TERRORISME: LA RESPONSABILITÉ DE LA GAUCHE ET DE LA DROITE RELATIVISTE.
INTÉGRATION ASSIMILATION, ÉRADICATION.
Mon entretien dans Atlantico.
18 novembre 2015
Atlantico:
Manuel Valls, dans une tribune publiée vendredi 13 novembre sur Facebook juste avant les attentats, évoquait son adhésion au modèle de l’assimilation, assumant par là de prendre à revers une bonne partie de la gauche, plus attachée au respect des différences culturelles. Ce genre de position est-il encore pertinent pour faire face à ce qui menace la société française aujourd’hui?
Yves Roucaute
Le débat intégration contre assimilation est à présent dépassé. Malheureusement. La question, aujourd’hui, est celle de l’éradication. Car la guerre civile a lieu, avec quelques centaines de djihadistes prêts à agir, et des milliers d’islamistes prêts à les soutenir, et, d’un autre côté, la guerre internationale est entrée sur nos terres. Il ne faut donc pas seulement prendre acte de l’échec de l’intégration, que vient de reconnaître Manuel Valls, mais aussi de l’impossibilité de lui substituer l’assimilation. Malheureusement, pour ceux qui sont entrés en guerre, et ceux qui les soutiennent, il est trop tard.
Le délitement moral est allé trop loin. Et la gauche relativiste, tout comme cette partie de la droite qui la suivit, en sont largement responsables.
Ces deux guerres appellent beaucoup d’intelligence pour éviter de perdre l’âme de la France dans ce combat difficile.Et elles exigent beaucoup de lucidité et de courage pour éviter d’autres errements, en particulier ceux du Front National.
Le Président François Hollandea changé, me dit-on. Il a abandonné laxisme et relativisme : tant mieux. Il évoquerait même l’éradication des islamistes, ajoute-t-on. Saluons ce moment. Il veut aussi l’unité nationale : il a raison. Derrière lui. Bien sûr. Mais, faut-il l’acclamer ? J’en doute. L’heure du bilan ne sera pas celle des applaudissements.
À l’évidence, le Président de la République a trop tardé. Il avait sous-estimé la menace. N’a-t-il pas réduit les moyens et les effectifs militaires quand il fallait les augmenter, développant une vision de comptable en cherchant des économies, digne de la Cour des comptes dont il est issu, indigne d’unEtatmenacé dont il faut défendre la liberté? Où sont les moyens et les hommes de renseignement dont nous aurions eu besoin et qui auraient peut-être permis d’éviter le pire ? Où sont les policiers, les gendarmes et les soldats de la République alors que depuis l’affaire Mérah et le premier massacre de Paris de janvier 2015, éradiquer le terrorisme par des actions massives de terrain dans les quartiers s’impose ? Où sont les avions que nous devrions aligner depuis des semaines contre Daeshalors que 10 seulement, jusqu’à présent, ont finalement pu être mobilisés?
Le principe de prévoyance et de précaution est dans la Constitution, et il vaut en politique aussi : la responsabilité d’un chef d’Etat est de prévoir. Surtout quand il a été alerté si souvent.Prisonnier d’une idéologie de gauche qui prônait l’intégration et le relativisme moral, François Hollande fut incapable de voir la gravité du délitement de la société française,la nécessaire protection du droit à la sécurité et les menaces dans le tissu social.Incapable de penser l’ennemi principal à l’intérieur, il le fut tout autant à l’extérieur des frontières, au point de s’égarer dans la dénonciation de Poutinequi aurait dû être perçu comme un allié face à l’islamisme, et de se fourvoyer dans la fourniture des armes aux djihadistes prétendument « modérés », sous prétexte d’abattre le dictateur syrien Bachar el-Assad.
Parviendra-t-il, à présent, à penser la nouvelle donne, celle de l’éradication? Je le souhaite. Certaines mesures, vont-elles, enfin,dans le bon sens ?Assurément. Tardives, sont-elles suffisantes ? Je ne le crois pas.
