Atlantico:
La première convention des Républicains, le parti successeur de l’UMP, se tiendra le 11 juin prochain avec pour thème l’islam. Première dissension dans la nouvelle formation, NKM pense que c’est une mauvaise idée. Pour elle « on a trop tendance à ramener notre identité à la question religieuse ». Cependant l’islam est aujourd’hui une question qui touche aussi à la politique. NKM ne commet-elle pas ici une erreur intellectuelle en affirmant qu’il s’agit seulement ici de religion ? N’est-il pas important d’aborder cette thématique aussi sur un volet politique ?
Yves Roucaute:
Nathalie Kosciusko-Morizet craint sans doute que ce débat alimente des comportements indignes. Et elle a raison de vouloir éviter les dérives qui conduiraient à mettre à l’index une partie de la population, les musulmans. Mais il ne faut pas occulter le débat, ni, encore moins, accepter les cris d’orfraie d’une gauche incapable de penser la laïcité.
Je crois que la question de l’islam de France doit être débattue parce qu’être un dirigeant politique qui vise la victoire dans une démocratie consiste à partir de ce qui est dans la tête des concitoyens. On ne peut agir efficacement en politique en faisant l’économie d’une analyse de l’imaginaire. Et on ne peut arriver à la victoire sans engager la bataille des idées. Or, l’islam est très présent dans l’imaginaire social. Il faut donc partir de cela, de cet imaginaire, et laisser les socialistes à leur dénégation du réel. C’est une erreur courante parmi le personnel politique français qui est issu de l’administration de croire que l’on gagne à coups de chiffres, de rigueur économique, de beaux projets bien équilibrés, bardés de mots savants que le monde ordinaire ne comprend pas. François Mitterrand n’a pas gagné contre Valéry Giscard d’Estaing parce qu’il avait un projet bien ficelé mais parce que la droite avait perdu la bataille idéologique. Et quand les islamistes, les fascistes, les communistes gagnent des batailles électorales, la rigueur de leur projet économique ne joue évidemment aucun rôle. Pas plus que dans leurs succès aux élections actuelles, la rigueur des propositions du F.N..
C’est une donnée majeure que la droite doit intégrer. Je reviens des Etats-Unis et je suis frappé par le fait que là-bas la bataille des présidentielles se déroule au niveau des idées. Il y a des bataillons d’intellectuels appelés par l’un et l’autre camp pour s’exprimer sur toutes les questions qui agitent la société américaine. Les journalistes y jouent leur rôle d’intercesseur au lieu de croire qu’ils peuvent remplacer hommes politiques et experts.
Par quoi est agitée la société française ? Par la question, notamment, de l’islam et de sa place. On ne peut donc pas faire l’économie d’un débat, même s’il peut être souhaitable qu’il se déroule à huis-clos pour éviter les jeux de certains pyromanes qui visent à attiser le feu pour crier « au feu ! ».
D’ailleurs, je rappelle que la sagesse politique rejoint le calcul électoral car les musulmans sont très nombreux à voter en France. Même si, en l’absence de données statistiques sottement interdites il est difficile de connaître leur nombre, il paraît raisonnable de penser qu’il y a environ 4 à 5 millions de citoyens d’origine musulmane et environ 2 millions qui pratiquent au moins occasionnellement. Cela représente beaucoup d’électeurs. Surtout quand o songe au résultat serré des dernières présidentielles où les musulmans ont voté à 7% pour Nicolas Sarkozy contre 57% pour François Hollande au premier tour et 14% contre 86% au second tour. Il aurait suffit que leurs votes différent un peu pour emporter l’élection. Et mon sentiment profond est qu’ils devaient plus facilement voter à droite qu’à gauche.
