Le Mode de vie à la Française est publié en couleurs, disponible en français et en anglais sur Amazon et Contemporary Bookstore. Pour le e-pub, 21 €, cliquer ici : Le Mode de Vie à la Française, version numérique.
La « French Way of Life » existe, le philosophe Yves Roucaute l’a rencontrée et il s’en amuse. Une enquête à la Sherlock Holmes pleine d’humour et de saveurs, pleine d’ironie aussi. Une enquête qui commence par raconter la journée type du Français par le sens caché du petit déjeuner sucré, de ce croissant croustillant, qui célèbre innocemment la victoire contre les Turcs, de la madeleine et saint Jean de Compostelle, de la tartine beurrée et de la confiture… avant de poursuivre pour expliquer le sens des déjeuners, de l’apéritif, des dîners, des soupers… une quotidienneté marquée par l’influence d’une culture judéo-chrétienne et laïque venue du Moyen-Âge et de la Renaissance.
Il nous promène ensuite vers les arts français de la table : comment mettre la table, pourquoi le couteau à droite tourné vers l’assiette, pourquoi la fourchette, dans quel ordre poser les verres, pourquoi le vin et le pain, pourquoi la nappe, quels vins choisir ? Il ne se contente pas de décrire mais il donne le sens de tout ce qui paraît anodin et qui est pourtant chargé d’histoire. Il met à nu le style français qui étonne souvent, ainsi ces chapitres sur les règles de politesse françaises quand on est invité, sur le langage secret des fleurs… Nous pénétrons dans l’univers de la mode, depuis l’invention de la mode depuis le jeans et le t-shirt jusqu’à la haute couture et nous continuons par le statut de la femme, avec l’invention de la galanterie et l’influence jusqu’à nos jours de l’amour courtois, la sexualité française et l’amour, qui différencie érotisme et pornographie et révèle le sens de » faire l’amour ».
Le philosophe nous conduit ensuite à la découverte de cet empire de 11 millions de km2 qui diffuse ce mode de vie, présent sur les 5 continents, de Tahiti aux îles Kerguelen, de la Corse à la Guyane, né de la concurrence sur les mers avec les Espagnols, les Portugais, les Anglais les Néerlandais. Il nous raconte en chemin la véritable motivation de ces conquérants des mers, le panache et la curiosité plus que l’appât du gain. Puis, il nous prend par la main pour nous révéler l’influence sur la construction exceptionnelle de la nation française, l’histoire de France, depuis les Gaulois jusqu’à Clovis et Charlemagne qui l’ont constituée comme première nation civique du monde, fondée sur l’assimilation des valeurs. Une balade qui se poursuit entre Marianne et son coq, terrible et vaniteux, entre les incessantes querelles de clocher et le goût de la justice sociale et de l’égalité, jusqu’à la Terreur et Bonaparte, mais aussi jusqu’aux soldats de la liberté et Charles de Gaulle. Une histoire qui démêle la passion des droits de l’Homme et de la liberté aux tentations colonialistes et à l’esclavagisme et qui révèle la faiblesse de la France d’aujourd’hui, qui, comme toute nation fondée sur son modèle, sur l’assimilation des valeurs, est menacée de mort quand le communautarisme et les forces antirépublicaines dissolvent les liens éthiques sans que Marianne n’use de son glaive pour els protéger.
Une formidable promenade où, après avoir pisté la séduction culturelle de ce pays malgré ses crises et ses ambiguïtés, nous est révélé le secret de la potion magique française.
Entretien paru sur le site Atlantico, le 15 novembre 2024 : cliquer ici.
Altantico :Les nominations de Donald Trump à la tête de son administration ont provoqué beaucoup de réactions scandalisées aux Etats-Unis comme en Europe. Beaucoup décrivent cette administration comme une pétaudière en puissance voire comme une foire aux monstres avec Matt Gaetz, plusieurs fois visé par des enquêtes pénales, à la tête du département de la Justice ; Pete Hegseth, ancien journaliste de Fox News accusé d’être misogyne et ultra conservateur, Robert Kennedy Jr, un antivax notoire aux commandes des agences de santé publique et aujourd’hui Tulsi Gabbard à la tête du Renseignement américain alors qu’elle est accusée d’être ultra pro-russe et qu’elle était sous surveillance du FBI… pour vous qui avez déjà souligné (notamment dans les colonnes d’Atlantico) à quel point Donald Trump faisait montre d’une très grande cohérence idéologique que peu comprennent en Europe, qu’est ce qui échappe à ces commentateurs ?
Yves Roucaute. Ce qui manque souvent, c’est une analyse dépassionnée, froide et lucide du réel. Avant de vous répondre en détail, toutes ces nominations expriment la même détermination d’imposer, au niveau domestique comme au niveau international, la stratégie parfaitement visible et prévisible définie par Donal Trump, qui se trouve elle-même dans la lignée d’Andrew Jackson et de George Washington, pour ne citer que deux des Présidents dont Donal Trump se réclame explicitement et dont il avait mis les portraits dans son, bureau de la Maison Blanche quand il y était. Cette stratégie est identifiée par cette expression qui vient d’Andrew Jakson, en 1828, et qui n’est en rien un truc de marketing : « America First ». Elle a été rappelée avec constance par Trump lui-même depuis 2000 et son livre The America We Deserve.
Pour en rester au niveau domestique, « America First », cela veut dire écarter tout ce qui gêne la puissance américaine. En particulier les obstacles dressés contre la croissance non seulement par la bureaucratie, les réglementations, les impôts et la concurrence déloyale étrangère, mais aussi par l’insécurité, car investir est incompatible avec le crime et les délits, et par l’immigration clandestine qui crée des charges économiques et de l’insécurité. En songeant aux accusations de « fascisme », cela permet de percevoir, au passage, l’ignorance où conduit la prévention et l’idéologie : car un fasciste veut toujours plus d’État et de contrôle, ce courant républicain en veut toujours moins. Et c’est pour cela, contrairement à ce qui a été trop souvent dit, il n’est pas seulement le Président préféré des ouvriers et des peu diplômés, mais il est aussi le préféré du grand patronat dont j’ai du mal à croire qu’il soit sous-diplômé (rires). La bourse de New York n’a pas pour rien salué son élection durant plusieurs jours, avec un triple record, celui du S&P 500, de Dow Jones et du Nasdaq.
Atlantico : Et Matt Gaetz à la justice ?
Oui, vous évoquiez Matt Gaetz à la justice et les accusations portées contre lui. Je ne sais pas plus que personne ce qu’il en est de celles-ci. Il n’a jamais été condamné et, pour les Américains, c’est un fait important. Sur le fond, Matt Gaetz, est un excellent candidat pour le courant de Trump, non seulement parce qu’il fut un de ses plus fidèles soutiens mais parce que ce représentant de Floride symbolise aux yeux de nombre d’Américains ce pour quoi ils ont voté Donald Trump. C’est un farouche partisan de la baisse des impôts et de l’antiétatisme au point d’avoir été responsable, en octobre 2023, de la destitution de Kevin McCarty, Président, pourtant républicain, de la Chambre des représentants, qu’il jugeait compromis avec l’establishment et le parti démocrate pour avoir voulu un accord afin d’éviter une paralysie budgétaire. Il est opposé aux thèses du réchauffement climatique dont l’humanité serait responsable au point d’être favorable à la disparition de l’Agence de Protection de l’Environnement qui, selon son électorat, coûte cher et freine le libre développement des entreprises. Il est favorable au strict contrôle de l’immigration. Et il s’est rendu célèbre pour avoir imposé une peine obligatoire de 50 ans pour les viols d’enfants, de personnes âgées ou handicapées. Il est enfin l’un des dirigeants d’un groupe d’élus appelé « Freedom Caucus » que certains jugent fasciste et d’extrême-droite, ce qui leur évite de penser la particularité de ce courant libertaire, anti-étatiste, anti-règlementation, qui fait écho à une culture américaine anti-étatique. Si le fascisme c’est être contre l’État, alors probablement, nous voilà sur une autre planète. Il s’était d’ailleurs opposé à Trump lors des primaires de 2016 dans le parti républicain À l’inverse, sur les mœurs, il est très conservateur, par exemple, il est opposé à l’avortement.
C’est ce seul point qu’a retenu Harris. J’admets que ce point est important mais il n’était pas une préoccupation essentielle de l’électorat américain, sauf pour 13% environ, et, il ne l’est pas plus aujourd’hui. En étant réaliste, force est même de constater qu’en privilégiant qu’en privilégiant les questions de mœurs, comme l’avortement voire certaines revendications LGBT et en évacuant les autres questions, du pouvoir d’achat à l’inflation, de l’immigration, à la sécurité, qui étaient, à l’inverse au centre de la campagne, Harris a perdu des points. Cela plus encore chez les musulmans et les catholiques, les catholiques latinos en particulier, qui sont traditionnellement l’une des bases du parti démocrate. Ce fut une erreur de sa campagne dont d’ailleurs son échec cuisant en Floride fut l’un des signes avec celui de l’Arizona, qui avait été remporté par Biden en 2020 et où Trump obtient un victoire nette avec 52,2% des voix contre 46,7% pour Harris, et dans les deux cas, il n’est pas anodin que les femmes aient majoritairement voté Trump comme les hispaniques.
Tous ceux qui sont susceptibles d’être nommés aujourd’hui sont porteurs d’une même cohérence idéologique : la détermination à affronter l’administration, à dégraisser l’État, à détricoter les mesures coercitives contre l’industrie et l’agriculture prises au nom de la planète ou d’un libre échange non équitable, la guerre économique contre la Chine, la bataille contre l’immigration illégale, le point de vue d’America first dans les relations internationales etc…
Atlantico : Comment alors expliquer la presence de Robert Kennedy Jr ?
En choisissant Robert Kennedy Jr, Donald Trump n’est pas devenu un fou pris par je ne sais quelle pulsion mais parce qu’il est politique et rationnel jusqu’au bout des ongles. Il est évident que ce neveu de John Fitzgerald Kennedy est une prise de maître sur l’échiquier politique, en particulier dans l’électorat indépendant. N’oubliez pas qu’il y a des élections intermédiaires sénatoriales dans deux ans. Et notez qu’il ne le met pas à l’environnement, où les positions de Kennedy ne sont guère compatibles avec celles du courant Trump, mais à la santé. Cela non pour ses positions sur le vaccin mais pour sa détermination à dégraisser cette administration de la santé à laquelle ce Kennedy s’est frontalement opposé, dénonçant la tyrannie bureaucratique sur les individus et les États et l’industrie pharmaceutique à la recherche de gains.
Sa position sur le Covid n’a pas été partagée par Trump mais elle ne choque pas son courant. Ce qui peut étonner sauf si l’on sait qu’aux États-Unis, la grande majorité des Américains est allergique à l’idée que le centre administratif étatique de Washington puisse imposer une politique générale sur quelque domaine que ce soit, à l’exception de la défense et de la politique internationale. La santé n’échappe pas à ce rejet.. Les États-Unis ne sont pas la France, faut-il le rappeler ? C’est une vision partagée par les deux grands courants du parti républicains, les héritiers de Jackson, mais aussi de Jefferson, ce courant puissant qui avait été incarné dernièrement par Ronald Reagan, les Bush, John McCain ou, aujourd’hui Mitt Romney, John Kasich, Jeb bush, le frère de Gorge W. Bush… C’est aussi une vision partagée par une large frange du parti démocrate, comme on l’a vu lors de l’opposition violente entre le maire démocrate de New York et le gouverneur démocrate en avril 2020, où comme on l’a vu en Californie qui fut l’État où la pandémie a fait le plus de victimes. Ajoutons à cela qu’une grande partie de la population n’apprécie pas la façon dont les entreprises pharmaceutiques font leurs prix et distribuent des produits dont certains leur paraissent inutiles. Le scepticisme, largement partagé, a été alimenté par Donald Trump au nom des plus pauvres. Ainsi, tout en contrôlant ce Kennedy, il le laisse aller dégraisser le mammouth de la santé et mettre en garde cette industrie pharmaceutique, pas néanmoins au point d’empêcher les investissements dans la recherche. L’idée est de parvenir à un deal avec cette industrie.
Atlantico : Vous évoquez Marco Rubio, qui serait peut-être secrétaire d’État, équivalent du ministre des Affaires étrangères, et je vous interrogeais sur Peter Brian Hegseth et Tulsi Gabbard, et les relations avec la Russie. Selon vous les nominations qui concernent les question, internationales révèleraient la même cohérence ?
YR : Oui. Je sais que certains imaginent que Peter Brian Hegseth ou Tulsi Gabbard, seraient liés aux russes ou seraient des agents russes. Mais qui peut sérieusement croire ces affabulations selon lesquelles les Russes eux-mêmes le diraient ? Quel pays dévoilerait le nom de ses propres agents ? (rires) On ne comprendra rien à la cohérence de la politique internationale de Trump, envers la Russie et l’Ukraine, les pays arabes, la Chine, le Japon, l’Inde, l’Europe, si l’on occulte le fait qu’il est jacksonien, partisan de « America First ».
Ainsi, tous ceux qui sont nommés par Trump dans ce secteur ont la même caractéristique : ils veulent la puissance américaine. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas favorables à des guerres quand ils peuvent les éviter car toute guerre affaiblit le développement américain.
Mais s’ils critiquent les guerres inutiles, ils ne sont pas pacifistes. Ne vous y trompez pas. Ils sont prêts à faire la guerre si les États-Unis sont menacés ou agressés. Ainsi, ils considèrent que les États-Unis ont un ennemi principal, la Chine, comme l’a expliqué clairement Donald Trump en 2015 dans son livre « Crippled america : How To make America Great Again ». Et il n’a cessé de le répéter. C’est aussi le point de vue de Peter Brian Hegseth, de Tulsi Gabbard, ancienne membre du parti démocrate ou de Mike Waltz, le conseiller à la sécurité nationale de Trump. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que Peter Brian Hegseth, si décrié par certains du parti démocrate, a combattu en Irak, qu’il a été volontaire pour aller se battre en Afghanistan, considérant que les États-Unis étaient menacés par le terrorisme islamiste. Et il s’est opposé à toutes les formes de wokisme dans l’armée, puis dans ses émissions télévisées, considérant que cette idéologie affaiblissait la puissance américaine. Vous le voyez, c’est toujours cette même idée simple, mais non simpliste, d’America First.
Atlantico : Cette position c’est du cynisme ?
YR : C’est du pur réalisme en relations internationales où les valeurs ne sont pas au centre, comme la liberté, les droits de l’homme, la situation des femmes, celle des minorités., la démocratie pluraliste…Seule compte la puissance, suivant d’ailleurs, ce qui est drôle, une grande tradition réaliste, longtemps dominante en France, que nous avons oubliée, qui avait été celle de Richelieu, de Bonaparte, de Charles de Gaulle… et qui a été théorisée notamment par Raymond Aron.
C’est d’ailleurs pourquoi un certain nombre de républicains du courant jeffersonien, attaché aux valeurs humanistes et au droit d’intervention dans le monde au nom des droits de l’homme, ont soutenu Trump avec d’extrêmes réticences ; si certains se sont ralliés à lui, comme Mike Waltz qui était conseiller à la sécurité nationale de Dick Cheney, le vice-Président de George W. Bush, d’autres, comme la néoconservatrice Liz Cheney, fille de Dick Cheney, ont été très réticents et certains l’ont même combattu en s’alliant avec Harris, comme Barbara Bush, la fille de George W. Bush. Il est d’ailleurs caractéristique de la faiblesse politique de Kamela Harris qu’elle n’ait pas tenté d’investir ces divisions du parti adverse.
Pour comprendre comment vont se jouer les parties sur l’échiquier international, souvenez-vous du mouvement America First au début de la seconde guerre mondiale. Dans ses lettres à Churchill, Roosevelt dit son désespoir de ne pas pouvoir envoyer officiellement des armes au royaume uni car le groupe America First tient le Sénat et contraint à la neutralité. Puis, il y a l’attaque par les Japonais des navires américains à Pearl Harbour, en décembre 1941. Et alors, immédiatement, le courant America First appelle à entrer en guerre. Et tous les courants se mettent d’accord pour l’alliance avec Staline afin d’abattre le nazisme. De même, ce courant patriote-America First, a soutenu Ronald Reagan pour abattre l’URSS, en acceptant les alliances, y compris avec les islamistes. Mais, plus tard, ce même courant, après avoir soutenu l’intervention en Afghanistan, s’est opposé au maintien des troupes sur place, considérant que ce n’est pas aux États-Unis de faire le gendarme du monde et d’imposer leurs valeurs à des pays étrangers. Ainsi, Trump a commencé à se désengager, et, pour d’autres raisons, Joe Biden a fini le processus et laissé les Afghans aux Talibans.
Il n’est donc pas besoin d’aller scruter une boule de cristal ou d’imaginer des agents secrets et des espions partout pour penser ce qui va suivre. Tous ceux qui sont nommés par Donald Trump pensent, comme lui, que l’ennemi principal est la Chine. Tous sont donc prêts à chercher les conditions de la paix avec la Russie pour un double objectif : permettre le retour des États-Unis sur les marchés ukrainiens et russes et décrocher la Russie de la Chine afin de ne pas combattre économiquement et stratégiquement sur trois fronts : la Chine, l’Iran et la Russie. C’est similaire, mais à l’envers, à ce que le jacksonien Richard Nixon avait fait, en 1972, en s’alliant avec la Chine contre l’URSS. Une belle manœuvre d’ailleurs.
À mon humble avis, Donald Trump va donc proposer un deal à la Russie : des territoires et le retour des échanges russo-américains avec la fin de certaines sanctions, mais pas de toutes, contre la paix. Soit Vladimir Poutine accepte, et Donald Trump affaiblit ainsi l’alliance militaire et économique avec la Chine pour désengager, en partie, la Russie de son alliance. Une alliance, rappelons-le, tout aussi marquée par le réalisme car la concurrence entre la chine et la Russie est une réalité historique et l’alliance est une alliance d’intérêts. Soit il n’accepte pas ou est trop gourmand, et Trump le traitera en ennemi. Il a pour lui un argument, son argument favori : la force. N’oubliez pas que le budget de la défense américaine s’élève environ à 842 milliards de dollars et celui de la Russie a moins de 130 milliards. Il serait possible, sans difficulté, de sécuriser le ciel ukrainien, ce que Joe Biden n’a pas voulu faire. Et ce que Trump peut faire. Et n’oubliez pas qu’en termes économiques, par rapport à la chine, contrairement à ce qu’ont dit nombre de commentateurs, l’avance américaine croît. Sans même évoquer l’avance technologique. Le pari de Donald Trump est que l’intérêt bien compris de la Russie, gouvernée par un Poutine tout aussi réaliste que lui, peut conduire à accepter.
Atlantico : Et toute la politique internationale suivra la même voie ?
YR. Oui, aussi si simple sans s’embarrasser d’experts en psychologie trumpienne. « America first », cela veut dire reprendre les alliances pour la puissance. En particulier avec le Japon et l’Inde, dont Trump a salué la « free road » qui vise à se libérer de l’encerclement économique chinois, mais aussi avec le monde arabe, en particulier avec son allié privilégié l’Arabie Saoudite, à laquelle les démocrates semblaient ne pas donner la même valeur stratégique. Les réactions positives à son élection dans le monde arabe montrent d’ailleurs que cette pratique claire des relations internationales qui ne se préoccupe pas des affaires intérieures des États, quand elles ne menacent pas les États-Unis, est bien reçue. Chacun y voit la possibilité d’un jeu d’intérêts mutuels.
La seule question ouverte sera de savoir comment régler la question du Hamas et du Hezbollah, détestés par les chancelleries arabes, mais non par les populations, tout en renforçant les liens avec ces chefs de gouvernements. Et cela en sachant que Trump, qui avait accepté la capitale d’Israël soit Jérusalem, est nettement plus pro-israélien que Joe Biden et qu’il a nommé comme ambassadeur l’un de ses plus proches, Mike Huckabee, pur produit de l’Arkansas chrétien, lui-même ayant été pasteur baptiste, farouche partisan d’un État israélien fort pour des raisons géostratégiques et religieuses… mais expliquer cela nous entrainerait trop loin et je ne pense pas que cela intéresserait vos lecteurs…
Atlantico : Elon Musk occupe une place particulière dans ce dispositif – Donald Trump l’a chargé d’une mission d’optimisation des coûts au niveau fédéral : en quoi est-il selon vous bien plus qu’un gadget ou qu’un caprice de milliardaire ?
YR : Sa nomination est le signal clair que l’isolationnisme n’est pas à l’horizon mais que sonne l’heure de la course à la croissance et de la conquête américaine, une sorte de conquête spatiale horizontale(rires). Il s’agit, d’un côté, d’abattre les mammouths étatistes, les règlementations de la dite « transition écologique » et l’idéologie wokiste qui lui est liée, et, de l’autre, de développer le nerf de la puissance aujourd’hui, que sont les nouvelles technologies, la robotique et l’intelligence artificielle. Libérer l’innovation, est le credo de la puissance. Voilà pourquoi Elon Musk, patron de Tesla et de X, l’ancien Twitter, a été nommé à la tête d’un ministère au nom inconnu jusque-là, celui de l’ « efficacité gouvernementale ». Et, on l’oublie trop souvent, avec lui est nommé un autre chef d’entreprise, Vivek Ramaswani. Ce milliardaire est moins connu du grand public et c’est dommage car il est encore plus caractéristique de la politique de Donald Trump et du retour du rêve américain. C’est un fils d’immigrés indiens, d’une famille pauvre, devenu président de sociétés en biotechnologies notamment. Dégraisser l’administration étatique, pour en même temps, un « en même temps » typiquement républicain, réduire l’endettement, les impôts, le chômage et propulser les innovations, c’est cela le sens de ces nominations et c’est cohérent.
Atlantico. Que réserve vraiment à l’Europe cette administration ? Et quelle serait pour la France comme pour Bruxelles le meilleur moyen de maximiser la relation transatlantique, sans renoncer à nos valeurs d’une part mais sans ignorer la réalité des rapports de force d’autre part ?
YR : Clairement, America First peut se décliner en Europe seulement avec des partenaires qui ont un intérêt mutuel avec les États-Unis. Donald Trump constate les rapports de force, il joue avec… ou il ne joue pas. S’agissant de ce que vous appelez « nos valeurs », Donald Trump ne s’en soucie donc pas directement, pas plus qu’il ne se soucie des valeurs de ses autres partenaires dans le monde, à l’exception d’Israël. Cela d’autant qu’il semble penser que les pays de l’Union européenne ne s’en soucient pas plus que lui, comme il l’a rappelé quand il a critiqué la politique migratoire d’Angela Merkel.
Rappelez-vous qu’il a salué le Brexit et il considère toujours que l’Union européenne a été créée pour concurrencer la puissance économique américaine. Il est confirmé dans sa vision par la politique de l’Union européenne qui impose des interdictions, des taxes, des réglementations, contre les productions américaines au nom de « ressources » de la planète qui seraient en voie d’épuisement et d’un réchauffement de la planète dû aux humains, ce à quoi aucun de ses ministres ni les milieux scientifiques qui l’entourent, venus essentiellement de la physique, de la chimie, des nouvelles technologies, ne croient. Tout laisse donc penser qu’il poursuivra sa politique de méfiance, de défiance même, envers l’Union européenne, comme il l’avait fait par ses taxes sur l’acier et l’aluminium, en 2018, et qu’il étudiera avec soin tous les marchés pour peser l’intérêt américain. Ajoutons à cela qu’il se méfie de ces pays européens qui freinent l’arrivée des produits américains mais laissent passer les intérêts chinois et qui réclament la protection américaine sans toutefois vouloir la payer. Il est clair, à cet égard, que les négociations sur le financement de l’OTAN et l’exigence d’atteindre l’objectif de 2% du PIB pour les dépenses militaires, vont recommencer.
Si les Européens souhaitaient maximiser la relation avec la première puissance économique scientifique et militaire du monde, la raison me semble indiquer qu’il faudrait entrer dans une relation de concurrence positive et non négative dans tous les domaines. Au lieu d’un repli, l’offensive. C’est le langage que le courant de Trump comprend et respecte. Dans un rapport de forces, n’est-il pas logique de créer un rapport des forces ?
