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Le gaullisme est le vrai visage de la République

Contribution dans « le Monde » du 27 mai. Le gaullisme est le vrai visage de la République par Yves Roucaute Philosophe, écrivain, professeur des universités, agrégé de science politique et de philosophie, auteur de « Eloge du mode de vie à la Française » et «Les origines chrétiennes de la démocratie libérale en Europe » (Contemporary …

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Entretien sur l’islam et la convention des Républicains

Atlantico: La première convention des Républicains, le parti successeur de l’UMP, se tiendra le 11 juin prochain avec pour thème l’islam. Première dissension dans la nouvelle formation, NKM pense que c’est une mauvaise idée. Pour elle « on a trop tendance à ramener notre identité à la question religieuse ». Cependant l’islam est aujourd’hui une …

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Le naufrage et la question de l’immigration

Le naufrage et la question de l’immigration. Mon entretien pour le site d’information « Atlantico »`. Atlantico : A la question : « L’Union Européenne doit-elle débloquer des moyens supplémentaires pour accueillir les migrants fuyant des zones de conflit en Afrique et au Proche-Orient ? », près de 60% des Français se prononcent contre (voir ici). Comment expliquer ce …

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Curieux : UMP et Hilary Clinton

Curieux Il paraît que l’UMP même se félicite de la candidature d’Hilary Clinton…tant et si bien que je me demande où est l’avenir d’un parti qui semble faire naufrage avant même de mettre les voiles… La démagogie au pouvoir avant même de gouverner? Le changement, à l’évidence, si ce n’est pas pour maintenant ce n’est …

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Entretien dans Atlantico : Taubira et le logiciel perdu de la gauche

Entretien YR dans Atlantico Atlantico : Dans une interview accordée à l’Obs Christiane Taubira a estimé que la gauche avait renoncé aux « utopies » au nom du “pragmatisme” et qu’elle avait commis une faute en reprenant les mots de la droite. Qu’est-ce que cette remarque a de révélateur ? Yves Roucaute : Christiane Taubira est une …

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« Je suis Charlie » : une défaite stratégique pour la France

“Je suis Charlie” : une défaite stratégique pour la France   « Le triomphe des démagogies est passager mais les ruines sont éternelles » disait Charles Péguy. Sans doute, la France meurtrie a-t-elle besoin de rêver d’union nationale. Sans doute encore, les mots « laïcité », « république », « liberté, « fraternité », et …

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Terrorisme en France et terrorisme français : pour la politique d’assimilation

Charlie ne doit pas faire oublier l’essentiel.   Terrible drame que celui vécu par la France. Comment ne pas souffrir pour les familles endeuillées des journalistes et policiers, et notre pays meurtri? Triste temps aussi où je ne vois rien qui montre le début d’une volonté de se saisir du problème. Malheureusement, le terrorisme en …

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Entretien dans Valeurs Actuelles

  Entretien avec Yves Roucaute, fondateur de Contemporary Bookstore, une maison d’édition numérique française.   V.A. « Vous venez de créer Contemporary Boosktore qui engage une révolution dans l’édition. Vous délaissez complètement l’édition papier au profit du numérique. Vous vendez à des prix plus bas que les éditeurs traditionnels. Vous donnez 70% de droits aux auteurs et …

Livres

Histoire de la Philosophie Pol, vol. 1. Du néolithique à Rome

Histoire de la Philosophie Politique, vol. 1, du Néolithique à la fin

de l’Antiquité

(éditions Contemporary Bookstore)

Par Yves ROUCAUTE

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Histoiredesidéeespol1Article de présentation de J. de Jalcreste.

