt que de soutenir une intervention militaire pour les protéger. C’est une moraliste en peau de lapin (rire). Joe Biden, en hériter du courant hamiltonien, en homme typique du Delaware, ne voit pas plus loin que le business américain et la balance commerciale. L’Afghanistan coûte plus qu’il ne rapporte, et son alliance avec Harris risquerait d’avoir du plomb dans l’aile, donc sacrifice humain. 

Qu’il n’ait pas même eu un regret, un mot pour dire la souffrance de ceux qui croient aux valeurs universelles de liberté en Afghanistan en dit long sur sa moralité.

A long terme, cet accord trouvé entre les talibans et les Occidentaux risque-t-il de se retourner contre ces derniers ? 

Oui, où se trouve la bulle de paix promise par les partisans des accords avec les Talibans ? Je ne vois à l’horizon que des menaces. J’aime beaucoup les Tartuffe qui essayent de se persuader du contraire.

La victoire des talibans est un formidable soutien et un accélérateur de recrutement pour les groupes djihadistes dans le monde qui commençaient à péricliter après la défaite de l’État islamique, les divisons internes, les coups des démocraties. 

Ensuite c’est un appui à la déstabilisation des États de la région. Trop loin de Washington peut-être et des campus occidentaux ? Certes, al Qaida et les talibans sont fâchés, mais le Pakistan, première puissance de la région, 210 millions d’habitants, déjà largement gangréné par l’islamisme radical, est fragilisé. A présent, le gouvernement d’Islamabad est menacé sur son propre territoire à partir de ses propres provinces de l’Est qui fêtent la victoire. Et le gouvernement indien a peur évidemment de ce que signifie cette déstabilisation rampante à ses portes.

Le Tadjikistan qui sait que les Tadjiks d’Afghanistan vont être attaqués, s’arme pour protéger ses frontières. L’Ouzbékistan a peur lui aussi, comme ces 200 000 habitants de Termez qui vivent à la frontière, et il s’arme. En vérité, tout le Caucase est en effervescence. La lucidité.

La Chine croit avoir un accord de non-agression ? Certes, elle l’a. Il durera le temps des intérêts talibans. Qui peut croire que l’Afghanistan refusera d’être un asile pour certains groupes djihadistes chinois alors qu’ils ont des connexions avec eux ? Les investissements chinois suffiront-ils ? Pas certain. Il en va de même pour la Russie qui paraît néanmoins ne croire qu’à demi aux promesses talibanes. 

Quant aux démocraties occidentales, il n’existe pas de bulle protectrice dans un tel environnement. 

Réponse aux partisans de l’«écologie profonde », de la «théologie de l’intendance» et de l’église verte

SOMMAIRE

I. Réponse aux accusations

1. L’esprit de l’inquisition. I.2. Manichéisme ? La paille et la poutre ; I.3. « Idéologie » ? Il s annulent l’histoire ; I.4. Contre l’esprit des sciences? L’hôpital qui se moque de la charité; I. 5. Accusation « sociale et politique » : la tartufferie inquisitoriale

II. Le puits sans fond de l’« écologie profonde » : démagogie animiste et réactionnaire

1. Fondements animistes de l’« écologie profonde » ; 2.  Les errances de l’«écologie profonde à visage chrétien » et de la « théorie de l’intendance » ; II. 3. Simulacre d’humanisme des antihumanistes de l’« écologie profonde » ; 4 Colonialisme, esclavagisme… Gauchisme: la maladie infantile de l’écologie profonde ; 5 Croissance : les affabulations de l’écologie profonde ; 6. La fantasque santé de la planète et la lutte pour la vie des humains.

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Présentation

En cette période d’hiver de la pensée qui entraine tant de bons esprits vers l’idolâtrie de la planète, le pasteur Robin Sautter, Roger-Paul Bory et Vincent Wahl, qui se réfèrent à un réseau appelé « Bible et Création », ont cru utile d’ajouter leur touche aux frimas. Pour défendre l’« écologie profonde », et, chemin faisant une « église verte »,  ils ont publié, le 4 décembre 2020, sur le Forum de Regards Protestants, un texte virulent au titre qui laisse songeur pour qui connaît les thèses de ce courant :  « Écologie : sortir du manichéisme » (voir plus bas, Annexe II). « Au vu de l’ensemble de la Bible » dont ils auraient le secret, ils y dénoncent mon « manichéisme », et, à travers moi celui des partisans du progrès, y compris écologistes opposés à leurs thèses. Un manichéisme qui se serait exprimé dans un petit texte paru sur mon blog de Regards Protestants sous le titre : « les différentes écoles de l’écologie (voir Annexe I).

Ce texte énonçait l’idée que « la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises. » « Notamment » écrivais-je, et non pas « seulement « . 

Il donnait, un aperçu rapide de certaines réponses scientifiques à quatre questions souvent soulevées par les partisans de l’« écologie profonde » : le CO2, l’énergie, la démographie et la santé. Il se référait explicitement à mes deux derniers ouvrages afin que chacun puisse discuter plus au fond de mes thèses, s’il le désirait. D’abord à « L’Homo creator face à une Planète impitoyable », qui raconte l’histoire de l’humanité durant 7 millions d’années avec les effets sacrificiels de l’animisme et de son idolâtrie de la nature. Ensuite, au livre « Le Bel Avenir de l’Humanité », qui prouve, contre les visions apocalyptiques, comme celles d’un Yuval Noah Harari ou de l’ « écologie profonde », la merveilleuse révolution des Temps contemporains née de l’explosion des nouvelles technologies et de la libération de la créativité humaine, en particulier celle des femmes, avec son mouvement vers l’abolition progressive du travail aliénant, vers la fin des maladies génétiques, virales, bactériologiques, cancers… le nouveau rapport au donné génétique et à la mort, la nouvelle productivité infinie sans déchets née des nanotechnologies, une énergie inépuisable, l’extinction de l’ « État » et de l’idolâtrie des « pouvoirs»… et même un chapitre sur le « Nom de Dieu » en hommage à l’ami Umberto Eco dont j’aime croire que, s’il avait vu ma perception proche de celle de Max Planck et la recherche de paix héritée de Leibnitz, il l’aurait apprécié. Ce dernier livre, comme le savent les lecteurs du blog, publié avec deux ouvrages inédits de Raymond Aron et Hannah Arendt, ayant conduit à relancer la collection « Liberté de l’esprit » de Raymond Aron chez Calmann-Lévy.

Répondre aux trois accusateurs ? J’y fus prié par quelques amis scandalisés par le texte de ces trois étonnants signataires qui semblent avoir plus appris des procès de l’inquisition que d’une lecture pleine de tolérance et de compassion de la Bible. J’ai mis du temps à m’y résoudre. À vrai dire, en période ordinaire, je passerai mon chemin face à des gens qui m’attaquent personnellement, m’accusent en miroir, envers eux de mépris et d’« insulte », délit pénal, alors que je ne les connais pas, déforment systématiquement mes positions, dénoncent ma prétendue « idéologie », qu’ils sont bien incapables de désigner, prétendent même que je n’ai aucun souci du « social » comme s’ils en avaient le monopole. Va encore pour leurs fantasmagories gauchistes d’un effondrement prévisible d’une « civilisation occidentale » et « impérialiste » qui aurait produit, outre quelques effets positifs, colonialisme, esclavagisme, oppression et, qui, aujourd’hui, serait coupable de « brûler la planète ». Passe encore qu’ils se réclament du philosophe norvégien Arne Næss, inventeur de l’« écologie profonde », dont il dissimulent l’idolâtrie fondatrice, celle de la planète pour la vendre à une église qui devrait devenir « verte ». 

Mais ils nous informent que s’ils m’incriminent, c’est « au vu de l’ensemble de la Bible », dont ils auraient eu la révélation, ce qui les autoriserait à considérer pour nuls certains textes de la Bible qui les gênent et à m’accuser de défendre « une domination despotique et même parfois tyrannique de l’humain sur la planète ».  Soupçonné d’être un mécréant pour ignorer leur Bible vraie, version Arne Næss, je suis accusé de la plus dangereuse des idolâtries, celle qui croit en la « prééminence » de l’humanité. J’ignorerais que « la créature idolâtrée est bien plus souvent l’homme qui se proclame tout-puissant ». Selon eux, le « vrai humanisme » biblique ne célèbrerait pas l’humain, comme j’oserais, en hérétique, le prétendre , mais la vraie « créature » de Dieu, « qui peut être comprise comme la nature, Gaïa » dont l’humanité serait une partie, en « interdépendance » avec les autres sous-systèmes naturels. 

Dans son Court Traité du Pouvoir Tyrannique, face à ses inquisiteurs qui l’accusaient « au vu de l’ensemble du contenu biblique », Guillaume d’Occam (1285-1347) notait déjà : « vous rejetez ceux qui veulent vous informer de la vérité, vous défigurez leurs arguments, et vous les condamnez », alors pourquoi débattre ?

 Néanmoins, malgré les risques, il l’avait accepté en raison des enjeux : « je ne veux pas être ajouté au nombre de ceux qui craignent de parler librement parce qu’ils redoutent de perdre les bonnes grâces des hommes ».

 Aujourd’hui, en raison de cette vague obscurantiste qui déferle sur certains pays occidentaux riches au nom de la « planète » jusque dans les églises chrétiennes, il n’est peut-être pas absurde de profiter de l’occasion pour tenter de percer un peu le brouillard idéologique diffusé par les apôtres de l’« écologie profonde » et de la « théologie de l’intendance ». 

Sans nier leurs bonnes intentions, celles dont l’enfer est peuplé, force est de constater qu’ils désespèrent la jeunesse, détournent les énergies du progrès, freinent la créativité nécessaire contre la détresse, diffusent tristesse et nostalgie au lieu de la joie et de l’espérance, et cela pour diffuser un panthéisme animiste contre lequel judaïsme, christianisme et islam se sont dressés dès leurs naissance. Et contre lequel, un rationalisme, même tempéré, ne peut acquiescer.

Bien incapable de ce « vu d’ensemble de la Bible » de mes détracteurs, on me pardonnera de tenter de ramener au bon sens et, en chemin d’envisager une interprétation singulière, et sans doute critiquable, de quelques textes bibliques qui concernent les points soulevés. 

Une façon d’affirmer, en sujet éthique tâtonnant et conscient des abîmes d’ignorance qui m’habitent, mais déterminé à refuser les idolâtries, un droit d’interprétation qui se passe de Maîtres de Vérité, grands et petits. J’essaierai de défendre cette idée du camp du progrès depuis la Renaissance, que l’humanité est au centre de la création, en position « prééminente », infiniment supérieure aux autres vivants, irréductible à une prétendue « interdépendance » avec végétaux et animaux, apte à devenir « temple de Dieu », à recevoir grâce et sacrements, à prier et célébrer un créateur qui l’a fait à son image. Avec le droit de créer pour dominer la nature et d’assujettir ce qui s’y trouve, le devoir d’aimer son prochain (humain), fut-il étranger, comme lui-même… et même de recevoir une bonne nouvelle en attendant une résurrection individuelle éternelle, totalement indépendante de cette planète condamnée, elle, avec ses mottes de terre, un jour, à disparaître. 

I. Réponse aux accusations des inquisiteurs

I.1. L’esprit de l’inquisition

Dès le début, les trois auteurs annoncent qu’ils ne répondront pas « point par point » à une prétendue « instrumentalisation des données scientifiques ». En effet, ils ne répondent ni « point par point », ni, d’ailleurs, à aucun point. C’est une des caractéristiques de ce courant, tactique éculée de l’inquisition : attaquer le bonhomme plutôt que répondre à ses thèses. 

Au lieu d’argumenter sur les faits, ils préfèrent donc l’attaque personnelle. À les en croire : « il est difficile de réagir à un article où l’auteur manie, avec dextérité, le pamphlet, la stigmatisation et le mépris de tous ceux qui ne partagent pas sa propre idéologie sans tomber soi-même dans le piège d’une spirale de l’insulte ! » Diantre ! ma voilà coupable d’insulte, de stigmatisation et de mépris pour avoir osé ne pas partager leurs thèses 

Le sens du mot « insulte » est sans équivoque : il est l’expression d’une volonté d’outrager personnellement. C’est une forme d’injure sanctionnée par le code pénal. Il signifie le viol des bonnes mœurs et la volonté de dégradation humaine envers un individu désigné par des mots. 

Or, je n’insulte aucune personne dans l’article incriminé et certainement pas ces trois inquisiteurs dont je ne connaissais pas même l’existence. À l’inverse, je critique l’« écologie profonde », sa démagogie, son obscurantisme, sa misère théorique et ses propagandistes dont je ne préjuge aucunement qu’ils seraient, en plus, opposés aux bonnes mœurs. Car je ne mélange pas le débat d’idées et les jugements moraux sur les personnes qui portent ces idées. 

M’accuser de les insulter, c’est-à-dire de violer les bonnes mœurs et d’avoir la volonté de dégradation humaine envers eux, et cela alors que je ne les connais, ne les cite pas, n’insulte personne ?  Il s’agit donc d’une diffamation.

Qu’ils m’accusent encore de stigmatiser et de mépriser le monde entier, sauf les partisans de mes thèses, alors que la simple lecture de ce texte, comme de mes livres, démontre que je défends tous les courants du progrès, en particulier tous les courants écologistes, mais non le leur, confirme que dès la première ligne, ils engagent la spirale de l’attaque personnelle qui se justifie à leurs yeux par mon opposition à leurs idées, comme pour toute inquisition qui préfère au débat, l’accusation d’immoralité.

Ils ne veulent pas distinguer les thèses d’un auteur, qui peut être critiqué comme auteur, et sa vie privée comme personne. Une confusion volontaire des thèses des opposants et de leur moralité qui se retrouve systématiquement dans toutes les inquisitions, jusqu’aux procès de Prague. 

Avouer qu’il leur avoir été « difficile » d’éviter la « spirale de l’insulte », révèle non leur grande vertu mais leur fourberie, leur volonté de « salir » l’image leurs opposants pour imposer leur condamnation.

Pour ma part, je pense que les idéologies aveuglent et que bien de bons esprits sont par elles détournées de la quête de la vérité et de l’amour dû au procain.

I.2. Manichéisme ? La paille et leur poutre

Ces inquisiteurs m’accusent d’être « manichéen » et de condamner « tous ceux qui ne partagent pas (ma) propre idéologie ».  Accusation cocasse venant de partisans de cette « écologie profonde » née (nous y reviendrons) du rejet radical de tous les courants de pensée qui défendent croissance et progrès, et des courants écologistes appelés avec mépris « écologie superficielle » par Arne Næss. « On voit la paille dans l’œil du voisin mais pas la poutre dans le sien »…

Le titre de mon article était pourtant clair : « Les différentes écoles de l’écologie ». Et non : « les deux écoles de l’écologie ». Le contenu aussi : j’y défends le camp du progrès, et ses nombreuses écoles, contre le camp obscurantiste de l’« écologie profonde ». 

Serait-il donc « manichéen » de tenir pour fausse l’ « écologie profonde » ? À les en croire, il faudrait être plus subtile et prendre en compte les différences entre leurs sectes, plus ou moins rouges, plus ou moins vertes, toutes idolâtres. Or, si je ne suis pas favorable d’aimer « à la folie » l’idole Gaïa-la-Planète, je ne le suis pas non plus de l’aimer « beaucoup », ni même « un peu ». Mais « pas du tout ». Car la planète n’est pas un vivant. Pas même un être. 

Contre les gris-gris de l’imagination et contre l’animisme, la conscience qu’il existe un amas appelé « terre » ne prouve ni la vie, ni, encore moins, la conscience de cette planète. Pas plus que la conscience qu’il y a des mottes de terre, ne prouve leur conscience. Et pour comprendre ce qui s’y joue, Planck et Einstein ont plus d’utilité que l’astrologie et l’animisme.

