Publié sur Atlantico https://www.atlantico.fr/node/3589223

Par Yves ROUCAUTE

Dans quel pays de « salauds » (Sartre) vivons-nous ? Où il est possible pour un quarteron de ministres et un Président de parader dans les médias fiers du nombre de tués par le Covid-19, avec l’un des trois bilans les plus meurtriers du monde, bientôt devant l’incompétente Espagne, rattrapant l’Italie, devant les États-Unis même par rapport au nombre d’habitants… ? Où ni coupables, ni responsables, les mêmes continuent à se féliciter devant les milliers de tombes à peine fermées d’avoir fait voter le 15 mars en pleine pandémie, conduisant, du 17 au 20 mars, à une surmortalité de +16%, la semaine suivante de +35%, et, 14 jours plus tard, un pic de + 59,6% inconnu dans le monde ? Où les mêmes, avec une morgue sans pareil, osent imposer une politique de déconfinement, jusqu’à vouloir envoyer les enfants à l’école le 11 mai, malgré le désaccord de tous les scientifiques ?

Oui, dans quel pays de « salauds » vivons-nous où il ne faut pas se poser la question : « pourquoi en Autriche, Danemark, Norvège, Tchéquie, Chine, Corée…les gens peuvent-ils sortir ou commencer à sortir du confinement ? Pourquoi pas nous et autant de morts ici ? » Où des autorités psychorigides ont préféré organiser la désinformation qui tue, assisté par des comités d’experts aux ordres, en prônant la suffisance de « gestes barrière » comme d’autres invoquent les esprits de la forêt, plutôt que de voir mise à nu leur incompétence ? Transmissions du Covid19 ?  Jusqu’à 3 heures par les airs, jusqu’à 3 jours par les métaux et les plastiques, jusqu’à 4 heures par les cartons … Les solutions de l’Allemagne, de la Norvège, de l’Autriche… ? Simples. Se laver les mains ? Certes. Mais surtout, masques FFP2 qui protègent de 98,9% à 100 %, gants à 100%, et tests sanguins qui permettent de pister et isoler la maladie. Malades ? Confinement. Doutes ? Confinement. Absence de masques et de gants ? Confinement. Vous avez des masques FFP2, des gants, des tests négatifs et le confinement a produit ses effets ? Vous pouvez sortir et faire vos courses, voir vos amis, comme tous les habitants de Hong Kong qui se baladent dans les rues et les marchés, rencontrent leurs parents et leurs amis, vont travailler et s’amuser.

Oui, dans quel pays de « salauds » sommes-nous où la demande des soignants importe moins que les variations de libido d’un Président qui a besoin de se rendre chez le Panoramix du coin pour décider, de la qualité d’un médicament au lieu de laisser aux médecins le libre choix des soins ? Où un porte-parole du gouvernement a prétendu que porter un masque appelait « des gestes techniques » si compliqués qu’elle-même ne le savait pas, ce qui fit rire 1,4 milliards de Chinois, bambins compris, mais non les familles françaises en deuil ?

Dans quel pays de salauds vivons-nous, où les Cosette ont été interdites d’aller voir les Jean Valjean vieillissants, quand bien elles le pourraient pourvues de masques et de gants ? Où les atteintes aux libertés et à l’amour d’autrui se multiplient de la part d’une technocratie qui n’a toujours pas fourni les masques gratuits, qui n’alerte toujours pas sur les gants, qui ne fournit toujours pas de tests ni de respirateurs, mais qui produit des règlements répressifs, freine les importations de moyens de survie non estampillés par l’administration, prétend pister les portables et tente de culpabiliser la population en la rendant responsable de sa propre incurie ?