Dans ce premier volume de son Histoire de la Philosophie Politique (ou, Histoire des Idées politiques), qui va du néolithique à la fin de l’Antiquité, le philosophe Yves Roucaute bouleverse notre vision du monde. Non seulement celle que nous avions sur l’histoire des idées et la philosophie, vision donnée par les manuels et les écrits influencés par la déformation moderne, mais celle que nous avons de notre époque elle-même. Car, et c’est un incroyable coup de force théorique du philosophe : comprendre ce qui s’est passé au néolithique, c’est comprendre ce qui se passe encore aujourd’hui explique-t-il. Et faute d’avoir accepté de prendre au sérieux la protohistoire, c’est à côté de l’histoire que nous passons et ce sont des rapports à la politique venus du fond des âges que nous reproduisons. Le philosophe nous entraine donc d’abord dans une terre inconnue : le néolithique et les âges des Métaux. Il montre comment se construit un imaginaire fortement structuré qui influence la vision du politique jusqu’à la fin de la protohistoire, et cela sur tous les continents. Car il n’y a aucun « eurocentrisme » dans cet incroyable travail. Et l’on voit surgir l’image du pouvoir, celui du Prêtre-roi par exemple, avec ce rapport au monde politico-magico-religieux qui englobe toutes les activités et qui nie toute prise en compte par l’humanité de ses propres créations. Et l’on piste ensuite le développement des Cités et des empires qui s’opère avec le surgissement des trois grandes figures du pouvoir, en particulier celle du Roi de Justice. Et l’on commence à entrevoir la sens de ces formations politiques totalitaires ou globales qui ont couvert le globe après aovir séduit tant d’humains. Difficile de n’être pas convaincu quand le philosophe s’installe dans la période archaïque grecque pour nous montrer le surgissement de la parole-dialogue mais aussi pour nous montrer comment la pensée archaïque travaille contre ce surgissement jusqu’à nos jours à travers les figures du « pouvoir ». Alors nous voilà en face des 7 sages de l’Antiquité et de ces penseurs dits « présocratiques », dont Yves Roucaute décortique la pensée démontrant la force nostalgique qui les habite. Ainsi découpe-t-il au rasoir (celui de guillaume d’Occam peut-être ?), Thalès, Pythagore et Héraclite. Et il met leurs conceptions en relation avec les interrogations de Nietzsche, Heidegger, Marx et toutes les formes de pensées nostalgiques du monde d’avant la parole-dialogue. Puis nous voilà jeté vers le monde archaïque grec, car c’est là que va surgir la philosophie politique ; Bien que jamais le philosophe n’oublie de comparer ce phénomène des temps archaïques grecs puis de la Grèce classique avec les processus politiques qui se déroulent sur les autres continents. Alors, aussi bien à l’encontre des interprétations dominantes venues aussi bien de la modernité que de la postmodernité, de Foucault par exemple, nous revisitons l’incroyable puissance de la pensée de Thucydide, bien supérieure à celle de Machiavel. Nous réévaluons l’apport fantastique des sophistes à la pensée, ces sophistes qui placent l’individu et sa créativité au centre. Nous comprenons la nostalgie de Socrate et de Platon qui rêvent en réaction d’un retour aux Maîtres de Vérité et les raisons politico-théoriques de la condamnation à mort de Socrate et des projets liberticides platoniciens. Nous découvrons l’obscurantisme global des matérialistes, depuis Démocrite jusqu’à Epicure et aux stoïciens, Marc-Aurèle compris, qui reprennent l’imaginaire des Prêtres-Rois et le refus total de la créativité humaine. Enfin, nous arrivons à Aristote, sur lequel le philosophe s’étend longuement. Le « génie » grec dit-il dans ce cours. Celui qui célèbre la créativité humaine contre toutes les pensées nostalgiques et le matérialisme, mais qui montre que cette créativité doit être orientée sous peine de se tourner contre elle-même. D’où sa théorie de la prudence et de l’Être. Une pensée qui rate l’humanité de l’humain mais non le citoyen et qui pense, la conjonction de la science, de la politique et de l’expansion économique avec la morale. Un livre exceptionnel. Gageons d’ailleurs que cet ouvrage sera pillé comme certains autres. Songeons à sa Puissance de la Libertéutilisé par certains penseurs libéraux et certains hommes politiques en Europe. Ou, dernièrement, à son Eloge du mode de vie à la française, qu’un philosophe de médias a pillé sans vergogne et qu’un homme politique visant la présidentielle a repris sans, bien entendu, indiquer la source de sa « pensée ». Le Livre II poursuivra ce décryptage de l’Odyssée de la pensée. Il faut seulement attendre sa mise en forme pour aborder avec fin de l’empire romain, le Moyen-Âge et le surgissement de la modernité. La seule partie sur le Moyen-Âge et ses Lumières, thèse déjà défendue dans ses ouvrages comme La Puissance d’humanité, devrait titiller les esprits. Or n’est-ce pas « penser » qui importe le plus ? Jean de Jalcreste.