Pour saisir ce qui se joue, il faut d’abord écarter certaines mésinterprétations.
Car, n’en déplaise aux commentateurs fatigués de penser, ce massacre n’est pas un nouveau « Je suis Charlie », ce qui était d’ailleurs, comme je l’avais signalé à l’époque, extrêmement réducteur, et méprisant pour les juifs assassinés. La prétendue proximité de certains lieux d’assassinats dans le XIème arrondissement avec le siège du journal humoristique, qui autorisa ces raccourcis absurdes, prêterait à sourire si la situation n’était aussi dramatique. Faut-il oublier l’adresse du Stade de France, où des centaines de victimes étaient programmées, si les auteurs n’avaient pas été empêchés de rentrer ?
Ce qui caractérise les massacres, c’est,au contraire,cette fois, l’absence de référent professionnel ou confessionnel.
Il y avait clairement deux objectifs.
Le premier était de s’attaquer aux « n’importe qui ». Et, cela, dans un quartier populaire, très fréquenté le vendredi. Pour que tout le monde se sente visé, il fallait s’en prendre aux façons d’être qui caractérisent le plus sensiblementle mode de vie à la française : restaurants avec son partage fraternel du pain et du vin, salles de spectacle où femmes et hommes s’amusent dans l‘égalité, stades sportifs où l’on communie indistinctement dans une concurrence pacifiée, rues où déambulent les libertés passantes. Avec l’objectif de terroriser, il s’agissait de montrer que nul n’est à l’abri de la haine. L’ennemi : c’était, et cela reste, la nation civique française tout entière, son unité, son mode de vie sucré et sa puissance.
La première question est donc de savoir si la réponse que la France apporte aujourd’hui à cette guerre civile, est juste et conforme aux enjeux.
Le second objectif des terroristes était d’attaquer un Etat qui intervient militairement contre eux. Carla France intervient contre le totalitarisme islamique en Irak et en Syrie. L’action terroriste n‘est pas celle de « loups solitaires », comme le crut un gouvernement trop longtemps aveugle parce qu’il ne voulait pas voir l’ampleur du mal, sous peine de reconnaître l’existence de divisions réelles dans la nation, l’échec de la politique d’intégration, voire sa responsabilité. Or, il s‘agit bien de réseaux du crime organisé, qui ont des moyens et des ramificationsnationales et internationales.
La seconde question est donc, débarrassé de toute idéologie, de savoir si la politique internationale de la France, est juste et à la hauteur des enjeux.
La guerre civile en France
Essayons de répondre à la première question, celle qui concerne la guerre civile en France.
L’intégration était fondée sur une de ces bonnes intentions dont l’enfer est plein. Car elle n’était adaptée ni à l’histoire, ni à la réalité de la nation française. Et elle annonçait un marché de dupes avant de préparer l’effondrement moral d’une partie de la population et l’affrontement.
Par l’intégration, la nation française était appelée par la gauche relativiste à changer son logiciel assimilationniste. Elle devait se moderniser, disaient ses thuriféraires. Une grande partie des Français, furent malheureusement séduits croyant ainsi faire preuve de générosité quand ils se laissent simplement emporter par les démagogues dans les impasses et les drames.
Il s’agissait de faire des efforts, d’aller vers des individus étrangers, de respecter leur culture, leurs mœurs, leurs coutumes, pour leur permettre, par cette ouverture, d’accéder à une pleine citoyenneté. Il était entendu que,si la France faisait des efforts pour aller vers les immigrés, les immigrés feraient, en retour, « naturellement » des efforts pour aller vers la France. « J’avance vers toi, tu avances vers moi. » Le projet était de recevoir des individus appartenant par leur origine à des communautés différentes, en acceptant, dans une grande mesure, un « droit à la différence ». Droits sociaux, aides, hébergement, gratuité de l’école, la France devait donner. Et elle donna. La dernière technique inventée était même de permettre à des étrangers non européens de voter aux élections locales, sans même leur demander s’ils avaient une quelconque affection pour la France.
