Migrants: perception des Français et des médias

15 janvier 2016

Mon entretien dans Atlantico:

Atlantico:

On observe un clivage politique droite-gauche sur la perception qu’ont les Français envers les médias sur les questions d’immigration et de migrants…80% des Français estiment que la question des migrants va compter dans leur vote pour la présidentielle de 2017. N’est-ce pas encore plus inquiétant alors de constater qu’il n’y a que 15% d’entre eux qui pensent que les pouvoirs publics en parlent de manière objective et fidèle à la réalité (17% pour les médias) ?Est-ce inquiétant de constater que les Français se disent mal informés sur un sujet qui apparaît essentiel à leurs yeux en vue de la présidentielle de 2017 ? Comment expliquer un tel décalage ?

 

Yves Roucaute : C’est, paradoxalement, un même message et une vision plutôt lucide des Français. Ils reprochent, à juste titre, à la presse et aux hommes politiques d’être trop idéologiques et de ne pas faire leur travail.

Par exemple, ceux qui considèrent que la presse minore les problèmes s’agissant de la gestion des migrants, ont lu, vu ou entendu des analyses qui n’ont rien à voir avec leur quotidienneté. Ils ont supporté une mise à l’écart assez générale, pendant trente ans, de leurs problèmes qui, avec l’arrivée des migrants en Europe, se sont amplifiés. C’est plus particulièrement spectaculaire s’agissant des femmes. Ce fut le silence sur les violences subies, sous prétexte de ne pas faire le jeu du F.N., sous prétexte de rester fidèle à une idéologie prétendument « progressiste » qui était celle de l’intégration et du droit à la différence. Une idéologie issue des pensées de l’extrême-gauche marxiste et de ces penseurs dits « postmodernes », tels Michel Foucault ou Jacques Derrida, voire comme le sociologue Pierre Bourdieu qui ont infesté la pensée de gauche et l’absence de pensée de la droite.

Comment dénoncer les comportements violents d’une partie des migrants ou d’une partie de la population issue de l’immigration, comment dénoncer l’antisémitisme, le racisme anti-blanc et la violence envers les femmes, quand ces auteurs ont fait croire aux partis de gauche que ces mêmes gens étaient forcément, par nature, des « dominés », des « exclus », des victimes du système ou de la lutte des classes ? Comment en appeler à nos citoyens musulmans fiers d’être français, et c’est l’immense majorité, pour nous aider à combattre ce fléau quand on refuse de les distinguer de ceux qui rejettent notre pays, ses valeurs et ses mœurs, parmi ceux qui sont migrants ou ceux qui sont d’origine immigrée, parfois de la seconde ou troisième génération ? Résultat : nous avons une presse idéologique qui n’a cessé de minorer les problèmes que les gens rencontrent dans les cités, dans les quartiers et dans les rues. Depuis les incidents de Cologne, il y a un changement, mais rien ne prouve qu’il durera car l’idéologie dominante est toujours la même.

Ce n’est d’ailleurs pas un phénomène uniquement français. Nous avons la même situation dans toute l’Europe qui a subi la même idéologie. Par exemple, en Suède, où la social-démocratie est infestée par l’idéologie politiquement correcte. Cela d’autant plus que ce gouvernement gouverne avec l’appui de l’extrême-gauche rouge-verte. Les gens apprennent aujourd’hui que cet été, lors d’un festival de rock, des centaines de jeunes filles, ont été violentées, parfois elles avaient moins de 13 ans. Ils apprennent qu’il avait été interdit aux médias et à la police de parler de ces événements, sous prétexte de ne pas faire le jeu de l’extrême-droite et de protéger la politique d’intégration par le droit à la différence. Incroyable effet pervers de cette idéologie « progressiste » qui refuse de défendre le droit élémentaire des enfants et des femmes !