Livres

Histoire de la Philosophie Politique. Vol 2.

Histoire de la Philosophie Politique Politiques.

Editions Contemporary Bookstore

histoireideespol2-1Par Yves ROUCAUTE

Volume 2. Des Grandes Spiritualités à la fin du Moyen-Âge

article de S. Lewisch : Une avancée décisive pour comprendre la modernité

Le philosophe Yves Roucaute commence par un coup de force : prendre au sérieux la pensée politique issue de l’hindouisme, du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme, du judaïsme et du christianisme. Cela pour comprendre non seulement le Moyen-Âge mais la modernité elle-même. Qu’il suffise de lire ces passages où il nous explique pourquoi Mao fait la guerre à Confucius et au taoïsme, comment les révolutionnaires nationaux-socialistes ont détourné la spiritualité hindouiste, pourquoi tous les totalitarismes persécutent judaïsme et christianisme.
Après cette enquête stupéfiante autour des Védas et de Lao-Tseu, du Vieux de la montagne et de Confucius, d’Abraham, de Moïse et de Jésus Christ, le philosophe nous entraîne dans « le temps des moines » et l’univers de saint Augustin, qui bouleverse la philosophie politique et annonce le grand refus des idolâtries modernes de l’État, du Marché et de la Raison. Quel est le statut du politique, du moral, du religieux ? Que sont le Bien et le Mal ? Qu’est une cité juste ? Qu’est-ce que le bonheur ? Dans les rôles secondaires : Manès (le manichéisme), Donat, Eusèbe, Ambroise, Arius et bien d’autres.
Puis nous voilà entrainés du côté de Charlemagne, « l’augustinien », dans sa Cour, avec Alcuin d’York, avec ces facultés, avec ses centaines de monastères, avec le début du schisme politico-religieux des orthodoxes et des catholiques, avec les débats sur les icones et la vérité.
Yves Roucaute nous promène alors du côté du monde musulman qui vient de surgir. Et nous voilà confrontés avec cette théorie du « roi-prophète », forme musulmane du « roi-philosophe » platonicien. Ici, apparaît la difficulté extrême d’une parole-dialogue rationnelle devenue peu légitime, puis illégitime. Car, il faudrait déduire l’ordre de la Loi divine écrite et de la tradition. Après avoir étudié la pensée politique de Mahomet et la question du califat, nous voilà ainsi transportés chez Al-Fârâbî, puis Avicenne et Averroès, qui tentent de concilier Islam et philosophie. Dans ce cadre musulman se situe l’étude de Moïse Maïmonide, le seul grand philosophe juif de cette période. Et Yves Roucaute explique pourquoi, malgré certains épisodes brillants, la parole-dialogue libre échoue finalement.
Nous revoici alors de retour du côté du monde chrétien, là où font rage les débats théoriques de tout ordre, et sur toute chose, Dieu, les anges et la légitimité du pouvoir compris. Parce que l’usage de la parole-dialogue y est par nature légitime, même si ses conclusions conduisent parfois à des répressions.
Contre toute une idéologie moderne, le philosophe rappelle le contexte de ces « Lumières » : l’incroyable bouleversement du Moyen-âge, avec ses facultés, dont celles de médecine, son enseignement ouvert aux pauvres, ses sciences, mathématiques, physique, astronomie, l’invention du droit avec ses appels, ses enquêtes, la défense, un jury indépendant… les arts, celui des cathédrales, de la pharmacie, de l’infirmerie de la cartographie… les inventions, de la fonte à l’horloge… le développement de l’économie avec les grandes réflexions sur le bien-être et les spéculations financières … et les grandes découvertes qui iront de la route de la soie à Christophe Colomb.
Dans le rôle principal, ici, le philosophe met en action Thomas d’Aquin, bien sûr, avec son refus du retour du Prêtre-Roi et du Roi-prophète, avec le droit naturel, avec sa vision d’une économie dynamique et compassionnelle, et avec sa définition de la guerre juste. La guerre juste qui n’a rien à voir avec ce que disent les manuels, qui, depuis des dizaines années répètent que ce serait seulement la guerre « défensive ».
Dans les rôles secondaires : Jean Scot Érigène, Damien, Bernard de Clairvaux, Jean de Salisbury ou Gerbert d’Aurillac, savant et pape. Ils sont là, offerts à notre intelligence.
Et le livre se termine par Guillaume d’Occam, l’inventeur du nominalisme et de la « voie moderne », qui influencera aussi bien les libéraux que les philosophes empiristes, les logiciens que les juristes modernes. Il s’accompagne d’un rappel de la naissance des trois idolâtries de la modernité : l’Etat, le Marché et la Raison.
Certes, on peut regretter que certaines parties ne soient pas plus développées.
Ainsi, la question de la naissance de l’État moderne à la fin du Moyen-âge, à partir de Philippe le Bel, est seulement évoquée.
Cet étude se situe en tout cas dans la continuité du volume I de l’Histoire des Idées, qui avait éclairé la naissance de la pensée magico-religieuse au néolithique et son influence sur la philosophie grecque et romaine, en particulier Socrate, Platon et les matérialistes.
À lire donc, pour se débarrasser des idées reçues et mieux comprendre la crise de la modernité.
Nous n’avons pas ici un « manuel » mais bien un livre de philosophie qui piste l’imaginaire magico-religieux venu du néolithique, et qui reste présent dans nos têtes faute d’être pensé. Une histoire de la philosophie autant qu’une philosophie de l’Histoire.
Serge Lewisch