Le processus s’accéléra avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Au nom de la politique d’intégration, les gouvernements devinrent laxistes. On vit bientôt surgir un monde islamiste qui réclamait ses « droits ». Certains marchés, certaines cités se couvrirent de
Plus globalement, il fallut une trentaine d’années pour que les élites politiques de gauche, et malheureusement aussi de droite, découvrent ce qu’un enfant des classes populaires savait en regardant autour de lui dans les cités: le développement du racisme anti-blanc ou « anti-gaulois », les femmes voilées, intégralement ou quasi intégralement, comme on le voit aujourd’hui encore pour contourner la loi sur le niqab, une société à deux systèmes de valeurs, pressions sur les musulmans assimilés qui restaient fiers d’être citoyens, et même, ce qui fut nié par les belles âmes, le développement des incivilités, dont une partie au moins était due à cet islamisme rampant, détestant le mode de vie à la française, comme les sifflets contre les femmes habillées de jupes dans les rues, les insultes pour cause de maquillage, les exigences de règles de vie prétendument coraniques jusque dans les piscines, les violences envers les habitants jusque dans les cours d’école, les menaces dans les prisons. Et, tandis que s’installait dans certains quartiers la peur, parfois contrebalancée par l’ordre imposé par les marchands de drogue, les démagogues professionnels de l’antiracisme et de l’antifascisme dénonçaient ceux qui souffraient du malaise, niant leur souffrance, les envoyant directement dans les bras du Front national, devenu leur première cible au lieu de l’islamisme.
Ce laxisme, loin de conduire à intégrer les islamistes dans la nation, leur permit de s’en écarter plus encore, dans une course à leurs prétendus « droits » et d’organiser des pressions sur la population musulmane pour qu’elle ait le « courage » d’affronter l’esprit de la nation française. Les plus fragiles psychologiquement ou socialement tombèrent dans leur escarcelle. D’autres, déjà terrorisés, se tinrent coi. Et ceux qui résistèrent dans les quartiers populaires, au lieu de l’aide demandée, rencontrèrent, l’incompréhension de la bureaucratie d’Etat, le mépris de la gauche intellectuelle, le courroux de la gauche politique et, disons le sans fard, l’indifférence d’une grande partie de la droite politique, soucieuse surtout de ne pas déplaire.
Rappelez-vous la violence subie lors du discours que j’écrivis pour Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur. Ce discours sur les civilisations, issu d’un passage de mon livre « Eloge du mode de vie à la française » (éditions ContemporaryBoosktore) conduisit à une levée de l’Assemblée nationale, le 7 février 2012, une première depuis près d’un siècle. Un député socialiste prétendit qu’affirmer la supériorité des civilisations qui respectent la dignité humaine et l’égalité entre hommes et femmes, sur celles qui ne le respectent pas, était un irrespect du droit à la différence, et donc une marque de nazisme. Au lieu d’être sanctionné, le benêt fut applaudit par les socialistes, François hollande compris, et c’est Claude Guéant qui fut hué. Pour notre niais, les civilisations qui sacrifient des êtres humains, qui pratiquent l’excision, qui sont esclavagistes, avaient droit à un égal respect. C’est aussi pourquoi le même, suivi par les mêmes, ne vota pas l’interdiction de la burqa. En France même, chacun devait avoir le droit de suivre les règles importées de sa propre civilisation et la gauche socialiste avait le droit d’accueillir les voix islamistes. Ce qui ravit les futurs djihadistes qui y virent la preuve que la république n’acceptait pas leur droit à la charia, alors qu’elle le devrait.