En France, cela fait longtemps que les effets pervers de cette idéologie se font sentir. La majeure partie de la presse a été sourde ou aveugle sur la souffrance des femmes. Il est interdit de dire ce que tout le monde sait : pour une femme, prendre le métro, un bus ou le train sur certaines lignes représente un grand risque. Beaucoup de femmes ont peur. Et à juste raison. Parce qu’il y a des vols qui visent d’abord les femmes, parce qu’il y des insultes, des violences quotidiennes, des viols. Il ne fallait pas parler de tout cela au nom du politiquement correct. Cela a été accentué par la venue de migrants, qui sont arrivés en Europe sans qu’on leur demande d’accepter les lois des républiques dans lesquelles ils venaient. Il ne fallait pas leur demander sous peine de n’être pas humanistes, généreux, de vouloir l’exclusion. Ce phénomène explique le fait que 43% des Français constatent que les médias minorent cette situation.

A l’opposé, ceux qui pensent que les médias et les politiques vont trop loin, ces 40%, n’ont, paradoxalement, pas forcément tort !

D’abord, à l’évidence, nombre de nos concitoyens tentent de conserver au cœur la générosité qui est celle de la France, terre d’accueil. Malgré tout, ils veulent croire en leurs valeurs éternelles, comme celle de la défense du droit à la vie des individus menacés dans leur pays. L’idéologie leur a fait croire, pendant trente ans, que la générosité voulait dire accepter le droit à la différence et intégrer. Ils n’ont pas pensé, faute d’être éclairés par des politiques à la hauteur des enjeux et orientés selon la vraie moralité, que défendre une civilisation qui chante la dignité humaine, et, en particulier, celle de la femme, était une marque de générosité. Et donc, ils n’ont pas vu que la seule politique possible de générosité, aussi bien pour protéger les plus faibles dans notre Cité que pour aider ceux qui naissent et vivent chez nous, comme ceux qui y arrivent, était d’apprendre à assimiler les règles de l’aimer commun, qui sont aussi celles du respect de la dignité humaine, celle des femmes en particulier.

Ensuite, force est de constater que face à cette irresponsabilité du personnel politique, certains démagogues en ont profité pour tenter de séduire par des comportements et des propos qui visaient à stigmatiser une partie de la population. En particulier, on a vu des gens profondément racistes prétendre défendre la nation. Une partie de ceux qui parlaient de la souffrance des femmes et des gens les plus humbles le faisaient, ainsi, de façon tout aussi idéologique que ceux qui refusaient d’en parler.

Les médias se sont trouvés eux-mêmes dans la tourmente car, après avoir dissimulé les faits si longtemps, la vérité frappait à la porte, avec les événements d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse, de Finlande, de Suède, de Norvège. Au lieu d’avoir acquis un discours républicain qui consiste à reconnaître le problème causé par des populations qui n’ont pas été assimilées, et au lieu de se demander comment faire pour en revenir à une véritable politique républicaine, loin des idéologies, les médias ont été désarmés culturellement. Les Français ont vu cela, ces excès, et ils les condamnent. Cela prouve tout autant la résilience des valeurs de la France.

 

Atlantico:

D’où vient cette fracture selon vous entre les Français et les politiques ? L’une des explications les plus souvent avancées, c’est que les politiques sont jugés trop éloignés des préoccupations des Français. Est-ce vrai ? N’y a-t-il pas autre chose derrière tout cela ?

 

Yves Roucaute :

Elle vient de ce que les hommes politiques ne font pas leur travail. ll faut revenir à la base et à la question « Qu’est-ce qu’un homme politique ? ». Le rôle d’un homme politique est double. D’un côté, il doit écouter la population, et de l’autre il doit établir une stratégie dans l’intérêt de cette population pour l’orienter vers ce qu’on appelle le bien commun ou, pour reprendre Aristote, vers le meilleur possible pour la cité. Or, le personnel politique ne fait pas son job. Les plus malins font seulement leur carrière. A cet égard, désolé d’en parler mais je me permets de conseiller à certains politiques de lire « Eloge du mode de vie à la française » (Contemporary Boosktore), écrit en arrêtant mes autres travaux en métaphysique et sur la crise de la modernité. Cela leur permettrait de reprendre pied sur le sol républicain français, le vrai sol, loin des idéologies et des effets de manche médiatiques qui vont conduire à une crise de légalité et de légitimité violente.