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Inégale valeur des civilisations?

Entretien avec Marc Cohen, 16 octobre. publié dans Causeur. Entretien sur l’inégale valeur des civilisations Entretien avec Marc Cohen, pour Causeur, 16/10/2013 : Comment avez-vous pris connaissance de « l’affaire » ?  De façon assez drôle. Ce mardi 7 février, j’avais exceptionnellement quitté mon bureau de la    place Beauvau, au cabinet de Claude Guéant, assez tôt, en fin …

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La disparition de l’UMP est inéluctable.

La disparition de l’UMP est inéluctable.

Sa direction est comptable de la défaite.

In « Le Monde », du 28 mai 2014, page 21.

2603_58109804354_4619293_n-2L’UMP rentre dans une crise majeure dont le côté salutaire est à noter. Car ce qui ne peut durer à droite, n’est-ce pas l’UMP elle-même ? Face au Front national, devenu premier parti de France, il n’est certes pas étonnant de voir le président du parti, Jean-François Copé, dénoncer la gauche. Il sait l’enjeu : la survie de son organisation. Que le PS fasse donc une « autocritique », dit-il. Diantre, et pas d’autocritique à droite ?

Certes, les politiques d’austérité ne sont pas pour rien dans le rejet des partis institutionnels. Mais lenombre de partis de droite victorieux, rattachés au Parti populaire européen (PPE), majoritaire en Europe, interdit l’économie d’une réflexion sur la particularité de la situation française. D’ailleurs, hors Grèce, Danemark et Autriche, sans évoquer le Royaume-Uni, la vague extrémiste a été contrôlée dans l’Union européenne par le jeu classique des partis institutionnels, voire jugulée, comme aux Pays-Bas, en Hongrie et en Finlande.

Certes, la façon dont la presse a rendu compte de cette élection n’est pas non plus très satisfaisante. D’une part, la mobilisation autour des enjeux – l’élection du président de la Commission – n’a pas été mise en récit. D’autre part, la connivence entre les élites n’a pas permis d’entendre le monde ordinaire et sa façon de mêler immigration, sécurité, emploi et identité. Enfin, mais cela est lié, jamais le journalisme « éditorial » n’a été aussi développé au détriment du journalisme d’investigation, refusant souvent de jouer le rôle d’intercesseur auprès des experts et des citoyens ordinaires. Mais ces faits, dont d’autres pays latins sont aussi coutumiers, n’expliquent pas l’échec de l’UMP et sa disparition annoncée.

