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Livres

Histoire de la Philosophie Politique. Vol 2.

Histoire de la Philosophie Politique Politiques.

Editions Contemporary Bookstore

histoireideespol2-1Par Yves ROUCAUTE

Volume 2. Des Grandes Spiritualités à la fin du Moyen-Âge

article de S. Lewisch : Une avancée décisive pour comprendre la modernité

Le philosophe Yves Roucaute commence par un coup de force : prendre au sérieux la pensée politique issue de l’hindouisme, du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme, du judaïsme et du christianisme. Cela pour comprendre non seulement le Moyen-Âge mais la modernité elle-même. Qu’il suffise de lire ces passages où il nous explique pourquoi Mao fait la guerre à Confucius et au taoïsme, comment les révolutionnaires nationaux-socialistes ont détourné la spiritualité hindouiste, pourquoi tous les totalitarismes persécutent judaïsme et christianisme.
Après cette enquête stupéfiante autour des Védas et de Lao-Tseu, du Vieux de la montagne et de Confucius, d’Abraham, de Moïse et de Jésus Christ, le philosophe nous entraîne dans « le temps des moines » et l’univers de saint Augustin, qui bouleverse la philosophie politique et annonce le grand refus des idolâtries modernes de l’État, du Marché et de la Raison. Quel est le statut du politique, du moral, du religieux ? Que sont le Bien et le Mal ? Qu’est une cité juste ? Qu’est-ce que le bonheur ? Dans les rôles secondaires : Manès (le manichéisme), Donat, Eusèbe, Ambroise, Arius et bien d’autres.
Puis nous voilà entrainés du côté de Charlemagne, « l’augustinien », dans sa Cour, avec Alcuin d’York, avec ces facultés, avec ses centaines de monastères, avec le début du schisme politico-religieux des orthodoxes et des catholiques, avec les débats sur les icones et la vérité.
Yves Roucaute nous promène alors du côté du monde musulman qui vient de surgir. Et nous voilà confrontés avec cette théorie du « roi-prophète », forme musulmane du « roi-philosophe » platonicien. Ici, apparaît la difficulté extrême d’une parole-dialogue rationnelle devenue peu légitime, puis illégitime. Car, il faudrait déduire l’ordre de la Loi divine écrite et de la tradition. Après avoir étudié la pensée politique de Mahomet et la question du califat, nous voilà ainsi transportés chez Al-Fârâbî, puis Avicenne et Averroès, qui tentent de concilier Islam et philosophie. Dans ce cadre musulman se situe l’étude de Moïse Maïmonide, le seul grand philosophe juif de cette période. Et Yves Roucaute explique pourquoi, malgré certains épisodes brillants, la parole-dialogue libre échoue finalement.
Nous revoici alors de retour du côté du monde chrétien, là où font rage les débats théoriques de tout ordre, et sur toute chose, Dieu, les anges et la légitimité du pouvoir compris. Parce que l’usage de la parole-dialogue y est par nature légitime, même si ses conclusions conduisent parfois à des répressions.
Contre toute une idéologie moderne, le philosophe rappelle le contexte de ces « Lumières » : l’incroyable bouleversement du Moyen-âge, avec ses facultés, dont celles de médecine, son enseignement ouvert aux pauvres, ses sciences, mathématiques, physique, astronomie, l’invention du droit avec ses appels, ses enquêtes, la défense, un jury indépendant… les arts, celui des cathédrales, de la pharmacie, de l’infirmerie de la cartographie… les inventions, de la fonte à l’horloge… le développement de l’économie avec les grandes réflexions sur le bien-être et les spéculations financières … et les grandes découvertes qui iront de la route de la soie à Christophe Colomb.
Dans le rôle principal, ici, le philosophe met en action Thomas d’Aquin, bien sûr, avec son refus du retour du Prêtre-Roi et du Roi-prophète, avec le droit naturel, avec sa vision d’une économie dynamique et compassionnelle, et avec sa définition de la guerre juste. La guerre juste qui n’a rien à voir avec ce que disent les manuels, qui, depuis des dizaines années répètent que ce serait seulement la guerre « défensive ».
Dans les rôles secondaires : Jean Scot Érigène, Damien, Bernard de Clairvaux, Jean de Salisbury ou Gerbert d’Aurillac, savant et pape. Ils sont là, offerts à notre intelligence.
Et le livre se termine par Guillaume d’Occam, l’inventeur du nominalisme et de la « voie moderne », qui influencera aussi bien les libéraux que les philosophes empiristes, les logiciens que les juristes modernes. Il s’accompagne d’un rappel de la naissance des trois idolâtries de la modernité : l’Etat, le Marché et la Raison.
Certes, on peut regretter que certaines parties ne soient pas plus développées.
Ainsi, la question de la naissance de l’État moderne à la fin du Moyen-âge, à partir de Philippe le Bel, est seulement évoquée.
Cet étude se situe en tout cas dans la continuité du volume I de l’Histoire des Idées, qui avait éclairé la naissance de la pensée magico-religieuse au néolithique et son influence sur la philosophie grecque et romaine, en particulier Socrate, Platon et les matérialistes.
À lire donc, pour se débarrasser des idées reçues et mieux comprendre la crise de la modernité.
Nous n’avons pas ici un « manuel » mais bien un livre de philosophie qui piste l’imaginaire magico-religieux venu du néolithique, et qui reste présent dans nos têtes faute d’être pensé. Une histoire de la philosophie autant qu’une philosophie de l’Histoire.
Serge Lewisch