Certes, la question de l’islam est difficile à appréhender, car l’islam développe une pensée juridico-religieuse, et pas seulement religieuse contrairement à ce que croient certains. Il ne faut pas oublier que le Coran comme les Hadiths instituent des règles de droit, dont se déduisent ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est interdit et ne l’est pas. Pour bien comprendre l’importance de cette position, il faut voir que, à l’inverse, les chrétiens ne déduisent pas les règles de droit des Evangiles ou de l’Ancien testament, mais ils les recherchent. C’est une posture très différente, c’est pour ça que le monde musulman, à l’instar du monde juif, a produit de très grands juristes tandis que le monde chrétien a plutôt eu tendance à produire des philosophes et des facultés où l’on débattait, dés le Moyen-Âge de tout à partir de méthodes de discussion ouvertes et contradictoires. L’islam a produit une très forte intelligence analytique.
Cela peut sembler sans importance mais c’est central pour notre république. Il faut en parler car certains imams prétendent déduire des textes un certain nombre de règles qui peuvent se trouver en opposition avec le mode de vie à la française et ses valeurs universelles. On a eu naguère ce problème avec le voile intégral. On a ce problème avec le statut des jeunes filles qui selon certaines interprétations devraient être interdites d’aller à l’école, même coranique. À l’inverse, d’autres interprétations inspirées des mêmes textes s’inscrivent parfaitement dans le cadre de notre mode de vie.
Pour éviter les dérives d’un côté et produire un discours qui nous assure une victoire culturelle parmi nos concitoyens, musulmans compris, il y a trois conditions.
D’abord, que de vrais intellectuels participent à ce débat. Si c’est pour avoir des hommes politiques qui veulent se donner bonne conscience à côté de quelques intellectuels de salon attirés par les sunlights et qui servent la soupe, seront produites des inepties et la démagogie va gangréner la pensée. A partir du moment où on écoute les intellectuels qui connaissent la matière, religieux et non religieux, pas nécessairement de gauche, je crois qu’on peut arriver à des propositions justes qui entraineront l’adhésion.
Ensuite, il faut marteler l’idée que les musulmans ne sont pas l’ennemi. Personnellement, je passe pour un philosophe chrétien, or je dois ma vie à des musulmans. J’étais au Tadjikistan, après la mort du commandant Massoud, invité par l’Alliance du Nord pour aller fêter la victoire en Afghanistan avec Alain Madelin. Et notre hélicoptère criblé de balles a failli s’écraser sur l’Indou Kush à plus de 7 000 mètres de haut, et il a fallu retourner au Tadjikistan, avant un deuxième essai réussi le lendemain. J’ai alors prié en chrétien, auprès de mes amis musulmans qui priaient en musulman. Et j’ai pleuré avec eux la mort des deux pilotes qui nous avaient sauvé la vie et qui sont morts le lendemain au même endroit. Et j’ai remercié ceux qui m’ont permis d’arriver vivant au centre de Kaboul, malgré les combats, alors que les armées alliées n’étaient pas encore arrivées. Ce que je veux expliquer en racontant cela, c’est qu’il faut dire aux gens des choses aussi simples que l’islam n’est pas l’ennemi, que les musulmans ne sont pas des ennemis, que ce sont nos frères en humanité. Il faut également dire que nous ne gagnerons pas contre le terrorisme sans eux. Car il ne suffit pas de dire que les musulmans sont les premières victimes. Et il ne suffit pas de neutraliser militairement un terroriste si le prix est que dix se lèvent alors. Ce sont les musulmans démocrates qui vont nous permettre de gagner la bataille culturelle dans le monde musulman. C’est dans les consciences musulmanes que nous gagnerons la guerre.