I.3. « Idéologie » ? Ils annulent l’histoire

Nos inquisiteurs m’accusent, ainsi que tous ceux qui ne communient pas avec eux, de défendre une « idéologie ». Laquelle ? Ils n’en disent mot. Diaboliser est au cœur du tous les procès engagés par les écologistes profonds pour terroriser leurs adversaires et les faire taire. Le lecteur doit comprendre que puisque je refuse la leur, c’est que j’en défends une autre. Un truc largement utilisé par toutes les inquisitions. Les partisans des droits de l’homme dans les pays staliniens, étaient nécessairement des défenseurs du « capitalisme » et les théologiens comme Maître Eckhart ou Guillaume d’Occam des « hérétiques » défenseurs d’une religion opposée à la bonne…

Une idéologie est un système fermé et global d’idées, de valeurs, de comportements qui veut s’imposer sur la société au nom d’un idéal social et politique, au mépris des faits et du respect des droits individuels. Dans mes écrits, non seulement je n’en défends aucune mais que je les combats toutes. Comme dans mes cours d’épistémologie, j’y défends les « sociétés ouvertes » (Karl Popper), les « programmes de recherche scientifiques » (Imre Lakatos) qui avancent par essais-erreurs et une métaphysique qui place les individus, leur libre créativité et leur capacité de décider du bien et du mal, au centre.

À l’inverse, les partisans de l’« écologie profonde » sont des idéologues.

Ils falsifient les faits jusqu’à inventer une planète fictive avec laquelle l’humanité aurait été en harmonie. Harmonie qu’ils prétendent retrouver par des actions de contrôle sur le mode de production, les sciences et la vie quotidienne des citoyens. Leur idéologie est ainsi totalitaire. Cela au nom de la « planète » à « sauver», dont ils connaitraient les besoins en nouveaux Maîtres de vérité.

Contre cette idéologie : l’histoire. Dont j’ai rappelé quelques faits dans l’article incriminé et, développée en détails dans L’Homo creator face à une Planète Impitoyable

Quand commence le paléolithique, il y a environ 3,5 millions d’années, nos ancêtres ont déjà traversé 4 millions d’années d’holocaustes dus à la planète. Combien sont en vie ?  100 000 seulement après 4 millions d’années ! La fameuse Gaïa a détruit tous les autres. Après le paléolithique, encore des holocaustes et non une vie harmonieuse avec la nature. Des glaciations en nombre, 17 lors des seuls 2,6 derniers millions d’années, et autant de réchauffements inconnus de nos idolâtres qui veulent, pour culpabiliser l’humanité, tout ignorer des explosions nucléaires du soleil, des variations de l’angle de l’orbite et de l’axe de rotation terrestre, des déséquilibres « naturels » de l’atmosphère elle-même. Tout ignorer aussi des éruptions volcaniques, secousses sismiques, tempêtes, cyclones, tornades, tsunamis… des virus et bactéries, tout aussi naturels, vieux de plusieurs dizaines de millions d’années pour la coqueluche, la tuberculose, la lèpre, la syphilis… des cancers de toutes sortes, des os au cerveau… des maladies génétiques, des attaques animales… Que reste-t-il quand débute le néolithique, il y a 12 000 ans, des espèces humaines du genre Paranthropes et Homo qui survivaient encore au paléolithique ? « Les Paranthropes ? Des trois espèces, il ne reste bientôt plus rien, détruits à leur tour. Des 22 espèces du genre Homo ? Une seule a survécu. Oui, une seule. La fameuse Gaïa-la-Terre bienveillante a éliminé les 21 autres de la carte planétaire » ( L’Homo creator face à une Planète impitoyable). Finalement, 500 000 humains seulement sont parvenus au néolithique. Un gain de 400 000 individus en 3,5 millions d’années ! Et seuls 12% peuvent espérer dépasser 40 ans. 

Voilà les faits.

Les idéologues de l’ « écologie profonde » doivent nier l’histoire et prétendre que les maux venus de la nature, des virus aux cyclones, sont dus à l’humanité, tant ils craignent de voir que les humains en concluent judicieusement que la planète ne mérite aucune génuflexion, brisent l’autel de Gaïa et se gaussent des nouveaux petits Maîtres de Vérité.

I.4. Contre l’esprit des sciences ? L’hôpital qui se moque de la charité

Pour vendre leurs dogmes, les idéologues de l’ « écologie profonde » n’hésitent pas à attribuer à leurs opposants des positions si ridicules sur les sciences que Bouvard et Pécuchet eux-mêmes ne pourraient y adhérer. Ils prétendent que je refuserais de discuter de la « pertinence des innovations technologiques » dont je défendrais les bienfaits aveuglément. Où ai-je écrit qu’il était interdit de discuter des innovations technologiques ? Nulle part. Dans le petit article incriminé, je réponds seulement par des faits scientifiques à quelles unes des affabulations de l’écologie profonde. 

Eux, à l’inverse, seraient ouverts, tolérants, mais méfiants. Pour justifier cette méfiance, dont on va voir qu’elle est conduit systématiquement à mettre en cause les avancées technologiques, ils avancent cette banalité connue depuis plus de deux mille ans, qu’ils prennent pour une découverte exceptionnelle de l’« écologie profonde » : les sciences se trompent parfois et connaissent même des impasses. Ce qui leur permet de se livrer à une attaque en règle contre l’esprit des sciences et ceux qui le soutiennent.

Ils ont raison : les positions du camp du progrès et les leurs sont incompatibles. 

Car loin de nier les impasses et les erreurs scientifiques, et loin d’en profiter pour vouloir freiner les sciences les contrôler avec des administrations ou des comités d’experts en Bible verte, les amis du progrès les célèbrent. Et cela depuis Aristote et Archimède. 

Car toute l’histoire du progrès est en effet une avancée par essais et erreurs. Et cela ne se peut autrement. C’est pourquoi il est si important pour toute proposition authentiquement scientifique d’être falsifiable par les faits, que la concurrence scientifique soit assurée et que soit libérée l’innovation créatrice en lui donnant par la croissance les moyens d’avancer toujours plus loin. C’est aussi pourquoi il est important aussi d’offrir aux individus le maximum de culture possible pour qu’ils participent à la créativité et aux débats rationnels et résistent ainsi à l’obscurantisme des démagogues qui leur vendent vents apocalyptiques, éoliennes idéologiques, contrôle étatique de la vie quotidienne en guise de pensées. 

À l’inverse, les idéologues de l’« écologie profonde «  profitent de la moindre erreur, de la moindre faille, de la moindre imperfection pour pointer du doigt les innovations, attiser les peurs, freiner la créativité et vendre l’apocalypse selon saint Profond. Au nom de la « précaution » et de la « prévention », ils combattent l’esprit d’innovation.

Or, puisqu’il y a toujours des imperfections, des points d’ignorance, des incapacités à prévoir les conséquences des innovations, puisque tout ce que l’humanité peut faire c’est « le meilleur possible » (Aristote) et non le meilleur, les occasions sont innombrables pour qu’ils puissent vendre effrontément, effondrement de la civilisation, terre qui brûle, Planète qui meurt … Ils auraient interdit l’usage du feu, généralisé il y a 400 000 ans au nom des incendies possibles de forêt et la taille du silex au nom du danger de fabriquer des pointes de flèche comme nos trois compères dénoncent aujourd’hui la « course » aux nouvelles technologies.  

Face aux erreurs et impasses, le camp du progrès dénonce la misologie (haine de la raison) comme la pire des solutions. Il affirme que nous ne souffrons pas de trop de savoir et de technologies mais de pas assez. Non pas de trop d’individualisme créatif mais de pas assez. Et, j’ose même m’aventurer à défendre, comme un célèbre théologien, que les avancées du savoir sont un peu comme des grâces, des dons de l’Esprit de Dieu, distribués « pour le bien commun du genre humain »… 

I. 5. Accusation « sociale et politique » ? La tartufferie inquisitoriale

 « Les questions sociale et politique sont entièrement absentes du discours de M. Roucaute, sinon pour fustiger les rouges-verts au détour d’un paragraphe » accusent mes inquisiteurs. « Entièrement absentes » ? Me voilà sans cœur « social » et sans conscience « politique » mais non sans reproches. Les écologistes profonds auraient-ils donc le monopole du cœur ? 

Qu’ils associent « social et politique » est symptomatique. Ces défenseurs de l’« écologie profonde »prétendent régler les « problèmes sociaux » par des réglementations « politiques » : punitions, chasse aux riches, aux savants politiquement incorrects, aux philosophes qui défendent la liberté… jusqu’au droit à l’inquisition dans la vie privée des citoyens, assiettes comprises. 

Le camp du progrès refuse cette association du « social » et du « politique », typique de l’héritage marxiste. Il croit en l’individu charitable, aux associations dont les églises, les syndicats, les groupes de solidarité interindividuel, il croit au jeu mutuelliste et à plein de trucs qui mettent individu, famille, société civile au centre et excluent la prééminence de l’État 

Je soutiens avec John Locke, que tout ce qui est social n’est pas politique, que le politique est second, créé par et pour les individus, et que l’appétence pour le « pouvoir » est concomitante de la tendance à en abuser. Les décisions de certains maires écologistes profonds en France démontrent, s’il le fallait, cette propension d’enfermer les libertés sous prétexte de « sauver la planète » dés que certains ont une once de « pouvoir ». 

A vrai dire, le politique est un mal. Un mal nécessaire contre un plus grand mal.  Dans les trous des mailles du filet social, quand le libre jeu interindividuel et inter-associatif ne suffit pas, alors les interventions politiques peuvent être utiles pour arrêter le crime, aider les plus défavorisés, veiller à l’égalité des chances, permettre d’exercer la créativité individuelle de chacun en supprimant les obstacles… Le champ d’action peut être plus large dans les situations de crises ou les moments de résistance à l’oppression étrangère. 

Mais les détenteurs du « pouvoir » politique doivent voir leur activité limitée, contrôlée, réduite quand cela se peut. Derrière l’étatisme de l’écologie profonde, comme hier derrière l’air de la sociale des totalitarismes rouges, bruns et verts, j’entends toujours les grognements du Léviathan.

À l’inverse, le camp du progrès a bien le souci du « social ». Du vrai « social ». Car défendre les innovations technologiques, la mondialisation, la croissance et la créativité pour une domination toujours plus grande de la nature est l’expression d’un point de vue « social ». Et c’est bien ce que le petit texte mis à l’index par nos inquisiteurs a dit.

Non pas l’ »oubli » du social, mais sa prise en compte authentique. Et «authentique » n’est pas un mot anodin.

Oui, il est « social » d’éradiquer au bénéfice de ceux qui en souffrent, les maladies virales naturelles, les maladies bactériennes naturelles, la maladies parasitaires naturelles, les maladies génétiques naturelles… de prévoir les moyens de résister pour les villages et les villes aux éruptions volcaniques naturelles, aux tsunamis naturels, aux cyclones naturels, aux tornades naturelles, aux tremblements de terre naturels… d’abolir la mortalité infantile qui touche surtout les plus défavorisés, d’augmenter l’espérance de vie pour tous… de préparer l’abolition du travail qui conduit à l’aliénation et à la souffrance, de façonner des aliments améliorés et faible prix voire gratuits, de produire de l’eau jusqu’au Sahel, de partager savoirs et technologies avec les pays les plus déshérités…  

Des problèmes sociaux ? Il y en a, et il y en aura longtemps. L’humain n’est ni un dieu, ni un demi-dieu. Mais l’humanité n’a pas besoin des idéologues de l’« écologie profonde », de ses militants et chefs ignorants. Elle a déjà payé lourdement dans le passé sa croyance en des Maîtres de vérité qui profitent de la souffrance pour vendre recettes de bonheur et mesures liberticides. Et qui freinent la course à la créativité et à la croissance, donc la course vers toujours moins de souffrance et plus de justice sociale. C’est pourquoi, il est vrai de dire que non seulement l’écologie profonde n’a pas le monopole du cœur mais qu’elle en est son fossoyeur. 

II. Le puits sans fond de l’« écologie profonde » : démagogie animiste et refus du progrès

II.1. Fondements animistes de l’«écologie profonde »

Contre le camp du progrès, les partisans de l’« écologie profonde » prétendent qu’ils échapperaient à l’idolâtrie, surtout quand il se trouvent dans des environnements influencés par les religions du Livre. Que mes trois accusateurs se réclament du philosophe norvégien Arne Næss pour un tel déni est étonnant. 

Certes, Arne Næss, à partir de son article de 1973 publié par la revue Inquiry, est le fondateur de cette idéologie qu’il définit comme « écologie profonde » (« deep ecology »). Cela en opposition avec ceux qui croient au progrès scientifique et technique, au productivisme, à la croissance et qui mettent l’humain au centre de leur projet (« anthropocentrie ») mais aussi aux autres courants écologiques, condamnés sous l’étiquette d’ « écologie superficielle » (« shallow ecology »). Elle nierait en effet l’urgence de sauver la planète menacée d’une « éco-catastrophe » par des déséquilibres grandissants, des pollutions innombrables et un épuisement des ressources dus à l’humanité. Elle est accusée d’une sorte de collaboration avec l’ennemi en voulant « protéger la nature » au lieu de la sauver. Par la diminution des effets négatifs du mode de vie capitaliste et consumériste, elle lui permettrait de survivre et même de développer un business vert. Elle reproduirait la « prééminence » de l’humain, faute de s’attaquer aux fondements « anthropocentriques » de la destruction de la planète. Finalement, elle peindrait en vert les illusions appelées « développement », « croissance », « consommation ». Au passage, on s’amuse de l’accusation de « manichéisme » de trois inquisiteurs….

Arne Næss exige de changer radicalement de point de vue, d’appréhender le monde « profondément ». Au lieu de partir de l’humanité, il faudrait adopter celui de la planète, du « Grand Soi », sorte de super-organisme que l’un des théoriciens de l’« écologie profonde », James Lovelock, appelle « Gaïa ». Il engloberait tous les sous-systèmes, en particulier le petit « soi », le « soi »  humain. 

 En conséquence, comme il le dit dans Écologie, communauté et style de vie, moralement le sous-système humain, ne vaut pas plus que les écosystèmes animaux, végétaux et minéraux. Il est un sous-système de la nature non pas « disjoint » de la planète mais « relié » à elle. Toutes les « formes de vie » se valent et sont à protéger. C’est l’« égalitarisme biosphérique ». Une vision que je crois aux antipodes du christianisme.

Cette « approche morale » conduit à « s’indigner » devant les violences faites à la planète et à éprouver en soi le « sentiment » qu’elle éprouve face à l’action destructrice des humains. Tout comme ces enfants qui tuent des moucherons avec un spray, voyant leur souffrance, parviendraient à cette conclusion que « ces animaux, comme vous, préfèrent probablement vivre que mourir ». Arne Næss donne aussi l’exemple des propriétaires de chiens qui découvrent que « le bien-être de leur animal est plus important que celui de leur voisin ».

Tout étant lié, les attaques de l’humain contre le Grand Soi provoqueraient logiquement, en retour, des réponses négatives des autres sous-systèmes et de la planète tout entière. Ce qui expliquerait le malheur humain. Si la terre brûle et menace la vie humaine, s’il y a des virus et de la souffrance humaine, la cause en serait ces comportements antinaturels. 

Mais, grâce au parti de l’« écologie profonde », le salut serait possible. En changeant de point de vue, l’humanité retrouverait le chemin de l’harmonie, de la « symbiose » avec la nature, un « style de vie » dit Arne Næss qui conduira le « soi humain » à communier avec le « Grand Soi ». C’est ce qu’il appelle « la Réalisation de Soi » qui n’a rien de la réalisation de « soi » : la majuscule du « Soi » indiquant que l’égocentrisme n’est plus de mise. Chacun doit avoir l’objectif moral d’« être la nature » par identification à son environnement, car le vrai « soi » est commun aux animaux et aux plantes et la voie de sa réalisation passe par l’identification avec « tous les êtres vivants »( Self Realisation).