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La Puissance d’Humanité

video : Puissance d’humanité 

Puissance d'Humanité             La Puissance d’Humanité : l’honneur d’être chrétien

        par   Alexandre del Valle

 Ce livre qui bouleverse notre vision du monde, 12 €, cliquer ici 

 Le philosophe Yves Roucaute nous offre une somme incroyable et fort intéressante avec son dernier ouvrage « La Puissance d’Humanité », justement sous titré « Le génie du christianisme ». L’auteur, doublement agrégé en droit et en sciences politiques, et connu pour ses thèses iconoclastes, ne défend pas seulement l’honneur d’être chrétien aujourd’hui face à une « christianophobie » galopante et à la falsification de l’histoire de nos manuels. En pleine crise d’identité culturelle française, il rappelle à la fille aînée de l’Eglise que les valeurs chrétiennes sont la clef des défis de ce qu’il appelle « Les Temps contemporains ».
Certes, il y a plusieurs façons de lire La Puissance d’humanité. « Politique » d’abord. Car le philosophe a un ennemi : « la christianophobie », celle de nos manuels, du politiquement correct qui nous entraîne vers le relativisme et l’oubli de la finalité de notre vie, qui nous conduit à ne pas comprendre le devoir des chrétiens alors que s’écroulent les trois idoles de la modernité : l’Etat, le Marché et la Raison (scientiste). Il ironise par exemple sur ceux qui traquent de façon sordide le catholicisme : « malgré la terreur athée communiste, fasciste et national-socialiste, célébrer le matérialisme vaut encore les applaudissements, admirer la papauté les quolibets ; pour un prêtre pédophile, il faudrait brûler les églises, pour un instituteur criminel, détruirait-on l’école ? ». 