La troisième condition est de ne pas se tromper d’objectif. La discussion n’est pas d’ordre théologique. Elle doit porter sur ce que signifie un islam de France. Je suis d’accord avec Nicolas Sarkozy que c’est bien seulement ainsi qu’il faut poser la question. Car il faut noter, pour éviter toute illusion, que l’islam n’est pas unifié. En un mot, il n’y a pas une unique façon de vivre l’islam, bien qu’il existe un seul Coran et des Hadiths. Dès la mort de Mahomet, on a une déchirure du monde musulman, en particulier après l’élection du 4ème calife, entre sunnites et chiites. Il y a également des différences entre les sunnites, il y a des différences entre chiites. Il faut arrêter de parler de l’islam comme les terroristes en parlent. Ils font comme si l’islam était uni, et ils font rêver les ignorants d’un « grand califat » qui n’a aucune existence possible aujourd’hui. C’est pourquoi les islamistes radicaux tuent les musulmans qui ne se soumettent pas à leur idéologie et qui, par leur façons différentes de vivre l’islam dans les différents pays sont la preuve de leur échec. C’est pourquoi, ils terrorisent et portent la mort au lieu de la vie, la haine au lieu de l’amour. Comme tous les idéologues, ils veulent détruire le réel. En vérité, il y a une façon de vivre l’islam au Maroc, qui n’est pas celle de l’Arabie saoudite, de la Turquie ou de l’’Indonésie. De la même façon, il y a une façon de vivre l’hindouisme en France, le bouddhisme, le christianisme.
Une fois qu’on a pris en compte ces trois points préalables, on peut discuter raisonnablement. On peut alors se demander ce que signifie être chrétien, musulman, juif, bouddhiste, athée en France. Cela ne signifie pas la même chose que dans un autre pays, car chaque pays a ses propres caractéristiques, de la même façon, comme le remarquait jadis Aristote, chaque Cité a sa propre Constitution liée à ses valeurs, son mode de vie et la recherche de sa puissance.
Cela nous mène directement à la nécessité de penser la signification de l’assimilation parfois interprétée dans un esprit sectaire et intolérant.
Ce que je souhaiterais, c’est une position intelligente, qui permette de trouver le modus vivendi qui réponde au point de vue den nos valeurs, de notre puissance et de notre mode de vie.
Pour cela il faut se demander ce qui constitue ces valeurs françaises. Traditionnellement, la France, depuis Clovis qui refusa le mariage entre Francs, est constituée par le mélange des populations. En France on a inventé quelque chose de particulier: la nation civique. Depuis, la nation française s’est construite dans sa particularité irréductible. L’assimilation des valeurs universelles, le partage patriotique d’un mode de vie commun et la défense de la puissance de la France, tel est le triptyque de base construit sur les siècles et réaffirmé par le général de Gaulle. C’est simple. Cela explique pourquoi l’Assemblée nationale de la révolution française donna le « titre » de citoyen français à Thomas Paine, Schiller, Bentham, Washington ou Anacharsis Cloots.
Nous n’avons pas de vision ethnique de la nation, mais une notion basée sur l’assimilation, contre le droit à la différence et l’intégration. Cela va à l’encontre de l’idée que la nation française pourrait être un assemblage de communautés, ethniques ou religieuses, à la différence d’une grande république comme les Etats-Unis. Cela va à l’encontre de l’intégration, une posture inventée par la gauche soixante-huitarde qui souhaitait se montrer généreuse. L’intégration signifie qu’il y a, au préalable, deux identités reconnues : un élément à intégrer, et un élément intégrateurs, et qu’on essaye de faire une totalité de ces deux choses en inventant des relations d’interdépendance et de solidarité. Or, à aucun moment dans l’histoire, la France n’a considéré qu’elle devait intégrer un élément autonome en vue de former avec lui une totalité, ce qui reconnaîtrait finalement à reconnaître ses différences.
La France est une association de personnes assimilées autour de valeurs. Si elles acceptent les valeurs de la France, si elles respectent son mode de vie, si elles recherchent la puissance du pays, l’affaire est entendue depuis des siècles. Une personne peut être d’origine algérienne, de religion musulmane, mais la république française ne se modèle et ne se transforme pas selon les arrivants. Il ne sera jamais un Algérien français ou un Musulman français, il sera un Français chargé de mettre son riche passé au service de la France. Au même titre que le français d’origine arménienne dont nombre sacrifièrent leur vie dans la résistance française. D’origine italienne, espagnole, vietnamienne ou sénégalaise qu’importe. Si l’hindouiste ne veut pas ingurgiter du bœuf, c’est son droit. S’il veut imposer sa façon de se nourrir aux autres, il viole le contrat avec la nation civique française.