Donc « les humains n’ont pas le droit de réduire cette richesse (de la nature) et cette diversité, sauf pour satisfaire des besoins vitaux ». Il faudrait s’engager vers « une baisse substantielle de la population humaine », 9 milliards d’individus étant le maximum, et du « niveau de vie » avec une décroissance des sociétés « riches ». D’où la défense d’une « éthique de la terre » théorisée par américain Aldo Leopold et reprise par quelques évêques américains en 1980 : « une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique ». Une éthique qui conçoit l’humain au même titre que « le sol, l’eau, les plantes et les animaux ou, collectivement, la terre » (Almanach d’un comté des sables). Une éthique qui proclame avec Arne Næss: « la nature compte sur vous » pour la sauver. 

Cette « voie » aurait été préparée par le philosophe Spinoza, qui est l’un des seuls théoriciens à échapper aux foudres d’Arne Næss en raison de son panthéisme, mais aussi par le bouddhisme, le taoïsme et l’hindouisme de Gandhi, dont il dit qu’ils l’ont influencé pour rompre avec l’« anthropocentrisme » . Mais évidemment pas un seul théoricien chrétien. Elle conduirait à une « écosophie » au lieu d’une « philosophie ». Dans « philo », l’idée d’ « aimer »(φιλεῖν) placerait encore l’humain au centre. L’« écosophie » développe elle l’« écocentrisme » : le primat de l’écosystème et du « Grand Soi » sur l’humain. 

Transformer la nature en être, vivant et supérieur, et réduire l’humanité à être une partie de ce « Grand soi » comme le fait Arne Næss, révèle la seule profondeur de l’ « écologie profonde » : profondément animiste et païenne. 

II. 2.  Les errances de l’« écologie profonde à visage chrétien » et de la « théorie de l’intendance »

Naguère il y avait les communistes « à visage humain » qui voulaient une église rouge, aujourd’hui il y aurait des « écologistes profonds à visage chrétien » qui voudraient une église verte. Nos trois inquisiteurs n’y vont pas par quatre chemins : « justifier une domination despotique et même parfois tyranique (sic) de l’humain sur la planète par le verset 28 du premier chapitre de la Genèse est un contresens terrible au vu de l’ensemble du contenu biblique ». 

Voilà donc d’où parlent nos trois compères : « au vu de l’ensemble du contenu biblique ». Tout devient clair. Conséquence : leurs opposants sont accusés d’hérésie. Grave puisqu’elle mène à un contresens « terrible ». Encore une vieille tactique inquisitoriale pour terroriser les opposants.

 Ces Maîtres de Vérité disposent-ils d’un Évangile selon saint Profond ou d’un manuscrit caché de la mer Morte ? Ils citent le pape pour appuyer leurs propos : ont-ils eu la révélation d’une infaillibilité pontificale dans son magistère social que les catholiques ignoraient ? 

Évidemment, je n’ai jamais justifié une telle « domination despotique ou tyrannique » sur la planète. L’absurdité d’une telle affabulation n’échappera à personne. Le « despotisme » et la « tyrannie » signifieraient l’existence de relations politiques entre des êtres vivants qui ont une conscience : d’un côté les humains oppresseurs, de l’autre la planète opprimée. Or, la planète n’est pour moi ni un vivant, ni même un être. Je ne « justifie » donc rien de toutes ces balivernes de « despotisme » ou de « tyrannie » qui me sont attribuées.

Qu’à l’inverse, nos trois accusateurs croient de telles relations possibles démontre leur réification païenne de cet amas de particules qui tourne autour du soleil, au point d’imaginer que l’on pourrait lui faire subir une oppression dont il faudrait le « sauver ». 

« Au vu de l’ensemble du contenu biblique », nos trois compères n’hésitent pas à passer par pertes et (surtout) profits, la Genèse I.26 où il est indiqué : Faisons l’humanité à notre image, selon notre ressemblance, et qu’elle domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre. » Eux ont-ils une version où Dieu dit que l’humanité ne vaudrait pas plus qu’animaux, végétaux et minéraux, eux aussi créés à l’image de Dieu ? 

Perspective assénée à nouveau plus loin : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. »

Dieu en rajoute : il semble avoir trouvé « bon » (ou « bien ») la création de la nature, minéraux, végétaux et animaux. Mais, après avoir créé l’humain, femme et homme : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon. » Oui, Dieu ne dit plus « bien » mais « Très bon » ou « éminemment bien »(וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה, וְהִנֵּה-טוֹב מְאֹד; ). Ciel ! et l’« égalitarisme biosphérique » ?

Même après la chute et le déluge, à la sortie de l’arche de Noé, Dieu continue à développer un « contre sens terrible » dans la Genèse : « Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre. Vous serez craints et redoutés de toute bête de la terre, de tout oiseau du ciel, de tout ce qui se meut sur la terre et de tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. » 

Songez même qu’il incite Abraham à construire la nation juive en invoquant une prééminence humaine et qu’il exige de lui sacrifier un bélier, pourtant un vivant, au lieu d’Isaac ! Tous les vivants ne se valent-ils donc pas ? Et j’en passe d’autres passages scandaleux de cet « anthropomorphisme » qui conduit Dieu à passer une alliance avec Moïse, au lieu d’avec les animaux et des végétaux… jusqu’à nous donner à la nation juive une terre « en possession » (GenèseExodeDeutéronomeJosuéNombresEzéchiel…), leur demandant sur ce royaume d’Israël de croître et de se développer… 

Certes, en 1982, certains luthériens américains ont cru pouvoir intituler un texte « Le Terre : un don de dieu, notre responsabilité ». Ils invoquaient à l’appui de leurs thèses la Genèse (2, 15) où il serait demandé de « cultiver et de garder » avec amour la terre.

Mais ce texte concerne Adam et Éve, dans le Jardin d’Éden, en aucune façon la vie de l’humanité après la chute qui engage un rapport disharmonieux et exige la transformation infinie de la nature, comme le montrent les textes qui ont trait au royaume d’Israël et à sa croissance. On retrouve cette différence qualitative dans toutes les traditions qui évoquent ce paradis perdu appelé́ « jardin d’Éden» par juifs, chrétiens et musulmans, «Satya Yuga » par l’hindouisme, « âge d’or», par le poète Hésiode… Il suffit de se reporter pour les Grecs au mythe de Prométhée.

Paradoxalement d’ailleurs, il est dans la Bible que même dans cet Éden, il faille « cultiver » la terre. Or, cultiver est une action de transformation proprement humaine qui ne laisse pas la nature en l’état. Il n’y a pas ici d’harmonie préétablie. Et cet Éden lui-même n’est pas le moins du monde un produit naturel de la planète. Le texte (Genèse, 2,8) dit que Dieu l’a « planté ». L’harmonie relative ne doit donc rien à la planète.

C’est bien pourquoi aucun culte ne lui est dû à la différence de Dieu. Le texte hébreu dit d’ailleurs que l’humanité doit « soigner », et non garder (2,15) l’Éden. L’intervention humaine s’impose pour répondre aux desseins divins. Et puisqu’il s’agit de soigner, elle indique bien l’exceptionnalité humaine et non l’équivalence des « écosystèmes ». D’ailleurs l’Éternel précise (2,16) : « tous les arbres du jardin tu peux t’en nourrir » sans aucune considération pour les végétaux, seulement pour la seule satisfaction humaine Et c’est bien pour avoir désobéi à Dieu, et non pour avoir pillé l’Éden, que les humains sont punis. 

En vérité je ne connais aucun texte qui dise l’amour dû à la planète ou l’équivalence de l’humanité avec des « écosystèmes ». Certains évêques partisans d’une « éthique de l’intendance » avaient cru, en 1980, trouver quelques lignes en ce sens dans le Lévitique (25 :23) : « Et le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; vous, vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes ».À les en croire, Dieu aurait ainsi un jour demandé aux humains de jouer le rôle d’ « intendant » pour préserver la terre et d’en voir un usage modeste. 

Or, il n’y a aucune trace à ma connaissance (certes limitée) de cette modestie d’usage demandée. Ce chapitre 25 évoque non pas la conduite à tenir de l’humanité sur les siècles à venir, mais seulement les 49 premières années d’installation de la nation juive sur les terres inhabitées d’Israël ; la cinquantième année étant le « jubilé ».

Et après 50 ans ?  « Chacun d’entre vous rentrera dans son bien » ( Lev.25, 10). Ce qui est confirmé ensuite : « En cette année jubilaire, vous rentrerez chacun dans votre possession. » (Lev, 25, 13) Alors ceux qui occupent les sols devront le faire fructifier et ils pourront se nourrir « abondamment » (Lev. 25,19) des produits de leur exploitation, avec le souci de la croissance, de la richesse et du bien-être dans le respect des lois divines. La suite indique : « je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre du champ donnera son fruit », (26-4) ou bien encore, au lieu d’évoquer une interdépendance et l’équivalence des sous-systèmes naturels : « je ferai disparaître du pays les animaux nuisibles » ou « je vous ferai croître et multiplier »…Les exemples abondent.

Le texte cité par les évêques se situe durant la période qui précède le jubilé. Et uniquement celle-ci. Elle ne concerne pas l’utilisation et l’exploitation de la terre mais seulement la question juridique de la propriété individuelle et la protection des juifs qui auraient des difficultés à conserver la terre donnée par Dieu. Car juridiquement, la propriété revient de droit au premier occupant, comme cela est commun sur toute terre découverte et chacun devrait pouvoir en faire ce qu’il veut. Mais, Dieu va suspendre en partie le droit de propriété pour protéger les plus malchanceux.  Ainsi, si un juif éprouve des difficultés au point de devoir vendre son bien, Dieu interdit qu’elle soit achetée « irrévocablement » durant 49 ans. Il précise : « dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez le droit de rachat sur les terres. » Celui qui a été contraint de vendre pourra ainsi racheter en priorité sa terre et le nouvel acheteur sera contraint de la lui restituer. Plus encore : celui qui est ruiné durant cetet période peut vendre le bien mais il le récupèrera juste après le jubilé. 

Ce n’est pas l’humain qui est intendant, mais Dieu. Son objectif en offrant la possession mais pas le droit de pleine propriété n’est pas de préserver la planète mais l’individu élu. Avec des exceptions comme la propriété des Lévites dans la banlieue des villes qui est « inaliénable ».

Et loin d’en appeler à un culte de la nature ou du « Grand Soi », le texte indique : « Ne vous faites point de faux dieux; n’érigez point, chez vous, image ni monument, et ne mettez point de pierre symbolique dans votre pays pour vous y prosterner: car c’est moi, Éternel, qui suis votre Dieu ».(Lev, 26,1) 

Et que dire finalement de tous ces textes « terribles » car « anthropocentriques » qui indiquent que la grâce est comme « la lumière qui éclaire tout humain venant dans le monde » (Évangile selon Jean) et seulement les humains ? Lumière qui permet de croire que Dieu a demandé de s’aimer les uns les autres, d’aimer même l’étranger comme soi-même (Lév, 33,34), voire qui dit « aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés » (Jean, 13-34), c’est-à-dire jusqu’au sacrifice, sans référence à l’amour pour les sous-systèmes animaux, végétaux, minéraux ? Et que penser de ces débats sur la justification par la foi ou les œuvres, puisque le salut vient de la désœuvre pour sauver les écosystèmes de la planète ? De ces sacrements qui s’adressent aux humains, aux petits « soi »  mais non aux autres petits « soi », moucherons, mygales, arbres et pierres qui vaudraient pourtant autant qu’eux ? Et de ces prophètes venus pour les seuls humains jusqu’à l’annonce de cette résurrection du dernier jour dans l’oubli du « Grand Soi»?

« Contresens terrible » ? Contre le paganisme, je maintiens que moralement, socialement, politiquement, cosmologiquement, ontologiquement, l’humain est au-dessus de tout vivant et du non-vivant, qu’il n’a de comptes à rendre qu’à lui-même, sinon à Dieu, et qu’il doit croître, se multiplier, humaniser la planète et assumer dans la joie sa libre nature créatrice. 

II. 3. Simulacre d’humanisme des antihumanistes de l’« écologie profonde »

 « Au vu de l’ensemble du contenu biblique », nos idéologues prétendent qu’« un véritable humanisme serait de trouver la juste place de l’humain dans une interdépendance avec le reste du vivant et de la planète ». Le mérite de leur écologie « profonde » serait « d’avoir souligné cette interdépendance au sein d’écosystèmes, de maisons communes, remettant en cause la prééminence d’une espèce, d’un individu, d’un organe qui serait central ». 

« Interdépendance » ? Ce mot indique une dépendance réciproque, voire une relation biunivoque. Je n’en crois rien. Car si nul ne songe à nier l’influence que peut avoir l’environnement sur chacun, d’une part celui-ci ne se réduit pas à la terre mais comprend aussi lune, soleil… tout comme famille et différents éléments de la société civile, gènes et évolution corporelle… où est-il écrit que l’humain ne serait pas irréductible à ces relations, un être doté de liberté et de créativité, capables de jouer sur les déterminations, de les modifier, les transformer, les dominer ? Refuser de croire à cette dépendance n’est-ce pas même la condition de la vie humaine? 

J’ai pour moi 7 millions d’années de vie de l’humanité face à cette nature impitoyable et l’action de notre créativité jusque sur les gènes. J’ai pour moi l’« Humanisme » réel, défini grammaticalement et historiquement et non fantasmé. 

Grammaticalement, il associe « humain » et le suffixe « isme », qui vient du grec ismós (ισμός). Le « isme » désigne une vision du monde, une théorie, une idéologie, une religion qui place au centre ce dont il est le suffixe : par exemple le Bouddha dans le bouddhisme, ici  l’humain dans l’humanisme. 

Historiquement, le courant humaniste est né autour des études d’humanité (studiae huminitatis) qui redécouvraient les anciens et retraduisaient la Bible, particulièrement en latin comme le fit Gutenberg. Il s’est développé à partir du XVIème siècle, liant Pic de la Mirandole, Rabelais, Montaigne, Léonard de Vinci, Dürer… dans une même consécration de l’humanité, avec son exceptionnalité et ses droits, source des droits de l’Homme et sa juste place, comme plus bel ouvrage de Dieu. C’est aussi ce sens que les théologiens chrétiens lui donnent quand bien même il y eut des débats, par exemple lors de l’opposition entre Luther et Érasme. Mais ces débats portaient sur le salut par les œuvres ou par la foi, non sur le message d’amour dû à cette espèce exceptionnelle, appelée l’humanité. 

Cet humanisme s’oppose à l’animisme qui durant des centaines de milliers d’années a imaginé que les écosystèmes étaient équivalents et que toute action humaine devait être compensée par des offrandes pour conserver le prétendu équilibre, dont des sacrifices animaux ou humains. Cette conception du monde a largement été démontrée en particulier par les ethnologues lors des enquêtes sur les dernières populations nomades dont je donne les références dans l’Homo creator face à une planète impitoyable et, pour ma faible part, lors de mon étude in situ sur les indiens Yanomami. Cet humanisme s’oppose aussi à tous les paganismes qui refusaient aussi cette suprématie de l’humanité, son universalité et acceptaient le sacrifice humain. Il s’oppose encore à toutes ces théories venues du marxisme qui dénonçaient l’humanisme comme une illusion bourgeoise et aux théories raciales, qui sont, au fond, une résurgence de l’animisme.