A vrai dire, ne leur jetons pas la pierre : la droite relativiste décréta, elle, qu’elle ne pouvait soutenir Claude Guéant car les civilisations n’existaient pas. C’était magnifique et pouvait rapporter des voix. Civilisations des Incas, Mayas, Aztèques, Amérindiens, Américains des Etats-Unis, civilisations de la Corne d’Afrique et d’Amazonie, du Japon et de Chine, et des dizaines d’autres, d’aujourd’hui et d’hier, étaient abolies par les Alain Juppé Et Jean-Pierre Raffarin d’un trait de plume. Et si toutes les universités du monde se permettaient malgré tout de continuer à les enseigner, nos experts tenaient la preuve d’un complot contre la France. Car la civilisation française n’existait pas non plus, prête à tout intégrer, suffrages compris.
L’origine de cette erreur de l’intégration est due à l’influence de la « gauche américaine » des années 70.
Ce courant socialiste oubliait que toute citoyenneté est fondée sur des devoirs, plus encore que sur des droits. Et elle confondait le modèle de la nation américaine avec celui de la nation française. Car la nation américaine s’est construite sur des communautés qui s’intègrent en avançant pragmatiquement l’une vers l’autre, dans un pays où le centre politique, Washington, n’est pas chargé, sinon marginalement, de veiller sur les valeurs et les mœurs communes.
À l’inverse, la France a organisé sa citoyenneté sur des valeurs conçues comme des valeurs universelles, dans le cadre duquel les mœurs doivent se couler. Et loin d’avoir un rôle négatif, d’empêcher ce qui pourrait porter atteinte aux libertés, l’Etat français, depuis Louis XI, sinon Philippe le Bel, a vu son rôle central célébré.
La révolution française accéléra le processus. L’Etat fut chargé de veiller sur l’assimilation des valeurs, le respect des mœurs acceptables à la condition qu’ils s’exercent dans le cadre de cette assimilation, et la puissance du pays. Ce qui ne se fit d’ailleurs pas sans douleur. Ce qui se résuma par le triptyque qui n’avait nulle part dans le monde d’équivalent : « Liberté, Égalité, fraternité », bien que le concept de fraternité vint plus tardivement s’officialiser, avec la Deuxième République, en 1848.
La fraternité est la clef : elle indique clairement qu’il s’agit d’une même famille donc d’une unité non d’un regroupent de communautés, qui se développe dans l’aimer autour des mêmes valeurs, non de valeurs différentes, et avec des références identiques, des mêmes ancêtres symboliques.
La France républicaine est donc un univers de devoirs avant d’être celui des droits. Il s’agissait, pour celui qui voulait être français, d’accepter d’aller vers une nation qui se tenait au seuil de la porte. D’aller vers ses valeurs universelles, ses mœurs, l’envie de puissance. D’accepter les devoirs imposés par la citoyenneté. Non d’attendre qu’elle vienne vers soi, prêt à lui réclamer des « droits », comme on l’a vu encore chez certains migrants, soutenus par l’extrême-gauche.
Accordant à chacun les libertés fondamentales, garantissant l’égalité des droits et les multiples réseaux de la solidarité sociale, la république accueillait ainsi largement. On était Français, « descendant des Gaulois qui vivaient dans des huttes en bois », célébrant Noël et le jour de l’An, quand bien même on venait du fin fond de la Chine, ajoutant, et non opposant, ces fêtes nationales française ancestrales à celles venues d’Orient.
Et cette assimilation marcha plutôt bien, au moins jusqu’à la guerre d’Algérie. Tirailleurs sénégalais et algériens communièrent ensemble avec soldats polynésiens et auvergnats dans les tranchées de 14-18. Résistants orthodoxes arméniens, bouddhistes vietnamiens, catholiques bretons, luthériens alsaciens, calvinistescévenols, se retrouvèrent derrière le général de Gaulle pour célébrer fraternellement la guerre de la nation civique contre le mal radical nazi. Cahin-caha, cela fonctionna même jusqu’au milieu des années 70, sous l’influence du gaullisme et du pompidolisme. On lui doit, aujourd’hui, que la majeure partie de l’immigration soit patriote. Et on lui doit aussi, en même temps, en raison de cette persistance de l’assimilation, la raison majeure de l’espoir raisonnable de gagner la guerre.
