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Les chapitres du livre qui fait gémir les obscurantistes

Pour les rares 🙂 qui n’ont pas encore acheté « L’obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine « , voici les chapitres qui vous montreront ce que vous y trouverez.

Avant-Propos

PREMIÈRE PARTIE: SAUVER L’HUMANITÉ ET NON LA PLANÈTE

1. l’on entrevoit que l’environnement et les experts en apocalypse ne sont pas ce que l’on dit

2. Où l’on voit, avant l’apparition de l’humanité, changements climatiques, réchauffements monstrueux et taux de CO2 plus élevés qu’aujourd’hui

3. Où l’on résume le rôle du CO2 et où l’on félicite les dinosaures de n’avoir pas inventé la taxe carbone

4. Où l’on voit qu’avant la naissance de l’humanité, 99,9% des espèces vivantes furent exterminées sur la planète

5. Où l’on constate que l’humanité nomade a été anéantie sur la planète et que l’état de nature n’est pas à regretter

6. Où l’on voit l’extermination de l’humanité nomade due aux changements climatiques, glaciations et réchauffements

7. Où l’on voit, depuis 12 000 ans, changements climatiques et réchauffements plus élevés qu’aujourd’hui qui détruisent l’humanité et qui prouvent que le CO2 n’est pas ce que l’on dit

8. Où l’on voit que les éruptions volcaniques sont une autre cause des holocaustes humains depuis 7 millions d’années, et comment les obscurantistes trafiquent les faits

9. Où l’on voit que séismes et tsunamis sont une autre cause des anéantissements humains depuis 7 millions d’années et comment les obscurantistes trafiquent les faits

10. Où l’on voit que les cyclones sont une autre cause de destruction de l’humanité et qu’ils ne sont ni plus nombreux ni plus puissants aujourd’hui

11. Où l’on s’arrête un instant sur le « trou » de la couche d’ozone pour s’amuser du puits sans fond des petits bonhommes verts

12. Où l’on démontre que virus, bactéries, champignons, parasites sont une autre cause des destructions de l’humanité et que près de la nature c’est toujours trop près

13. Où l’on voit que les cancers existent depuis des millions d’années et qu’ils ont été une cause de destruction humaine

14. Où l’on démontre que les animaux n’ont jamais vécu en harmonie avec la planète et que l’humanité est innocente de leur disparition

DEUXIÈME PARTIE SAUVER L’HUMANITÉ, DOMINER LA NATURE

15. Où l’on découvre pourquoi il y a encore de l’humanité plutôt que rien et que la nature de l’humanité est de dominer la nature

16. Où l’on voit, avec la pomme de Newton, que la nature doit être pillée et que la « transition écologique » est un attrape-gogos

17. Où l’on voit, avec les Trois Petits Cochons, que la « maison » de l’humanité n’est pas la planète et l’écologie pas ce que l’on dit

18. Où l’on voit que la déforestation a sauvé l’humanité et où l’on s’amuse de voir les petits bonhommes verts déguerpir d’Amazonie

19. Où l’on voit comment l’humanité affronte éruptions volcaniques, séismes, tsunamis et inondations par sa croissance

20. Où l’on découvre, dans la caverne d’Ali Baba naturelle, que l’énergie est inépuisable, l’ignorance des Verts, incalculable

21. Où l’on s’amuse de l’épuisement des énergies fossiles, de la « transition énergétique » et du tour de passe-passe entre ressources et réserves

22. Où l’on comprend qu’il faut encore aller au charbon tandis que les pyromanes verts dénoncent les pompiers

23. Où l’on voit que le CO2, indispensable à la vie, est aussi une source d’énergie

24. Où l’on voit que l’hydrogène est disponible à gogo mais qu’il n’est pas « vert » sauf pour les gogos

25. Où l’on voit que biotechs jaunes et nanotechnologies traquent toutes les pollutions, y compris intellectuelles

26. Où l’on découvre la production infinie sans déchets, à partir de l’infiniment petit et l’infinie ignorance des petits bonhommes verts

27. Où l’on découvre que les éoliennes ne sont ni durables, ni renouvelables, ni naturelles, et qu’elles sont beaucoup de vent

28. Où l’on découvre que, pour survivre, les autres « énergies alternatives » doivent disparaître ou devenir un sous-ensemble des nouvelles technologies

29. Où l’on découvre que le nucléaire est une alternative au vent

30. Où les biotechs bleues confirment que la planète ne peut être verte et que c’est tant mieux

31. Où la production hors sol confirme la potentialité de croissance infinie et que l’humanité n’est pas un écosystème de la Terre

TROISIÈME PARTIE SAUVER LE CORPS HUMAIN

32. Où l’on démontre que la croissance permet de résister aux menaces naturelles et de vivre plus longtemps

33. Où l’on constate que la croissance démographique est un atout pour sortir l’humanité de la misère et qu’il est impossible de voir l’avenir avec des Verts de Rome

34. Où l’on démontre que la croissance supprime famine et malnutrition qui ont détruit l’humanité depuis 7 millions d’années

35. Où l’on voit que le « bio » est industriel et chimique, la « transition agricole » grotesque, le « localisme » une ignominie, et que l’avenir appartient aux biotechs vertes pour sauver l’humanité de la famine

36. Où l’on découvre que les OGM ont sauvé l’humanité des famines qui l’ont anéantie depuis sa naissance et que ceci est du bon pain, cela est du bon vin

37. Où l’on s’amuse avec le Franckenburger, des militants frugivores, végaliens, végétariens et d’autres granivores

38. Où l’on voit le sens de la canne et comment l’humanité affronte les handicaps qui l’ont meurtrie ou détruite depuis 7 millions d’années

39. Où l’on découvre comment l’humanité affronte les maladies génétiques qui l’ont meurtrie et détruite durant 7 millions d’années

40. Où l’on voit comment l’humanité éradique maladies bactériologiques, virales et parasitaires qui l’ont meurtrie et détruite depuis 7 millions d’années

41. Où l’on voit comment, grâce à la croissance, l’humanité affronte les cancers qui l’ont détruite depuis sa naissance

42. Où l’on aime le rire des deux dentellières du CRISPR-Cas9 et les facéties des nanorobots face aux maladies qui ont meurtri l’humanité durant 7 millions d’années

43. Où l’on voit la réflexion sur l’immortalité du corps est propre à la condition humaine tandis que sauver la planète est un fantasme

QUATRIÈME PARTIE : SAUVER L’HUMANITÉ, METTRE LA CROISSANCE AU CŒUR DE LA CITÉ

44. Où l’on voit que grâce à la croissance il n’y a jamais eu autant de démocraties et de paix

45. Où l’on prouve qu’esclavagisme et colonialisme ne sont pas nés du modèle de croissance occidental mais existaient partout depuis le néolithique, y compris en Afrique et en Asie

46. Où l’on prouve que l’Occident a inventé l’abolition universelle de l’esclavage et pourquoi il dût affronter les potes de Greta Thunberg

47. Où l’on voit que la « transformation écologiste » est chimérique et que le productivisme abolit l’aliénation au travail

48. Où l’on prouve que nous manquerons toujours de presque tout et que la société de consommation découle de la nature humaine

49. Où l’on démontre que toujours plus de croissance apporte le bien-être social et que les écologistes radicaux sont antisociaux

50. Où l’on ne craint pas d’évoquer le meilleur des mondes possibles contre le point de vue du valet de chambre obscurantiste et des déterministes

51. Où l’on voit, Winston Churchill et Aristote chanter, avec les grandes spiritualités, l’hymne à la joie d’une humanité mise au centre de la Cité

CINQUIÈME PARTIE L’HUMANITÉ AU CENTRE DE L’UNIVERS

52. Où l’on dévoile, derrière l’« écocide », la résurgence du spiritisme et de l’animisme

53. Où l’on voit aux sources de l’animisme écologique, une résurgence de l’animisme paléolithique mais en plus obscurantiste

54. Où l’on découvre que l’animisme vert est incompatible avec le Dieu de la Bible et qu’il ne peut y avoir d’« église verte »

55. Où l’on confirme, contre l’« église verte », que la Bible interdit aux humains d’être « gardiens » de la planète, même dans l’Éden

56. Où, l’on prouve, contre l’« église verte » que la Bible s’oppose à l’« intendance » de la planète et à la limitation de la croissance

57. Où l’on voit que la « seconde révolution copernicienne » verte est un mythe comme la première

58. Où l’on voit que la « révolution darwinienne « n’a pas eu lieu et que l’humanité n’est pas un écosystème de la « biosphère »

59. Où l’on voit le sens caché de l’automobile qui annonce l’indépendance du corps au sol et pourquoi les obscurantistes la détestent

60. Où l’on démontre que si l’urgence est la prochaine glaciation et si la destruction de la planète est inéluctable, l’humanité survivra pourtant

61. Où l’on voit l’humanité partir à la conquête de l’univers au lieu d’applaudir le swing du petit Prince vert

62. Où l’on prouve que l’humanité est au centre de l’univers

63. Où l’on découvre que mettre l’humanité au centre de l’univers, et non la planète, est la voie de la moralité

Entretien Sud Radio : « Le réchauffement climatique est-il une idéologie? »

22 juin Entretien avec Guillaume Bigot et Juliette Briens sur le réchauffement climatique et l’historie de la planète depuis 4,5 milliards d’années et de l’humanité depuis les premiers hominines il y a 7 millions d’années. Défense de la vraie écologie humaniste qui défend la liberté, la course à la croissance contre le climatoscepticisme réel des vendeurs d’apocalypse, idolâtres de la planète.

Entretien en clair publié dans Le Figaro : « Sauver la planète de l’humanité est une galéjade »

4 juin 2022. Réalisé par Marie-Laetitia Bonavita

LE FIGARO. – Sauver la planète, dites-vous, est une ineptie. Pourquoi ? 

Yves ROUCAUTE. – Dans ce livre, j’oppose à l’obscurantisme de l’écologie punitive l’histoire de la planète et la condition humaine et parmi toutes les inepties que j’analyse celle-ci est la plus absurde. Depuis la formation de la Terre, il y a 4,55 milliards d’années, Gaïa la douce a exterminé 99,99% du vivant et, depuis 7 millions d’années, date d’apparition de nos ancêtres hominines, elle a continué, éliminant 21 des 22 espèces du genre Homo. Réchauffements, glaciations, séismes, volcans, tsunamis, cyclones, inondations sont ses câlineries habituelles. L’idolâtrie de la Terre cache le désir totalitaire de quadriller nos vies. En son nom, le maire de Lyon s’oppose à la coupe du monde de rugby, celui de Poitiers aux aéroclubs, d’autres au sapin de Noël, au foie gras, tous à la voiture. Leur ennemi, comme le montre encore le maire de Grenoble avec le burkini, c’est la liberté. L’urgence est de sauver l’humanité. 

L’humanité serait-elle coupable du réchauffement climatique ?

Voilà une autre galéjade. L’humanité a un rôle dérisoire. Avant elle, sauf glaciations, les températures étaient beaucoup plus élevées que les 15°C d’aujourd’hui. Les dinosaures broutaient au Groenland par une température de 29°C. Depuis 2,8 millions d’années, les humains ont subi 17 glaciations, entrecoupées de période plus chaudes qu’aujourd’hui. Avant la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise. Le seul réchauffement d’il y a 4200 ans détruisit nombre de civilisations, celui de 950 permit aux Vikings de créer deux colonies au Groenland. Les variations climatiques sont la règle, l’humanité tente de survivre. 

Quel est le lien entre les activités humaines et l’effet de serre ? 

Dérisoire. Le taux de CO2 est aujourd’hui 8 à 17 fois inférieur à celui des dernières 545 millions d’années. Il n’est pas la principale source du gaz à effet de serre, qui, pour plus de 60%, est la vapeur d’eau, et qui arrête les rayons gamma et X du soleil, créant la couverture chauffante qui permet la vie. Grâce aux sciences, il est devenu source d’énergie et d’oxygène par les feuilles artificielles, les micro-organismes, les puits bleus.

Vous mettez en doute les études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ?

Déjà, le rapport Meadows de 1972 prévoyait la famine pour cause d’agriculture intensive. Il y avait 3,7 milliards d’habitants, il y en a 7,8 milliards. 36% de la population mondiale était en insécurité alimentaire, 8% aujourd’hui. Depuis 1988, le Giec s’est mis sur le marché de l’Apocalypse now. Son directeur Hoesung Lee, après des études littéraires, a commis une thèse en économie sur le réchauffement où ses prévisions se sont révélées fausses. Son frère, premier ministre sud-coréen, l’a donc fait nommer directeur. Depuis, c’est la course aux subventions. La véritable écologie combat toutes les pollutions, dont les pollutions intellectuelles.

La guerre en Ukraine ne plaide-t-elle pas en faveur des énergies renouvelables ?

Elle plaide en faveur d’un rejet des pyromanes qui ont mis les plus crédules en situation de dépendance envers la Russie après les avoir convaincus d’abandonner charbon et nucléaire. Ils ânonnent sur les mérites des éoliennes. 30 000 rouillent aux USA. D’une vie de vingt ans, l eur excavation n’est jamais complète, polluant les sols, sans même évoquer ses déchets et les oiseaux tués. À l’inverse, un réacteur nucléaire de 1500 MW produit l’énergie de 10 000 éoliennes et il dure soixante ans. 

Que pensez-vous de la planification écologique d’Emmanuel Macron ?

Planifier le climat, les soviétiques n’y avaient pas pensé. La Première ministre va donc contrôler les causes du réchauffement, le soleil, ses radiations, ses éruptions nucléaires, l’angle de l’orbite et l’axe de rotation de la Terre, la lune, les météorites, les forces souterraines qui produisent séismes, éruptions volcaniques, tsunamis. Magique.

Quel regard posez-vous sur l’accord entre Jean-Luc Mélenchon, les Verts (EELV) et le PS sur l’écologie ? 

Ils sont d’accord pour culpabiliser l’Occident et rejeter le capitalisme avec le P.S. qui a passé par-dessus bord Jaurès pour un plat de lentilles électorales et qui a oublié que la croissance permet d’améliorer la vie et d’assurer la puissance de la nation.

Comment réagissez-vous aux jeunes diplômés d’AgroParisTech qui ont appelé à « déserter » l’agro-industrie ?  

Ces jeunes, victimes de l’obscurantisme vert, ne croient plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Ils démontrent que si science sans conscience est ruine de l’âme, une conscience sans science peut être perdue.

Vous défendez la véritable écologie, qu’entendez-vous par là ? 

Le mot « écologie » est composé de « éco » qui vient du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et non « planète ». Une maison est un habitat construit en arrachant des éléments à la planète pour se protéger d’elle, du froid, du chaud, des pluies, du vent. La vraie écologie communie avec la nature humaine, qui n’est pas un sous-système de la planète mais une énergie créatrice, un « homo creator » qui humanise la planète. 

A l’obscurantisme écologique, vous opposez une vision spirituelle, pourquoi ?  

Imaginer une église verte idolâtre est une aberration. La Bible et les Lumières portent le même message d’humanisation du monde. Contrairement à ce que pensait Nietzche, être du côté de la libre créativité n’est pas s’opposer à l’humanisme, au contraire. L’humanisme de la philosophie de la créativité que je défends libère la créativité de tous les humains. Remettre l’homme au centre de l’univers et favoriser sa domination de la nature, voilà le chemin de la vraie moralité.  Pourchasser ce qui nuit à sa joie de vivre, à sa liberté, à sa puissance, voilà le chemin de la véritable écologie. Si un peu de science nous éloigne de la spiritualité, beaucoup de science nous y ramène.

Entretien sur « L’Obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Paru aux éditions du cerf

L’idéologie verte est un obscurantisme qui fissure les démocraties jusque dans leur sous-sol culturel

Entretien paru sur le site Atlantico, le 8 mai 2022. Cliquer ici

Atlantico : Quand d’autres veulent sauver la planète, vous affirmez dans votre ouvrage « L’Obscurantisme vert – La véritable histoire de la condition humaine » aux éditions du Cerf, que l’urgence est de sauver l’humanité. Dans ce qui est déjà une sorte de Bible des partisans de la croissance, de la puissance et des sciences, par des chapitres courts et incisifs, vous rappelez l’histoire de la Terre depuis 4,45 milliards d’années et celle, terrifiante, de l’humanité jusqu’à nos jours et vous dressez un réquisitoire implacable, méticuleux et plein d’humour contre nombre d’écologistes dont vous dites qu’ils ne comprennent rien à la condition humaine, aux conditions de sa survie et de son développement. Pourquoi cet écrit maintenant ?

Yves Roucaute : À l’obscurantisme vert, j’oppose, en effet, la vérité de la condition humaine. Il le fallait pour offrir non pas un pamphlet mais une réponse globale, fondée sur la raison, au procès fait à l’humanité par une idéologie totalitaire qui submerge le monde occidental au nom d’une écologie punitive.

Ce livre est l’affirmation joyeuse du bel avenir de l’humanité et le refus des trois D : Défaite de la pensée, Débâcle politique, Dépression morale. Car au nom d’une planète qui brûle, une armada de bonimenteurs vend, hélas ! avec succès, de l’apocalypse à tout va et proclame l’humanité coupable. Coupable d’un « modèle occidental » de développement fondé sur la croissance, responsable de prétendus crimes contre la planète. Coupable de tous les maux de la terre, des inondations aux cyclones, des variations climatiques aux séismes, de l’esclavagisme naguère à la misère aujourd’hui. Coupable des maladies même, des cancers au Covid-19, punitions de Gaïa. Cette idolâtrie de la planète envahit tous les partis, de gauche, du centre, de droite, les médias, les églises même. Et ces petits bonhommes verts qui ont eu, avec l’histoire et les sciences, le plaisir de ne jamais se rencontrer, prétendent qu’en suivant leur panache vert jusque dans les urnes, on retrouverait l’harmonie perdue avec la Terre-Mère bienveillante qui a exterminé à plusieurs reprises 99% d’espèces animales avant l’arrivée des humains, tandis que toutes les espèces d’hominines comme, depuis le paléolithique,21 des 22 espèces du genre Homo ont, elles aussi, été exterminées dans les charniers de cet amas appelé Terre, tantôt serre, tantôt glaciaire.