Précisément, si nous écoutons la France, nous voyons qu’elle exige que les problèmes de violence, de chômage, de fiscalité, d’école, et bien d’autres, que les questions liées à la vie quotidienne, de l’ouverture des magasins le dimanche à la question des transports soient réglés.

Sur la seule question de la sécurité, la question de l’autisme du personnel politique est flagrant. On peut constater que l’ouverture des frontières à des gens qui sont inaptes à assimiler nos valeurs est irresponsable. On peut encore constater que la désintégration nationale en raison des politiques dites « d’intégration », est évidente dans certains quartiers. On peut enfin constater que des Français sont partis faire le djihad, alors qu’ils sont nés en France, de parents qui ne posaient aucun problème. Quand la classe politique passe son temps à se demander si on doit ou non enlever la nationalité française à des gens qui s’en moquent comme d’une guigne, c’est pathétique. Les Français le disent dans les cafés, mais eux continuent à faire joujou, Hollande pour tenter de prendre la droite par la gauche, la droite pour tenter de prendre le Front national sur sa droite, le FN pour surprendre par la gauche. Ne parlons pas même de l’extrême-gauche. Et la France, dans tout cela ? Tandis que le personnel politique se passionne pour un débat insignifiant autour de la buvette de l’assemblée, des trafics de drogue aux trafics d’êtres humains, des vols organisés dans les maisons secondaires aux ventes illicites de médicament sur internet, il existe bien d’autres phénomènes et causes de l’insécurité qui ne sont pas traités sur le fond.

Qu’est devenue la gauche socialiste ? Une maison de recyclage pour la haute fonction publique ? Il faut bien se souvenir que la S.F.I.O., ancêtre du parti socialiste, était ancrée sur les réalités sociales et nationales, en particulier dans le Nord et l’Est ouvrier, les Bouches du Rhône et Paris. Elle était majoritairement assimilationniste, patriote voire nationaliste – je pense ici au colonialiste qu’était le social-démocrate Guy Mollet. Or, elle a été emportée, dès la fin des années 1960, par cette vague idéologique gauchisante, laxiste, intégrationniste qui chantait le droit à la différence et un étatisme sans limite. Le coup fatal lui a été donné par l’échec de Gaston Defferre aux présidentielles. On a alors vu une gauche naviguant à vue. Elle avait perdu ses bases fondatrices sous la concurrence d’un parti communiste qui, lui-même, commençait un long processus de décadence gauchiste qui allait le conduire à abandonner les ouvriers et les êtits agriculteurs français pour leur préférer la racaille et le lunpenproletariat. La gauche s’est idéologiquement effondrée sous le coup de la réalité, notamment de la crise économique, de la mondialisation, des nouvelles formes d’organisation du travail… et des migrations. Elle fait aujourd’hui le grand écart entre Emmanuel Macron et l’extrême-gauche, ce qui n’existe dans aucun autre pays du monde. Et l’on s’amuse à voir cette gauche se prétendre « social-démocrate », alors qu’elle ne l’ait en rien. Heureusement d’ailleurs. Qu’attend Henri Weber, soutien de Laurent Fabius, qui fit naguère un excellent travail sur le théoricien de la social-démocratie, Karl Kautsky, pour rappeler ce qu’est la social-démocratie, son étatisme et son ancrage sur le monde ouvrier, à ces bureaucrates incultes, vaguement réformistes, plus héritiers de Millerand que de Mollet ? La misère intellectuelle du parti socialiste ne le permet sans doute pas. Elle ne permet pas plus de combler l’écart entre le pays réel et ces sommets politiques.