Appeler « humanisme » une idéologie qui nie la prééminence humaine et imagine que nous serions des éléments en « interdépendance » dans ce « Grand Soi » avec lequel nous devrions communier ? Voilà l’imposture. En fantasmant sur un être-planète, en mettant les systèmes vivants en équivalence, en refusant à l’humanité sa liberté et le droit de dominer la nature et de croître, en propageant une vision païenne animiste, l’ « écologie profonde » démontre seulement son antihumanisme …profond.

 II.4 Colonialisme, esclavagisme… Gauchisme: la maladie infantile de l’écologie profonde

Afin de stigmatiser leurs opposants et de se présenter, contre eux, en défenseurs de la liberté et des nations opprimées, les partisans de l’« écologie profonde » les accusent de défendre « une civilisation née en occident, qui s’est imposée de manière impériale et a mêlé le meilleur sur le plan culturel et sociétal et le pire : colonialisme, esclavagisme, oppression des cultures considérées comme primitives. 

On s’amusera devant ces poncifs de l’extrême-gauche tiers-mondiste des années soixante et cette critique sur un site protestant, de la « civilisation née en occident » dont le christianisme est pourtant l’un des fondements. 

Ces Tartuffe feignent d’ignorer que toutes les civilisations, oui toutes, ont été esclavagistes, colonialistes, impérialistes, oppressives depuis le néolithique, commencé il y a 12 000 ans. Et si quelque chose de spectaculaire et de nouveau, propre aux civilisations européennes sous influence chrétienne est arrivé n’est-ce pas l’exigence de l’abolition universelle de l’esclavage et le respect des nations, au nom d’une « prééminence » humaine, qui place l’humanité au-dessus des animaux et d’autres « écosystèmes » auxquels on réduisait jusqu’alors certains humains ? Est-ce même un hasard si les thèses anticolonialistes, antiimpérialistes, le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ou les droits de l’homme sont nés en occident et non dans ces régions du monde ou dans ces époques où l’on pensait que les « écosystèmes » humains, animaux, végétaux et minéraux se valaient ? 

N’ont-ils donc jamais entendu parler, ces idéologues si « profonds », de l’esclavagisme, du colonialisme et de l’impérialisme à Sumer, au IVème millénaire avant J.-C. ? À Uruk ? Chez les Hittites ? Les Assyriens ? Les Scythes ?… Les Grecs cela ne leur dit rien ? Et Athènes, où se trouve plus d’esclaves que de citoyens tandis que dans toute l’Attique on compte, vers -317, 21 000 citoyens pour 400 000 esclaves ? Et l’empire romain, jamais vu, jamais rencontré, il n’aurait été ni esclavagiste, ni colonialiste, et il n’aurait pas, comme tous les autres, opprimé des populations jugées plus primitives, appelées « barbares », y compris quand il fut dirigé par un empereur « noir » comme l’empereur Septime Sévère ? 

L’Asie, ils ne connaissent pas non plus ?  Trop petite peut-être ? Car tous les royaumes et empires orientaux étaient esclavagistes, colonialistes, oppressifs… comme ces Javanais qui, cherchant la paix avec les empereurs Ming (1348-1644), parmi les offrandes, leur donnent 30 000 esclaves africains, en 1381, à Hongwu.  Ignorent-ils la distinction, dans la dynastie Tang (618-907), entre les Hans, investis par les esprits de la nature, et les autres humains, qui peuvent être mis en esclavage, colonisés ou tués au nom de cette même nature ? L’impérialisme et les marchés aux esclaves des royaumes de Kediri, Singasari, Majapahit… en Indonésie, pas vus non plus ? Plus de 2000 ans d’esclavage au Japon ? Et en Corée depuis au moins les Trois Royaumes (-57 ; 668) ? Et en Inde, où l’on trouve encore aujourd’hui 15 millions d’esclaves ? C’est Albertine disparue, le charme de Proust en moins ? L’empire ottoman serait-il issu d’une bande dessinée ? N’aurait-il pas été esclavagiste, colonialiste, impérialiste, oppressif ? Est-ce parce qu’il vend des esclaves noirs et, surtout, blancs, jusqu’en 1890, et même, encore en 1913 à Constantinople, que les idéologues gauchistes de l’écologie profonde mettent aux oubliettes terreurs et malheurs de l’Europe orientale et d’une partie de l’Europe centrale ? « L’impôt sur le sang », ou Devchirmé, qui contraignit durant trois siècles tous les villages à donner aux Turcs leurs fils ainés, à partir de 6 ans,  pour être esclaves (60%) ou soldats, et certaines de leurs femmes choisies pour aller dans les harems avant d’être exécutées quand elles devenaient « hors d’usage » ? Des blancs chrétiens, donc cela ne compte pas ?

Et l’Afrique, elle n’existe que pour condamner l’Europe chrétienne  ? Faudrait-il se taire sur la traite transsaharienne et maritime des tribus africaines par les tribus arabes et berbères à partir du VIIIème siècle, probablement entre 12 et 15 millions de morts ? Il ne faudrait pas se demander pourquoi il n’en reste aucun descendant survivant alors qu’un Président métis peut être élu aux États-Unis et quelques descendants d’esclave devenir maires, députés, sénateurs, ministres ou chefs de gouvernement dans nos terribles démocraties « occidentales » ? Au passage n’ont-ils donc jamais entendu parler de l’esclavage des dizaines de milliers de blancs par les pirates « barbaresques », de l’esclavage entre tribus arabes ou de l’impérialisme et du colonialisme des empires africains de Gao puis Songhaï, du Ghana, du Mali, des royaumes du Buganda, du Burundi, du Rwanda… ? L’Afrique n’existe donc pas avant le colonialisme européen faute de convenir à leurs contes à dormir debout ? 

Non, l’Européen qui défend la liberté n’a pas plus à se battre la coulpe de ce que ses ancêtres ont fait en matière d’esclavagisme et d’oppression que tout autre population de ce globe. Pas plus qu’il ne doit culpabiliser d’avoir eu des ancêtres anthropophages car tous nos ancêtres le furent, y compris ceux de l’« écologie profonde », pour célébrer, comme eux, les esprits de la nature et rétablir la prétendue harmonie naturelle.

Ce qui fantastique ? Que dans certains pays européens, des consciences se soient levées pour exiger l’abolition universelle de l’esclavage contre ceux qui ne voulaient pas de la « prééminence » humaine. Qu’y fut découvert le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ; moralité inachevée car il n’est pas un continent où je ne vois des populations opprimées. 

L’ « écologie profonde » ? Expression du vieux monde qui affaiblit les démocraties représentatives occidentales et qui continue à vouloir imposer en bobos colonialistes leur modèle à toutes les nations, y compris pauvres, jusqu’à freiner leur développement et imposer cette chimérique décroissance économique et démographique. Non pas le point de vue de la liberté mais celui des ennemis de la liberté. 

II.5 Croissance : les affabulations de l’écologie profonde

Avant d’en terminer, les inquisiteurs vendent l’apocalypse qui vient si on osait s’opposer à eux : « on sait aujourd’hui quel est le tendon d’Achille de la nôtre (civilisation). Elle est dépendante de la fuite en avant d’une croissance technologique et industrielle illimitée qui épuise les ressources d’une planète limitée. » Prenant en référence le « rapport Meadows » de 1972, ils dénoncent « les mesurettes qui sont prises de manière dispersée (…) loin d’être à la hauteur des discours sur la planète qui brûle ». 

Qui est donc ce curieux « on sait » qui interdit de penser hors de leurs cadres ? L’objectif est de briser toute contestation dans l’œuf et de l’isoler en se référant à un prétendu consensus. Ils reprennent les couplets d’Arne Næss contre l’écologie « superficielle » et ses « mesurettes » au nom d’une « planète qui brûle ». Et pour preuve définitive, ils citent ce « rapport Meadows » de 1972 qui, 50 ans après, fait sourire. Les auteurs n’annonçaient-ils pas que la mise en culture des terres, en raison de la démographie, serait de plus en plus couteuse, conduirait à la disette et à des problèmes insurmontables d’approvisionnement en eau potable ? Que les ressources énergétiques comme pétrole, gaz, lignite, seraient insuffisantes et nous condamnant à la pénurie ? Que la pollution nous tuerait ? 

Loin d’être le « talon d’Achille » des démocraties occidentales (et orientales), la « croissance technologique et industrielle » fut la clef de leur survie et du mieux-être de leurs populations. Ce n’est pas un hasard s’il n’y a jamais eu autant de pays pour suivre ce modèle de « course » à la croissance et aux technologies : car ça marche ! 

Ce modèle de croissance est si efficace que sur les 10 premières puissances mondiales en 2019, 10 jouent cette « course ». Sur les 20 premiers pays selon l’indice de qualité de vie, tous la jouent aussi. 

À l’inverse, le refus de ce modèle ou l’impossibilité de le mettre en œuvre caractérise les populations les plus misérables de la planète.

Certes, j’admets la « fuite » vers la croissance et les technologies.  C’est la course pour fuir la misère et diminuer la souffrance humaine. Cette course qui caractérise tant de pays qui subissaient la famine, comme la Chine ou l’Inde.

Il y avait 3,7 milliards d’habitants au moment du rapport Meadows, 7,85 milliards aujourd’hui. Or, loin de l’apocalypse annoncée, grâce à la croissance et aux aides internationales, la famine a considérablement reculé. Il y avait 36% de la population en sous-alimentation en 1970, 20% en 1990, 12,9 % en 2015, 10,8% en 2018, 8,9% en 2019. Les dernières famines massives, celles de la Péninsule indienne, datent de 1973 et 1974, les autres sont dues aux conflits militaires (Éthiopie, Somalie…). Des conflits dont la caractéristique économique majeure est qu’ils empêchent… la croissance. 

Et si environ 690 millions de personnes restent en état de sous-nutrition aujourd’hui, la moitié se trouvent dans les zones de conflits. Même cause, mêmes effets : freins de la croissance et misère. La vraie crainte ?  L’augmentation de la sous-alimentation en raison du Covid-19 naturel, qui freine la fameuse « course » au progrès dénoncée par nos idéologues. 

Les expressions comme « insécurité alimentaire », « sous-alimentation », « au bord de la famine » révèlent tout à la fois le chemin encore à parcourir, car cette sous-nutrition est une réalité, et celui qui l’a été, car la famine disparaît. Oui, a disparu la famine que j’ai vue en Inde où dans ces matins blêmes à Delhi et Calcutta les corps étaient jetés dans des bennes, celle que j’ai vue au Bengladesh où les enfants mourants nous regardaient de leurs yeux noirs si grands que notre propre souffrance s’y noyait. 

Ce qui est nouveau : l’accélération de la distribution des bienfaits grâce à l’abaissement rapide des couts, aux nouveaux modes de distribution, aux technologies et à la conscience morale que nous participons tous de la même humanité, cette espèce exceptionnelle qui a la prééminence sur terre. 

Ce qui est ancien : que des démagogues tentent de profiter de la souffrance et des injustices pour vendre leur idéologie au lieu d’aider les pays les plus pauvres à entrer dans la dynamique de la créativité qui permet la croissance.

Oui, la population n’est pas trop nombreuse, cette vieille lune reprise depuis Malthus par tous ceux qui n’ont aucune vision de la créativité humaine qui règle toujours les problèmes qu’elle se pose, en avançant. Il était faux hier, avec le rapport Meadows, de prétendre que les ressources énergétiques seraient rares et en voie de disparition. Faux aujourd’hui. Comme je l’ai déjà prouvé dans Le Bel Avenir de l’Humanité, et rappelé sur quelques points résumés dans l’article incriminé, les solutions sont en nombre pour extirper l’énergie à notre disposition. La révolution des nanotechnologies, par exemple, avec son mode de production « bottom up » ans déchets, ses solutions pour transformer même le CO2… ou la révolution des biotechs, par exemple l’usage industriel et agricole des « ciseaux génétiques » (CRISPR-Cas9)… et toutes les autres technologies démontrent que l’humanité ne pose pas de questions auxquelles, par sa créativité illimité et libérée, elle ne pourrait répondre.  

Et la planète ne brûle pas. Sinon lorsque se réveillent des volcans ou que les tremblements de terre détruisent les villes.  Elle se réchauffe me dit-on ? Je veux bien le croire. Mais la réponse n’est pas la recherche d’un équilibre impossible dont les esprits de la nature auraient donné les clefs aux Maîtres de vérité de l’écologie profonde après leur avoir offert celles de la Bible. Contrairement à leur vision démagogique et orgueilleuse, vu les forces titanesques à l’œuvre, pour la part qui revient à l’humanité, comme face aux pollutions, les solutions se trouvent dans le savoir et dans une morale joyeuse qui croit en l’humanité et en son esprit de responsabilité. C’est pourquoi, puisque nous avons besoin de financer cette course illimitée aux savoirs pour alléger le malheur, nous ne souffrons pas de trop de croissance, mais de pas assez. 

II.6. La fantasque santé de la planète et la lutte pour la vie des humains.

Il n’est pas anodin que les trois auteurs, à l’image de tous les idolâtres rouges-verts de la planète, m’accusent de « réduire la santé à la dynamique d’une industrie pharmaceutique et des biotechnologies » ce qu’ils dénoncent comme « un raccourci très réducteur ». Et pour vendre leur idéologie, ils inventent que jusqu’au début du 20e siècle, la santé se définissait comme « l’aptitude au travail et à la jouissance » dans une perspective d’adaptation à une société industrielle occidentale fondée sur la production et la consommation. Aujourd’hui,  on prendrait « conscience que la bonne santé de l’humain passe par celle du vivant qui nous environne ». Ils donnent l’exemple des bons microbes dont ils ont entendu parler qui favoriseraient notre système immunitaire. Communier avec la nature serait le chemin pour la sauver et nous en même temps.

En ce qui concerne le « raccourci très réducteur », nos inquisiteurs se posent là. Car où ai-je écrit qu’il fallait se fier aveuglément à l’industrie pharmaceutique et aux biotechnologies ? Nulle part. Falsifier est évidemment plus facile pour condamner. Et dénoncer démagogiquement les industries pharmaceutiques permet de trouver quelques soutiens gauchistes et populistes.

Leur concept de santé comme « aptitude au travail et à la jouissance »? Il n’a jamais existé, seulement dans leurs fantasmes anticapitalistes qui servent à vendre leur idéologie. L’idée de préserver la santé apparaît dès les Âges des Métaux sans aucun souci ni de rentabilité, ni de jouissance. En rupture avec l’animisme, à partir au moins de l’école de médecine de Cnide, vers – 700 av. J.-C., puis, plus tard, celle d’Hippocrate (-460, -377), à Cos, les Grecs considèrent ainsi le corps humain dans son dysfonctionnement en visant son rétablissement dans le souci d’un état de bien-être global, physique, mental et social, ce pour quoi, par exemple, les rites autour du dieu Asclépios sont associés à la médecine. Un processus similaire se déroule en Égypte, qui met en place la pharmacopée, avec déjà des produits « chimiques » et les premières prothèses connues non pour amener au travail ou à la jouissance mais à l’harmonie. D’ailleurs, la première prothèse connue est celle de la fille d’un prêtre égyptien. 

Mais avec la découverte de la « santé », cette harmonie recherchée n’est en aucun cas une harmonie avec la nature. Mais contre les maux qu’elle occasionne. À la manière d’Aristote, lui-même fils de médecin, et d’Hippocrate, le souci de la santé et ainsi dès l’origine celui de l’homme et de sa « prééminence ». D’où le serment attribué à Hippocrate qui vise ce bien être global : Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. » « À leur avantage » : l’ »anthropocentrisme » est bien la clef et soigner le corps humain pour qu’il résiste aux agressions naturelles et s’améliore, fut-ce par des plantes arrachées au sol, l’objectif de la santé.