Or, les causes de l’extermination de l’humanité hier, restent les menaces d’aujourd’hui. Séismes, inondations, éruptions volcaniques, tsunamis, maladies génétiques, virales, bactériologiques, parasitaires, cancers, et tant d’autres qui, hier, ont décimé l’humanité, sont toujours là. Les glaciations même dont les petits bonhommes verts ignorent tout, alors que nous sommes dans une période interglaciaire, appelée l’holocène, sont notre horizon le plus certain. Or, au lieu de tout faire pour y répondre, de développer la croissance pour financer les sciences et la protection humaine, j’entends les foules séduites par les sermons des inquisiteurs, chanter, à la façon de la nigaude Greta Grunberg « Make the Planet great again ! » et réclamer le bûcher pour ceux, qui ne croient pas en leurs sornettes.

Localement, partout où ils prennent le pouvoir, comme le montrent les villes où ils ont été élus, ces inquisiteurs verts tentent le quadrillage de nos vies au nom de la planète qui exigerait de traquer les activités productrices de CO2 et de supprimer même sapins de Noël, foie gras et Tour de France. Nationalement, ils veulent être élus au Parlement et devenir ministres, pour réorienter les investissements vers une productivité archaïque, freiner ou attaquer la croissance, pourtant condition de la puissance des démocraties et voie du financement du gai savoir. Ils ordonnent des potions magiques dignes du Malade imaginaire de Molière, comme ces éoliennes qui sont beaucoup de vent pour rien et ils attaquent les centrales nucléaires comme Don Quichotte attaquait les moulins. Ils sont divers mais, finalement, n’est pas un pan de l’activité humaine qui ne trouve leur opposition.

Oui, les démocraties vacillent sous leurs coups. Première victime : la jeunesse. Hier encore, elle entonnait le refrain des lendemains qui chantent, aujourd’hui, elle balbutie le cantique d’une planète qui sombre. Elle ne croit plus guère en rien, sinon en l’apocalypse qui vient. Avec elle, sans repères, l’humanité désespère.

Alors, oui, il fallait donner à la vérité une possibilité de s’imposer.

D’abord, en racontant l’histoire de la Terre, depuis 4,45 milliards d’années et celle de l’humanité depuis les premiers hominines, il y a 7 millions d’années jusqu’à nos jours. Il fallait montrer comment quelques embryons d’humanité ont survécu et pourquoi nous devons impérativement dominer la nature, assujettir tout ce qui s’y trouve et continuer à nous multiplier.

Ensuite, en racontant les rapports de l’humanité à son environnement, dans cette caverne d’Ali Baba de la nature où l’énergie existe à gogo, où le CO2, indispensable à la vie, est devenu source d’énergie grâce aux biotechnologies et aux nanotechnologies, où les prétendues énergies alternatives ne sont des alternatives à rien, inutiles et nuisibles, comme les éoliennes, soient condamnées à devenir des sous-ensembles des nanotechnologies ou biotechnologies jaunes ou bleues, où l’imagination créatrice ne cesse de produire à partir de l’infiniment petit des richesses potentiellement infinies.

Il fallait après raconter scrupuleusement les rapports au corps, pour montrer que l’humanité est innocente de la plupart des maux qui l’assaillent contrairement aux affabulations vertes, que la croissance est indispensable à notre vie, qu’elle supprime famine et malnutrition, que par les OGM, elle a sauvé l’humanité, qu’elle est la clef du succès contre les handicaps, cancers, maladies génétiques, bactériologiques, virales et parasitaires.

Il fallait encore raconter les bienfaits de la course à la croissance dans l’amélioration générale du bien-être humain sur cette Terre, car jamais l’humanité ne s’est mieux portée, et le développement des démocraties, car jamais il n’y en a eu autant. Oui, le prétendu modèle de développement occidental décrié par les petits bonhommes verts est en vérité universel et il marche. Et loin d’être responsable de l’esclavagisme qui existaient depuis 12 000 ans sur tous les continents, c’est bien lui qui a permis son abolition contre l’idolâtrie de la terre des ancêtres de Greta Thunberg, comme il a permis de mettre en cause le colonialisme, de développer le sentiment de commune humanité.

Il fallait enfin montrer aux consciences, contre le dénigrement de soi, que remettre l’humanité au centre de l’univers au lieu d’en faire un sous-système d’un amas de terre planétaire, est la voie exaltante de la plus haute moralité. Voie espérée jadis par Aristote et Churchill, prônée par les grandes spiritualités d’origine judéo-chrétiennes qui s’opposent radicalement à tout projet idolâtre d’« Église verte », propulsée par une dynamique de créativité exponentielle sous l’égide de la raison. Un chemin certes semé d’embûches, avec ses erreurs et ses errances, mais qui révèle la nature libre et créatrice humaine qui n’est pas un maillon d’une biosphère mais une espèce exceptionnelle et supérieure qualitativement à tous les autres vivants. Oui, il fallait dire à la jeunesse, que le bel avenir de l’humanité est devant nous. Course à la croissance, productivisme, société de consommation, ce n’est qu’un début, le combat pour l’humanité continue ! (rires)

Atlantico: Votre livre est intitulé « L’Obscurantisme Vert », sous titré véritable histoire de la condition humaine »« La vet vous y dénoncez allègrement en 65 chapitres courts, les contre-vérités et vraies fausses bonnes idées sur l’état de la planète. Quels sont de ce point de vue les exemples les plus frappants ?

Oui, à l’idéologie globale des idolâtres de la planète qui attaquent par toutes les voies l’humanité pour vendre leur idolâtrie, je réponds par une vision globale. Comment faire autrement ? Ce sont donc 65 chapitres organisés autour du rapport à l’environnement, au corps et aux relations humaines, qui exposent la condition humaine et s’attaquent, en même temps, à toutes les affabulations soulevées par les différents courants écologistes idolâtres de la planète. Je ne peux donner ici toutes les réponses qui sont apportées en même temps aux inquisiteurs de l’humanité.

Atlantico: Peut-être pourriez-vous nous parler du réchauffement climatique ?

Ah, ! le fameux réchauffement qui n’aurait jamais été aussi monstrueux qu’aujourd’hui. (rires) Bon, je prends des risques. Pour la planète verte, je ne sais pas, mais en ce qui concerne la nôtre, la planète bleue, non elle ne brûle pas. Quant à vouloir limiter le « réchauffement » à 1,5°, car 2° serait une condamnation à mort, à moins de croire possible de mourir de rire.

Concrètement, la Terre a 4,55 milliards d’années. Son premier âge, terminé il y a 3,85 milliards d’années, s’appelle « Hadéen », du nom du dieu des enfers, Hadès. Température, environ 350°C dans l’atmosphère. Durant la période qui suit, dite « Archéen », qui nous amène il y a 2,5 milliards d’années, températures de 55°C à 85°C. Puis voilà le Protérozoïque, qui se termine il y a 541 millions d’années avec le développement des vies multicellulaires. Température des océans, hors glaciations, car il y a 3 épisodes de terre complètement gelée, faute de gaz à effet de serre : de 15 à 30° C supérieurs à aujourd’hui. Et de 541 millions d’années à 252 ? Encore plus chaud qu’aujourd’hui, hors glaciation. Dans la période qui suit, de -252 millions à 66 ? Chaleurs encore plus importantes. La vie se développe pourtant avec les reptiles. Et quand apparaissent les dinosaures, de -145 à -66 millions d’années, les océans sont de 30 à 35° C supérieurs à aujourd’hui, les pôles sont sans glaces, avec 16°C en moyenne et les dinosaures s’y installent. Après la disparition des dinosaures ? Il y a 56 millions d’années, la température moyenne était de 32 °C. Les dinosaures ont donc bien fait de ne pas inventer la taxe carbone.

Avec l’arrivée des hominines, en Afrique de l’Est, il y a environ 7 millions d’années ? Les températures sont plus chaudes qu’aujourd’hui, hors glaciation. À partir de -5,96 millions d’années, en méditerranée, elles sont de 27°C, la mer chute jusqu’à 1500 mètres. Quand apparaît notre ancêtre direct, le genre « Homo », de -3,4 millions à -3,2 millions, les températures sont supérieures de 3 à 15°C en Arctique… Depuis 2,8 millions, c’est l’ère des glaciations : 4 formidables, 13 autres importantes. Et entre ces glaciations, des périodes de réchauffement avec des montées brutales des eaux, comme il y a 12 000 ans à la fin de la dernière glaciation. Songez que durant la période chaude qui précède la dernière glaciation, les hippopotames se baignaient dans la Tamise et le Rhin.

Et depuis les premières sédentarisations, il y a 12 000 ans ? Hors périodes glaciaires, de -9000 à -5000 ans, les températures sont supérieures à aujourd’hui : de 2 à 3°C supérieures en Alaska, Sahara vert, désert de Gobi forestier, peu de glaces dans l’Arctique… allons vite, et il y a 2200 ans ? Terrible vague de chaleur avec pour conséquences la fin de l’empire d’Akkad aux plaines devenues incultivables, de l’ancienne Égypte, de la civilisation de Liangzhu. Inconnu aussi par les petits bonhommes verts, le réchauffement commencé en 950 ? Avec le Groenland qui devient en partie vert, d’où son nom, et l’installation de deux colonies vikings ? Avec disparition des vignobles en Europe du Nord, inondations et famines en Afrique équatoriale et au Japon ?

Il fait plus chaud, la faute aux humains, il fait moins chaud, les experts du GIEC effacent les données. Ainsi Madagascar n’aurait jamais connu de chaleurs aussi intenses qu’en 2021… tant pis pour celles, bien plus caniculaires de 1928, 1931, 1941-1944, 1956, 1980, 1982, 1986. Et tant pis si des records de froid de cent ans ont été enregistrés à New-York en 2014 tandis que les températures descendaient à -37° dans le Minnesota. Tant pis pour les froids polaires de -48° C sur les grands lacs, jusqu’à -48 C, en 2019. Tant pis pour l’hiver 2020-2021 en Sibérie, -10° C sous les normales saisonnières et -44°C en mars.

Dès qu’il fait un peu plus chaud qu’hier, hop ! Voilà la preuve du réchauffement climatique pour nos idolâtres qui connaissent de l’histoire que ce qui s’est passé depuis leur date de naissance et qui s’arrangent avec ce qui s’est passé depuis.

La cause de cette inconstante dramatique de la Terre avant l’humanité et après ? De ces réchauffements et glaciations plus mortelles encore : l’environnement planétaire. Mais le vrai : activité solaire, météorites lune, noyau, manteau et croûte terrestre avec ses phénomènes électriques, magnétiques et physiques et son influence sur volcans, séismes, cyclones, tsunamis. Et, les variations de l’axe de rotation terrestre et de son angle.

La part de l’humain ? Accessoire. Laissons aux bandes dessinées, la croyance en un superhéros, nommé Hulk, le titan vert pour redresser l’axe de rotation de la Terre. Et parions sur les sciences et les technologies, pour affronter les dérèglements incessants, et souvent mortels, de la planète.

Atlantico: Et le CO2 ?

S’agissant du CO2 je serai plus court.

Non, le CO2 n’est pas le principal gaz à effet de serre. Le principal est la vapeur d’eau, de 60% à 80% si l’on étudie l’effet des nuages.

Et non, les gaz à effet de serre ne sont pas maléfiques. Ils permettent la vie. Sans eux, plus de « couverture chauffante », et la glaciation emporte la vie. Et cela arriva dans les périodes glaciaires, notamment de terre gelée.

Et non, les gaz à effet de serre ne produisent pas seulement, ni même majoritairement des effets nocifs. Car ils arrêtent les rayons naturels radioactifs gamma et les Rayons X du soleil en laissant passer les infrarouges qui donnent la chaleur. Sans eux ? La mort.

Et non, le CO2 n’a pas atteint le plus élevé des taux, jamais connu. Au contraire. Aujourd’hui, il y aurait environ 415 ppm de CO2 dans l’air, soit 0,0415%. Or, la moyenne de CO2 depuis 541 millions d’années, jusqu’à l’apparition de l’humanité est, hors glaciations, de 3 000 à 7 000 ppm, soit près de 8 à 18 fois plus qu’aujourd’hui. Ainsi à partir de -460 millions d’années, durant 20 millions d’années, on a pu mesurer le taux de CO2 à 6 300 ppm, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. On retrouve des taux de 2 000 à 4 000 ppm de -252 millions d’années à -66 millions.

Non, le CO2 n’est pas toujours en relation avec le réchauffement. Il peut y avoir un réchauffement avec un abaissement des taux de CO2, comme cela se constate de -419 millions d’années à -359, où le taux baisse de 6300 ppm à 2100. Ou, de -2,5 milliards d’années à -541 millions d’années, lorsque les périodes chaudes, appelées « hothouses » sont plus chaudes qu’aujourd’hui.Un phénomène que les humains retrouvent il y a 3,4 millions d’années, avec des températures supérieures de 8°C en moyenne et un taux de CO2 entre 300 et 400 ppm… soit plus faible qu’aujourd’hui. Il y a même des taux de CO2 plus élevés qu’aujourd’hui au début de certaines glaciations, comme on le voit à plusieurs reprises

Non, le taux de CO2 ne porte pas aujourd’hui atteinte à la vie ou à la santé. Le danger ? Sous 5000 ppm, soit 0,5%, soit dix fois plus qu’aujourd’hui, il n’y en a aucun, comme l’indique l’’American Conference of Governmental Industrial Hygienists. Vers 7 000 ppm, on observe des effets mineurs après une exposition de plusieurs semaines dans un sous-marin. Il faut atteindre 15000 ppm environ pour un effet métabolique. Au-dessus de 3%, soit 30 000 ppm, il devient narcotique et au-dessus de 4% toxique après 30 minutes d’exposition.

L’humanité y ajoute-t-elle sa part ? Oui, mais sur ces 0,0412%, laquelle ? Seuls les petits bonhommes verts possèdent les boules de cristal qui permettent leurs inquisitions.

Et j’ajoute que loin d’être diabolique, il s’agit d’une molécule composée d’un atome de carbone et de deux atomes d’oxygène. Le carbone n’est pas une résurgence de Satan, mais un élément décisif de la vie, il compose même 14% du corps humain. Alors l’humanité éclairée s’est posée la bonne question : non pas comment arrêter la croissance, mais comment utiliser cette molécule. Ainsi, les nanotechnologies l’utilisent pour produire de l’oxygène et de l’éthanol, à partir de feuilles artificielles composées notamment de particules d’oxyde de cuivre. L’Institut Max Planck de son côté a modifié des micro-organismes pour inventer une nouvelle voie de photosynthèse qui fixe le carbone. Ici on utilise des catalyseurs fonctionnant à l’électricité, là des nano-aiguilles de graphène et du cuivre. Bref, l’humanité a déjà mis en route les solutions que nos devins verts ignorent. Et cela grâce à la croissance qui finance les nanotechnologies et les biotechnologies.

Atlantico : Que pensez-vous de la transition énergétique ?

L’énergie est inépuisable. Seule l’ignorance de cette caverne d’Ali Baba qu’est la nature fait croire le contraire.

D’abord, pour justifier la dramatisation apocalyptique, et vendre leur prétendue transition énergétique qui est, au XXIème siècle, ce qu’était la « transition socialiste » du XXème, les démagogues ont inventé une distinction digne des farces du Moyen-Âge. Il y aurait d’un côté les « réserves » de pétrole, de lignite, de charbon… de l’autre, les « ressources » de ces mêmes énergies fossiles. « Réserves » ? Ce qui est exploitable. « Ressources », toutes les énergies fossiles qui existent. Et, par un tour de passe-passe dont les petits bonhommes verts ont le secret, ils affirment que seules les fameuses « réserves » devraient être comptées. Puisque les autres sont virtuelles et ne sont pas exploitées, elles ne comptent pas !

Ainsi, on nous assène que d’ici 54 ans, adieu le pétrole épuisé. D’ici 63 ans, adieu le gaz épuisé. D’ici 112 ans, adieu le charbon épuisé. Et, d’ailleurs, cela serait bien, car cela ferait moins de CO2 maudit, donc moins de réchauffement, et ainsi tourne manège des idolâtres de la Terre. Or, toute l’histoire de l’humanité est d’aller à l’assaut des formidables « ressources » de la planète pour qu’elles deviennent demain utilisables, donc des « réserves ».

Par exemple, le pétrole existe à gogo. Qu’il ne soit pas aujourd’hui exploitable ne signifie pas qu’il soit épuisé, ni qu’il ne soit pas exploitable demain. En 1990, les « réserves » de pétrole étaient de 1025 milliards de barils, en 2020, de 1730 milliards. Rien de miraculeux, mais seulement la découverte de nouveaux moyens pour exploiter des ressources qui ne pouvaient pas l’être hier. Ainsi, avant 1960, forer au-delà de 60 mètres était impossible, on est descendu à 4400 mètres. Et du pétrole, il s’en découvre tous les ans. Entre 120 à 135 milliards de tonnes sont présentes dans le off-shore, en eau non profonde, et de 50 à 100 milliards, sous 200 mètres. Sans même évoquer la formidable découverte de l’utilisation du gaz de schiste qui a donné aux Etats-Unis leur souveraineté énergétique.