Dans quel pays de « salauds » s’arcbouter aux décisions et sauver son strapontin, y est moins essentiel que sauver pragmatiquement des vies ? Où se multiplient les désinformations gouvernementales jusqu’à avoir prétendu que les masques ne serviraient à rien parce que ce coronavirus serait « si petit » qu’il passerait à travers leurs mailles ? Pourquoi alors en donner aux médecins si cela ne sert à rien ? Interdits de vente hier, pourquoi les mettre en vente aujourd’hui, avec des mimiques méprisantes indiquant qu’il faut les donner au bon peuple qui les réclame mais qu’ils ne servent à rien ? Les masques FFP2 qui protègent à plus de 98,7% contre les particules de 0,03 micron à 1,1 micron, et le coronavirus faisant 0,125 micron de diamètre, ne protègeraient-ils plus, une fois arrivés en France ? Ou bien le coronavirus deviendrai-il plus petit encore une fois passé la frontière, effrayé par les déclarations du Président et de son gouvernement ? En France, le virus ne se propagerait pas dans l’air via des gouttelettes de Flügg, plus grosses évidemment, qui sont un peu comme la voiture avec chauffeur qui transporte certains de nos « salauds » ? Exceptionnalité française encore, les mêmes gouttelettes de Flügg, telles des boules de pétanque, tomberaient au sol une fois sorties de la bouche, y compris de celle des menteurs agréés, au lieu de rester en suspension dans l’air jusqu’à 3 heures ? Cela expliquerait donc que deux Chinois doivent porter des masques quand bien même ils sont à cent mètres de distance, mais pas deux Français, qui, grâce à l’opération du saint esprit élyséen, qui transforme les gouttes en plomb, ont seulement besoin de se tenir à un mètre de distance, voire deux selon le rite français, nouveau et accepté ?

Dans quel pays de « salauds » vivons-nous où ces « gros plein d’être » (Sartre encore) de la technostructure, restent sourds, depuis février, aux alertes et informations scientifiques et refusent d’admettre qu’elles ont failli ? Confinement, masques, gants, tests : voilà ce que nous disions alors que le gouvernement appelait à tousser dans son coude, à se tenir à un mètre de distance et à bien lire les règlements ! Solutions dont l’efficacité a été rendue publiques par la Chine et la Corée dès la baisse accélérée de la pandémie le 27 février. Prouvées par les travaux publiés par l’Anestasia Patient Safety Foundation, depuis le 12 février, les laboratoires, d’Hamilton, de Princeton, de l’UCLA, d’Harvard, de l’Institut de la santé des Pays-Bas…Travaux dont je me suis moi-même à plusieurs reprises modestement fait l’écho, comme épistémologue et citoyen. Travaux accessibles pour tous les experts, même pour les plus paresseux, via MedRxiv et les sites universitaires qui archivent les prépublications et publications scientifiques. Et cela bien avant les élections municipales…

Oui, dans quel pays vivons-nous où les « salauds» d’hier continuent  à vendre des espoirs de vaccins à 18 mois, des grigris quotidiens et des sourires de pantins mécaniques sur notre chemin de croix ? Jouissent-ils de ce sentiment qu’ils tiennent en laisse 66 millions de citoyens et qu’ils ont le pouvoir de briser des rêves ? D’être l’État, ce monstre chimérique, cynique et froid, auquel aucun contre-pouvoir semble pouvoir imposer la voix de la raison ni, encore moins, celle de la conscience ? D’incarner ce « pouvoir » magico-religieux qui décide de tout, de l’ouverture des bureaux aux bons de sortie, organisant la « société de contrôle » (Deleuze) sur les citoyens, leurs corps, leurs vies ?

Ce pays de « salauds » n’est pas mon pays. Le pays que j’aime et dans lequel je vis, malgré l’hiver de l’esprit, applaudit les soignants et tous ceux qui, petits ou grands, affrontent la mort pour sauver nos vies. Il est celui de la générosité qui diffuse la douce chaleur des cœurs, de l’instituteur ou du chef d’entreprise, de l’agriculteur ou du coursier, jusqu’aux EHPADS et aux pieds des cités. Il est la France républicaine qui vibre au rythme de cette libre fraternité qui a éclairé de ses feux, depuis 1789, l’humanité tout entière. Il est celui de la vraie morale qui dit « l’humanité d’accord, l’humanité d’abord », répondant aux exigences de la conscience éclairée par les sciences.

Le pays dans lequel je vis est le vrai pays, la vraie France. Qu’il se méfie celui qui vit ailleurs, dans ce simulacre de France, celle des « salauds ». Car ici les crises ne peuvent se gérer du haut des parapheurs à coups de discours distribués comme du pain béni à un troupeau hébété. Ici, on pardonne l’ignorance et l’erreur mais la dignité est chevillée au corps et l’égalité des droits tient lieu de seul couvre-chef. Ici, plus qu’à Rome jadis, il n’y a jamais très loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, où l’on précipitait les coupables. Et qui croit atteindre l’Élysée est seulement parfois en route vers le Tartare, qui n’est pas un plat mais l’enfer dirigé par les dieux. Où l’on met aussi ceux qui se prennent pour tels.