Une vision qui se dégageait peu à peu de l’animisme du chamanisme qui transportait ce fantasme de l’« écologie profonde » selon lequel la santé de l’humain passerait par « celle du vivant qui nous entoure ». Les chamanes pensaient en effet que les problèmes de santé seraient dus aux dérèglements de la nature dont les humains seraient responsables. Ainsi, pour les Yonamami du haut-Orénoque au Venezuela, où tous les écosystèmes se valent, humain, jaguar, banane, fleuve et roches, la maladie se pense comme rupture disharmonique avec la planète due aux humains. « Un puma tué, une banane enlevée, une feuille de palmier ôtée : c’est un esprit « en moins ». Il va falloir se faire pardonner d’avoir ainsi retranché par ses activités des esprits à la nature, des esprits végétaux ou animaux. Il va falloir compenser ce vol en donnant un équivalent « en plus ». Une sorte de troc des esprits. (…) Ainsi, manger des fruits du palmier est bon pour les Yanomani qui peuvent troquer cela contre une prière ou une offrande, sauf pour une femme qui a ses premières règles, qui n’a pas droit au troc, et qui serait alors sanctionnée par un éborgnage de son mari, via une épine de ce même esprit- palmier qui viendrait se ficher dans l’œil. (…)» (L’Homo creator face à une planète impitoyable) Malheur à la tribu qui ne chercherait pas à communier avec les « écocystèlmes » !

Nos experts en eau profonde ont même découvert des bactéries sympathiques pour appuyer leurs dires. Ce qui les rend plus animistes encore que les chamanes qui imaginaient, à côté d’esprits bienfaisants, des esprits mauvais qu’il fallait séduire par prières et sacrifices. 

Certes, il y a un millier de sortes de bactéries dans le corps mais dans quelle pochette surprise ont-ils découvert qu’elles étaient nécessairement conviviales et anodines à condition de tenter la vie en harmonie dans le « Grand Soi » et de ne pas laisser se développer croissance et capitalisme ? Les humains morts il y a plus 510 000 ans de la tuberculose, avaient-ils trop célébré l’industrie dans leurs abris sous roche ? Et ceux qui ont été tués par la syphilis, il y a 1,5 million d’années ? De la coqueluche, il y a 2 millions d’années ?  Gentils les petits virus, si on ne les chagrine pas ? 200 espèces pathogènes, c’est pour se venger ? A coups de variole, d’encéphalite… de virus T-lymphotropique transmis par les gentils animaux qui cause la leucémie au paléolithique peuvent-ils être courtisé s? Et les cancers comme celui des os, qui existent depuis au moins 1,95 million d’années seraient-ils dus à la pollution … du paléolithique ? Vivre en harmonie avec Gaïa permettrait donc d’éviter les 6 000 maladies génétiques, dont nombre sont prouvées depuis des milliers d’années ?  

Plus près de nous le tiers de la population d’Athènes mort de typhoïde en – 430, la disparition de 10% de la population de l’empire romain par la peste entre -165 et -170, l’épidémie de variole qui tua jusqu’à 5 000 individus par jour à Rome au IIIème siècle, et qui ravagea jusqu’à l’Égypte ?… tout cela serait dû à la « course à la croissance » et à un manque de prise en compte des autres vivants ? 

Oui, j’ai écrit que « la santé impose le progrès » et celui-ci, les sciences. Ce que le traitement du Covid-19 prouve encore. Ai-je écrit que le progrès n’impose « que » les sciences ? Comment ignorer les règles d’hygiène, l’alimentation, les comportements etc…  ?  Au passage, sont-ils à ce point ignorants qu’ils réduisent les sciences aux « biotechnologies rouges » qui concernent la santé ? Et ne pourraient-ils s’intéresser aux « biotechnologies jaunes » dont l’objectif est de résoudre les problèmes environnementaux, ou aux « biotechnologies vertes » qui améliorent agriculture, élevage et agroalimentaire, essentiels contre la sous-nutrition ? 

Comment financer sans croissance ? Par quelle opération de Saint Profond ? Le coût moyen de production d’un médicament ? Entre 800 millions et 1,5 milliard de $. Est-ce un hasard si les biotechnologies représentent plus de 1000 milliards de dollars de capitalisation dans les seuls pays riches ? Et si les sociétés les moins prospères sont aussi celles qui souffrent le plus de problèmes sanitaires ? 

La santé de la planète ? L’idée que la bonne santé des humains passerait par celle des autres vivants ? Des chimères qui démontrent l’archaïsme de ces « écologistes profonds » qui ont la profondeur des abysses de leurs eaux glacées. 

Avec le camp du progrès, je maintiens cette proposition de bon sens : « La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance »Grâce à l’industrialisation et aux laboratoires, grâce aux technologies et aux savoirs, grâce à cette domination chaque jour plus conquérante de la planète, il n’y a jamais eu autant d’espoir pour lutter contre les souffrances qui assaillent l’humanité. Et quand bien même on m’annoncerait une apocalypse, je continuerais à défendre cette nature créatrice humaine qui humanise cette planète. Comme le disait Martin Luther, « si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier ». 

L’homo creator face à une Planète impitoyable

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Le Bel Avenir de l’Humanité

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ANNEXE I

Le puits sans fond de l’« écologie profonde » et les différentes écoles de l’écologie

( publié dans Regards protestants)

« Sauvons la Planète», implorent les uns, «Make the Planet great again», gémissent les autres qui pensent peut-être qu’en anglais la formule serait un tantinet moins ridicule. Difficile de ne pas rire de ces Don Quichotte de l’écologie profonde, qui ont troqué leur cheval pour le vélo, écologie si profonde que nul d’ailleurs n’en voit le fond. Curieusement, cet engouement fervent pour célébrer les bienfaits de la fameuse Gaïa-la-Terre quand un virus bien naturel, le Covid-19 décime l’humanité, ne les conduit pourtant pas à aller chercher au magasin bio du coin le produit naturel qui y mettrait fin. Car je les vois, dès qu’ils ont quitté les plateaux télévisés, espérer, comme le quidam ordinaire, une solution du côté des produits bien artificiels, bien biochimiques, bien génétiquement modifiés, ce que l’on appelle communément médicaments et vaccins. Sans idéologie, ils applaudiraient même Le Bel Avenir de l’Humanité qui démontre, contre les apocalyptiques, que la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises.

Hélas, il n’en est rien. Et si l’idéologie rend aveugle, elle ne rend malheureusement pas muet. En pleine pandémie, nos écologistes de l’écologie punitive, spécialistes de la mauvaise conscience et inquisiteurs des partisans du progrès, continuent à vendre la plus vieille idolâtrie qui soit, celle de la Terre. Ils osent tout et c’est même à cela qu’on les reconnaît. Pollutions, réchauffement, maladies, chômage… tout est bon pour contrôler nos vies. Jusqu’à attribuer les virus, dont le Covid-19, à une faute, celle de l’humanité punie par la fameuse Gaïa, irritée par l’industrialisation, la croissance, la consommation, la mondialisation, et plein de trucs qu’elle jugerait détestable en son for intérieur, ce for intérieur auquel nos prêtres de l’« écologie profonde » auraient directement accès.

Faisons le point, en revenant au vrai fond, les fondements. Et en montrant la voie de résolution des problèmes.

La vraie écologie

Écologiste ? La barbe ne fait pas l’écologiste. Et quand bien même la rime est troublante, l’écologie n’est pas nécessairement condamnée à être parente de l’idéologie. Cela même si je vois bien que savoir regarder le thermomètre, les mottes de terre et les opuscules des apocalyptiques, paraît bien plus judicieux que s’intéresser aux sciences et lire la Bible qui, au-delà des 9 premiers paragraphes, montrerait une rare incorrection au point de demander aux humains de dominer et soumettre la planète et même d’assujettir tout ce qui s’y trouve. Gaïa, n’autorise pas pareille désinvolture.

Écologiste ? J’ose dire que je le suis. Mais vraiment. Je veux dire sans idéologie. Rien d‘exceptionnel : tous les partisans du camp du progrès le sont, évidemment. Ou, plus exactement, seuls ils le sont. Car ils mettent l’humanité en avant, contre les idolâtres de la planète. Le mot écologie signale la mystification de l’écologie profonde : éco vient de oikos (οἶκος) qui signifie maison en grec, et non planète ou nature; l’écologie profonde a clairement, avec la langue grecque, le plaisir de ne l’avoir jamais rencontrée. Or, qu’est-ce qu’une maiso n? Désolé pour le lecteur qui doit se dire que je perds beaucoup de temps à enfoncer les portes (des maisons) ouvertes. Mais comment faire autrement ? Car une maison n’est pas un don de la planète, miraculeusement issu des fameuses mottes de terre et du travail de sympathiques insectes. Dès son origine, c’est une construction produite par la créativité humaine à partir de bois, de pierres, de peaux, d’os… arrachés à la planète, aux forêts, aux minéraux, aux animaux… L’objectif de la maison ? Protéger l’humanité contre les menaces de la planète et non l’idolâtrer. Condition indispensable pour se multiplier et vivre libres. Un symptôme : l’humanité ne peut vivre sans domestiquer la planète. Toujours mieux et toujours plus. Songez aux 17 glaciations et autant de réchauffements, inconnus de nos écologistes archaïques profonds, lors des seuls derniers 2,6 millions d’années, aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre, tempêtes, tornades, tsunamis… Aux maladies dues aux virus, aux bactéries, aux gênes… Aux attaques de ces animaux qui traquaient avec ruse et force nos ancêtres, qui traquent encore les dernières populations nomades humaines… Toutes menaces qui existent encore.

Oui, l’écologie qui répond à son concept, celui de tenir un discours rationnel sur la « maison », symbole des artifices qui protègent l’humanité et lui permettent d’aller, par le progrès, de la survie au maximum d’harmonie possible, ne met pas en avant la protection de la planète et des espèces qui y vivent, mais l’humanité.

L’écologie positive s’inquiète seulement de ce sur quoi elle peut agir, sans imaginer des grigris et des sacrifices absurdes au bénéfice d’une planète qui n’a ni conscience, ni projet. Trois éléments sont pris en compte : la part de déséquilibre qui pourrait nuire à l’humanité, dont elle serait responsable et, enfin, celle sur laquelle elle pourrait agir.

Contre l’écologie négative, je me contenterai dans ce court billet de rappeler ici, en les résumant, quelques-uns des faits rapportés dans mes deux derniers livres. Les lecteurs me pardonneront.

Le CO2 est-il maudit ?

A cause du CO2 maudit, il faudrait nous faire pardonner nos atteintes à la planète ?

Le CO2 ? Il est indispensable à la vie sur terre. Sans cette couverture chauffante, les rayons naturels radioactifs gamma et X mortels du soleil ne sont plus arrêtés et les rayons infrarouges qui transportent la chaleur ne peuvent plus passer. Équilibrer les effets de serre du dioxyde de carbone et du méthane ? Le premier réchauffement climatique monstrueux eut lieu dès la naissance de la Terre, il y a 4,5 milliards d’années. Et, faute de CO2, il y a eu des situations de terre entièrement gelée, dite Terre boule de neige (Snowball Earth), équateur compris, comme il y a 635 millions d’années. Entre explosions nucléaires du soleil, angle de l’orbite et axe de rotation terrestre, les déséquilibres de l’atmosphère, les innombrables épisodes glaciaires et réchauffements monstrueux depuis 4,5 milliards d’années, dont le dernier s’est produit il y a seulement 12000 ans, rendent difficiles la vie humaine sans que celle-ci, apparue il y a 7 millions d’années, puisse évidement en être tenue pour responsable.

Et la solution au déséquilibre se trouve dans le progrès non dans son arrêt. Cessons ces larmes de crocodile destinées à alimenter les fantasmes des idolâtres. Au lieu de regarder du côté de la forêt amazonienne et de pleurer sur la disparition des espèces, dont 90% ont déjà disparu en 20 millions d’années, regardons du côté des labos qui créent des feuilles artificielles qui imitent, en mieux, les feuilles naturelles à partir d’oxyde de cuivre pour prendre le CO2 et le transformer en oxygène et méthanol. Et les pièges bleus qui transforment le gaz à effet de serre en air pur et en énergie en imitant la longueur d’onde bleue du soleil et en passant par un réseau métal organique qui brise les molécules de dioxyde de carbone. Et ces instituts qui utilisent des nanoparticules de cuivre dans des nano-aiguilles de graphène pour transformer le CO2 en éthanol ou qui modifient des enzymes pour provoquer une photosynthèse 20 fois plus rapide que la photosynthèse naturelle.

L’énergie inépuisable

Non, l’énergie n’est pas épuisable. Les fermions, quarks et leptons, ainsi que les bosons contiennent une énergie infinie. Ils sont de l’énergie potentiellement inépuisable dont les laboratoires extirpent peu à peu les virtualités. Comment pourraient-ils demain manquer ? Ils composent l’univers. Nous sommes arrivés tout juste à mettre le bout des doigts de pied sur les pentes de l’Himalaya. L’énergie à extirper dans la nature est infinie comme nous venons de le voir par l’exploitation du CO2 via les nanotechnologies. Toutes les technologies vont dans ce sens. Par la biologie synthétique avec ses bioréacteurs cellulaires artificiels peuvent même être fabriquées des hydrocarbures sans exploitation des sols… Les déchets actuels ? Eux-mêmes sont des réservoirs d’énergies utilisables. Les déchets futurs ? L’assemblage des atomes, fabriqué localement, alimenté par les cellules ou les énergies solaires, n’en crée guère. Moins que les éoliennes.

Nous vivons l’explosion de la production de combustibles à partir des matières premières et la réduction de la consommation de certaines sources d’énergie polluante. Ainsi pour les véhicules. Nous n’arrêtons pas la pollution en revenant au transport en commun ni au vélo obligatoire pour tous dans les centres des villes, handicapés, femmes enceintes, personnes âgées et bambins compris, mais en investissant dans toujours plus de progrès. Ainsi la voiture électrique autonome individuelle et la voiture sur coussins d’air qui abolira demain pneus et routes goudronnées, ne sont pas issues du retour à la charrette et de génuflexions devant la fumeuse Gaïa mais de l’exploitation et de la domination des éléments de la nature.

Il n’y a pas trop d’humains

Nous ne souffrons pas de trop d’humanité, mais de pas assez : 100000 ancêtres il y a trois millions d’années, un milliard en 1800, six milliards en 1999, 7,6 milliards aujourd’hui. Où est la catastrophe annoncée par Thomas Malthus au 19e siècle ? Entre 1800 et aujourd’hui, la population mondiale est passée de 1 milliard à 7,5 milliards et, grâce à la croissance, elle a survécu.

Toujours plus de misère, de pauvreté ? De misère intellectuelle sans doute, si j’en juge par l’attrait pour les idolâtres de la planète. Mais où est le désastre humain programmé par le rapport apocalyptique de Donella et Dennis Meadows en 1972? La famine est en diminution constante : 24% d’affamés en 1990, 14% en 2017, 9% aujourd’hui. Elle disparaîtra en quasi-totalité d’ici 2030 non pas par l’arrêt des innovations mais grâce à elles, comme celles de la biotechnologie qui crée même des steaks, au goût de steack, bientôt pour moins de 1 dollar, sans tuer d’animaux.