 

La droite est tout autant démunie intellectuellement depuis la disparition de Georges Pompidou. Le libéralisme, par exemple, ne l’a pas vraiment pénétré, si ce n’est dans son volet économique, au sens d’une idolâtrie du marché, à l’inverse des droites américaine, britannique ou allemande qui ont, elles, connu le libéralisme éthique, social, politique, économique et culturel. La droite politique française s’est écroulée idéologiquement au moment même où les autres droites occidentales n’ont jamais été aussi organisées et puissantes ! Depuis les années 70, nous avons eu une droite qui, incapable de penser l’Etat, le marché, la culture, n’a eu de cesse que de coller à la gauche. Être intellectuel, c’était être un intellectuel de gauche, même pour cette droite. Penser, c’était penser à gauche. Nous avons vu un raz-de-marée idéologique fondre sur la France, qui a permis aux idées d’intégration et du droit à la différence d’être défendues par tous. Nous avons eu des politiques radicales-socialistes quand la France était à droite, et sociales-sectaire quand elle était à gauche. Parfois, la droite s’est faite même doubler sur sa droite. C’était drôle.

Quand la pensée néoconservatrice s’est développée outre atlantique puis dans l’ensemble du monde anglo- saxon, et enfin jusque dans le monde germanique et nordique, on a vu une droite française tellement aveuglée par la gauche sectaire qu’elle a accepté la mystification «néo-conservatisme=Bush=Guerre.» Au lieu de regarder de près cette pensée qui donnait les clefs d’un conservatisme des valeurs universelles, d’un Etat variable et compassionnel avec un libéralisme efficace, d‘une ouverture à la mondialisation, à la révolution du numérique et de l’infiniment petit, et qui portait des exigences éthiques, en particulier patriotiques, la droite française s’est mise à bêler avec la gauche. Et au lieu de partir à l’offensive, contraignant son adversaire à évoluer, comme cela se fit au Royaume Uni, la droite fit le grand écart entre des positions radicales-socialistes et libérales, naviguant au gré des pressions et des accusations de la gauche relativiste.

Le pays doute de ses élites classiques, évidemment. C’est pour cela qu’il vote Le Pen et le Front national. Il veut lessiver les élites classiques traditionnelles, il en a assez. Votre sondage confirme l’idée qu’il est temps, pour la droite et le centre, de réagir en développant une nouvelle armature théorique et des propositions concrètes qui partiront du quotidien des Français et offriront des perspectives d’avenir. Non parce que l’Etat doit faire le bonheur des Français, non parce que les politiques devraient décider pour les français, mais parce que le rôle du politique est de libérer le chemin pour libérer les énergies. Le vrai combat est dans l’imaginaire. Il est culturel et il ne peut se gagner qu’en s’intéressant au quotidien des Français. Ils souffrent du manque de réformes profondes et refondatrices pour casser le moule à produire de l’échec.

Car ce n’est pas parce que les Français réagissent qu’ils ont une vision claire de ce qu’il faut faire ! Les Français savent ce qu’ils ne veulent pas, mais ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Le problème est là. Tous les démagogues s’engouffrent là-dedans en faisant des propositions qui sont des impasses pour le pays et en surfant sur les souffrances des Français. Les Français en ont marre du chômage et de l’immigration incontrôlée mais ils refusent catégoriquement le racisme et l’antisémitisme et ils se méfient de l’étatisme qui dissimule la volonté de puissance des bureaucrates, comme du libéralisme restrictif qui dissimule l’idolâtrie du marché. La force morale de la France sur ce point-là me paraît très saine. Le pays croit profondément en ses valeurs. Le poisson pourrit par la tête. Il faut que les élites se reprennent.