Et par quel maléfice vert serait-il interdit de produire des hydrocarbures comme le fait la nature, et même mieux encore ?Ainsi, les bactéries appelées parfois « algues bleues », mais ce ne sont pas des algues, en produisent tous les jours. Elles produisent des centaines de millions de tonnes de méthane, de pentadécane, d’heptadécane… Créer des hydrocarbures à la demande, selon les besoins humains, voilà l’un des exploits des biotechnologies, dites « blanches ». C’est aussi un exploit que réalisent, à leur manière, les nanotechnologies.

Ensuite et enfin, force est de constater que les petits bonhommes verts ne viennent pas d’une planète plus avancée que la nôtre. Car ils ignorent que tout autour de nous est énergie. Au-delà de l’attomère, soit 1 trillionième de mètre, nous découvrons non pas l’âme de Gaïa mais la caverne d’Ali Baba, celle des 12 particules élémentaires de la matière, 6 leptons et 6 quarks. Tout est formé de ces 12 particules qui s’agrègent entre elles grâce à des vecteurs de force, appelés bosons, en formant atomes, molécules, composés moléculaires. Oui, tout ce qui nous entoure, la terre, les astres. Ces 12 particules, disait mon lointain maître Max Planck, sont de l’énergie.

Oui, l’énergie est partout, dans notre environnement mais aussi dans nos corps, ces formidables usines énergétiques. Une énergie que nous exploitons au repos ou en mouvement. Une énergie potentiellement exploitable comme en médecine, face aux handicaps, ou dans le textile, avec les nanofils dans les vêtements qui permettent d’extraire l’énergie issue des déplacements et de la chaleur du corps.

Oui, la nature est la Grande Chimiste avec ses 12 particules élémentaires qui composent le monde. Et puisque les atomes sont partout, qu’ils sont de l’énergie, alors l’énergie est infinie. À moins d’imaginer que les quarks et les leptons viendraient à manquer ce qui dénote certes un manque, mais seulement un manque de connaissances.

Dès lors, le problème de l’humanité n’est pas celui de la pénurie de l’énergie et la gestion de sa pénurie par de petits bonhommes verts avides de pouvoir, mais comment développer les moyens de l’extirper pour piller la caverne d’Ali Baba. Et, si vous le voulez bien, nous arrêterons les exemples, car des éoliennes à la pomme de Newton, des Verts de Rome au prétendu « écocide », de la prétendue « église verte » au « bio » chimique par nature, jusqu’à la découverte de la véritable moralité qui met l’humanité au centre de l’univers, le lecteur va se lasser. Et moi aussi. (rire)

Atlantico: Seriez-vous climato-sceptique ?

Je ne sais pas ce que cela veut dire. Voilà un composé confus qui tient plus de l’invective que de la catégorisation.

« Sceptique » ? Assurément, au sens familier du terme, je ne le suis pas. Envers les idolâtres verts, je suis résolument opposé à leur vision archaïque et punitive de l’écologie. Je n’ai aucun doute à ce sujet.

Quant au climat, je ne nie pas son rôle. Au contraire. Car ma philosophie le pose comme un élément de l’environnement à connaître non pour faire des offrandes à Gaïa et nous excuser de la piller, mais pour toujours mieux dominer la nature et assujettir ce qui s’y trouve, pour libérer la créativité humaine et accroître sa puissance. Je suis un élève d’Aristote, de Bergson et de Max Planck, pas des chamanes animistes du néolithique.

Atlantico: Malgré ce réquisitoire cinglant contre ceux qui militent pour la planète et ces autres gourous de l’apocalypse climatique, vous n’êtes pas opposé à l’écologie. Quelle est votre vision de l’écologie, ce que vous appelez dans votre livre « la vraie écologie » ?

Le mot « écologie » dit parfaitement la chose. Il est composé du grec « oïkos » qui veut dire « maison » et de « logos » qui signifie « discours rationnel, » voire science. Or, la « maison «n’a jamais été la planète ou un élément naturel du type terrier. Au contraire. C’est, depuis les premiers habitats humains du paléolithique jusqu’à nos jours, une construction artificielle, faite à partir d’éléments arrachés à la planète, comme les branches et les feuilles de arbres, les os, les peaux, les métaux, et cela dans un but bien précis : pour se protéger de la planète, de ses agressions que sont le froid, le chaud, la pluie, le vent, les attaques animales, bref, c’est un artifice de part en part, produit par les humains.Cet artifice varie selon les climats et les milieux mais il reste toujours construit dans l’objectif de protéger l’humanité contre la nature. Ce qui a d’ailleurs permis à notre espèce de survivre à tant de glaciations et de réchauffements, d’échapper aux inondations et aux zones volcaniques, bref, de répondre à toutes ces menaces que je décris dans le livre.

Je raconte dans le livre l’anecdote de ces écologistes que j’avais rencontrés en Amazonie, lorsque j’étudiais les Yanomani, sur les bords de l’Orénoque, ils n’ont pas déguerpi sans raison trois jours après être arrivés. Tous leurs boniments sur la préservation de la douce nature amazonienne se sont effondrés quand ils ont dû affronter la réalité d’une nature qui, sans être humanisée, conduit sans pitié à la peur, aux maladies et à la mort de l’humanité.

Mais la maison c’est plus que cela encore. C’est le camp de base pour aller à la conquête de la Terre et de l’espace. Pour humaniser le monde. C’est autour d’elle, à partir d’elle, que l’humanité peut croître et prospérer, étendre ses terres réelles et virtuelles.

Alors oui, je suis un vrai écologiste car je suis pour l’humanisation de la Terre et de l’espace. La maison de l’humanité peut être partout dans le monde, et elle s’étend chaque jour, jusque dans les stations spatiales. Nous ne sommes pas des écosystèmes de la Terre mais des créateurs capables de transformer la plupart des espaces de la Terre en sous-système humanisés et de la quitter pour humaniser demain d’autres espaces et d’autres planètes. La maison n’est pas seulement l’habitat, mais l’ensemble de l’espace humanisé, réel ou virtuel, jusque dans le Metaverse. (rire)

Alors, oui, je suis un vrai écologiste, donc pour la course à la croissance, les sciences, les technologies, la domination de la nature. Je souhaite, comme tout écologiste digne de ce nom, que la croissance conduise toute l’humanité, en particulier ceux qui sont démunis de tant de biens, vers la société de consommation. Et je pose comme idéal écologique, l’objectif moral qui met les humains et leur créativité, celles de toutes les femmes et de tous les hommes, au centre de l’univers au lieu des mottes de terre..

Atlantico: Que vous inspire l’année 2022 et son double cycle électoral. Certains ont regretté que l’environnement ait été largement absent de nos débats politiques. Serait-ce parce qu’on l’a réduit au cache-sexe d’une idéologie qui en réalité est, avant-toute autre chose, anticapitaliste ?

Les obscurantistes verts sont en Occident, non en Orient.Cette idéologie fissure les démocraties occidentales dans leur sous-sol culturel. Elle est bien plus puissante qu’il n’y paraît. Il s’agit même de l’idéologie dominante aujourd’hui.

Par l’environnement, les idéologues verts peuvent accuser tout ce qui se fait dans nos démocraties libérales, de leur mode de fonctionnement à leur mode de développement. C’est en quelque sorte, un couteau suisse idéologique. Au cœur de ce couteau suisse, il y a son usage contre la liberté individuelle. J’ai d’ailleurs écrit un chapitre drôle, du moins je l’espère (rire), pour expliquer pourquoi ces idéologues traquent la voiture individuelle, quand bien même elle ne polluerait pas, et pourquoi ils préfèrent les transports en commun. Au fond, la voiture n’est pas leur problème mais la liberté individuelle. Leur écologie est un prétexte pour quadriller la liberté et la créativité naturelle dans tous les espaces de la société civile. La libre entreprise est un des éléments qu’ils rejettent. Mais ne nous trompons pas, leur entreprise de déstabilisation est globale.Ils veulent une révolution totale comme les communistes naguère. D’ailleurs, leur fameuse « transition écologique » n’est qu’un recyclage écologique de la « transition socialiste » des révolutionnaires d’hier.

C’est d’ailleurs aussi pourquoi ma réponse est globale et touche aussi bien les rapports des humains à la nature, qu’entre eux et à leur corps.

Et si l’environnement n’a pas été au centre de la campagne électorale, il faut se garder d’en être satisfait. Le silence n’a été qu’apparent. Car l’idéologie obscurantiste a œuvré dans la plupart des projets. Et, des manifestations pour le climat dans la rue à l’occupation de la Sorbonne, des cris de ralliements de l’extrême-gauche aux accords de la gauche, tout montre qu’elle est bel et bien présente. Que les enfants de Jaurès et de Blum s’allient d’ailleurs avec les Verts, le Parti communiste et La France Insoumise, démontre son influence souterraine jusque dans cette gauche réformiste naguère adepte des sciences et du productivisme.

Et la force de cette idéologie se voit aussi à droite et au centre. Que signifie nommer un Premier ministre du climat ? Va-t-il être chargé de redresser l’axe de rotation de la Terre ? Espérons qu’il ne s’agit là que d’une démagogie passagère. Mais elle alimente inconsciemment le marasme idéologique du pays et le désarroi de la jeunesse. Et je vois au centre et à droite nombre d’élus penser qu’en flattant cette idéologie, ils pourraient éviter d’être battus. Mais quel est le coût culturel, à moyen terme, d’avoir abandonné le combat pour la raison, la liberté et l’humanisme qui devrait être celui des libéraux, des chrétiens démocrates, des radicaux, des gaullistes et de quelques autres? Ce qui arrive dans les villes passées aux mains des petits bonhommes verts, ne les alerte-t-il pas ?Vont-ils se mettre à financer des éoliennes, qui polluent et coûtent cher comme j’en fais une démonstration sans appel dans mon livre ? Vont-ils freiner la croissance et moins financer le nucléaire, les technologies, les entreprises innovantes pour des énergies alternatives qui ne sont des alternatives à rien ? Hélas ! La dépendance politique commence toujourspar une dépendance idéologique.

Atlantico: Face au grand marasme idéologique qui caractérise la vie politique française, y a-t-il des motifs d’espoir ? Comment sortir concrètement de l’obscurantisme que vous dénoncez ?

L’espoir réside dans le combat pour les idées. D’où ce livre. Il s’agit d’une vraie bataille idéologique. En tant que philosophe dont le cœur de la pensée est la défense de la libre créativité, qui est la clef de la nature humaine, je ne doute pas une seconde que le camp des vraies lumières contre les ténèbres ne l’emporte. Sur ces terres ravagées par l’obscurantisme, il reste heureusement de nombreux partisans du bon sens, de la science, des spiritualités humanistes et, aussi, des réalistes qui savent que croissance rime avec puissance de la nation. L’Histoire, le savoir et le bon sens sont de notre côté. Quand bien même nous avons perdu quelques batailles, comme disait le Général de Gaulle, nous gagnerons la guerre (rire).

L’Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine est disponible sur le site des éditions du cerf ainsi que chez tous les libraires.

« L’obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine »

Aux éditions du cerf. Cliquer ici.

Sauver la planète ? Sauver l’humanité, voilà l’urgence pour le philosophe Yves Roucaute !

Aux obscurantistes verts qui font grand commerce de l’idolâtrie, de la culpabilité et de l’apocalypse, il oppose les faits. Et, au tribunal du bon sens et de la lucidité, il convoque ses témoins : l’histoire de la Terre, la grande aventure humaine, les sciences et les technologies.

Avec humour, Yves Roucaute démonte une par une les idées fausses.

Les cyclones, séismes et variations climatiques ? Pires hier qu’aujourd’hui. Peut-on vivre en harmonie avec la nature sans la dominer ? Non. Le CO2 ? Rien de diabolique. L’éolien ? Beaucoup de vent pour rien. Le nucléaire ? Une alternative. Les produits bio ? Tous chimiques. La « Transition écologique » ? Une chimère. Le productivisme ? Une évidence. Et la société de consommation ? Une espérance.

L’écologie ? Yves Roucaute est pour, mais une écologie non punitive, alimentée

par le savoir, tournée vers l’avenir. Réaliste, la vraie écologie rappelle aux nations que puissance rime avec croissance et décroissance avec décadence. Métaphysique, elle appelle à briser les spiritualismes d’occasion. Morale, elle remet l’humain au centre de l’univers.

Voici une ode à la créativité, à la liberté, à la vie apte, enfin, à réenchanter le monde.

Réponse aux partisans de l’«écologie profonde », de la «théologie de l’intendance» et de l’église verte

SOMMAIRE

I. Réponse aux accusations

1. L’esprit de l’inquisition. I.2. Manichéisme ? La paille et la poutre ; I.3. « Idéologie » ? Il s annulent l’histoire ; I.4. Contre l’esprit des sciences? L’hôpital qui se moque de la charité; I. 5. Accusation « sociale et politique » : la tartufferie inquisitoriale

II. Le puits sans fond de l’« écologie profonde » : démagogie animiste et réactionnaire

1. Fondements animistes de l’« écologie profonde » ; 2.  Les errances de l’«écologie profonde à visage chrétien » et de la « théorie de l’intendance » ; II. 3. Simulacre d’humanisme des antihumanistes de l’« écologie profonde » ; 4 Colonialisme, esclavagisme… Gauchisme: la maladie infantile de l’écologie profonde ; 5 Croissance : les affabulations de l’écologie profonde ; 6. La fantasque santé de la planète et la lutte pour la vie des humains.

P

Présentation

En cette période d’hiver de la pensée qui entraine tant de bons esprits vers l’idolâtrie de la planète, le pasteur Robin Sautter, Roger-Paul Bory et Vincent Wahl, qui se réfèrent à un réseau appelé « Bible et Création », ont cru utile d’ajouter leur touche aux frimas. Pour défendre l’« écologie profonde », et, chemin faisant une « église verte »,  ils ont publié, le 4 décembre 2020, sur le Forum de Regards Protestants, un texte virulent au titre qui laisse songeur pour qui connaît les thèses de ce courant :  « Écologie : sortir du manichéisme » (voir plus bas, Annexe II). « Au vu de l’ensemble de la Bible » dont ils auraient le secret, ils y dénoncent mon « manichéisme », et, à travers moi celui des partisans du progrès, y compris écologistes opposés à leurs thèses. Un manichéisme qui se serait exprimé dans un petit texte paru sur mon blog de Regards Protestants sous le titre : « les différentes écoles de l’écologie (voir Annexe I).

Ce texte énonçait l’idée que « la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises. » « Notamment » écrivais-je, et non pas « seulement « . 

Il donnait, un aperçu rapide de certaines réponses scientifiques à quatre questions souvent soulevées par les partisans de l’« écologie profonde » : le CO2, l’énergie, la démographie et la santé. Il se référait explicitement à mes deux derniers ouvrages afin que chacun puisse discuter plus au fond de mes thèses, s’il le désirait. D’abord à « L’Homo creator face à une Planète impitoyable », qui raconte l’histoire de l’humanité durant 7 millions d’années avec les effets sacrificiels de l’animisme et de son idolâtrie de la nature. Ensuite, au livre « Le Bel Avenir de l’Humanité », qui prouve, contre les visions apocalyptiques, comme celles d’un Yuval Noah Harari ou de l’ « écologie profonde », la merveilleuse révolution des Temps contemporains née de l’explosion des nouvelles technologies et de la libération de la créativité humaine, en particulier celle des femmes, avec son mouvement vers l’abolition progressive du travail aliénant, vers la fin des maladies génétiques, virales, bactériologiques, cancers… le nouveau rapport au donné génétique et à la mort, la nouvelle productivité infinie sans déchets née des nanotechnologies, une énergie inépuisable, l’extinction de l’ « État » et de l’idolâtrie des « pouvoirs»… et même un chapitre sur le « Nom de Dieu » en hommage à l’ami Umberto Eco dont j’aime croire que, s’il avait vu ma perception proche de celle de Max Planck et la recherche de paix héritée de Leibnitz, il l’aurait apprécié. Ce dernier livre, comme le savent les lecteurs du blog, publié avec deux ouvrages inédits de Raymond Aron et Hannah Arendt, ayant conduit à relancer la collection « Liberté de l’esprit » de Raymond Aron chez Calmann-Lévy.

Répondre aux trois accusateurs ? J’y fus prié par quelques amis scandalisés par le texte de ces trois étonnants signataires qui semblent avoir plus appris des procès de l’inquisition que d’une lecture pleine de tolérance et de compassion de la Bible. J’ai mis du temps à m’y résoudre. À vrai dire, en période ordinaire, je passerai mon chemin face à des gens qui m’attaquent personnellement, m’accusent en miroir, envers eux de mépris et d’« insulte », délit pénal, alors que je ne les connais pas, déforment systématiquement mes positions, dénoncent ma prétendue « idéologie », qu’ils sont bien incapables de désigner, prétendent même que je n’ai aucun souci du « social » comme s’ils en avaient le monopole. Va encore pour leurs fantasmagories gauchistes d’un effondrement prévisible d’une « civilisation occidentale » et « impérialiste » qui aurait produit, outre quelques effets positifs, colonialisme, esclavagisme, oppression et, qui, aujourd’hui, serait coupable de « brûler la planète ». Passe encore qu’ils se réclament du philosophe norvégien Arne Næss, inventeur de l’« écologie profonde », dont il dissimulent l’idolâtrie fondatrice, celle de la planète pour la vendre à une église qui devrait devenir « verte ». 

