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Conférence. Nouveaux (nouveaux) mouvement sociaux, réseaux sociaux et démocratie

Pour Bridgepoint. Mars 2021

Intro. Problématique.

Intro I. Les nouveaux « Nouveaux Mouvements sociaux » nés dans les réseaux sociaux favorisent-ils la démocratie ? •Oui: participation, information, révélation de problèmes cachés, mobilisations, contrôle des autorités. •Non:  interventions subversives productrice de crises, manipulation et diffusion de la haine, viol des droits individuels comme la présomption d’innocence. •Problème exarcerbé par la « Cancel culture » ou « call out culture » née aux USA qui ne craint pas les excès = accusations publiques, par les réseaux, d’individus ou d’entreprises avec demande d’« annulation » d’artistes, d’enseignants, de chefs d’entreprise, d’émissions, de spectacles, de noms de rue, de statues… non « correctes » comme #MeToo•Cyberharcèlement sur les réseaux sociaux et mass-mailing qui transforme l’anarchie en tyrannieLa démocratie serait-elle menacée par l’anarchie et le règne tyrannique du plus fort?

Actualité. •BlackLivesMatter; #BLM #icantbreathe #endpolicebrutality; #HandsUpDontShoot ; #blackouttuesday; #ShareBlackStories; #justiceforgeorgefloyd, #jesuisbamboula….•#MeToo; #myHarveyWeinstein ; # womenempowerment#BalanceTonPorc#womensupportingwomen; #BeBrave ;#SciencesPorcs #Mettoinceste; גםאנחנו# #QuellaVoltaChe•@balancetastartup; #BalanceTonTaudis; #BalanceTon-Hosto…#balancetonagency; #balancetoncabinetconseil; #Jedisnonchef…

Utilisation de l’humour contre la Cancel culture: #cancelsouthpark sur twitter contre activistes qui veulent suppression de South Park. Suivi de #cancelthesimpsons : Faux appel à annuler Les Simpson pour dénoncer censure de la cancel culture

Au problème de contenu cela s’ajoute la question de la puissance des réseaux eux-mêmes. •La démocratie peut-elle accepter le pouvoir de ces réseaux qui se donne le droit de censurer un PR US mais pas les propos antisémites d’un ministre turc ou certains réseaux haineux de la cancel culture ? •Faut-il déléguer à des entreprises privées hégémoniques, qui ne sont soumises à aucun contrôle démocratique, le rôle de juger et de modeler le débat public ?•Sous couvert d’une anarchie, la démocratie accoucherait-elle ainsi d’une nouvelle oligarchie ?••Anarchie, tyrannie ou oligarchie? Mais où va donc la démocratie?

Intro 2. Démocratie? De quoi parle-t-on? 

•δημοκρατία / dēmokratía ? dêmos (δῆμος), « territoire », « peuple », « citoyens ». Un dème = unité villageoise de – de 10 habitations distantes de quelques centaines de mètres. Chaque « dème » :4-5 km des autres dèmes (environ 1 h de marche). Unité de base.•+  kratos (κράτος) = puissance, autorité. •Churchill, Lit les écrits politiques d’Aristote en 1896, en Inde•Or, Régimes définis par nombre et valeurs selon Aristote (-384;- 322).• 3 selon le bien commun=> « Politie » (République) qui se définit par la liberté, aristocratie par la vertu, monarchie (III.7). Il ajoutera la République tempérée qui mélange vertu et lberté. • 3 dégénrées: « Démocratie »(anarchique, oligarchie, tyrannie

•Aristote (et Churchill), contre Platon, favorable à la « politeia » =démocratie libérale (même si habillée en monarchie constitutionnelle libérale)• Car l’homme philosophe-roi = introuvable. Et celui qui est seul est plus sensible aux passions corruptibles qu’une multitude (Aristote).Danger: tyrannie• Et mieux vaut le tâtonnement des délibérations communes de la démocratie à la méritocratie fondée sur le sang tentés par la tyrannie aussi. •Il admet imperfection démocratique mais finalement, en la mixant à des éléments aristocratiques (élus et vertu morale),  la démocratie est le moins mauvais gouvernement possible car c’est seulement là que le citoyen est un «citoyen proprement dit ». (Pol III, I). •

Intro 3. Quelles protections contre le tyrannie? Les gardes-fous, les gardes et les fous..