Mais, que penser, depuis les États-Unis de Donald Trump, de l’Union européenne ? C’est un homme d’analyse. Il voit l’accélération du retard de nombre de pays européens qui, au lieu de se lancer dans la course à la croissance, source du financement de l’innovation, préfère la course aux réglementations et aux contrôles, menaçant les industries d’extraction et de transformation européennes, l’agriculture, les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, la recherche scientifique dans la vraie science de la nature, la physique… À vrai dire, que cela continue, ne le dérange pas. Voilà un espace géopolitique potentiellement concurrentiel, qui ne cesse de se tirer des balles dans le pied et qui sera donc demain encore plus consommateur de ses brevets et de ses innovations. Et que dire, plus particulièrement, de la France, qui était le pays des Lumières et de la créativité libérée contre les obscurantismes, et celui de la générosité et des droits de l’homme contre le cynisme de la puissance ? Certes, du point de vue américain, il lui reste de beaux héritages, Donald Trump a d’ailleurs indiqué que c’était un « beau pays », et il est clair que l’imagination créatrice, comme le montrent tant de cerveaux qui partent outre atlantique, ne demande qu’à repartir de l’avant. J’ajoute que si Donald Trump ne parle quasiment jamais de la France, il est néanmoins ouvert à toute coopération qui favoriserait les intérêts américains. Mais, il n’ignore pas son maquis de réglementations et de taxes, son impuissance face à la bureaucratie française et européenne, sa persistance à vouloir régler son déficit public, 6,4% du PIB cette année, et sa dette, un ratio d’endettement à 112% du PIB, par toujours plus d’impôts, plus de contrôle, plus de règlements, ni cette idéologie écolo-wokiste française qui creuse le déficit, mine son économie, freine ses recherches, détruit son socle moral… idéologie que Donald Trump combat aux États-Unis.
À l’inverse, ceux qui sont perçus par Donald Trump comme de solides alliés européens avec lesquels il faut maximiser les relations, sont ceux qui permettent d’accroître la puissance américaine et qui trouvent un intérêt mutuel à le faire, notamment, le Royaume Uni, par ailleurs première puissance européenne en matière de biotechnologies, et les Pays Bas…Et le premier partenaire européen des États-Unis, est, logiquement, le Royaume Uni, à la 5ème place suivi par les Pays Bas. Mais preuve de la baisse d’influence de l’Europe pour les États-Unis, le premier ne représente que 3,7% de ses exportations, le second 3,5%, juste avant l’Allemagne. Et La France n’est qu’au 10èmerang, après le Brésil. Tous loin derrière le Canada, le Mexique, la Chine et le Japon. Et le commerce avec l’Asie s’élève d’ores et déjà à 40% environ du commerce extérieur des États-Unis.
La question donc aujourd’hui est clairement celle de savoir si la France et l’Europe veulent, ou peuvent, sortir par le haut du rapport de forces qui leur sera, sinon, de plus en plus défavorable. Une réflexion sur les moyens de la puissance et une éthique qui renoue avec l’humanisme né en Europe qui avait ensemencé le monde jusqu’à Thomas Jefferson, pour trouver une solution qui devrait se faire sans passions, s’il y en a, avec des femmes et des hommes pour la mettre en œuvre, s’il s’en trouve.
Donald Trump n’est ni le président du repli, ni celui de l’isolationnisme et voilà pourquoi les Européens ne comprennent rien au sens idéologique de sa victoire
Atlantico : Donald Trump vient d’être élu 47ème président des Etats-Unis d’Amérique comme vous l’aviez prévu par une analyse détaillée des préoccupations de la population américaine et des erreurs stratégiques de Kamala Harris, analyse que nous avons publiée sur notre site. Durant sa campagne électorale, pour répondre à ces préoccupations, Donald Trump a défendu une ligne « America first » qui révèle, selon certains, un isolationnisme américain. Quels enseignements peut-on en tirer ?
Yves Roucaute : Cette victoire de Donald Trump porte de nombreux enseignements mais le premier et le plus important est que ce n’est pas la victoire d’un courant isolationniste et qu’elle signale la défaite d’un courant idéologique qui va avoir des répercussions jusqu’à Paris. Car seules l’ignorance et l’idéologie en France et en Europe empêchent de saisir le sens de la victoire de ce courant et le sens de de la défaite de Kamala Harris qui annonce la crise du parti démocrate, préparant la déflagration qui va toucher l’Europe, par contre-coup, à retardement.
Notons d’abord qu’il est drôle de voir certaines élites décrier Donald Trump ou s’en réclamer alors qu’elles sont incapables d’appréhender ce qui s’est joué et se jouera. Certains interprètent cette victoire comme celle d’un mouvement isolationniste qui voudrait un État centralisé et fort replié sur lui-même, ne comprenant pas que ce que veut dire « America First » et sa déclinaison en « Faire l’Amérique Grande À nouveau », en anglais « Make America Great again », MAGA.
En vérité, le courant incarné par Donald Trump est protectionniste pas isolationniste. C’est une différence considérable. Loin de vouloir le repli américain, il veut mener une offensive pour accroître la puissance américaine et son influence dans le monde. Car ce n’est pas la mondialisation qu’il combat mais le mondialisme qui fait du développement des échanges le seul critère de jugement sans souci de la puissance nationale et de son identité. Donald Trump veut accélération du développement national et international des échanges, car il sait que c’est indispensable à la puissance américaine, mais il la veut au bénéfice des États-Unis.
Voilà pourquoi, il va reprendre sa politique de relocalisation des entreprises, d’expansion internationale et le bras de fer ferme avec certains alliés et les concurrents déloyaux, avec la Chine plus particulièrement qui affronte la puissance américaine, tisse un filet d’alliances peu amicales et dont les entreprises discrètement subventionnées viennent occuper des marchés jusqu’aux États-Unis. Tout pour la recherche de l’hégémonie, pour la puissance.
Pour la même raison, il est opposé à l’étatisme. Il juge que la bureaucratie pompe les richesses du pays et freine la croissance en prétendant l’encadrer. Voilà pourquoi, il prépare un audit épurateur de la bureaucratie, qui serait peut-être organisé par Elon Musk. Il veut la diminution des impôts, la suppression des réglementations punitives vertes, la réduction et le réajustement des formes de redistribution sociale pour une efficacité maximale au bénéfice des classes populaires qui travaillent légalement.
Il est indéniablement l’héritier du Président Andrew Jackson, dont il avait mis la photo dans son bureau de la Maison Blanche lors de sa première élection. « America first » était son credo. C’est ce Président protectionniste qui, au lieu d’un repli, avait lancé la conquête de l’Ouest, remporté la seconde guerre contre les Anglais, en 1812, puis qui fit, en 1830, les accords de libre-échange avec les Antilles anglaises. Et pour la même raison, assurer la puissance, il s’était opposé aux politiques d’impôts et à la puissance des banques qui financiarisaient la vie américaine, au point de mettre son veto à la poursuite de l’expérience d’une banque fédérale, créée en 1791 par le chef politique Alexander Hamilton dont l’héritage est précisément porté par Biden, Obama, Clinton.
Bref, je ne vais pas, sur le jacksonisme, vous faire une conférence qui serait lassante (rire), mais pour sentir la vision du monde de ce courant incarné par Donald Trump, notez l’influence d’Elon Musk auquel Donald Trump a rendu un vibrant hommage lors de son discours de victoire. Un signal clair que Donald Trump veut passer à l’offensive, non seulement en protégeant l’agriculture, les industries extractives et transformatrices, ce qui explique son succès dans l’Ohio, le Michigan et le Wisconsin, mais aussi en favorisant le développement des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle car il sait que c’est là que se trouve la clef de la croissance donc de la puissance. Une façon d’accroitre, avec la puissance, les emplois et le pouvoir d’achat des citoyens. D’une pierre, trois coups…
Qu’est-ce qui va changer sur la politique internationale ?
Cette victoire indique clairement que ce gouvernement va revoir toutes ses alliances, sanctionnant les uns, s’alliant avec les autres selon ses propres intérêts et les menaces qui pèsent sur les États-Unis. La protection des USA, via l’OTAN, va être réexaminée à l’aune de cette vision du monde, parfaitement cohérente contrairement à ce que prétendent des paresseux qui se sont proclamés experts en psychologie trumpiste car il est plus facile de prétendre détenir une boule de cristal que de saisir l’histoire et analyser les faits. Toutes les questions internationales, sauf celle d’Israël qui a son soutien total pour des raisons religieuses autant que géopolitiques, vont être pesées à cette aune. Il n’est d’ailleurs pas anodin que ce prétendu « fasciste »ait obtenu tant de voix dans l’électorat juif, et pas seulement à New York. Comme il est un tantinet ridicule de proclamer que Donald Trump s’opposerait au monde arabe parce qu’il serait islamophobe. C’est lui qui, contre la politique d’Obama, qui avait fait de l’Arabie Saoudite un allié privilégié, qu’il avait d’ailleurs rapproché d’Israël. Et il n’est pas anodin que son élection ait été immédiatement saluée par le roi du Maroc. De la Jordanie au Pakistan, sa politique est parfaitement lisible et prévisible : il veut encercler l’Iran et développer ses relations avec les pays musulmans avec cette idée qu’en permettant l’accroissement de la croissance de ces pays, en retour, par le jeu des échanges, il accroîtrait la puissance économique, culturelle et militaire US, un jeu gagnant pour tous. De même, il avait soutenu l’alliance économique du Japon et de l’Inde, la Free Road, face au concurrent chinois, et il continuera.
Et envers l’Europe, il va détricoter, peser les uns et les autres selon les seuls intérêts américains…. Rappelons que pour Donald Trump, l’Europe n’est pas une idée mais un rassemblement hétéroclite d’États et un marché où Royaume Uni, Pays Bas et Pologne sont des partenaires privilégiés. Un marché qui demande la paix parce que c’est l’intérêt de l’offensive économique et politique nord-américaine.
Regardez la question de l’Ukraine et de la Russie. L’objectif de Trump est de faire entrer la Russie dans le cadre des échanges pacifiés en Europe, ce qui est conforme au point de vue « America First ». Sinon, elle devient un pays ennemi des intérêts américains et il la traitera comme tel. Or, il croit en sa capacité de conduire Vladimir Poutine à son point de vue en pariant sur le désir russe de puissance économique, une sorte de « Russia first » qui est, en effet, l’idéologie réaliste du parti « Russie Unie » du Président russe. Que lui importe les droits de l’homme, même s’il est pour, théoriquement, ou le droit des nations, si celui-ci conduit à la guerre. Il ne fait pas de ces idées un critère stratégique. Il est donc tout à fait probable qu’il engage des négociations pour une sorte de deal : échange de territoires contre la paix et l’établissement d’échanges économiques.
Si en France ou dans l’Union européenne, il existait un personnel politique comprenant ce qui se joue, il ferait lui aussi du « France First » et du « Europe First ». Mais ce n’est pas le cas.
Vous évoquez une crise qui aurait un effet jusqu’en Europe, quelle en est la forme ?
Cette victoire de Donald Trump signale une défaite historique : celle des idéologies soutenues par les partisans de l’écologie punitive, du wokisme et des mouvements de contestation des valeurs américaines traditionnelles.
Or, il faut constater que si ces idéologies étaient très fortes dans le parti démocrate, l’opposition à ces idéologies était aussi réelle. Ce qui a créé une tension sans précédent entre deux grands courants. L’un, dominateur sur la côte Ouest, en particulier en Californie, favorable à l’ouverture des frontières, au wokisme, à l’écologie punitive et, dans la tradition utilitariste, très permissif au niveau pénal. L’autre, plutôt dominateur sur la côte Est, globalement plus pro-business et pro-finance, redistributeur, mondialiste au sens propre, étatiste, héritier de la grande tradition née avec Alexander Hamilton.
Ces tensions, la campagne de Kamala Harris a pu un temps les cacher en esquivant les débats qui auraient fait exploser le parti s’il avait fallu répondre très concrètement aux premières préoccupations de la population qui étaient et restent, dans l’ordre de leur importance : l’économie au sens large, avec l’inflation, le pouvoir d’achat, l’emploi, puis l’immigration et la sécurité. Les sondages en sortie des urnes ont encore unanimement confirmé cela. Pour éviter de développer la crise au sein de son parti, et aussi parce qu’elle-même est issue de ce courant wokiste californien, Kamala Harris a dû esquiver le bilan de Biden, évoquer un programme très vague et mettre en avant la diabolisation de Donald Trump et des questions
dites « sociétales », comme celle de l’avortement et des LGBT. Mais, plus la campagne avançait, plus cette absence de réponses conduisait le parti démocrate à perdre des soutiens, comme le démontre sa baisse dans les sondages. Son échec ne peut plus cacher les oppositions internes, et il n’est plus possible de retarder l’heure de la crise interne, comme le montrent les réactions aujourd’hui et comme le laissait entendre déjà il y a une dizaine de jours l’attitude de Barack Obama opposé à sa stratégie d’évitement.
squiver, n’était-ce pas une nécessité ?
En effet, d’une certaine façon, Kamala Harris n’a pas eu le choix. Au vu du reflux des idéologies, pouvait-elle faire autrement ? Il n’est pas anodin que l’écologie ne soit pas même apparue dans cette campagne. Kamala Harris, qui était naguère partisane de l’écologie punitive, a acté ce reflux idéologique dans le pays, non seulement en écartant les mesures coercitives anti-industrielles voulues par les verts au nom d’une planète fantasmée mais en défendant l’exploitation des sous-sols, gaz et huile de schiste compris et en refusant de programmer administrativement la disparition des voitures thermiques, à l’inverse de ce que nos élites européennes ont accepté. Comment aurait-elle pu ignorer que l’illusion qu’à 15,5° C, la planète connaîtrait des températures jamais vues, et cela à cause de la croissance, a même été condamnée par le conseiller climat de Barack Obama ? Comment n’aurait-elle pas senti que dans l’imaginaire américain cette idée que l’humanité pourrait sauver ou condamner la planète était de moins en moins crédible ? Comment s’opposer au fait indéniable, comme je l’ai pour ma part scientifiquement démontré avant le conseiller d’Obama, dans L’Obscurantisme vert, que depuis 4,5 milliards d’années, hors glaciations, avec 15,5°C, nous vivons une période, appelée holocène, particulièrement clémente ? Ainsi, nombre d’Américains commencent à savoir que nos ancêtres nomades du paléolithique, durant la période précédente, connaissaient des températures supérieures de 4 à 9° à aujourd’hui, ou qu’au Moyen-Âge même, il faisait nettement plus chaud au point d’avoir des troupeaux qui broutaient l’herbe au Groenland. Et comment tenir ce cap de l’écologie punitive dans le parti alors que l’incohérence de ces écologistes est de plus en plus évidente. Par exemple, ils proclamaient aux États-Unis, il y a deux ans, que nous allions vers des sécheresses jamais vues avec des nappes phréatiques asséchées et les mêmes proclament aujourd’hui que nous irions vers des inondations jamais vues et des nappes phréatiques débordantes. Et j’en passe de ces confusions entretenues aux États-Unis par les amis du maire de san Francisco et du sénateur Sanders, pour combattre la démocratie libérale et le capitalisme, comme celle entre gaz à effet de serre et CO2, alors que c’est la vapeur d’eau qui est responsable de 75 à 90% des gaz à effet de serre selon les périodes, ce qui conduit paradoxalement nombre de prétendues énergies alternatives, comme l’exploitation de l’hydrogène, à produire plus de gaz à effet de serre qu’à en réduire.
Le reflux de cette idéologie est particulièrement sensible dans la jeunesse où la progression de Donald Trump qui a obtenu 43% des voix, est de 6 à 8%. Et dans des États clefs, comme la Pennsylvanie, ils sont même à égalité, tandis que dans le Wisconsin, Donald Trump l’a nettement emporté, avec 49,5% des suffrages de jeunes de 18 à 29 ans contre 45% pour Harris, et en Géorgie, 50,8% contre 45%. Y compris dans l’électorat resté démocrate, l’obscurantisme vert trouve de moins en moins preneur, d’où le silence d’Harris, car la nouvelle génération se passionne pour les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, les activités virtuelles et l’innovation et elle croit que c’est par la croissance que l’on règle les problèmes et non en freinant ou administrant l’imagination créatrice.
Il n’est pas anodin non plus que Kamala Harris ait déclaré qu’elle n’était finalement plus vraiment wokiste et qu’il fallait être fier de l’histoire américaine. Cela tout en donnant néanmoins des gages à cette pensée jusqu’à vouloir célébrer ce qu’elle pensait être sa victoire dans l’université Howard qui n’admet parmi ses étudiants que 1% de blancs. Un symbole disait-elle. Certes… Mais, il est clair que la destruction des valeurs qui sont au fondement de la puissance américaine, les discriminations au nom d’une culpabilité venue des ancêtres, et la police de la pensée qui découlent de ce wokisme, trouvent l’opposition grandissante de la population, des partisans de la liberté de l’innovation aux milieux les plus religieux, monde catholique et musulman compris. Et, pour faire court, les manifestations de ce que certains appellent improprement la « gauche » du parti démocrate contre Israël, qui sont, pour une bonne part, antisémites, ont définitivement sonné l’heure du reflux de cette idéologie jusque dans les grandes universités américaines où elle était diffusée sans grande opposition naguère. À nouveau d’ailleurs, on voit que la campagne d’Harris qui accusait Donald Trump de raciste, fasciste, antimusulman ou anti latinos est passée à côté. Elle voulait voir la paille dans l’œil du voisin, pour ignorer la poutre dans le sien.
Et c’est ainsi avec qu’on a pu écouter, amusé, certains militants-journalistes proclamer que « les » femmes, « les » noirs, « les » latinos, « les » habitants des villes étaient naturellement contre Donald Trump… alors que les sondages démontraient que cette généralisation était pour le moins aussi abusive que celle de leurs devanciers qui proclamaient que « les » ouvriers, « les » travailleurs, « le » peuple était du côté communiste… Le résultat fut sans appel : entre 2016 et 2024, d’après les données de la BBC, Donald Trump a gagné 2 points chez les femmes, 4 chez les blacks, 16 chez les hispaniques … La vraie position politique de Trump qui a déclaré sur l’avortement qu’il laisserait toujours les États décider et qu’il ne prendrait, en tant que Président, aucune décision, car l’État fédéral n’a pas à s’immiscer dans la vie privée n’a pas eu l’air de déplaire tant que cela dans un pays fondé sur la méfiance envers l’État central et les détenteurs du pouvoir d’État… Dans quelques États même, comme l’Arizona, lui aussi État en balance, ou, plus encore au Texas, État de plus de 30 millions d’habitants, excusez du peu, le vote des femmes est majoritairement républicain. Et que son épouse puisse défendre le droit à l’avortement sans qu’il n’ait jamais eu un mot contre sa position montre que les accusations de Kamala Harris sont passées à nouveau grandement à côté de leur cible.
Deux choses sont certaines, le reflux de l’idéologie a commencé et Règlements de comptes à OK Corral aussi…
Vous évoquiez une crise en Europe aussi…
Oui, nous allons nous même nécessairement vers une crise idéologique. En effet, nous pouvons constater que nous avons en France, et dans certains autres pays comme l’Espagne ou l’Allemagne, parmi les élites une prégnance de l’idéologie verte-wokiste battue aux États-Unis, avec cette curieuse propension, hélas ! pas nouvelle, à être en retard d’une guerre. Alors qu’elle est battue en brèche aux États-Unis, elle n’a jamais été aussi forte parmi les élites politiques et médiatiques européennes ainsi que dans les universités de lettres et de sciences humaines.
Cette domination explique d’ailleurs ces plateaux d’ « experts » qui reprenaient les arguments des plus contestables de Kamala Harris, jetant par-dessus bord le rôle indispensable des journalistes, celui d’être des enquêteurs ou des intercesseurs entre citoyens pour les éclairer, ce dont toute démocratie libérale a vitalement besoin.
Il fut donc drôle de voir des commentateurs ignorant tout de l’histoire américaine et de ses problèmes actuels, enfourcher le canasson démocrate. On les a vu s’escrimer à accuser les excès, certes réels, de Donald Trump, opposés à la douce Kamala Harris, considérant qu’il n’y aurait aucune haine ni aucune violence en traitant Trump de « fasciste », de « comploteur », de « misogyne », de « raciste », d’ « harceleur sexuel », d’ « ordure » même et j’en passe de ces doux mots.
Or, puisque l’idéologie des années 90, alimentée depuis les universités par cette french philosophy, est en pleine débandade aux États-Unis, je gage qu’elle le sera bientôt aussi ici, ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes intéressants à étudier, dont celui de la coupure entre les élites et la population qui semble, comme la population américaine, et pour des raisons qui ne sont pas si éloignées, comme le pouvoir d’achat, l’immigration ou l’insécurité, ne plus accepter les discours punitifs de culpabilisation au nom de la planète ou du passé…
Mais pour l’Europe et la France, cette victoire de Trump ne pourrait -elle pas être un électrochoc ?
Elle le sera, mais à retardement. Va-t-on comprendre ce qui se joue en France et en Europe ? Il y a en effet une possibilité de jouer grand et fort, mais je crains que nos élites ignorantes ne trouvent pas la voie demain matin…
Quelle serait cette voie ?
Elle serait de rompre avec ces idéologies des années 90, ces obscurantismes verts-rouges, et la bureaucratie qui s’en nourrit, comme viennent de le faire les États-Unis mais d’une autre manière qu’eux, en restant fidèle à nous-mêmes, fiers de notre histoire, forts de nos valeurs. Cela en attaquant résolument l’idéologie dominante qui enferme les énergies individuelles françaises et ouest-européennes dans une vision étatiste de la politique, en affaiblissant nos Washington qui, à coups de réglementations, de taxations, de contrôles interdisent que nous partions à l’offensive et freinent l’imagination créatrice.
Regardez la France. Elle perd peu à peu sa place dans le monde. Incapable de soutenir son agriculture et ses industries, elle rétrograde dans le domaine des nouvelles technologies, à la 12ème place seulement en matière de biotechnologies, engoncée dans une Europe de plus en plus administrative. Songez qu’au nom de la planète, malgré les mises en garde de centaines de physiciens contre les illusions développée par l’idéologie de l’écologie punitive, sont multipliés les contrôles, les obligations, les taxes, les interdictions, jusqu’à fragiliser nos industries automobiles et aéronautiques. On évoque l’intelligence artificielle qui est en train de bouleverser le monde, mais une bureaucratie obtue, appuyée sur une élite politique ignorante, a décidé, depuis le 1 août 2024, de limiter la recherche et de contrôler les fournisseurs, déployeurs, importateurs et distributeurs de système d’intelligence artificielle. Ce qui permet, il est vrai de multiplier les emplois de bureaucrates et d’assurer de belles carrières aux Bouvard et Pécuchet pour surveiller, interdire et sanctionner les récalcitrants tout en augmentant les impôts. La liste serait longue de ces carcans qui transforment la France de grande nation prônant la liberté en naine du jardin américain
Face à la formidable offensive américaine qui se profile, la seule solution pour éviter la dépendance, et sa compagne, la décadence, serait de se débarrasser de tout ce qui freine la liberté créatrice. Une offensive européenne, menée par la France de Marianne qui pourrait répondre à l’offensive de nos alliés américains, amis mais néanmoins concurrents. Mais qui osera s’opposer aux idéologues de Paris, Bruxelles et Berlin, pour défendre nos industries d’extraction et de transformation, protéger nos agricultures intensives, favoriser les relocalisations par des politiques fiscales, développer sans frein les nouvelles technologies, orienter les flux privés vers la recherche, rogner les ailes bureaucratiques pour limiter l’État à ses fonctions régaliennes, d’incitation aux entreprises et de soutien au plus malheureux, et pour donner de l’oxygène à la jeunesse créatrice…
Je ne suis qu’un philosophe mais la réponse est simple : elle est celle de la liberté, qui est aussi celle de la puissance. Elle seule permettrait de faire de la France quelque chose « de grand à nouveau » et de l’Europe des nations libres, enfin ! une vraie puissance avec une défense digne de ce nom et une libération de la créativité qui permettrait l’explosion des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle et qui pourrait asseoir une offensive internationale pour concurrencer États-Unis, Chine et Inde.
