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La farce de Maître Mélenchon

La farce de Maître Mélenchon par Yves Roucaute (paru le 5 juillet. Valeurs Actuelles) Par l’art divinatoire de Jean-Luc Mélenchon, l’astrologie même a pris un sacré coup de vieux : avec lui, les urnes vides parlent, les abstentionnistes votent, et son cabinet de voyance, France Insoumise, a gagné les élections. 57,36% d’abstention aux législatives ? Une …

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CORSE: ÉCOUTEZ LES POLYPHONIES

Pè a Corsica ?

Par Yves ROUCAUTE

(publié Valeurs Actuelles. 29 juin-5 juillet).
Trois députés nationalistes corses sur quatre aux législatives ? La polyphonie insulaire l’a emporté sur le « petit baratin partisan » (Winston Churchill) distillé depuis des lustres par les orchestres parisiens. Et il s’en fallut d’un rien, 13 voix au premier tour dans une circonscription de Corse du sud, pour un carton plein, quatre sur quatre. Dégager d’un revers de main pareille sanction des urnes, la confondre avec le « dégagisme » du continent? Mieux vaut saisir le sens de ce qui se joue.
Macromania continentale? Nulle en corse. Pas un élu de La République en Marche. L’abstention ? population est venue donner sa légitimité à ses trois hérauts : 49,3%, 54,5% et 55% de participation. Une seule circonscription y échappe : celle où les nationalistes n’étaient pas. Et quelle légitimité ! Jean-Félix Acquaviva, 63%, dont 69,7% à Corte, 75% à Calvi. Michel Castellani ? 60,81 %, dont 63,8% à Bastia. Paul-André Colombani ? 55%, éliminant les Rocca Serra qui régnaient depuis 1928. Que reste-t-il des 48,5% du vote Marine Le Pen aux présidentielles ? 4%. France insoumise ? Exit tout autant. Les Corses ont pris le chemin des listes Pè a Corsica, (Pour la Corse), relais du conseil exécutif de Corse
Bastia en 2014, collectivité territoriale en 2015, élections professionnelles, de parents d’élèves, assemblée de jeunes: les nationalistes emportent toutes les élections.
En jeu ? La nation corse. Son Esprit existe : les urnes l’ont rencontrée. Non pas une « région » et ses « régionalistes », mais une « nation » à l’histoire millénaire, avec mœurs, valeurs et langue, qui a donné au monde, en 1755, la première constitution démocratique. Qui refuse d’être réduite à une carte touristique ou à un terrain de jeux pour groupes criminels. La vote nationaliste ? Un vote « pour ». Pour les indépendantistes et les autonomistes qui ont rassuré par leur union et leur gestion. Mémoire, intérêt collectif et projet d’avenir, les citoyens applaudissent lutte contre la fracture territoriale, plans d’urbanisme, respect des territoires, développement équilibré, économie numérique, une fiscalité adaptée. Ils veulent cette « paix des braves » (de Gaulle) avec l’amnistie des prisonniers politiques, pour, par le pardon, prohiber la haine. Et un statut de résident pour favoriser l’arrivée de jeunes talents au lieu de transformer la plus belle île de Méditerranée en village de vacances.
Plus l’île se prend en main, plus elle est puissante. Et, la France aussi. Mais saura-t-elle écouter les paroles de la polyphonie corse ?
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Appel du 18 juin : la défaite du politiquement correct

Par

Yves Roucaute

Quand, ce 17 juin 1940, le général de Gaulle arrive à Londres, au 6 Seymour Grove, avec deux valises, 100 000 francs et son aide de camp, Geoffroy de Courcel, il sait que la guerre se gagne d’abord dans les têtes. Winston Churchill, qui le reçoit dans l’après midi, le sait tout autant. Dans quelques jours, le maréchal Pétain va capituler. Et la débâcle morale des élites françaises, gauche en tête, n’y est pas pour rien.

Dés 1936, la victoire du Front populaire, qui suit celle du centre gauche de 1932, a préparé la défaite. Les 149 députés socialistes, emmenés par Léon Blum, et les 159 radicaux sont « pacifistes ». Tels Jaurès, dans l’Armée nouvelle, ils refusent armée de métier et guerre, impérialiste par nature. Avec Pétain et Weygand, ils privilégient la défense pour arrêter les Allemands: un front continu de fortifications, depuis Dunkerque, Et la plupart voteront, en juillet 1940, les pleins pouvoirs à Pétain. Les 78 communistes ? Pacifistes, plus encore. En août 1939, avec le Pacte de non agression germano-soviétique, l’ennemi allemand devient même un allié : en juin 1940, comme en Norvège, Danemark et Belgique, ils demanderont l’autorisation de publier l’ « Humanité »  et Staline félicitera Hitler qui descend les champs Elysées. Les 224 députés de droite ne valent guère mieux.