Les 4 grands courants de l’histoire américaine et Donald Trump

Conf Bridgepoint. Nov 2020

Introduction

Ière Partie : La mise en place des 4 courants dans la révolution américaine : 1.1.   In God we trust. Le wilsonisme 1.2.Le courant washingtonien-jacksonien 1.3.Hamiltoniens 1. 4. Jeffersoniens. 2.1 Les jeux de Washington. 2.2.. L’élection de Jefferson. 2.3.. Disparition des fédéralistes et Andrew Jackson. La formation d’un tissu imaginaire qui façonne l’histoire.

2ème partie. Le traumatisme de la guerre de Sécession et ses conséquences. 1.1. Esclavage et crise des Jacksoniens.1.2.Naissance du parti républicain antiesclavagiste et traversé de courants. 1.3. Reconstruction et âge d’or. 1.4. Domination PR. 2.1. La rupture démocrate et Wilson. 2.2. Franklin Delano Roosevelt et America first.

3ème Partie. La redistribution des cartes. 1.1. la rupture Kennedy et la Great society 1.2.Un nouveau paysage politico-social. 2.1. La révolution Reagan .2.2.. Pourquoi la victoire de Trump prévisible mais pas forcément durable.

Coronavirus : comment la technocratie nous a méthodiquement mené dans le mur

Article publié le 23 mars 2020. (Atlantico) https://www.atlantico.fr/decryptage/3588232/coronavirus–comment-la-technocratie-nous-a-methodiquement-mene-dans-le-mur-yves-roucaute

On ne devrait jamais tourner le dos à un danger pour tenter de le fuir. Si vous le faites, vous le multiplierez par deux » pensait Winston Churchill. Face au coronavirus, nous pourrions rire de ce gouvernement qui joue au Père Ubu, prompt à prendre le large face au danger et déjà prêt à s’attribuer les mérites de la victoire quand celle-ci sera avérée. Hélas !, le temps n’est pas au rire. La France se terre, la France souffre, la France pleure ses morts et ses blessés. Le temps n’est pas aux bûchers des vanités gouvernementales non plus. Émue, unie, reconnaissante, la France vole au secours des plus fragiles, des plus isolés, des plus âgés et applaudit dans les larmes ces soignants qui prennent le risque de leur vie pour la sauver et ces boulangers, comme ceux du XVème arrondissement de Paris, qui livrent l’Hôpital Pompidou

Pourtant écoutez bien, et vous entendrez enfler une juste et sourde colère devant l’incompétence, la morgue et l’irresponsabilité de ce gouvernement ébranlé à la moindre brise, effondré quand vient la crise. Un quarteron de technocrates, appuyé sur de prétendus experts, quelques aficionados médiatiques et des élus conservateurs, qui est allé de tergiversations en rodomontades, attendant la succession des « phases » d’évolution comme d’autres regardaient les chars passer lors de la débâcle de 1940. Et aujourd’hui encore, incapable de prendre les mesures nécessaires pour tests, masques, gants, confinement total, désinformant même encore et toujours sur les vrais facteurs de transmission.

Le temps n’est pas encore au procès général, mais il viendra.  Il commence déjà.  600 médecins et infirmiers portent plainte contre le gouvernement et l’ancienne ministre Agnès Buzyn, qui a eu la lâcheté de se taire au lieu de sonner l’alarme et qui, en avouant à moitié sa faute, ne peut être qu’à moitié pardonnée. Les Français sont généreux mais ils ont la tête chaude comme disait le philosophe Hegel, et, plus qu’en Italie, il n’y a jamais loin du Capitole à la Roche Tarpéienne.

Face à ce drame humain et à sa déplorable gestion, pour avoir écrit Le Bel Avenir de l’Humanité, je suis souvent interpellé : est-ce donc ainsi que nous allons vers ce monde merveilleux annoncé ? Oui, c’est ainsi. Cette crise sanitaire en porte la marque et en dit le sens. Nous vivons un moment de transition. Ce moment où s’intensifie le combat du camp du progrès, celui des partisans des sciences et des technologies qui ont donné l’alerte et réclamé le confinement sans avoir été écoutés, celui des soignants qui permettront de vaincre cette maladie malgré l’incompétence gouvernementale, celui des réseaux sociaux qui les soutiennent. En face ? Le vieux monde. Celui des technocrates ignorants, ivres d’eux-mêmes, arcboutés sur leur vision autoritaire et magico religieuse du « pouvoir », associés aux conservateurs étatistes, aux Ayatollahs de l’écologie à la Greta Thunberg ou à la Nicolas Hulot et aux apocalyptiques à la Yuval Noah Harari qui ont désarmé le pays par leur idolâtrie de la nature et les freins mis à la créativité humaine.