Mais à regarder ces tristes plateaux où l’on discute surtout à perte de vue sur le sexe des anges du parti démocrate américain et celui des diablotins du parti républicain, au lieu de parler des conditions urgentes pour se libérer des carcans actuels et se confronter avec le « America first », je crains que ce changement fondamental ne vienne pas de sitôt, faute de conscience de ce qui se joue, faute d’élites pour le bien jouer. On me dit, pour me rassurer, qu’ainsi va la France, toujours d’une idéologie en retard sur celle des États-Unis, avant de toucher le fond, pour rebondir plus haut un jour en balayant l’idéologie. Peut-être. « France, great again, and Free Europe First”?Il le faudrait. Mais je crains que ce rêve ne soit que le mien….
Voici quelques réflexions (trop rapides) sur les élections présidentielles américaines…
Je commencerai en avouant que l’étrange cécité de plusieurs médias français ne cesse de m’amuser. Puisque les journalistes français ne votent pas aux Etats-Unis et puisqu’à ma connaissance ils n’y ont aucune influence, on aurait pu imaginer les voir tous chercher une analyse lucide de la situation américaine qui aurait permis d’informer notre pays sur les enjeux de la campagne US, y compris pour la France. Dans ce meilleur des mondes possibles le citoyen français aurait ainsi découvert les principales préoccupations rencontrées par le citoyen US auxquelles les 2 candidats apportent des réponses différentes et deux stratégie opposées : le pouvoir d’achat, l’inflation, l’emploi, souvent fondues dans la catégorie « économie » par les instituts de sondage, suivies par la sécurité et l’immigration, puis le wokisme, puis, inégalement selon les États, par l’avortement et, à présent, Israël. Tandis que les autres éléments n’ont qu’une importance secondaire comme la question de l’Ukraine par exemple, si importante à nos yeux d’Européens, ou celle du climat qui a perdu aux États-Unis de son importance, et nous verrons pourquoi.
Hélas ! sur certains plateaux, la paresse veille, c’est-à-dire l’« expertise psychologique » et la reprise du canevas de campagne de Kamela Harris qui a l’avantage de ne demander aucune étude concrète… sinon celle de l’éditorial psychologisant du New York Times. Et ainsi fut consacrée l’incapacité d’expliquer pourquoi Kamela Harris est en difficulté, dépassée à présent nationalement et distancée dans la plupart des États-clefs, d’après l’ensemble des sondages, bien que rien ne soit définitivement joué depuis le retour de Barack Obama au premier plan de la scène politique. Et nul citoyen français ne peut donc saisir pourquoi cette baisse survient dans tel État plutôt que dans tel autre, par exemple plus dans l’Arizona ou la Géorgie que dans l’État de New York ou la Californie ou pourquoi l’intervention de Barack Obama pourrait être décisive dans le Michigan qui est sans doute, avec la Pennsylvanie, l’État où se jouera l’élection, et dans la mobilisation de l’électorat « black » dans une élection qui est plus encore « racée » que « genrée ».
Voilà donc une tentative d’analyse, sans parti pris, glacée, car je tiens pour assurer que la recherche de la vérité exige d’écarter toute prise de parti, par ailleurs ridicule quand on n’est pas citoyen américain.
D’abord, un constat, celui de la double erreur stratégique de Kamela Harris que Barack Obama tente de corriger depuis une semaine.
Face à Trump, elle a fait du “tout sauf Trump” son viatique ce qui avait l’avantage d’éviter de faire exploser les tensions entre les deux grands courants du parti démocrate. Et, quand elle a finalement dû répondre aux préoccupations des Américains sur le fond, elle a été contrainte de faire du “en même temps”, afin de maintenir la cohésion de son parti et de son électorat. Deux stratégies d’évitement dangereuses pour ce parti.
Ainsi, au lieu de s’attaquer au programme de Trump et de profiter des divisions réelles au sein du parti Républicain pris entre deux grands courants, l’essentiel de la campagne de Kamela Harris a consisté, depuis sa nomination jusqu’au retour de Barack Obama sur scène, à éviter les sujets qui fâchent dans l’électorat démocrate et à diaboliser son adversaire pour rassembler derrière elle ceux qui s’opposeraient à lui.
Pour cette stratégie d’évitement, à l’inverse de Joe Biden qui avait tenté de défendre son bilan gouvernemental avant son désistement, Kamela Harris a dû prendre ses distances avec la présidence Biden. Et pour légitimer son « tout sauf Trump », elle a attaqué la personnalité du candidat républicain : ce serait un “fasciste”, un homme violent, vulgaire et misogyne, aux tendances racistes qui voudrait violer la constitution, qui aurait tenté un coup d’État, qui préparerait l’interdiction des médias et le contrôle des élections, j’en passe de ses accusations, jusqu’à justifier de le mettre en … prison.
Notons, au passage, que nos experts français en psychologie américaine ont emboite ce pas sur les plateaux avec une naïveté confondante, jusqu’à vendre que Kamala Harris serait une douce agnelle et Donald Trump, un personnage odieux et crétin qui menace la démocratie.
À vrai dire, l’erreur de Kamela Harris ne fut pas ses violentes attaques ad hominem, car c’est là une constante de toute campagne américaine depuis qu’il y en a, et, à ce jeu, n’en déplaise à certains “experts » des plateaux médiatiques, force est de constater que démocrates et républicains sont égaux. Et on est d’ailleurs loin de la violence des campagnes lors de la première élection de Ronald Reagan ou de celles de George W. Bush… J’ajoute que dans un pays où la publicité comparative est permise et peut-être très agressive, attaquer personnellement ne choque que les Tartuffe qui sont légion dans chaque camp et qui prétendent toujours, autre grand classique, qu’eux veulent l’unité du pays en insultant l’autre camp…
L’erreur d Harris fut ailleurs : de privilégier cet angle au lieu d’en faire un accessoire de campagne. Car où sont ses réponses aux problèmes du pays et aux propositions de Donald Trump ? Quasi inexistantes et, lorsqu’elles existent elles sont confuses, car contraintes au “en même temps” en raison de la crainte de voir éclater son parti et de perdre son électorat. Une confusion qui ne pouvait durer dans le temps car sur une scène politique nul ne joue jamais seul, et Donald Trump s’est empressé de rentrer dans les failles de cette stratégie d’évitement.
Avant d’en venir à ces confusions, on s’étonnera peut-être que je dise qu’elle aurait dû « répondre » à Donald Trump. Cela est dû à une règle sociologique que voulut ignorer Kamela Harris (et les Gabriel Attal, Michel Barnier, Édouard Philippe… comme tous les prétendants à la présidence française devraient y réfléchir…) : le sortant est toujours comptable de ce qu’il a fait tandis que l’opposant peut attaquer son bilan et vendre du “y’a qu’à” plus aisément. En quelque sorte, sur un échiquier, le postulant a les blancs et le sortant les noirs. Le premier tente d’enclencher un mouvement de soutien à ses propositions en rassemblant les mécontents à la politique gouvernementale, ce qui, si la stratégie est bien menée, le fait souvent passer en tête par un effet dit « bandwagon »: une façon d’accrocher derrière lui des wagons électoraux réunis par leur opposition à ce qui est… L’autre essaye de l’enrayer.
L’erreur magistrale de Kamela Harris fut de jouer l’esquive, ce fameux « en même temps » sur toutes les questions en commençant par celle du bilan. Elle tenta le coup de dire qu’elle était « en même temps » l’héritière de Joe Biden, ce qu’elle privilégia lors de sa nomination pour obtenir le soutien de l’administration du parti, mais, dès qu’elle fut désignée, elle changea de train pour dire qu’elle n’était pas vraiment comptable de son bilan, que l’important était de battre Donald Trump et qu’elle pourrait mener une autre politique…sans toutefois dire précisément laquelle. Bref, elle était en même temps dans le train de Joe Biden et du courant qui le soutient dans le parti, mais elle était aussi dans un autre train.
Ce premier « en même temps » est une grave erreur. Certes, cet héritage lui paraissait lourd en termes électoraux. Car tous les instituts de sondage indiquent que le bilan social, économique, migratoire, sécuritaire et international de Biden est jugé très sévèrement dans le pays. Si l’on en croit la moyenne des 20 plus importants instituts de sondages : 65% des Américains désapprouvent sa conduite du pays, 60% sa politique économique, 60% sa politique envers les emplois, 62,5% sa politique face à l’inflation, 62,6% face à l’immigration, 57% face à la criminalité, 65% face au conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah… Il paraissait plus simple de jouer du « en même temps » pour rassurer cette partie de sa base électorale qui restait favorable à l’action de la présidence Biden tout en essayant d’aller ramasser les wagons d’électeurs mécontents en disant que le changement était aussi à l’horizon, sans dire lequel, et qu’en attendant il faut parer au plus presser : écarter la menace Donald Trump.
Mais éviter ce bilan n’était guère tenable bien longtemps. Cet héritage est aussi le sien proclama Donald Trump qui a évidemment vu la faille. Comment longtemps esquiver le bilan alors qu’elle a été et restait la vice-Présidente de Joe Biden ? Et plus le temps passait, moins elle parvenait à imposer sa stratégie d’évitement (« tout sauf Trump ») face aux problèmes réels du pays et à la violente campagne de Trump qui la mit au pied du mur la sommant de réagir à ses propositions « America first » qui prenaient à contrepied le bilan Biden.
Et c’est alors qu’au début du mois d’octobre, acculée à devoir répondre concrètement, la stratégie d’évitement a produit ses effets négatifs en faisant croître la tension entre les deux grands courant de son parti et la déstabilisation de son électorat.
Peut-être, avant d’aller plus loin pour saisir les effets de déstabilisation, est-il temps ici (sans reprendre en détails mes conférences à ce propos), d’évoquer ces tensions du parti démocrate qu’ignorent les « experts en psychologie trumpiste ».
La vie de ce parti est tendanciellement animée, depuis la guerre de sécession, par deux grands courants. Le premier suit, peu ou prou, une ligne hamiltonienne, du nom d’Alexander Hamilton, secrétaire d’État au Trésor de 1789 à 1795 et dirigeant du parti fédéraliste. C’est, disons pour aller vite, un courant pro-business plutôt ouvert sur le monde et, en politique domestique, très étatiste, notamment favorable aux politiques de redistribution de richesses par les impôts via l’administration de l’État et aux politiques de santé et d’éducation régulées depuis Washington. Il est particulièrement puissant sur la côte Est et incarné dernièrement par Clinton, Barack Obama et….Joe Biden.
Le second s’inspire plutôt d’une ligne wilsonienne, du nom du Président Woodrow Wilson. Disons pour aller vite qu’il est aujourd’hui un courant moralisateur, pacifiste, pro-immigration, wokiste… notamment incarné par Bernie Sanders, sénateur du Vermont, Gavin Newson gouverneur de Californie, le mouvement LGBT… Un courant particulièrement puissant en Californie, dans l’État de Washington, en Oregon et dans les universités américaines.
Or, c’est de ce courant qu’est issue Kamela Harris. Ex-procureure de San Francisco, elle avait été élue sénatrice de Californie en défendant le California Values Act qui transforme cet État en « sanctuaire » pour les migrants clandestins, interdisant leur expulsion, en favorisant les mesures LGBTQ+ jusque dans les écoles, en exigeant le salaire minimal, les taxes et les mesures répressives au nom de la planète… Ce que certains de nos fameux « experts » prompts aux simplifications paresseuses appellent parfois la « gauche » du parti, ignorant le poids religieux majeur dans ce courant « moraliste ».
Ne pas associer ces deux courants dans le parti démocrate, toute l’histoire américaine depuis la guerre de Sécession montre que c’est aller vers une défaite certaine. Ainsi, c’est bien par l’association de ces deux courants, sous l’égide de Joe Biden, élu hamiltonien typique du Delaware, ancien avocat des plus grandes entreprises comme Microsoft, que fut conclu le deal gagnant de 2020.
Mais au lieu de reproduire cette alliance pour aller à l’affrontement avec un parti républicain emporté par le jacksonien Donald Trump et de profiter du fait que ce parti soit lui aussi traversé par d’énormes tensions et deux grands courants antagonistes, Kamela Harris a imposé contre l’administration très hamiltonienne du parti, que Tim Waltz soit son colistier. Cela alors qu’il est tout aussi wilsonien qu’elle et qu’il dirigea, dans le parti, le Parti démocrate-paysan-travailleur du Minnesota (Democratic-Farmer-Labor Party), ouvert à l’immigration, anti-armes, pro-LGBT, écologiste punitif pourfendeur de CO2…
Et, voilà pourquoi en octobre, quand il lui a fallu répondre aux attaques de Donald Trump, pour écarter les risques d’éclatement de son propre camp et arrêter la baisse sensible qui commençait dans l’électorat, elle a poussé au paroxysme sa stratégie d’évitement, ce fameux « en même temps ».
Cela peut-il fonctionner ? Sans doute si l’échiquier n’avait qu’un seul joueur. Mais, loin d’être le crétin que nos « experts en psychologie trumpiste » imaginent », l’équipe du milliardaire Donal Trump a vu les failles du marché électoral démocrate et elle est entrée dedans exigeant des réponses. Et la stratégie d’esquive a montré son insigne faiblesse.
Quelques exemples.
Dans le débat économique, premier souci de la population, sommée de dire ce qu’elle pense des industries, agricoles, extractives et transformatrices, dans ce pays où le chômage a passé la barre des 4%, Kamela Harris a tenté de s’en sortir en usant du « en même temps ». Car, tout comme son courant, elle avait été favorable à une politique de contrôle des entreprises, de taxes et d’interdictions au nom de la planète et du bien social. Dans la course à l’investiture, il y a 4 ans, elle avait encore dénoncé l’extraction de l’huile et du gaz de schiste qui devait être arrêtée pour « sauver la planète » qui n’aurait jamais été aussi chaude à cause de l’humanité et en contrepartie, elle prétendait que les énergies alternatives seraient une solution.
Mais, comment faire pour gagner l’élection quand les sondages montrent qu’au sein même du parti démocrate les résistances à cette écologie punitive sont de plus en plus fortes et que Kamela Harris est donnée perdante dans certains États industriels comme la Pennsylvanie, producteur historique de charbon, revitalisée par l’industrie du schiste et ses 75 000 forages après la crise du début des années 2000 ? Voilà donc Kamela Harris qui se rend en Pennsylvanie pour déclarer son soutien sans failles à l’extraction de l’huile et du gaz de schiste. Et, elle le dit aussi dans le Michigan, le charbon et les véhicules thermiques ne seraient plus un mal pour la planète mais un bien pour les États-Unis… Et finalement vive la croissance !
Néanmoins, pour conserver l’unité du parti et rassurer sa « gauche » wilsonienne déçue par ce retournement, “en même temps”, elle annonce l’augmentation du financement des énergies dites « alternatives » et un plan d’investissements dans la continuité de celui de Joe Biden. Et rappelle qu’elle veut l’intervention de l’État avec le contrôle des productions de gaz à effet de serre, confondus avec le CO2, et celui des prix des grandes entreprises de l’alimentation qui « exploitent » les consommateurs « pour augmenter leurs profits ». Ce qui, tout mis bout à bout, signifie un appel à l’intervention de l’administration de Washington dans la vie quotidienne, ce qui est détesté dans le sud, en particulier en Floride, en Géorgie ou dans les deux Caroline où Trump ne cesse d’augmenter son avance.
Car, elle mécontente ses anciens partisans, sans convaincre les électeurs des États industriels. Ainsi, s’agissant de la dite « transition énergétique », les Américains constatent que ces planifications appellent des impôts. Or, ceux-ci sont de plus en plus décriés aux USA où le pouvoir d’achat est le premier souci. Face à leur coût en milliards, beaucoup d’Américains y voient de l’argent gaspillé, pris, via les impôts, dans leurs poches trop vides, une menace contre leurs emplois dans l’automobile, l’aéronautique, la chimie… et un affaiblissement de la puissance américaine face aux concurrents asiatiques. Ce mécontentement est accentué par le recul idéologique de cette croyance en la culpabilité humaine dans les variations climatiques, au point pour Sunpower et d’autres leaders industriels de la fameuse « transition écologique » d’avoir déposé leur bilan tandis que même le conseiller climat de Barack Obama, le physicien Steven Koonin, a publié un livre où il nie l’influence de l’homme sur le climat et critique les « manipulations » du GIEC et d’autres instituts.
D’ailleurs, comment s’étonner si l’Ohio, naguère donné comme exemple des « swing states » est passé nettement républicain, avec 7% d’avance pour Donald Trump ? Ses principales activités ? L’automobile, les pièces détachées de l’automobile, le plastique, les industries chimiques… Du « en même temps », ils n’en veulent pas. Ils n’en veulent pas non plus dans l’Indiana, où Donald Trump à 16% d’avance, tandis que la Pennsylvanie est à présent données à Trump (selon la moyenne des instituts de sondage) avec + 0,8%.
Et ce ne sont pas les “ploucs” et le monde rural qui votent Trump, comme on le dit dans les dîners en ville new yorkais et sur certains plateaux français, mais aussi les ouvriers et cadres de l’industrie. Ainsi, si la Géorgie, État hier encore en « balance », donne une avance confortable à Donald Trump, de 2,4% et le monde rural, moins de 8% de la population, n’y est pas pour grand-chose, mais les travailleurs des mines (cuivre, manganèse…), de l’acier, des machines-outils, de la chimie et des services, peu rassurés par le « en même temps » de Kamela Harris. Et en Pennsylvanie, où le score paraît désormais si serré, il n’est pas anodin que 53% des votants disent qu’ils préfèrent la politique économique voulue par Trump contre 43% pour Harris.
De même sommée de se déclarer sur l’immigration, Kamela Harris n’est guère plus rassurante. Alors que 2,4 millions d’entrées illégales ont eu lieu à la frontière avec le Mexique, ce qui pèse sur les salaires, les systèmes de soins et l’intégration aux valeurs américaines avec les conséquences sociales, elle est longtemps restée silencieuse évitant d’évoquer son programme et répondant par des pirouettes sur des questions de société, comme l’avortement. Pour répondre à l’inquiétude américaines, son programme annonce une « réforme complète » du système d’immigration, sans dire ce que serait cette réforme, mis, « en même temps », elle continue discrètement à soutenir la politique d’ouverture des frontières et à dire que le problème principal est d’intégrer les clandestins. Ce qui ravit certes ses électeurs du Nouveau Mexique et les démocrates wokistes de Californie mais ce qui ne convainc pas en Arizona, où 57% des électeurs sont très inquiets par l’immigration massive à leurs portes et où Donald Trump, qui était derrière Kamela Harris mi-août, le devance de 2,3% selon la moyenne des instituts de sondage. Il n’est pas anodin qu’en Pennsylvanie, où tout pourrait se jouer, les électeurs, sur cette question préfèrent Donald Trump à 54% contre 42% pour Kamela Harris.
De même, sommée de dire ce que Kamela Harris pense du wokisme, pour rassurer un pays où le rejet de cette idéologie est devenu massif, jusqu’à même perdre son influence en Californie, elle prend officiellement ses distances, annonçant qu’elle ne lui était plus favorable. Mais, « en même temps », elle défend toutes les positions du mouvement LGBT ce qui s’oppose aux démocrates conservateurs.
Car il faut être un « expert en lecture du New York Times » pour ignorer qu’une grande partie de l’électorat démocrate est conservateur, au sens français. Ainsi l’électorat catholique, qui vote majoritairement démocrate, est globalement opposé au wokisme et insatisfait de ce « en même temps ». Quant aux électorats de Virginie, très démocrate, et à celui du Wisconsin, qui avait voté Biden, ils sont même opposés à l’avortement sur lequel on reviendra.
Et quand Kamala Harris est sommée de dire ce qu’elle pense de la guerre d’Israël envers le Hamas, le Hezbollah et l’Iran, pour satisfaire les hamiltoniens, elle dit qu’elle est favorable à la poursuite de l’aide à Israël, mais, pour satisfaire le courant wilsonien pacifiste de son parti, elle dit, « en même temps », à l’université du Wisconsin qu’elle est d’accord avec un étudiant qui dénonce le « génocide » israélien à Gaza et qui veut l’arrêt des fournitures d’armes, ce dont la félicite le sénateur Sanders. Ce qui est applaudi à San Francisco et dans certaines universités mais pas dans le reste du pays.
Et Donald Trump ? De son côté, à l’inverse de ce que disent certains « experts » paresseux, il est parfaitement cohérent, suivant une stratégie jacksonienne classique et visible du « America First », celle qu’ont toujours suivie ses devanciers depuis les Président Washington et Andrew Jackson.
Pour aller vite, aujourd’hui, au nom du patriotisme, cette vision donne le même protectionnisme, une politique de réindustrialisation et de relocalisation des entreprises, le contrôle strict des frontières et de l’immigration, avec expulsions et mur, et une politique d’interdits d’exportations de certaines technologies sensibles, de taxations des importations, jusqu’à 60% envers certains produits chinois, qui seraient, selon lui, l’effet d’une concurrence déloyale. Et un repositionnement global, sur la base de l’America first envers les concurrents-alliés européens, sans états d’âme.
Au niveau domestique, comme ses devanciers, il est favorable au libre marché, avec une diminution des dépenses de l’État, donc des impôts, et des interventions de la bureaucratie détestée par ce courant. Entre l’abandon de la « transition écologique », qu’il voit comme une ineptie et une source d’affaiblissement de la puissance matérielle des USA, et son refus du wokisme, qu’il voit comme un affaiblissement moral des USA, soutenant sans réserves les industries nucléaires et extractives, les industries de transformation et les nouvelles technologies, moteurs de la croissance donc de la puissance selon lui, il réduit tout à une seule question : quel est l’intérêt des USA ?
Insistons sur le principe qu’il défend et qui rassure (un peu) l’autre puissant courant dans le parti, celui de ses opposants jeffersoniens puissants au Sénat, très soucieux de l’autonomie des États. Lui aussi admet que ce qu’un État peut faire, Washington doit le laisser faire et ce qu’un comté peut faire l’État doit le laisser faire. Principe de subsidiarité qui vaut pour tout, de droit des États de décider de leur aménagement jusqu’à leur politique en matière d’avortement.
Sur cette dernière question, les plateaux français semblent en ignorer la teneur américaine en reprenant l’argumentation de Kamela Harris sans même aller y voir de plus près. Celle-ci l’a en effet mise au centre, et c’est une des seules préoccupations sur laquelle depuis le début de sa campagne elle a formulé une position claire, et c’est même pour cela qu’elle l’a mise au centre pensant ainsi marquer des points. Mais si cette préoccupation est réelle, elle n’est pas la première des Américains, entre 13 et 16%, loin derrière l’économie, la sécurité et l’immigration. Et il est vrai qu’en prétendant que si Donald Trump était élu il ferait interdire l’avortement, elle a obtenu le soutien de nombreuses femmes.
Mais le vote est beaucoup moins « genré » que racial, la population noire vote entre 75% à 90% pour Kamela Harris. Sans ce vote noir, l’élection de Trump ne ferait aucun doute comme l’a parfaitement vu Barack Obama qui tente de mobiliser cet électorat pour inverser la tendance. D’autre part, si ce calcul de Kamela Harris est efficace car dans la plupart des États majoritairement les femmes votent majoritairement pour elle, ce n’est pas partout le cas. Par exemple, au Texas, en Floride ou, dans une moindre mesure, en Arizona, les femmes votent majoritairement Trump.