Le philosophe, refusant le relativisme dominant, celui du politiquement correct, du fémnisme et des « postmodernes » français (Derrida, Deleuze, Baudrillard, Lyotard) qui traquent l’homme blanc chrétien partout, il rappelle la grandeur antitotalitaire des chrétiens et leur goût naturel pour les droits et devoirs de l’Homme. Il renvoie ainsi la gauche socialiste au supermarché des idées fausses. Il faut cesser dit-il de prétendre que le fascisme et le nazisme sont d' »extrême-droite » et que les chrétiens auraient été complices de leurs crimes. C’est exactement le contraire et il serait temps pour que les réformistes rompent cette alliance contre nature avec la gauche révolutionnaire christianophobe. Il faudrait que tout citoyen français lise ce chapitre sur l’affaire Dreyfus et ce qui suit. L’idée même de « race aryenne » ? Elle vient de la gauche révolutionnaire, des blanquistes. Les Karl Marx, Pierre Leroux, Pierre-Joseph Proudhon, Alphonse Toussenel, Paul Lafargue, Louise Michel… tous antisémites. Jean Jaurès réclama la tête de Dreyfus avant de changer de camp et a été expulsé de l’Assemblée nationale pour antisémitisme lors de l’affaire de Panama… Georges Vacher de Lapouge, auteur préféré de Joseph Goebbels, n’est pas d’extrême-droite contrairement aux fadaises de nos manuels mais athée, candidat socialiste en 1888, fondateur de la section socialiste de Montpellier du Parti Ouvrier de Jules Guesde. Maurice Barrès? Il siégeait à l’extrême gauche à l’Assemblée, et, en 1893, qui se présente comme socialiste indépendant, athée, favorable à la nationalisation des biens de l’église. Edouard Drumont? La légende socialiste le dit « catholique » alors qu’il ne l’a été que six ans avant de quitter « l’église enjuivée », en 1886, et de rejoindre les socialistes : élu de gauche en Algérie, soutenu par la « Revue socialiste » dirigée par son admirateur, Benoît Malon. Benoît Malon ? Ce père des « intellectuels de gauche » écrivait alors, rappelle Yves Roucaute : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah », ainsi livrée au christianisme honni… 

Et du côté de Dreyfus et des juifs? La papauté, fidèle à une histoire millénaire qui l’opposa aussi à l’antisémitisme païen basé sur la terre, avec lui, les protestants et les hommes de bonne volonté. Et c’est la papauté encore, avec chrétiens protestants et orthodoxes, avec les juifs et les autres grandes spiritualités, qui affrontera le socialisme athée révolutionnaire du communiste Joseph Staline. Mais aussi celui de Benito Mussolini, inventeur du fascisme quand il est numéro 2 du parti socialiste italien. Mais aussi celui d’Adolf Hitler, fondateur du « Parti national socialiste des travailleurs allemands » dont il dessine le drapeau rouge et rédige le programme : révolution socialiste, nationalisation des grandes entreprises, suppression des revenus du capital, expropriation des grands magasins, réforme agraire avec expropriation des grands propriétaires sans indemnité… 

Admirable livre qui remet les pendules à l’heure chrétienne. Le philosophe Yves Roucaute a ses figures héroïques : Pie XI et XII, le catholique Charles de Gaulle, les protestants Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt, les justes, « les humbles éclairés par les vraies lumières quand bien même ils croyaient ne croire en rien », le Pape Jean-Paul II, le catholique Lech Walesa, le protestant Ronald Reagan, l’orthodoxe Soljenitsyne. Il dénonce à l’inverse les complicités de l’extrême gauche avec le crime. En particulier le modèle des ‘ »intellectuels de gauche », Jean-Paul Sartre, qui vivait en Allemagne, de 1933 à 1934, quand Hitler prenait le pouvoir et organisait la chasse aux Juifs, qui écrivit Les mouches, pièce applaudie non sans raisons par la gestapo, qui célébra Staline, Khmers rouges, Mao et le terrorisme palestinien. Et il fait plus qu’égratigner au passage ces dirigeants de la gauche révolutionnaires et « les bouffeurs de curés » qui défilaient à Berlin aux cris de « plutôt rouges que morts « . Et aujourd’hui encore, contre l’islamisme, le philosophe salue Benoît XVI et les dirigeants chrétiens des grandes démocraties, qui tendent la main à toutes les spiritualités pour imposer l’ordre de la paix d’humanité. 