Politiquement incorrect, depuis Vers l’armée de métier (1934), de Gaulle dénonce le consensus. Le nazisme nous attaquera et la France est faible, faute de stratégie adéquate. Contre la « défense passive », il faut une stratégie offensive, mobile, rapide, puissante et professionnelle. Héritier de Clausewitz à l’heure mécanique, il veut un « corps cuirassé » : régiment de chars, brigade d’infanterie motorisée, corps de reconnaissance, deux régiments d’artillerie. En février 1936, il propose l’intervention contre les troupes hitlériennes entrées dans la Ruhr. En octobre, il prévoit l’agression contre Autriche, Tchécoslovaquie et Pologne. Il demande à la gauche, qui refuse, un soutien militaire de la République espagnole contre un Franco, soutenu par Hitler et Mussolini. Contre les accords de Munich, il proteste: « nous livrons à l’ennemi nos alliés Tchèques. Peu à peu nous prenons l’habitude du recul et de l’humiliation… nous boirons le calice jusqu’à la lie ». il veut l’alliance avec la Russie contre l’Allemagne nazie.

En France, le général Murin dit le sentiment général des élites au Conseil national de Défense, « adieu, de Gaulle !, Là où je suis, vous n’avez plus votre place ! ». En Allemagne, il est suivi à la lettre. Dans le bunker de Hitler, on découvrira Vers l’Armée de métier annoté par Heinz Guderian, stratège de la doctrine allemande. Celle qui a permis, après la Belgique et les Pays Bas, en cinq jours, de franchir la Meuse et d’arriver dans les Ardenne.

« Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour là que je l’ai résolu » (Mémoires de guerre) écrit de Gaulle, ce 15 mai 1940. Dans la débâcle. Certes, le 17 mai, il attaque avec succès la 1ère Panzer division, à Moncornet, et, le 6 juin, Reynaud l’appelle au gouvernement. Mais face à Pétain et Weygand, partisans de la capitulation, il sait la défaite inéluctable.

Ce 18 juin, il se rend donc à Oxford Circus, siège de la BBC, studio 4B. Sans regarder le texte, contre le politiquement correct, le « chef de tous les Français libres » allume dans l’esprit de la nation « la flamme de la Résistance française ». Bientôt le brasier spirituel, patriotique éclairé par les valeurs universelles, libérera la France. Là où se tient la commémoration, se découvre la mémoire d’une nation.

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Qatar, de l’eau dans le gaz ?

 

Par Yves ROUCAUTE

(publié Valeurs Actuelles. 12 juin).

Sanctionné pour sa duplicité envers terrorisme, Frères musulmans et Iran, le Qatar est mis en quarantaine. Arabie Saoudite et Washington sonnent la fin de la récré.