On peut aussi constater que dans les faits, la position de Donald Trump n’est pas celle que Kamela Harri lui attribue et qui a été doctement propagée par les médias proches des démocrates, c’est-à-dire dire la grande majorité et souvent reprise en France. La position répétée de Donald Trump est de dire qu’un Président n’a pas à intervenir sur ce sujet car c’est là le droit des États. Et il laisse son épouse mener une campagne pour le droit à l’avortement dans tout le pays. Joue-t-il en son for intérieur double ou triple jeu ? Je n’en sais rien. N’étant pas un expert en boule de cristal psychologique trumpienne, je m’en tiens aux faits…
Clairement, cette vision d’America First de donald Trump ne fait pas les affaires des pays européens qui sont jugés à l’aune du seul intérêt US sans autre considération politique ou morale. Mais les louvoiements de Kamela Harris ne sont guère plus rassurants. Ils présentent le danger notable de nourrir en Europe, et en France plus particulièrement, le doute sur la politique étrangère américaine et l’idéologie wokiste qui sape le socle des valeurs sur lequel la république française s’est construite.
Comme spectateur, je trouve le spectacle américain passionnant. En tant que citoyen français, vivant dans un pays en décadence, et dans une Europe sans boussole, voilà des faits guère réjouissants dont chacun devrait prendre la mesure, sous peine d’en payer les frais…
Fascisme et nazisme, ces idéologies dites d’extrême-droite alors qu’elles sont nées de l’extrême-gauche révolutionnaire
Depuis 1945, le fascisme serait d’extrême droite et très éloigné de la gauche et de l’extrême gauche.
Curieusement, depuis 1945, il paraît que le fascisme serait d’extrême-droite. Autant dire, à des lieues de la gauche, à l’opposé de l’extrême-gauche et, finalement, pas loin de la droite. Certes, le lapin « fasciste » sorti du chapeau de la gauche n’est pas toujours le même, du « fasciste » Charles de Gaulle au « fasciste » Ronald Reagan, mais la gauche, c’est certain, trône sur le mont Vertu quand il s’agit de faire obstacle au « fascisme ». Oui, avec elle, « le fascisme ne passera pas ! », et elle le prouve ! Elle est enfin unie avec l’extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon qui légitime avec tant d’ardeur antifasciste le viol du droit et les violences physiques contre les agriculteurs, les industriels, les gendarmes…qui insulte et diffame ses adversaires… qui menace le pays de désobéissance civique si le résultat des élections ne lui convient pas… qui célèbre la haine sociale, antilibérale, anticapitaliste, antidémocratique et antisémite. Formidable spectacle où les socialistes qui ont « effacé » les Léon Blum et Michel Rocard, sont rejoints dans la lutte « antifasciste » par les Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui ont, par un savant calcul technocratique astral, découvert la vertu de soutenir des « antifascistes » qui jugent que violer, éventrer des femmes enceintes, découper des bébés étaient des « détails », puisqu’ils ne sont que juifs. Ah ! la vertu…
Mais, au fait, le fascisme, c’est quoi exactement ? Et, pendant que j’y suis, qu’est donc cette extrême-gauche de l’ex-trotskiste Jean-Luc Mélenchon ?
.Fascisme ? Une idéologie de l’extrême-gauche socialiste
Hélas ! pour le mythe, avant la seconde guerre mondiale, nul n’ignorait que ni le mot « fascisme », ni l’idéologie, ni le mouvement ne sont d’extrême-droite mais bel et bien des produits de l’extrême-gauche socialiste. Oui, une invention du leader de l’extrême-gauche du Parti Socialiste Italien, Benito Mussolini qui fit rapidement des émules.
Ainsi, prenez la France. Le parti hitlérien, Parti Populaire Français, est créé le 28 juin 1936 par un… communiste. Pas n’importe lequel : le N°2 du Parti communiste, le plus populaire de tous : Jacques Doriot, député-maire de saint Denis. 400 000 membres. Il est d’ailleurs concurrencé par le Rassemblement National Populaire, créé par Marcel Déat, député… socialiste « S.F.I.O. », puis du « Parti socialiste de France-union Jean Jaurès » puis dirigeant de l’ « Union Socialiste républicaine », jusqu’en 1940, qui est aussi ministre de l’air du gouvernement radical socialiste Sarrault, et, après avoir été battu aux législatives, il soutient la chambre du Front Populaire qui votera les pleins pouvoirs au maréchal Pétain… tandis qu’un homme de droite, proche de la droite monarchiste, un certain Charles de Gaulle, leader des antifascistes, appelle à la résistance.
Partout, la même origine : des groupuscules fascistes aux États-Unis, au Parti des Croix fléchées hongrois qui prit le virage fasciste, en 1937, pour « libérer les travailleurs hongrois des griffes du capitalisme féodal et de la juiverie », jusqu’en Angleterre où le parti fasciste, l’Independent Labour Party, est construit par sir Oswald Mosley, leader de l’extrême-gauche du parti travailliste.
Je sais qu’il est de bon ton d’« oublier » qu’Adolf Hitler est le coleader du Parti ouvrier allemand d’extrême-gauche avec Anton Drexler, parti qui se réclame ouvertement du « bolchévisme », le courant du communiste russe Lénine. Et, attention au mécréant qui se souviendrait qu’il a fondé ensuite le Parti allemand des travailleurs nationaux et socialistes » dont la philosophie est résumée par Goebbels, dans Revolution der Deutschen : « Quel est le but du socialisme allemand ? Il veut que dans l’avenir de l’Allemagne il n’y ait plus un seul prolétaire. Quel est le but du nationalisme allemand ? Il vaut que dans l’avenir, l’Allemagne ne soit plus le prolétaire de l’univers. Le national-socialisme n’est pas autre chose que la synthèse des deux ».Un parti dont le drapeau est rouge avec le svastika, pour dire la radicalité d’une révolution qui veut construire l’homme nouveau de l’Ordre socialiste nouveau… D’ailleurs, il faut dire « nazi » pas « national-socialiste » quand on a bien appris sa leçon.
Ainsi, pas un n’est né à l’extrême-droite, qui existe aussi pourtant dans tous ces pays. Puissante d’ailleurs, comme en France, depuis la révolution française. Mais, après-guerre, elle est « effacée » de la mémoire politiquement correcte cette extrême-droite monarchiste, conservatrice, partisane du retour à l’ancien régime, contre-révolutionnaire. Adieu l’extrême-droite réelle, bonjour l’extrême-droite fasciste fantasmée.
Ce qui permet l’autre déni du réel : né à l’extrême-gauche, le fascisme y est resté. Un cousinage dont, après-guerre, incapable de nettoyer devant sa porte, la gauche socialiste française a cru pouvoir se débarrasser en trafiquant l’histoire… non sans retour du refoulé comme on le voit de nos jours…
2. Benito Mussolini : l’origine des tensions socialistes entre fascistes, sociaux-démocrates et communistes…
Au commencement donc… est l’inventeur du fascisme, Benito Mussolini. Qu’il soit d’extrême-droite aurait d’ailleurs fait rire aux larmes l’agent Emery, qui l’arrête, en août 1902, à Lausanne, et qui, en le fouillant, trouve sur lui une médaille à l’effigie de… Karl Marx. Jeune, après ses premières violences révolutionnaires, il avait dû fuir l’Italie pour la Suisse où il découvre celle qui sera sa conseillère, Angelica Balabanova, amie de Lénine ; Lénine la cite d’ailleurs le 15 juillet 1912 comme celle qui conduit la révolution en Italie.Son accord avec les léninistes est alors complet.
Dans la grande tradition des révolutionnaires, il écrit un pamphlet athée, Christ et Citoyen, et il collabore aux journaux révolutionnaires Il Proletario et Il Lavoratoro. Amnistié en 1904, il revient en Italie, fait son service militaire et devient enseignant. Mais, il est licencié pour ses appels à la violence révolutionnaire contre les « exploiteurs » et lui-même est emprisonné à deux reprises pour avoir frappé à coups de gourdin, son arme favorite, des « bourgeois ». Devenu populaire par la véhémence de ses discours et sa justification de la violence révolutionnaire, il est nommé rédacteur en chef du journal socialiste, l’Avvenire dei Lavoratori où il théorise l’idée que l’Italie est une « nation prolétaire » opposée aux nations « ploutocratiques ». Toujours conseillé par Angelica Balabanova, il obtient un immense succès au congrès de 1912 du Parti socialiste où il parvient à faire exclure le chef des réformistes, Leonida Bissolati. Devenu directeur du journal officiel du parti socialiste, L’Avanti, devant un congrès socialiste enthousiaste, en 1914, Gaetano Salvemini l’appelle « notre guide », notre « Duce ».
La grande famille des socialistes est encore réunie, à l’exception des réformistes, disciples d’Eduart Bernstein, qui ont rejeté l’idée de révolution et qui aiment la démocratie libérale et l’humanisme. Oui, ils sont là, tous les autres, tous révolutionnaires, tous marxistes : les sociaux-démocrates, disciples de Karl Kautsky, les futurs communistes, disciples de Lénine et Trotski, les futurs fascistes qui ont mis la question nationale au cœur de la révolution.
Mais, avec la guerre de 14-18, patatras ! la gauche révolutionnaire explose. Les socialistes qui étaient pacifistes tournent majoritairement casaque. Seule une minorité refuse, les « communistes », avec Lénine, Trotski et Staline. Tout va alors très vite. Après avoir dénoncé la guerre, Mussolini suit finalement le mouvement général en octobre 1914. Le parti socialiste italien, resté pacifiste, le licencie. En réaction, il fonde Populo d’Italia, qui, vu sa popularité, a immédiatement trois fois plus de lecteurs. Il est exclu. Il répond : « En m’excluant, vous ne m’interdirez pas la foi socialiste, ni le combat pour la révolution. Je suis et resterai socialiste ».
Le déchirement de la famille va s’accentuer après la victoire des bolchéviks en Russie, lors de révolution d’octobre 1917. Ils signent, en effet, une paix unilatérale avec l’Allemagne en pleine guerre mondiale et ils exigent que tous les révolutionnaires rompent avec les partis réformistes et sociaux-démocrates, jugés traîtres à la révolution puisqu’ils participent aux gouvernements d’« union sacrée » avec la droite, et qu’ils créent des partis inféodés à l’Internationale communiste, donc à Moscou.
Benito Mussolini prend alors son indépendance. Contre les socialistes, il maintient l’idée de révolution violente, contre les communistes, il refuse l’inféodation à Moscou. Et il crée, le 23 mars 1919, les Faisceaux italiens de combat, ce qui va donner le nom « fascisme ». Son programme ? La révolution socialiste, avec la lutte de libération nationale contre le capitalisme international, la terre aux paysans, la dissolution des sociétés anonymes, l’impôt sur le capital, le contrôle du monde de la finance, la nationalisation des industries de guerre, la journée de 8 heures… en attendant la révolution totale par l’État fasciste. Et il lance de grands mouvements sociaux insurrectionnels contre les grands propriétaires agricoles, liés à l’extrême-droite, et dans les usines de Turin. Résultat : le parti fasciste a bientôt 310 000 adhérents. Il a agrégé la majorité des cadres socialistes et syndicalistes ouvriers et agricoles.
3.Le fascisme face aux cousins staliniens et à la stratégie trotskiste dont a hérité Jean-Luc Mélenchon…
Sous l’influence de Lénine et de Trotski, l’ancêtre et le maître en stratégie de Jean-Luc Mélenchon, les communistes, à la sortie de la guerre, lancent l’offensive insurrectionnelle dans toute l’Europe. Car, partisan de la révolution mondiale et permanente, la stratégie de Trotski est simple : entrer dans les partis socialistes, puis, en prendre le contrôle, puis, lancer une campagne idéologique de déstabilisation et des mouvements violents qui contraignent l’État « bourgeois » à réprimer. Ce qui ruine les fondements idéologiques des démocraties bourgeoises et permet d’engager une « dialectique » action-répression qui nourrit le chaos social et politique dont il est persuadé, comme L.F.I. aujourd’hui qu’elle va permettre la prise de pouvoir.
Ensuite, par cette violence, le parti pourrait alors organiser sa dictature au nom du prolétariat pour détruire l’État bourgeois, éliminer physiquement la droite conservatrice, les libéraux et les cousins niais sociaux-démocrates et « nettoyer » les cerveaux des valeurs bourgeoises et chrétiennes. Il est, en effet, le véritable inventeur de la terrible armée rouge qui ratissait dans les villes et son train était appelé, non sans raisons, le « train de la mort » dans les villages. D’où, cette propagande haineuse suivie des mouvements insurrectionnels sanglants pour prendre le pouvoir à Berlin, Vienne, Budapest… Jean-Luc Mélenchon connaît ses classiques…
L’opposition du fascisme est immédiate : Benito Mussolini a interprété ces insurrections comme les actes d’une minorité d’intellectuels de gauche inféodée à Moscou et coupée des classes populaires. Comme les sociaux-démocrates, il se range alors du côté de la répression anti-communiste.
Et le changement de cap dans le monde communiste va lui permettre, paradoxalement, de réussir, lui, la révolution. En effet, après la mort de Lénine, vu l’échec des insurrections européennes, Staline abandonne l’idée de révolution mondiale et il chasse Léon Trotski du gouvernement communiste, avant de le faire assassiner. Il proclame que le premier souci des « vrais » révolutionnaires est de défendre la Russie, patrie de la révolution socialiste. Les sociaux-démocrates seraient des traîtres, les fascistes des agents de la bourgeoisie, des contre-révolutionnaires d’« extrême-droite » qui voudraient le retour de l’ancien régime.
Oui, une aubaine pour Mussolini. Il renvoie l’accusation de trahison avec bien plus de succès : les communistes seraient prêts à sacrifier la révolution et la classe ouvrière italienne à l’intérêt de Moscou.La révolution communiste cacherait le nationalisme-socialiste grand-russe auquel les Italiens n’ont aucune raison de se plier.
Ainsi, ce qui sépare les fascistes des communistes n’est pas l’objectif révolutionnaire, ni les moyens violents utilisés, mais l’inféodation à Moscou.
À cet égard, l’« oubli » par nos « intellectuels de gauche » de ce qui s’est passé le 16 mai 1925, à Rome, est assez amusant. Voilà pourtant une rencontre historique dans ce Parlement où cohabitent les seuls députés communistes et fascistes. Car les communistes, qui avaient d’abord quitté le Parlement avec le groupe des députés réunis sur l’Aventin pour protester contre l’assassinat du socialiste réformiste Giacomo Matteotti, décident finalement, à la demande de Staline, de revenir siéger avec les cousins fascistes ; assassiné un socialiste n’est pas si grave pour un communiste comme le montre l’histoire des pays communistes… D’où ce débat ravissant entre le leader communiste Antonio Gramsci et le leader fasciste Benito Mussolini.
Gramsci commence par reprocher aux fascistes de n’être plus de vrais révolutionnaires. Mussolini lui répond : nous faisons la « substitution d’une classe à une autre, comme cela s’est produit en Russie, comme cela se produit normalement dans toutes les révolutions, et c’est ce que nous ferons encore méthodiquement… » Le leader communiste réplique « n’est une révolution que celle qui s’appuie sur une classe nouvelle. Le fascisme ne s’appuie sur aucune classe qui n’ait déjà été au pouvoir... » Une allusion à la bourgeoisie qui soutiendrait le fascisme tandis que les communistes seraient le parti de la classe ouvrière, ce qui fait rire Mussolini : « la plus grande partie des capitalistes sont contre nous, si je vous cite des grands capitalistes qui sont contre nous, qui sont dans l’opposition, les Motta, les Conti…(…) La grande banque n’est pas fasciste, vous le savez ! ». Gramsci demande pourquoi alors « depuis plusieurs mois les carabiniers arrêtent nos camarades… ». Mussolini ironise : « Nous faisons ce que vous faites en Russie… » où les communistes massacrent non seulement la droite et les libéraux mais les sociaux-démocrates comme Giacomo Matteotti.
4. L’extrême-gauche mussolinienne au pouvoir…
Tandis que les communistes attaquent physiquement les militaires et les industriels, s’emparent des bourses du travail, arrachent les crucifix, agressent les curés jusque dans leur domicile… et agressent les sociaux-démocrates et les réformistes, en août 1921, le parti socialiste italien, conduit par Ivanoe Bonomi, signe un « pacte de paix » avec les cousins fascistes, pacte adoubé par le Président du conseil, le socialiste Giovanni Giolitti.
Mais l’union de la gauche socialiste et fasciste ne dure pas. Fort de sa nouvelle respectabilité, Mussolini rompt le pacte en décembre 1921. Et, en 1922, après une marche sur Rome, il est nommé Président du Conseil. Les sociaux-démocrates, avec leur leader, Gabriello Carnezzza, entrent dans son gouvernement.
Et les fascistes engagent leurs premières mesures socialistes. Sur le modèle soviétique, l’Union des syndicats fascistes, dont la direction est donnée au syndicaliste révolutionnaire Edmondo Rossoni, devient le syndicat unique, seul habilité à embaucher et à fixer les conditions du travail, tandis que, par la Charte du Travail, le patronat est encadré par le parti. Un ministère des corporations contrôle toute la vie économique et le chef de chaque corporation est désigné par le ministre. La surveillance complète des territoires est organisée par des préfets et des Conseils communaux qui ne sont plus élus mais nommés par le gouvernement. Entre la surtaxe des « riches », les allocations familiales à la charge de l’employeur, la semaine de 40h, l’assurance contre les maladies, les premières colonies de vacances, les autoroutes, l’assèchement des marais… la popularité des fascistes grandit. Et le 6 avril 1924, malgré les mises en garde du Pape, ils ont 4,5 millions de voix, soit 65% des suffrages. Ce qui ne peut s’expliquer par les seules violences comme le note Matteotti avant son assassinat.
« Tout dans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État » : voilà alors la ligne politique de Benito Mussolini. Avec le parti unique, le contrôle de la société civile et de la famille, le culte du chef, l’ouvriérisme, la destruction de l’appareil administratif et policier, et, peu à peu la mise en cause du libre-échange, du protectionnisme, la mainmise sur les trois quarts de l’économie…et, finalement, l’antisémitisme, cerise rouge sur le gâteau révolutionnaire du totalitarisme.
Et où est l’extrême-droite monarchiste italienne ? Liquidée, sommée de se terrer ou entrée en résistance comme les Brigades de la flamme verte et le Fronte militare clandestino. Une résistance où elle retrouve les libéraux, les démocrates-chrétiens, les réformistes et, en 1941, les communistes, après la rupture du Pacte germano-soviétique passé en 1939 entre le fasciste Hitler et le communiste Staline, qui avait pour objectif de permettre l’accroissement de leur influence respective et de leurs territoires contre les démocraties libérales honnies.
5. Adolf Hitler : un révolutionnaire socialiste face aux cousins sociaux-démocrates, communistes et trotskistes
Adolf Hitler ? Il poussa la révolution socialiste au bout. Orphelin à 14 ans, il quitte le lycée sans le baccalauréat et tente, en vain, d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne où, un jour maçon, un autre dessinateur ambulant, il entre en contact avec les révolutionnaires socialistes qui pullulent dans les brasseries. Il y acquiert la détestation du capitalisme et de l’extrême-droite, liée aux Habsbourg. À la déclaration de guerre, en 1914, bien qu’il suive le virage belliciste des sociaux-démocrates allemands, il est réformé pour des problèmes pulmonaires. Parvenu néanmoins à devenir agent de liaison, il défend dans l’armée l’idée qu’il faut « anéantir » les « politiques », les « journalistes », les « bavards », les Habsbourg. Croix de fer, après avoir été blessé puis avoir survécu au gaz moutarde, il apprend à l’hôpital de Pasewalk que l’armistice a été signé : une trahison des politiques de l’extrême-droite qui gouverne autour de Guillaume II, avec le dernier chancelier allemand, Max de Bade.
L’occasion de devenir un leader socialiste lui est donnée par la république de Weimar, née à la chute de Guillaume II et dirigée par le social-démocrate Friedrich Ebert. Car, en janvier 1919, les communistes sont lancés depuis Moscou par Lénine et Trotski pour attaquer cette démocratie libérale « bourgeoise » et y imposer leur ordre. Hitler soutient Ebert et il devient responsable de la propagande du gouvernement bavarois. Comme l’écrira Goebbels dans Die Zweite Revolution : « Nous ne combattons pas le marxisme parce qu’il est un mouvement ouvrier, mais parce qu’il en est la défiguration », ajoutant : « Les seuls vrais socialistes de l’Allemagne, de toute l’Europe même, c’est nous ! ». Après la victoire de la république, en 1920, il devient coleader du Parti Ouvrier Allemand du socialiste Anton Drexler, parti qu’il dote ce parti d’un programme en 25 points, avec un versant nationaliste, dont le refus du Traité de Versailles, et un versant socialiste : un État intégral et égalisateur, par « l’étatisation de toutes les entreprises déjà groupées en trusts », « l’expropriation du sol sans indemnités » des grands propriétaires terriens, « l’expropriation des grands magasins », le refus des intérêts des placements financiers, la confiscation de tous les bénéfices de guerre, le nettoyage de l’armée… Puis, jugeant qu’il faut uen organisation plus centralisée sur le modèle communiste hérité d’Auguste Blanqui, il crée, sous sa seule direction le « Parti Allemand des Travailleurs nationaux et socialistes », le NSDAP. Il décide que le drapeau de ce parti sera rouge et qu’un svastika remplacera la faucille et le marteau, symbole d’une révolution socialiste qui ira jusqu’au bout pour construire l’Ordre Nouveau de l’Homme nouveau.
Admirateur de Mussolini, il soutient les grèves sociales et les émeutes. Il organise la « résistance passive » ouvrière à l’occupation de la Ruhr par les troupes belges et françaises. En 1923, il croit possible de prendre d’assaut la république de Weimar sur le modèle de la révolution bolchévique de 1917. Mais l’extrême-droite qui est derrière le gouverneur de Bavière, Gustav von Kahr, le met en échec, avec l’appui du centre chrétien et des sociaux-démocrates.
Arrêté et emprisonné, sa popularité monte. En mai 1924, son parti obtient près de 2 millions de voix et son livre, Mein Kampf est un succès de librairie. Reprenant les thèses des révolutionnaires français, il y défend l’inégalité des races contre l’égalité des droits, l’antisémitisme révolutionnaire contre les juifs responsables du capitalisme, l’État socialiste protecteur du peuple contre ses ennemis bourgeois.
Le programme du parti ? Nationaliste, évidemment, mais socialiste tout autant : nationalisation des grands domaines, expropriation sans indemnités des anciennes familles nobles, nationalisation des grands moyens de production et d’échange, en particulier de l’industrie lourde, contrôle de la propriété privée par la « synchronisation » des intérêts privés et publics décidée par l’État. Actions ? Il soutient la grève des métallurgistes en 1930, il déclenche la grève dans les transports en 1932… Résultats : son parti s’accroît, avec 400 000 membres et, aux présidentielles de 1932, il obtient 11,3 millions de voix, dépassé par le maréchal von Hindenburg, tandis que l’extrême-droite, avec son candidat, Theodor Duesterberg, qui sera plus tard interné dans le camp d’extermination de Dachau, obtient 6,8% des suffrages. En novembre 1932, il a 33% des voix et, le 28 janvier 1933, il est élu chancelier par la majorité du Parlement. Après l’incendie du Reichstag, le 27 février, et une dissolution, il obtient 43,9% des voix et est réélu chancelier par 441 voix contre 92.
Ferait-il alors une politique d’extrême-droite, néolibérale même ? Quand ça ? Si, à l’image des Thyssen et des Krupp, liés à l’industrie d’armement, certains espèrent des commandes, les entrepreneurs, y compris cela, préfèrent les partis d’extrême-droite et du centre. Ainsi, dès 1934, autour du vice-chancelier von Papen, ces milieux organisent la déstabilisation. En réaction, Hitler tue la plupart des collaborateurs de von Papen et du général von Schleicher, homme des industriels de la chimie, et les généraux liés à l’extrême-droite. Et, en septembre 1935, au congrès de Nuremberg, il dénonce « les éléments d’une stupide bourgeoisie réactionnaire qui n’apprendra jamais rien ».
