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Adieu l’ami Olivier Dassault, photographe de la lumière

Olivier à la maison dans la statue de Olaf Breuning. Derrière lui, une de ses oeuvres ©yvesroucaute

Adieu l’ami Olivier Dassault, après Patrick Dupond, en quelques heures je perds un deuxieme ami, un autre artiste car il etait d’abord un artiste et un amoureux de la vie. C’est ainsi que je l’aimais, c’est ainsi que Patrick et Olivier s’aimaient.

Que m’importent les jeux d’ombres, les artifices de ceux qui passent à côté de leur vie. Faut-il donc tant souffrir comme ils ont souffert pour exister authentiquement? Ils l’ont fait. L’un peut à present photographier les étoiles, l’autre danser avec elles. Vous me manquez emcore et encore, vous me manquez tant.

Natacha, je prie pour toi ©yvesroucaute
De gauche à droite dans ce dîner d’amis chez nous, exclusivement d’amis comme d’habitude : Olivier Dassault, Fabienne Aschenbroich, Jean-Sébastien Ferjou, Leïla Da Rocha, Patrick Dupond, Natacha Dassault, Jacques Aschenbroich, Yves Roucaute ©yvesroucaute
Les mêmes, Melitta Schneeberger à la place d’Yves Roucaute qui prend la photo ©yvesroucaute
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Les changements climatiques et l’avenir de l’humanité

Entretien dans Atlantico, du 15 novembre 2020

GRAND BOND EN AVANT

Face aux changements climatiques drastiques il y a 400 000 ans, nos ancêtres humains ont survécu grâce à leur ingéniosité

 

Atlantico : 400 000 avant notre ère, les humains ont su utiliser leur intelligence pour survivre aux violents changements climatiques. Une étude, qui vient d’être publiée à partir de fouilles au Kenya, confirme les thèses que vous développez dans votre dernier livre, « L’Homo creator face à une Planète impitoyable » dans lequel vous racontez les 7 millions d’années de lutte de l’humanité face à une planète impitoyable. Comment les humains ont-ils fait pour survivre à ces changements ? Toutes les espèces ont-elles réagi de la même manière ? 

Yves Roucaute : Vous avez raison de vous étonner, car ce qui est incroyable, c’est que des humains aient survécu sur cette planète impitoyable, en particulier aux nombreux réchauffements. Or, comprendre comment ils ont survécu hier est capital pour contrer ces menaces aujourd’hui et pour mettre en œuvre les seuls moyens efficaces dont nous avons besoin pour vivre demain. Cela avec une vision de l’écologie positive, qui met l’humanité au centre, loin des fantasmes de l’écologie négative, liberticide, ennemie du progrès et de la croissance.

Vous faites en effet référence à une étude passionnante de la revue scientifique Science Advances qui rapporte les travaux de l’équipe de Richards Potts, sur le site d’Olorgesaille, au Kenya. Il raconte la façon dont les humains ont survécu à l’un des terribles réchauffements climatiques d’Afrique de l’Est, celui d’il y a 400 000 ans, alors que la plupart des animaux ont été tués. J’ai moi-même largement commenté dans mon dernier livre les résultats des fouilles de ce site paléolithique, vieux de 1,2 millions d’années, qui avait été étudié, dès 1943, sous la direction de la merveilleuse Mary Leakey, qui nous a quittée en 1996, et de son mari Louis. Résultats qui vont dans le sens de mon livre, comme toutes les recherches sur les autres sites, sans exception.

Il faut comprendre que les changements climatiques violents sont la règle et que survivre, pour les humains, est l’exception. Le réchauffement climatique existe de façon spectaculaire avant même l’apparition de l’humanité qui a elle-même dû résister, depuis son apparition il y a 7 millions d’années, à des réchauffements extrêmes et des glaciations épouvantables dont nos niais écologistes idolâtres de la planète, entre leurs airs conditionnés et leurs chauffages, n’ont pas l’ombre d’une idée sous prétexte qu’ils n’étaient pas nés. (rires). Songez qu’il y a eu au moins 17 glaciations depuis les derniers 2,7 millions d’années, et des réchauffements d’une violence inouïe.

Ces changements climatiques dus à la planète sont la principale cause de destruction de l’humanité, avec les tsunamis, éruptions volcaniques, cyclones inondations, virus, bactéries létales… et j’en passe des friandises de Dame Nature dont on nous parle avec des trémolos. Des quelques milliers d’hominines d’il y a 7 millions d’années, comme les Shelanthropus ? Il ne reste rien. Des Australopithèques d’il y a 4,4 millions d’années ? Rien. Seuls 100 000 de nos ancêtres survivent au paléolithique, il y a environ 3,3 millions d’années, après 4 millions d’années. Essentiellement, des espèces du genre Paranthropes et Homo. Des Paranthropes ? Des trois espèces, il ne reste rien. Des 22 espèces du genre Homo ? Une seule a survécu. Et quand arrive le néolithique, il y a 12 000 ans, il ne reste que 500 000 humains survivants, un gain de 400 000 individus en 3,3 millions d’années ! Et 12% peuvent espérer, et dans quel état ! dépasser 40 ans.