Ce livre ne plaira donc ni aux islamistes, ni aux athées qui renvoient toujours l’église aux « ténèbres ». Ainsi, contre la falsification de l’histoire, Yves Roucaute revisite le Moyen-Âge, « l’âge des vraies Lumières », dit-il. En pistant l’histoire des monastères un par un, il démontre que le savoir de l’Antiquité grecque n’a pas été sauvé par le onde musulman mais a été protégé par l’Eglise chrétienne contre les barbares, en particulier arabes, berbères et turcs. Les grandes bibliothèques de Damas ou de Bagdad ? Construites par les juifs et les chrétiens, privatisées ou détruites par l’occupation musulmane selon le pouvoir politique en place. Quel plaisir que de voir ces moines et ces prêtres qui fuient les barbares, emportant les livres de Platon, d’Aristote, de Sénèque ou de Lucrère sous leurs bras. De les voir inventer l’école gratuite et les grandes universités. De les voir réinventer l’expérimentation héritée d’Archimède, financer les expériences, laisser vivre les débats libres. Copernic? Non pas pourchassé par l’Église mais financé, aidé, aimé par l’église, qui diffuse l’hypothèse héliocentriste, déjà étudiée avant lui. Galilée? Un sectaire aidé par le pape jusqu’au moment où il viole sa parole et refuse de respecter les hypothèses scientifiques ce qui conduira à une condamnation regrettable qui n’empêchera pas l’Eglise de continuer à aider les savoirs. 

Face aux révolutionnaires socialistes, le philosophe raconte dans le détail comment l’église interdit l’esclavage en France dés le Moyen-Âge et s’oppose au servage, comment elle invente les premières paix d’humanité qui sont des trêves de Dieu et impose la vraie solidarité sociale. L’Inquisition elle-même est revisitée et on découvre derrière elle une vraie volonté de construire un Etat de droit avec l’invention de la défense, du procès contradictoire, de la limitation de la torture qui n’a plus valeur juridique et de la peine de mort, le bûcher étant une pratique païenne. Et quel plaisir que de voir décrites ces grandes explorations vers les Indes et l’Amérique propulsées par l’Eglise et non faites malgré elle. 



Certes, on peut lire le livre de façon totalement philosophique. Mais tous ces chemins mènent à Rome… Il montre les limites de le pensée grecque pour penser l’humanité de l’humain, en particulier le caractère réactionnaire des matérialismes qui rêvent du néolithique, la nostalgie de Socrate qui n’est en rien l’annonce du Christ mais le regret des « Rois de Justice » de l’époque archaïque, l’avancée spectaculaire des sophistes qui s’égarent dans le culte de la volonté de puissance, et les insuffisances d’Aristote, auquel Yves Roucaute avait consacré sa thèse. Il nous conduit ainsi pas à pas, du néolithique aux Temps contemporains. Sa critique de la pensée moderne, en particulier de Descartes, de Kant, des « pseudo Lumières » des Encycopédistes, de Fichte, d’Hegel, son retour sur la Bible, saint augustin, saint Thomas d’Aquin, la Renaissance et les grands auteurs chrétiens, sont autant de bijoux dans cette somme qui visent à substituer aux idoles de la modernité, les valeurs humanistes des temps contemporains. Valeurs chrétiennes qui aboutissent à quitter définitivement les rives du néolithique pour rationaliser et universaliser le message des grandes spiritualités, en particulier juive, pour réaliser la cité de la compassion et le devoir de « sauver Gavroche », développer la créativité selon l’humanité par le développement durable et imposer la paix d’humanité. Un livre de philosophie optimiste qui croit en l’humanité de l’humain et rappelle que le message christique, de la Libye à la Côté d’Ivoire, de la crise financière au traitement du chômage, entre souffrance causée par la nature ou les hommes, est d’une actualité brûlante. Un livre placé non sans excellentes raisons sous le signe des moines de Tibhirine.

La Puissance d’Humanité, Contemporary Bookstore, 12 euros.