Pour mâter l’ennemi bourgeois, les descentes du parti dans les entreprises se multiplient, des mouvements sociaux « spontanés » sont organisés contre les chefs d’entreprise, les « bourgeois » et leurs enfants sont attaqués jusque dans leurs domiciles. Les nationalisations se multiplient et la planification, sur le modèle communiste soviétique est décidée : c’est le « Plan de 4 ans » de Goering. À partir de 1935, toutes les entreprises sont placées sous la surveillance d’une section locale du Parti national-socialiste. Les livres de compte doivent être ouverts de façon permanente pour permettre le contrôle. Les entrepreneurs doivent fournir les preuves de leur action en faveur du Plan. Les S.S. sont, de droit, membres des conseils d’administration et ils peuvent les contrôler. Ils contraignent les ouvriers et les chefs d’entreprise à s’asseoir à la même table, c’est la « stratégie cantine ». L’héritage lui-même est sous contrôle par le droit de préemption de l’État. Libéral, vraiment ?
En digne héritier des socialistes révolutionnaires français, Adolf Hitler pousse l’antisémitisme révolutionnaire jusqu’au bout. Car la Shoah n’est pas un accident, ni même un acte irrationnel comme le prétendront les « intellectuels de gauche » d’après-guerre, pressés de cacher leur responsabilité dans l’abjection. Elle est la conséquence du socialisme révolutionnaire qui a lié le monde capitaliste au judaïsme, et qui a prétendu qu’il fallait détruire l’un et l’autre pour construire l’Homme Nouveau de l’Ordre Nouveau socialiste. Porteurs d’une culture plusieurs fois millénaire et d’un Livre qui dit de s’aimer les uns les autres, les juifs doivent disparaître. Et l’intellectuel révolutionnaire juif, à l’image de Marx ou de Trotski, qui, en vérité, était d’origine juive et s’appelait Bronstein, doivent vivre dans la haine de soi.
6.Les vrais antifascistes et la falsification d’après-guerre
Camp antifasciste, camp de gauche et d’extrême-gauche ? Diantre, mais quel est le chef incontesté de la lutte antifasciste dans le monde ? Un libéral, un partisan du capitalisme, un chrétien protestant, un opposant résolu aux socialistes : Winston Churchill. Avec lui, Franklin Roosevelt, un libéral social, un démocrate, un protestant, qui détestait les socialistes et défendait le capitalisme. Avec lui encore, un Charles de Gaulle, un conservateur de droite, un partisan du capitalisme, un catholique, un opposant au socialisme. Ce sont eux qui donnent les clefs de la victoire, y compris à Staline en lui offrant des armes quand celui-ci rompit son pacte avec ses cousins révolutionnaires nazis. Oui, même face à Hitler, je vois dans la résistance l’extrême-droite du général Beck et du comte von Stauffenberg, qui ont payé de leur vie leur tentative de liquider Hitler, je vois les catholiques, comme ceux de la « Rose blanche », je vois des protestants, comme ceux qui suivent Dietrich Bonhoeffer, je vois les libéraux et les chrétiens démocrates, des socialistes réformistes fidèles à leur humanisme. Mais, avant 1941, aucun dirigeant d’extrême-gauche, tous collaborateurs ou exterminateurs.
Loin de moi de nier le courage des communistes entrés dans la résistance après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne en 1941, mais le rôle de l’URSS de Staline dans la victoire ne peut conduire à oublier ni son copinage avec le national-socialisme, célébré par le pacte entre Staline et Hitler du 23 août 1939, ni son cousinage avec le fascisme, ni son antisémitisme. Ni à oublier l’envoi d’un message de félicitations du parti communiste, écrit par Maurice Thorez depuis Moscou à Hitler, quand ses troupes défilèrent sur les Champs Élysées, ni cette demande du communiste Jacques Duclos d’autoriser la publication de l’Humanité…Antifascistes, certes, parfois, mais potes à l’occasion.
Et où était cette extrême-gauche trotskiste dont Mélenchon est l’héritier, ? La plupart, comme ceux du Parti communiste internationaliste, appellent alors « terrorisme » les actes de résistance, suivant la dénomination des nazis et, à part une poignée qui s’engagera en décembre 1943, ces donneurs de leçons n’entrent pas dans la résistance. Et, aujourd’hui, pas un mot pour Ilan Halimi, pas un mot sur la jeune juive violée à Courbevoie, pas de mots pour dénoncer le massacre par le Hamas. Et, comme hier les fascistes diffusaient en France les images des bombardements alliés sur Hambourg ou Tokyo pour culpabiliser le camp de la liberté, eux, au nom de la population souffrante de Gaza, indéniablement meurtrie, ils prétendent qu’il faut arrêter la traque des tortionnaires islamistes, pourtant déterminés à continuer à violer, égorger, découper, à détruire les juifs et le monde.
Non au fascisme, disent-ils ? Oui, j’y souscris. Donc, non, à l’extrême-gauche révolutionnaire. Dans ce marécage du « Front populaire », faudrait-il sauver les grenouilles socialistes ? Mais qui peut raisonnablement espérer qu’ils résisteront demain à une violente tempête alors qu’ils ont plié l’échine dans la brise très légère soufflée par un trotskiste qui a pu mesurer leur courage, sinon l’honneur qui les habite ? Curieux calcul.
Oui, pas une voix pour la gauche révolutionnaire, qu’elle s’habille de rouge ou de vert ce qui donne un curieux brun, ni pour ceux qui ne voit dans l’antisémitisme affiché jusqu’à l’abject qu’un « détail » dont il serait possible de s’accommoder. Et que m’importe les cris d’orfraie des « intellectuels de gauche » qui ont toujours préféré les sinistres Trotski, Castro ou Jean-Paul Sartre, aux amis de Winston Churchill, Ronald Reagan ou Raymond Aron, dont je suis. Que m’importe ces pétitions d’artistes qui hier chantaient pour Pétain ou jouaient des pièces antisémites : à Guitry et Arletty, je préfère Gabin et Romain Gary. Que m’importe ces sportifs qui dénoncent le racisme à condition qu’il soit exclusivement celui des blancs et qui prétendent défendre la France en fermant les yeux sur l’antisémitisme et en piétinant les valeurs de cette belle nation civique qui fut le navire amiral de cette Europe chrétienne qui a imposé l’abolition universelle de l’esclavage pratiqué par toutes les civilisations du monde, y compris les empires africains et le monde arabo-musulman où il ne reste aucun descendant des 7 millions d’esclaves.
Oui, Comme hier, alors que s’avance une période de chaos, toutes les composantes du camp de la liberté, des libéraux aux gaullistes en passant par les démocrates-chrétiens, peuvent diverger en leur âme et conscience sur ceux qu’il faut soutenir, mais non sur l’ennemi principal : les gauches révolutionnaires et leurs alliés daltoniens. Résister, il le faut et on le doit. Ce n’est pas seulement une question de bon sens mais de moralité, sinon de survie.
Fascisme et antisémitisme : ces idéologies dont la gauche refuse catégoriquement de voir qu’elles viennent de… l’extrême-gauche
Le temps est venu d’en finir avec la falsification de l’histoire orchestrée après-guerre notamment par la figure de l’« intellectuel de gauche » qui imagine des fascistes partout, faute de voir la poutre dans son œil.
« Non au Fascisme » ? J’acquiesce, mais en souriant un tantinet, car le fascisme n’est, à l’évidence, pas là où on le dit. Face à l’organisation de la violence, à l’antisémitisme, à cette volonté révolutionnaire de détruire l’ordre développée par La France Insoumise et de ses alliés Verts, face à leur silence quand des enfants juifs sont égorgés, des femmes enceintes éventrées, des bébés cuits, des jeunes filles violées par le Hamas…et quand on voit les socialistes en peau de lapin, réformistes et sociaux-démocrates courir le guilledou avec eux, il est difficile, ne pas songer au Tartuffe de Molière : « Couvrez ce fascisme et cet antisémitisme que je ne saurais voir, par un pareil objet, les belles âmes socialistes sont blessées ». Drôle de spectacle au demeurant, car, avant-guerre, aucun démocrate n’ignorait que le fascisme et le national-socialisme sont nés de la gauche révolutionnaire socialiste, et non de l’extrême-droite monarchiste et conservatrice. Et qu’ils sont associés à un antisémitisme de type nouveau, révolutionnaire et destructeur, infiniment plus radical que celui de l’extrême-droite conservatrice. Mais peut-être le spectacle offert signale-t-il que le temps est venu d’en finir avec la falsification de l’histoire orchestrée après-guerre jusqu’à cette duperie de l’ « affaire Dreyfus » par laquelle fut imposée la figure de l’« intellectuel de gauche », donneur de leçons morales, qui imagine des fascistes partout, faute de voir la poutre dans son œil.
Notez, avant d’entrer dans le vif de ce sujet osé, que je ne voudrais pas que les « intellectuels de gauche », si puissants dans les universités et les médias, même s’ils ne représentent plus rien dans le pays, puissent prendre ombrage de ce qui suit. Oui, je les assure que j’ai toujours trouvé admirable le sketch autour du dernier grand modèle d’ « intellectuel de gauche », celui de Jean-Paul Sartre. Résident à Berlin, de l’été 1933 à l’été 1934, à 29 ans, le fameux Jean-Paul buvait sa bière dans les cafés de cette ville sans jamais avoir eu un mot sur les tortures, les assassinats, la suppression des libertés civiles, la création de la gestapo, les autodafés, la traque des opposants, la destitution de centaines d’universitaires, les violences contre les juifs qui se déroulaient sous ses yeux. Cela prouve sa grandeur d’âme de gauche, j’en suis certain. D’ailleurs, à sa décharge, ayant, en 1943, obtenu la possibilité de faire jouer « Les Mouches », par une gestapo qui avait bien compris que les « mouches » à chasser de la ville étaient les juifs, il n’avait pas beaucoup de temps pour s’intéresser à ces « détails ». Et, après la guerre, non plus : avec les « intellectuels de gauche », il devait se consacrer à donner des leçons de morale contre le capitalisme, la bourgeoisie et les démocraties libérales en soutenant hardiment Staline et son goulag, Mao Zedong et de ses gardes rouges, les terroristes palestiniens et le système totalitaire castriste où tant d’autres belles âmes de gauche surent profiter de la samba qui couvrait agréablement les cris des milliers de suppliciés, prêtres et intellectuels, et ceux des dizaines de milliers d’enfants, de femmes, de vieillards « contre-révolutionnaires », noyés dans la mer, les barques soigneusement coulées par les « camarades » qui ne voulaient pas les voir fuir leur paradis socialiste. Bref, je souhaite dire toute l’admiration que j’ai pour les « intellectuels de gauche » qu’il faudrait inventer s’ils n’existaient pas.
Mais, par crainte de déplaire, je m’égare… Commençons par le commencement : l’antisémitisme révolutionnaire.
L’antisémitisme Révolutionnaire
Il est curieux de voir la cécité de tant de commentateurs sur l’antisémitisme de l’extrême-gauche et leur confusion avec l’antisémitisme d’extrême-droite qui attribuait aux juifs le « meurtre » de Jésus Christ. Il faut peut-être leur signaler que de Jésus Christ, dès le XIXème siècle, les révolutionnaires socialistes, pour la plupart athées et violemment antichrétiens, ne veulent pas entendre parler. Leur antisémitisme est d’un type nouveau : il associe le capitalisme, qu’ils veulent détruire, et la culture juive, responsable et coupable du système honni. D’où les conséquences logiques.
1. Détruire le capitalisme et le judaïsme
Toute la gauche révolutionnaire française est effet persuadée par cette idée clairement énoncée par Karl Marxdans la Question juive, qu’« en s’émancipant du trafic et de l’argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l’époque actuelle s’émanciperait d’elle-même ». Qu’il y ait eu une « question juive », jusqu’à Sartre, montre que l’éradication du « judaïsme réel » paraît une nécessité de la révolution. En janvier 1882, le gendre de Karl Marx, Paul Lafargue, dans L’ultimatum de Rothschildpeut écrire : « ce sont les descendants du pouilleux marchand de vieux habits de Francfort qui ont créé le crédit et la prospérité de la France, parce que, eux, si modestes encore en 1816, ont prélevé des centaines de millions sur la fortune sociale de la France (…) ». Tandis que le socialiste Alphonse Toussenel, disciple de Fourier, écrit dans Les Juifs, rois de l’époque : « J’appelle, comme le peuple, de ce nom méprisé de juif, tout trafiquant d’espèces, tout parasite improductif, vivant de la substance et du travail d’autrui. Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonymes. » Ce qui est aussi la position du socialiste Pierre Leroux pour lequel le juif est « odieux par son esprit de lucre et de spoliation ». Tous s’accordent avec le socialiste d’extrême-gauche, le blanquiste Auguste Chirac, qui publie Les rois de la république : histoire des juiveries, pour dire que l’antisémitisme est « un élément clef de la lutte des classes et de celle des Lumières contre l’obscurantisme chrétien. » Ce qui condit logiquement Humbert Alphonse, député socialiste, à défendre les auteurs des pogroms en Algérie : « des Français très modernes, libres penseurs pour la plupart » dit-il car un socialiste athée qui massacre des Juifs ne peut être un méchant homme…
2.L’invention de la race aryenne
Et c’est dans cette extrême-gauche française que le nazisme ira chercher sa nourriture. Car l’idée d’une race aryenne n’est pas d’extrême-droite mais d’extrême-gauche. On la doit au socialiste Auguste Blanqui, inventeur des théories racistes-socialistes, de la révolution violente par un parti militarisé et de la thèse de la dictature du prolétariat. Les juifs sont pour lui une race à détruire. Son disciple, le communard Albert Regnard, ne cesse de rappeler à sa suite l’ « excellence de la race aryenne », « seule capable d’accomplir la révolution sociale ». Proudhon n’est pas loin, voyant ui aussi, dans la population juive une « race », « cette race qui envenime tout en se fourrant partout ». Et c’est avec fierté que le blanquiste Ernest Granger, « nous aussi, après Blanqui et Tridon, nous sommes, philosophiquement, des antisémites. Nous pensons que le sémitisme a été funeste au génie aryen et nous déplorons que le sombre, persécuteur, impitoyable monothéisme juif ait triomphé des libres et naturalistes religions gréco-romaines. A cet égard, nous sommes même beaucoup plus antisémites que Drumont et Morès, car nous, nous n’oublions pas que le christianisme est une religion sémitique, fille du judaïsme, et nous avons une égale horreur du juif Jésus et du juif Moïse« .
La légende rapportée après-guerre par les historiens socialistes sur Georges Vacher de Lapouge1 (854-1936), auteur préféré de Joseph Goebbels ne tient pas la route. Il serait d’extrême-droite ? Diantre : mais où et quand ? Car le bonhomme est un militant athée, socialiste affiché jusqu’à la fin de sa vie, candidat socialiste malheureux en 1888, fondateur de la section socialiste de Montpellier du Parti Ouvrier de Jules Guesde. Son engagement militant le porte à défendre le socialisme « arryaniste » et antisémite traditionnel des blanquistes, en particulier des théoriciens de la revue « Candide ». Lors de l’affaire Dreyfus, il publie l’Aryen, son rôle social (1899). Défenseur du progrès et des Lumières, la lutte des classes est pour lui une réalité sociale, comme la lutte des races et l’évolution naturelle qui révèlerait l’infériorité des métis et la supériorité naturelle de l’ « homo europeus ». L’État socialiste permettrait la sélection des meilleurs et l’élimination des parasites avec la victoire aryenne contre le capitalisme, les juifs et les chrétiens. Sous son influence, un autre socialiste, Ludwig Woltmann, ajoute au marxisme un matérialisme biologique darwinien qui le conduit, en 1898, à proposer une morale « matérialiste » qui célèbre les forces de la vie contre les juifs. Il écrit Marxisme et théorie de la race (1905) et Les Germains en France (1907) qui influenceront la politique raciale nazie et explique pourquoi Goebbels se réclame du marxisme jusqu’à la fin des années vingt.
Me pardonnera-t-on, de réfuter cette autre légende d’un Edouard Drumont, lui aussi maître penseur du nazisme, qui serait d’extrême-droite ? Les manuels socialistes le disent même « catholique » prétextant une conversion en 1880… Ils oublient de signaler qu’il quitte avec fracas le catholicisme, cette « église enjuivée », en 1886, pour rejoindre… les socialistes. Il est élu et réélu député, sur une liste de gauche socialiste en Algérie et il collabore à la Revue socialiste. Quand il dénonce Dreyfus dans la République, il est bel et bien socialiste. Dés 1886, dans son ouvrage majeur, La France juive, livre à partir duquel va se créer la « Ligue Antisémite » de Jules Guérin, il reprend les thèses d’Auguste Blanqui et de Marx : il faut éliminer l’esprit juif qui a influencé l’esprit chrétien et qui a permis le développement de la bourgeoisie via l’industrie et la banque. « En réalité, il n’y a pas deux partis politiques, il y a un régime général, il y a un système, le système capitaliste et juif auquel sont également affiliés les représentants des partis qui se disputent le pouvoir » écrit-il. En 1890, il perd les élections à Paris, battu par un candidat … d’extrême-droite, le baron René Reille. Mais il est élu député socialiste radical en Algérie en 1898, grâce au maire d’Alger, Max Regis qui n’avait pas accepté le décret Crémieux faisant des juifs des citoyens français à part entière, et qui appelle à arroser « l’arbre de la liberté de sang juif », cet arbre étant une référence aux jacobins qui avaient appelé à en planter partout. Lui-même souhaite un massacre de la Saint-Barthélemy contre les juifs. Applaudi encore par toute la gauche le 14 novembre 1898, il abandonne le camp socialiste en 1902 après avoir été battu par un libéral, parce qu’il lui reproche sa modération envers les juifs et de trahir la révolution.Jusqu’à la fin de sa vie, il célèbre Robespierre et les Lumières contre l’église « enjuivée ».
3.Les intellectuels de gauche jusqu’à Jaurès…
Les positons de la célèbre « Revue socialiste », qui crée le mythe de l’ « intellectuel de gauche », montre que le majeure partie des « intellectuels de gauche » sont entrainés par l’extrême-gauche dans l’antisémitisme. Dans cette revue socialiste officielle, le directeur Gustave Rouanet félicite Edouard Drumont parce que « sa guerre au capitalisme juif témoigne, sans doute, d’une préoccupation louable ».Benoît Malon qui avait présidé le congrès socialiste de Saint Etienne, en 1882, admirateur du même Edouard Drumont, écrit, en juin 1886 : « Oui, la noble race aryenne a été traître à son passé, à ses traditions, à ses admirables acquis religieux, philosophiques et moraux, quand elle a livré son âme au dieu sémitique, à l’étroit et implacable Jéhovah. Jusqu’en 1893, un débat courtois oppose dans la revue ceux qui dénoncent la « juiverie » et ses « souillures », suivant en cela Regnaud, de ceux qui voudraient plus de modération, comme Robert Bernier qui admet néanmoins « je n’aime pas la juiverie », et ceux qui suivent le blanquiste Victor Jaclard qui dénonce l’erreur d’attribuer tout le mal capitaliste aux Juifs car, par exemple, dans l’affaire de Panama « le microbe juif n’a pas opéré seul ».
Même un Jean-Jaurès qui ne déteste pas la démagogie pour chercher les voix, n’est pas exempt de cette contagion antisémite révolutionnaire. Il est même expulsé de l’Assemblée nationale pour antisémitisme, en décembre 1884, après avoir dénoncé « la bande cosmopolite » à propos de l’affaire du scandale de Panama tandis que son journal, La petite république, appelait Joseph Reinach, journaliste parent de celui qui organisa le scandale de Panama, « youssouf » et qu’il évoque « les juifs rapaces comme cette bande de Rothschild ». En 1895, encore, à propos de La France juive de Drumont, il écrit, dans la Dépêche de Toulouse : « sous la forme un peu étroite de l’antisémitisme se propage en Algérie un véritable esprit révolutionnaire ».
4.L’affaire Dreyfus : l’acharnement des socialistes révolutionnaires
Qu’en est-il de cette « affaire Dreyfus » ? Dans Souvenirs sur l’affaire, le socialiste réformiste Léon Blum, qui refusa toute compromission avec l’extrême-gauche, l’a constaté : l’acharnement antidreyfusard, vint d’abord de la presse de gauche. Ainsi, le directeur de « La libre parole », pôle antidreyfusard, est le socialiste Edouard Drumont déjà évoqué, son gérant, est le communard Millot, et son intellectuel le plus fameux est Hugues Clovis, député socialiste, qui adhère à la « Ligue des patriotes » de Déroulède, et qui collabore aussi à « La délivrance du peuple », tout autant antisémite. Autres médias en pointe, ceux d’Henri Rochefort, député d’extrême-gauche très populaire, qui fonde la Lanterne dans lequel il n’hésite pas à dénoncer « le triomphe de la juiverie » en 1869. Il poursuivra sur cette ligne en fondant ensuite La Marseillaise, et deLe journal du peuple. Quant au fameux journal « L’antisémitique », dont le premier numéro titrait, « Le Juif, voilà l’ennemi !», il deviendra Le péril social en 1884, associant juifs et capitalisme, et il était orienté par le proudhonien Auguste Chirac et le fouriériste Georges Duchêne qui, dans La spéculation devant les Tribunaux, avait dénoncé en 1867, « le capitalisme, le parasitisme, la juiverie, l’agiotage ».
Ces socialistes parlent, certes, mais ils agissent aussi. Au début de l’affaire, les manifestations d’étudiants et d’ouvriers antidreyfusards sont organisées par la gauche dans tout le pays contre les « gros », les « Juifs » et la « république panamiste » dont Alfred Dreyfus serait le symbole. La Dépêche du midi, journal radical socialiste, voit dans ce combat un bon moyen de donner aux candidats socialistes un fort soutien populaire. C’est pourquoi Ernest Roche, Président du Parti Républicain socialiste français, entraine ses « camarades » à rejoindre le mouvement antidreyfusard.
La « Ligue antisémite de France » ? Elle n’a rien d’extrême-droite : elle a été créée par Jules Guérin. Or, Guérin est un ancien communard. Il affiche un antisémitisme violent en 1892, lors d’une manifestation du syndicat de la boucherie contre « ces grands capitalistes cosmopolites qui veulent détruire une industrie traditionnelle et corporative ». Car tout problème social est l’occasion pour nourrir la haine anti juive.
Mais alors qui est dans le camp de la défense d’Alfred Dreyfus dès le départ ? Comme le rappelle Léon Blum, c’est la droite humaniste, chrétienne et libérale.
Qui a été le premier défenseur d’Alfred Dreyfus ? Son geôlier, le commandant Ferdinand Forzinetti, catholique pratiquant, qui lui redonna du courage par son affection, alors qu’abattu par tant de haine, il voulait mettre fin à ses jours. Il « sut allier les devoirs stricts du soldat aux sentiments les plus élevés de l’humanité » dira de lui, ému, Alfred Dreyfus. Et qui s’empare du cas Dreyfus pour dénoncer l’ignominie ? Auguste Scheurer-Kestner auquel Zola rendre un hommage solennel car il lui a révélé l’injustice : or, c’est un protestant alsacien, profondément croyant et farouche opposant des socialistes. Ils arrivent à convaincre Émile Zola. Et c’est dans l’Aurore où ne se trouvent aucun révolutionnaire « où toutes les opinions libérales, progressistes, humanitaires » peuvent s’exprimer dit son fondateur, que Zola peut écrire en janvier 1898 son « J’accuse »
Et le républicain libéral protestant Ludovic Trarieux, qui rouvre le procès en dénonçant ce qu’il appelle « la monstruosité » est un garde des sceaux antisocialiste, qui avait même refusé l’amnistie pour les communards, mais qui a créé la Ligue française pour la défense des droits de l’homme avec le catholique Paul Viollet et le protestant Joseph Reinach pour rassembler tous les républicains, de la gauche réformiste à la droite. Et ils entrainent Raymond Poincaré, Jean casimir-Perrier, Pierre Waldeck-Rousseau, Lucien Herr et bien d’autres dans le camp dreyfusard.