Quand nos apocalyptiques manifestent contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM) et attaquent les champs de blé à coups de machettes, la machette signale tout à la fois leur appartenance au genre humain, qui dut créer des outils pour se nourrir en partant à l’assaut de la planète, mais aussi leur pathétique degré d’évolution. Car ces OGM, ils les ont depuis leur naissance dans leurs assiettes. Et leurs parents. Grâce à cela, ils ont survécu. Ainsi, il y a 12000 ans, quand les humains arrêtent leurs pérégrinations au Moyen-Orient, de la vallée du Jourdain à celle de l’Euphrate, le froment n’existe pas et la plupart des espèces animales domestiquées non plus. Les espèces de blé sauvage qui sont devant eux se dispersent avec le vent et elles se fragmentent. Nos ancêtres décident alors de sélectionner, grain à grain, ce blé sauvage pour obtenir une nouvelle espèce, modifiée et résistante. Ils s’attaquent même à ses enveloppes membraneuses : l’archéologie atteste que celles-ci n’étaient pas détachables, ce qui interdisait vannage et battage. Et ces grains, qui étaient trop petits et, hélas, dépourvus de gluten, ils les transforment. Et quel succès ! Ainsi sont nés les blés, le blé dur comme le froment, qui ont sauvé la vie de millions d’humains.

La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance

Contre les errements des Don Quichotte écologistes, l’écologie positive rappelle que notre première maison est notre corps et que la protection de ce corps contre les agressions et les erreurs de la nature, des maladies virales aux maladies génétiques, ne se peut sans le progrès et, celui-ci, sans la croissance.

Prétendre que l’industrialisation et une prétendue surconsommation (quand tant de gens souffrent encore de malnutrition) seraient responsables des cancers ? L’archéobiologie le démontre malgré la difficulté évidente de travailler sur les organes mous : les cancers existent depuis au moins 1,95 million d’années et le nombre de cancers prouvés au paléolithique supérieur est important, y compris des cancers du cerveau.

Les virus et bactéries ? Ils existent depuis des millions d’années. La tuberculose ? Prouvée il y a 510000 ans. Infections mycobactériennes non tuberculeuses et le bacille de la lèpre sont prouvés dès le paléolithique moyen en Afrique de l’Est. L’ensemble des maladies produites par les tréponèmes, comme la syphilis ou la pinta, sont apparues il y a 1,5 million d’années. La coqueluche (bacille Bordetella pertussis), il y a 2 millions d’années.

Plus proches de nous, la typhoïde, les cancers du foie, de la rate, de la prostate, la malaria, les maladies cardiovasculaires sévissaient en Égypte antique il y a 3500 ans, comme le prouvent les momies. Les épidémies monstrueuses n’ont pas attendu l’industrie et la mondialisation comme le prouve la fameuse peste antonine, en vérité une variole qui a tué 10 millions de personnes sur 64 millions dans l’empire romain entre 165 et 190 après J.-C. Oui, 15% des habitants au moins. Et la rougeole a fait depuis 200 millions de morts, du 7e siècle au début du 20e.

Et que dire de la peste noire qui a exterminé 25% la population européenne entre 1347 et 1352. Et des choléra, typhus, variole qui ont exterminé des villes entières et décimées des régions au Moyen-Âge ? Tout cela serait-il donc dû à une vengeance de Gaïa qui aurait trouvé insupportable les deux roues tirées par des mulets pollueurs ?

Même les exemples prétendument probants des idolâtres de la planète prêtent à sourire. Le virus de la grippe espagnole, qui fit 40 millions de morts et un milliard de malades était-il armé d’une conscience lui disant qu’il fallait punir les humains de l’industrie et du commerce ? Hélas pour nos Don Quichotte et leurs Sancho Pança, ce virus naturel venait de… Chine, avant de gagner les États-Unis en 1918 puis de se propager en Europe et, enfin, au reste du monde. Or, la Chine d’alors n’est guère industrialisée. Gaïa-la-sotte aurait donc commencé à punir un pays sous-développé, qui connaissait famine et misère faute d’industrialisation avant de punir les humains qui voulaient s’industrialiser ?

Pourquoi d’ailleurs grippe asiatique de 1956 et grippe de Hong-Kong de 1968 frappent-elles d’abord des régions d’Asie qui n’ont pas encore choisi de jouer la mondialisation, la consommation et la croissance au lieu de commencer à Central Park ou au Bois de Boulogne ? Pourquoi même notre Gaïa, a-t-elle balancé au Nigeria, en 1969, sa fameuse fièvre de Lassa qui tua exclusivement au Nigeria, en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone des populations essentiellement agricoles et misérables… mais qui épargna tous les pays développés ? Et je n’évoque pas le virus Ebola ou la méningite bactérienne de 2009-2010 qui ont ravagé l’Afrique. Myope, la Gaïa ?

La véritable écologie veut préserver la maison corporelle humaine car «ceci est très bien». Elle sait que l’avenir de l’humanité, notamment la lutte contre les maladies génétiques, virales et bactériennes, contre le vieillissement même, ce sont les biotechnologies, les nanotechnologies, l’intelligence artificielle, la robotique… qui en ont la clef.

C’est pourquoi, contre la théorie de la décroissance de l’écologie idolâtre, elle veut toujours plus de croissance pour financer les recherches. Et elle salue les avancées des sciences comme cette découverte d’Emmanuelle Charpentier (dont hélas, les travaux doivent peu à la France) et de Jennifer Doudna, qui viennent de recevoir le Prix Nobel de chimie pour avoir révolutionné l’ingénierie génétique avec leurs ciseaux moléculaires (CRISPR/Cas9) capables d’inactiver des gènes et d’en contrôler l’utilisation pour traiter les maladies hérédités de la nature, les gènes altérés par la nature, soigner les cancers venus du dysfonctionnement naturel.

Je pourrais ainsi continuer sur des pages et des pages à rappeler les faits opposables aux fantasmes des idolâtres, faits que j’ai déjà en grande partie traités ailleurs et dans mes conférences. Mais je sais aussi qu’il n’est pire sourd que l’idéologue qui ne peut pas entendre et que là où est le vide, il n’y a pas de fond.

Il n’en demeure pas moins que face aux vrais problèmes liés à une planète qui vit sa vie de planète sans se préoccuper de l’humanité, le seul mot d’ordre qui vaille est « Sauvons l’humanité» et «Faisons l‘humanité plus puissante encore». Vrai en français, comme dans toutes les autres langues.

Annexe II

Écologie : sortir du manichéisme

Par Roger-Michel Bory, Robin Sautter, Vincent Wahl, membres du réseau Bible et Création de l’Église protestante unie de France.

(Texte des trois auteurs rapportés sans modifications d’erreurs ou de style). Publié le 04/12/2020 sur https://forumprotestant.fr/articles/bory-sautter-wahl-ecologie-sortir-du-manicheisme/

Réagissant à l’article d’Yves Roucaute (Le puits sans fond de l’écologie profonde), 3 membres du réseau Bible et Création refusent le «manichéisme fabriqué» entre «l’écologie du progrès et l’écologie profonde» puisque «ce n’est pas être contre le progrès, bien au contraire, que de se poser sans cesse la question du bon usage et de la finalité des outils dont nous disposons». Et proposent 5 points pour «sortir de ce manichéisme».

Il est difficile de réagir à un article où l’auteur manie, avec dextérité, le pamphlet, la stigmatisation et le mépris de tous ceux qui ne partagent pas sa propre idéologie sans tomber soi-même dans le piège d’une spirale de l’insulte! Il serait tout aussi dérisoire de répondre point par point à l’instrumentalisation de données scientifiques au profit d’un postulat «La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance».

Ce postulat faisant l’éloge de la croissance réduit au rang d’idéologues tous ceux qui la remettent en cause, soit en prenant au sérieux le risque d’effondrement (dans le but de l’éviter!), soit en pronant la décroissance, ce qui est une simplification abusive. En effet, les opposants à la perspective de l’auteur ne se réduisent pas à ces deux catégories. On peut questionner la pertinence des innovations technologiques en termes de progrès sans être systématiquement opposé à la science! C’est même le cas de la plupart des scientifiques eux -mêmes. Enfin les questions sociale et politique sont entièrement absentes du discours de M. Roucaute, sinon pour fustiger les rouges-verts au détour d’un paragraphe. Or, la question de l’accès au progrès a souvent à voir avec des problèmes de revenus, de répartition, d’aménagement du territoire, et la possibilité ou non du contrôle de ce progrès est une des questions majeures de la politique. De même, les positions écologistes sont très nombreuses et diverses, et la dichotomie entre l’écologie du progrès et l’écologie profonde dont parle M. Roucaute, est dénuée de la moindre réalité. Ce manichéisme fabriqué relève, ni plus ni moins, de la bonne vieille rhétorique du bouc émissaire, si utile pour détourner l’attention des vrais problèmes, pour éluder les responsabilités, pour éviter toute remise en cause d’un système dans la perspective d’un réel progrès des idées. La dénonciation d’une idolâtrie relève du même mécanisme de pensée, sans doute évoquée pour émouvoir un public protestant qui y est sensible. A ce stade, soulignons quelques points pour sortir de ce manichéisme.

1. L’effondrement ne signifie pas la fin du monde

C’est Arrhenius, chimiste suédois, qui a mis en évidence l’effet de serre du CO2 dans l’atmosphère à la fin du 19esiècle et qui, il y a près d’un siècle, a évoqué le risque d’effondrement. Cette notion a été reprise par de nombreux auteurs et en particulier par le rapport Meadows, commandé par le club de Rome en 1972, pronant la décroissance. L’effondrement dont il est question n’est pas celui de la planète ni même de l’humanité mais l’effondrement d’une civilisation née en occident, qui s’est imposée de manière impériale et a mêlé le meilleur sur le plan culturel et sociétal et le pire: colonialisme, esclavagisme, oppression des cultures considérées comme primitives. L’histoire de l’humanité montre que d’autres grandes civilisations, impérialistes elles aussi, se sont effondrées et malgré tout la vie se poursuit. On ne connait pas toujours la complexité des mécanismes qui ont abouti à l’effondrement des civilisations mais on sait aujourd’hui quel est le tendon d’Achille de la nôtre. Elle est dépendante de la fuite en avant d’une croissance technologique et industrielle illimitée qui épuise les ressources d’une planète limitée. Et la conséquence est que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la faiblesse d’une civilisation a un retentissement planétaire tant sur les questions climatiques que sur la biodiversité. Notre civilisation saura-t-elle porter remède à cette faiblesse? Comment y parviendra-t-elle? S’effondrera-t-elle? Nul ne peut le prédire. Mais il est significatif et inquiétant que la prise de conscience de cette impasse conduise à stigmatiser de plus en plus ceux qui soulignent cette réalité et que, pour ne prendre que la question du réchauffement climatique, les mesurettes qui sont prises de manière dispersée sont loin d’être à la hauteur des discours sur la planète qui brûle et de ce qui serait nécessaire, ne serait-ce que pour tenir les engagements pris à la COP21.

2. Les méfaits d’un mauvais anthropocentrisme

Justifier une domination despotique et même parfois tyranique de l’humain sur la planète par le verset 28 du premier chapitre de la Genèse est un contresens terrible au vu de l’ensemble du contenu biblique. L’image suprême du Seigneur, celui qui domine, en tous cas pour les chrétiens, n’est-elle pas celle de Dieu qui s’est fait homme en Jésus-Christ pour se mettre au service de tous, jusqu’à accepter le procès injuste, la souffrance et la mort dans la perspective de la résurrection et d’un monde nouveau où le loup paitra avec l’agneau? Une image bien différente d’un homme qui instrumentalise, tue et détruit au seul profit de sa puissance et non au bénéfice de la vie. L’humanisme dont se réclame notre civilisation est une notion très ambiguë, louable lorsqu’elle appelle à la fraternité, au respect de toutes les cultures et de chaque humain, lorsqu’elle abolit la peine de mort, mais très perverse quand elle oublie son espérance d’universalisme, un idéal qui se dérobe toujours au moment de l’atteindre et qui vacille même dans les pays qui s’en réclament. Elle enferme alors dans un modèle qui hiérarchise, qui légitime la domination des humanistes, au centre, sur ceux qui ne le seraient pas, les bons et les mauvais. Et pourquoi pas ma culture, ma nation, ma ville…, moi-même au centre comme véritable modèle d’humanité? Un véritable humanisme serait de trouver la juste place de l’humain dans une interdépendance avec le reste du vivant et de la planète. C’est le mérite de l’écologie, en tant que démarche scientifique («science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens plus large, la science des conditions d’existence», Haeckel, 1873), depuis la fin du 19e siècle, d’avoir souligné cette interdépendance au sein d’écosystèmes, de maisons communes, remettant en cause la prééminence d’une espèce, d’un individu, d’un organe qui serait central… Cela ne remet pas en cause l’importance et le rôle particulier de chaque espèce et bien sûr de l’humain avec ses spécificités particulières qui ne lui donnent que plus de responsabilité par rapport à l’ensemble.

3. La santé

Le concept de santé a beaucoup évolué. Au début du 20e siècle, elle se définissait comme «l’aptitude au travail et à la jouissance»: belle adaptation à une société industrielle occidentale fondée sur la production et la consommation! En 1946, l’OMS ne définit plus la santé comme une aptitude ou une absence de maladie mais comme «un état de complet bien-être physique, mental et social» qui «ne consiste pas seulement en une absence de maladie et d’infirmité» (préambule de la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé). Tenant compte des diversités culturelles, l’OMS a rédigé en 1984 un nouveau texte où la santé n’est plus considérée comme un état mais comme une capacité d’adaptation: on parle de santé «dans la mesure où un groupe ou un individu peut, d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie». Aujourd’hui, on prend conscience qu’il ne peut pas y avoir de bonne santé pour l’humain sans qu’il y ait de bonnesanté du vivant qui nous environne; l’exemple du microbiote intestinal, ces bons microbes qui favorisent notre système immunitaire, bien médiatisé ces dernières années en est un bel exemple. Réduire la santé à la dynamique d’une industrie pharmaceutique et des biotechnologies, même si elles ont leur part incontestable et indispensable dans le domaine de la prévention et des soins, est un raccourci très réducteur. D’ailleurs cette industrie pharmaceutique, dans sa version productiviste, n’est pas à l’abri d’erreurs se traduisant par un certain nombre de scandales sanitaires qui malheureusement la discréditent. Enfin, comme nous le rappelions dans l’introduction, le problème de l’accès à la santé a à voir directement avec la répartition des richesses (le coût de l’accès aux soins) et le caractère plus ou moins solidaire (l’existence d’une couverture médicale mutualisée, par exemple) d’une société. Et cela inclut aussi l’accès à l’eau potable, à une nourriture suffisante et équilibrée, à un logement salubre, à un air exempt de pollutions, au niveau de violence physique et psychique, etc.

4. La distinction entre progrès et croissance industrielle

L’auteur conclut son article par cette maxime: «La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance». Quel raccourci de la part d’un philosophe! Que les connaissances soient un énorme bienfait, nul n’en doute, y compris dans les possibilités de mise au point de technologies nouvelles. Mais encore faut-il ne pas se laisser aliéner par la fuite en avant technologique selon les termes de Jacques Ellul. La technologie n’est pas une fin en soi mais doit rester un outil dans un but réfléchi et choisi: la permaculture par exemple répond bien aux objectifs de la santé. Il n’est pas sûr que de nouvelles techniques d’exploitation de ressources minérales au fond des océans voire dans des astéroïdes pour fabriquer de plus en plus d’armes de plus en plus performantes aillent dans le même sens… Il n’est pas sûr que l’accumulation de déchets induits par une course à la production soit bonne pour la vie… Il n’est même pas sûr que le développement incessant d’outils de communication ne finisse pas par avoir plus d’effets néfastes que de bénéfices et la vie quotidienne nous montre malheureusement qu’ils servent trop souvent à isoler dans des bulles communautaristes autour de fake news plutôt qu’à s’ouvrir à la richesse de la diversité. Ce n’est pas être contre le progrès, bien au contraire, que de se poser sans cesse la question du bon usage et de la finalité des outils dont nous disposons. Ce n’est pas non plus être contre les sciences que de s’interroger sur les orientations que peut leur faire prendre une économie dominée par une logique exclusivement financière.