Ce combat du camp du progrès a bel et bien commencé dès fin janvier et s’est amplifié jusqu’à aujourd’hui.

Que nul ne dise que le Président Emmanuel Macron et le gouvernement ne pouvaient pas savoir, eux qui, par ailleurs, au nom du principe de précaution, se permettent d’arrêter les recherches en biotechnologies dès que piaille un groupe de pression. Nous fûmes nombreux à relayer l’alerte lancée par le docteur chinois Li Wen Liang sur la létalité et le danger de pandémie de ce virus, qui l’a tué le 7 février. Lui-même condamné au silence par les autorités qui, pour maintenir leur ordre, craignaient plus de laisser circuler cette information que le virus. Elle n’a donc servi à rien la mise en garde de l’Organisation mondiale de la Santé qui le confirmait ? A rien, les indications des laboratoires chinois qui conseillaient le confinement ? Chine et Corée du sud ne démontraient-ils pas une nette décrue par cette stratégie dès le 27 février ?

Épistémologue, je ne fus pas le seul lanceur d’alerte à exiger la nécessité du confinement, dès que furent confirmés les modes de transmission de ce coronavirus. Devant l’impudence de ces technocrates, j’ai même relayé les travaux dirigés par le Professeur Vincent Munster du Centre de virologie d’Hamilton, dans l’Alabama, cosignés par des universitaires de l’UCLA (Californie) et de Princeton connus dès le 9 mars, diffusés massivement le 13 mars par la célèbre revue MedRxiv, consultable en ligne.

Durée de survie du virus ? Jusqu’à 4 heures sur le carton, 3 jours sur le plastique (en moyenne 16h) et l’acier (en moyenne 12h). Transmissible par les airs ? Oui. Jusqu’à 3 heures. Confirmant ce qui était suspecté dès le 12 février dans une publication de l’Anesthesia Patient Safety Foundation qui s’appuyait sur les études du SARS-CoV, un autre coronavirus. Les travaux de 18 laboratoires américains, et de quelques laboratoires chinois accessibles, confirment le fait à peu de différences près.

Mais au lieu de reconnaître l’erreur, après tout humaine, la technostructure outragée qui craignait moins les morts que de reconnaître s’être trompée, se mit à dénoncer les lanceurs d’alerte. Psychorigide comme toute bureaucratie elle avait décrété en janvier que se laver les mains et se tenir à un mètre de distance suffisait et des morts, par les voies non réglementaires prévues, elle allait continuer à s’en laver les mains.

Persistant dans son errance, malgré les condamnations scientifiques internationales et les protestations de l’immense majorité du corps médical français, et l’opposition de certains politiques éclairés par les sciences, il fut exigé de voter le dimanche 15 mars, en pleine débâcle sanitaire. Reculer les élections de quelques semaines ? Pas possible, sinon la démocratie serait perdue ! Cartons, enveloppes et bulletins de vote avaient-ils été vaccinés par quelque Jupiter de fortune ? Isoloirs, air et salles immunisés par les prières de ses saints ? Assesseurs et citoyens appelés à dépouiller protégés par l’esprit saint élyséen au point de purifier les minuscules gouttelettes propulsées dans l’air à plusieurs mètres à la moindre parole, même prononcées à voix basse, connues  depuis 1880 grâce à Karl Flügge? Oui, toutes ces inepties, « en même temps ».

Et, le miracle du lundi 16 mars eut lieu : l’urgence de rester chez soi fut décrétée. Le virus avait soudain varié sous une troisième forme durant la nuit, inconnue des chercheurs mais non des parapheurs. Et d’un coup de baguette magique, la démocratie engloutie la veille si le premier tour n’avait pas eu lieu à l’heure prévue, devient sauvée en repoussant le second tour à une date inconnue. Et pour éviter d’avoir à avouer s’être une nouvelle fois trompé, une remise en cause sacrilège de son « pouvoir », le Président bavard, regardant la France dans les yeux, n’a pas une fois prononcé le mot maléfique de « confinement ».

Aujourd’hui encore, le combat du camp du progrès continue.