Et, alors qu’il arrive rarement pour un Pape d’intervenir à l’occasion d’un « fait divers », Léon XIII dénonce, dans Le Figaro du 15 mars 1899, ceux qui tentent de renverser l’ordre social en utilisant Dreyfus comme prétexte. Il assimile même la condamnation de Dreyfus à celle du Christ. Et alors, des plus hauts dignitaires de l’église à l’impératrice Eugénie, des princes aux prêtres, c’est un formidable mouvement de soutien à Dreyfus qui naît. Le seul journal catholique à rester antidreyfusard est La Croix qui est alors sous la coupe des socialistes : son directeur, le père Bailly, influencé par eux, croit ainsi défendre les « pauvres » contre les juifs. Il est débarqué par Léon XIII.
Et qui répond au manifeste antisémite des socialistes, La France juive de Drumont ? Pas un seul socialiste. Mais l’écrivain catholique Léon Bloy, avec Le salut par les juifs, en 1892, et, l’année suivante, Anatole Leroy-Beaulieu, avec son admirable Les juifs et l’antisémitisme, suivi de L’antisémitisme. Et qui a transporté cette bataille sur le champ politique ? Non pas les socialistes mais Georges Clémenceau, aidé par le journaliste Bernard Lazare, un juif libertaire-libéral qui exécrait l’étatisme des révolutionnaires socialises.
Oui, il en fallait du courage pour être dreyfusard face aux « intellectuels de gauche » révolutionnaires.
5.Quand le vent tourne… les socialistes tournent aussi…
Et c’est seulement quand le vent commença à souffler dans le bon sens, que l’on vit rappliquer les socialistes en nombre dans ce camp dreyfusard. Hélas ! la suite le montra : si les réformistes jurèrent qu’on ne les y reprendrait plus, les révolutionnaires ne voulurent, pas plus qu’hier, combattre l’antisémitisme, mais seulement profiter de l’occasion pour dénoncer l’État bourgeois, l’armée et les églises avec le même objectif de destruction de la démocratie libérale et du capitalisme.
Ce qui eut pour conséquence paradoxale de ranimer l’antisémitisme d’extrême-droite qui n’avait évidemment pas disparu et qui prétendit ainsi défendre l’armée et la France contre les révolutionnaires. Et ainsi est née cette falsification de l’histoire qui passa aux oubliettes le jeu de l’extrême-gauche révolutionnaire et qui fabriqua l’« intellectuel de gauche » donneur de leçons.
Qu’un ex-trotskiste, Mélenchon se satisfasse de cet antisémitisme et des violences de ses partisans et de ses alliés verts, comment alors s’en étonner ? Oui, il est resté révolutionnaire et il n’a rien oublié de ses classes marxistes. Il veut la destruction de cette démocratie libérale et du capitalisme auquel il associe le mode de vie juif. Le chaos le ravit, il en attend beaucoup. Il a déjà pu mesurer à quel point les socialistes d’aujourd’hui sont faibles et lâches, courbant l’échine au premier grognement, le regard tourné vers les suffrages plutôt que vers la potence qui les attend s’il parvenait à l’emporter. Il leur faudrait un Jules Guesde, un Jean Moulin, un Léon Blum, un Michel Rocard ? Non : une conscience suffirait.
Par chance pour la France, face à ce danger principal et immédiat, face à ce cortège de haines antisémites porté par ce Nouveau Front Populaire, l’arc républicain peut renvoyer cette alliance immorale avec les rouges et les verts dans les marécages d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Halte ! me disent les « intellectuels de gauche » du pseudo Front Populaire, le jabot gonflé, vous évoquez une alliance contre nous des libéraux, des chrétiens démocrates, des gaullistes, des radicaux, des réformistes antirévolutionnaires avec les fascistes même de l’extrême-droite, du Rassemblement National ?
Le fascisme à l’extrême-droite ? Je crains le quiproquo…D’où ce qui suit…
Par Yves Roucaute
Auteur de L’obscurantisme Vert, la véritable histoire de la condition humaine.
La seconde partie de cet article sera publiée ce dimanche 30 juin 2024 sur le site d’Atlantico
Conclusion : Célébrer en écologiste le mode de vie à la française
Et je ne connais pas de mode de vie plus écologiste que celui du mode de vie à la française sur lequel j’ai écrit naguère un livre. Un mode de vie qui est lié à une révolution éthique sans commune mesure dans le monde : la création d’une nation civique.
Oui, je ne connais aucune nation dans le monde qui n’offre à ses enfants venus de tant de coins du monde, le sein de Marianne avec tant de générosité. Une nation qui a hélas ! oublié son corollaire : la défense sans faiblir de ses valeurs, car Marianne doit être armée de son glaive.
Oui, je sais pourquoi les wokistes et les Karim Benzema refusent de chanter la Marseillaise.
Car la France a fait une autre révolution inouïe.
Depuis Clovis, qui a interdit le mariage entre Francs, la nation française est construite autour de valeurs et non du sang. C’est une nation civique et non ethnique.
Cette assimilation des valeurs, c’est sa force, quand la nation partage les mêmes valeurs.
C’est sa faiblesse, comme actuellement en période de décadence, quand le lien du citoyen avec les valeurs est aboli. Car alors plus rien ne tient lieu de ciment social.
On évoque le droit du sol, et on a raison. Mais les mots ont un sens : c’est du droit, donc des règles. Qu’une armée, une troupe, une bande, une cohorte de clandestins passe illégalement et clandestinement sur le sol et dise, puisque nous sommes là, on y reste ? Ce n’est pas du droit, seulement l’absence de droit, seulement la force qui veut s’imposer comme droit contre le droit.
Le droit du sol s’exprime par des règles, et, parmi ces règles, il y a en effet la possibilité d’être Français si l’on n’est pas né de parents français. Mais avec des conditions juridiques que la France généreuse doit rappeler sous peine de n’être plus la France. Et qui se résume à cette phrase : en France, vit en Français.
Donc partage et assimile ses valeurs, accepte ses mœurs et adapte les tiennes qui sont acceptables, d’où que tu viennes, si elles ne violent pas ces valeurs. Et Dieu sait combien la France est tolérante. Sinon va vivre ailleurs si d’autres valeurs te plaisent.
Oui, les Karim Benzema et ses congénères non intégrés dans la nation française mais ayant cyniquement profité de ses bienfaits, détestent cette idée de nation civique, cette idée « qu’un sang impur abreuve les sillons », quand la patrie est menacée
Oui, formidable strophe de la Marseillaise que la jeunesse devrait chanter à tue-tête dans les écoles si celles-ci étaient à la hauteur des attentes civiques.
Car ce « sang impur » est celui des Français, celui qu’ils proclament fièrement avoir dans leurs veines contre ces forces tyranniques qui prétendent depuis 1789 avoir, elles, un sang pur, noble, aristocratique et qui reprochaient aux républicains, d’être une armée de gueux, de Cosette et de Gavroche, de sang impur.
La Marseillaise c’est la réponse républicaine et patriotique de la nation civique qui proclame depuis la bataille de Valmy que cela vaut la peine de vivre et de mourir pour la France de sang impur, la France des valeurs universelles et du mode de vie à la française. La réponse patriotique qui proclame que la pureté se trouve dans les valeurs et non dans le sang. Et qui combat ceux qui croient qu’ils sont d’une communauté pure parce qu’ils sont islamistes ou nationalistes.
Certes, depuis la révolution française, ces valeurs et ces mœurs ont évolué. Sous l’influence du christianisme et des Lumières, elles sont devenues celles de la liberté avec ses droits individuels, celle de l’égalité des droits, de la femme et de l’homme, et de la fraternité, comme idéal qui conduit à accepter le socle de mœurs communes et à propager le progrès et en faire profiter les plus démunis pour soulager la souffrance.
Alors oui, quelle force quand ces valeurs sont assimilées. Quand cette nation n’accorde un droit à la différence que dans le respect des lois et des mœurs du pays.
Oui, contre le wokisme et l’obscurantisme vert, le mode de vie à la française existe du matin au soir, du petit déjeuner sucré au partage du pain et du vin, des fêtes de Noël à celle de la Toussaint, du respect de la femme libre à à la laïcité, née de la séparation de ce qui dépend de César et de ce qui dépend de Dieu… le vin, le foie gras, le cochon, les banquets, la chasse, l’individualisme contestataire, la façon de s’aimer et de s’habiller, la libre pensée jusqu’aux caricatures des politiques et des religieux, de mille manières ce pays est français. De mille manières il chante la joie de vivre.
Oui, la France est une terre formidable, de tolérance envers toutes les formes de vie à une condition toutefois : qu’elles ne violent pas son socle de valeurs. Bienvenu à table, tu peux ou non boire du vin et refuser le sandwich au jambon, mais tu ne mets pas les pieds sur la table et tu n’enfermes pas les femmes derrière le carcan du niqab et du sitar.
C’est cela la crise française : celle des valeurs. Celle de Marianne qui donne son sein mais qui a oublié son glaive pour défendre les siens. Celle de son coq querelleur mais qui a oublié d’être courageux et de mener la guerre idéologique pour défendre son monde de vie.
C’est cette crise morale que j’ai pu constater quand j’ai écrit, en 2012, le discours de mon ami Claude Guéant selon lequel toutes les civilisations ne se valent pas et que sont supérieures celles qui, comme la France, défendent les droits individuels, l’égalité des droits et l’égale des femmes et des hommes, oui, supérieures à celles qui les violent, à celle qui pratiquent la mutilation génitale des femmes, leur enfermement.
Et, au lieu de voir le pays rassembler, j’ai vu la gauche démagogique protester, avec, en tête, un député socialiste de la Guadeloupe prétextant sa couleur de peau pour affirmer que tout se vaut, qu’enfermer les femmes lui convient et que s’y opposer est une preuve de racisme en France. Et j’ai vu une droite apeurée, à l’exception de quelques braves, reculer, pour ne pas avoir à affronter une gauche pourtant en pleine déconfiture morale. Et cela, alors que tout un pays était avec elle.
Oui, c’est cela être écologiste : redonner à la maison de France, à son « oïkos », les règles de sa vie, le goût de sa puissance et la fierté de son passé. Et reformer non pas une Garde impériale mais une garde républicaine autour de Marianne.
Ainsi seule la véritable écologie peut montrer le chemin du bel avenir de la France dans le cadre du bel avenir de l’humanité, avec toujours plus de consommation et de meilleure qualité pour les plus déshérités, des technologies qui repoussent certains malheurs et améliorent la vie en libérant les mille et un feux de la créativité, les trains à sustentation magnétique, les voitures volantes de niveau 5, les nanorobots tueurs de cellules cancéreuses, les ciseaux génétiques de ce CRISPR Cas 9 reconstructeur contre les maladies génétiques, la lutte contre le vieillissement, la course à l’intelligence artificielle et à l’espace…
Oui, un avenir formidable qui recadre les actions publiques et libère les énergies des individus et des entreprises, pour faire revenir la France dans le concert des grandes nations, dans l’héritage du général de Gaulle, en faisant rimer croissance de la France et puissance.
Une façon de redonner à la jeunesse ce dont elle a le plus besoin le goût de la vraie spiritualité contre l’idolâtrie archaïque de la planète.
D’abord, une mission. Le patriotisme de la liberté contre la Vème colonne rouge-verte, comme leurs ancêtres l’avaient épousé contre les forces obscurantistes qui voulaient détruire la puissance de la république française en 1789 et en 1940.
Ensuite, une spiritualité, celle qui termine mon livre. Spiritualité vraie dont elle a besoin sous peine d’être de laisser les idolâtres la nourrir. Celle qui oppose à la haine de soi, l’amour de soi, à la haine de son histoire, l’amour de sa patrie, à la désespérance, l’espérance. En rappelant, comme le révèle la Bible, le sens de la vie. Celle qui met au centre de soi et de la Cité, non pas cet amas de terre planétaire, condamné à au prochain refroidissement et, un jour, à disparaître mais l’humanité elle-même et l’amour qu’on lui doit. Cet alpha et oméga de la vie.
III. 1. Réarmement moral : la fable de la France industrielle coupable d’esclavagisme et d’autres maux de l’humanité
Pas de nation puissante sans éthique forte qui unit ses membres.
Faut-il accepter la culpabilisation ? Cette formidable expansion de la France depuis la révolution industrielle se serait-elle faite à coups d’esclavagisme et d’exterminations ? Et faudrait-il maudire son histoire et soi-même ?
Non ni la France, ni l’Europe industrielle et le capitalisme n’ont inventé l’esclavagisme, le colonialisme, l’impérialisme, l’oppression des individus selon leur race ou leur sexe.
C’est le contraire. Ainsi, comme je le démontre dans mon livre, toutes les sociétés, oui toutes, ont pratiqué le colonialisme, et l’esclavagisme depuis les premières sédentarisations, de Sumer aux empires des grands lacs africains, de la Chine aux empires arabes et turcs.
Et qu’ils nous disent d’où ils parlent ceux qui prétendent le contraire !
Ce que la France a inventé ? C’est l’abolition de l’esclavage, c’est l’égale dignité des hommes et des femmes, c’est le respect des droits individuels.
Elle est le premier pays au Moyen-Âge à avoir interdit sur son sol l’esclavage en 1315. Et s’il a été rétabli honteusement dans les seules colonies, c’est encore en France qu’a été proclamée en 1789 la déclaration universelle, oui universelle, des droits de l’Homme.
Ou, en France, et non dans un autre pays.
Et c’est en France, qu’en 1794, a été proclamé le principe de l’abolition universelle de l’esclavage, un temps rétabli par Bonaparte puis confirmé en France et dans les pays européens industrialisés au XIXème siècle.
Oui, en France et non dans un autre pays.
Et c’est la France qui, en 1848, a aboli l’esclavage qui existait en Algérie. Et qui ne put l’être qu’en 1922 au Maroc en raison des oppositions locales. Et c’est encore la France qui a réussi à abolir l’esclavage interafricain au Mali en 1905.
Oui, l’esclavage a duré bien au-delà de 1848 dans la plupart des autres pays non chrétiens. Pour donner quelques exemples, au Kenya, il est aboli en 1907, d’ailleurs par les Anglais, en Iran, en 1928, au Qatar, en 1952, à Oman, en 1962, en Arabie Saoudite et au Yémen, en 1970, au Pakistan, en 1992, au Niger en 1999…
Oui, qu’ils me disent d’où ils viennent les donneurs de leçons !
Et force est de constater qu’il ne reste aucun survivant des descendants d’esclaves dans la plupart des pays autres qu’Européens, comme en Turquie ou dans les pays arabes où ce commerce a tué des millions d’Africains, d’Européens et Asiatiques, les femmes et les hommes étant systématiquement tués après « usage ».
Alors, oui, l’esclavage par les Européens fut lui aussi ignoble. Mais cela ne donne pas le droit aux démagogues de transformer leurs descendants plus de deux siècles après en coupables. Car si nous sommes comptables des crimes de nos ancêtres alors tout le monde l’est, africains, asiatiques et amérindiens qui étaient colonialistes et esclavagistes aussi et qui n’ont jamais songé à une telle abolition universelle.
Et nul n’est comptable des crimes de ses parents.
Et nous pouvons être fiers d’être les héritiers de cette conscience née de la spiritualité juive et chrétienne, et laïcisée par les Lumières que nous devons transformer la nature et assujettir ce qui s’y trouve, en ayant toujours en vue le point de vue de l’humanité. Un point de vue qui s’impose chaque jour davantage dans le monde contre les obscurantismes rouges et verts.
Tout cela est le point de vue de l’écologie positive qui célèbre l’humanité et sa maison et non des mottes de terre et leurs prétendus esprits.
III. 2 Chemin de la croissance, chemin de la puissance
La course à la croissance est aussi celle de la puissance.
C’est elle qui avait fait de la France une puissance de premier ordre.
C’est elle que le général de Gaulle a relancé avec la Vème République.
C’est son oubli qui conduit à la décadence.
Car sans croissance, voilà la dépendance. La dépendance énergétique, la dépendance militaire, la dépendance agricole, la dépendance industrielle, la dépendance technologique et la défaillance morale.
La croissance c’est, au contraire, l’assurance de la souveraineté politique et des éléments classiques de la puissance.
C’est l’assurance de la puissance économique, mise à mal comme le montre la baisse de notre rang mondial
C’est l’assurance de la puissance militaire, mise à mal aujourd’hui comme le montrent nos échecs en Afrique
C’est l’assurance de la puissance de contrôle de nos frontières et de la sécurité intérieure mises à mal comme le montrent l’immigration non contrôlée et les quartiers de non-droit
C’est l’assurance notre souveraineté énergétique et technologique, mises à mal par une politique publique inconsistante tournée vers une prétendue transition énergétique et incapable de mettre en place les financements à la mode US
C’est l’assurance de la puissance morale de la France par la multiplication des richesses et des brevets qui font le bien-être et l’emploi mise )à mal par la décadence morale.
C’est la possibilité corrélative d’une expansion démographique en permettant aux familles de n’avoir pas le souci des lendemains
L’urgence est là. Il est temps pour le camp républicain de dire que ce qui est bon pour l’industrie, extractive ou de transformation, en particulier l’exploitation pétrolière et l’industrie automobile, est bon pour la France.
Au lieu d’ouvrir de freiner ou de détruire notre industrie au nom de chimères vertes et d’offrir nos marchés aux concurrents chinois ou américains il est temps de rouvrir tous les dossiers avec de vrais scientifiques et nos industriels. Schiste, pétrole, charbon, lignite, défense des véhicules thermiques et de l’aviation… Oui, ce qui est bon pour Total, Air France ou Valéo est bon pour la France.
Cessons la destruction de notre fleuron agricole. Ce qui est bon pour nos agriculteurs est bon pour la France. Ouvrons le dossier de l’expansion avec les professionnels de l’agriculture, agriculteurs, industriels et savants des biotechnologies et des nanotechnologies, et laissons des ignorants verts prier Gaïa en croyant qu’ils n’ingurgitent pas d’OGM tous les matins quand ils achètent leur pain complet qui est issu d’OGM créés 6 000 ans avant Jésus-Christ.
Cessons d’orienter des financements vers des énergies alternatives qui ne sont que des alternatives à notre puissance. Et réorientons la politique publique vers la baisse de la dette, la dérèglementation des obligations obscurantistes et une politique d’investissements à l’américaine des recherches en biotechnologie, en nanotechnologie en intelligence artificielle, en robotique, dans le nucléaire et dans tous les domaines qui servent la croissance… Car ce qui est bon pour la libération de la créativité est bon pour la France.
Oui, la croissance rime avec la puissance, et la décroissance, avec la décadence.
Quant à l’élément centrale de la puissance, la puissance morale, il faut le réarmement que permet une écologie positive ;
III. 1. Course à la croissance, course pour la vie
Non, le capitalisme et la course à la croissance ne menacent pas l’humanité et ne conduisent pas à plus de misère et d’injustice.
C’est le contraire.
D’abord, ils sauvent la vie.
Un constat. L’âge de vie moyen au paléolithique est de 18 ans. Il est de 21 ans au néolithique. De 23 ans avant la révolution industrielle et le capitalisme.
Et ensuite ? Il est de 54 ans en 1960, plus de 73 ans aujourd’hui.
Et dans les pays les plus développés, il est de plus de 85 ans pour les femmes et plus de 80 ans pour les hommes s.
Mais il est de moins de 60 ans pour les 40 pays qui n’ont pas choisi la course à la croissance, qui refusent la libre concurrence, ou qui ne peuvent s’y lancer en raison de conflits.
Oui, les 40 premiers pays en termes d’espérance de vie sont tous capitalistes et des démocraties libérales, à l’exception de Hong Kong qui l’a été et qui l’est moins, pour les raisons que l’on sait.
Oui, la Chine et l’Inde ne connaissent plus les terribles famines de naguère et cette terrible mortalité infantile. La chine est devenue la seconde puissance mondiale, l’Inde la 6ème.
Un miracle ? Non. Au lieu de décroissance ou de sobriété, ils se sont enfin lancés dans la course à la croissance. Et ces deux pays ont intégré la libre entreprise, fut-ce dans un système comme la Chine, sous gouvernance d’un parti unique, qui a néanmoins vu qu’il n’y avait pas d’autre solution pour sa puissance.
C’est grâce à la croissance que l’on peut essayer de protéger l’humanité des réchauffements et des refroidissements, non par cette fausse science la climatologie, mais par la météorologie.
C’est par elle que l’on peut tenter de protéger des volcans et des séismes par les sismographes, les relevés géodésiques, les systèmes d’alerte. En 1985, faute de techniques disponibles, un volcan de Colombie tue 21 000 personnes, en 2012, aucun, malgré les 10 millions de M3 de dioxyde de souffre jetés dans l’atmosphère. Le Saint Helens, en 1980, lance l’équivalent de 1600 Hiroshima et des coulées de lave à 800 km/h. Seulement 57 morts grâce aux prévisions.
Le tsunami de 2004 fit 240 000 morts, l’industrie n’y était pour rien, le manque de moyens pour beaucoup.
Les moyens de prévention, coutent chers, ils en appellent aux sciences. Et toujours ce sont les pays les plus pauvres qui sont touchés. Comme toujours ce sont les plus pauvres qui ne peuvent construire des habitats plus résistants aux séismes dans des zones à risque.
Et seule la croissance peut répondre aux coûts des moyens technologiques dans les hôpitaux et à ceux des moyens de prévention, d’hygiène et de soins.
Un médicament coûte entre 800 000 dollars et 1,5 milliard. Pas de croissance, plus de médicaments.
Grâce à la croissance, on a déjà terrassé quantité de maladies, comme la variole, la diphtérie, la rubéole, la poliomyélite… Deux cas de choléra ont été répertoriés à Haïti. Les traitements du SIDA sont de plus en plus efficaces, mais c’est bien entendu en Afrique que la mortalité est la plus sévère.
Et il n’est pas anodin que 30 à 40% des médicaments viennent des biotechnologies : le savoir paye mais il appelle les sciences qui appellent la croissance.
Il n’est pas anodin que nous soyons en train d’attaquer les maladies génétiques par la thérapie cellulaire et par les fameux ciseaux génétiques qui s’appuient sur la biologie et l’intelligence artificielle.
Il n’est pas anodin que les pays riches parviennent à éradiquer 50% des cancers, dont 88 %, des cancers du sein,93 % ceux de la prostate, 90% des cancers colorectaux… Et pas anodin non plus que 70% des cancers frappent les pays les plus pauvres, qui ont moins accès aux thérapies anticancéreuses venues des biotechs, des nanotechnologies, de l’intelligence artificielle, de la robotique et du savoir-faire de nos médecins.
Et que dire du formidable espoir donné par la combinaison des neurosciences, de la biomécanique, de l’informatique à nos frères handicapés, avec les prothèses myoélectriques et bioniques, qui permettent par des implants dans le cerveau, d’affronter les malheurs dus aux erreurs génétiques et aux accidents humains ?
Ils veulent freiner la croissance ? Je préfère saluer ces médecins formiodables qui ont implanté des fragments d’ADN chez 37 aveugles, permettant à 29 d’entre eux de retrouver la vue.
III. 2. Course à la croissance, course au bien-être
La course à la croissance conduirait à plus de misère et d’injustice ?
Non. La croissance permet de vivre de mieux en mieux.
Dès les années 1970, les écologistes, verts de rage anticapitaliste, promettaient que l’on allait à la catastrophe par l’épuisement des ressources naturelles, associé à l’augmentation de la démographie.
Or, il y avait en 1970 3,7 milliards d’habitants, il y en a environ 8 milliards aujourd’hui.
Or, 36% de la population vivait en sous-alimentation en 1970, ils sont 8,9% en 2021.
Or, 42,7% vivait sous 1,9$ en 1981, moins de 8% aujourd’hui, à dollar constant.
Et où vit-on le mieux ? Dans les démocraties libérales, avec le capitalisme.
Il y a des inégalités ? Oui. Mais la plus grande injustice est celle qui est commise quand on freine ou arrête la croissance. Ou quand on feint de croire que les problèmes d’obésité sont ceux du monde entier.