Intégrer eut ainsi un seul résultat : désintégrer. Désintégrer la nation civique française. Et donc l’affaiblir considérablement face aux menaces.
Car la France perdait dans ce laxisme sa nature de nation civique et, en même temps, sa puissance de résistance. La haine voyait s’ouvrir les portes, elle s’y engouffra, entre drapeaux français brûlés et Marseillaise huée.
Les témoignages rapportés sur l’absence du moindre sentiment d’humanité dans les regards des assassins, jusqu’à leur mort par suicide, vont dans ce sens. Et les enquêtes de police démontrent que ces djihadistes ne sont pas isolés en France, mais soutenus par des centaines d’islamistes, terroristes dormants, une cinquième colonne prête à frapper, avec le soutien de nombre d’islamistes qui rôdent jusque dans nos services publics, si l’on en juge par ce qui se passe à la RATP où certains refusent même de serrer la main de leurs collègues femmes, si l’on en juge par la persistance de niqabs dans les lieux publics, malgré la loi.
L’islamisme djihadiste a emporté dans les abîmes les esprits désarmés. Associés à des réseaux de drogue, de prostitution, à des flux non contrôlés de migration, ils ont gangréné une partie de la jeunesse. Aujourd’hui, des individus, des familles, des quartiers, sans valeurs universelles, sans loi républicaine, sans foi patriotique ont fait sécession.
Tout est là : dans la sécession. Car c’est une guerre de sécession qui ne dit pas son nom. Ils ont décidé de détruire la France. Les détruire, n’est donc pas négociable, quand bien même nous n’aurions jamais souhaité en arriver là. L’urgence est d’extirper ce mal radical.
Comment éradiquer cet islamisme puisque nous veons de voir qu’il n’y a pas d’autres solutions ? Les pistes d’action sont innombrables. Elles demandent une réforme des structures, des moyens et, surtout, une volonté. Car « là où existe une volonté, existe un chemin » disait Winston Churchill.
Pour régler la question de cette guerre civile larvée que nous mène les terroristes, il ne faut pas craindre de renverser la politique irresponsable conduite l’an dernier encore : revenir à 2% du PIB pour la défense, engager plus d’effectifs au lieu de les réduire, en particulier dans l’armée, la gendarmerie, la police, le renseignement. Et créer les conditions d’une coordination des entreprises publiques, privées et des centres de recherche, en France, en Europe, dans le monde libre.
Faut-il un PatriotAct à la française ? Les démagogues ont naguère poussé des cris d’orfraie, c’était l’horreur à les en croire.
L’horreur, c’est que qui s’est passé, faute d’avoir pris les décisions qui se devaient. Que faire de ces combattants français sans uniforme qui reviennent de leur djihad à l’étranger ? Qui prétendent parfois être allés,armés,à des mariages dans les zones de combat ? Que faire de ceux qui préparent des attentats ? De ceux qui les soutiennent ? Qui diffusent la haine ?
Les sermonner ? Les convoquer ? Les assigner à résidence ? Et ils s’y fuient, comme on le vit ? La dénonciation des enfermements de Guantanamo fut facile, le massacre des citoyens par des terroristes laissés en libre circulation démontre qu’elle fut plus encore irresponsable. Est-ce un hasard si le principal critique de ces enfermements, Barak Obama, n’y a pas mis fin ? Relâché ces monstres sanguinaires ? L’irresponsabilité n’a-t-elle pas assez duré ? La France qui pleure a donné. Lorsqu’un individu qui a double nationalité déteste notre pays et se révèle complice de l’islamisme, le déchoir n’est pas un droit, mais un devoir. Sinon, le priver de ses droits civiques s’impose et l’enfermer, tant que dure cette guerre, à vie s’il le faut, vaut mieux que le laisser dans la nature courir après ses proies.
