Benoît Hamon: l’Arlésienne

Benoît Hamon : l’Arlésienne

Paru dans Valeurs Actuelles. 14 mars.

Où est passé Benoît Hamon ? Proches et parti socialiste s’inquiètent. Avis de recherche lancé: 169 cm, 49 ans, cheveux châtains, yeux bleu-vert, mèches courtes rabattues sur le front, un peu chèvre selon son signe astrologique chinois. Récompense promise : une balade de trente minutes dans l’Opel Corsa du candidat et une bouteille de gnole offerte par Martine Aubry. Il aurait été aperçu pour la dernière fois dans une émission de télévision lors des primaires de la gauche. Rappelez-vous : au second tour, c’est celui qui n’était pas Manuel Valls.
Après l’affaire Troadec, l’équipe de campagne suspecte le pire : le siège du PS, rue Solférino, est tout proche de la Seine où il est facile de dissimuler un forfait. Et ils savent les ennemis nombreux et dissimulés : des parents socialistes prêts à tout pour lui tordre le cou et conserver la cagnotte électorale. A qui profiterait le crime ? A Emmanuel Macron. Un suspect.
Je le leur accorde : la machine à trahison fonctionne à fond. Emmanuel Macron ? L’Auberge du Bon Accueil Socialiste. Depuis le départ du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, Alain Calmette, Marc Goua, Dominique Baert, Christophe Caresche, Jean-Pierre Masseret, Rochard Ferrand, Stéphane Travert, Arnaud Leroy, Christophe Castaner, Florent Boudié, François Patriat, Nicole Bricq… et bien d’autres se sont attablés. Les écologistes, façon François de Rugy et Stéphane Gatignon se pressent, les radicaux de gauche s’empressent. Sur scène, Pierre Bergé et Bertrand Delanoë haranguent les infidèles, dans les coulisses, Ségolène Royal menace les fidèles.
Mais j’engage les derniers consommateurs de la buvette Hamon à ne pas désespérer. A mon avis, leur « candidat ordinaire » se cache. N’ayant aucune intention de l’emporter, mais de diriger un groupuscule de « vrais socialistes », type le défunt PSU, il veut se débarrasser des réformistes. Moins il parle, plus ils partent. Le coup du père Noël avec un revenu universel de 750 euros mensuel au coût de 400 milliards d’euros, équivalent du budget de l’Etat (494 milliards) ? Augmentation sensible du SMIC, abrogation de la loi travail, abaissement de l’âge de la retraite, objectif de 32 heures hebdomadaire, taxe sur les gentils robots ? Un coup de génie pour épurer le parti. Sa modération pour l’islamisme radical même, le démontre : dans cette campagne, Benoit Hamon ce sera l’Arlésienne de Bizet, version niqab et burqa, celle dont on parle parfois mais qu’on ne voit jamais.

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