Suffrage universel? Parlementarisme et pluralisme? Insuffisant. Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire »? (Laignel, 1981). •Aristote et Churchill contre Rousseau: la majorité n’est pas l’expression d’une volonté générale nécessairement droite. Démagogie, pain et jeux…Périclès, Les tyrans appuyés par le peuple (Cypselos, tyran de Corinthe, Polycrate de Samos•1ère élection suffrage universel France, 1848: Louis-Napoléon Bonaparte, 74,3% . Elections législatives allemandes, nov. 1933: NSDAP: 33,09%, Parti Populaire national-allemand: 8,34%,Zentrum très partagé: 11,9. Élu démocratiquement Chancelier. Constitution iranienne islamique, 1979:  51% puis 68% des élus cléricaux.

•La garantie des droits individuels au dessus de la majorité et des autorités, contre elles le cas échéant. •Déclaration contre Constitution•Garde-fou par en haut : Cours et conseils constitutionnels pour appliquer.  Après les totalitarismes partout dans les démocraties.•Garde-fou par l’équilibre des pouvoirs•

Garde-fou par en bas dont parle Churchill : Participation-contrôle des citoyens : droit de pétition, de manifestation, d’association. •Les mouvements sociaux classiques sont-ils donc solubles dans une démocratie?

Intro 4. Solubilité des mouvements sociaux dans la démocratie?

Il y a toujours eu des mouvements sociaux. confréries, églises… parfois transnational•XIX-XX ème siècle. Groupements catégoriels de la société civile, syndicats, clubs, associations avec objectif « social » dans l’entreprise ou politique générale (ex: Retraite) Souvent gauche (parti travailliste, SPD…)•Naïveté : mouvements fascistes, prohibition alcool….•Rôle classique dans  les démocraties : rôle de défense catégorielle, d’information pour les autorités, de « gate-keeper » pour limiter les crises, de mobilisation, de contrôle des autorités locales ou nationales.

Ce qu’est la « mobilisation classique ».

Ce que sont les « NMS » et les NNMS.

•Années 1960. NMS. hors des organisations traditionnelles et hors appartenance sociale. •Thèmes transversaux : féminisme, écologisme, consumérisme, régionalisme, prisons, contre-culture, homosexuels élargis à LGBT puis LGBTQIA+ = lesbiennes, gays, bisexuelles, transexuels, queers («étranges ») intersexes, asexuels « et + »•Objectif:  Mœurs, « nouveaux modes d’existence » (Deleuze).  Pas de projet type révolution (Foucault) mais contre les « effets de pouvoir » contre « domination » ethnique, sociale, culturelle. Droit à la différence. •Structurés: Directions et militants…•Solubles dans la démocratie. Ex féminisme, écologie…

•Ce que sont les NNMS.

Différence avec les NMS: construction interindividuelle au départ. •Pas ou peu de chefs, pas de porte parole ou éphémères (même si manipulation possible). •Par d’organisation pyramidale. •Les thèmes des NMS (féminisme, écologie…) repris et élargis à tous les problèmes de la quotidienneté : sport, harcèlement, spectacle, entreprise…•Cibles peuvent être individuées: pas seulement le racisme mais le raciste, pas seulement le viol mais le violeur. •N’ont pas vocation à durer au-delà des problèmes soulevés même si exceptions confirment la règle: ex: Mouvement 5 étoiles en Italie. Echec Gilets jaunes politiques . •Sorte d’anarcho-syndicalisme élargi à toutes les domaines de la vie.

Thèse proposée à la réflexion :

•Ces Mouvements sociaux d’un nouveau type, mouvements 2.0 sont-ils solubles dans la démocratie?•La démocratie est renforcée par les mouvements sociaux nés des réseaux qui permettent l’information, la participation des citoyens, alertent sur les failles de la démocratie, préviennent les crises, et contrôlent les autoritésNéanmoins, les réseaux conduisent à rendre les démocraties plus fragiles et susceptibles de crises de régime qui détruisent la démocratie si les autorités ne gèrent pas les failles et laissent sans réagir se développer la guillotine numérique, rumeurs et cancel culture, et si elles ignorent le pouvoir oligarchique des réseaux.

Suivent Partie I et II. Plan détaillé donné en conf.

Histoire de la Philosophie Pol, vol. 1. Du néolithique à Rome

Histoire de la Philosophie Politique, vol. 1, du Néolithique à la fin

de l’Antiquité

(éditions Contemporary Bookstore)

Par Yves ROUCAUTE

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Histoiredesidéeespol1Article de présentation de J. de Jalcreste.