Car oui, l’humanité ne souffre pas de surconsommation, cette tarte à la crème des Rouges-Verts mais de sous-consommation. De sous-consommation de tout. Et la seule solution pour résoudre ce problème qui frappe d’abord les plus démunis, c’est de leur permettre de sortir du malheur de la malnutrition et de bénéficier des bienfaits de la croissance, c’est donc de se lancer à leur tour dans la course mondiale à la croissance.
Car cela marche.
Oui, malgré des secousses, malgré les concurrences déloyales qui permettant à certains pays de se lancer dans la volonté impérialiste de dominer les voisins, malgré le cynisme de certains qui se lancent dans la course aux bénéfices au mépris du respect de l’humanité, malgré les égoïsmes nationaux mal compris qui consistent à croire qu’en se refermant sur soi au lieu d’aller dans le combat pour concurrencer les voisins on se protègerait, les nations s’entrainent dans une dynamique de bien-être.
Le PIB mondial était de 44, 92 milliards de dollars en 1400, de 99,8 en 1700, puis arrive la révolution industrielle ; Il est 1 102 milliards en 1 900, de 12 100 milliards en 1970, 18 818 en 1980, de 41 000 en 2000, de 62 220 en 2010, de 87 752 en 2019.
Et ce n’est qu’un début, le combat de la vraie écologie pour le mieux-être de l’humanité et la libération de sa créativité, contre l’obscurantisme vert, continue !
Pour sauver la planète, répondre aux pollutions et résoudre la prétendue crise de l’énergie, l’urgence serait de développer des énergies alternatives, renouvelables, durables et gratuites.
Où sont-elles ?
On évoque les éoliennes ?
Diantre. Certes le vent est renouvelable, durable et gratuit mais pas les éoliennes.
Elles ne se reproduisent pas, donc non renouvelables. Elles ont une durée de vie de 20 ans dans le meilleur des cas, bien moins que des moulins à vent, donc non durables. Non seulement elles coûtent cher mais elles ne sont pas rentables, c’est pourquoi il faut les financer. Et quand après avoir tourné à 21% de leur temps d’usage pour celles qui résistent aux intempéries, il faut les enlever, cela coûte encore, c’est pourquoi 30 000 rouillent aux Etats-Unis.
Quant à éviter le fameux CO2 et la pollution, cela fait rire.
Leur socle est composé de 550 M3 de béton pour les éoliennes terrestres. Or, 1M3 de béton, c’est 350 kg de CO2. Et quand on les extrait un tiers reste dans le sol, de l’engrais peut-être ?
Leurs alternateurs nécessitent 150 kg de terres rares et des déchets toxiques en masse, leurs pâles avec leur polyester et leur carbone, leurs câbles etc… pas vu ?
Et elles seraient des alternatives à quoi ?
À la chasse ? Peut-être : elles tuent entre 250 000 à 1 million d’oiseaux.
Au nucléaire ? Une centrale de 1450 MW produit l’équivalent de 10 000 éoliennes, excusez du peu.
Une alternative aux énergies dites carbonées ? Aucun pays qui cherche la croissance ne le croit, c’est pourquoi même les États-Unis d’où nous vient cette idéologie développent charbon, pétrole, exploitation du schiste….
Certes, il est des techniques plus intéressantes mises en avant par exemple les panneaux solaires.
À nouveau, oui le soleil c’est gratuit, renouvelable et durable, mais pas les panneaux photovoltaïques qui durent une trentaine d’années.
Et qui sont si peu rentables qu’ils sont aidés, donc en partie payés par le contribuable.
Et pour les produire, voilà du CO2, de la vapeur d’eau, de la poudre de silicium, donc des gaz à effet de serre en masse. Et ils contiennent du silicium, de l’aluminium, du cuivre, deux terres rares polluantes, l’indium et le gallium, et même du plomb et du cadmium, à hauteur de 0,1%, dangereux pour la santé, ce qui se retrouve dans les déchets de recyclage.
Plus encore, le seul avenir de ces panneaux se trouve dans les nanotechnologies qui, par les nanoparticules et les capteurs leur permettront d’avoir des rendements trois fois supérieurs et seront transparents et pliables. Pas une alternative donc à la production de gaz à effet de serre, mais un appendice des autres innovations.
L’hydro-électricité ? Oui, l’eau cela existe. Cela coule même. Mais les barrages ne sont en rien durables, et ils sont coûteux. Plus encore, leur construction avec le béton et leur exploitation produit plus de gaz à effet de serre qu’une centrale à charbon, avec du CO2, de la vapeur d’eau et aussi du méthane. Et ils bétonnent l’environnement.
J’arrête là. Comme je le démontre dans mon livre, pas un de ces moyens de la prétendue transition écologique, n’est durable, renouvelable et gratuit.
Et tous produisent des gaz à effet de serre.
Et s’ils peuvent accessoirement produire de l’énergie, c’est de façon accessoire et en aucun cas ne peuvent répondre aux défis actuels, comme, nous l’avons entraperçu, celui soulevé par l’intelligence artificielle qui a besoin immédiatement du nucléaire pour se développer.
Ils ne sont pas des alternatives à ce que développe l’humanité depuis les débuts de la révolution industrielle.
La transition écologique c’est seulement une alternative au bon sens.
Le bon sens, c’est la poursuite de la course à la domination de la nature qui libère l’humanité.
Une course dans laquelle l’industrie d’extraction des énergie fossiles a joué un rôle majeur, puisqu’elle a sauvé l’humanité.
Ce qui permet aussi de répondre à la question : pourquoi la Terre n’est pas verte mais bleue. Et pourquoi on doit s’en réjouir.
Et il est dommage que le niais écologiste Thomas Pesquet ne se soit pas acheté une paire de lunettes.
Vert, c’est le symbole de la nature, via les forêts.
Derrière cette vision de la nature, se cache la vieille croyance aux esprits de la forêt qui seraient source de vie. Vision qui nous vient du néolithique et qui est rapportée par les mythes, notamment germaniques, ce qui explique l’influence des Rouges-Verts dans cette Allemagne décadente.
Cette idolâtrie de la nature est diffusée par les mauvais manuels scolaires, les sites militants et les idéologues inquisiteurs de Wikipédia, qui prétendent que les forêts absorberaient le CO2 et nous donneraient de l’oxygène. Certaines grenouilles vertes vont jusqu’à appeler l’Amazonie, « le poumon de la Terre ».
Or, c’est totalement faux.
Le bilan carbone des forêts est neutre.
Certes les arbres fixent le carbone, mais ce n’est là que la première partie de la photosynthèse.
Car figurez-vous que les arbres ne sont pas immortels, même ceux qui sont plantés par le roi Charles ou Anne Hidalgo. Et lorsqu’ils meurent, et tous meurent un jour, si, si, ils redonnent dans l’atmosphère, à peu de choses près, la quantité de CO2 absorbée.
C’est pourquoi qu’il y ait plus ou moins d’arbres en Amazonie ne change rien en termes de CO2. Le bilan est neutre. Vous pouvez prendre vos tickets de caisse sans danger.
Par chance pour la vie, la Terre n’est pas verte mais bleue. Elle est bleue car elle est recouverte à 70% par les eaux, en particulier les océans.
Lorsque le rayonnement solaire percute l’eau, le spectre lumineux se décompose et les longueurs d’onde les plus élevées sont les premières absorbées. Le bleu étant une longue étendue d’onde courte, il ne l’est que dans les profondeurs. D’où le bleu.
Et c’est formidable. Car si les forêts ne sont pas responsables de l’oxygène, à l’inverse, les océans le sont en majeure partie.
Cela parce que ce sont des bactéries, que l’on appelle cyanobactéries, en raison de leur couleur bleue, ce qu’on a longtemps cru êtres des algues, qui transforment, elles, le CO2 en oxygène.
Et ce sont ces mêmes cyanobactéries que les biotechnologies utilisent de plus en plus pour transformer artificiellement le CO2 en oxygène et en énergie.
Aussi, quand vous entendez des écologistes vouloir draper de vert la France avec leurs énergies alternatives, leur décroissance ou leur sobriété, faîtes comme les élèves de Molière, fuyez !
Et applaudissez nos ancêtres qui ont bien compris, dès l’invention du feu, généralisée, il y a 400 000 ans, que prendre du bois n’est pas contraire à la vie, comme ceux qui ont commencé la déforestation lors des premières sédentarisations.
Et oui, merci à nos ancêtres qui ont par la déforestation, permis l’exploitation des sols et des sous-sols, en particulier du charbon et du lignite, sauvé l’humanité d’une disparition qui était, sinon, programmée.
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Oui merci à nos ancêtres qui au péril de leur vie dans les mines, vivant dans leurs corons, ont permis en aristocrates de l’humanité, la survie et la puissance de notre pays.
Oui, merci à cette croissance qui face à ce problème de maladies et de coups de grisou de l’exploitation des mines a développé les soins et la robotique, pour sauver de la mort ceux qui nous ont sauvé.
Oui, merci à nos ancêtres agriculteurs et ouvriers de France, ingénieurs et savants, qui ont permis que nous soyons vivants et réunis aujourd’hui.
Nous leur devons des stèles et des chants et non le mépris.
Du passé de la France, il ne faut donc pas faire table rase, il faut seulement faire table rase de l’idéologie que la Vème colonne rouge-verte vend aujourd’hui.
II. 1. La fable de l’épuisement de ressources de la nature
L’un des prétextes majeurs donnés par les obscurantistes pour justifier leur attaque contre la croissance et vendre leur « transition écologique » est la fable d’une humanité qui détruirait la planète en épuisant ses ressources. Ce qui alimente la dépression morale de l’occident coupable de faire brûler, et en plus, d’épuiser Cosette.
Cette fable est celle des bobos ignorants et insensibles la souffrance humaine, en particulier populaire.
Non, rien ne justifie ni la décroissance, ni même la sobriété.
Il n’y a aucun risque d’épuisement de l’énergie car celle-ci est inépuisable. Et, oui, il est temps de rendre obligatoire les cours de physique, de chimie, de biologie pour tous jusqu’en terminale et dans les écoles de journalisme afin de sauver les esprits de l’ignorance et de reprendre le chemin des Lumières en saluant le bel avenir de l’humanité comme j’ai tenté de le faire dans ce livre et le précédent, qui s’appelait précisément Le bel avenir de l’humanité, et qui avait conduit à relancer la collection de Raymond Aron, l’Esprit libre, aux éditions Calmann-Lévy.
Pour vendre leur fable, les obscurantistes distinguent les réserves, ce qui est exploitable et connu, des ressources qui seraient toutes les énergies fossiles dont la terre disposerait mais que l’on n’exploite pas maintenant. Et, hop ! à chaque fois que l’humanité exploite une ressource, il y en aurait moins. Déprimons, et sauvons la planète. D’où cet appel à préserver, à recycler, à freiner la consommation et à ces prières devant le simulacre d’énergies alternatives, qui, elles, ne s’épuiseraient pas et n’épuiseraient pas Gaïa-Cosette.
Mais, d’abord, chers amis, quel est donc ce diable vert qui nous empêcherait de découvrir de nouvelles ressources et d’augmenter les réserves par leur meilleure exploitation ?
Ainsi, s’agissant des seules énergies fossiles, le G.I.E.C. alertait sur leur épuisement en 2010, montrant du doigt les réserves de pétrole estimées alors à 1025 milliards de barils. Les réserves sont estimées aujourd’hui à 1800 milliards en 2020 et on en découvre tous les jours comme dernièrement des gisements monstrueux en Chine et en Côte d’Ivoire.
Cela vaut aussi pour le gaz naturel liquéfié et le gaz naturel comprimé, qui ne pollue pas, pour les sables bitumineux ou le schiste présent jusqu’en offshore profond. La seule huile de schiste représente 15 à 20 % des réserves du pétrole. Un bonheur pour les plus grandes puissances, comme les États-Unis, premiers producteurs de gaz, grâce au schiste qui leur a assuré la souveraineté énergétique
Et, surtout, on sait maintenant en produire artificiellement à partir des biotechnologies et des nanotechnologies. Par exemple, les biotechnologies que l’on appelle « blanches », en produisent à partir des cyanobactéries de la mer : on construit des micro-organismes artificiels capables de produire des hydrocarbures (alcanes, propane, nonane…) et de l’hydrogène.
On peut aussi en produire à partir du tournesol, du colza, de la betterave…
Oui, même cette énergie fossile n’est pas en voie d’épuisement.
Mais surtout, ces idéologues ignorent que toute l’histoire de l’humanité démontre que nous augmentons notre puissance en inventant de nouvelles façons de dominer la nature pour en extirper ses richesses infinies.
Car si la planète est difficile à vivre pour l’humanité, elle est aussi une caverne d’Ali Baba que nous pouvons exploiter et dont nous venons seulement d’ouvrir la porte.
Cela d’abord parce qu’elle n’est pas un être vivant. Elle est composée d’atomes eux-mêmes composés de particules élémentaires, les quarks, les leptons et les bosons, selon les 4 types d’interaction fondamentales qui régissent l’univers.
Donc autour de nous, il y a une énergie infinie que nous commençons seulement à exploiter.
Oui, des atomes partout.
Clairement, nous en sommes au début de l’exploitation de l’énergie atomique qui ne se résume pas, et de loin, à l’industrie nucléaire.
Parlons d’abord de celle-ci.
Une centrale de 1450 MW équivaut à 10 000 éoliennes, excusez du peu.
Devant cette manne infinie offerte par les atomes de la nature, la Chine, les USA et bien d’autres pays ont intensifié leurs investissements.
Au lieu de l’uranium, la Chine a lancé dans le désert de Gobi la première centrale à sels fondus au thorium. Et tous les labos travaillent sur la fusion nucléaire, au lieu de la fission, sans déchets radioactifs et avec du deutérium quasi inépuisable et du tritium.
Où en est la France qui était un pôle-position sur le nucléaire ? La France idéologisée à fait fermer Fessenheim, Elisabeth Borne ayant même prétendu le faire au nom d’une écologie de responsabilité. Et nombre de centrales ont été arrêtées
Le modèle des idéologues c’est celui de l’irresponsabilité allemande qui a réussi ce magnifique coup de génie vert de devenir dépendante de la Russie, d’avoir dû relancer l’exploitation du charbon et d’avoir troqué la course à la croissance contre la course à la récession, la première de son histoire, menaçant d’entrainer l’Union européenne dans une même déconfiture verte.
Et la France ? Après ses tergiversations, le gouvernement français semble revenir à plus de bon sens. Donc au nucléaire. Mais que de temps perdu ! Et il est resté « en même temps », dans l’idéologie obscurantiste.
Et que d’investissement pour des moulins à vent, alors que la seule intelligence artificielle, sinon les périodes de grand froid et le développement industriel, exigent une consommation d’énergie à laquelle il faut répondre au plus vite, et à laquelle seul le nucléaire, sous toutes ses formes, jusqu’aux petits réacteurs modulaires, peut répondre.
Mais l’industrie nucléaire est l’arbre qui cache l’entrée de la caverne d’Ali Baba. Utiliser les atomes, ce n’est pas que le nucléaire.
Parlons des nanotechnologies. À partir des atomes voilà une production sans déchets inépuisable qui ouvre des possibilités d’innovations infinies.
Par exemple, au lieu de faire la chasse au carboné, on a ainsi créé du graphène à partir des atomes de carbone, ce qui crée des produits plus légers que l’acier mais 10 fois plus résistants. Bon conducteur du courant et transparent, il peut remplacer l’oxyde d’étain et même dessaler la mer.
Nous en sommes au début de l’explosion des innovations nanotechnologiques. Production et stockage de l’énergie, ordinateurs quantiques, nanomatériaux, nanobiologie, moteur biométrique, microfibres, micro-plastiques, nanofils, nanoplots, nanotubes de carbone.
Un monde merveilleux pour traquer la souffrance et la mort. Songez à ces nanorobots qui traquent les cellules cancéreuses. L’explosion est en marche avec un chiffre d’affaires qui suit.
Utiliser l’infiniment petit, c’est aussi parler des biotechnologies.
À partir des micro-organismes vivants, comme les bactéries, voilà une production à l’horizon inépuisable dans l’énergie, l’agriculture, la santé, l’industrie, l’exploitation sous-marine dont nous n’exploitons pas 1% des ressources. Oui 1% seulement et songez que dans un millilitre d’eau de mer, il peut y avoir jusqu’à plusieurs millions de cellules bactériennes,
Plus de 1224 milliards de dollars en chiffre d’affaires l’an dernier pour les biotechs, et près de dix fois plus prévus d’ici 2030.
Mais où est la France ? La France bureaucratique et idéologisée perd chaque année des places. Hier 11ème, aujourd’hui 12me dans le monde et moins de 1% de la capitalisation mondiale, à la 7ème place seulement en Europe, 2 fois moins que le seul État du Maryland, 20 fois moins que le Massachussetts où il y a 10 fois moins d’habitants.
Parlons-en de l’hydrogène, comment pourrait-il être épuisé ? Il compose 75%, de l’univers, est-ce rien ? Il est partout présent sous une forme simple ou associée dans des molécules, dans l’air, l’eau, les hydrocarbures… On en découvre tous les jours des gisements sous forme simple et on peut chaque jour en produire plus, par exemple en l’extirpant des molécules d’eau.
Ce qui produit en effet des gaz à effet de serre en masse, mais rien d’inquiétant, sauf pour ceux qui fantasment sur la destruction de la planète pour apeurer le gogo.
Et parlons-en même du C02.
C’est une molécule pas un esprit mauvais sorti de l’humanité.
Elle est composée d’atomes de carbone et d’oxygène.
Des atomes ? Chouette. Donc, elle peut être décomposée et utilisée comme source d’énergie pour l’humanité ? Oui, et même source d’oxygène.
À l’horizon, il ne s’agit plus seulement de diminuer ou de capter de CO2, mais d’utiliser l’énergie de cette molécule qui existait la plupart du temps avec des taux supérieurs avant l’humanité, et qui existerait quand bien même nous ne serions pas là.
Comme le fait notre magnifique fleuron d’Air liquide qui utilise les particules de CO2 dégagées par l’exploitation de l’hydrogène pour des applications dans l’agroalimentaire. Et c’est ce que l’on fait, à partir de particules d’oxyde de cuivre par exemple, on crée de l’oxygène et du méthanol. À partir de microorganismes on crée de la photosynthèse artificielle pour produire de l’oxygène. Des centaines de procédés sont connus et nombre d’entreprises se sont lancées dans l’aventure. Je donne de nombreux exemples dans le livre.
Il y a des pollutions me dit-on. Et les sciences se trompent parfois.
C’est vrai.
Que les sciences se trompent, c’est même une règle. L’humanité avance par essais et erreurs depuis le paléolithique. Il n’y aurait pas eu Einstein sans Newton, et pas Newton sans Aristote. Et s’il n’y avait pas eu la pénibilité de l’extraction et de la transformation, il n’y arait pas eu la robotique.
Et c’est dans cette possibilité même de voir les erreurs et de les dépasser, que l’on distingue l’idéologie des sciences.
Car l’idéologie, elle est infalsifiable.
Quoi qu’il arrive, elle efface l’histoire réelle, pour vendre son modèle alternatif, sa transition socialiste-écologiste. S’il fait froid, il ne fait pas froid, s’il fait chaud, il n’a jamais fait aussi chaud. Il a fait un temps morose cet été dans l’hémisphère nord, comme l’ont constaté tous ceux qui ont pris leurs vacances dans le nord ou l’Est de la France et il a même neigé en Allemagne ? Et il a fait aussi chaud durant l’été 2022, que durant celui de 1947 ? Non, il n’a jamais fait aussi chaud, vous dit-on, mélangeant températures des tropiques, de l’équateur et de saint Tropez.
De même, à cause du capitalisme et de la croissance, il n’y aurait jamais eu autant de cyclones, alors que c’est faux. Le trou de la couche d’ozone augmenterait avec le réchauffement, alors que c’est faux. Les tsunamis même seraient d’origjne humaine car Gaïa serait mécontente.
Alors, oui il y a des pollutions. Oui, il y a aussi de la détresse sociale. Mais non, je n’en tire pas la conséquence qu’il faudrait acheter les solutions idéologiques marxistes ou celle des Verts.
La science et l’écologie fondée sur les savoirs, elles, acceptent les erreurs.
Loin de nier les pollutions par exemple, parfois nées des sciences elles-mêmes, au lieu de prôner le retour en arrière, de freiner les sciences, le camp du progrès libère la créativité humaine.
Par exemple, les biotechnologies jaunes traquent les pollutions. Des bactéries sont développées pour nettoyer les égouts, s’empiffrer de nitrates qu’elles transforment en azote, ou de molécules de pétrole qu’elles transforment même en protéines, des champignons pour dévorer le plastique.
S’il y a trop de CO2, de méthane ou d’autres molécules qui menacent la vie, alors elle tente de les limiter dans les espaces où cela se peut.
Oui, toujours plus d’innovations, et, pour les financer, toujours plus de croissance.
Car c’est en avançant que l’on franchit les obstacles, pas en reculant.
Et la véritable écologie est celle de la responsabilité, celle des lumières contre l’obscurantisme.
Et c’est la condition d’une vraie justice sociale, celle qui permet une vie meilleure pour tous, en particulier les plus démunis.
Mais au lieu d’aider l’innovation, on corsète les entreprises par des taxes et des règlementations, et on finance par les impôts les fameuses énergies prétendument alternatives.
1.2. La fable des gaz à effet de serre et l’officine de dépression morale du G.I.E.C.
La dépression de la jeunesse est alimentée chaque jour par des affabulations sur les fameux gaz à effet de serre ! J’allais dire fumeux, non sans raisons, car je pense à la vapeur d’eau.
Car non ! le CO2 n’est pas le principal gaz à effet de serre. Le principal, est la vapeur d’eau, de 65 à 80%, 90% même lors de certaines éruptions volcaniques.
Ce qui laisse pantois cette prétendue transition écologique quand elle développe des industries comme celles qui sont liées à l’hydrogène, auxquelles je suis favorable mais pas pour les mêmes raisons. Car elles produisent un maximum de vapeur d’eau. Donc de G.E.S. elels produisent du cO2 aussi d’ailleurs, mais passons.
Pire encore : oui, la véritable écologie dit vive les gaz à effet de serre ! Car ils sont indispensables à la vie.
Sans eux nous mourrions immédiatement de froid. Songez que l’on a même eu 3 situations de terre absolument gelée sur cette planète, comme une boule de glace, qui ont duré plusieurs centaines de millions d’années faute de gaz à effet de serre.
Sans eux nous mourrions aussi sous l’effet de certains rayonnements solaires comme les rayons gamma et les rayons X.
Trop de gaz à effet de serre tue, pas assez aussi. Et, hélas, seul l’orgueil peut faire crorie que nous pouvons bouger l’angle de la planète ou arrêter les volcans et séismes.
Et le maudit CO2 ? Faut-il chasser le carboné ?
La chasse est ouverte. Ce qui est drôle. Car le carbone est indispensable à la vie. Pour les humains, il représente d’ailleurs 18,5% du corps.
Et le CO2, il n’a rien de maléfique. C’est une molécule composée de 2 atomes de carbone et d’un atome d’oxygène. Ce qui au passage est évidemment intéressant car cela signifie que, puisqu’il est composé, il est aussi décomposable par l’industrie.
Son pourcentage est-il dangereux aujourd’hui ? Non. Il représente 0,0415% dans l’atmosphère respiré, soit 415 ppm.
Faut-il désespérer de le voir monter à 416 ou 420 ? Une Galéjade. Il y en aurait même dix fois plus qu’il n’y a aucun risque pour la santé.
Est-il exceptionnel à cause de l’humanité ? Une autre galéjade. Hors glaciations, depuis 541 millions d’années, excusez du peu, la moyenne du CO2 est de 3000 à 7000 ppm, soit près de 8 à 17 fois plus qu’aujourd’hui !
Quant au réchauffement qui en dépendrait mécaniquement…Il y eut même au début de certaines glaciations des taux de CO2 supérieurs à 4500 ppm.
Et la part de l’humanité ? Certes, l’humanité en produit, y compris quand elle respire. Mais nul n’est capable de dire sa part dans les GES entre la vapeur d’eau, le CO2 et tous les autres éléments des GES.