PEU DE DIRIGEANTS CONNUS

Première cause, la façon cavalière, voire irresponsable dont cette campagne a été conduite. La direction de l’UMP, comme d’ailleurs celle du PS, prétendait voir dans cette élection un enjeu vital pour la France. Pourtant, peu de dirigeants connus se précipitèrent pour conduire les listes ; certains étaient plus pressés naguère quand il s’agissait de prendre la direction du parti. L’Europe ne vaut-elle donc pas une messe ? Quelle crédibilité accorder à leurs discours ? Souvent choisis parmi les battus des législatives et les porte-flingues des caciques du parti, les candidats durent affronter un FN qui, lui, n’a pas hésité à envoyer ses dirigeants en première ligne.

Seconde cause, le désordre interne. Où est la cohésion entre fédéralistes et souverainistes ? Faute de débats, chacun défendit ses positions. Le paroxysme fut atteint quand 40 députés signèrent une pétition contre la ligne politique de leur parti et quand l’un de leurs, ex-plume de Nicolas Sarkozy, se déclara opposé à la liste présentée. Puisque nul ne leur avait demandé leur avis, ils le donnaient.

Troisième cause, la gestion opaque du parti. Faute de transparence, la rumeur devint l’alliée de la démobilisation. Le paroxysme fut atteint par la découverte des 20 millions d’euros versés à la société Bygmalion pour 70 conventions dignes de l’Arlésienne. Aux journalistes qui avaient accompli leur mission d’éclairer les citoyens, les sommets de l’UMP ne peuvent plus répondre par l’invective.

Dernière cause, l’autisme vis-à-vis des citoyens qui se sentent rejetés et dont les protestations ne sont plus entendues par une élite de droite coupée du monde. Une élite issue de la haute administration qui pense plus en termes de carrière que de bien commun et qui persiste à vendre une Europe tout aussi dénuée qu’elle du souci de démocratie participative.

Autant de symptômes du mal congénital qui ronge l’UMP. En 2002, l’UMP signifiait Union pour la majorité présidentielle : une organisation pour Jacques Chirac, alors président, mise au service de sa seule ambition. Une structure pyramidale opaque de nature bonapartiste. Un modèle âgé de deux siècles qui interdit toute gestion transparente et toute démocratie participative interne.

DES GUERRES PICROCHOLINES SANS INTÉRÊT

Efficacité ? Faible. Elle a d’ailleurs connu peu de succès, si l’on excepte la victoire de 2007 à la présidentielle, aux européennes en 2009 et aux dernières municipales. Ce type de structure rend possibles les mobilisations victorieuses seulement quand se rencontrent une vision du monde et une occasion ; un phénomène rare qui expliqua jadis le charisme d’un Charles de Gaulle. Il appelle plus souvent des guerres picrocholines sans intérêt, sinon d’assurer la carrière de ceux qui maîtrisent les rouages bureaucratiques.

Le soldat Sarkozy peut-il encore sauver l’UMP ? Son échec dans la volonté de dynamiser une campagne européenne minée par les jeux internes montre l’inanité du projet. Cet instrument, dont il avait su faire bon usage, est devenu inutilisable. Son charisme n’y est pour rien, la nature de la structure pour tout. Certes, dit Alain Juppé, « la droite et le centre font 30 %. S’ils se mettent en ensemble, le FN n’est plus le premier parti de France ». Mais le centre ne veut pas de l’UMP bonapartiste. Et ne faut-il pas 50 % pour gagner la présidentielle ? Des alliances électoralistes ne suffiront plus. Il ne suffira pas d’être « droit dans ses bottes » pour résister à la prochaine vague FN.

La reconquête : tel est l’enjeu d’une nouvelle organisation pluraliste, ancrée sur les valeurs universelles, mise à l’heure de la démocratie participative, avec le projet d’une France forte dans une Europe forte, qui tienne compte de la porosité des Etats, de la mondialisation et du développement des nouvelles technologies. Il n’est pas d’autre alternative qu’entendre le pays réel pour sauver la République du populisme, revenir à un jeu normal d’alternance démocratique entre partis républicains et ainsi sortir de la crise de régime. La disparition de l’UMP est bel et bien programmée.