Quadriller les quartiers, liquider les nids islamistes, cage d’escalier par cage d’escalier, porte à porte, appartement par appartement, la loi doit le permettre, pas seulement en temps d’état d’urgence. Faut-il mettre en route l’action de l’armée républicaine pour lancer cette bataille de Valmy? Pourquoi pas, quand l’insécurité est flagrante, quand la police elle-même a peur de pénétrer des lieux où habitent des citoyens français apeurés.Et n’est-il pas temps de donner aux soldats de la république non seulement le droit de perquisitionner mais aussi celui de faire usage de leurs armes, sans que puisse être évoqué cette question de proportionnalité, absurde quand la menace est avérée ?
Et puisque le terrorisme s’appuie sur le sabotage des valeurs de la vie quotidienne, sur le dénigrement de la France, sur la haine de la nation, est-il absurde de vouloir mettre hors d’état de nuire toutes celles et tous ceux qui violent nos valeurs, nos mœurs, notre puissance, par leurs comportements, leurs actions, leurs discours ? Les innombrables provocations qui visent à saper les fondements de la nation civiques, parfois parties des mosquées où sévissent des imams qui transforment Allah, le très miséricordieux, en Allah le haineux, doivent cesser par une répression féroce. Ils détestent la France, qu’ils partent, se taisent ou se félicitent de vivre dans les cellules que la république leur offre bien volontiers, pour un temps indéterminé.
Écoutes, suivis, surveillance :je sais les cris poussés face à l’arsenal juridique français de surveillance et de contrôle enrichi, en particulier depuis 2012 et 2015. Les cris d’effroi de nos gamins morts sous les balles doivent réveiller ces âmes mal faites. Surveiller mieux et plus, sous la responsabilité d’une Cour de justice, indépendante de la haute administration et de l’exécutif, à la façon des 7 juges fédéraux de la « Foreign Intelligence Surveillance Court », pourquoi pas ? L’idée était de Ted Kennedy aux Etats-Unis, elle n’est ni de gauche, ni de droite. Elle vaut pour la France. Pister les bouchers, se peut, et donc se doit. Sous le contrôle de juges indépendants, cela n’a rien d’incompatible avec le respect des libertés, seulement avec celle du loup dans le poulailler.
Mettre l’accent sur le renseignement, qui doit être réformé, plus ouvert, aux universitaires, aux mathématiciens, aux techniciens, aux agents de terrain,aux hackers républicains blanchis de toute poursuite pour service rendu à la nation, voilà qui s’impose naturellement. Direction Générale de la Sécurité intérieure, Service Central de Renseignement Territorial, Direction générale de la Sécurité extérieure, Direction du Renseignement Militaire, Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières, Tracfin même : tous sont en sous effectifs. Et la France vit sous la menace : faire vivre les islamistes sous la menace me plaît mieux. Et s’en saisir, mieux encore.
Mais le vrai PatriotAct, est l’acte de la patrie. Pas de victoire sans l’action de tous les citoyens, au moins moralement armés, mobilisés, unis, avec, en première ligne, les Français musulmans. Oui, les Français musulmans. Car si nous voulons détruire ces nids islamistes, si nous voulons mettre hors d’état de nuire les imams de la haine, si nous voulons éliminer les réseaux du crime, il nous faut appeler à l’aide nos frères patriotes musulmans. Ils sont les mieux aptes à sauver notre nation et à faire justice à nos morts qui sont aussi les leurs. Et s’ils ne le font pas, je crains que nous ne la perdions.
Le camp de la liberté n’est jamais faible par nature, seuls ses dirigeants peuvent l’être.
La guerre internationale contre le djihadisme et la France
Reste la seconde question. Plus simple à résoudre. La menace islamiste serait-elle moindre si la France n’intervenait pas militairement ? Et doit-elle poursuivre ce chemin de cette façon là ?