Car il y a un quasi contrat quand on est en France. Des devoirs pas seulement des droits. Ou on l’accepte ces devoirs et on est membre de la société française, ou bien on les refuse et on ne peut en être membre.
Ce qui détermine le domaine qui est celui de l’assimilation de celui qui n’entre pas dans ce domaine, tient d’abord aux valeurs universelles d’origine judéo-chrétiennes de la France. Et cela permet d’écarter le débat paresseux, souvent soutenu par des politiques venus de l’administration, qui prétend distinguer ce qui est de la vie privée et ce qui est de la vie publique.
Si un individu en France pense qu’il a le droit, sous prétexte de respect de la vie privée, de faire exciser sa fille dans son appartement, la société française le condamnera au nom des valeurs de la nation qui exigent le respect de la dignité des femmes. Ce n’est pas parce qu’on est dans le privé qu’on peut battre sa femme ou interdire à sa fille d’aller à l’école.
La vraie question est celle des valeurs d’assimilation de la France, ce qui est toléré et ce qui ne l’est pas, et c’est là le fond du positionnement juste. La base des valeurs universelles de la France est souvent réduite aux droits de l’Homme, mais c’est erroné car il ne s’agit pas que de droits mais aussi de devoirs. Par exemple le devoir d’élever ses enfants dans la dignité humaine, de leur permettre d’accéder aux libertés fondamentales et aux savoirs. La France est fondée sur ces valeurs d’origine judéo-chrétienne qui font sa culture, et on ne peut les violer.
Ainsi, être musulman de France, c’est comme être juif de France, chrétien de France, bouddhiste de France, cela signifie respecter ces valeurs, et si on ne les respecte, alors la sanction doit tomber pour préserver la nation. C’est cela d’abord l’assimilation.
De même, après les valeurs universelles, c’est le second critère de l’assimilation, il s’agit de respecter le mode de vie. Chacun peut ingurgiter du porc, de la viande, ou non. Ce comportement ne viole en rien la dignité humaine. Donc c’est permis. Mais puisque le mode de vie à la française a des caractéristiques très typiques, comme je l’ai démontré dans « Eloge du mode de vie à la française » (Editions Contemporary Bookstore), il permet notamment d’ingurgiter porc, bœuf et même des escargots, et nul ne peut imposer ses interdits. Comme nul n’est autorisé à bloquer des voies pour prier ou à enfermer les femmes dans un voile intégral comme cela est autorisé dans d’autres pays qui ont d’autres modes de vie.
Enfin, le troisième critère, c’est le patriotisme. Chacun peut aimer son pays d’origine, chacun peut aimer sa spiritualité, quand tout cela ontribue à la splendeur de la France, mais nul citoyen n’est autorisé à préférer son pays d’origine à la France, ni à détester la France sous des prétextes religieux, et, moins encore, à travailler contre elle comme le font les terroristes. Pourquoi est-on le seul pays où les enfants ne saluent pas au moins une fois par an leur drapeau ? Pourquoi ne chante-t-on pas au moins une fois par an la Marseillaise dans les écoles ? L’assimilation, c’est aussi cela. L’islam de France doit être patriotique, tout comme le christianisme de France qui façonna ce pays, le judaïsme de France qui donna tant de ses fils pour notre liberté, le bouddhisme, le confucianisme et l’indouisme de France qui apportent leurs réseaux et leur richesse spirituelle pur bâtir notre puissance.
Je crains qu’au sein des Républicains on ne comprenne pas ces trois points de l’assimilation. Les Républicains n’ont pas à rentrer dans les considérations théologiques mais il faut dire à tous les croyants, de n’importe quelle religion, que les conflits religieux extérieurs à la France (que ce soit entre musulmans et juifs ou entre hindouistes et musulmans) ne sont pas les bienvenus sur le territoire et qu’ils sont les bienvenus dans notre citoyenneté sur des bases claires.
Atlantico: D’un autre côté, parler d’islam dans le parti peut tout de suite renvoyer à l’épisode de la stratégie de la « droitisation » initiée, notamment, par Patrick Buisson et ayant débouché sur le fameux discours de Grenoble. Cet épisode leur empêche-t-il d’aborder le sujet de l’islam de façon sereine ?