Yves Roucaute (Philosophe, écrivain, professeur à l’université Paris-X Ouest, auteur d' »Eloge du mode de vie à la française », de Contemporary Bookstore.

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Crimée : le droit naturel des nations

new-york-statue-liberte-face-big - Version 2 Crimée : le droit naturel des nations

La Crimée est russe depuis quatre siècles !

LE MONDE 

L’unité de l’Ukraine vaut-elle une guerre ? Pas même une larme. Pourtant, une armada s’est précipitée au secours de Kiev au nom du droit international, de l’histoire, de la morale même. Et tous de proclamer : force doit rester au droit, la population de Crimée devra demeurer ukrainienne. Le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ? Pas pour la Crimée. Cette population ne devrait pas même avoir droit à un référendum. N’avons-nous donc rien appris de l’horreur du XXe siècle ? Combien d’années, de siècles, faudra-t-il pour abandonner cette idolâtrie de l’Etat et la sanctification de sa souveraineté ?

L’heure devrait être à la méditation sur la paix d’humanité dans notre prière pour les âmes balayées par cette boucherie de 1914-1918, née du refus du droit des nations. Sur l’ignominieux traité de Saint-Germain, qui refusa aux Sudètes enthousiastes leur droit de vivre dans la jeune République de Weimar, avant de les rattacher de force à la Tchécoslovaquie, ce qui les jeta dans les bras d’Hitler. Sur cette dynamique de lâcheté née des connivences entre pouvoirs en place, qui conduisit après 1945 au maintien des colonies, et donc aux guerres, puis au découpage arbitraire de territoires décolonisés, et donc aux conflits.

LA PAIX D’HUMANITÉ

Il est une loi qui surgit de la folie des siècles depuis Philippe le Bel et son premier Etat moderne : le refus de la reconnaissance des nations est toujours le chemin de la guerre. Vous voulez la paix ? Préparez la paix. La « vraie paix »(Thomas d’Aquin), la paix d’humanité, celle qui se construit sur la reconnaissance, le respect, la coopération et, finalement, l’aimer des nations.

Las, le bateau ivre de Barack Obama navigue dans un brouillard d’incohérences et il entraîne avec lui nos gouvernements d’ombres. Après avoir démantelé naguère l’Etat de Yougoslavie au nom du droit des nations, il refuse l’autodétermination aux Russes de Crimée. Ses 2 millions d’habitants ne vaudraient-ils pas les 2 millions de Macédoine ? Bataille pour le Kosovo, tenailles pour la Crimée ?

Les Etats-Unis égarés déposent même dans l’abîme leurs valeurs fondatrices. Oubliée, la guerre d’Indépendance née du refus par l’Etat britannique de traiter également ses colonies et de les laisser choisir leur destin. Oubliée, la revendication de la supériorité du droit naturel du « peuple » américain sur le droit international. Pourquoi ne pas accepter de demander leur avis aux habitants de cette terre de Crimée quand les insurgés de Thomas Jefferson l’exigèrent pour eux-mêmes ? Pas même un référendum, dites-vous ? Quand les valeurs ne sont pas universelles, elles ne sont pas.

Les Russes auraient juridiquement donné la Crimée à l’Ukraine, disent nos Tartuffe. Russe, la Crimée l’est, depuis quatre siècles. Majoritairement fière d’être l’enfant du tsar Pierre le Grand. De ce tsar, passionnément européen, qui avait contraint les Russes à s’habiller à la française et sa cour à parler français. De ce tsar qui avait défait les Tatars sunnites de Crimée pour trouver l’indépendance stratégique que ni la mer Blanche, ni la mer d’Azov, ni la mer Noire ne pouvaient lui donner. Et sa capitale Sébastopol, fondée par la tsarine Catherine II, bat d’un cœur russe.

L’ARBITRAIRE D’UN DÉCOUPAGE TOTALITAIRE

Nikita Khrouchtchev, qui dirigeait l’Etat soviétique, a-t-il juridiquement donné la Crimée ? Avait-il demandé son avis aux populations ? Non. Que vaut alors ce droit ? Faudrait-il accorder au Soudan du sud son indépendance, prétextant, à juste titre, l’arbitraire d’un découpage colonial, tandis que la Crimée devrait supporter l’arbitraire d’un découpage totalitaire ?

