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QUAND LA COUR DE JUSTICE DE L’UNION EUROPÉENNE LÈVE LES VOILES

par Yves ROUCAUTE Paru dans valeurs actuelles. 24 mars. Pour la première fois, dans toute l’Europe, bouter le salafisme hors des entreprises est devenu un droit. Reste à l’exercer avec subtilité. L’islamisme a perdu une bataille décisive mais non la guerre. Article Ce 14 mars, par deux arrêts, la Cour de justice de l’Union Européenne …

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Benoît Hamon: l’Arlésienne

Benoît Hamon : l’Arlésienne Paru dans Valeurs Actuelles. 14 mars. Où est passé Benoît Hamon ? Proches et parti socialiste s’inquiètent. Avis de recherche lancé: 169 cm, 49 ans, cheveux châtains, yeux bleu-vert, mèches courtes rabattues sur le front, un peu chèvre selon son signe astrologique chinois. Récompense promise : une balade de trente minutes …

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AFFAIRE FILLON : QUAND LES JUGES PRENNENT LE POUVOIR

AFFAIRE FILLON : QUAND LES JUGES PRENNENT LE POUVOIR

Yves ROUCAUTE

 Philosophe

Article Valeurs Actuelles 8 mars

 

L’Elysée a créé un pouvoir judiciaire aux ordres après son quinquennat calamiteux. Dans son viseur : l’opposition. Une dérive amorcée de longue date, qui prend désormais la forme d’un coup d’Etat des juges.

« Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice » disait Montesquieu. Hélas !, où va la France ? Par des procureurs aux ordres et des juges d’instruction soigneusement choisis, une Présidence cynique a créé un « pouvoir judiciaire » qui viole la Constitution, bafoue les droits individuels, contrôle le pouvoir législatif et prétend choisir le futur Président. Tout pour installer un héritier à son image ! Après avoir liquidé Nicolas Sarkozy, à coups d’humiliations et de « mises en examen », haro sur François Fillon ! Qu’aucun candidat de droite ou du centre ne puisse l’emporter ! Médias politiquement corrects et élus de gauche relaient l’ignominie. À droite même, certains plient devant la félonie.
« Une Constitution, c’est un esprit, des institutions, une pratique » disait le général de Gaulle, en 1964. Que l’on me montre les mots « pouvoir judiciaire » dans la Constitution : ils n’y sont pas. « Autorité judicaire » dit-elle. Les seuls « pouvoirs » ? Exécutif et législatif. L’esprit de la Vème République ? Le pouvoir du peuple et de ses représentants. Des Cours de justice de l’Ancien Régime, appelées « Parlements », au Tribunal Révolutionnaire de la Terreur, pour Charles de Gaulle, l’histoire de France démontre que le « pouvoir judicaire » annonce toujours le despotisme.
Le rôle de la justice? Appliquer la loi et, « gardienne de la liberté individuelle », assurer contre l’arbitraire. D’où la présomption d’innocence, affirmé par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’ONU, condition d’une justice respectueuse de la dignité humaine. « Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie. Les atteintes à sa présomption d’innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi » dit le Code de procédure pénale.
François Fillon ? Il est donc innocent. De droit. De fait. Alors pourquoi des procureurs laissent-ils passer les atteintes quotidiennes à ce principe dans la presse et jugent-ils inutile d’enquêter sur l’origine des fuites des procès-verbaux ? Pourquoi, à l’inverse, une telle célérité pour appeler « détournement de fonds » un contrat d’assistant avec des proches, utilisé pourtant par un bon tiers des députés depuis des lustres ? Échafaud à droite, exemption au-delà ?
Qui est dupe? « Mise en examen » ? « Inculpé » disait-on avant 1993. La charge symbolique négative est restée et la condamnation sans jugement s’impose à l’opinion. Soutenue par des rumeurs médiatiques organisées qui ruinent la réputation. D’Eric Woerth, contraint de démissionner de son poste de ministre, à Nicolas Sarkozy, battu aux présidentielles puis aux primaires, quand les juges des tribunaux correctionnels constatent l’inanité des accusations, il est trop tard.
Le processus de construction d’une société de contrôle s’est accéléré. Etonnant Parquet Pénal Financier, chargé de la grande délinquance financière, installé par François Hollande en 2014 qui nomma Procureur Général Eliane Houlette, sur proposition de Christiane Taubira. Moins de 24 heures après les révélations du Canard enchaîné, il s’autosaisit de l’« affaire Fillon ». Un salaire mensuel de cadre serait de la « grande délinquance financière ». Un rapidité inégalée : il avait mis 10 jours pour ouvrir une enquête dans l’affaire du « Football Leaks».
Suit une enquête policière tout aussi rapide, certains dirons bâclée. Trois solutions. Un classement sans suite, en l’absence d’indices précis et concordants. Ou une citation directe devant le tribunal correctionnel pour un jugement qui n’interviendrait pas avant longtemps. Ou, solution choisie, la nécessité d’investigations complémentaires par la nomination d’un juge d’instruction.
Le Parquet demande au Président du Tribunal de Grande Instance, Jean-Michel Hayat, conseiller au Cabinet de Ségolène Royal durant trois ans, ancien membre du Syndicat de la magistrature, de désigner trois juges d’instruction. Trois ? L’affaire est-elle si complexe ? Le fameux hasard socialiste aidant, voilà Serge Tournaire nommé. Moyenne des instructions ? 30 mois. Pour François Fillon : quelques jours seulement. Miracle socialiste : plus besoin d’investigations complémentaires pour la convocation de « mise en examen ». Où il y a d’la gêne, il n’y a pas de plaisir.
En juin 2012, Serge Tournaire avait signé un texte éloquent dans Le Monde pour dénoncer « la décennie qui s’achève ». Décennie ? En 2002, c’était le gouvernement du camarade Jospin. Pendant 10 ans ? La droite de François Fillon et Nicolas Sarkozy qui aurait « vu se déliter les dispositifs de prévention, de détection, d’alerte et de répression de la corruption mis en place dans la période précédente comme si les exigences de probité et d’égalité de tous devant la loi s’étaient dissoutes dans la crise. » Avec « la volonté de dépénaliser à toute force le droit des affaires ». Texte du syndicat de la Magistrature et du groupe « anticor » dont le membre le plus éminent s’appelle… Christiane Taubira. Le monde des camarades est si petit. L’homme a de la suite dans les idées. Déjà, dans l’affaire du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, contre l’avis du second juge d’instruction, Renaud Van Ruymbeke, modèle d’indépendance, il avait ordonné le procès.
Rien n’arrête ce « pouvoir judiciaire ». Contre le pouvoir législatif, il prétend même contrôler le pouvoir législatif et l’Assemblée nationale. Selon une pratique séculaire, un député utilise son crédit mensuel forfaitaire comme employeur pour rémunérer ses collaborateurs, famille comprise. Seul, il décide de la façon d’être « assisté » : conseil, note écrite, rapport oral, rapport écrit. Aujourd’hui, un juge d’instruction prétend contrôler les règles d’emploi, juger du travail fourni, critiquer les « indemnités » obligatoires en cas de rupture de contrat.
Que restera-t-il de cette « « mise en examen » ? Juridiquement rien. Pas même sur les prestations de Pénélope Fillon dont le propriétaire de la Revue des deux mondes a dit, et prouvé, la réalité du travail. Mais, cela, c’est après les élections présidentielles. Avant, le poison distillé dans l’opinion produira ses effets.
Nicolas Sarkozy le prouve. Mise en examen dans l’affaire Bettencourt : non-lieu. Mise en examen sur le paiement par l’UMP d’une amende infligée sur ses comptes de campagne : non-lieu. Prétendue violation de l’instruction dans l’Affaire Karachi : non-lieu. Soupçons d’abus de biens sociaux et de complicité de vente de drogue dans l’affaire « Air cocaïne » : abandon. L’affaire Bygmalion ? Bien que Nicolas Sarkozy ne se soit pas enrichi, qu’il n’ait pas eu connaissance des fausses factures, il serait coupable d’avoir réclamé de nouveaux meetings et de n’avoir pas lu quelques notes comptables gérées par son équipe de campagne. L’« affaire » des « écoutes » ? Il aurait corrompu Gilbert Azibert, en promettant un poste à Monaco contre des informations dans l’affaire Bettencourt, bien qu’il ne l’ait jamais vu, ne lui ai jamais téléphoné, rien donné en échange. Qu’importent relaxe et non-lieu quand l’élimination politique est belle.
Dénoncer la nouvelle Loi des suspects ? L’accusation d’ « outrage » doit terroriser l’insolente liberté d’expression. Tel Henri Guaino poursuivi pour avoir soutenu Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Mettre en examen, perquisitionner, accabler une femme, salir une réputation ? Pas d’outrage. La dignité humaine, ce pouvoir fourbe ne connaît pas.
Evoquer le « pouvoir judicaire » aux Etats-Unis ? Il ne fonctionne pas sans contre-pouvoirs issus du suffrage populaire. Les juges ordinaires ? Elus. Ceux des cours d’appel ? Nommés après approbation du Sénat et destituables par la Chambre des représentants. Procureurs des Etats ? Elus. Procureurs fédéraux et juges de la Cour Suprême? Nommés par le Président avec accord du Sénat et destituables.
En France, retrouvons l’esprit de la Vème République, celui de la vraie justice, qui préserve les libertés individuelles, rendue par l’institution judicaire. Car, disait saint Augustin, « où il n’y a pas de justice, il n’y a pas de république ».

Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois, et avec les couleurs de la justice, disait Montesquieu. Hélas ! où va la France ? Par des procureurs aux ordres et des juges d’instruction soigneusement choisis, une…
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Vers une France ingouvernable?

Vers une France ingouvernable? par Yves Roucaute Paru dans Valeurs Actuelles       « Une Constitution, c’est un esprit, des institutions, une pratique » disait Charles de Gaulle, en 1964. Hélas, aujourd’hui l’esprit de la Vème République n’est plus, les institutions sont moribondes et les jeux politiciens annoncent une mal-gouvernance pathétique. Le France oublie-t-elle que gouverner, …

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Diabolisation de Trump

Diabolisation de Trump par Yves Roucaute Publié dans Valeurs Actuelles « L’excès de critique engendre l’inintelligence » écrivait Flaubert à son ami d’enfance, le poète Louis Bouilhet. Depuis la victoire de Donald Trump, les orphelins du politiquement correct et quelques abonnés du New York Times souffrent d’une redoutable indigestion qui les rend inapte aux pensées …

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Mélenchon: « je vous aime ». Les ouvriers: « nous non plus ».

La classe ouvrière perdue du renard Jean-Luc Mélenchon par Yves Roucaute (publié Valeurs Actuelles). http://www.valeursactuelles.com/politique/melenchon-je-vous-aime-les-ouvriers-nous-non-plus-62780 « Il n’y a pas de classe plus puissante et de classe plus utile que la classe ouvrière !» : venu à Tourcoing, Jean-Luc Mélenchon, devant 1500 militants enthousiastes, flatte plumage et ramage ouvrier. Ce 8 janvier, en Maître Renard alléché …

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Obama, Trump : la France n’a pas besoin de modèle.

Obama, Trump : la France n’a pas besoin de modèle. Par Yves Roucaute Paru dans valeurs Actuelles. 10 janvier 2017   4 novembre 2008 : l’« obamania » déferle sur la France après la victoire aux présidentielles de Barack Obama. Gauche, droite : la vague emporte tout. Depuis, bon an, mal an, 77% à 88% de la population française s’enthousiasme. Jusqu’à …

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Les joyeuses sources chrétiennes de la France

