Mélenchon: « je vous aime ». Les ouvriers: « nous non plus ».

La classe ouvrière perdue du renard Jean-Luc Mélenchon

par Yves Roucaute

(publié Valeurs Actuelles).

http://www.valeursactuelles.com/politique/melenchon-je-vous-aime-les-ouvriers-nous-non-plus-62780

« Il n’y a pas de classe plus puissante et de classe plus utile que la classe ouvrière !» : venu à Tourcoing, Jean-Luc Mélenchon, devant 1500 militants enthousiastes, flatte plumage et ramage ouvrier. Ce 8 janvier, en Maître Renard alléché par l’odeur du fromage électoral, il leur tint à peu près ce langage : que vous êtes jolis mais que vous souffrez trop ! : «Je ne fais pas du Zola, c’est la vie qui fait du Zola » : Germinal et l’Assommoir, ce serait maintenant.  Réagissez, « n’abandonnez pas vos bulletins de vote », donnez les moi, j’ai plein de joujoux dans ma hotte : 1700 euros le SMIC net, 35 heures, plein emploi, abrogation du malheur. Hélas !, pour notre renard, la classe ouvrière, tel le corbeau de la fable, a appris à se méfier de pareil langage.  Ouvrir son bec pour donner sa voix ? Terreur et misère sont à l’orée du bois. Elle le sait : tout flatteur gauchiste vit aux dépens de la classe ouvrière qui l’écoute.

A Tourcoing même, ville ouvrière, la leçon a été retenue. 12,7% des voix aux dernières présidentielles pour Jean-Luc Mélenchon, loin de Marine Le Pen (21,2), Nicolas Sarkozy (22,4) et François Hollande (31,3). 12,2% dans le Nord-Pas de Calais, 11,8% en Île de France, 10% en Lorraine. Votes d’employés du public surtout. Record à Ivry : 25%, mais derrière François Hollande (37%), et le maire communiste obtient 49%, au premier tour des municipales. Le communisme municipal, celui de l’assistance sociale, passe encore, mais gouvernemental, jamais dit le monde ouvrier. Moins d’ouvriers, plus de voix : Ariège, Alpes de Haute Provence, Ardèche, Cher.

D’ailleurs, notre renard aime-t-il vraiment les ouvriers? « Sortez de votre trou ! Mêlez-vous de vos affaires » leur crie-t-il à Tourcoing. Il fantasme sur la puissance et l’unité d’une classe qui occupait 40% des emplois il y a 40 ans, réduite à 20% aujourd’hui, soit 6,3 millions sur 66 millions d’habitants, et qui travaille plutôt dans des entreprises du tertiaire de moins de 50 salariés.

« Mêlez-vous de vos affaires » ? Ils sont d’accord. Dans leur « trou », ils sont les premiers à souffrir de la démagogie sociale par le chômage, des incivilités, trafics, vols, crimes, de l’immigration incontrôlée, du salafisme militant contre la dignité de la femme, l’école, l’hôpital public. Derrière l’hommage rendu au Phoenix ouvrier pour glaner ses voix, ils lisent le mépris de la prétendue France insoumise qui n’a aucune attention à leurs malheurs, qui défend l’insécurité pour les plus faibles, le laxisme pour ceux qui les oppriment et ils devinent le soutien à l’establishment de gauche quand arrivera le moment décisif du second tour des élections. En lui refusant ses voix, le monde ouvrier montre sa grande sagesse : il n’y a pas de parti plus impuissant et inutile pour défendre la classe ouvrière.

« Il n’y a pas de classe plus puissante et de classe plus utile que la classe ouvrière !» : venu à Tourcoing, Jean-Luc Mélenchon, devant 1500 militants enthousiastes, flatte plumage et ramage ouvrier. Ce 8 janvier, en Maître Renard alléché par l’odeur du fromage électoral, il leur tint à peu près ce langage : que vous êtes jolis mais que vous souffrez trop ! : «Je ne fais pas du Zola, c’est la vie qui fait du Zola » : Germinal et l’Assommoir, ce serait maintenant.  Réagissez, « n’abandonnez pas vos bulletins de vote », donnez les moi, j’ai plein de joujoux dans ma hotte : 1700 euros le SMIC net, 35 heures, plein emploi, abrogation du malheur. Hélas !, pour notre renard, la classe ouvrière, tel le corbeau de la fable, a appris à se méfier de pareil langage.  Ouvrir son bec pour donner sa voix ? Terreur et misère sont à l’orée du bois. Elle le sait : tout flatteur gauchiste vit aux dépens de la classe ouvrière qui l’écoute.

A Tourcoing même, ville ouvrière, la leçon a été retenue. 12,7% des voix aux dernières présidentielles pour Jean-Luc Mélenchon, loin de Marine Le Pen (21,2), Nicolas Sarkozy (22,4) et François Hollande (31,3). 12,2% dans le Nord-Pas de Calais, 11,8% en Île de France, 10% en Lorraine. Votes d’employés du public surtout. Record à Ivry : 25%, mais derrière François Hollande (37%), et le maire communiste obtient 49%, au premier tour des municipales. Le communisme municipal, celui de l’assistance sociale, passe encore, mais gouvernemental, jamais dit le monde ouvrier. Moins d’ouvriers, plus de voix : Ariège, Alpes de Haute Provence, Ardèche, Cher.

D’ailleurs, notre renard aime-t-il vraiment les ouvriers? « Sortez de votre trou ! Mêlez-vous de vos affaires » leur crie-t-il à Tourcoing. Il fantasme sur la puissance et l’unité d’une classe qui occupait 40% des emplois il y a 40 ans, réduite à 20% aujourd’hui, soit 6,3 millions sur 66 millions d’habitants, et qui travaille plutôt dans des entreprises du tertiaire de moins de 50 salariés.

« Mêlez-vous de vos affaires » ? Ils sont d’accord. Dans leur « trou », ils sont les premiers à souffrir de la démagogie sociale par le chômage, des incivilités, trafics, vols, crimes, de l’immigration incontrôlée, du salafisme militant contre la dignité de la femme, l’école, l’hôpital public. Derrière l’hommage rendu au Phoenix ouvrier pour glaner ses voix, ils lisent le mépris de la prétendue France insoumise qui n’a aucune attention à leurs malheurs, qui défend l’insécurité pour les plus faibles, le laxisme pour ceux qui les oppriment et ils devinent le soutien à l’establishment de gauche quand arrivera le moment décisif du second tour des élections. En lui refusant ses voix, le monde ouvrier montre sa grande sagesse : il n’y a pas de parti plus impuissant et inutile pour défendre la classe ouvrière.

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