Ce qui est fantastique c’est donc que quelques-uns de nos ancêtres aient survécu. Et que nous survivions encore. Songez que les espèces animales ont disparu à 90% depuis 7 millions d’années et à 99% depuis 20 millions d’années en raison essentiellement des changements climatiques de la fumeuse Gaïa-le-Terre.

Comment ? Parce qu’au lieu de manifester en benêts en proclamant « Make the planet great again » ou en pleurant sur le mal que l’on ferait à une Gaïa-la-Terre qui se préoccupe de l’humanité comme d’une guigne, nos ancêtres, comme sur le site d’Olorgesaille, au Kenya, ont été créatifs.

Je dis bien créatifs et pas seulement intelligents ou « sapiens ». Car intelligents, les animaux aussi l’étaient. Songez à l’intelligence de ces animaux de la mégafaune, des tigres aux dents de sabre, des lions américains de 4 mètres de long, de ces castors géants du Nebraska… qui chassaient même l’humain avec ruse. Ils avaient des atouts adaptés au froid mais non au réchauffement. Il était impossible pour un mammouth laineux d’Amérique du nord de se débarrasser de sa laine en la tondant pas plus qu’il n’était possible pour d’autres de se couvrir quand le froid est arrivé. Il devait suivre le rapide réchauffement en remontant vers le nord. Résultat : le premier groupe s’est éteint il y a 45 000 ans, contraint par la diminution de son espace vital en Sibérie, faute de nourriture suffisante ; le second, il y a 12 000 ans, avec la fin de la glaciation ; le dernier, dans l’océan Arctique, fut emporté par la montée des eaux qui a réduit leur espace de vie qui passent de 7 700 000 de km2 à 800 000.

Nos ancêtres créent des habitats adaptés aux différents climats, en particulier au chaud. Au lieu de préserver la nature, ils vont à son assaut, parfois avec mauvaise conscience, au prix de quelques sacrifices humains.

Leur réponse a été : toujours plus de technologies.

Par exemple, en plein réchauffement, sur le site d’Olorgesaille, ils pillent et arrachent comme avant pierres, feuillages et arbustes à la nature, détournent des cours d’eaux, tuent pour prendre des os, mais ils survivent aussi grâce à une amélioration de leurs outils et de leurs armes, avec des lames plus effilées, plus aisées à manier destinées aux animaux plus petits alors que 80% des gros animaux, comme les zèbres, ont disparu, et ajustés à la végétation plus désertique. De la même façon, lors des petites glaciations, les humains des zones froides prennent les os de mammouth et exploitent le lœss pour colmater et isoler les murs des cabanes en Ukraine, comme le montre le site de Gontsy. Ici, abris sous roche, là cabanes près des eaux : cela dépend. Et, à chaque changement climatique, les survivants transforment leur mode de nourriture, inventent de nouveaux modes de consommation, structurent des zones d’activité, inventent leur aménagement des sols. Sans GPS, ils changent de territoire, de l’Afrique de l’Est jusqu’en Asie pour certains, prenant souvent de mauvaises décisions, parfois des bonnes, parfois, le plus souvent tant la nature est impitoyable, ils meurent dans l’impossibilité de prendre une décision, détruits par le froid ou la chaleur.

Ceux qui ont ainsi survécu, l’ont pu en domestiquant la nature autant que possible. Ce que, faute de créativité, aucune espèce animale n’a pu et ne peut faire en dehors des atouts d’adaptation que la nature lui a donné. C’est pourquoi, s’il ne reste plus aucun castor géant d’Amérique, il reste encore des humains.

Est-il envisageable que les humains s’adaptent à nouveau à un changement climatique majeur qui est en train d’arriver ? 

Y.R. Je crois que le réchauffement climatique est probablement une réalité. Ce qui revient à la part des humains n’est pas clair quand l’on songe aux forces titanesques en jeu depuis 4,5 milliards d’années, des éruptions du soleil aux variations du mouvement et de l’inclination de la terre, des éruptions volcaniques aux émanations de gaz de la végétation et des animaux ; j’en ai parlé ailleurs. Néanmoins, il me paraît tout à fait sensé de vouloir essayer de préserver l’humanité autant que possible en jouant sur ce qui dépend d’elle.