yves_roucauteLes joyeuses sources chrétiennes de la France

Par Yves Roucaute

paru dans Valeurs Actuelles, Noël

« De la peau du Lion, l’Âne s’étant vêtu, était craint partout à la ronde,
 Et bien qu’Animal sans vertu,  Il faisait trembler tout le monde ». Entre Noël et épiphanie, difficile de ne pas se moquer, à la façon de Jean de la Fontaine, des lions de pacotille quand sont évoquées les racines chrétiennes des traditions françaises. Faut-il ameuter ban et arrière ban au nom de la défense de la laïcité menacée ? Dénoncer l’« islamophobe » sinon la grenouille de bénitier ? A les en croire, Père Noël, sapin, jour de l’an, galette des rois, œufs de Pâques et plein de trucs festifs seraient de tradition païenne, à l’exception de la crèche de Noël, tâche dans l’Etat laïc. Liberté, égalité, fraternité? Les valeurs universelles viendraient des « Lumières », de Voltaire, Diderot, d’Alembert et de quelques autres bouffeurs de curés. Finalement, la République, foi de Traités d’ânologie, serait construite contre le christianisme qui aurait apporté « l’Inquisition, la torture, la question; les croisades, les massacres, les pillages, les viols, les pendaisons, les exterminations, les bûchers; la traite des noirs, l’humiliation, l’exploitation, le servage, le commerce des hommes, des femmes et des enfants; les génocides, les ethnocides (…) le compagnonnage de route avec tous les fascismes du XXIème siècle, Mussolini, Pétain, Hitler, Pinochet, Salazar, les colonels de la Grèce, les dictateurs d’Amérique du Sud (…) Des millions de morts pour l’amour du prochain». Michel Onfray a oublié inondations, tremblements de terre et acné juvénile.

Si la France d’en haut, gauche et droite, fut longtemps effrayée par ces vocalises, jusqu’à refuser d’inscrire les racines chrétiennes de l’Europe dans les Traités européens, celle d’en bas a toujours deviné l’âne sous les habits du lion. La faible acuité visuelle de cet animal l’a trahi : incapable de discerner dans les 35 000 communes, un des 50 000 édifices catholiques. Et il faut être une bestiole bien entêtée pour ne pas remarquer la source chrétienne qui irrigue la quotidienneté française.

Une source pleine d’humour. Dés le matin, voilà le croissant croustillant, inventé en 1683, après la bataille de Vienne quand 100 000 soldats des troupes chrétiennes de Charles V de Lorraine et du roi de Pologne Jean Sobleski battent les 250 000 militaires musulmans du Grand Vizir ottoman Kara Mustafa. Pour célébrer cette victoire, l’empereur Léopold 1er permet aux boulangers de fabriquer une viennoiserie en forme de croissant, symbole du drapeau turc défait, plutôt que du croissant de lune. Les Français l’adaptent à leur vie sucrée: une cinquantaine d’opérations jusqu’au dorage avec un jaune d’œuf. Et l’insouciant bouffe le drapeau ottoman et salue la victoire des chrétiens avec une gourmandise bon enfant.

Rien d’agressif au demeurant. Le Français se moque de tout, de ses prêtres même, du Christ aussi, comme ses ancêtres du Moyen-Âge, lors des fêtes de fous. Mais le même, à chaque repas, partage le pain et le vin, héritage de la Cène. Ni riz, ni crêpes, ni pains ronds dont chacun se saisirait mais pain découpé et équitablement distribué dés le matin. Si la bière est individualiste, le thé anonyme, le saké communautaire, le vin est l’acte d’une liturgie inconsciente. L’hôte se verse le vin, examine la couleur, le sent avant d’en boire une gorgée puis le distribue, de verre en verre, à la façon des premières célébrations de l’eucharistie. Et lors des grandes fêtes, jusque dans ce champagne qui pétille, se lit le souvenir des noces de Cana, quand le Christ transformait joyeusement l’eau en vin à volonté.

Tout dit cette source chrétienne. Blancheur de la nappe, absence de plis dans le sens de la largeur ? Depuis le Moyen-Âge : pureté des intentions et espace de communion ouvert pour briser les barrages symboliques entre invités. Le « plat », au centre de la table, l’assiette individuelle ? Des êtres nés libres selon les Evangiles, associés d’une « société ». Les hôtes sont servis en dernier : Christ donne le pain et le vin dans la Cène et se sert en dernier. Commencé par des bénédicités ou un « bon appétit », poursuivi dans la gaieté, le repas dit : donne, il te sera rendu, non pas en biens mais en aimer. Et il n’y aura pas treize convives à table : dans cette Cène laïcisée, il ne saurait y avoir de Judas, de traître à l’aimer.

Noël serait-il un héritage des fêtes saturnales romaines qui célébraient le solstice d’hiver, du 17 au 24 décembre, et de la fête du Dieu soleil, le « soleil invaincu » (sol invectus), du 25 décembre? Drôle. Un palestinien de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem devient-il chrétien parce que ce lieu était une église en 530, ou juif, puisque construite sur un bain rituel du second Temple de Salomon ? Allez convaincre un végétarien qu’il est cannibale sous prétexte que ses ancêtres l’étaient.