5. L’idolâtrie

Nous rejoignons par contre tout à fait l’auteur dans sa dénonciation de l’idéologie en la rapprochant plutôt du terme théologique d’idolâtrie ce qui nous parle plus que la rime douteuse soulignée par l’auteur entre idéologie et écologie (l’emballement du logos peut conduire au dérapage de la plume!). Paul dans sa lettre aux Romains définit fort bien l’idolâtrie: «Ceux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge et qui ont adoré et servi la créature plutôt que le Créateur» (Romains 4,25). Notons que la créature peut être comprise comme la nature, gaïa, et certains ne se privent pas d’en faire une idole, mais en tous cas pas Arne Naess qui a introduit le terme d’écologie profonde, ni même le pape François qui prône une écologie intégrale. La créature idolâtrée est bien plus souvent l’homme qui se proclame tout-puissant, qui est certain d’avoir réponse à tout dans sa confiance inébranlable dans la course au progrès technologique. Prenons exemple sur les véritables scientifiques qui s’astreignent à l’humilité de la recherche, mettant en question toutes les hypothèses et se méfiant avant tout des certitudes. Pour les croyants, gardons l’humilité devant Dieu, le créateur, le Dieu d’amour auquel nous croyons et en qui nous mettons notre espérance d’un monde nouveau. Cette foi que nous avons nous engage à y travailler. Il y a alors toute la place pour un progrès de nos intelligences et de notre discernement, pour une croissance humaine qui ne repose pas sur une croissance industrielle et qui soit porteuse de vie.

Adieu l’ami Olivier Dassault, photographe de la lumière

Olivier à la maison dans la statue de Olaf Breuning. Derrière lui, une de ses oeuvres ©yvesroucaute

Adieu l’ami Olivier Dassault, après Patrick Dupond, en quelques heures je perds un deuxieme ami, un autre artiste car il etait d’abord un artiste et un amoureux de la vie. C’est ainsi que je l’aimais, c’est ainsi que Patrick et Olivier s’aimaient.

Que m’importent les jeux d’ombres, les artifices de ceux qui passent à côté de leur vie. Faut-il donc tant souffrir comme ils ont souffert pour exister authentiquement? Ils l’ont fait. L’un peut à present photographier les étoiles, l’autre danser avec elles. Vous me manquez emcore et encore, vous me manquez tant.

Natacha, je prie pour toi ©yvesroucaute
De gauche à droite dans ce dîner d’amis chez nous, exclusivement d’amis comme d’habitude : Olivier Dassault, Fabienne Aschenbroich, Jean-Sébastien Ferjou, Leïla Da Rocha, Patrick Dupond, Natacha Dassault, Jacques Aschenbroich, Yves Roucaute ©yvesroucaute
Les mêmes, Melitta Schneeberger à la place d’Yves Roucaute qui prend la photo ©yvesroucaute
©yvesroucaute
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©yvesroucaute

Patrick Dupond : mon ami dans les étoiles

« Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières… Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Mon si cher, si parfait ami #PatrickDupond lance à présent du Ciel ses éclairs de joie. Venus du monde entier, arrivent les témoignages bouleversants d’amour des danseurs étoiles comme de simples gens. Lui qui avait tant souffert, qui avait tant d’amour, reçoit un hommage d’amour universel.

Mais pourquoi fumes nous si peu, oui si peu tendre Leila, à aider cet artiste grandiose au coeur immense dans ses dernieres annees de vie? Pourquoi ceux qui auraient pu d’un geste, d’une piste de danse, d’une soirée de gala, alléger sa peine ont-ils oublié qu’il est des choses plus importantes que la course aux richesses et aux honneurs, que les errements de la vanité ?

Oui, je sais qu’il leur pardonne car son coeur immense débordant de tendresse, son âme grandiose incapable de noirceur, pardonnait toujours à ceux qui l’avaient offensé et comme un Christ que l’on croit abandonné, quand nous souffrions de cette indifférence, c’est lui qui venait d’un sourire, d’un rire, d’une danse dans mon salon ou au milieu de la rue, nous dire de toujours danser la vie.

Et cette émotion universelle, et ces vagues insolentes de larmes incessantes, prouve, oui prouve, qu’il danse bien avec les étoiles, plus étincelant, plus aérien, plus merveilleux encore qu’il ne le fut sur terre, pour nous porter par son art éternel son message d’amour si difficile à entendre ici.

Tu me manques âme magnifique, il fait si froid dehors. ❤️❤️

Patrick Dupond, Yves Roucaute ©yvesroucaute
Patrick Dupond ©yvesroucaute
Leïla da Roca ©yvesroucaute
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Patrick Dupond chez Melitta et Yves ©yvesroucaute
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Au revoir Patrick ©yvesroucaute

Interdiction de la viande dans les écoles ?

Interdiction de la viande dans les écoles ? Face aux délires des partisans de ‘l’écologie profonde », maire de Lyon en tête qui a décidé de l’exclure des cantines à partir du 22 février 2021, je vous propose un extrait (gratuit) de mon livre « Le Bel Avenir de l’Humanité » publié aux éditions Calmann Lévy. https://www.amazon.fr/Bel-avenir-lhumanité-révolution-contemporains/dp/2702163483 Et pour ceux qui voudraient connaître les 7 millions d’années de bataille de l’humanité face à une Planète impitoyable à laquelle ils ont dû répondre, notamment par chasse et pêche, je leur conseille d’aller jeter un oeil du côté de « L’Homo Creator face à une planète impitoyable » sous-titre: « 7 millions d’années face à l’idolâtrie de la nature. » https://yvesroucaute.com/pour-commander-lhomo-creator…/

EXTRAIT

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« En avant pour la bataille du siècle disent les « végétariens », qui refusent dans leurs assiettes viandes et poissons, les « végétaliens », qui interdisent en plus les aliments issus de ces animaux, lait, œufs, et miel aussi, et les « végaliens », qui ajoutent l’interdiction de tous les produits dérivés, du cuir à la laine en passant par les cosmétiques. Assistera-t-on bientôt à des heurts avec les amis des végétaux devant l’holocauste programmé par les amis des bestiaux ? Déjà, les « orthorexiques » se dressent contre l’ennemi pour réclamer l’interdiction de toucher les végétaux qui ont quitté le sol depuis plus de quinze minutes. Trop mou, vous êtes des collabos, protestent les « frugivores », qui prônent l’interdiction totale de toucher à leurs potes végétaux et exigent la cueillette des fruits au lieu de la souffrance végétale. C’est bouffer du fruit qui vient de nos arbres si gentils qui est inacceptable quand on a un peu d’humanité, protestent les « granivores » qui exigent de compatir devant la poire et la clémentine en bouffant seulement des graines de céréales.

Granivores, frugivores, végaliens végétariens : le bal des tartuffes

L’objectif des écolo-archaïques serait d’abord de respecter la vie, me dit-on. Admirable. Mais il ne s’agit pas de la vie humaine. Toute l’histoire de l’humanité le démontre, la survie de l’espèce se put grâce à la chasse, à la pêche et à la cueillette. Et non grâce à la cueillette exclusivement. Cela dure depuis soixante-cinq millions d’années et l’ère céno-zoïque des premiers primates. L’écologie a seulement quelques dizaines d’années, une idéologie née sur les campus américains où nos archaïques, survivants des millions d’années de bonne bouffe animale, ingurgitaient encore des hamburgers.

Vivre dans le respect de la nature ? Je crains de ne pas trop bien comprendre. Veut-on évoquer la nature humaine ? Si l’humain n’était pas conçu pour être omnivore, donc carnivore, cela se verrait, même sans lunettes. Vouloir transformer les humains en ruminants est certes un projet intéressant, mais nous ne sommes guère préparés à une telle transformation. Il est aussi absurde de vouloir interdire à l’humain de la viande animale qu’à l’oiseau d’aller ingurgiter des insectes.

Des canines au côlon, tout est prévu pour l’ingestion et la digestion de nos amies les bêtes. Dès la viande mâchée par des dents dûment assermentées, nos enzymes accourent dans la bouche pour casser les glucides (amylase salivaire) et dissoudre les graisses (lipase lingual) ; plus tard, d’autres surgissent sur le long parcours, certaines se chargent des protéines (protéinase) ou du lactose (lactase) par exemple. À peine cette viande arrivée dans l’estomac après avoir été poussée et moulue par l’œsophage, enzymes et acide chlorhydrique sont prévus pour la dissoudre, tuer la plupart des bactéries nuisibles et la transformer en purée (chyme).

Prévu : tout est là. Une fois cette viande transformée parvenue dans l’intestin, les sucs se jettent dessus pour en enlever l’acidité, récupérer les protéines dont le corps raffole et les briser en petits morceaux afin de les transporter dans le sang. Puis, les graisses animales descendent. Elles subissent des jets de bile et l’action des lipases du pancréas pour être explosées en éléments minuscules évacués dans le sang mais, cette fois, par les lipoprotéines, des véhicules qui donnent plein d’idées aux savants des nanotechnologies car ils se baladent pour alimenter les cellules à la demande : moi, j’en voudrais un peu de ta graisse animale, dit l’une ; moi non, dit l’autre. Un voyage accompagné du jeu de milliards de bactéries, les « probiotiques », qui attaquent les bactéries nuisibles, fermentent les fibres, produisent des acides qui limitent le cholestérol et entretiennent notre équilibre. Une partie du reste est stockée, une autre poursuit dans le côlon qui absorbe l’eau de la bouillie restante et permet une évacuation facile.

L’usine humaine est donc parfaitement conçue pour ingurgiter de la viande. Évidemment, après en avoir avalé des tonnes, tout risque de ne pas très bien se passer ! Mais si certains ont des accidents après avoir roulé à deux cents kilomètres à l’heure à New York, faudrait-il pour autant interdire les automobiles ? La nature se venge d’ailleurs à sa façon de pareilles facéties qui nient le réel quand elles deviennent extrêmes. Nos frugivores ? Destination hôpital, faute de graisses, ils mettent même en péril la vie de leurs enfants.

Le plus drôle dans ce conte pour idéologues qui ne manquent de rien ? Nos écologistes ne respectent pas la vie. Car le végétal est du vivant. Donc en le consommant, nos végétariens et toutes les sous-sectes ne respectent pas le vivant. Ils s’en empiffrent même matin et soir. Ce qui me paraît un tantinet cavalier, eu égard à leur moralité. Pourquoi ingurgitent-ils aussi du pain ? Fabriqué avec de la levure, donc des champignons, donc du vivant, les voilà à nouveau dévoreurs de vivants.

Finalement, selon mon enquête auprès des plus militants, ils se donneraient le droit d’ingurgiter 90 % du vivant, des algues aux champignons. Tout, sauf les animaux, proclament-ils. Sinon nous serions des assassins, type Frankenstein, précisément.

Nos végétariens ne sont-ils pas, eux aussi, des assassins ? Le doute m’assaille. L’effroi même quand ils dénoncent les carnivores humains. Aspirant de l’air par la bouche, nos niais écologistes ingurgitent des bactéries et même des insectes, par exemple des acariens par la poussière ou en les aspirant goulûment, endormis sur leurs oreillers. Or, les bactéries sont des animaux et il y en a une dizaine de millions d’espèces. Indispensables à la vie humaine, comme nous venons de le voir dans leur rôle pour l’assimilation des aliments ; quand bien même l’écolo éviterait de respirer, il en ingurgite des milliards, en particulier par les végétaux, et en tue tout autant dans ses intestins.

L’écologiste végétarien massacre donc sans vergogne ses amis les bestiaux. Quelle farce !

Oui, mais cela ne se voit pas, me disent-ils, c’est tout petit. Si je comprends bien, ne disposant pas de lunettes assez puissantes, nos végétariens bouffent goulûment de l’animal jour et nuit. Pas vu, pas pris. Plus myopes encore, ils ingurgiteraient un chevreuil sans défaillir.

Ce qui les ennuie, me susurre-t-on, ce serait la souffrance animale. Vous voulez dire la souffrance d’un moustique écrasé sur le mur de leur villa dans les Hamptons ou de Saint-Tropez par exemple ? Tous ceux que je connais ne semblent guère avoir de générosité envers ceux qui les piquent, les mordent, les agressent pour les croquer.

Laissons de côté ces étranges principes à géométrie variable qui tiennent plus de l’optique que de la morale. Admettons que certaines espèces, en particulier certains mammifères, subissent des souffrances inutiles. Vaches, lapins et agneaux, en raison de leurs cerveaux et de l’expression de leur détresse quand ils vont mourir, me paraissent pouvoir être regardés avec plus de sympathie que Yersinia pestis (bactérie de la peste), punaises, crocodiles ou scorpions. Je me souviens de n’avoir pas éprouvé la moindre pitié devant les piranhas pêchés lors de mes voyages dans les rivières de la forêt primaire d’Amazonie, mais j’aurais été désolé d’imaginer la maltraitance des dauphins roses du rio Negro.

Venons-en aux inepties des végaliens et à leurs moutons que, sans lunettes, ils peuvent voir. À les croire, enlever la laine sur leur dos serait une souffrance pour l’animal. Les dessins animés de Walt Disney n’en faisant pas état, ces végaliens ignorent que ce quadrupède charmant ne mue pas l’été, comme beaucoup d’autres animaux d’ailleurs. Ne pas le tondre permettrait seulement aux parasites de le couvrir de blessures et l’amènerait à souffrir considérablement de la chaleur, au point de mourir peut-être. Prendre le miel des abeilles serait-il un autre effroyable pillage digne d’une condamnation à l’enfer ? Elles n’en souffrent pas non plus. En général d’ailleurs, les apiculteurs sont assez bien reçus. Quant à prendre le cuir sur les cadavres des bovins, où est leur souffrance puisqu’ils sont morts ?

Les végétaliens ont, eux aussi, depuis longtemps permis aux éleveurs bien des fous rires. Souffrir en songeant à la violence inouïe subie par la poulette dont on prend les œufs ? Et pleurer en songeant à tous ces petits poussins si mignons qui ne naîtront pas ? Le génocide, paraît-il, dans l’omelette du matin. Quelqu’un devrait peut-être les informer qu’une poule pond toujours, même sans coq. Or, sans coq, les œufs ne sont pas fécondés, donc pas de poussins potentiels, seulement de possibles omelettes. Prendre les œufs serait-il un vol ? Pas certain, car la poule n’ingurgite pas et n’échange pas ces œufs non fécondés. Les laisser ? Ils pourriront à ses côtés et, dans la pestilence, ils finiront par servir de plat aux gentils insectes attirés.

Quant à la pertinence de l’idéologie végétarienne, elle a largement été prouvée durant des siècles, j’en conviens : en Inde en particulier, où l’on mourut de faim durant trois mille ans, et pas toujours dans la joie, paraît-il !

Néanmoins, ces « écolâtres » posent trois problèmes réels : famine, pollution, détresse de certains animaux. Puisqu’ils se placent sous le signe de l’écologie, je suis d’accord avec cette vision de départ, mais en la remettant à l’endroit : d’accord avec l’écologie humaine, celle qui dit « l’humain d’accord, l’humain d’abord ». Pour les dinosaures, je n’ai pas d’abonnement. »

Le puits sans fond de l’ « écologie profonde » et les différentes écoles de l’écologie

Publié dans Regards protestants le 10 novembre 2020

«Sauvons la Planète», implorent les uns, «Make the Planet great again», gémissent les autres qui pensent peut-être qu’en anglais la formule serait un tantinet moins ridicule. Difficile de ne pas rire de ces Don Quichotte de l’écologie profonde, qui ont troqué leur cheval pour le vélo, écologie si profonde que nul d’ailleurs n’en voit le fond. Curieusement, cet engouement fervent pour célébrer les bienfaits de la fameuse Gaïa-la-Terre quand un virus bien naturel, le Covid-19, décime l’humanité, ne les conduit pourtant pas à aller chercher au magasin bio du coin le produit naturel qui y mettrait fin. Car je les vois, dès qu’ils ont quitté les plateaux télévisés, espérer, comme le quidam ordinaire, une solution du côté des produits bien artificiels, bien biochimiques, bien génétiquement modifiés, ce que l’on appelle communément médicaments et vaccins. Sans idéologie, ils applaudiraient même Le Bel Avenir de l’Humanité qui démontre, contre les apocalyptiques, que la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises.