Yves Roucaute : J’espère que non si l’on entend par là une certaine complaisance envers le F.N. qui ne vaut pas mieux que la peur de déplaire à la gauche. C’est pour cela que je souhaite que les Républicains abordent des questions comme celle-ci de façon pacifique, mais, plus encore, de manière constructive. La France a besoin des musulmans dans sa lutte contre le terrorisme, car nous fournissons des bataillons de terroristes au Moyen-Orient, et il faut arrêter ce phénomène. Et l’islamisme radical provoque la nation dans certains quartiers, pas seulement dans las quartiers nord de Marseille et à Lille. Nous devons donc travailler avec nos concitoyens musulmans. On ne peut gagner la guerre politico-militaire contre le terrorisme et l’islamisme radical qui tente de miner le socle culturel de notre nation sans gagner la guerre idéologique. Il faut donc s’appuyer sur les musulmans démocrates pour que les interprétations de l’islam qui vont dans les consciences de France soient conformes à nos valeurs universelles,. Il n’y a aucune contradiction à être à la fois un bon musulman, l’héritier des valeurs universelles de la France, respecter le mode de vie et être patriote. Il suffit de se souvenir que la France Libre du général de Gaulle a gagné aussi grâce aux Français musulmans.
Sans entrer ici dans des débats théologiques, je pense qu’être un bon musulman, c’est défendre l’humanité de l’homme. Ceux qui ne le font pas sont, à mon avis, de mauvais musulmans.
En tout état de cause, en France, il doit y a voir des musulmans, des hindouistes, des bouddhistes et des athées qui respectent les valeurs universelles.
Il faut nous arrêter sur les athées, d’ailleurs à mon avis quelqu’un comme Buisson ne croyait pas en grand-chose. Car les génocides modernes, les fascismes, les communismes, tous ces massacres sont nés dans le giron athée. Ce qui vaut pour les musulmans et les autres, vaut donc aussi pour les athées. Ce n’est pas parce qu’un athée ne croit pas en Dieu, qu’il ne doit pas célébrer les valeurs universelles d’inspiration judéo-chrétienne de la France. Il faut qu’il fête le mode de vie à la française et sa puissance. Et je souhaite avant tout que les Républicains reprennent le flambeau de cette France puissante et généreuse, et disent aux croyants comme aux non-croyants de célébrer les valeurs, le mode de vie et la puissance de la France. Etre fier de son identité, ce n’est pas exclure mais rassembler autour de ces trois pôles.
Atlantico:
Sur le moyen-terme, un thème comme l’islam, encore très sensible, ne risque-t-il pas de favoriser une division des Républicains, très nuisible à l’image du « nouveau » parti ?
Yves Roucaute :
Oui, cela peut clairement être une ligne de fracture chez les Républicains. Mais si les Républicains comprennent ce qu’est la France alors ils renoueront avec quelque chose de très fort: l’esprit de la fête de la Fédération, qui est celui de la France. A partir de ce moment-là, on ne se posera plus la question de savoir si on est chrétien, athée ou musulman, d’origine bretonne ou normande, turque ou arménienne, on se posera la question de l’appartenance à la France pour la rendre plus forte, ce qui nécessite pour chacun d’apporter sa contribution sur le socle commun. Droit à la diversité mais non droit à la différence, tel doit être la loi.
Si le parti part sur un délire théologique, à pinailler sur tel ou tel point du Coran, il n’arrivera à rien, à part à distiller de la haine. Pour arriver à la fraternité, une de nos valeurs clefs, il faut se préoccuper du socle commun. Et la condition de la vraie fraternité, c’est l’assimilation. C’est elle qui guide la laïcité et non l’esprit de la Terreur jacobine. Je souhaiterais que les Républicains soient mis en face de leurs responsabilités. Et pour cela, dire, en paraphrasant le poète Schiller: « Ici est la France, ici il faut danser ».