Mais ils nous informent que s’ils m’incriminent, c’est « au vu de l’ensemble de la Bible », dont ils auraient eu la révélation, ce qui les autoriserait à considérer pour nuls certains textes de la Bible qui les gênent et à m’accuser de défendre « une domination despotique et même parfois tyrannique de l’humain sur la planète ».  Soupçonné d’être un mécréant pour ignorer leur Bible vraie, version Arne Næss, je suis accusé de la plus dangereuse des idolâtries, celle qui croit en la « prééminence » de l’humanité. J’ignorerais que « la créature idolâtrée est bien plus souvent l’homme qui se proclame tout-puissant ». Selon eux, le « vrai humanisme » biblique ne célèbrerait pas l’humain, comme j’oserais, en hérétique, le prétendre , mais la vraie « créature » de Dieu, « qui peut être comprise comme la nature, Gaïa » dont l’humanité serait une partie, en « interdépendance » avec les autres sous-systèmes naturels. 

Dans son Court Traité du Pouvoir Tyrannique, face à ses inquisiteurs qui l’accusaient « au vu de l’ensemble du contenu biblique », Guillaume d’Occam (1285-1347) notait déjà : « vous rejetez ceux qui veulent vous informer de la vérité, vous défigurez leurs arguments, et vous les condamnez », alors pourquoi débattre ?

 Néanmoins, malgré les risques, il l’avait accepté en raison des enjeux : « je ne veux pas être ajouté au nombre de ceux qui craignent de parler librement parce qu’ils redoutent de perdre les bonnes grâces des hommes ».

 Aujourd’hui, en raison de cette vague obscurantiste qui déferle sur certains pays occidentaux riches au nom de la « planète » jusque dans les églises chrétiennes, il n’est peut-être pas absurde de profiter de l’occasion pour tenter de percer un peu le brouillard idéologique diffusé par les apôtres de l’« écologie profonde » et de la « théologie de l’intendance ». 

Sans nier leurs bonnes intentions, celles dont l’enfer est peuplé, force est de constater qu’ils désespèrent la jeunesse, détournent les énergies du progrès, freinent la créativité nécessaire contre la détresse, diffusent tristesse et nostalgie au lieu de la joie et de l’espérance, et cela pour diffuser un panthéisme animiste contre lequel judaïsme, christianisme et islam se sont dressés dès leurs naissance. Et contre lequel, un rationalisme, même tempéré, ne peut acquiescer.

Bien incapable de ce « vu d’ensemble de la Bible » de mes détracteurs, on me pardonnera de tenter de ramener au bon sens et, en chemin d’envisager une interprétation singulière, et sans doute critiquable, de quelques textes bibliques qui concernent les points soulevés. 

Une façon d’affirmer, en sujet éthique tâtonnant et conscient des abîmes d’ignorance qui m’habitent, mais déterminé à refuser les idolâtries, un droit d’interprétation qui se passe de Maîtres de Vérité, grands et petits. J’essaierai de défendre cette idée du camp du progrès depuis la Renaissance, que l’humanité est au centre de la création, en position « prééminente », infiniment supérieure aux autres vivants, irréductible à une prétendue « interdépendance » avec végétaux et animaux, apte à devenir « temple de Dieu », à recevoir grâce et sacrements, à prier et célébrer un créateur qui l’a fait à son image. Avec le droit de créer pour dominer la nature et d’assujettir ce qui s’y trouve, le devoir d’aimer son prochain (humain), fut-il étranger, comme lui-même… et même de recevoir une bonne nouvelle en attendant une résurrection individuelle éternelle, totalement indépendante de cette planète condamnée, elle, avec ses mottes de terre, un jour, à disparaître. 

I. Réponse aux accusations des inquisiteurs

I.1. L’esprit de l’inquisition

Dès le début, les trois auteurs annoncent qu’ils ne répondront pas « point par point » à une prétendue « instrumentalisation des données scientifiques ». En effet, ils ne répondent ni « point par point », ni, d’ailleurs, à aucun point. C’est une des caractéristiques de ce courant, tactique éculée de l’inquisition : attaquer le bonhomme plutôt que répondre à ses thèses. 

Au lieu d’argumenter sur les faits, ils préfèrent donc l’attaque personnelle. À les en croire : « il est difficile de réagir à un article où l’auteur manie, avec dextérité, le pamphlet, la stigmatisation et le mépris de tous ceux qui ne partagent pas sa propre idéologie sans tomber soi-même dans le piège d’une spirale de l’insulte ! » Diantre ! ma voilà coupable d’insulte, de stigmatisation et de mépris pour avoir osé ne pas partager leurs thèses 

Le sens du mot « insulte » est sans équivoque : il est l’expression d’une volonté d’outrager personnellement. C’est une forme d’injure sanctionnée par le code pénal. Il signifie le viol des bonnes mœurs et la volonté de dégradation humaine envers un individu désigné par des mots. 

Or, je n’insulte aucune personne dans l’article incriminé et certainement pas ces trois inquisiteurs dont je ne connaissais pas même l’existence. À l’inverse, je critique l’« écologie profonde », sa démagogie, son obscurantisme, sa misère théorique et ses propagandistes dont je ne préjuge aucunement qu’ils seraient, en plus, opposés aux bonnes mœurs. Car je ne mélange pas le débat d’idées et les jugements moraux sur les personnes qui portent ces idées. 

M’accuser de les insulter, c’est-à-dire de violer les bonnes mœurs et d’avoir la volonté de dégradation humaine envers eux, et cela alors que je ne les connais, ne les cite pas, n’insulte personne ?  Il s’agit donc d’une diffamation.

Qu’ils m’accusent encore de stigmatiser et de mépriser le monde entier, sauf les partisans de mes thèses, alors que la simple lecture de ce texte, comme de mes livres, démontre que je défends tous les courants du progrès, en particulier tous les courants écologistes, mais non le leur, confirme que dès la première ligne, ils engagent la spirale de l’attaque personnelle qui se justifie à leurs yeux par mon opposition à leurs idées, comme pour toute inquisition qui préfère au débat, l’accusation d’immoralité.

Ils ne veulent pas distinguer les thèses d’un auteur, qui peut être critiqué comme auteur, et sa vie privée comme personne. Une confusion volontaire des thèses des opposants et de leur moralité qui se retrouve systématiquement dans toutes les inquisitions, jusqu’aux procès de Prague. 

Avouer qu’il leur avoir été « difficile » d’éviter la « spirale de l’insulte », révèle non leur grande vertu mais leur fourberie, leur volonté de « salir » l’image leurs opposants pour imposer leur condamnation.

Pour ma part, je pense que les idéologies aveuglent et que bien de bons esprits sont par elles détournées de la quête de la vérité et de l’amour dû au procain.

I.2. Manichéisme ? La paille et leur poutre

Ces inquisiteurs m’accusent d’être « manichéen » et de condamner « tous ceux qui ne partagent pas (ma) propre idéologie ».  Accusation cocasse venant de partisans de cette « écologie profonde » née (nous y reviendrons) du rejet radical de tous les courants de pensée qui défendent croissance et progrès, et des courants écologistes appelés avec mépris « écologie superficielle » par Arne Næss. « On voit la paille dans l’œil du voisin mais pas la poutre dans le sien »…

Le titre de mon article était pourtant clair : « Les différentes écoles de l’écologie ». Et non : « les deux écoles de l’écologie ». Le contenu aussi : j’y défends le camp du progrès, et ses nombreuses écoles, contre le camp obscurantiste de l’« écologie profonde ». 

Serait-il donc « manichéen » de tenir pour fausse l’ « écologie profonde » ? À les en croire, il faudrait être plus subtile et prendre en compte les différences entre leurs sectes, plus ou moins rouges, plus ou moins vertes, toutes idolâtres. Or, si je ne suis pas favorable d’aimer « à la folie » l’idole Gaïa-la-Planète, je ne le suis pas non plus de l’aimer « beaucoup », ni même « un peu ». Mais « pas du tout ». Car la planète n’est pas un vivant. Pas même un être. 

Contre les gris-gris de l’imagination et contre l’animisme, la conscience qu’il existe un amas appelé « terre » ne prouve ni la vie, ni, encore moins, la conscience de cette planète. Pas plus que la conscience qu’il y a des mottes de terre, ne prouve leur conscience. Et pour comprendre ce qui s’y joue, Planck et Einstein ont plus d’utilité que l’astrologie et l’animisme.

I.3. « Idéologie » ? Ils annulent l’histoire

Nos inquisiteurs m’accusent, ainsi que tous ceux qui ne communient pas avec eux, de défendre une « idéologie ». Laquelle ? Ils n’en disent mot. Diaboliser est au cœur du tous les procès engagés par les écologistes profonds pour terroriser leurs adversaires et les faire taire. Le lecteur doit comprendre que puisque je refuse la leur, c’est que j’en défends une autre. Un truc largement utilisé par toutes les inquisitions. Les partisans des droits de l’homme dans les pays staliniens, étaient nécessairement des défenseurs du « capitalisme » et les théologiens comme Maître Eckhart ou Guillaume d’Occam des « hérétiques » défenseurs d’une religion opposée à la bonne…

Une idéologie est un système fermé et global d’idées, de valeurs, de comportements qui veut s’imposer sur la société au nom d’un idéal social et politique, au mépris des faits et du respect des droits individuels. Dans mes écrits, non seulement je n’en défends aucune mais que je les combats toutes. Comme dans mes cours d’épistémologie, j’y défends les « sociétés ouvertes » (Karl Popper), les « programmes de recherche scientifiques » (Imre Lakatos) qui avancent par essais-erreurs et une métaphysique qui place les individus, leur libre créativité et leur capacité de décider du bien et du mal, au centre.

À l’inverse, les partisans de l’« écologie profonde » sont des idéologues.

Ils falsifient les faits jusqu’à inventer une planète fictive avec laquelle l’humanité aurait été en harmonie. Harmonie qu’ils prétendent retrouver par des actions de contrôle sur le mode de production, les sciences et la vie quotidienne des citoyens. Leur idéologie est ainsi totalitaire. Cela au nom de la « planète » à « sauver», dont ils connaitraient les besoins en nouveaux Maîtres de vérité.

Contre cette idéologie : l’histoire. Dont j’ai rappelé quelques faits dans l’article incriminé et, développée en détails dans L’Homo creator face à une Planète Impitoyable

Quand commence le paléolithique, il y a environ 3,5 millions d’années, nos ancêtres ont déjà traversé 4 millions d’années d’holocaustes dus à la planète. Combien sont en vie ?  100 000 seulement après 4 millions d’années ! La fameuse Gaïa a détruit tous les autres. Après le paléolithique, encore des holocaustes et non une vie harmonieuse avec la nature. Des glaciations en nombre, 17 lors des seuls 2,6 derniers millions d’années, et autant de réchauffements inconnus de nos idolâtres qui veulent, pour culpabiliser l’humanité, tout ignorer des explosions nucléaires du soleil, des variations de l’angle de l’orbite et de l’axe de rotation terrestre, des déséquilibres « naturels » de l’atmosphère elle-même. Tout ignorer aussi des éruptions volcaniques, secousses sismiques, tempêtes, cyclones, tornades, tsunamis… des virus et bactéries, tout aussi naturels, vieux de plusieurs dizaines de millions d’années pour la coqueluche, la tuberculose, la lèpre, la syphilis… des cancers de toutes sortes, des os au cerveau… des maladies génétiques, des attaques animales… Que reste-t-il quand débute le néolithique, il y a 12 000 ans, des espèces humaines du genre Paranthropes et Homo qui survivaient encore au paléolithique ? « Les Paranthropes ? Des trois espèces, il ne reste bientôt plus rien, détruits à leur tour. Des 22 espèces du genre Homo ? Une seule a survécu. Oui, une seule. La fameuse Gaïa-la-Terre bienveillante a éliminé les 21 autres de la carte planétaire » ( L’Homo creator face à une Planète impitoyable). Finalement, 500 000 humains seulement sont parvenus au néolithique. Un gain de 400 000 individus en 3,5 millions d’années ! Et seuls 12% peuvent espérer dépasser 40 ans. 

Voilà les faits.

Les idéologues de l’ « écologie profonde » doivent nier l’histoire et prétendre que les maux venus de la nature, des virus aux cyclones, sont dus à l’humanité, tant ils craignent de voir que les humains en concluent judicieusement que la planète ne mérite aucune génuflexion, brisent l’autel de Gaïa et se gaussent des nouveaux petits Maîtres de Vérité.

I.4. Contre l’esprit des sciences ? L’hôpital qui se moque de la charité

Pour vendre leurs dogmes, les idéologues de l’ « écologie profonde » n’hésitent pas à attribuer à leurs opposants des positions si ridicules sur les sciences que Bouvard et Pécuchet eux-mêmes ne pourraient y adhérer. Ils prétendent que je refuserais de discuter de la « pertinence des innovations technologiques » dont je défendrais les bienfaits aveuglément. Où ai-je écrit qu’il était interdit de discuter des innovations technologiques ? Nulle part. Dans le petit article incriminé, je réponds seulement par des faits scientifiques à quelles unes des affabulations de l’écologie profonde. 

Eux, à l’inverse, seraient ouverts, tolérants, mais méfiants. Pour justifier cette méfiance, dont on va voir qu’elle est conduit systématiquement à mettre en cause les avancées technologiques, ils avancent cette banalité connue depuis plus de deux mille ans, qu’ils prennent pour une découverte exceptionnelle de l’« écologie profonde » : les sciences se trompent parfois et connaissent même des impasses. Ce qui leur permet de se livrer à une attaque en règle contre l’esprit des sciences et ceux qui le soutiennent.

Ils ont raison : les positions du camp du progrès et les leurs sont incompatibles. 

Car loin de nier les impasses et les erreurs scientifiques, et loin d’en profiter pour vouloir freiner les sciences les contrôler avec des administrations ou des comités d’experts en Bible verte, les amis du progrès les célèbrent. Et cela depuis Aristote et Archimède. 

Car toute l’histoire du progrès est en effet une avancée par essais et erreurs. Et cela ne se peut autrement. C’est pourquoi il est si important pour toute proposition authentiquement scientifique d’être falsifiable par les faits, que la concurrence scientifique soit assurée et que soit libérée l’innovation créatrice en lui donnant par la croissance les moyens d’avancer toujours plus loin. C’est aussi pourquoi il est important aussi d’offrir aux individus le maximum de culture possible pour qu’ils participent à la créativité et aux débats rationnels et résistent ainsi à l’obscurantisme des démagogues qui leur vendent vents apocalyptiques, éoliennes idéologiques, contrôle étatique de la vie quotidienne en guise de pensées. 

À l’inverse, les idéologues de l’« écologie profonde «  profitent de la moindre erreur, de la moindre faille, de la moindre imperfection pour pointer du doigt les innovations, attiser les peurs, freiner la créativité et vendre l’apocalypse selon saint Profond. Au nom de la « précaution » et de la « prévention », ils combattent l’esprit d’innovation.

Or, puisqu’il y a toujours des imperfections, des points d’ignorance, des incapacités à prévoir les conséquences des innovations, puisque tout ce que l’humanité peut faire c’est « le meilleur possible » (Aristote) et non le meilleur, les occasions sont innombrables pour qu’ils puissent vendre effrontément, effondrement de la civilisation, terre qui brûle, Planète qui meurt … Ils auraient interdit l’usage du feu, généralisé il y a 400 000 ans au nom des incendies possibles de forêt et la taille du silex au nom du danger de fabriquer des pointes de flèche comme nos trois compères dénoncent aujourd’hui la « course » aux nouvelles technologies.  

Face aux erreurs et impasses, le camp du progrès dénonce la misologie (haine de la raison) comme la pire des solutions. Il affirme que nous ne souffrons pas de trop de savoir et de technologies mais de pas assez. Non pas de trop d’individualisme créatif mais de pas assez. Et, j’ose même m’aventurer à défendre, comme un célèbre théologien, que les avancées du savoir sont un peu comme des grâces, des dons de l’Esprit de Dieu, distribués « pour le bien commun du genre humain »… 

I. 5. Accusation « sociale et politique » ? La tartufferie inquisitoriale

 « Les questions sociale et politique sont entièrement absentes du discours de M. Roucaute, sinon pour fustiger les rouges-verts au détour d’un paragraphe » accusent mes inquisiteurs. « Entièrement absentes » ? Me voilà sans cœur « social » et sans conscience « politique » mais non sans reproches. Les écologistes profonds auraient-ils donc le monopole du cœur ? 

Qu’ils associent « social et politique » est symptomatique. Ces défenseurs de l’« écologie profonde »prétendent régler les « problèmes sociaux » par des réglementations « politiques » : punitions, chasse aux riches, aux savants politiquement incorrects, aux philosophes qui défendent la liberté… jusqu’au droit à l’inquisition dans la vie privée des citoyens, assiettes comprises. 

Le camp du progrès refuse cette association du « social » et du « politique », typique de l’héritage marxiste. Il croit en l’individu charitable, aux associations dont les églises, les syndicats, les groupes de solidarité interindividuel, il croit au jeu mutuelliste et à plein de trucs qui mettent individu, famille, société civile au centre et excluent la prééminence de l’État 

Je soutiens avec John Locke, que tout ce qui est social n’est pas politique, que le politique est second, créé par et pour les individus, et que l’appétence pour le « pouvoir » est concomitante de la tendance à en abuser. Les décisions de certains maires écologistes profonds en France démontrent, s’il le fallait, cette propension d’enfermer les libertés sous prétexte de « sauver la planète » dés que certains ont une once de « pouvoir ». 