Derrière cette errance, un non-dit, une crainte, la perception d’une menace, celle de l’ours russe. Non au référendum qui conduirait la Crimée à intégrer, et renforcer , la fédération russe pour devenir sa 22e République. Et d’aviser : un tel résultat ne serait pas validé.

Il serait facile de railler  : un tel acte serait pourtant tout aussi légitime, et moins illégal, que celui qui rattacha Hawaï aux Etats-Unis, en 1959, qui ne fut autorisé par aucun traité. Quant à sanctionner la Russie sous prétexte de n’être pas assez démocratique, pourquoi ne pas boycotter la Chine et son parti unique, qui occupe le Ibet sans même l’accord de la population ? La guerre contre l’URSS ? Inutile de la recommencer, elle a déjà été gagnée, par Ronald Reagan et Jean Paul II, ce Pape qui proclama le droit naturel des nations pour l’emporter.

Vous applaudissez la passion européenne de Kiev qui affaiblirait Moscou ? J’en suis fort aise. Vous engagez un bras de fer perdu d’avance sur une position immorale. Vous détricotez les coopérations laborieusement mises en place, jusqu’au Conseil O.T.A.N.-Russie. Vous perdez un allié face à l’ennemi principal : le terrorisme islamiste.

DEVENIR UNE RÉPUBLIQUE LIBRE

Plus encore, vous applaudissez un crime : jeter la Crimée, pourtant tournée depuis quatre siècles vers l’Europe, dans les bras de Moscou, faute de lui avoir proposé l’indépendance. Vous installez au cœur de ces Européens la détestation de ce qui devrait être leur rêve : devenir une République libre, respectueuse des droits naturels, ancrée dans l’Europe.

Et, au lieu de l’objectif de Charles de Gaulle, construire l’Europe des démocraties libérales jusqu’à l’Oural, vous nourrissez les pires forces réactionnaires, nationalistes et isolationnistes de Russie. Chemin faisant, vous entraînez l’humanité vers la pire des impasses, celle qui rend insoluble la question des Touareg, Kurdes, Palestiniens et Hmong, des dizaines de conflits ouverts ou latents sur le globe et qui jette vers les forces obscures ceux qui souffrent de l’indifférence.

construire La paix d’humanité exige, sur tous les continents, de défaire les Etats quand se joue le respect des nations, et de les aider à des cités libres respectueuses des droits, non de les maintenir dans les fers.

Livres

Le Néoconservatisme est un Humanisme

Le Néoconservatisme
La philosophie politique des temps contemporains 8€

 

« Par ce livre de philosophie politique, je souhaiterais ici mettre à nu la pensée moderne pour ses errances et la philosophie postmoderne pour ses inconséquences.

Souvent réduite à sa dimension internationale, parfois caricaturée, globalement incomprise, la pensée néoconservatrice est apparue dans l’opinion publique en proclamant « plus jamais Auschwitz ». Elle a influencé la politique de Donald Reagan face à l’URSS jusqu’à la chute du mur de Berlin, et, aujourd’hui encore, elle est au cœur des réflexions sur la lutte contre les menaces terroristes et contre les tyrannies.

Mais elle n’est pas seulement l’expression d’une théorie de la guerre juste pour une paix d’humanité durable, dont les racines remontent à Thomas d’Aquin, et, au-delà, à l’humanité de l’humain qui nous habite et dont les spiritualités juives et chrétiennes ont théorisé le message, par ailleurs porté par l’ensemble des grandes spiritualités. Elle est aussi une théorie de l’Etat après l’échec des Etats-Providence, l’horreur des Etats totalitaires et l’inacceptable laisser-faire des idéologies individualistes insensibles à la souffrance humaine.

Il m’a donc semblé indispensable d’exposer les fondements de ce qui permet de penser la Cité de la compassion avec son Etat variable aussi bien que la Paix d‘Humanité avec son devoir d’ingérence et sa paix durable.

 

Le lecteur trouvera ici, je l’espère, quelques unes des réponses qui le conduiront à voir dans le néo-conservatisme une philosophie humaniste des temps contemporains. »

roucauteyves