Si la duplicité des grands Etats importe peu, celle des moins puissants est rarement sans risques. Le Qatar l’apprend à ses dépens. Complicité avec le terrorisme, les Frères musulmans, l’Iran et déstabilisation des gouvernements : l’accusation est lourde. Confetti de 160 km de long sur 80 de large, en comptant plages et déserts de sable, le voilà mis au ban des nations par Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Unis, Libye, Egypte, Yémen et Maldives. Les trois premiers ont interdit à leurs ressortissants de s’y rendre, expulsé leurs Qataris, consacré le blocus terrestre et alimentaire. Tous ont rompu relations diplomatiques, liaisons aériennes et maritimes. Seuls des pèlerins qataris pourront passer la frontière pour aller à La Mecque mais impossible d’y écouter l’islamiste Oussouf al-Qardawi vanter la charia: la chaîne Al Jazeera est suspendue.
Cette presqu’île du Golf persique, 2 millions d’habitants, dont 200 000 Quataris, sera-t-elle rayée de la carte ? A l’heure où Washington reconstruit l’alliance de l’ « arc sunnite » avec Israël, contre les Frères musulmans, les djihadismes et l’Iran, l’Europe joue à l’autruche. Effets des ors et lambris qataris?
Le prétexte ? L’émir du Qatar, contre la décision des autres membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman), aurait déclaré l’Iran, un allié. Depuis, notre Émir proteste : son Agence de presse aurait été piratée. Peut-être. Une goute d’eau dans le gaz liquéfié dont le Qatar est le premier exportateur mondial.
Chacun est fatigué d’une trop longue duplicité. Principal soutien des Frères musulmans? Le Qatar. Cheval de Troie pour imposer sa puissance dans tous les pays musulmans. Ainsi, en Egypte, il a financé l’élection du frère musulman Mohamed Morsi. Le coup d’Etat du général al-Sissi y met-il fin ? Depuis, Doha fomente des troubles.
Certes, l’Arabie Saoudite partage cette vision puritaine et archaïque, jusqu’au refus des droits individuels, mais elle refuse la suprématie du religieux sur le politique et rejette le djihadisme. Depuis le 11 septembre, poussée par les Etats-Unis, elle les a même bouté hors de son Etat. Et en 2014, avec Bahreïn et Emirats, rappelant leurs ambassadeur, elle a exigé la rupture avec ces « Frères », déclarés « organisation terroriste ». Doha a feint de céder : quelques expulsions mais le financement a continué. Le double jeu.
Attentats-suicides contre des juifs, roquettes sur les villages, l’organisation terroriste du Hamas créé par les « Frères » frappe dans la bande de Gaza. Et l’émir du Qatar va la saluer, en 2012, et installe le centre terroriste à Doha. Coalition au Yemen contre les djihadistes Houthis ?Bombardés par ses avions, financés par ses banquiers. Détournement des armements pour les islamistes en Libye, soutien à Ahrar al-Sham en Syrie, qui se bat aux côtés d’al-Qaïda et aide les djihadistes à rejoindre Daesch à Raqqa. Et cheikh Nouaimy, financier qatari, finance sans être inquiété filiales d’al-Qaïda en Irak, Syrie, Somalie, Yémen.
Les alliances avec l’Iran ? L’ayatollah Ali Khamenei ne fut-il pas le traducteur en persan d’ouvrages de Sayid Qutb, intellectuel des Frères musulmans ? L’Iran n’a-t-il pas applaudi l’élection en Egypte de Morsi ? Le Qatar soutient les sabotages dans la région chiite de Qatif, en Arabie Saoudite, manipule contre Ryad la tribu Al-Murrah pro-qatarie, déstabilise Barhein par la communauté chiite. Du grand art cynique. Hélas, pour le Qatar, l’Arabie Saoudite, avec l’appui de Washington, vient de sonner la fin de la récréation.

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Les colombes blanches de l’Egypte copte

  par Yves Roucaute Paru Valeurs actuelles. Juin 2017 Ce 26 mai 2017, sur le chemin du monastère de Saint-Samuel-le-confesseur, les chrétiens égyptiens venus de Beni Suef et d’al-Minya ne songeaient ni à la mort, ni à l’horreur qui les attendaient. Membres de cette église copte de neuf millions de disciples, fondée en 42 après …

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A la mémoire de Claude Tresmontant

Il y a vingt ans…. Par Yves Roucaute Paru Valeurs Actuelles.10 mai 2017 Il y a vingt ans disparaissait Claude Tresmontant (1925-1997), monstre de savoir encyclopédique, antidote du politiquement correct. En ces temps troubles d’après tourmentes présidentielles, où des âmes se perdent dans l’accidentel, le colloque qui lui est consacré par l’Ecole Normale supérieure de …

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Elections, piège à c…?

Coup de grisou dans les partis (publié Valeurs Actuelles. Avril 2017). « Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique », disait le perspicace Charles Péguy. Précisément. Quel avenir pour le Parti socialiste ? Aucun. Pour Les Républicains ? Incertain. Election de Donald Trump, popularité de Theresa May, victoire d’Angela Merkel, désordre italien, fragilité espagnole, tremblement …

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LES SALAUDS

La présomption de culpabilité par Yves Roucaute Publié par Valeurs Actuelles sous le titre « Le présomption de culpabilité » En intégralité ici.   Avec l’arrivée du printemps, à la façon du chiendent, le « salaud » prolifère. Sartre appelait ainsi, dans l’ »Existentialisme est un humanisme », ces humains boursouflés d’eux-mêmes qui piétinent dignité et liberté avec morgue …

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La proportionnelle contre la démocratie

La proportionnelle contre la démocratie Par Yves ROUCAUTE Publié Valeurs Actuelles Demain, un « Parti des animaux » imposera-t-il sa loi en France, pays des bouffeurs de grenouilles ? Peut-être. Aux Pays-Bas, sur 150 sièges aux législatives, les amis des bêtes en ont obtenu 5, le parti populaire libéral, vainqueur des législatives, seulement 33. Insuffisant …