 

Atlantico:

Certains estiment que ce n’est pas tellement le décalage entre les Français et les politiques le problème, mais plutôt le fait que les politiques sont jugés hypocrites. Aux Etats-Unis, Donald Trump a du succès alors que son mode de vie est très éloigné de celui des Américains, mais au moins il est jugé authentique…

 

Yves Roucaute :

Les Français n’attendent pas d’un homme politique qu’il nous raconte sa vie privée, ils attendent qu’il dévoile sa stratégie pour redresser le pays et alléger ses souffrances. A cet égard, les Français ne croient guère les hommes politiques puisque les politiques eux-mêmes ne croient guère dans ce qu’ils disent. Cette défiance n’est pas nouvelle, c’est une constante depuis des siècles. Depuis Philippe le Bel, le mensonge est au sommet de l’Etat. Et les Louis XI, Richelieu ou Mazarin ont été les modèles du cynisme et de son efficacité durant l’Ancien Régime. Ce scepticisme une preuve d’intelligence remarquable de notre nation.

Les François croient, en revanche, aux orientations stratégiques. Au fond un Richelieu ne mentait pas sur ce point. il voulait la puissance de la France et annonçait clairement que tous les moyens seraient bons pour y arriver. De même, un Charles de Gaulle, voulait la grandeur de la France, ce mélange de recherche de puissance et de modèle pour le monde autour des valeurs universelles et de défense d’un mode de vie, et il le fit. Ce qui est nouveau, depuis la disparition de Georges Pompidou c’est que les politiques, en arrivant au pouvoir, au lieu de s’en tenir à la stratégie fixée dans les grandes lignes, s’en éloignent. Et ils finissent même parfois par faire l’inverse.

François Hollande n’a pas été élu sur la ligne stratégique qu’il mène aujourd’hui. Idem pour Jacques Chirac, en 1995. Les Français attendaient des grandes réformes et ça n’a pas été le cas. L’élection de Giscard d’Estaing devait amener le libéralisme, mais sur quantité de points, par exemple la liberté des télévisions et des radios, qui renvoient pourtant un droit naturel à l’information et à la circulation défendu par tous les libéraux depuis John Locke, il a été étatiste. Envoyant même la police contre les radios libres. Et n’évoquons pas François Mitterrand, élu avec la gauche étatiste, sur un programme étatiste, qui, deux ans après, choisit le social libéralisme, libéralisant des secteurs entiers de l’économie, avant de revenir à son péché mignon, virevoltant au gré du vent.

La question n’est pas tant de savoir si les hommes politiques changent un iota de leur programme sur lequel ils se sont fait élire mais s’ils sont fidèles au cap fixé et s’ils s’y tiennent. Après, si la marée est plus forte que prévue, l’art de la politique c’est de s’adapter.

Le problème aujourd’hui, c’est qu’entre le cap gauchiste, qui fut celui du programme électoral de François Hollande, et le cap social-libéral, qui est celui de sa politique gouvernementale, il y a un gouffre abyssal. De même qu’entre Macron et Taubira, ses appels d’air au centre et son alliance électorale avec les communistes. Qui est François Hollande ? Une ombre parmi les ombres. Où va-t-il ? Vers sa réélection. Que restera-t-il de lui ? S’il continue ainsi : rien. Car ce qui ne fait pas de marques ne produit pas de traces.

Les Français attendent des politiques qu’ils définissent un cap clair à atteindre, les moyens pour y parvenir et disent quels sont les efforts à faire. Personne ne peut dire quelle est la vraie position de François Hollande, quelle est la stratégie des Républicains et quelle est celle du F.N. Car naviguer sur les vagues de mécontentement dans la seule opposition au système ne mène nulle part. Gagnera la prochaine présidentielle celui qui dira où il va et comment.

http://www.atlantico.fr/decryptage/fracture-apres-cologne-63-pourcents-francais-considerent-que-pouvoirs-publics-sont-dans-politiquement-correct-et-minimisent-2540415.html

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