A vrai dire, le politique est un mal. Un mal nécessaire contre un plus grand mal.  Dans les trous des mailles du filet social, quand le libre jeu interindividuel et inter-associatif ne suffit pas, alors les interventions politiques peuvent être utiles pour arrêter le crime, aider les plus défavorisés, veiller à l’égalité des chances, permettre d’exercer la créativité individuelle de chacun en supprimant les obstacles… Le champ d’action peut être plus large dans les situations de crises ou les moments de résistance à l’oppression étrangère. 

Mais les détenteurs du « pouvoir » politique doivent voir leur activité limitée, contrôlée, réduite quand cela se peut. Derrière l’étatisme de l’écologie profonde, comme hier derrière l’air de la sociale des totalitarismes rouges, bruns et verts, j’entends toujours les grognements du Léviathan.

À l’inverse, le camp du progrès a bien le souci du « social ». Du vrai « social ». Car défendre les innovations technologiques, la mondialisation, la croissance et la créativité pour une domination toujours plus grande de la nature est l’expression d’un point de vue « social ». Et c’est bien ce que le petit texte mis à l’index par nos inquisiteurs a dit.

Non pas l’ »oubli » du social, mais sa prise en compte authentique. Et «authentique » n’est pas un mot anodin.

Oui, il est « social » d’éradiquer au bénéfice de ceux qui en souffrent, les maladies virales naturelles, les maladies bactériennes naturelles, la maladies parasitaires naturelles, les maladies génétiques naturelles… de prévoir les moyens de résister pour les villages et les villes aux éruptions volcaniques naturelles, aux tsunamis naturels, aux cyclones naturels, aux tornades naturelles, aux tremblements de terre naturels… d’abolir la mortalité infantile qui touche surtout les plus défavorisés, d’augmenter l’espérance de vie pour tous… de préparer l’abolition du travail qui conduit à l’aliénation et à la souffrance, de façonner des aliments améliorés et faible prix voire gratuits, de produire de l’eau jusqu’au Sahel, de partager savoirs et technologies avec les pays les plus déshérités…  

Des problèmes sociaux ? Il y en a, et il y en aura longtemps. L’humain n’est ni un dieu, ni un demi-dieu. Mais l’humanité n’a pas besoin des idéologues de l’« écologie profonde », de ses militants et chefs ignorants. Elle a déjà payé lourdement dans le passé sa croyance en des Maîtres de vérité qui profitent de la souffrance pour vendre recettes de bonheur et mesures liberticides. Et qui freinent la course à la créativité et à la croissance, donc la course vers toujours moins de souffrance et plus de justice sociale. C’est pourquoi, il est vrai de dire que non seulement l’écologie profonde n’a pas le monopole du cœur mais qu’elle en est son fossoyeur. 

II. Le puits sans fond de l’« écologie profonde » : démagogie animiste et refus du progrès

II.1. Fondements animistes de l’«écologie profonde »

Contre le camp du progrès, les partisans de l’« écologie profonde » prétendent qu’ils échapperaient à l’idolâtrie, surtout quand il se trouvent dans des environnements influencés par les religions du Livre. Que mes trois accusateurs se réclament du philosophe norvégien Arne Næss pour un tel déni est étonnant. 

Certes, Arne Næss, à partir de son article de 1973 publié par la revue Inquiry, est le fondateur de cette idéologie qu’il définit comme « écologie profonde » (« deep ecology »). Cela en opposition avec ceux qui croient au progrès scientifique et technique, au productivisme, à la croissance et qui mettent l’humain au centre de leur projet (« anthropocentrie ») mais aussi aux autres courants écologiques, condamnés sous l’étiquette d’ « écologie superficielle » (« shallow ecology »). Elle nierait en effet l’urgence de sauver la planète menacée d’une « éco-catastrophe » par des déséquilibres grandissants, des pollutions innombrables et un épuisement des ressources dus à l’humanité. Elle est accusée d’une sorte de collaboration avec l’ennemi en voulant « protéger la nature » au lieu de la sauver. Par la diminution des effets négatifs du mode de vie capitaliste et consumériste, elle lui permettrait de survivre et même de développer un business vert. Elle reproduirait la « prééminence » de l’humain, faute de s’attaquer aux fondements « anthropocentriques » de la destruction de la planète. Finalement, elle peindrait en vert les illusions appelées « développement », « croissance », « consommation ». Au passage, on s’amuse de l’accusation de « manichéisme » de trois inquisiteurs….

Arne Næss exige de changer radicalement de point de vue, d’appréhender le monde « profondément ». Au lieu de partir de l’humanité, il faudrait adopter celui de la planète, du « Grand Soi », sorte de super-organisme que l’un des théoriciens de l’« écologie profonde », James Lovelock, appelle « Gaïa ». Il engloberait tous les sous-systèmes, en particulier le petit « soi », le « soi »  humain. 

 En conséquence, comme il le dit dans Écologie, communauté et style de vie, moralement le sous-système humain, ne vaut pas plus que les écosystèmes animaux, végétaux et minéraux. Il est un sous-système de la nature non pas « disjoint » de la planète mais « relié » à elle. Toutes les « formes de vie » se valent et sont à protéger. C’est l’« égalitarisme biosphérique ». Une vision que je crois aux antipodes du christianisme.

Cette « approche morale » conduit à « s’indigner » devant les violences faites à la planète et à éprouver en soi le « sentiment » qu’elle éprouve face à l’action destructrice des humains. Tout comme ces enfants qui tuent des moucherons avec un spray, voyant leur souffrance, parviendraient à cette conclusion que « ces animaux, comme vous, préfèrent probablement vivre que mourir ». Arne Næss donne aussi l’exemple des propriétaires de chiens qui découvrent que « le bien-être de leur animal est plus important que celui de leur voisin ».

Tout étant lié, les attaques de l’humain contre le Grand Soi provoqueraient logiquement, en retour, des réponses négatives des autres sous-systèmes et de la planète tout entière. Ce qui expliquerait le malheur humain. Si la terre brûle et menace la vie humaine, s’il y a des virus et de la souffrance humaine, la cause en serait ces comportements antinaturels. 

Mais, grâce au parti de l’« écologie profonde », le salut serait possible. En changeant de point de vue, l’humanité retrouverait le chemin de l’harmonie, de la « symbiose » avec la nature, un « style de vie » dit Arne Næss qui conduira le « soi humain » à communier avec le « Grand Soi ». C’est ce qu’il appelle « la Réalisation de Soi » qui n’a rien de la réalisation de « soi » : la majuscule du « Soi » indiquant que l’égocentrisme n’est plus de mise. Chacun doit avoir l’objectif moral d’« être la nature » par identification à son environnement, car le vrai « soi » est commun aux animaux et aux plantes et la voie de sa réalisation passe par l’identification avec « tous les êtres vivants »( Self Realisation).

Donc « les humains n’ont pas le droit de réduire cette richesse (de la nature) et cette diversité, sauf pour satisfaire des besoins vitaux ». Il faudrait s’engager vers « une baisse substantielle de la population humaine », 9 milliards d’individus étant le maximum, et du « niveau de vie » avec une décroissance des sociétés « riches ». D’où la défense d’une « éthique de la terre » théorisée par américain Aldo Leopold et reprise par quelques évêques américains en 1980 : « une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique ». Une éthique qui conçoit l’humain au même titre que « le sol, l’eau, les plantes et les animaux ou, collectivement, la terre » (Almanach d’un comté des sables). Une éthique qui proclame avec Arne Næss: « la nature compte sur vous » pour la sauver. 

Cette « voie » aurait été préparée par le philosophe Spinoza, qui est l’un des seuls théoriciens à échapper aux foudres d’Arne Næss en raison de son panthéisme, mais aussi par le bouddhisme, le taoïsme et l’hindouisme de Gandhi, dont il dit qu’ils l’ont influencé pour rompre avec l’« anthropocentrisme » . Mais évidemment pas un seul théoricien chrétien. Elle conduirait à une « écosophie » au lieu d’une « philosophie ». Dans « philo », l’idée d’ « aimer »(φιλεῖν) placerait encore l’humain au centre. L’« écosophie » développe elle l’« écocentrisme » : le primat de l’écosystème et du « Grand Soi » sur l’humain. 

Transformer la nature en être, vivant et supérieur, et réduire l’humanité à être une partie de ce « Grand soi » comme le fait Arne Næss, révèle la seule profondeur de l’ « écologie profonde » : profondément animiste et païenne. 

II. 2.  Les errances de l’« écologie profonde à visage chrétien » et de la « théorie de l’intendance »

Naguère il y avait les communistes « à visage humain » qui voulaient une église rouge, aujourd’hui il y aurait des « écologistes profonds à visage chrétien » qui voudraient une église verte. Nos trois inquisiteurs n’y vont pas par quatre chemins : « justifier une domination despotique et même parfois tyranique (sic) de l’humain sur la planète par le verset 28 du premier chapitre de la Genèse est un contresens terrible au vu de l’ensemble du contenu biblique ». 

Voilà donc d’où parlent nos trois compères : « au vu de l’ensemble du contenu biblique ». Tout devient clair. Conséquence : leurs opposants sont accusés d’hérésie. Grave puisqu’elle mène à un contresens « terrible ». Encore une vieille tactique inquisitoriale pour terroriser les opposants.

 Ces Maîtres de Vérité disposent-ils d’un Évangile selon saint Profond ou d’un manuscrit caché de la mer Morte ? Ils citent le pape pour appuyer leurs propos : ont-ils eu la révélation d’une infaillibilité pontificale dans son magistère social que les catholiques ignoraient ? 

Évidemment, je n’ai jamais justifié une telle « domination despotique ou tyrannique » sur la planète. L’absurdité d’une telle affabulation n’échappera à personne. Le « despotisme » et la « tyrannie » signifieraient l’existence de relations politiques entre des êtres vivants qui ont une conscience : d’un côté les humains oppresseurs, de l’autre la planète opprimée. Or, la planète n’est pour moi ni un vivant, ni même un être. Je ne « justifie » donc rien de toutes ces balivernes de « despotisme » ou de « tyrannie » qui me sont attribuées.

Qu’à l’inverse, nos trois accusateurs croient de telles relations possibles démontre leur réification païenne de cet amas de particules qui tourne autour du soleil, au point d’imaginer que l’on pourrait lui faire subir une oppression dont il faudrait le « sauver ». 

« Au vu de l’ensemble du contenu biblique », nos trois compères n’hésitent pas à passer par pertes et (surtout) profits, la Genèse I.26 où il est indiqué : Faisons l’humanité à notre image, selon notre ressemblance, et qu’elle domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre. » Eux ont-ils une version où Dieu dit que l’humanité ne vaudrait pas plus qu’animaux, végétaux et minéraux, eux aussi créés à l’image de Dieu ? 

Perspective assénée à nouveau plus loin : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. »

Dieu en rajoute : il semble avoir trouvé « bon » (ou « bien ») la création de la nature, minéraux, végétaux et animaux. Mais, après avoir créé l’humain, femme et homme : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon. » Oui, Dieu ne dit plus « bien » mais « Très bon » ou « éminemment bien »(וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה, וְהִנֵּה-טוֹב מְאֹד; ). Ciel ! et l’« égalitarisme biosphérique » ?

Même après la chute et le déluge, à la sortie de l’arche de Noé, Dieu continue à développer un « contre sens terrible » dans la Genèse : « Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre. Vous serez craints et redoutés de toute bête de la terre, de tout oiseau du ciel, de tout ce qui se meut sur la terre et de tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. » 

Songez même qu’il incite Abraham à construire la nation juive en invoquant une prééminence humaine et qu’il exige de lui sacrifier un bélier, pourtant un vivant, au lieu d’Isaac ! Tous les vivants ne se valent-ils donc pas ? Et j’en passe d’autres passages scandaleux de cet « anthropomorphisme » qui conduit Dieu à passer une alliance avec Moïse, au lieu d’avec les animaux et des végétaux… jusqu’à nous donner à la nation juive une terre « en possession » (GenèseExodeDeutéronomeJosuéNombresEzéchiel…), leur demandant sur ce royaume d’Israël de croître et de se développer… 

Certes, en 1982, certains luthériens américains ont cru pouvoir intituler un texte « Le Terre : un don de dieu, notre responsabilité ». Ils invoquaient à l’appui de leurs thèses la Genèse (2, 15) où il serait demandé de « cultiver et de garder » avec amour la terre.

Mais ce texte concerne Adam et Éve, dans le Jardin d’Éden, en aucune façon la vie de l’humanité après la chute qui engage un rapport disharmonieux et exige la transformation infinie de la nature, comme le montrent les textes qui ont trait au royaume d’Israël et à sa croissance. On retrouve cette différence qualitative dans toutes les traditions qui évoquent ce paradis perdu appelé́ « jardin d’Éden» par juifs, chrétiens et musulmans, «Satya Yuga » par l’hindouisme, « âge d’or», par le poète Hésiode… Il suffit de se reporter pour les Grecs au mythe de Prométhée.

Paradoxalement d’ailleurs, il est dans la Bible que même dans cet Éden, il faille « cultiver » la terre. Or, cultiver est une action de transformation proprement humaine qui ne laisse pas la nature en l’état. Il n’y a pas ici d’harmonie préétablie. Et cet Éden lui-même n’est pas le moins du monde un produit naturel de la planète. Le texte (Genèse, 2,8) dit que Dieu l’a « planté ». L’harmonie relative ne doit donc rien à la planète.

C’est bien pourquoi aucun culte ne lui est dû à la différence de Dieu. Le texte hébreu dit d’ailleurs que l’humanité doit « soigner », et non garder (2,15) l’Éden. L’intervention humaine s’impose pour répondre aux desseins divins. Et puisqu’il s’agit de soigner, elle indique bien l’exceptionnalité humaine et non l’équivalence des « écosystèmes ». D’ailleurs l’Éternel précise (2,16) : « tous les arbres du jardin tu peux t’en nourrir » sans aucune considération pour les végétaux, seulement pour la seule satisfaction humaine Et c’est bien pour avoir désobéi à Dieu, et non pour avoir pillé l’Éden, que les humains sont punis. 

En vérité je ne connais aucun texte qui dise l’amour dû à la planète ou l’équivalence de l’humanité avec des « écosystèmes ». Certains évêques partisans d’une « éthique de l’intendance » avaient cru, en 1980, trouver quelques lignes en ce sens dans le Lévitique (25 :23) : « Et le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; vous, vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes ».À les en croire, Dieu aurait ainsi un jour demandé aux humains de jouer le rôle d’ « intendant » pour préserver la terre et d’en voir un usage modeste. 

Or, il n’y a aucune trace à ma connaissance (certes limitée) de cette modestie d’usage demandée. Ce chapitre 25 évoque non pas la conduite à tenir de l’humanité sur les siècles à venir, mais seulement les 49 premières années d’installation de la nation juive sur les terres inhabitées d’Israël ; la cinquantième année étant le « jubilé ».

Et après 50 ans ?  « Chacun d’entre vous rentrera dans son bien » ( Lev.25, 10). Ce qui est confirmé ensuite : « En cette année jubilaire, vous rentrerez chacun dans votre possession. » (Lev, 25, 13) Alors ceux qui occupent les sols devront le faire fructifier et ils pourront se nourrir « abondamment » (Lev. 25,19) des produits de leur exploitation, avec le souci de la croissance, de la richesse et du bien-être dans le respect des lois divines. La suite indique : « je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre du champ donnera son fruit », (26-4) ou bien encore, au lieu d’évoquer une interdépendance et l’équivalence des sous-systèmes naturels : « je ferai disparaître du pays les animaux nuisibles » ou « je vous ferai croître et multiplier »…Les exemples abondent.

Le texte cité par les évêques se situe durant la période qui précède le jubilé. Et uniquement celle-ci. Elle ne concerne pas l’utilisation et l’exploitation de la terre mais seulement la question juridique de la propriété individuelle et la protection des juifs qui auraient des difficultés à conserver la terre donnée par Dieu. Car juridiquement, la propriété revient de droit au premier occupant, comme cela est commun sur toute terre découverte et chacun devrait pouvoir en faire ce qu’il veut. Mais, Dieu va suspendre en partie le droit de propriété pour protéger les plus malchanceux.  Ainsi, si un juif éprouve des difficultés au point de devoir vendre son bien, Dieu interdit qu’elle soit achetée « irrévocablement » durant 49 ans. Il précise : « dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez le droit de rachat sur les terres. » Celui qui a été contraint de vendre pourra ainsi racheter en priorité sa terre et le nouvel acheteur sera contraint de la lui restituer. Plus encore : celui qui est ruiné durant cetet période peut vendre le bien mais il le récupèrera juste après le jubilé. 

Ce n’est pas l’humain qui est intendant, mais Dieu. Son objectif en offrant la possession mais pas le droit de pleine propriété n’est pas de préserver la planète mais l’individu élu. Avec des exceptions comme la propriété des Lévites dans la banlieue des villes qui est « inaliénable ».

Et loin d’en appeler à un culte de la nature ou du « Grand Soi », le texte indique : « Ne vous faites point de faux dieux; n’érigez point, chez vous, image ni monument, et ne mettez point de pierre symbolique dans votre pays pour vous y prosterner: car c’est moi, Éternel, qui suis votre Dieu ».(Lev, 26,1) 

Et que dire finalement de tous ces textes « terribles » car « anthropocentriques » qui indiquent que la grâce est comme « la lumière qui éclaire tout humain venant dans le monde » (Évangile selon Jean) et seulement les humains ? Lumière qui permet de croire que Dieu a demandé de s’aimer les uns les autres, d’aimer même l’étranger comme soi-même (Lév, 33,34), voire qui dit « aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés » (Jean, 13-34), c’est-à-dire jusqu’au sacrifice, sans référence à l’amour pour les sous-systèmes animaux, végétaux, minéraux ? Et que penser de ces débats sur la justification par la foi ou les œuvres, puisque le salut vient de la désœuvre pour sauver les écosystèmes de la planète ? De ces sacrements qui s’adressent aux humains, aux petits « soi »  mais non aux autres petits « soi », moucherons, mygales, arbres et pierres qui vaudraient pourtant autant qu’eux ? Et de ces prophètes venus pour les seuls humains jusqu’à l’annonce de cette résurrection du dernier jour dans l’oubli du « Grand Soi»?