La guerre dîtes-vous ?  Je vois surtout une nouvelle ligne Maginot. Les gants seraient inutiles. Prenez ces plastiques, déballez ces cartons, soyez sans crainte: les matamores qui gouvernent se chargent  de verbaliser les virus qui se permettraient de passer la membrane cellulaire par liaison dangereuse par leur protéine S, inconnue des fichiers de police, de se balader dans le cytoplasme de la cellule avec leur brin d’ARN étranger, comme un sans papier, de travailler clandestinement avec ses 15 gènes pour finalement s’imposer et se multiplier dans le corps pour le Grand Remplacement, ce qui est formellement interdit. De quoi être rassuré ?

Les masques ? L’O.M.S  répète depuis le 3 mars que la pénurie de masques met en danger le personnel soignant et aussi ceux qu’ils soignent : sans masque, le virus va librement du médecin au quidam ordinaire et du quidam ordinaire au médecin ou à d’autres quidam ordinaires. Mais il y a l’exception française. La connaissance parfaite du double décimètre sur leur bureau éclaire nos technocrates : ce coronavirus mesurant environ 0,125 micron, les masques ne pourraient empêcher de passer des particules aussi petites. Sauf, quand ils s‘agit des soignants qui ont droit au masque, comme c’est indiqué dans un règlement trouvé sur une étagère, car alors cela servirait à quelque chose. Une étude de 2008, de l’Institut de santé des Pays Bas, démontrait pourtant que les masques en coton protégeaient à 60% contre des particules de 0,02 à 1,1 micron, 78% pour les masques chirurgicaux et 98,9% pour les masques FFP2. L’université d’Edinburgh a de son côté testé les masques chirurgicaux : ils arrêtent 80% des particules de 0,007 microns, un peu en dessous de la moyenne des filtres industriels… et même les mouchoirs en tissu protègeraient d’environ 28%.

Les masques en France seraient-ils victimes d’un sort maléfique connu des sorciers de l’Élysée ? Et cela au point de n’avoir pas pensé en produire ou en acheter depuis janvier ? Et de n’avoir pas distribué ceux qui existent ? Car les masques existent, beaucoup les ont rencontrés. Un stock des 150 millions. Finalement, dans sa grande bonté, il est décidé le 18 mars, plus d’un mois après l’explosion de la maladie, d’en livrer 25 millions aux « n’importe qui ». Les autres ? C’est peut-être pour une collection.

Afin de justifier leur incompétence, nos technocrates prétendent que leur comportement d’aujourd’hui serait dû à l’expérience de 2009. Roselyne Bachelot, ministre de la santé, pour prévenir le pays contre la grippe H1N1, avait alors commandé 95 millions de vaccins qui n’auraient « servi à rien ».  Diantre !, mais qui savait alors que cette grippe ne ferait pas des ravages quand  les chercheurs d’alors mettaient en garde ? S’il y avait eu des milliers de morts, l’aurait-on déclaré coupable ? N’est-ce pas le rôle des élus et des individus payés par les citoyens de prévenir la sécurité de leurs corps, premier des droits individuels, au lieu de courir après un bilan comptable pour économiser ? Et depuis début février, avons-nous une possible pandémie ou une pandémie avérée ? Alors,  où en est la production de masques ? Où sont les tests aussi ? 17 000 par semaine en France, 160 000 en Allemagne, cherchez l’erreur. 10 minutes pour tester en Corée, des journées d’angoisse en France. Donnez-nous des Roselyne Bachelot, je vous laisse les docteur Diafoirus.

Je vous laisse les Ayatollahs de l’écologie et les apocalyptiques aussi, et ces multiples comités éthic-toc inutiles et parasites qu’ils influencent, prompts à justifier conservatismes et routines, interdits et freins aux expérimentations sur les traitements et les innovations. Car ce sont eux, ces Nicolas Hulot pathétiques, qui offrent à la technostructure et à sa gestion verticale de la vie le simulacre de couverture morale et scientifique dont elle a besoin. Et ils sont aussi le premier vecteur de cet esprit malade qui a envahi la France et qui conduit à plus s’intéresser à la condition des rats de laboratoire qu’à la santé des humains.

Contre les idolâtres de la terre, le temps est venu de rappeler que ce coronavirus, le COVID-19 est un élément de la fameuse « nature » avec d’autres virus létaux, bactéries morbides, champignons, maladies génératives, maladies génétiques, mort même, tsunamis, tremblements de terre, volcans… Il ne doit rien à l’industrialisation, aux sciences, aux technologies ou à la déforestation de la France ou de l’Amazonie, que la grippe espagnole, la lèpre, le Candida auris ou la peste.