La mauvaise foi et la lâcheté s’habillent toujours de mille apparats. Au lieu d’admettre s’être trompés, de tout au tout, nos dirigeants entonnent un chant à leur propre gloire, tandis que l’on en voit d’autres qui errent, pris par leurs vieux démons pétainistes, isolationnistes et pacifistes. Ceux-là, quand le gamin torturé par les voisins hurle, achètent des boules Quies. Ceux-ci, François Hollande en tête, s’achètent une conduite, sinon une virginité.
Sans doute,est-il facile de faire litière des pacifistes. Une plus grande pleutrerie aurait, certes, l’avantage, dans un premier temps, d’éviter les risques, comme on le voit pour l’Allemagne qui envoie des leçons de morale au lieu de combattants sur le terrain. Mais qui peut croire sérieusement que cet esprit totalitaire, s’il venait à l’emporter en Irak et dans l’Afrique, jusqu’au Sahel, ne continuerait pas au-delà? Qu’il accepterait notre civilisation ? C’est un pari perdu d’avance comme celui jadis de croire que l’Allemagne hitlérienne s’arrêterait en chemin.
La guerre avec ces islamistes est inévitable. Or, une partie des ennemis est localisable, entre terrains occupés par Daesh et ceux tenus parle Front al-Nosra. La meilleure défense, aujourd’hui, c’est donc l’attaque. Non pas engager une guerre de position, mais une guerre de mouvement, avec des bombardements massifs et des interventions au sol. C’est ce que disent d’ailleurs, à juste raison, les dirigeants du parti républicain américain.
Il paraît que François Hollande a enfin compris de quoi il retournait. Hélas !, pas vraiment. Au lieu d’un de Gaulle, nous avons, à Paris, le retour de la S.F.I.O. de la IVème République, voguant au gré des analyses à courte de vue de Washington. Or avec Barak Obama, au lieu d’un Roosevelt, ou d’un Reagan, nous avons un nouveau Jimmy Carter, celui qui avait si peu compris les affaires du monde qu’il détruisit le régime du Chah d’Iran et soutint le sinistre Khomeiny.
Comment Paris a-t-il pu aussi longtemps méconnaître que l’ennemi principal est l’islamisme djihadiste, et non Vladimir Poutine? Comment a-t-on pu en arriver à ce point d’aveuglement de fournir des armes à des djihadistes, sous prétexte d’en finir avec Assad ? Comment a-t-on pu accepter cette initiative allemande d’ouvrir les frontières sans même pouvoir contrôler ceux qui rentrent, sous les applaudissements d’Obama et de… Daesh ?
François Hollande est-il obligé de croire avec Barack Obama qu’il est possible de gagner la guerre sans bombardements massifs et attaques au sol ? Jusqu’à quel point a-t-il saisi que l’alliance avec la Russie était stratégique et que seul Moscou pouvait nous débarrasser d’Assad? Jusqu’à quel point a-t-il pris la mesure du manque de volonté de Barack Obama qui ne parvient pas à engager totalement la Turquie, par l’OTAN, dans le conflit ? Qui peut entrainer, sinon la France,les gouvernements européens?Qui peut construire, sinon la France, une alliance militaire forte et intégrée avec nos amis du monde arabo-berbère qui la souhaite ?Et faut-il saluer le Traité avec l’Iran, sous prétexte qu’il plaît à Barack Obama, ou se méfier des jeux à bandes multiples de ce pays dont les intentions sont aussi peu claires que les actes ?
Sans doute, le temps est-il encore à la prière et aux pleurs. Mais nos morts méritent justice. Il faut la leur donner. Sans haine, car l’esprit de la république ne la veut pas, mais avec détermination, car ainsi l’exige la mémoire des âmes fauchées par les ennemis de la France, qui sont aussi ceux de l’humanité. Le monde libre et anti-terroriste est aujourd’hui avec nous, communiant dans notre peine et notre soif de justice. Prenons en la tête. Nous le pouvons. Pour gagner cette guerre civile et cette guerre internationale. Une façon de rappeler, avec Victor Hugo, que « servir la patrie est une moitié du devoir, servir l’humanité, l’autre moitié ».
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