Or, ce qui dépend de l’humanité, et ce qui lui a permis de survivre depuis son apparition sur terre, c’est d’abord son inventivité. Et l’une des causes des holocaustes produits par la nature, c’est le manque de progrès et donc, je le répète, le manque de croissance qui seule peut financer le progrès face aux forces destructrices de la planète. Et cela vaut aujourd’hui contre les ennemis du progrès, ces idolâtres de la planète qui freinent l’adaptation en s’opposant aux sciences et à ce qui le permet : la créativité libérée.

J’ai indiqué dans un autre livre,, Le Bel Avenir de l’Humanité, pourquoi nous avions les clefs de notre survie. J’ai montré comment nous avions avec les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle, la robotique… les solutions à nos problèmes.

Par exemple, nous savons transformer le CO2 en oxygène et en énergie utilisable, CO2 dont je rappelle aux ânes qu’il est indispensable à la vie sur terre, nous savons construire sans déchets, nous avons une énergie inépuisable que nous savons de mieux en mieux extirper, nous savons produire des feuilles vertes artificielles plus puissantes que les arbres, nous savons faire de la nourriture exactement semblable aux meilleurs steaks de bœuf sans bœuf… et j’en passe de ces inventions spectaculaires. Songez aux véhicules électriques autonomes sans pneus, aux technologies de fabrication de l’eau dans les zones désertiques, aux nanorobots swimmers qui vont détruire les cellules cancéreuses. Je n’y reviens pas car tout cela a été démontré déjà dans ce livre. Toutes ces innovations de l’humanité, qui démontrent qu’elle est « Homo creator », ruinent l’idéologie archaïque qui attriste l’humanité, la jeunesse en premier, en diffusant l’obscurantisme et la détestation de la raison.

L’adaptabilité humaine face à la nature promet-il un bel avenir de l’humanité ? 

Y.R. Oui, un avenir formidable. En cette période de Covid19, nous attendons tous non pas la bonne prière pour Gaïa-la-Terre qui se déciderait à nous pardonner je ne sais quel péché d’exister, mais le résultat des recherches des laboratoires financés par la croissance et développés par les sciences. Les centres de recherche n’hésitent pas à contrer les virus naturels, les maladies génétiques, les bactéries létales, les froids intenses, la chaleur époustouflante.

Il y aura des retours en arrière obscurantistes mais ceux-ci n’ont aucun avenir. Par exemple, la pollution automobile n’a conduit au retour du vélo, du transport en commun et de la marche à pied pour tous, y compris personnes âgées, handicapés femmes enceintes et enfants, que dans quelques régions du globe où l’idéologie archaïque domine. Contre l’esprit du troupeau et la détestation du progrès, partout ailleurs, les véhicules électriques individuels, construits et conduits selon les désirs individuels, avec des objectifs individuels sont à l’ordre du jour.

La seule question pour la France est de savoir si elle restera cette grande nation qui fit du progrès et des Lumières sa loi d’airain ou si elle deviendra cette triste province attardée d’une humanité partout joyeuse dans les pays qui croient au progrès. Car force est de constater que les idolâtres de la planète sont à l’Ouest, les partisans du progrès à l’Orient.

Le Néoconservatisme est un Humanisme

Le Néoconservatisme

La philosophie politique des temps contemporains 8€

 

« Par ce livre de philosophie politique, je souhaiterais ici mettre à nu la pensée moderne pour ses errances et la philosophie postmoderne pour ses inconséquences.

Souvent réduite à sa dimension internationale, parfois caricaturée, globalement incomprise, la pensée néoconservatrice est apparue dans l’opinion publique en proclamant « plus jamais Auschwitz ». Elle a influencé la politique de Donald Reagan face à l’URSS jusqu’à la chute du mur de Berlin, et, aujourd’hui encore, elle est au cœur des réflexions sur la lutte contre les menaces terroristes et contre les tyrannies.

Mais elle n’est pas seulement l’expression d’une théorie de la guerre juste pour une paix d’humanité durable, dont les racines remontent à Thomas d’Aquin, et, au-delà, à l’humanité de l’humain qui nous habite et dont les spiritualités juives et chrétiennes ont théorisé le message, par ailleurs porté par l’ensemble des grandes spiritualités. Elle est aussi une théorie de l’Etat après l’échec des Etats-Providence, l’horreur des Etats totalitaires et l’inacceptable laisser-faire des idéologies individualistes insensibles à la souffrance humaine.

Il m’a donc semblé indispensable d’exposer les fondements de ce qui permet de penser la Cité de la compassion avec son Etat variable aussi bien que la Paix d‘Humanité avec son devoir d’ingérence et sa paix durable.

 

Le lecteur trouvera ici, je l’espère, quelques unes des réponses qui le conduiront à voir dans le néo-conservatisme une philosophie humaniste des temps contemporains. »