Hélas, il n’en est rien. Et si l’idéologie rend aveugle, elle ne rend malheureusement pas muet. En pleine pandémie, nos écologistes de l’écologie punitive, spécialistes de la mauvaise conscience et inquisiteurs des partisans du progrès, continuent à vendre la plus vieille idolâtrie qui soit, celle de la Terre. Ils osent tout et c’est même à cela qu’on les reconnaît. Pollutions, réchauffement, maladies, chômage… tout est bon pour contrôler nos vies. Jusqu’à attribuer les virus, dont le Covid-19, à une faute, celle de l’humanité punie par la fameuse Gaïa, irritée par l’industrialisation, la croissance, la consommation, la mondialisation, et plein de trucs qu’elle jugerait détestable en son for intérieur, ce for intérieur auquel nos prêtres écologistes auraient directement accès.

Faisons le point, en revenant au vrai fond, les fondements. Et en montrant la voie de résolution des problèmes.

La vraie écologie

Écologiste? La barbe ne fait pas l’écologiste. Et quand bien même la rime est troublante, l’écologie n’est pas nécessairement condamnée à être parente de l’idéologie. Cela même si je vois bien que savoir regarder le thermomètre, les mottes de terre et les opuscules des apocalyptiques, paraît bien plus judicieux que s’intéresser aux sciences et lire la Bible qui, au-delà des 9 premiers paragraphes, montrerait une rare incorrection au point de demander aux humains de dominer et soumettre la planète et même d’assujettir tout ce qui s’y trouve. Gaïa, n’autorise pas pareille désinvolture.

Écologiste ? J’ose dire que je le suis. Mais vraiment. Je veux dire sans idéologie. Rien d‘exceptionnel: tous les partisans du camp du progrès le sont, évidemment. Ou, plus exactement, seuls ils le sont. Car ils mettent l’humanité en avant, contre les idolâtres de la planète. Le mot écologie signale d’ailleurs la mystification de l’écologie profonde: éco vient de oikos (οἶκος) qui signifie maison en grec, et non planète ou nature; l’écologie profonde a clairement, avec la langue grecque, le plaisir de ne l’avoir jamais rencontrée. Or, qu’est-ce qu’une maison? Désolé pour le lecteur qui doit se dire que je perds beaucoup de temps à enfoncer les portes (des maisons) ouvertes. Mais comment faire autrement ? Car une maison n’est pas un don de la planète, miraculeusement issu des fameuses mottes de terre et du travail de sympathiques insectes. Dès son origine, c’est une construction produite par la créativité humaine à partir de bois, de pierres, de peaux, d’os… arrachés à la planète, aux forêts, aux minéraux, aux animaux… L’objectif de la maison? Protéger l’humanité contre les menaces de la planète et non l’idolâtrer. Condition indispensable pour se multiplier et vivre libres. Un symptôme: l’humanité ne peut vivre sans domestiquer la planète. Toujours mieux et toujours plus. Songez aux 17 glaciations et autant de réchauffements, inconnus de nos écologistes archaïques profonds, lors des seuls derniers 2,6 millions d’années, aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre, tempêtes, tornades, tsunamis… Aux maladies dues aux virus, aux bactéries, aux gênes… Aux attaques de ces animaux qui traquaient avec ruse et force nos ancêtres, qui traquent encore les dernières populations nomades humaines… Toutes menaces qui existent encore.
Oui, la vraie écologie, c’est la protection de l’humanité, celle de sa vraie maison, celle qu’elle fabrique jour après jour grâce à ses artifices pour protéger sa vie.

L’écologie positive s’inquiète seulement de ce sur quoi elle peut agir, sans imaginer des grigris et des sacrifices absurdes au bénéfice d’une planète qui n’a ni conscience, ni projet. Trois éléments sont pris en compte: la part de déséquilibre qui pourrait nuire à l’humanité, dont elle serait responsable et, enfin, celle sur laquelle elle pourrait agir.

Contre l’écologie négative, je me contenterai dans ce court billet de rappeler ici, en les résumant, quelques-uns des faits rapportés dans mes deux derniers livres. Les lecteurs me pardonneront.

Le CO2 est-il maudit ?

A cause du CO2 maudit, il faudrait nous faire pardonner nos atteintes à la planète?

Le CO2? Il est indispensable à la vie sur terre. Sans cette couverture chauffante, les rayons naturels radioactifs gamma et X mortels du soleil ne sont plus arrêtés et les rayons infrarouges qui transportent la chaleur ne peuvent plus passer. Équilibrer les effets de serre du dioxyde de carbone et du méthane? Le premier réchauffement climatique monstrueux eut lieu dès la naissance de la Terre, il y a 4,5 milliards d’années. Et, faute de CO2, il y a eu des situations de terre entièrement gelée, dite Terre boule de neige (Snowball Earth), équateur compris, comme il y a 635 millions d’années. Entre explosions nucléaires du soleil, angle de l’orbite et axe de rotation terrestre, les déséquilibres de l’atmosphère, les innombrables épisodes glaciaires et réchauffements monstrueux depuis 4,5 milliards d’années, dont le dernier s’est produit il y a seulement 12000 ans, rendent difficiles la vie humaine sans que celle-ci, apparue il y a 7 millions d’années, puisse évidement en être tenue pour responsable.

Et la solution au déséquilibre se trouve dans le progrès non dans son arrêt. Cessons ces larmes de crocodile destinées à alimenter les fantasmes des idolâtres. Au lieu de regarder du côté de la forêt amazonienne et de pleurer sur la disparition des espèces, dont 90% ont déjà disparu en 20 millions d’années, regardons du côté des labos qui créent des feuilles artificielles qui imitent, en mieux, les feuilles naturelles à partir d’oxyde de cuivre pour prendre le CO2 et le transformer en oxygène et méthanol. Et les pièges bleus qui transforment le gaz à effet de serre en air pur et en énergie en imitant la longueur d’onde bleue du soleil et en passant par un réseau métal organique qui brise les molécules de dioxyde de carbone. Et ces instituts qui utilisent des nanoparticules de cuivre dans des nano-aiguilles de graphène pour transformer le CO2 en éthanol ou qui modifient des enzymes pour provoquer une photosynthèse 20 fois plus rapide que la photosynthèse naturelle.

L’énergie inépuisable

Non, l’énergie n’est pas épuisable. Les fermions, quarks et leptons, ainsi que les bosons contiennent une énergie infinie. Ils sont de l’énergie potentiellement inépuisable dont les laboratoires extirpent peu à peu les virtualités. Comment pourraient-ils demain manquer? Ils composent l’univers. Nous sommes arrivés tout juste à mettre le bout des doigts de pied sur les pentes de l’Himalaya. L’énergie à extirper dans la nature est infinie comme nous venons de le voir par l’exploitation du CO2 via les nanotechnologies. Toutes les technologies vont dans ce sens. Par la biologie synthétique avec ses bioréacteurs cellulaires artificiels peuvent même être fabriquées des hydrocarbures sans exploitation des sols… Les déchets actuels? Eux-mêmes sont des réservoirs d’énergies utilisables. Les déchets futurs? L’assemblage des atomes, fabriqué localement, alimenté par les cellules ou les énergies solaires, n’en crée guère. Moins que les éoliennes.

Nous vivons l’explosion de la production de combustibles à partir des matières premières et la réduction de la consommation de certaines sources d’énergie polluante. Ainsi pour les véhicules. Nous n’arrêtons pas la pollution en revenant au transport en commun ni au vélo obligatoire pour tous dans les centres des villes, handicapés, femmes enceintes, personnes âgées et bambins compris, mais en investissant dans toujours plus de progrès. Ainsi la voiture électrique autonome individuelle et la voiture sur coussins d’air qui abolira demain pneus et routes goudronnées, ne sont pas issues du retour à la charrette et de génuflexions devant la fumeuse Gaïa mais de l’exploitation et de la domination des éléments de la nature.

Il n’y a pas trop d’humains

Nous ne souffrons pas de trop d’humanité, mais de pas assez: 100000 ancêtres il y a trois millions d’années, un milliard en 1800, six milliards en 1999, 7,6 milliards aujourd’hui. Où est la catastrophe annoncée par Thomas Malthus au 19e siècle? Entre 1800 et aujourd’hui, la population mondiale est passée de 1 milliard à 7,5 milliards et, grâce à la croissance, elle a survécu.

Toujours plus de misère, de pauvreté ? De misère intellectuelle sans doute, si j’en juge par l’attrait pour les idolâtres de la planète. Mais où est le désastre humain programmé par le rapport apocalyptique de Donella et Dennis Meadows en 1972? La famine est en diminution constante: 24% d’affamés en 1990, 14% en 2017, 9% aujourd’hui. Elle disparaîtra en quasi-totalité d’ici 2030 non pas par l’arrêt des innovations mais grâce à elles, comme celles de la biotechnologie qui crée même des steaks, au goût de steack, bientôt pour moins de 1 dollar, sans tuer d’animaux.

Quand nos apocalyptiques manifestent contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM) et attaquent les champs de blé à coups de machettes, la machette signale tout à la fois leur appartenance au genre humain, qui dut créer des outils pour se nourrir en partant à l’assaut de la planète, mais aussi leur pathétique degré d’évolution. Car ces OGM, ils les ont depuis leur naissance dans leurs assiettes. Et leurs parents. Grâce à cela, ils ont survécu. Ainsi, il y a 12000 ans, quand les humains arrêtent leurs pérégrinations au Moyen-Orient, de la vallée du Jourdain à celle de l’Euphrate, le froment n’existe pas et la plupart des espèces animales domestiquées non plus. Les espèces de blé sauvage qui sont devant eux se dispersent avec le vent et elles se fragmentent. Nos ancêtres décident alors de sélectionner, grain à grain, ce blé sauvage pour obtenir une nouvelle espèce, modifiée et résistante. Ils s’attaquent même à ses enveloppes membraneuses: l’archéologie atteste que celles-ci n’étaient pas détachables, ce qui interdisait vannage et battage. Et ces grains, qui étaient trop petits et, hélas, dépourvus de gluten, ils les transforment. Et quel succès! Ainsi sont nés les blés, le blé dur comme le froment, qui ont sauvé la vie de millions d’humains.

La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance

Contre les errements des Don Quichotte écologistes, l’écologie positive rappelle que notre première maison est notre corps et que la protection de ce corps contre les agressions et les erreurs de la nature, des maladies virales aux maladies génétiques, ne se peut sans le progrès et, celui-ci, sans la croissance.

Prétendre que l’industrialisation et une prétendue surconsommation (quand tant de gens souffrent encore de malnutrition) seraient responsables des cancers? L’archéobiologie le démontre malgré la difficulté évidente de travailler sur les organes mous: les cancers existent depuis au moins 1,95 million d’années et le nombre de cancers prouvés au paléolithique supérieur est important, y compris des cancers du cerveau.

Les virus et bactéries? Ils existent depuis des millions d’années. La tuberculose? Prouvée il y a 510000 ans. Infections mycobactériennes non tuberculeuses et le bacille de la lèpre sont prouvés dès le paléolithique moyen en Afrique de l’Est. L’ensemble des maladies produites par les tréponèmes, comme la syphilis ou la pinta, sont apparues il y a 1,5 million d d’années. La coqueluche (bacille Bordetella pertussis), il y a 2 millions d’années.

Plus proches de nous, la typhoïde, les cancers du foie, de la rate, de la prostate, la malaria, les maladies cardiovasculaires sévissaient en Égypte antique il y a 3500 ans, comme le prouvent les momies. Les épidémies monstrueuses n’ont pas attendu l’industrie et la mondialisation comme le prouve la fameuse peste antonine, en vérité une variole qui a tué 10 millions de personnes sur 64 millions dans l’empire romain entre 165 et 190 après J.-C. Oui, 15% des habitants au moins. Et la rougeole a fait depuis 200 millions de morts, du 7e siècle au début du 20e.

Et que dire de la peste noire qui a exterminé 25% la population européenne entre 1347 et 1352. Et des choléra, typhus, variole qui ont exterminé des villes entières et décimées des régions au Moyen-Âge? Tout cela serait-il donc dû à une vengeance de Gaïa qui aurait trouvé insupportable les deux roues tirées par des mulets pollueurs?

Même les exemples prétendument probants des idolâtres de la planète prêtent à sourire. Le virus de la grippe espagnole, qui fit 40 millions de morts et un milliard de malades était-il armé d’une conscience lui disant qu’il fallait punir les humains de l’industrie et du commerce? Hélas pour nos Don Quichotte et leurs Sancho Pança, ce virus naturel venait de… Chine, avant de gagner les États-Unis en 1918 puis de se propager en Europe et, enfin, au reste du monde. Or, la Chine d’alors n’est guère industrialisée. Gaïa-la-sotte aurait donc commencé à punir un pays sous-développé, qui connaissait famine et misère faute d’industrialisation avant de punir les humains qui voulaient s’industrialiser?

Pourquoi d’ailleurs grippe asiatique de 1956 et grippe de Hong-Kong de 1968 frappent-elles d’abord des régions d’Asie qui n’ont pas encore choisi de jouer la mondialisation, la consommation et la croissance au lieu de commencer à Central Park ou au Bois de Boulogne? Pourquoi même notre Gaïa, a-t-elle balancé au Nigeria, en 1969, sa fameuse fièvre de Lassa qui tua exclusivement au Nigeria, en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone des populations essentiellement agricoles et misérables… mais qui épargna tous les pays développés? Et je n’évoque pas le virus Ebola ou la méningite bactérienne de 2009-2010 qui ont ravagé l’Afrique. Myope, la Gaïa?

La véritable écologie veut préserver la maison corporelle humaine car «ceci est très bien». Elle sait que l’avenir de l’humanité, notamment la lutte contre les maladies génétiques, virales et bactériennes, contre le vieillissement même, ce sont les biotechnologies, les nanotechnologies, l’intelligence artificielle, la robotique… qui en ont la clef.

C’est pourquoi, contre la théorie de la décroissance de l’écologie idolâtre, elle veut toujours plus de croissance pour financer les recherches. Et elle salue les avancées des sciences comme cette découverte d’Emmanuelle Charpentier (dont hélas, les travaux doivent peu à la France) et de Jennifer Doudna, qui viennent de recevoir le Prix Nobel de chimie pour avoir révolutionné l’ingéniérie génétique avec leurs ciseaux moléculaires (CRISPR/Cas9) capables d’inactiver des gènes et d’en contrôler l’utilisation pour traiter les maladies hérédités de la nature, les gènes altérés par la nature, soigner les cancers venus du dysfonctionnement naturel.

Je pourrais ainsi continuer sur des pages et des pages à rappeler les faits opposables aux fantasmes des idolâtres, faits que j’ai déjà en grande partie traités ailleurs et dans mes conférences. Mais je sais aussi qu’il n’est pire sourd que l’idéologue qui ne peut pas entendre et que là où est le vide, il n’y a pas de fond.

Il n’en demeure pas moins que face aux vrais problèmes liés à une planète qui vit sa vie de planète sans se préoccuper de l’humanité, le seul mot d’ordre qui vaille est «Sauvons l’humanité» et «Faisons l‘humanité plus puissante encore». Vrai en français, comme dans toutes les autres langues.