Une chose est certaine, elle est infime, sinon nous n’aurions pas ce taux si faible et ces températures si modérées eu égard à l’histoire de la planète avant que l’humanité n’apparaisse.
Mais puisque la culpabilité humaine et la responsabilité du capitalisme et de la croissance est vendue tous les jours au nom des rapports prétendument scientifiques du G.I.E.C., un mot sur le G.I.E.C.
Chacun de leur rapport est regardé comme un évangile au lieu d’y voir une parodie comique, ce qui est curieux.
Créé en 1988, voilà un groupe de 34 personnes dont le but officiel est de montrer la responsabilité humaine dans le réchauffement. On ne peut être plus neutre.
Ces experts sont nommés par les chefs d’État et de gouvernement, ce qui serait, me dit un expert en stalinisme, un gage de scientificité. Ainsi, le dernier Président qui s’était découvert une vocation d’économiste de l’écologie après des études de Lettres, avait été nommé par son frère, le premier ministre de Corée. Oui, un gage de scientificité.
Ces experts en climatologie, science qui, par ailleurs, à la différence de la météorologie, n’existe pas, utilisent, pour leurs rapports, ceux des associations militantes, des centres de littérature et de sciences humaine écologistes, et quelques instituts en énergies dites alternatives.
Cela donne de jolis graphes colorés et de splendides prédictions de catastrophe que reprennent certains médias qui savent l’audience des films catastrophe.
Ce qui est drôle c’est que, systématiquement, toutes leurs hypothèses se révèlent fausses quand elles sont précises.
Ainsi, lors du premier rapport, celui de 1990, parmi les prévisions, les eaux allaient monter de 6cm par an, des îles allaient disparaît comme les Îles Marshall, de quoi alimenter les caisses écologiques par les riches américains apeurés qui y ont des propriétés, la crise agricole allait détruire le Brésil, le Chili, le Pérou… Le niveau des mers a-t-il monté de près de 2 m ?
Qu’importe, l’air de catastrophe permet d’avoir des voix, de l’audience et des subventions, c’est donc plaisant. Je pourrais m’amuser ainsi sur chaque rapport. Dès qu’une hypothèse est précise, hop ! la réalité prouve qu’elle est fausse.
Celui de 2007 est l’un des plus désopilants. Il prévoit, avec plein de graphes encore, pour 2020 ; un réchauffement jamais vu depuis 650 000 ans. L’Afrique verrait 75 millions à 250 millions de personnes mourir de faim ou de soif, 50% de l’agriculture fluviale serait détruite, l’Asie serait submergée par des problèmes d’eau, avec montée de la mortalité et de la morbidité, les rendements agricoles allaient baisser vertigineusement et les fameuses îles des milliardaires américains seraient sous l’eau…
Dans ces rapports, tous les montages sont bons pour donner au spectateur sa dose de stress. Ainsi, pour nier l’influence des volcans dans les Gaz à effet de serre, ils utilisent les travaux de Terrance Gerlach qui ont décrété que seuls méritent leur attention une cinquantaine de volcans. 50. Ils effacent donc 1500 volcans terrestres et 1,5 million de volcans sous-marins. Puis, ils écartent la vapeur d’eau, l’anhydride sulfureux, le monoxyde de carbone, le sulfure d’hydrogène, le méthane… Et hop ! les volcans bien choisis produisent seulement 250 millions de tonnes de CO2 par an. Moins que la respiration des humains, donc négligeable. Quand l’on songe que la troisième éruption du Krakatoa, en 1883, équivalait à 13 000 bombes d’Hiroshima, ou celle du mont saint Helens, en 1980, à 1600 Hiroshima, avec les coulées de laves de 800 °C. à plus de 800 km/h, vitesse non autorisée, leurs gaz dont la vapeur d’eau, on applaudit la fable.
On invente de même des cyclones toujours plus nombreux alors qu’ls ne le sont pas, une couche d’ozone qui augmenterait avec le réchauffement alors qu’elle augmente avec le refroidissement, des séismes qui seraient miraculeusement comme les volcans, non producteurs de gaz à effet de serre…etc
Que l’on prenne au sérieux ces rapports et leurs conseils de « transition écologique », surtout en Occident car l’Orient est plus réaliste, est pour le moins curieux, sinon symptomatique d’une crise profonde et du recyclage réussi des ex-rouges qui ont raté la révolution mais ne veulent pas rater la destruction de notre modèle de développement occidental.
I.1. La fable du dérèglement climatique et de la bonne nature face à la réalité du génocide humain
On connaît la chanson. Il y aurait un déséquilibre de l’écosystème planétaire, dû à un réchauffement climatique jamais vu, arrivé avec une rapidité jamais connue, qui serait lui-même dû aux Gaz à effet de serre, eux-mêmes dus au CO2, lui-même dû à l’humanité, à sa croissance et au capitalisme.
Or, tous les termes de cette équation, je dis bien tous, sont scientifiquement faux.
S’il y avait un équilibre de la planète, cela se saurait : son histoire est celle de ses réchauffements et de ses glaciations comme je le démontre, période par période, dans mon livre. Et si le réchauffement actuel était jamais vu et si l’humanité en était responsable alors pourquoi, hors glaciations, a-t-il fait toujours plus chaud sur cette planète avant l’apparition de l’humanité ?
Avec environ 15°C en moyenne sur le globe nous vivons actuellement une période formidable pour la vie humaine. Et 1°C ou 4°C de plus ne changerait rien à ce constat.
Cette planète à 4,55 milliards d’années, et de 4,5 milliards à 2,5 milliards, il n’a jamais fait moins de 55°C. De 2,5 milliards d’années à 7 millions, date d’apparition des hominines, il a toujours fait sensiblement plus chaud, hors glaciation. Par exemple, les dinosaures, vivaient le plus souvent à 29°C, ils broutaient l’herbe au pôle nord où il faisait 16°C en moyenne. Et figurez-vous qu’ils n’avaient pas inventé la taxe carbone pour autant.
Lorsqu’apparaissent les hominines, il y a environ 7 millions d’années, il fait une dizaine de degrés de plus qu’aujourd’hui. Et, après 3 millions d’années, grâce à l’équilibre miraculeux, il reste seulement 18 000 survivants.
Lorsqu’arrive le fameux genre Homo, il y a environ 2,8 millions d’années, il n’y a pas plus d’équilibre. Ils ne connaissent pas l’industrie ni le capitalisme mais 17 glaciations, dont 4 monstrueuses, et autant de réchauffements jamais vus par le G.I.E.C. et ses émules. Résultat des douceurs de Gaïa : 21 des 22 espèces du genre Homo, ou 16 des 17, comme on voudra, sont exterminées.
Oui, une seule a survécu. Et seulement 500 000 survivants ont réussi à passer le cap de la dernière glaciation, il y a 11700 ans, avec une espérance de vie de 21 ans. Gentille Gaïa est passée par là.
Et figurez-vous qu’avant cette glaciation, ils ont connu des périodes systématiquement plus chaudes qu’aujourd’hui. Ainsi durant l’Éémien, qui a précédé la dernière glaciation, de -130 000 à -115 000 ans, il faisait 6 à 9°C de plus qu’aujourd’hui et les hippopotames se baignaient dans la Tamise. Mais il paraît que cela ne compte pas.
Et ne compte pas non plus le fait que durant la dernière glaciation sur Gaïa la douce, il y avait 2000 mètres de glace sur l’actuelle Toronto, 15000 sur l’actuelle New-York.
Avec les premières sédentarisations, les variations violentes et rapides continuent. Cela commence par un dégel soudain rapporté par toutes les spiritualités du monde sous forme de « déluge ». Puis les variations continuent, au point pour le Sahara vert de devenir un désert, pour l’Arctique, un temps quasiment sans glace, de se couvrir de glaces etc.
Parmi les nombreux phénomènes que je rapporte dans mon livre, phénomènes inconnus de nos petits bonhommes verts, puisqu’ils n’étaient pas nés et qu’il n’y avait pas de capitalisme, notons il y a 42000 ans, l’effroyable sécheresse qui extermine la population du grand empire d’Akkad, la quatrième dynastie, égyptienne, l’empire chinois de Liangzhu… Oui, en quelques années, voire en quelques mois.
Notons aussi le réchauffement spectaculaire, commencé en 950 et terminé en 1270, jamais vu par les idéologues, pourtant bien plus important qu’aujourd’hui, qui conduisit les Vikings à installer deux colonies au Groenland, appelé ainsi car il signifie « terre verte ». Avec des vignobles dans le nord de l’Europe mais aussi des inondations meurtrières.
Notons ce réchauffement de 1500 à 1560 mais aussi, plus intéressante, cette montée des glaciers de 1800 à 1830. Oui, en pleine révolution industrielle, alors que l’exploitation du charbon explose, un refroidissement. De là à croire qu’industrialisation ne rime pas nécessairement avec insolation.
Certes, depuis 1910, en effaçant les années qui dérangent, comme celle de 1947 où il fit plus chaud que l’été dernier, nous pourrions connaitre une petite tendance au réchauffement. C’est possible. Sur 4,5 milliards d’années, je n’en mesure pas l’importance pour certains médias qui tentent de vendre le moindre réchauffement comme annonciateur d’une catastrophe jamais vue au lieu de faire leur travail d’information.
Oui, il y a peut-être un léger réchauffement, mais rien d’exceptionnel, dans cette période interglaciaire, que l’on appelle « holocène ». Car c’est en effet une période de réchauffement en attendant la prochaine glaciation.
Rien de spectaculaire non plus : les réchauffements et glaciations du passé ont parfois été d’une violence et d’une rapidité inouïe, comme celle qui a conduit à l’extermination des dinosaures a duré moins d’une seconde, comme celle de quelques heures qui a conduit aux multiples refroidissements produits par des éruptions volcaniques monstrueuses, comme celle de quelques mois, il y a 4200 ans, en quelques années comme le réchauffement du Moyen-Âge.
Riei qui n’annonce une planète qui brûle, sinon elle aurait déjà brûlé, ni une vie menacée, sinon nous ne serions pas là pour en parler.
Au contraire : à 15°C environ une période d’une douceur jamais vue sur cette planète. Car c’est cela le jamais vu. Oui, nous vivons une époque formidable.
Je vais choquer les inquisiteurs verts mais j’ose défendre Copernic et Galilée : la Terre n’est pas un écosystème, ni au centre de l’univers. C’est un élément du système solaire.
Donc, ni les décrets verts ni les manifestations pour sauver Gaïa n’aboliront l’influence du Soleil, ses éruptions nucléaires, ses vents qui soufflent à 1 million de km/h, arrachant chaque seconde quelques kilos d’atmosphère, ses radiations. Ils n’aboliront pas non plus les champs magnétiques, les météorites et la Lune, ni même les variations de l’angle de l’orbite et de l’axe de rotation de la Terre.
Ils n’aboliront pas l’influence du noyau de la Terre, de son manteau et de son écorce.
Conséquence des forces monstrueuses à l’œuvre, comme je le raconte en détails dans mon livre, l’histoire de la planète est celle de 4,55 milliards d’années de déséquilibres incessants, entre réchauffements terrifiants et glaciations qui ne le sont pas moins, entre séismes, éruptions volcaniques, tsunamis, cyclones et j’en passe d’autres douceurs de Gaïa.
Voilà pourquoi la climatologie n’est pas une science, à la différence de la météorologie ou de la physique par exemple : car il faudrait être un Dieu pour saisir et maîtriser ces énergies organisées autour du soleil depuis 4,57 milliards d’années.
Et il faut avoir un orgueil démesuré pour penser, ne fut-ce qu’une seconde, que l’humain pourrait influences ces forces par des décrets ou des prières à Gaïa.
L’invariant c’est la variation, le dérèglement c’est la règle.
Mais la nature ce sont aussi les éruptions volcaniques les séismes, les tsunamis, les cyclones et bien d’autres phénomènes qui ont détruit l’humanité et la menace chaque jour.
Elle est aussi celle de la résistance à d’autres éléments de la nature tout aussi destructeurs, certaines bactéries, certains virus, parasites, champignons, animaux sauvages.
Elle est aussi celle de la résistance au dérèglement des éléments naturels dans notre corps, qui produisent par exemple, les 6000 maladies génétiques et les handicaps de naissance.
Face à cette réalité, l’écologie, aujourd’hui comme hier, confirme que la Bible n’a pas tort de dire que la voie de la survie et du bien-être est de dominer la nature et d’assujettir ce qui s’y trouve.
J’ai intitulé cette conférence : « Écologie positive : une stratégie de progrès, de croissance et de puissance pour le retour de la France ».
Comme vous le savez, la France subit de plein fouet une vague idéologique sans précédent depuis la chute du mur de Berlin, sous le prétexte d’une crise climatique et énergétique. Une vague qui emporte la France dans les 3 D, la défaite de la pensée, la dépression morale, la décadence nationale.
Il faut imaginer notre république comme une ville attaquée de toutes parts, un peu comme si la ville de Paris était assiégée par des troupes campant à ses portes. Et pas seulement assiégée car, comme dit la chanson, les loups sont entrés dans Paris. La vie à la française est menacée. Foie gras, sapin de Noël, barbecue, viande, piscines, chasse, agriculture, voiture, avions, climatisation, chaudières à gaz, 5 G, industries extractives, industries productrices… jusqu’à interdire une épreuve de la coupe du monde de Rugby à Lyon, jusqu’à s’attaquer au Tour de France, jusqu’à vouloir le burkini à Grenoble.
Et la violence monte, jusqu’à dénoncer et menacer de procès nos industriels comme le Président du groupe Total, à dégonfler les pneus des SUV, à briser les carrières administratives de ceux qui ne chantent pas l’hymne de la nature, à attaquer les agriculteurs, leurs champs, leur dur travail pour nous nourrir et leurs bassines, jusqu’à justifier les agressions physiques contre les gendarmes, jusqu’à insulter les intellectuels dissidents et à les censurer partout où ils le peuvent, au nom d’une science climatologique comme il y avait à l’époque stalinienne une science prolétarienne.
Oui, il y aurait une science climatologique et un consensus scientifique, ce qui permet d’interdire à John Clauser, prix Nobel de physique en 2022, de s’exprimer au FMI, où il était invité sous prétexte qu’il s’oppose à l’idéologie verte totalitaire.
Tant pis pour les 1200 scientifiques et universitaires de réputation internationale, signataires de la pétition organisée par le prix Nobel de physique de 1973, Ivar Giaver, publiée le 27 juin 2022, intitulée « There is no climate emergency » ne seraient pas des scientifiques !
Tant pis pour les 48 professeurs d’université, emmenés par Antonino Zichini, découvreur de l’antimatière nucléaire, qui dénoncent les prévisions des 34 membres du G.I.E.C., désignés par des chefs d’État et de gouvernement.
Et, tant pis pour moi, désolé de parler de mon cas, alors que mon dernier livre, L’Obscurantisme vert, a eu les meilleures ventes d’essais sur Amazon durant 8 mois, les idéologues ont fait pression sur les médias me décrétant « climatosceptique », ils ont fait annuler ma conférence à Polytechnique et ils ont refusé même qu’un débat ait lieu. Au nom de la déontologie journalistique, ils ont même cherché à faire condamner, auprès du comité d’éthique, Le Figaro qui a fait un entretien avec moi sur ce livre, prétendant qu’au nom d’un consensus scientifique, je dois être censuré. 4 conseillers sur 15 n’ont pas jugé indigne de proclamer qu’ils ont voté pour des sanctions contre le quotidien jugeant que la déontologie journalistique serait d’interdire le débat ! Et 8 sur 15 seulement ont jugé que Le Figaro était en droit de faire son travail de journaliste.
Mais seraient scientifiques ceux qui me censurent et ont même vandalisé la page Wikipedia qui porte mon nom, jusqu’à effacer mes travaux, notamment en épistémologie, y compris sur Max Planck, mes conférences sur les nanotechnologies les biotechs, la robotique, l’intelligence artificielle, mes deux agrégations et mes deux doctorats, mes combats pour la liberté contre le communisme et l’islamisme, de Cuba à l’Afghanistan et au Vietnam, cela afin de réduire mon itinéraire à deux lignes qui disent que je m’oppose aux sciences puisque je m’oppose à leur idéologie. Professeur des universités à l’âge de 33 ans, ces inquisiteurs aux petits pieds, voudraient me voir sur le bûcher
Au pays de Voltaire et de Beaumarchais, le libre débat n’est plus même un droit, l’éloge de l’ignorance s’impose sans la liberté de la blâmer.
L’erreur serait d’envisager ces attaques séparément et, en conséquence de les traiter isolément.
L’erreur serait de ne pas voir que si ces troupes paraissent disparates, et elles le sont, elles sont unies par une même idéologie liberticide anti-productiviste, anticonsumériste, anticapitaliste et antifrançaise.
L’erreur serait de croire que cette cinquième colonne ne peut gagner la guerre alors que le camp de la liberté, du progrès et de la croissance, le camp de la France est en train de la perdre faute de la mener.
Oui, cette attaque est globale.
Le climat ? Il n’est qu’un cache-sexe de cette idéologie. Prétextant une planète qui brûle, une planète-Cosette dont on pillerait le peu d’énergie, et inventant qu’elle serait un écosystème dont nous serions des membres, les inquisiteurs rouges et verts s’autorisent un droit d’intervention sur toutes les activités humaines. L’humanité serait coupable, pour cause de course capitaliste à la croissance. Elle produirait des gaz à effet de serre, en particulier du CO2, qui auraient réchauffé Gaïa avec des températures jamais vues.
Pour sauver la planète, ils proclament que « la décroissance fait partie de notre grille de lecture du monde », comme le dit Marine Tondelier. Mais, finalement, le terme « sobriété » lui convient. Comme il convient au gouvernement en pleine débandade idéologique. Comme il convient à tous les partisans du recyclage idéologique des marxistes de naguère. Et on a fait fermer la centrale nucléaire de Fessenheim et mis en arrêt quelques autres au nom d’une « écologie de responsabilité », un regard tendre vers la sobre Allemagne, sa fermeture du nucléaire et ses éoliennes, dont chacun aura pu admirer les inconséquences : la réouverture de 27 mines de charbon, se dépendance énergétique envers la Russie et, plus terrible encore, le recul de la croissance.
Un modèle, oui, mais d’irresponsabilité. Que rien scientifiquement ne justifie. Je dis bien « rien » comme nous allons le voir dans cette conférence.
Cette défaite de la pensée a alimenté la défaite morale. Les attaques des troupes wokistes ont porté leurs fruits. Ils ont réussi à vendre aux consciences que la course à la croissance et son réchauffement climatique qui peineraient Gaïa, auraient commencé avec la révolution industrielle et seraient dus au capitalisme, responsable de l’esclavagisme et de la colonisation, de l’impérialisme et des guerres, de la domination patriarcale et j’en passe. Jusqu’à diffuser l’idée que la France serait coupable, serait responsable de la misère du monde et de l’immigration clandestine, tandis que le djihadisme et d’autres formes de refus de l’État de droit et de nos mœurs serait l’expression légitime d’un droit à la différence de ces opprimés.
Ainsi, s’est développé, formatée par l’effacement de l’histoire, une culpabilisation générale et la détestation de soi et de son héritage.
D’où la dépression.
Ce qui conduit une partie de la jeunesse déprimée à ne plus croire en rien sinon en l’apocalypse qui vient et à vouloir sauver la planète tandis qu’un conflit artificiel de génération a commencé, alimenté par les rouges-verts, soutenu par la peur et, plus encore, par l’angoisse de l’ennemi de al nature qui se niche partout, jusque dans nos assiettes et notre désir de bien-être.
D’où la décadence nationale qui est la dissolution du lien vivant entre l’individu et la Cité. Voilà que s’impose dans les consciences cette idée qu’il faudrait une « transition écologique », en rupture avec le modèle de croissance qui aurait fait tant de mal à la planète.
Pour cela, il faudrait une « planification écologique », une idée qui nous vient de Jean-Luc Mélenchon, copie des planifications socialistes de naguère pour la transition socialiste. Une planification pour faire baisser la météo et contrôler l’axe de rotation de la Terre, Staline n’y avait pas songé.
Et l’avenir s’annonce plus vert-sombre encore avec cette politique de « « sobriété » d’alcoolique prête à ingurgiter des milliards issus des taxes et des impôts dans des activités sans avenir, ce qui n’étanchera pas la soif des idéologues, malgré la dette publique et un PIB moribond. Mais ce qui détruira plus encore la compétitivité au grand soulagement de certains pays d’Asie et même d’Amérique qui ont bien vu que la transition écologique française, c’est la transition socialiste de naguère, la cirrhose en plus.
Ainsi, la France qui est descendue au 7ème rang économique mondial en termes de PIB, va investir massivement dans de prétendues énergies alternatives alors qu’elle est au 12ème rang en termes d’investissement dans les biotechnologies, moins encore dans les nanotechnologies, et est quasi inexistante dans l’intelligence artificielle.
Oui, disons le crûment, faute d’avoir mené alors la guerre idéologique, nous avons ouvert la porte aux loups. Après la chute du mur de Berlin, nous avons cru en la victoire définitive du camp du progrès et de la liberté, mais c’était une illusion. Une illusion qui coûte cher aujourd’hui.
Face à ces trois D. il n’est qu’une solution, une réponse globale et une réponse point à point.
Une réponse point à point, du CO2 à l’histoire de France, car il le faut pour arrêter les troupes idéologiques à chacune des portes.
Et une réponse globale car il le faut pour nourrir le besoin de spiritualité qui est en chacun et dont le manque est la vraie cause du succès de cette idéologie totalitaire, en particulier dans la jeunesse.
Oui, il y a des problèmes, et certains viennent des humains, des innovations même. Mais, aucun de ces problèmes réels ne nécessite d’adhérer à l’idéologie écologique totalitaire, pas plus qu’hier les problèmes sociaux réels, comme la misère ouvrière, ne nécessitait de vouloir le socialisme, ses inquisiteurs et ses camps.
Nous allons dire oui à l’écologie, mais à la vraie. Celle qui est conforme à l’étymologie et non à son simulacre vert.
Le mot écologie est composé de « éco », qui vient du grec « oïkos », qui signifie « maison » et non « planète », et de « logie » qui vient du grec « logos » qui signifie discours rationnel.
Or, qu’est-ce qu’une maison ? C’est une création artificielle, oui artificielle, pour se protéger contre les agressions de la nature, contre le froid, le chaud, les intempéries, les attaques animales. Elle est la condition de survie et de prospérité de ceux qui l’habitent et transforment la nature tout autour d’elle, d’où ce mot d’ « économie » qui vient lui aussi d’oïkos, la maison, l’artifice.
L’écologie véritable a un seul but : protéger l’humanité et la faire prospérer. Elle dit l’humanité d’accord, l’humanité d’abord. Et, s’agissant de la France, notre maison, l’écologie a pour but de la protéger et de la faire prospérer, en lui redonnant la mémoire d’un passé dont elle peut être fière, la joie de vivre à la française ici et maintenant, et le retour à une vision de l’avenir orientée vers le progrès des sciences qui se conjugue avec la croissance et rime avec sa puissance.
Oui, le temps est venu de passer à l’offensive contre les fossoyeurs de la France.
En 8 épisodes, publication de ma conférence » Écologie positive : une stratégie de progrès, de croissance et de puissance pour le retour de la France », prononcée pour la formation du parti #LR
Épisode 1: les enjeux.
Épisode 2: défi climatique, défi idéologique ».
Épisode 3: La fable des gaz à effet de serre et l’officine de dépression morale du G.I.E.C.
Épisode 4: La fable de l’épuisement de ressources de la nature.
Épisode 5 : La fable des énergies alternatives renouvelables, durables et gratuites et de la forêt productrice d’oxygène.
Épisode 6. Course à la croissance, course pour la vie, Course à la croissance, course au meilleur être.
Épisode 7 : Réarmement moral : la fable de la France industrielle coupable d’esclavagisme et d’autres maux de l’humanité ; le chemin de la puissance
Épisode 8 : Conclusion : célébrer en écologiste le mode de vie à la française