« Contresens terrible » ? Contre le paganisme, je maintiens que moralement, socialement, politiquement, cosmologiquement, ontologiquement, l’humain est au-dessus de tout vivant et du non-vivant, qu’il n’a de comptes à rendre qu’à lui-même, sinon à Dieu, et qu’il doit croître, se multiplier, humaniser la planète et assumer dans la joie sa libre nature créatrice. 

II. 3. Simulacre d’humanisme des antihumanistes de l’« écologie profonde »

 « Au vu de l’ensemble du contenu biblique », nos idéologues prétendent qu’« un véritable humanisme serait de trouver la juste place de l’humain dans une interdépendance avec le reste du vivant et de la planète ». Le mérite de leur écologie « profonde » serait « d’avoir souligné cette interdépendance au sein d’écosystèmes, de maisons communes, remettant en cause la prééminence d’une espèce, d’un individu, d’un organe qui serait central ». 

« Interdépendance » ? Ce mot indique une dépendance réciproque, voire une relation biunivoque. Je n’en crois rien. Car si nul ne songe à nier l’influence que peut avoir l’environnement sur chacun, d’une part celui-ci ne se réduit pas à la terre mais comprend aussi lune, soleil… tout comme famille et différents éléments de la société civile, gènes et évolution corporelle… où est-il écrit que l’humain ne serait pas irréductible à ces relations, un être doté de liberté et de créativité, capables de jouer sur les déterminations, de les modifier, les transformer, les dominer ? Refuser de croire à cette dépendance n’est-ce pas même la condition de la vie humaine? 

J’ai pour moi 7 millions d’années de vie de l’humanité face à cette nature impitoyable et l’action de notre créativité jusque sur les gènes. J’ai pour moi l’« Humanisme » réel, défini grammaticalement et historiquement et non fantasmé. 

Grammaticalement, il associe « humain » et le suffixe « isme », qui vient du grec ismós (ισμός). Le « isme » désigne une vision du monde, une théorie, une idéologie, une religion qui place au centre ce dont il est le suffixe : par exemple le Bouddha dans le bouddhisme, ici  l’humain dans l’humanisme. 

Historiquement, le courant humaniste est né autour des études d’humanité (studiae huminitatis) qui redécouvraient les anciens et retraduisaient la Bible, particulièrement en latin comme le fit Gutenberg. Il s’est développé à partir du XVIème siècle, liant Pic de la Mirandole, Rabelais, Montaigne, Léonard de Vinci, Dürer… dans une même consécration de l’humanité, avec son exceptionnalité et ses droits, source des droits de l’Homme et sa juste place, comme plus bel ouvrage de Dieu. C’est aussi ce sens que les théologiens chrétiens lui donnent quand bien même il y eut des débats, par exemple lors de l’opposition entre Luther et Érasme. Mais ces débats portaient sur le salut par les œuvres ou par la foi, non sur le message d’amour dû à cette espèce exceptionnelle, appelée l’humanité. 

Cet humanisme s’oppose à l’animisme qui durant des centaines de milliers d’années a imaginé que les écosystèmes étaient équivalents et que toute action humaine devait être compensée par des offrandes pour conserver le prétendu équilibre, dont des sacrifices animaux ou humains. Cette conception du monde a largement été démontrée en particulier par les ethnologues lors des enquêtes sur les dernières populations nomades dont je donne les références dans l’Homo creator face à une planète impitoyable et, pour ma faible part, lors de mon étude in situ sur les indiens Yanomami. Cet humanisme s’oppose aussi à tous les paganismes qui refusaient aussi cette suprématie de l’humanité, son universalité et acceptaient le sacrifice humain. Il s’oppose encore à toutes ces théories venues du marxisme qui dénonçaient l’humanisme comme une illusion bourgeoise et aux théories raciales, qui sont, au fond, une résurgence de l’animisme.

Appeler « humanisme » une idéologie qui nie la prééminence humaine et imagine que nous serions des éléments en « interdépendance » dans ce « Grand Soi » avec lequel nous devrions communier ? Voilà l’imposture. En fantasmant sur un être-planète, en mettant les systèmes vivants en équivalence, en refusant à l’humanité sa liberté et le droit de dominer la nature et de croître, en propageant une vision païenne animiste, l’ « écologie profonde » démontre seulement son antihumanisme …profond.

 II.4 Colonialisme, esclavagisme… Gauchisme: la maladie infantile de l’écologie profonde

Afin de stigmatiser leurs opposants et de se présenter, contre eux, en défenseurs de la liberté et des nations opprimées, les partisans de l’« écologie profonde » les accusent de défendre « une civilisation née en occident, qui s’est imposée de manière impériale et a mêlé le meilleur sur le plan culturel et sociétal et le pire : colonialisme, esclavagisme, oppression des cultures considérées comme primitives. 

On s’amusera devant ces poncifs de l’extrême-gauche tiers-mondiste des années soixante et cette critique sur un site protestant, de la « civilisation née en occident » dont le christianisme est pourtant l’un des fondements. 

Ces Tartuffe feignent d’ignorer que toutes les civilisations, oui toutes, ont été esclavagistes, colonialistes, impérialistes, oppressives depuis le néolithique, commencé il y a 12 000 ans. Et si quelque chose de spectaculaire et de nouveau, propre aux civilisations européennes sous influence chrétienne est arrivé n’est-ce pas l’exigence de l’abolition universelle de l’esclavage et le respect des nations, au nom d’une « prééminence » humaine, qui place l’humanité au-dessus des animaux et d’autres « écosystèmes » auxquels on réduisait jusqu’alors certains humains ? Est-ce même un hasard si les thèses anticolonialistes, antiimpérialistes, le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ou les droits de l’homme sont nés en occident et non dans ces régions du monde ou dans ces époques où l’on pensait que les « écosystèmes » humains, animaux, végétaux et minéraux se valaient ? 

N’ont-ils donc jamais entendu parler, ces idéologues si « profonds », de l’esclavagisme, du colonialisme et de l’impérialisme à Sumer, au IVème millénaire avant J.-C. ? À Uruk ? Chez les Hittites ? Les Assyriens ? Les Scythes ?… Les Grecs cela ne leur dit rien ? Et Athènes, où se trouve plus d’esclaves que de citoyens tandis que dans toute l’Attique on compte, vers -317, 21 000 citoyens pour 400 000 esclaves ? Et l’empire romain, jamais vu, jamais rencontré, il n’aurait été ni esclavagiste, ni colonialiste, et il n’aurait pas, comme tous les autres, opprimé des populations jugées plus primitives, appelées « barbares », y compris quand il fut dirigé par un empereur « noir » comme l’empereur Septime Sévère ? 

L’Asie, ils ne connaissent pas non plus ?  Trop petite peut-être ? Car tous les royaumes et empires orientaux étaient esclavagistes, colonialistes, oppressifs… comme ces Javanais qui, cherchant la paix avec les empereurs Ming (1348-1644), parmi les offrandes, leur donnent 30 000 esclaves africains, en 1381, à Hongwu.  Ignorent-ils la distinction, dans la dynastie Tang (618-907), entre les Hans, investis par les esprits de la nature, et les autres humains, qui peuvent être mis en esclavage, colonisés ou tués au nom de cette même nature ? L’impérialisme et les marchés aux esclaves des royaumes de Kediri, Singasari, Majapahit… en Indonésie, pas vus non plus ? Plus de 2000 ans d’esclavage au Japon ? Et en Corée depuis au moins les Trois Royaumes (-57 ; 668) ? Et en Inde, où l’on trouve encore aujourd’hui 15 millions d’esclaves ? C’est Albertine disparue, le charme de Proust en moins ? L’empire ottoman serait-il issu d’une bande dessinée ? N’aurait-il pas été esclavagiste, colonialiste, impérialiste, oppressif ? Est-ce parce qu’il vend des esclaves noirs et, surtout, blancs, jusqu’en 1890, et même, encore en 1913 à Constantinople, que les idéologues gauchistes de l’écologie profonde mettent aux oubliettes terreurs et malheurs de l’Europe orientale et d’une partie de l’Europe centrale ? « L’impôt sur le sang », ou Devchirmé, qui contraignit durant trois siècles tous les villages à donner aux Turcs leurs fils ainés, à partir de 6 ans,  pour être esclaves (60%) ou soldats, et certaines de leurs femmes choisies pour aller dans les harems avant d’être exécutées quand elles devenaient « hors d’usage » ? Des blancs chrétiens, donc cela ne compte pas ?

Et l’Afrique, elle n’existe que pour condamner l’Europe chrétienne  ? Faudrait-il se taire sur la traite transsaharienne et maritime des tribus africaines par les tribus arabes et berbères à partir du VIIIème siècle, probablement entre 12 et 15 millions de morts ? Il ne faudrait pas se demander pourquoi il n’en reste aucun descendant survivant alors qu’un Président métis peut être élu aux États-Unis et quelques descendants d’esclave devenir maires, députés, sénateurs, ministres ou chefs de gouvernement dans nos terribles démocraties « occidentales » ? Au passage n’ont-ils donc jamais entendu parler de l’esclavage des dizaines de milliers de blancs par les pirates « barbaresques », de l’esclavage entre tribus arabes ou de l’impérialisme et du colonialisme des empires africains de Gao puis Songhaï, du Ghana, du Mali, des royaumes du Buganda, du Burundi, du Rwanda… ? L’Afrique n’existe donc pas avant le colonialisme européen faute de convenir à leurs contes à dormir debout ? 

Non, l’Européen qui défend la liberté n’a pas plus à se battre la coulpe de ce que ses ancêtres ont fait en matière d’esclavagisme et d’oppression que tout autre population de ce globe. Pas plus qu’il ne doit culpabiliser d’avoir eu des ancêtres anthropophages car tous nos ancêtres le furent, y compris ceux de l’« écologie profonde », pour célébrer, comme eux, les esprits de la nature et rétablir la prétendue harmonie naturelle.

Ce qui fantastique ? Que dans certains pays européens, des consciences se soient levées pour exiger l’abolition universelle de l’esclavage contre ceux qui ne voulaient pas de la « prééminence » humaine. Qu’y fut découvert le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ; moralité inachevée car il n’est pas un continent où je ne vois des populations opprimées. 

L’ « écologie profonde » ? Expression du vieux monde qui affaiblit les démocraties représentatives occidentales et qui continue à vouloir imposer en bobos colonialistes leur modèle à toutes les nations, y compris pauvres, jusqu’à freiner leur développement et imposer cette chimérique décroissance économique et démographique. Non pas le point de vue de la liberté mais celui des ennemis de la liberté. 

II.5 Croissance : les affabulations de l’écologie profonde

Avant d’en terminer, les inquisiteurs vendent l’apocalypse qui vient si on osait s’opposer à eux : « on sait aujourd’hui quel est le tendon d’Achille de la nôtre (civilisation). Elle est dépendante de la fuite en avant d’une croissance technologique et industrielle illimitée qui épuise les ressources d’une planète limitée. » Prenant en référence le « rapport Meadows » de 1972, ils dénoncent « les mesurettes qui sont prises de manière dispersée (…) loin d’être à la hauteur des discours sur la planète qui brûle ». 

Qui est donc ce curieux « on sait » qui interdit de penser hors de leurs cadres ? L’objectif est de briser toute contestation dans l’œuf et de l’isoler en se référant à un prétendu consensus. Ils reprennent les couplets d’Arne Næss contre l’écologie « superficielle » et ses « mesurettes » au nom d’une « planète qui brûle ». Et pour preuve définitive, ils citent ce « rapport Meadows » de 1972 qui, 50 ans après, fait sourire. Les auteurs n’annonçaient-ils pas que la mise en culture des terres, en raison de la démographie, serait de plus en plus couteuse, conduirait à la disette et à des problèmes insurmontables d’approvisionnement en eau potable ? Que les ressources énergétiques comme pétrole, gaz, lignite, seraient insuffisantes et nous condamnant à la pénurie ? Que la pollution nous tuerait ? 

Loin d’être le « talon d’Achille » des démocraties occidentales (et orientales), la « croissance technologique et industrielle » fut la clef de leur survie et du mieux-être de leurs populations. Ce n’est pas un hasard s’il n’y a jamais eu autant de pays pour suivre ce modèle de « course » à la croissance et aux technologies : car ça marche ! 

Ce modèle de croissance est si efficace que sur les 10 premières puissances mondiales en 2019, 10 jouent cette « course ». Sur les 20 premiers pays selon l’indice de qualité de vie, tous la jouent aussi. 

À l’inverse, le refus de ce modèle ou l’impossibilité de le mettre en œuvre caractérise les populations les plus misérables de la planète.

Certes, j’admets la « fuite » vers la croissance et les technologies.  C’est la course pour fuir la misère et diminuer la souffrance humaine. Cette course qui caractérise tant de pays qui subissaient la famine, comme la Chine ou l’Inde.

Il y avait 3,7 milliards d’habitants au moment du rapport Meadows, 7,85 milliards aujourd’hui. Or, loin de l’apocalypse annoncée, grâce à la croissance et aux aides internationales, la famine a considérablement reculé. Il y avait 36% de la population en sous-alimentation en 1970, 20% en 1990, 12,9 % en 2015, 10,8% en 2018, 8,9% en 2019. Les dernières famines massives, celles de la Péninsule indienne, datent de 1973 et 1974, les autres sont dues aux conflits militaires (Éthiopie, Somalie…). Des conflits dont la caractéristique économique majeure est qu’ils empêchent… la croissance. 

Et si environ 690 millions de personnes restent en état de sous-nutrition aujourd’hui, la moitié se trouvent dans les zones de conflits. Même cause, mêmes effets : freins de la croissance et misère. La vraie crainte ?  L’augmentation de la sous-alimentation en raison du Covid-19 naturel, qui freine la fameuse « course » au progrès dénoncée par nos idéologues. 

Les expressions comme « insécurité alimentaire », « sous-alimentation », « au bord de la famine » révèlent tout à la fois le chemin encore à parcourir, car cette sous-nutrition est une réalité, et celui qui l’a été, car la famine disparaît. Oui, a disparu la famine que j’ai vue en Inde où dans ces matins blêmes à Delhi et Calcutta les corps étaient jetés dans des bennes, celle que j’ai vue au Bengladesh où les enfants mourants nous regardaient de leurs yeux noirs si grands que notre propre souffrance s’y noyait. 

Ce qui est nouveau : l’accélération de la distribution des bienfaits grâce à l’abaissement rapide des couts, aux nouveaux modes de distribution, aux technologies et à la conscience morale que nous participons tous de la même humanité, cette espèce exceptionnelle qui a la prééminence sur terre. 

Ce qui est ancien : que des démagogues tentent de profiter de la souffrance et des injustices pour vendre leur idéologie au lieu d’aider les pays les plus pauvres à entrer dans la dynamique de la créativité qui permet la croissance.

Oui, la population n’est pas trop nombreuse, cette vieille lune reprise depuis Malthus par tous ceux qui n’ont aucune vision de la créativité humaine qui règle toujours les problèmes qu’elle se pose, en avançant. Il était faux hier, avec le rapport Meadows, de prétendre que les ressources énergétiques seraient rares et en voie de disparition. Faux aujourd’hui. Comme je l’ai déjà prouvé dans Le Bel Avenir de l’Humanité, et rappelé sur quelques points résumés dans l’article incriminé, les solutions sont en nombre pour extirper l’énergie à notre disposition. La révolution des nanotechnologies, par exemple, avec son mode de production « bottom up » ans déchets, ses solutions pour transformer même le CO2… ou la révolution des biotechs, par exemple l’usage industriel et agricole des « ciseaux génétiques » (CRISPR-Cas9)… et toutes les autres technologies démontrent que l’humanité ne pose pas de questions auxquelles, par sa créativité illimité et libérée, elle ne pourrait répondre.  

Et la planète ne brûle pas. Sinon lorsque se réveillent des volcans ou que les tremblements de terre détruisent les villes.  Elle se réchauffe me dit-on ? Je veux bien le croire. Mais la réponse n’est pas la recherche d’un équilibre impossible dont les esprits de la nature auraient donné les clefs aux Maîtres de vérité de l’écologie profonde après leur avoir offert celles de la Bible. Contrairement à leur vision démagogique et orgueilleuse, vu les forces titanesques à l’œuvre, pour la part qui revient à l’humanité, comme face aux pollutions, les solutions se trouvent dans le savoir et dans une morale joyeuse qui croit en l’humanité et en son esprit de responsabilité. C’est pourquoi, puisque nous avons besoin de financer cette course illimitée aux savoirs pour alléger le malheur, nous ne souffrons pas de trop de croissance, mais de pas assez. 

II.6. La fantasque santé de la planète et la lutte pour la vie des humains.

Il n’est pas anodin que les trois auteurs, à l’image de tous les idolâtres rouges-verts de la planète, m’accusent de « réduire la santé à la dynamique d’une industrie pharmaceutique et des biotechnologies » ce qu’ils dénoncent comme « un raccourci très réducteur ». Et pour vendre leur idéologie, ils inventent que jusqu’au début du 20e siècle, la santé se définissait comme « l’aptitude au travail et à la jouissance » dans une perspective d’adaptation à une société industrielle occidentale fondée sur la production et la consommation. Aujourd’hui,  on prendrait « conscience que la bonne santé de l’humain passe par celle du vivant qui nous environne ». Ils donnent l’exemple des bons microbes dont ils ont entendu parler qui favoriseraient notre système immunitaire. Communier avec la nature serait le chemin pour la sauver et nous en même temps.