Noël ? Fête de la nativité du Christ. Tradition de 1700 ans, inventée par l’empereur Constantin et le Pape Libère. Liquidées les saturnales ! Et Théodose interdit, en 380, le culte de « Sol Invictus », remplacé, le 25 décembre, par la fête du Christ, « Soleil de justice ». A la différence des anglo-saxons avec leurs « Saturday » (jour de Saturne) et « Sunday » (jour du soleil), les Français ont inventé samedi », étymologiquement « jour du shabbat », et « dimanche », « jour du Seigneur ». Le sapin ? Avec son étoile, guide des rois mages puis des humains de toutes races, et ses guirlandes et boules, hymnes à la joie. Le Père Noël ? La confiance au don d’amour rapporté par saint Nicolas. Les cadeaux? Sur le modèle des présents apportés par les rois mages : la joie christique de recevoir et, plus encore, de donner.

Comment s’étonner si le 25 décembre est précisément le jour de la création symbolique de la France, en 496, avec le baptême de Clovis ? Si le symbole même de la République, adopté en 1848 est Marianne, « Marie » et « Anne », qui laisse un sein à découvert pour offrir ses valeurs judéo-chrétiennes à la France ? En statue de la liberté, sa torche est levée vers le Ciel pour dire d’où vient sa lumière, celle qui a éclairé le très catholique Charles de Gaulle, et les protestants Churchill et Roosevelt, contre les athées Mussolini, Hitler et Staline.

Et les « Lumières » ? Jean le Rond d’Alembert, maître d’œuvre de L’Encyclopédie ? Déterministe, ne croyant pas à la liberté, favorable à l’esclavage: « Les peuples du Nord sont plus forts et plus courageux que ceux du Midi: ceux-ci doivent donc, en général, être subjugués, ceux-là conquérants; ceux-ci esclaves, ceux-là libres. » Helvétius ? Matérialiste, la liberté serait une « illusion », un Être suprême manipulerait les humains. Illusion aussi pour le baron d’Holbach et de La Mettrie, partisan de l’Homme machine. Diderot ? Ni Bien ni Mal, chacun cherche ce qui lui est utile, déterminé par le jeu des atomes dans l’insouciance des autres. Et Voltaire ? Ah, Voltaire ! « Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les nègres ; on nous reproche ce commerce …Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir ». Quant aux juifs: «Ils égorgent les vieillards et les enfants (…) ils sont ennemis du genre humain.» Sur l’esclavage, dans l’Encyclopédie, un seul article réclame son abolition, écrit par Louis de Jaucourt, méprisé par Diderot pour être croyant. Quant à Jean-Jacques Rousseau, par ailleurs opposé aux prétendues « Lumières », le citoyen doit à la Cité, une « aliénation totale » de ses droits. L’esprit de la Terreur, celle qui va interdire la messe de minuit, guillotiner les opposants, massacrer les Vendéens.

Liberté ? Egalité ? Fraternité ? Œuvre de la puissance spirituelle chrétienne. Dés 524, elle abolit l’esclavage en France pour ceux qui se convertissent au christianisme et elle proscrit ce « commerce ». En 1315, par Louis X, elle interdit l’esclavage pour tous car tout être naît libre selon Dieu. Elle impose l’égale dignité de la femme, chantée dans l’amour courtois, dés le Moyen-Âge. C’est elle qui abolira le servage et l’esclavagisme dans les colonies. Et si le mot fraternité s’impose dans ce pays catholique, en 1848, ce fut au nom du « Christ-fraternité », célébré par les prêtres qui bénissaient les arbres de la liberté.

J’aime ces fêtes de Noël : les Français y suspendent le temps pour accrocher leur espérance dans le regard des enfants. Sous le sapin, à cette question posée aux rois mages : « que cherchez vous ? », ils répondent par leur mode de vie sucré, d’une façon toute chrétienne, quand bien même ils ne le savent plus, quand bien même Pâques leur paraît lointaine: je cherche la vraie lumière, celle qui rend joyeux.

 

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