Aujourd’hui face aux coronavirus, comme hier, l’humanité doit mettre à la poubelle le logiciel des archaïques pour affronter la dite « nature ». Comment les humains ont-ils survécu aux maladies et aux changements climatiques qui ont fait disparaître 90% des espèces animales depuis le paléolithique inférieur ? Comment ont-ils traversé 12 glaciations et autant de réchauffements depuis 3,3 millions d’années ? Par cette certitude qu’il lui faut dominer les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les animaux domestiques et toute la terre. L’humanité d’abord.

Ce qui distingue l’humanité des animaux n’est pas le rêve absurde d’une harmonie avec un environnement, car cela ne se peut pas. Ce n’est pas non plus d’être « intelligent» (« sapiens »), Homo sapiens comme le prétend Yuval Harari qui tient à vendre aux benêts dans la confusions scientifique la plus extrême son conte à dormir debout d’une Super Intelligence qui viendrait nous bouffer, car les animaux, à des degrés divers, le sont évidemment aussi. Ce qui le distingue : c’est d’être créatif. L’humain est l’être qui transforme son environnement, créé des civilisations, amélioré son corps. Une tripe créativité. Il est « Homo creator ». Et respecter la nature, c’est d’abord respecter la nature créatrice humaine. Et combattre tout ce qui l’interdit, des pollutions aux idolâtries. La vraie morale dit l’humanité d’accord, l’humanité d’abord.

C’est ce qui se joue aujourd’hui. Contre technocrates, conservateurs, Ayatollahs de l’écologie et apocalyptiques, ce coronavirus révèle que nous ne souffrons pas de trop de progrès, mais de pas assez. Guerre à ce virus naturel ? Oui, j’en conviens. Elle passe par la solidarité avec nos soldats de première ligne, les soignants, mais aussi par une défaite des tutelles technocratiques qui doivent se plier aux exigences du savoir au lieu d’essayer de protéger leurs places. Un combat du camp du progrès contre les idolâtries de la Terre, de l’État, du Marché, du Pouvoir… qui construisent des lignes Maginot, empêchent l’explosion des nouvelles technologies, traquent les réseaux sociaux et, finalement, organisent la débâcle et menacent des vies. La revanche des enfants de Jeux interdits. C’est aussi le sens du message de Winston Churchill qui, face au danger, poursuivait ainsi : « Mais si vous l’affrontez rapidement et sans vous dérober, vous le réduirez de moitié. » Puis totalement. Comme lui-même le fit.

Homo sapiens : obstacle scientifique, erreur métaphysique, errance théologique

Par Yves ROUCAUTE

Parution à partir du 5 mars 2020 sur le site Regards Protestants. https://regardsprotestants.com/culture/homo-sapiens-la-vraie-nature-humaine-2/

L’Homo sapiens » a bonne presse ; ce qui n’est pas toujours bon signe. Du latin « sapiens » qui signifie « intelligent », cette désignation de l’humanité prêterait d’ailleurs à sourire si elle n’était le symptôme d’une pensée défaite et la source d’obstacles scientifiques, et moraux considérables. 

Certes, il est parfois amusant de lire les contes pour enfants et d’écouter les bavardages dits « philosophiques » de ceux qui s’imaginent possible de saisir le réel en imaginatifs dépourvus de culture scientifique. Mais je vous propose plutôt ici, un peu comme dans Le Bel Avenir de l’Humanité, de découper au rasoir cette notion d’« Homo sapiens » pour découvrir le pot aux roses : une conception scientifique fausse, une métaphysique magico-religieuse et une vision théologique païenne. 

Cela par une méthode dite du « rasoir d’Occam » qui plaisait bien à l’ami Umberto Eco, utilisée dans Le Nom de la rose par son héros, appelé « Guillaume » en hommage à Guillaume d’Occam. Ce qui, entre réinterprétation de mythes, comme celui d‘Œdipe, déconstruction de Croque-mitaine comme la Super Intelligence, mise à nu du Dieu fouettard des conservateurs, au lieu de nourrir une vision du monde pessimiste et fantasmagorique, permettra peut-être de mieux comprendre la vraie nature humaine, son être « Homo creator », et de saluer dans la joie le bel avenir de l’humanité.