En ce qui concerne le « raccourci très réducteur », nos inquisiteurs se posent là. Car où ai-je écrit qu’il fallait se fier aveuglément à l’industrie pharmaceutique et aux biotechnologies ? Nulle part. Falsifier est évidemment plus facile pour condamner. Et dénoncer démagogiquement les industries pharmaceutiques permet de trouver quelques soutiens gauchistes et populistes.

Leur concept de santé comme « aptitude au travail et à la jouissance »? Il n’a jamais existé, seulement dans leurs fantasmes anticapitalistes qui servent à vendre leur idéologie. L’idée de préserver la santé apparaît dès les Âges des Métaux sans aucun souci ni de rentabilité, ni de jouissance. En rupture avec l’animisme, à partir au moins de l’école de médecine de Cnide, vers – 700 av. J.-C., puis, plus tard, celle d’Hippocrate (-460, -377), à Cos, les Grecs considèrent ainsi le corps humain dans son dysfonctionnement en visant son rétablissement dans le souci d’un état de bien-être global, physique, mental et social, ce pour quoi, par exemple, les rites autour du dieu Asclépios sont associés à la médecine. Un processus similaire se déroule en Égypte, qui met en place la pharmacopée, avec déjà des produits « chimiques » et les premières prothèses connues non pour amener au travail ou à la jouissance mais à l’harmonie. D’ailleurs, la première prothèse connue est celle de la fille d’un prêtre égyptien. 

Mais avec la découverte de la « santé », cette harmonie recherchée n’est en aucun cas une harmonie avec la nature. Mais contre les maux qu’elle occasionne. À la manière d’Aristote, lui-même fils de médecin, et d’Hippocrate, le souci de la santé et ainsi dès l’origine celui de l’homme et de sa « prééminence ». D’où le serment attribué à Hippocrate qui vise ce bien être global : Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. » « À leur avantage » : l’ »anthropocentrisme » est bien la clef et soigner le corps humain pour qu’il résiste aux agressions naturelles et s’améliore, fut-ce par des plantes arrachées au sol, l’objectif de la santé.

Une vision qui se dégageait peu à peu de l’animisme du chamanisme qui transportait ce fantasme de l’« écologie profonde » selon lequel la santé de l’humain passerait par « celle du vivant qui nous entoure ». Les chamanes pensaient en effet que les problèmes de santé seraient dus aux dérèglements de la nature dont les humains seraient responsables. Ainsi, pour les Yonamami du haut-Orénoque au Venezuela, où tous les écosystèmes se valent, humain, jaguar, banane, fleuve et roches, la maladie se pense comme rupture disharmonique avec la planète due aux humains. « Un puma tué, une banane enlevée, une feuille de palmier ôtée : c’est un esprit « en moins ». Il va falloir se faire pardonner d’avoir ainsi retranché par ses activités des esprits à la nature, des esprits végétaux ou animaux. Il va falloir compenser ce vol en donnant un équivalent « en plus ». Une sorte de troc des esprits. (…) Ainsi, manger des fruits du palmier est bon pour les Yanomani qui peuvent troquer cela contre une prière ou une offrande, sauf pour une femme qui a ses premières règles, qui n’a pas droit au troc, et qui serait alors sanctionnée par un éborgnage de son mari, via une épine de ce même esprit- palmier qui viendrait se ficher dans l’œil. (…)» (L’Homo creator face à une planète impitoyable) Malheur à la tribu qui ne chercherait pas à communier avec les « écocystèlmes » !

Nos experts en eau profonde ont même découvert des bactéries sympathiques pour appuyer leurs dires. Ce qui les rend plus animistes encore que les chamanes qui imaginaient, à côté d’esprits bienfaisants, des esprits mauvais qu’il fallait séduire par prières et sacrifices. 

Certes, il y a un millier de sortes de bactéries dans le corps mais dans quelle pochette surprise ont-ils découvert qu’elles étaient nécessairement conviviales et anodines à condition de tenter la vie en harmonie dans le « Grand Soi » et de ne pas laisser se développer croissance et capitalisme ? Les humains morts il y a plus 510 000 ans de la tuberculose, avaient-ils trop célébré l’industrie dans leurs abris sous roche ? Et ceux qui ont été tués par la syphilis, il y a 1,5 million d’années ? De la coqueluche, il y a 2 millions d’années ?  Gentils les petits virus, si on ne les chagrine pas ? 200 espèces pathogènes, c’est pour se venger ? A coups de variole, d’encéphalite… de virus T-lymphotropique transmis par les gentils animaux qui cause la leucémie au paléolithique peuvent-ils être courtisé s? Et les cancers comme celui des os, qui existent depuis au moins 1,95 million d’années seraient-ils dus à la pollution … du paléolithique ? Vivre en harmonie avec Gaïa permettrait donc d’éviter les 6 000 maladies génétiques, dont nombre sont prouvées depuis des milliers d’années ?  

Plus près de nous le tiers de la population d’Athènes mort de typhoïde en – 430, la disparition de 10% de la population de l’empire romain par la peste entre -165 et -170, l’épidémie de variole qui tua jusqu’à 5 000 individus par jour à Rome au IIIème siècle, et qui ravagea jusqu’à l’Égypte ?… tout cela serait dû à la « course à la croissance » et à un manque de prise en compte des autres vivants ? 

Oui, j’ai écrit que « la santé impose le progrès » et celui-ci, les sciences. Ce que le traitement du Covid-19 prouve encore. Ai-je écrit que le progrès n’impose « que » les sciences ? Comment ignorer les règles d’hygiène, l’alimentation, les comportements etc…  ?  Au passage, sont-ils à ce point ignorants qu’ils réduisent les sciences aux « biotechnologies rouges » qui concernent la santé ? Et ne pourraient-ils s’intéresser aux « biotechnologies jaunes » dont l’objectif est de résoudre les problèmes environnementaux, ou aux « biotechnologies vertes » qui améliorent agriculture, élevage et agroalimentaire, essentiels contre la sous-nutrition ? 

Comment financer sans croissance ? Par quelle opération de Saint Profond ? Le coût moyen de production d’un médicament ? Entre 800 millions et 1,5 milliard de $. Est-ce un hasard si les biotechnologies représentent plus de 1000 milliards de dollars de capitalisation dans les seuls pays riches ? Et si les sociétés les moins prospères sont aussi celles qui souffrent le plus de problèmes sanitaires ? 

La santé de la planète ? L’idée que la bonne santé des humains passerait par celle des autres vivants ? Des chimères qui démontrent l’archaïsme de ces « écologistes profonds » qui ont la profondeur des abysses de leurs eaux glacées. 

Avec le camp du progrès, je maintiens cette proposition de bon sens : « La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance »Grâce à l’industrialisation et aux laboratoires, grâce aux technologies et aux savoirs, grâce à cette domination chaque jour plus conquérante de la planète, il n’y a jamais eu autant d’espoir pour lutter contre les souffrances qui assaillent l’humanité. Et quand bien même on m’annoncerait une apocalypse, je continuerais à défendre cette nature créatrice humaine qui humanise cette planète. Comme le disait Martin Luther, « si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier ». 

L’homo creator face à une Planète impitoyable

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Le Bel Avenir de l’Humanité

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ANNEXE I

Le puits sans fond de l’« écologie profonde » et les différentes écoles de l’écologie

( publié dans Regards protestants)

« Sauvons la Planète», implorent les uns, «Make the Planet great again», gémissent les autres qui pensent peut-être qu’en anglais la formule serait un tantinet moins ridicule. Difficile de ne pas rire de ces Don Quichotte de l’écologie profonde, qui ont troqué leur cheval pour le vélo, écologie si profonde que nul d’ailleurs n’en voit le fond. Curieusement, cet engouement fervent pour célébrer les bienfaits de la fameuse Gaïa-la-Terre quand un virus bien naturel, le Covid-19 décime l’humanité, ne les conduit pourtant pas à aller chercher au magasin bio du coin le produit naturel qui y mettrait fin. Car je les vois, dès qu’ils ont quitté les plateaux télévisés, espérer, comme le quidam ordinaire, une solution du côté des produits bien artificiels, bien biochimiques, bien génétiquement modifiés, ce que l’on appelle communément médicaments et vaccins. Sans idéologie, ils applaudiraient même Le Bel Avenir de l’Humanité qui démontre, contre les apocalyptiques, que la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises.

Hélas, il n’en est rien. Et si l’idéologie rend aveugle, elle ne rend malheureusement pas muet. En pleine pandémie, nos écologistes de l’écologie punitive, spécialistes de la mauvaise conscience et inquisiteurs des partisans du progrès, continuent à vendre la plus vieille idolâtrie qui soit, celle de la Terre. Ils osent tout et c’est même à cela qu’on les reconnaît. Pollutions, réchauffement, maladies, chômage… tout est bon pour contrôler nos vies. Jusqu’à attribuer les virus, dont le Covid-19, à une faute, celle de l’humanité punie par la fameuse Gaïa, irritée par l’industrialisation, la croissance, la consommation, la mondialisation, et plein de trucs qu’elle jugerait détestable en son for intérieur, ce for intérieur auquel nos prêtres de l’« écologie profonde » auraient directement accès.

Faisons le point, en revenant au vrai fond, les fondements. Et en montrant la voie de résolution des problèmes.

La vraie écologie

Écologiste ? La barbe ne fait pas l’écologiste. Et quand bien même la rime est troublante, l’écologie n’est pas nécessairement condamnée à être parente de l’idéologie. Cela même si je vois bien que savoir regarder le thermomètre, les mottes de terre et les opuscules des apocalyptiques, paraît bien plus judicieux que s’intéresser aux sciences et lire la Bible qui, au-delà des 9 premiers paragraphes, montrerait une rare incorrection au point de demander aux humains de dominer et soumettre la planète et même d’assujettir tout ce qui s’y trouve. Gaïa, n’autorise pas pareille désinvolture.

Écologiste ? J’ose dire que je le suis. Mais vraiment. Je veux dire sans idéologie. Rien d‘exceptionnel : tous les partisans du camp du progrès le sont, évidemment. Ou, plus exactement, seuls ils le sont. Car ils mettent l’humanité en avant, contre les idolâtres de la planète. Le mot écologie signale la mystification de l’écologie profonde : éco vient de oikos (οἶκος) qui signifie maison en grec, et non planète ou nature; l’écologie profonde a clairement, avec la langue grecque, le plaisir de ne l’avoir jamais rencontrée. Or, qu’est-ce qu’une maiso n? Désolé pour le lecteur qui doit se dire que je perds beaucoup de temps à enfoncer les portes (des maisons) ouvertes. Mais comment faire autrement ? Car une maison n’est pas un don de la planète, miraculeusement issu des fameuses mottes de terre et du travail de sympathiques insectes. Dès son origine, c’est une construction produite par la créativité humaine à partir de bois, de pierres, de peaux, d’os… arrachés à la planète, aux forêts, aux minéraux, aux animaux… L’objectif de la maison ? Protéger l’humanité contre les menaces de la planète et non l’idolâtrer. Condition indispensable pour se multiplier et vivre libres. Un symptôme : l’humanité ne peut vivre sans domestiquer la planète. Toujours mieux et toujours plus. Songez aux 17 glaciations et autant de réchauffements, inconnus de nos écologistes archaïques profonds, lors des seuls derniers 2,6 millions d’années, aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre, tempêtes, tornades, tsunamis… Aux maladies dues aux virus, aux bactéries, aux gênes… Aux attaques de ces animaux qui traquaient avec ruse et force nos ancêtres, qui traquent encore les dernières populations nomades humaines… Toutes menaces qui existent encore.

Oui, l’écologie qui répond à son concept, celui de tenir un discours rationnel sur la « maison », symbole des artifices qui protègent l’humanité et lui permettent d’aller, par le progrès, de la survie au maximum d’harmonie possible, ne met pas en avant la protection de la planète et des espèces qui y vivent, mais l’humanité.

L’écologie positive s’inquiète seulement de ce sur quoi elle peut agir, sans imaginer des grigris et des sacrifices absurdes au bénéfice d’une planète qui n’a ni conscience, ni projet. Trois éléments sont pris en compte : la part de déséquilibre qui pourrait nuire à l’humanité, dont elle serait responsable et, enfin, celle sur laquelle elle pourrait agir.

Contre l’écologie négative, je me contenterai dans ce court billet de rappeler ici, en les résumant, quelques-uns des faits rapportés dans mes deux derniers livres. Les lecteurs me pardonneront.

Le CO2 est-il maudit ?

A cause du CO2 maudit, il faudrait nous faire pardonner nos atteintes à la planète ?

Le CO2 ? Il est indispensable à la vie sur terre. Sans cette couverture chauffante, les rayons naturels radioactifs gamma et X mortels du soleil ne sont plus arrêtés et les rayons infrarouges qui transportent la chaleur ne peuvent plus passer. Équilibrer les effets de serre du dioxyde de carbone et du méthane ? Le premier réchauffement climatique monstrueux eut lieu dès la naissance de la Terre, il y a 4,5 milliards d’années. Et, faute de CO2, il y a eu des situations de terre entièrement gelée, dite Terre boule de neige (Snowball Earth), équateur compris, comme il y a 635 millions d’années. Entre explosions nucléaires du soleil, angle de l’orbite et axe de rotation terrestre, les déséquilibres de l’atmosphère, les innombrables épisodes glaciaires et réchauffements monstrueux depuis 4,5 milliards d’années, dont le dernier s’est produit il y a seulement 12000 ans, rendent difficiles la vie humaine sans que celle-ci, apparue il y a 7 millions d’années, puisse évidement en être tenue pour responsable.

Et la solution au déséquilibre se trouve dans le progrès non dans son arrêt. Cessons ces larmes de crocodile destinées à alimenter les fantasmes des idolâtres. Au lieu de regarder du côté de la forêt amazonienne et de pleurer sur la disparition des espèces, dont 90% ont déjà disparu en 20 millions d’années, regardons du côté des labos qui créent des feuilles artificielles qui imitent, en mieux, les feuilles naturelles à partir d’oxyde de cuivre pour prendre le CO2 et le transformer en oxygène et méthanol. Et les pièges bleus qui transforment le gaz à effet de serre en air pur et en énergie en imitant la longueur d’onde bleue du soleil et en passant par un réseau métal organique qui brise les molécules de dioxyde de carbone. Et ces instituts qui utilisent des nanoparticules de cuivre dans des nano-aiguilles de graphène pour transformer le CO2 en éthanol ou qui modifient des enzymes pour provoquer une photosynthèse 20 fois plus rapide que la photosynthèse naturelle.

L’énergie inépuisable

Non, l’énergie n’est pas épuisable. Les fermions, quarks et leptons, ainsi que les bosons contiennent une énergie infinie. Ils sont de l’énergie potentiellement inépuisable dont les laboratoires extirpent peu à peu les virtualités. Comment pourraient-ils demain manquer ? Ils composent l’univers. Nous sommes arrivés tout juste à mettre le bout des doigts de pied sur les pentes de l’Himalaya. L’énergie à extirper dans la nature est infinie comme nous venons de le voir par l’exploitation du CO2 via les nanotechnologies. Toutes les technologies vont dans ce sens. Par la biologie synthétique avec ses bioréacteurs cellulaires artificiels peuvent même être fabriquées des hydrocarbures sans exploitation des sols… Les déchets actuels ? Eux-mêmes sont des réservoirs d’énergies utilisables. Les déchets futurs ? L’assemblage des atomes, fabriqué localement, alimenté par les cellules ou les énergies solaires, n’en crée guère. Moins que les éoliennes.

Nous vivons l’explosion de la production de combustibles à partir des matières premières et la réduction de la consommation de certaines sources d’énergie polluante. Ainsi pour les véhicules. Nous n’arrêtons pas la pollution en revenant au transport en commun ni au vélo obligatoire pour tous dans les centres des villes, handicapés, femmes enceintes, personnes âgées et bambins compris, mais en investissant dans toujours plus de progrès. Ainsi la voiture électrique autonome individuelle et la voiture sur coussins d’air qui abolira demain pneus et routes goudronnées, ne sont pas issues du retour à la charrette et de génuflexions devant la fumeuse Gaïa mais de l’exploitation et de la domination des éléments de la nature.

Il n’y a pas trop d’humains

Nous ne souffrons pas de trop d’humanité, mais de pas assez : 100000 ancêtres il y a trois millions d’années, un milliard en 1800, six milliards en 1999, 7,6 milliards aujourd’hui. Où est la catastrophe annoncée par Thomas Malthus au 19e siècle ? Entre 1800 et aujourd’hui, la population mondiale est passée de 1 milliard à 7,5 milliards et, grâce à la croissance, elle a survécu.

Toujours plus de misère, de pauvreté ? De misère intellectuelle sans doute, si j’en juge par l’attrait pour les idolâtres de la planète. Mais où est le désastre humain programmé par le rapport apocalyptique de Donella et Dennis Meadows en 1972? La famine est en diminution constante : 24% d’affamés en 1990, 14% en 2017, 9% aujourd’hui. Elle disparaîtra en quasi-totalité d’ici 2030 non pas par l’arrêt des innovations mais grâce à elles, comme celles de la biotechnologie qui crée même des steaks, au goût de steack, bientôt pour moins de 1 dollar, sans tuer d’animaux.

