Parti communiste : de Marx aux Marx Brothers
Par
Yves ROUCAUTE
Paru dans Valeurs Actuelles. Décembre 2016
A quoi sert le parti communiste ? Miné par le gauchisme, il a déserté le monde ouvrier, la petite paysannerie et le bas des classes moyennes, préférant un micmac de marginaux, délinquants, sans papiers, transgenres, « dominés » en tout genre. Revenir à la défense des classes populaires ? Et pourquoi Donald Trump, pendant que vous y êtes ? Célébrant son adieu à sa fonction tribunitienne, la petite troupe préfère des facéties dignes des célèbres comiques, les Marx Brothers, plutôt que de Karl Marx, persuadée qu’ils étaient parents.
Dernière représentation: le 5 novembre, conférence nationale du P.C.F. Une révolution de palais ou, plutôt, tant le PCF est en ruine, une révolution de mansarde. Les 519 présents, refusent à Pierre Laurent, patron de la fine équipe, le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles. Se serait chouette pourtant proclame-t-il malgré les 11% des voix seulement réunis aux dernières présidentielles avec la gauche extrême réunie. Et il a entendu des voix qui lui ont dit d’aller bouter Marine Le Pen hors de Hénin-Beaumont bien qu’absent du second tour, il ait dû décamper. Et lors des européennes de 2014, ce grand stratège est arrivé 6ème dans la région Sud-Ouest. Alors, rejoindre sa « France insoumise » ? Une idée d’avenir assurément puisque cet ex-trotskyste (1969-1976), maniaque des scissions, détruit tout ce qu’il créé avec une ardeur juvénile : « Gauche socialiste », « Nouveau Monde », « Trait D’union », « Pour la République sociale », « Front de gauche ».
La majorité du conclave a donc dit non, préférant une candidature communiste. Au souvenir de la superbe campagne de Marie-Georges Buffet en 2007 : 1,93% des voix, septième position ? Ou de celle Robert Hue en 2002: 3,37%, après un superbe 8,64% en1995 ?
Les militants trancheront fin novembre dit-on. Surtout : qu’ils évitent les débats de fond, car rien n’est pire que d’être réveillé en sursaut. La cuisine électorale, avec Mélenchon ou le P.S. ? Sage projet. Inutile de se demander pourquoi, des législatives de 1945 (26,23% des voix) à celles de 1978, le PCF fut le premier parti ouvrier de France avec plus de 20% des voix (sauf en 1958) ? Pourquoi il appelait à acheter et produire français tandis que le communisme municipal interdisait zones de non-droit, islamisme, trafics de drogue ? Pourquoi, Georges Marchais avait encore réuni 15,35% en 1981 ? Certes, l’idéologie mortifère allait bon train. Mais nul n’appliquait à la lettre cette leçon de nos Groucho Marx: « La politique est l’art de chercher les problèmes, de les trouver, de les sous-évaluer, et ensuite d’appliquer de manière inadéquate les mauvais remèdes ».