Commençons cette enquête par un mythe grec qui déplaira, je le crains, aux thuriféraires de l’« Homo sapiens ». Il était une fois… un terrible monstre, le Sphinx (ou la Sphinge). Figure de femme, pattes et queue d’un lion, ailes d’aigle, il avait été envoyé à Thèbes par Héra, épouse de Zeus, pour rappeler aux humains la soumission dû à l’ordre imposé aux humains par les divinités tutélaires. Sorte de principe de précaution. Passe-temps favori du monstre pour assurer la soumission humaine : dévaster les récoltes, massacrer les troupeaux et tuer les quelques courageux qui l’approchaient. Installé sur un rocher, le Sphinx posait à ces derniers une énigme à laquelle nul ne savant répondre : « Quel est l’être doué de la voix qui a quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir ? ».

Le roi de Thèbes, Créon, qui venait de perdre son fils, avalé par la bestiole, proclama en substance : « Qui peut nous débarrasser de ce monstre ? S’il s’en trouve un parmi vous, je lui donne mon royaume. » Il ne s’en trouvait aucun.

Ah !, si le monstre avait demandé « qui est quadrupède, sans corne et sans plume le matin, bipède le soir et intelligent toute la journée », la réponse aurait été aisée pour ces Grecs de l’époque archaïque qui priaient les esprits organisateurs du monde et s’imaginaient eux-mêmes dirigés par des esprits intelligents pas toujours bénéfiques. À la façon d’un Socrate un peu présomptueux, ignorant les singes, persuadés que le propre de l’humain est l’intelligence, le « sapiens », ils auraient déclaré « l’Homme ».

Mais quelle est donc cette bête à trois pattes ?

C’est alors que surgit Œdipe. Interrogé par le monstre gourmand, il répond : « L’humain. » Car « quand il est enfant, au matin de sa vie, il marche à quatre pattes, quand il est adulte il se tient sur ses deux jambes, et quand il est vieux, au soir de sa vie, il a besoin d’une canne pour se déplacer »Puis, d’un coup d’épée, il tue le Sphinx. Ou, selon d’autres traditions ce dernier se suicide.

Le sens de ce mythe ? La canne, tout est là. Hors bandes dessinées, aucun animal ne crée de canne, pas même le canard, fut-il l’oncle Picsou. Une canne ne pousse pas. Une canne ne marche pas. Une canne ne se reproduit pas. Elle est le symbole de cette créativité inouïe de l’humain, celle qui porte sur son propre corps.

C’est cela le savoir d’Œdipe : celui de la créativité humaine comme différence spécifique de l’humanité. Non pas « Homo sapiens », mais « Homo creator ». Un être exceptionnel, porté par sa triple créativité naturelle dont nous avons vu dans le blog précédent qu’elle fut et reste même sa condition de survie : Créativité envers son environnement, envers les autres humains, envers son corps animé lui-même.

Et le sens caché de ce mythe se trouve dans la mort du Sphinx. Dès que l’humanité parvient à la reconnaissance de soi comme liberté créatrice, elle n’affirme pas seulement sa différence d’avec tous les autres vivants, mais elle se libère aussi, en même temps, des spiritualités magico-religieuses et de leurs idolâtries. Ainsi, se révèle que toute l’histoire de l’humanité jusqu’à nos jours a été et reste la lutte pour la reconnaissance de sa nature créatrice contre la pensée magico-religieuse.

La suite: https://blog.regardsprotestants.com/leblogdyvesroucaute/homo-sapiens-la-vraie-nature-humaine-2/

Le Bel Avenir de l’Humanité

« Le monde qui s’offre à nous est formidable ». C’est un livre jubilatoire que nous propose le philosophe Yves Roucaute. Une ode à la révolution des Temps Contemporains. Abolition du travail et robots, corps bioniques et bébés sur mesure, clonage et cryogénisation, suppression des maladies, télétransportation et véhicules indépendants, disparition de l’État, de la guerre, de l’oppression des nations, économie collaborative et réseaux sociaux, abrogation du dressage éducatif, libération du corps féminin, art contemporain et conquête spatiale, le meilleur est devant nous.

Fruit d’un considérable travail de recherches philosophiques, historiques et scientifiques, ce récit passionnant revisite toute l’histoire de l’humanité.  Adieu le chimérique Homo sapiens, l’opposition « matérialisme » et « idéalisme », adieu « socialisme », « libéralisme », « utilitarisme », adieu tristesse des professionnels de l’apocalypse. « Je suis Celui qui crée », tel est le credo de l’homme contemporain, parvenu à la conscience de lui-même, celle de l « Homo creator ».  