Quand nos apocalyptiques manifestent contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM) et attaquent les champs de blé à coups de machettes, la machette signale tout à la fois leur appartenance au genre humain, qui dut créer des outils pour se nourrir en partant à l’assaut de la planète, mais aussi leur pathétique degré d’évolution. Car ces OGM, ils les ont depuis leur naissance dans leurs assiettes. Et leurs parents. Grâce à cela, ils ont survécu. Ainsi, il y a 12000 ans, quand les humains arrêtent leurs pérégrinations au Moyen-Orient, de la vallée du Jourdain à celle de l’Euphrate, le froment n’existe pas et la plupart des espèces animales domestiquées non plus. Les espèces de blé sauvage qui sont devant eux se dispersent avec le vent et elles se fragmentent. Nos ancêtres décident alors de sélectionner, grain à grain, ce blé sauvage pour obtenir une nouvelle espèce, modifiée et résistante. Ils s’attaquent même à ses enveloppes membraneuses : l’archéologie atteste que celles-ci n’étaient pas détachables, ce qui interdisait vannage et battage. Et ces grains, qui étaient trop petits et, hélas, dépourvus de gluten, ils les transforment. Et quel succès ! Ainsi sont nés les blés, le blé dur comme le froment, qui ont sauvé la vie de millions d’humains.

La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance

Contre les errements des Don Quichotte écologistes, l’écologie positive rappelle que notre première maison est notre corps et que la protection de ce corps contre les agressions et les erreurs de la nature, des maladies virales aux maladies génétiques, ne se peut sans le progrès et, celui-ci, sans la croissance.

Prétendre que l’industrialisation et une prétendue surconsommation (quand tant de gens souffrent encore de malnutrition) seraient responsables des cancers ? L’archéobiologie le démontre malgré la difficulté évidente de travailler sur les organes mous : les cancers existent depuis au moins 1,95 million d’années et le nombre de cancers prouvés au paléolithique supérieur est important, y compris des cancers du cerveau.

Les virus et bactéries ? Ils existent depuis des millions d’années. La tuberculose ? Prouvée il y a 510000 ans. Infections mycobactériennes non tuberculeuses et le bacille de la lèpre sont prouvés dès le paléolithique moyen en Afrique de l’Est. L’ensemble des maladies produites par les tréponèmes, comme la syphilis ou la pinta, sont apparues il y a 1,5 million d’années. La coqueluche (bacille Bordetella pertussis), il y a 2 millions d’années.

Plus proches de nous, la typhoïde, les cancers du foie, de la rate, de la prostate, la malaria, les maladies cardiovasculaires sévissaient en Égypte antique il y a 3500 ans, comme le prouvent les momies. Les épidémies monstrueuses n’ont pas attendu l’industrie et la mondialisation comme le prouve la fameuse peste antonine, en vérité une variole qui a tué 10 millions de personnes sur 64 millions dans l’empire romain entre 165 et 190 après J.-C. Oui, 15% des habitants au moins. Et la rougeole a fait depuis 200 millions de morts, du 7e siècle au début du 20e.

Et que dire de la peste noire qui a exterminé 25% la population européenne entre 1347 et 1352. Et des choléra, typhus, variole qui ont exterminé des villes entières et décimées des régions au Moyen-Âge ? Tout cela serait-il donc dû à une vengeance de Gaïa qui aurait trouvé insupportable les deux roues tirées par des mulets pollueurs ?

Même les exemples prétendument probants des idolâtres de la planète prêtent à sourire. Le virus de la grippe espagnole, qui fit 40 millions de morts et un milliard de malades était-il armé d’une conscience lui disant qu’il fallait punir les humains de l’industrie et du commerce ? Hélas pour nos Don Quichotte et leurs Sancho Pança, ce virus naturel venait de… Chine, avant de gagner les États-Unis en 1918 puis de se propager en Europe et, enfin, au reste du monde. Or, la Chine d’alors n’est guère industrialisée. Gaïa-la-sotte aurait donc commencé à punir un pays sous-développé, qui connaissait famine et misère faute d’industrialisation avant de punir les humains qui voulaient s’industrialiser ?

Pourquoi d’ailleurs grippe asiatique de 1956 et grippe de Hong-Kong de 1968 frappent-elles d’abord des régions d’Asie qui n’ont pas encore choisi de jouer la mondialisation, la consommation et la croissance au lieu de commencer à Central Park ou au Bois de Boulogne ? Pourquoi même notre Gaïa, a-t-elle balancé au Nigeria, en 1969, sa fameuse fièvre de Lassa qui tua exclusivement au Nigeria, en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone des populations essentiellement agricoles et misérables… mais qui épargna tous les pays développés ? Et je n’évoque pas le virus Ebola ou la méningite bactérienne de 2009-2010 qui ont ravagé l’Afrique. Myope, la Gaïa ?

La véritable écologie veut préserver la maison corporelle humaine car «ceci est très bien». Elle sait que l’avenir de l’humanité, notamment la lutte contre les maladies génétiques, virales et bactériennes, contre le vieillissement même, ce sont les biotechnologies, les nanotechnologies, l’intelligence artificielle, la robotique… qui en ont la clef.

C’est pourquoi, contre la théorie de la décroissance de l’écologie idolâtre, elle veut toujours plus de croissance pour financer les recherches. Et elle salue les avancées des sciences comme cette découverte d’Emmanuelle Charpentier (dont hélas, les travaux doivent peu à la France) et de Jennifer Doudna, qui viennent de recevoir le Prix Nobel de chimie pour avoir révolutionné l’ingénierie génétique avec leurs ciseaux moléculaires (CRISPR/Cas9) capables d’inactiver des gènes et d’en contrôler l’utilisation pour traiter les maladies hérédités de la nature, les gènes altérés par la nature, soigner les cancers venus du dysfonctionnement naturel.

Je pourrais ainsi continuer sur des pages et des pages à rappeler les faits opposables aux fantasmes des idolâtres, faits que j’ai déjà en grande partie traités ailleurs et dans mes conférences. Mais je sais aussi qu’il n’est pire sourd que l’idéologue qui ne peut pas entendre et que là où est le vide, il n’y a pas de fond.

Il n’en demeure pas moins que face aux vrais problèmes liés à une planète qui vit sa vie de planète sans se préoccuper de l’humanité, le seul mot d’ordre qui vaille est « Sauvons l’humanité» et «Faisons l‘humanité plus puissante encore». Vrai en français, comme dans toutes les autres langues.

Annexe II

Écologie : sortir du manichéisme

Par Roger-Michel Bory, Robin Sautter, Vincent Wahl, membres du réseau Bible et Création de l’Église protestante unie de France.

(Texte des trois auteurs rapportés sans modifications d’erreurs ou de style). Publié le 04/12/2020 sur https://forumprotestant.fr/articles/bory-sautter-wahl-ecologie-sortir-du-manicheisme/

Réagissant à l’article d’Yves Roucaute (Le puits sans fond de l’écologie profonde), 3 membres du réseau Bible et Création refusent le «manichéisme fabriqué» entre «l’écologie du progrès et l’écologie profonde» puisque «ce n’est pas être contre le progrès, bien au contraire, que de se poser sans cesse la question du bon usage et de la finalité des outils dont nous disposons». Et proposent 5 points pour «sortir de ce manichéisme».

Il est difficile de réagir à un article où l’auteur manie, avec dextérité, le pamphlet, la stigmatisation et le mépris de tous ceux qui ne partagent pas sa propre idéologie sans tomber soi-même dans le piège d’une spirale de l’insulte! Il serait tout aussi dérisoire de répondre point par point à l’instrumentalisation de données scientifiques au profit d’un postulat «La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance».

Ce postulat faisant l’éloge de la croissance réduit au rang d’idéologues tous ceux qui la remettent en cause, soit en prenant au sérieux le risque d’effondrement (dans le but de l’éviter!), soit en pronant la décroissance, ce qui est une simplification abusive. En effet, les opposants à la perspective de l’auteur ne se réduisent pas à ces deux catégories. On peut questionner la pertinence des innovations technologiques en termes de progrès sans être systématiquement opposé à la science! C’est même le cas de la plupart des scientifiques eux -mêmes. Enfin les questions sociale et politique sont entièrement absentes du discours de M. Roucaute, sinon pour fustiger les rouges-verts au détour d’un paragraphe. Or, la question de l’accès au progrès a souvent à voir avec des problèmes de revenus, de répartition, d’aménagement du territoire, et la possibilité ou non du contrôle de ce progrès est une des questions majeures de la politique. De même, les positions écologistes sont très nombreuses et diverses, et la dichotomie entre l’écologie du progrès et l’écologie profonde dont parle M. Roucaute, est dénuée de la moindre réalité. Ce manichéisme fabriqué relève, ni plus ni moins, de la bonne vieille rhétorique du bouc émissaire, si utile pour détourner l’attention des vrais problèmes, pour éluder les responsabilités, pour éviter toute remise en cause d’un système dans la perspective d’un réel progrès des idées. La dénonciation d’une idolâtrie relève du même mécanisme de pensée, sans doute évoquée pour émouvoir un public protestant qui y est sensible. A ce stade, soulignons quelques points pour sortir de ce manichéisme.

1. L’effondrement ne signifie pas la fin du monde

C’est Arrhenius, chimiste suédois, qui a mis en évidence l’effet de serre du CO2 dans l’atmosphère à la fin du 19esiècle et qui, il y a près d’un siècle, a évoqué le risque d’effondrement. Cette notion a été reprise par de nombreux auteurs et en particulier par le rapport Meadows, commandé par le club de Rome en 1972, pronant la décroissance. L’effondrement dont il est question n’est pas celui de la planète ni même de l’humanité mais l’effondrement d’une civilisation née en occident, qui s’est imposée de manière impériale et a mêlé le meilleur sur le plan culturel et sociétal et le pire: colonialisme, esclavagisme, oppression des cultures considérées comme primitives. L’histoire de l’humanité montre que d’autres grandes civilisations, impérialistes elles aussi, se sont effondrées et malgré tout la vie se poursuit. On ne connait pas toujours la complexité des mécanismes qui ont abouti à l’effondrement des civilisations mais on sait aujourd’hui quel est le tendon d’Achille de la nôtre. Elle est dépendante de la fuite en avant d’une croissance technologique et industrielle illimitée qui épuise les ressources d’une planète limitée. Et la conséquence est que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la faiblesse d’une civilisation a un retentissement planétaire tant sur les questions climatiques que sur la biodiversité. Notre civilisation saura-t-elle porter remède à cette faiblesse? Comment y parviendra-t-elle? S’effondrera-t-elle? Nul ne peut le prédire. Mais il est significatif et inquiétant que la prise de conscience de cette impasse conduise à stigmatiser de plus en plus ceux qui soulignent cette réalité et que, pour ne prendre que la question du réchauffement climatique, les mesurettes qui sont prises de manière dispersée sont loin d’être à la hauteur des discours sur la planète qui brûle et de ce qui serait nécessaire, ne serait-ce que pour tenir les engagements pris à la COP21.

2. Les méfaits d’un mauvais anthropocentrisme

Justifier une domination despotique et même parfois tyranique de l’humain sur la planète par le verset 28 du premier chapitre de la Genèse est un contresens terrible au vu de l’ensemble du contenu biblique. L’image suprême du Seigneur, celui qui domine, en tous cas pour les chrétiens, n’est-elle pas celle de Dieu qui s’est fait homme en Jésus-Christ pour se mettre au service de tous, jusqu’à accepter le procès injuste, la souffrance et la mort dans la perspective de la résurrection et d’un monde nouveau où le loup paitra avec l’agneau? Une image bien différente d’un homme qui instrumentalise, tue et détruit au seul profit de sa puissance et non au bénéfice de la vie. L’humanisme dont se réclame notre civilisation est une notion très ambiguë, louable lorsqu’elle appelle à la fraternité, au respect de toutes les cultures et de chaque humain, lorsqu’elle abolit la peine de mort, mais très perverse quand elle oublie son espérance d’universalisme, un idéal qui se dérobe toujours au moment de l’atteindre et qui vacille même dans les pays qui s’en réclament. Elle enferme alors dans un modèle qui hiérarchise, qui légitime la domination des humanistes, au centre, sur ceux qui ne le seraient pas, les bons et les mauvais. Et pourquoi pas ma culture, ma nation, ma ville…, moi-même au centre comme véritable modèle d’humanité? Un véritable humanisme serait de trouver la juste place de l’humain dans une interdépendance avec le reste du vivant et de la planète. C’est le mérite de l’écologie, en tant que démarche scientifique («science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens plus large, la science des conditions d’existence», Haeckel, 1873), depuis la fin du 19e siècle, d’avoir souligné cette interdépendance au sein d’écosystèmes, de maisons communes, remettant en cause la prééminence d’une espèce, d’un individu, d’un organe qui serait central… Cela ne remet pas en cause l’importance et le rôle particulier de chaque espèce et bien sûr de l’humain avec ses spécificités particulières qui ne lui donnent que plus de responsabilité par rapport à l’ensemble.

3. La santé

Le concept de santé a beaucoup évolué. Au début du 20e siècle, elle se définissait comme «l’aptitude au travail et à la jouissance»: belle adaptation à une société industrielle occidentale fondée sur la production et la consommation! En 1946, l’OMS ne définit plus la santé comme une aptitude ou une absence de maladie mais comme «un état de complet bien-être physique, mental et social» qui «ne consiste pas seulement en une absence de maladie et d’infirmité» (préambule de la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé). Tenant compte des diversités culturelles, l’OMS a rédigé en 1984 un nouveau texte où la santé n’est plus considérée comme un état mais comme une capacité d’adaptation: on parle de santé «dans la mesure où un groupe ou un individu peut, d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie». Aujourd’hui, on prend conscience qu’il ne peut pas y avoir de bonne santé pour l’humain sans qu’il y ait de bonnesanté du vivant qui nous environne; l’exemple du microbiote intestinal, ces bons microbes qui favorisent notre système immunitaire, bien médiatisé ces dernières années en est un bel exemple. Réduire la santé à la dynamique d’une industrie pharmaceutique et des biotechnologies, même si elles ont leur part incontestable et indispensable dans le domaine de la prévention et des soins, est un raccourci très réducteur. D’ailleurs cette industrie pharmaceutique, dans sa version productiviste, n’est pas à l’abri d’erreurs se traduisant par un certain nombre de scandales sanitaires qui malheureusement la discréditent. Enfin, comme nous le rappelions dans l’introduction, le problème de l’accès à la santé a à voir directement avec la répartition des richesses (le coût de l’accès aux soins) et le caractère plus ou moins solidaire (l’existence d’une couverture médicale mutualisée, par exemple) d’une société. Et cela inclut aussi l’accès à l’eau potable, à une nourriture suffisante et équilibrée, à un logement salubre, à un air exempt de pollutions, au niveau de violence physique et psychique, etc.

4. La distinction entre progrès et croissance industrielle

L’auteur conclut son article par cette maxime: «La santé impose le progrès donc les sciences, donc la croissance». Quel raccourci de la part d’un philosophe! Que les connaissances soient un énorme bienfait, nul n’en doute, y compris dans les possibilités de mise au point de technologies nouvelles. Mais encore faut-il ne pas se laisser aliéner par la fuite en avant technologique selon les termes de Jacques Ellul. La technologie n’est pas une fin en soi mais doit rester un outil dans un but réfléchi et choisi: la permaculture par exemple répond bien aux objectifs de la santé. Il n’est pas sûr que de nouvelles techniques d’exploitation de ressources minérales au fond des océans voire dans des astéroïdes pour fabriquer de plus en plus d’armes de plus en plus performantes aillent dans le même sens… Il n’est pas sûr que l’accumulation de déchets induits par une course à la production soit bonne pour la vie… Il n’est même pas sûr que le développement incessant d’outils de communication ne finisse pas par avoir plus d’effets néfastes que de bénéfices et la vie quotidienne nous montre malheureusement qu’ils servent trop souvent à isoler dans des bulles communautaristes autour de fake news plutôt qu’à s’ouvrir à la richesse de la diversité. Ce n’est pas être contre le progrès, bien au contraire, que de se poser sans cesse la question du bon usage et de la finalité des outils dont nous disposons. Ce n’est pas non plus être contre les sciences que de s’interroger sur les orientations que peut leur faire prendre une économie dominée par une logique exclusivement financière.

5. L’idolâtrie

Nous rejoignons par contre tout à fait l’auteur dans sa dénonciation de l’idéologie en la rapprochant plutôt du terme théologique d’idolâtrie ce qui nous parle plus que la rime douteuse soulignée par l’auteur entre idéologie et écologie (l’emballement du logos peut conduire au dérapage de la plume!). Paul dans sa lettre aux Romains définit fort bien l’idolâtrie: «Ceux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge et qui ont adoré et servi la créature plutôt que le Créateur» (Romains 4,25). Notons que la créature peut être comprise comme la nature, gaïa, et certains ne se privent pas d’en faire une idole, mais en tous cas pas Arne Naess qui a introduit le terme d’écologie profonde, ni même le pape François qui prône une écologie intégrale. La créature idolâtrée est bien plus souvent l’homme qui se proclame tout-puissant, qui est certain d’avoir réponse à tout dans sa confiance inébranlable dans la course au progrès technologique. Prenons exemple sur les véritables scientifiques qui s’astreignent à l’humilité de la recherche, mettant en question toutes les hypothèses et se méfiant avant tout des certitudes. Pour les croyants, gardons l’humilité devant Dieu, le créateur, le Dieu d’amour auquel nous croyons et en qui nous mettons notre espérance d’un monde nouveau. Cette foi que nous avons nous engage à y travailler. Il y a alors toute la place pour un progrès de nos intelligences et de notre discernement, pour une croissance humaine qui ne repose pas sur une croissance industrielle et qui soit porteuse de vie.