Dans ce premier volume de son Histoire de la Philosophie Politique (ou, Histoire des Idées politiques), qui va du néolithique à la fin de l’Antiquité, le philosophe Yves Roucaute bouleverse notre vision du monde. Non seulement celle que nous avions sur l’histoire des idées et la philosophie, vision donnée par les manuels et les écrits influencés par la déformation moderne, mais celle que nous avons de notre époque elle-même. Car, et c’est un incroyable coup de force théorique du philosophe : comprendre ce qui s’est passé au néolithique, c’est comprendre ce qui se passe encore aujourd’hui explique-t-il. Et faute d’avoir accepté de prendre au sérieux la protohistoire, c’est à côté de l’histoire que nous passons et ce sont des rapports à la politique venus du fond des âges que nous reproduisons. Le philosophe nous entraine donc d’abord dans une terre inconnue : le néolithique et les âges des Métaux. Il montre comment se construit un imaginaire fortement structuré qui influence la vision du politique jusqu’à la fin de la protohistoire, et cela sur tous les continents. Car il n’y a aucun « eurocentrisme » dans cet incroyable travail. Et l’on voit surgir l’image du pouvoir, celui du Prêtre-roi par exemple, avec ce rapport au monde politico-magico-religieux qui englobe toutes les activités et qui nie toute prise en compte par l’humanité de ses propres créations. Et l’on piste ensuite le développement des Cités et des empires qui s’opère avec le surgissement des trois grandes figures du pouvoir, en particulier celle du Roi de Justice. Et l’on commence à entrevoir la sens de ces formations politiques totalitaires ou globales qui ont couvert le globe après aovir séduit tant d’humains. Difficile de n’être pas convaincu quand le philosophe s’installe dans la période archaïque grecque pour nous montrer le surgissement de la parole-dialogue mais aussi pour nous montrer comment la pensée archaïque travaille contre ce surgissement jusqu’à nos jours à travers les figures du « pouvoir ». Alors nous voilà en face des 7 sages de l’Antiquité et de ces penseurs dits « présocratiques », dont Yves Roucaute décortique la pensée démontrant la force nostalgique qui les habite. Ainsi découpe-t-il au rasoir (celui de guillaume d’Occam peut-être ?), Thalès, Pythagore et Héraclite. Et il met leurs conceptions en relation avec les interrogations de Nietzsche, Heidegger, Marx et toutes les formes de pensées nostalgiques du monde d’avant la parole-dialogue. Puis nous voilà jeté vers le monde archaïque grec, car c’est là que va surgir la philosophie politique ; Bien que jamais le philosophe n’oublie de comparer ce phénomène des temps archaïques grecs puis de la Grèce classique avec les processus politiques qui se déroulent sur les autres continents. Alors, aussi bien à l’encontre des interprétations dominantes venues aussi bien de la modernité que de la postmodernité, de Foucault par exemple, nous revisitons l’incroyable puissance de la pensée de Thucydide, bien supérieure à celle de Machiavel. Nous réévaluons l’apport fantastique des sophistes à la pensée, ces sophistes qui placent l’individu et sa créativité au centre. Nous comprenons la nostalgie de Socrate et de Platon qui rêvent en réaction d’un retour aux Maîtres de Vérité et les raisons politico-théoriques de la condamnation à mort de Socrate et des projets liberticides platoniciens. Nous découvrons l’obscurantisme global des matérialistes, depuis Démocrite jusqu’à Epicure et aux stoïciens, Marc-Aurèle compris, qui reprennent l’imaginaire des Prêtres-Rois et le refus total de la créativité humaine. Enfin, nous arrivons à Aristote, sur lequel le philosophe s’étend longuement. Le « génie » grec dit-il dans ce cours. Celui qui célèbre la créativité humaine contre toutes les pensées nostalgiques et le matérialisme, mais qui montre que cette créativité doit être orientée sous peine de se tourner contre elle-même. D’où sa théorie de la prudence et de l’Être. Une pensée qui rate l’humanité de l’humain mais non le citoyen et qui pense, la conjonction de la science, de la politique et de l’expansion économique avec la morale. Un livre exceptionnel. Gageons d’ailleurs que cet ouvrage sera pillé comme certains autres. Songeons à sa Puissance de la Libertéutilisé par certains penseurs libéraux et certains hommes politiques en Europe. Ou, dernièrement, à son Eloge du mode de vie à la française, qu’un philosophe de médias a pillé sans vergogne et qu’un homme politique visant la présidentielle a repris sans, bien entendu, indiquer la source de sa « pensée ». Le Livre II poursuivra ce décryptage de l’Odyssée de la pensée. Il faut seulement attendre sa mise en forme pour aborder avec fin de l’empire romain, le Moyen-Âge et le surgissement de la modernité. La seule partie sur le Moyen-Âge et ses Lumières, thèse déjà défendue dans ses ouvrages comme La Puissance d’humanité, devrait titiller les esprits. Or n’est-ce pas « penser » qui importe le plus ? Jean de Jalcreste.