Dans un texte à la fois joyeux et érudit, Yves Roucaute bouscule tout, ébranle les certitudes, sans jamais plonger le lecteur dans le néant. Il lui propose un avenir. Le meilleur qui soit avec la poursuite de cette Odyssée  de la liberté qui donne son sens secret à l’histoire humaine.Agrégé de philosophie, Docteur d’État, Professeur agrégé de sciencespolitiques à Paris X  Nanterre, Yves Roucaute a écrit de nombreux essais dont La Puissance de la liberté, La Puissance d’Humanité, Splendeur et Misère des journalistes, Éloge du mode de vie à la française. De l’Afghanistan avec le commandant Massoud à Cuba aux côtés des dissidents, dans tous les journaux et revues auxquels il a collaboré, il n’a cessé de combattre pour la liberté dans le monde.

Passé et avenir de la « retraite ». Blog Regards protestants

Article sur mon blog, dans Regards Protestantshttps://blog.regardsprotestants.com/leblogdyvesroucaute/

Introduction

Tavail » et « retraite » ? Les débats dits « de société » prennent parfois dans les démocraties une allure singulière. Entre démagogies et idéologies, sur fond magico-religieux de damnation éternelle au travail et à la souffrance, tout se passe comme si la révolution des Temps contemporains avec sa convergence des technologies qui prépare l’extinction du « travail » et de son corollaire, la « retraite », ne parvenait pas à mobiliser les esprits. Certes, le lecteur du Bel Avenir de l’Humanité sait à quel point mon enthousiasme pour l’intelligence artificielle, les biotechnologies, les nanotechnologies, le big data n’a rien de ces pensées logiquement incohérentes, qui, à la façon des Yuval Noah Harari ou des transhumanistes, enfourchent la pensée magico-religieuse la plus obscurantiste au nom d’un athéisme des plus niais, jusqu’à vendre une Super Intelligence bouffant les humains digne des contes pour enfants. Il n’en demeure pas moins que l’urgence est de penser la transition à partir des bouleversements en cours.

Or, nombre de gouvernements et de syndicats se livrent au jeu du « couvrez ce sein que je ne saurais voir ». Le « travail » serait un phénomène nécessaire, conséquence d’une place fixée pour toujours à l’humanité. Et la « retraite », l’acte d’une justice sociale ultime envers ceux qui ont permis survie et croissance de la Cité au prix d’efforts et de peines. 

La France est à cet égard caricaturale. Certes, à court terme, assurer le financement des retraites est légitime. Hélas !, prétendre engager des réformes à partir d’une boule de cristal où des technocrates, ignorant tout des sciences, auraient une vue extralucide sur 2040, date d’effectivité terminale prévue du projet, est pour le moins déconcertant. Et cette façon de croire encore possible d’imposer par les sommets de l’Etat des mesures sur une question qui concerne la plupart des habitants, à l’heure des réseaux sociaux et des objets connectés, qui dénotent l’exigence grandissante des individus à vouloir prendre en main leur destin, rend circonspect. 

Ce déni du réel a d’ores et déjà produit ses effets : le bel édifice bureaucratique s’est vu rattrapé par le réel, dépecé et réduit à un projet de bric et de broc, à la suite de batailles byzantines sur l’âge pivot, dit « d’équilibre », qui finalement ne fait pas pivot, sur les « régimes spéciaux » abrogés et « en même temps » célébrés comme « régimes particuliers », sur les points de retraite garantis mais qui varieront, car bien fol qui s’y fie, et sur un coût de la retraite, origine de la réforme, dont finalement nul ne sait rien, bien que le Parlement soit sommé de le voter. 

Je vous propose de quitter ces territoires désertés par le bon sens pour nous intéresser à ce qui se joue, en commençant par le commencement : la mise à nu de la vision magico-religieuse du « travail », qui domina depuis le néolithique, dont le rêve d’Aristote et le robot humanoïde intelligent dévoilent le sens caché, et de mesurer la « retraite » à l’aune du progrès de l’humanité. Ce qui permettra d’entrevoir la façon dont la révolution des Temps contemporaine redistribue les cartes en mettant l’individu et sa nature créatrice au centre, le « travail » et la « retraite » en périphérie, et la transition en perspective par une vision non magico-religieuse de l’histoire de l’humanité.

Le suite sur https://blog.regardsprotestants.com/leblogdyvesroucaute/travail-et-retraite-limpense-des-democraties/